Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
SOL'
vient point de souffrir, il vient du latin fictif suf-
fractus, brisé, de sub, sous, et frangere, briser;
cela est surabondamment prouvé par la forme
provençale sufracha, sofracha.
SOUFFRIR (sou-frir), je souffre, tu souffres, il
souffre, nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent;
je souffrais; je souffris; je souffrirai; je souffri-
rais; souffre, souffrons, souffrez; que je souffre,
que nous souffrions, que vous souffriez ; que je
souffrisse; souffrant; souffert, v. a. ||l°Lesens
étymologique et propre est supporter; il se divise
en deux acceptions : résister à quelque cllbse de
fâcheux, de pénible; endurer. || Résister à. Il ne
saurait souffrir le soleil, le serein. C'est une place
qui ne peut souffrir un siège. Cet homme ne peut
souffrir la mer. Je ne comprends pas comme M. de
Grignan peut aller dans un pays [les montagnes
du Dâuphiné] dont les ours ne peuvent souffrir la
demeure, SÉV. 9 mars 1689. Accoutumés à demeu-
rer dans des maisons commodes, à vivre dans
l'abondance et dans l'oisiveté, ils ne pouvaient plus
souffrir la faim, la soif, les longues marches, les
veilles, ni les autres travaux de la guerre, ROLLIN,
Bist.frir un assaut, soutenir un assaut. || Terme de ma-
nège. Souffrir l'éperon, se dit d'un cheval qui n'est
pas sensible à l'éperon. || Souffrir l'étalon, se dit de
la jument quand elle est bien en chaleur. || Endu-
rer. Souffrir la prison avec fermeté. Souffrir patiem-
ment la mauvaise fortune. Et j'aurais cette injure
impunément soufferte! ROTR. Vencesl. il, i. Non,
je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu'affectent
la plupart de vos gens à la mode, MOL. Mis. i, i.
Moi qui ne puis pas souffrir la vue ni l'imagina-
tion d'un précipice, SÉV. 9 mars 1689. Représentez-
vous un homme né dans les richesses et qui les
a dissipées ; il ne peut souffrir sa pauvreté, soss. la
Vallière. L'imagination' ne peut souffrir les vérités
abstraites et extraordinaires : elle les regarde, ou
comme des spectres qui lui font peur, ou comme
des fantômes dont elle se moque, MALEBR. Rech.
vér. éclaire, liv. i, t. iv, p. G7, dans POUGENS. [Elle]
souffre des affronts que ne souffrirait pas L'hô-
tesse d'une auberge à dix sous par repas, BOIL.
Sat. x. Ah! je ne puis, Albine, en souffrir la pen-
sée, RAC. Brit. ni, 4. Amilcar, surnommé Barca,
souffrait avec peine le dernier traité que le mal-
heur des temps avait forcé" les Carthaginois d'ac-
cepter, ROLLIN, Bist. anc. OEuv. t. I, p. 3G9, dans
POUGENS. Ceux qui souffraient la servitude, et ceux
qui, parleurs intérêts particuliers, cherchaient, à
la faire souffrir, MONTESQ. Rom. l..|| Ne pouvoir
souffrir une personne, une chose, avoir de l'aver-
sion pour cette personne, cette chose. M. de La-
moignon ne pouvait souffrir ces hommes chargés
des affaires du public et Hog particuliers, qui se
regardent comme invisibles, FLÉCH. Lamoignon. Je
sens qu'il m'ennuie à mourir; Je l'estime beau-
coup et ne puis le souffrir, DESTOUCH. Glorieux, n,
4. lia commencé par établir que je nepouvais pas le
souffrir, MARIV. le Legs, se. 23. Il m'est impossible
d'aimer Héraclius [de Corneille], je vous l'avoue;
je crois vous avoir cité Mme du Châtelet, qui ne
pouvait souffrir cette pièce, dans laquelle il n'y a
pas un sentiment qui soit vrai, VOLT. Lett. d'Ar-
gental, 23 sept. 1761. || Je ne puis souffrir que cela
se fasse, il m'est désagréable que cela se fasse.
Chavigni, qui était rentré dans le cabinet, son
unique élément, et qui y était rentré par le moyen
de M. le Prince, ne pouvait souffrir qu'il l'aban-
donnât; et il pouvait encore moins souffrir qu'il
se tînt en bonne intelligence avec Mazarin qui
était l'objet de son horreur, RETZ, Mém. t. n, liv.
ïi, p. 403, dans POUGENS. Mais je ne puis souffrir
qu'un espritde travers.... Se donne en te louant une
gêne inutile, BOIL. Disc, au roi. || 2° Ne pas se dété-
riorer, en parlant des choses. Le poisson non salé
ne pouvait souffrir le transport au delà de trente
à quarante heures, MERC. Tabl. de Par. 34. || 3° To-
lérer, ne pas empêcher. Ce n'est pas qu'un emploi
ne doive être souffert, LA FONT. Fabl. xn, 27. On
pourrait aucunement Souffrir ce défaut aux hom-
mes, m. il}, rx, 1. Je souffre bien que tu le sois
[Sosie], Souffre aussi que je le puisse être, MOL.
Arnph. m, 7. Mme la Dauphine ne souffrait pas
qu'on touchât aux oints du Seigneur, FLÉCH. Dau-
phine. Jusqu'à quand souffre-t-on que ce peuple
respire? RAC. Esth. n, 1. On n'y souffre ni meu-
bles précieux, ni habits magnifiques, ni festins
délicieux, ni palais dorés, FÉN. Tél. v. Charles II
n'avait bien voulu souffrir qu'on le fît catholique
sur la fin de sa vie, que par complaisance pour
ses maîtresses et pour son frère, VOLT. louis XIV,
SOU
14. On vient d'imprimer dans un journal l'article
Femme, qu'on tourne horriblement en ridicule; je
ne peux pas croire que vous ayez souffert un tel
article dans un ouvrage sérieux [l'Encyclopédie]!
a>. Lett. d'Alemb. 13 nov. 1759. Il faut souffrir ce
qu'on ne peut empêcher, BEAUMARCH. Mar. de Fig.
iv, 8. || Souffrir quelqu'un, le tolérer, le laisser faire
ceci ou cela. Bien plus, on ne vous souffre ici que
ce seul jour, CORN. Nicom. m, 4. L'ordre de l'em-
pereur n'admet ici personne, Et ma commission
n'y souffre que vous deux, ROTR: Bélis. in, 2. Et
l'Académie, entre nous, Souffrant chez soi de
grands fous.... BOIL. Épig. xxv. Aux bords que j'ha-
bitais je n'ai pu vous souffrir, RAC. Phèdre, n, 5.
Vos sentiments sont avoués de votre père, et vous
pouvez souffrir à vos genoux un homme que vous
allez épouser, MARiv.Senn.imdiscr.lv, 5. || Souffrir
se dit pour laisser, avec un nom de personne pour
régime direct et un verbe à l'infinitif. En Europe,
où les rois sont d'une humeur civile, Je ne leur rase
point de château ni de ville; Je les souffre régner,
CORN. Vlllus. corn, il, 2. Il y ayait des diacres con-
tinuellement appliqués à prendre garde que cha-
cun fût attentif, et à ne souffrir personne sommeil-
ler, rire, parler à l'oreille, ou faire quelque signe
à un autre, FLEURT, Moeurs des chrétiens, XL.
|| 4° Permettre. Souffrez que votre fille embrasse
vos genoux, CORN. Poly. m, 3. Je ne vous puis
souffrir de dire une sottise, m. Suite du Ment, m,
2. Jusques.... à lui souffrir, en cervelle troublée,
De courir tous les bals et les lieux d'assemblée,
MOL. Éc. des ma?'. I, 2. Le père Lemoine a apporté
une modération à cette permission générale [don-
née aux femmes par les casuistes de se parer];"
car il ne le veut point du tout souffrir aux vieil-
les, PASC. Prov. rx. Vous êtes obligés de leur
souffrir [à vos domestiques] ce que vous ne vou-
lez pas vous interdire; il faut fermer les yeux
à des désordres que vous autorisez par vos moeurs,
MASS. Petit carême, Vie. vert, des grands. S'il en est
ainsi, rendez-moi ma montre ; jene souffrirai pas....
— Copp : Ah ! vous ne souffrirez pas.... vous le prenez
avec moi sur un singulier ton, A. DUVAL, Jeun, de
Benri F, n, 10. j| 5° Recevoir quelque dommage.
L'escadre a souffert un vrai désastre. || Souffrir une
rude, une furieuse tempête, être agité d'une rude,
d'une furieuse tempête. || Souffrir un coup de vent,
être battu d'un coup de vent \\ 6" Éprouver une peine
physique ou morale de quelque chose. Souffrir la
Ûouleur, souffrir le martyre, souffrir une perte, un
dommage. Les qualités excessives nous sont enne-
mies, et non pas sensibles; nous ne les sentons
plus, nous les souffrons, PASC Pens. i, 1, édit. HAVET.
Coulanges a la goutte comme un petit débauché ;
il crie.... il voit dumonde.... il ne souffre pas même
ses douleurs sérieusement, SÉV. 4 févr. 1689. Com-
bien dans cet exil ai-je souffert d'alarmes ! RAC.
Andr. i, 1. Il ajouta qu'il les avait menés à Samos
pour y souffrir l'exil qu'ils avaient fait souffrir à
Philoclès, FÉN. Tél. xrv. Dans ce dernier adieu ne
va pas m'attendrir; Et sache voir du moins ce que
je sais souffrir, p. LEBRUN, Marie St. v, 5. || Par exa-
gération. Souffrir mort et passion, éprouver des
douleurs cruelles; et aussi être vivement impa-
tienté. Sa lenteur me fait souffrir mort et passion.
|| On dit de même: souffrir le martyre. || 7° Ad-
mettre, recevoir, être susceptible, en parlant des
choses. Pour un coeur généreux ce trépas a des
charmes, La gloire qui le suit ne souffre point de
larmes, CORN. Eor. n, 1. Une pièce d'éloquence
remplie des plus belles et des plus nobles expres-
sions que la langue puisse souffrir, ID. Lett. à Vabbé
de Pure, 12 mars 1659. Supposé, comme il est
vrai, que les exercices de la piété souffrent des in-
tervalles, MOL. Tart. Prêf. Les termes sont si clairs
qu'ils ne souffrent aucune interprétation, PASC.
Prov. vi. Si l'origine qui nous est commune souf-
frait quelque distinction solide et durable entre
ceux que Dieu a formés de la même terre, qu'y
aurait-il dans l'univers de plus distingué que
Madame? BOSS. Duch. d'Orl. Puisqu'il est essen-
tiel à Dieu d'être simple et indivisible, sa sub-
stance ne souffre point de partage, ID. Sermon
sur le myst. de la Trin. 1. Ne dites pas à ce zélé
magistrat qu'il travaille plus que son grand âge ne
le peut souffrir, m. le Tellier. Il persista dans sa
retraite, tant que l'état des affaires le put sou-
frir, ID. ib. Quelle liberté s'est-elle donnée qui
pût, je ne dis pas mériter une censure, mais souf-
frir une mauvaise interprétation? FLÉCH. Marie-
Thér. Si les historiens de l'antiquité sont en gé-
néral supérieurs auy nôtres, cette vérité souffre
toutefois de grandes options, CHATEAUBR. Génie,
SOU 1999
ut, ni, 5- H 8° T7- «•• Supporter, soutenir la douleur
physique ou morale. Néarque : Il suffit, sans cher-
cher, d'attendre et de souffrir. — Polyeucte : On
souffre avec regret quand on n'ose s'offrir, CORN.
Poly. n, 6. Le trépas vient tout guérir; Mais ne
bougeons d'où nous sommes : Plutôt souffrir que
mourir, C'est la devise des hommes, LA FONT.
Fabl. i, H 6. Il faut souffrir pour la charité, souffrir
pour la vérité, souffrir pour la paix, souffrir pour
l'obéissance, BOURDAL. Myst. Ascens. t. i, p. 422.
Après s'être acquittée de tous les devoirs à la cour,
Mme de Montausier a souffert comme on souffre dans
les cloîtres, sans murmurer et sans se plaindre,
FLÉCH. Mme de Mont. Quiconque ne sait pas souffrir
n'apointun grand coeur,FÉN. Tél.ix.Souffre,meurs
ou guéris; mais surtout vis jusqu'à ta dernière
heure, J. J. ROUSS. Ém. n. Souffre un moment
encor; tout n'est que changement;-L'axe tourne,'
mon coeur; souffre encore un moment, A. CHÉN.
Élëg. 27. || 9° Laisser prendre licence. Celui qui souf-
fre beaucoup s'apprête à.beaucoup souffrir, LETOUR-
NEIJR, Trad. de C. Barlowe, Lett. 120. || 10" Sentir de
la douleur, de la peine physique ou morale. Souffrir
de la tête, de la poitrine. Ils [les chrétiens] souffrent
sansmurmure et meurent avec joie, coRN.Poîy.i, 3.
Quoique les maux [d'amour^ se succèdent ainsi les
uns aux autres, on ne laisse pas de souhaiter la
présence de sa maîtresse par l'espérance de moins
souffrir; cependant, quand on la voit, on croit souf-
frir plus qu'auparavant, PASC Pass. de l'am. Si le
prince se plaignait, c'était seulement d'avoir si peu
à souffrir pour ses péchés, BOSS. louis de Bourbon-
La. rude loi de souffrir, ID. Anne de Gong. Il [l'homme]
ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il ou-
blie de vivre, LA BRUY. XI. Ceux qui n'ont pas souf-
fert ne savent rien, ils ne connaissent ni les biens
ni les maux; ils ignorent les hommes; ils s'igno-
rent eux-mêmes, FÉN. Tél. xv. Un de ces coeurs
tendres et miséricordieux, qui souffrent de toute
leur prospérité à la vue des infortunes d'autrui, MASS.
Or. fun. Yillars. Quand on a souffert, ou qu'on craint
de souffrir, on plaint ceux qui souffrent; mais,
tandis qu'on souffre, on neplaint que soi, j. J. ROUSS.
Ém.iv. Ah! quenousavonsà souffrir de la nature, de
la fortune, des méchants et dessots ! VOLT. Lett. d'A-
lenibert, io juin 1776. Est-ce la peine de vivr*
quand on souffre? oui, car on espère toujours qu'on
ne souffrira pas demain ; du moins c'est ainsi que
j'en use depuis plus de soixante ans, m.. Lett.
d'Argental, 29 nov. 1769. Quoique, par souffrir, on
entende proprement éprouver une sensation dés-
agréable, il est certain que la privation d'une
sensation agréable est une souffrance plus ou
moins grande, CONDIL. Log. i, 8. Il remarqua l'atti-
tude de Napoléon, celle qu'il conserva pendant
toute cette retraite : elle était grave, silencieuse
et résignée ; souffrant moins du corps que les autres,
mais bien plus d'espritj et acceptant son malheur,
SÉQUR, Bist. de Nap. rx, 12.11 [Dieu] fit l'eau pour,
couler, l'aquilon pour courir, Les. soleils pour brû-
ler, et l'homme pour souffrir, LAMART. Méd. i, 2.
Ô Muse que m'importe ou la mort ou la vie?
J'aime, et je veux pâlir; j'aime, et je veux souffrir,
A. DE MUSS. la Nuit d'août. || On dit dans un sens
analogue : Sa modestie souffre quand on le loue.
H Jl a cessé de souffrir, se dit quelquefois pour :
il estmort. || ii° Eprouver du dommage matériel ou
moral. Les enfants souffrent des divisions des pa-
rents. Souffrir dans son commerce, dans sa répu-
tation. L'armée a beaucoup souffert dans cette ex-
pédition. Si la malignité de l'esprit d'indépendance
s'est déclarée sans réserve en Angleterre, les rois
en ont souffert, mais aussi les rois en ont été la
cause, BOSS. Reine d'Anglet. Cet autre .... aug-
mente d'année à autre de réputation : les plus
grands politiques souffrent de lui être comparés.
LA BRUT. x. || Absolument. Ciel! faut-il que le rang
dont on veut tout couvrir, De cent sots tous les
jours nous oblige à souffrir! MOL. Fâch. i, 6.
Il 12° Il se dit des choses qui éprouvent un dom-_
mage, une diminution. Les vignes ont souffert de
la gelée. Le pays souffrit beaucoup des ravages de
la guerre. S'il est vrai, comme je le crois, que vos
affaires n'en souffriront pas, SÉV. 329. Je prie Dieu
que sa santé n'en souffre pas, BOSS.- Lett. abb. 25.
La justice, la police, tout souffre de ce désordre,
FÉrç. Tél. xrv. Son ardeur pour s'instruire et aon
application à son métier, qui ne souffre point de
ses autres études, D'ALEMB. Lett. au roi de Pr.
20 nov. '772. || 13° Se souffrir,'!), réfl. Avoir l'un pour
l'autre de la tolérance. Ces deux hommes se souf-
frent réciproquement. M. de Lauraguais est de re-
tour de Genève ; il a passé huit jours auprès de
vient point de souffrir, il vient du latin fictif suf-
fractus, brisé, de sub, sous, et frangere, briser;
cela est surabondamment prouvé par la forme
provençale sufracha, sofracha.
SOUFFRIR (sou-frir), je souffre, tu souffres, il
souffre, nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent;
je souffrais; je souffris; je souffrirai; je souffri-
rais; souffre, souffrons, souffrez; que je souffre,
que nous souffrions, que vous souffriez ; que je
souffrisse; souffrant; souffert, v. a. ||l°Lesens
étymologique et propre est supporter; il se divise
en deux acceptions : résister à quelque cllbse de
fâcheux, de pénible; endurer. || Résister à. Il ne
saurait souffrir le soleil, le serein. C'est une place
qui ne peut souffrir un siège. Cet homme ne peut
souffrir la mer. Je ne comprends pas comme M. de
Grignan peut aller dans un pays [les montagnes
du Dâuphiné] dont les ours ne peuvent souffrir la
demeure, SÉV. 9 mars 1689. Accoutumés à demeu-
rer dans des maisons commodes, à vivre dans
l'abondance et dans l'oisiveté, ils ne pouvaient plus
souffrir la faim, la soif, les longues marches, les
veilles, ni les autres travaux de la guerre, ROLLIN,
Bist.
nège. Souffrir l'éperon, se dit d'un cheval qui n'est
pas sensible à l'éperon. || Souffrir l'étalon, se dit de
la jument quand elle est bien en chaleur. || Endu-
rer. Souffrir la prison avec fermeté. Souffrir patiem-
ment la mauvaise fortune. Et j'aurais cette injure
impunément soufferte! ROTR. Vencesl. il, i. Non,
je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu'affectent
la plupart de vos gens à la mode, MOL. Mis. i, i.
Moi qui ne puis pas souffrir la vue ni l'imagina-
tion d'un précipice, SÉV. 9 mars 1689. Représentez-
vous un homme né dans les richesses et qui les
a dissipées ; il ne peut souffrir sa pauvreté, soss. la
Vallière. L'imagination' ne peut souffrir les vérités
abstraites et extraordinaires : elle les regarde, ou
comme des spectres qui lui font peur, ou comme
des fantômes dont elle se moque, MALEBR. Rech.
vér. éclaire, liv. i, t. iv, p. G7, dans POUGENS. [Elle]
souffre des affronts que ne souffrirait pas L'hô-
tesse d'une auberge à dix sous par repas, BOIL.
Sat. x. Ah! je ne puis, Albine, en souffrir la pen-
sée, RAC. Brit. ni, 4. Amilcar, surnommé Barca,
souffrait avec peine le dernier traité que le mal-
heur des temps avait forcé" les Carthaginois d'ac-
cepter, ROLLIN, Bist. anc. OEuv. t. I, p. 3G9, dans
POUGENS. Ceux qui souffraient la servitude, et ceux
qui, parleurs intérêts particuliers, cherchaient, à
la faire souffrir, MONTESQ. Rom. l..|| Ne pouvoir
souffrir une personne, une chose, avoir de l'aver-
sion pour cette personne, cette chose. M. de La-
moignon ne pouvait souffrir ces hommes chargés
des affaires du public et Hog particuliers, qui se
regardent comme invisibles, FLÉCH. Lamoignon. Je
sens qu'il m'ennuie à mourir; Je l'estime beau-
coup et ne puis le souffrir, DESTOUCH. Glorieux, n,
4. lia commencé par établir que je nepouvais pas le
souffrir, MARIV. le Legs, se. 23. Il m'est impossible
d'aimer Héraclius [de Corneille], je vous l'avoue;
je crois vous avoir cité Mme du Châtelet, qui ne
pouvait souffrir cette pièce, dans laquelle il n'y a
pas un sentiment qui soit vrai, VOLT. Lett. d'Ar-
gental, 23 sept. 1761. || Je ne puis souffrir que cela
se fasse, il m'est désagréable que cela se fasse.
Chavigni, qui était rentré dans le cabinet, son
unique élément, et qui y était rentré par le moyen
de M. le Prince, ne pouvait souffrir qu'il l'aban-
donnât; et il pouvait encore moins souffrir qu'il
se tînt en bonne intelligence avec Mazarin qui
était l'objet de son horreur, RETZ, Mém. t. n, liv.
ïi, p. 403, dans POUGENS. Mais je ne puis souffrir
qu'un espritde travers.... Se donne en te louant une
gêne inutile, BOIL. Disc, au roi. || 2° Ne pas se dété-
riorer, en parlant des choses. Le poisson non salé
ne pouvait souffrir le transport au delà de trente
à quarante heures, MERC. Tabl. de Par. 34. || 3° To-
lérer, ne pas empêcher. Ce n'est pas qu'un emploi
ne doive être souffert, LA FONT. Fabl. xn, 27. On
pourrait aucunement Souffrir ce défaut aux hom-
mes, m. il}, rx, 1. Je souffre bien que tu le sois
[Sosie], Souffre aussi que je le puisse être, MOL.
Arnph. m, 7. Mme la Dauphine ne souffrait pas
qu'on touchât aux oints du Seigneur, FLÉCH. Dau-
phine. Jusqu'à quand souffre-t-on que ce peuple
respire? RAC. Esth. n, 1. On n'y souffre ni meu-
bles précieux, ni habits magnifiques, ni festins
délicieux, ni palais dorés, FÉN. Tél. v. Charles II
n'avait bien voulu souffrir qu'on le fît catholique
sur la fin de sa vie, que par complaisance pour
ses maîtresses et pour son frère, VOLT. louis XIV,
SOU
14. On vient d'imprimer dans un journal l'article
Femme, qu'on tourne horriblement en ridicule; je
ne peux pas croire que vous ayez souffert un tel
article dans un ouvrage sérieux [l'Encyclopédie]!
a>. Lett. d'Alemb. 13 nov. 1759. Il faut souffrir ce
qu'on ne peut empêcher, BEAUMARCH. Mar. de Fig.
iv, 8. || Souffrir quelqu'un, le tolérer, le laisser faire
ceci ou cela. Bien plus, on ne vous souffre ici que
ce seul jour, CORN. Nicom. m, 4. L'ordre de l'em-
pereur n'admet ici personne, Et ma commission
n'y souffre que vous deux, ROTR: Bélis. in, 2. Et
l'Académie, entre nous, Souffrant chez soi de
grands fous.... BOIL. Épig. xxv. Aux bords que j'ha-
bitais je n'ai pu vous souffrir, RAC. Phèdre, n, 5.
Vos sentiments sont avoués de votre père, et vous
pouvez souffrir à vos genoux un homme que vous
allez épouser, MARiv.Senn.imdiscr.lv, 5. || Souffrir
se dit pour laisser, avec un nom de personne pour
régime direct et un verbe à l'infinitif. En Europe,
où les rois sont d'une humeur civile, Je ne leur rase
point de château ni de ville; Je les souffre régner,
CORN. Vlllus. corn, il, 2. Il y ayait des diacres con-
tinuellement appliqués à prendre garde que cha-
cun fût attentif, et à ne souffrir personne sommeil-
ler, rire, parler à l'oreille, ou faire quelque signe
à un autre, FLEURT, Moeurs des chrétiens, XL.
|| 4° Permettre. Souffrez que votre fille embrasse
vos genoux, CORN. Poly. m, 3. Je ne vous puis
souffrir de dire une sottise, m. Suite du Ment, m,
2. Jusques.... à lui souffrir, en cervelle troublée,
De courir tous les bals et les lieux d'assemblée,
MOL. Éc. des ma?'. I, 2. Le père Lemoine a apporté
une modération à cette permission générale [don-
née aux femmes par les casuistes de se parer];"
car il ne le veut point du tout souffrir aux vieil-
les, PASC. Prov. rx. Vous êtes obligés de leur
souffrir [à vos domestiques] ce que vous ne vou-
lez pas vous interdire; il faut fermer les yeux
à des désordres que vous autorisez par vos moeurs,
MASS. Petit carême, Vie. vert, des grands. S'il en est
ainsi, rendez-moi ma montre ; jene souffrirai pas....
— Copp : Ah ! vous ne souffrirez pas.... vous le prenez
avec moi sur un singulier ton, A. DUVAL, Jeun, de
Benri F, n, 10. j| 5° Recevoir quelque dommage.
L'escadre a souffert un vrai désastre. || Souffrir une
rude, une furieuse tempête, être agité d'une rude,
d'une furieuse tempête. || Souffrir un coup de vent,
être battu d'un coup de vent \\ 6" Éprouver une peine
physique ou morale de quelque chose. Souffrir la
Ûouleur, souffrir le martyre, souffrir une perte, un
dommage. Les qualités excessives nous sont enne-
mies, et non pas sensibles; nous ne les sentons
plus, nous les souffrons, PASC Pens. i, 1, édit. HAVET.
Coulanges a la goutte comme un petit débauché ;
il crie.... il voit dumonde.... il ne souffre pas même
ses douleurs sérieusement, SÉV. 4 févr. 1689. Com-
bien dans cet exil ai-je souffert d'alarmes ! RAC.
Andr. i, 1. Il ajouta qu'il les avait menés à Samos
pour y souffrir l'exil qu'ils avaient fait souffrir à
Philoclès, FÉN. Tél. xrv. Dans ce dernier adieu ne
va pas m'attendrir; Et sache voir du moins ce que
je sais souffrir, p. LEBRUN, Marie St. v, 5. || Par exa-
gération. Souffrir mort et passion, éprouver des
douleurs cruelles; et aussi être vivement impa-
tienté. Sa lenteur me fait souffrir mort et passion.
|| On dit de même: souffrir le martyre. || 7° Ad-
mettre, recevoir, être susceptible, en parlant des
choses. Pour un coeur généreux ce trépas a des
charmes, La gloire qui le suit ne souffre point de
larmes, CORN. Eor. n, 1. Une pièce d'éloquence
remplie des plus belles et des plus nobles expres-
sions que la langue puisse souffrir, ID. Lett. à Vabbé
de Pure, 12 mars 1659. Supposé, comme il est
vrai, que les exercices de la piété souffrent des in-
tervalles, MOL. Tart. Prêf. Les termes sont si clairs
qu'ils ne souffrent aucune interprétation, PASC.
Prov. vi. Si l'origine qui nous est commune souf-
frait quelque distinction solide et durable entre
ceux que Dieu a formés de la même terre, qu'y
aurait-il dans l'univers de plus distingué que
Madame? BOSS. Duch. d'Orl. Puisqu'il est essen-
tiel à Dieu d'être simple et indivisible, sa sub-
stance ne souffre point de partage, ID. Sermon
sur le myst. de la Trin. 1. Ne dites pas à ce zélé
magistrat qu'il travaille plus que son grand âge ne
le peut souffrir, m. le Tellier. Il persista dans sa
retraite, tant que l'état des affaires le put sou-
frir, ID. ib. Quelle liberté s'est-elle donnée qui
pût, je ne dis pas mériter une censure, mais souf-
frir une mauvaise interprétation? FLÉCH. Marie-
Thér. Si les historiens de l'antiquité sont en gé-
néral supérieurs auy nôtres, cette vérité souffre
toutefois de grandes options, CHATEAUBR. Génie,
SOU 1999
ut, ni, 5- H 8° T7- «•• Supporter, soutenir la douleur
physique ou morale. Néarque : Il suffit, sans cher-
cher, d'attendre et de souffrir. — Polyeucte : On
souffre avec regret quand on n'ose s'offrir, CORN.
Poly. n, 6. Le trépas vient tout guérir; Mais ne
bougeons d'où nous sommes : Plutôt souffrir que
mourir, C'est la devise des hommes, LA FONT.
Fabl. i, H 6. Il faut souffrir pour la charité, souffrir
pour la vérité, souffrir pour la paix, souffrir pour
l'obéissance, BOURDAL. Myst. Ascens. t. i, p. 422.
Après s'être acquittée de tous les devoirs à la cour,
Mme de Montausier a souffert comme on souffre dans
les cloîtres, sans murmurer et sans se plaindre,
FLÉCH. Mme de Mont. Quiconque ne sait pas souffrir
n'apointun grand coeur,FÉN. Tél.ix.Souffre,meurs
ou guéris; mais surtout vis jusqu'à ta dernière
heure, J. J. ROUSS. Ém. n. Souffre un moment
encor; tout n'est que changement;-L'axe tourne,'
mon coeur; souffre encore un moment, A. CHÉN.
Élëg. 27. || 9° Laisser prendre licence. Celui qui souf-
fre beaucoup s'apprête à.beaucoup souffrir, LETOUR-
NEIJR, Trad. de C. Barlowe, Lett. 120. || 10" Sentir de
la douleur, de la peine physique ou morale. Souffrir
de la tête, de la poitrine. Ils [les chrétiens] souffrent
sansmurmure et meurent avec joie, coRN.Poîy.i, 3.
Quoique les maux [d'amour^ se succèdent ainsi les
uns aux autres, on ne laisse pas de souhaiter la
présence de sa maîtresse par l'espérance de moins
souffrir; cependant, quand on la voit, on croit souf-
frir plus qu'auparavant, PASC Pass. de l'am. Si le
prince se plaignait, c'était seulement d'avoir si peu
à souffrir pour ses péchés, BOSS. louis de Bourbon-
La. rude loi de souffrir, ID. Anne de Gong. Il [l'homme]
ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il ou-
blie de vivre, LA BRUY. XI. Ceux qui n'ont pas souf-
fert ne savent rien, ils ne connaissent ni les biens
ni les maux; ils ignorent les hommes; ils s'igno-
rent eux-mêmes, FÉN. Tél. xv. Un de ces coeurs
tendres et miséricordieux, qui souffrent de toute
leur prospérité à la vue des infortunes d'autrui, MASS.
Or. fun. Yillars. Quand on a souffert, ou qu'on craint
de souffrir, on plaint ceux qui souffrent; mais,
tandis qu'on souffre, on neplaint que soi, j. J. ROUSS.
Ém.iv. Ah! quenousavonsà souffrir de la nature, de
la fortune, des méchants et dessots ! VOLT. Lett. d'A-
lenibert, io juin 1776. Est-ce la peine de vivr*
quand on souffre? oui, car on espère toujours qu'on
ne souffrira pas demain ; du moins c'est ainsi que
j'en use depuis plus de soixante ans, m.. Lett.
d'Argental, 29 nov. 1769. Quoique, par souffrir, on
entende proprement éprouver une sensation dés-
agréable, il est certain que la privation d'une
sensation agréable est une souffrance plus ou
moins grande, CONDIL. Log. i, 8. Il remarqua l'atti-
tude de Napoléon, celle qu'il conserva pendant
toute cette retraite : elle était grave, silencieuse
et résignée ; souffrant moins du corps que les autres,
mais bien plus d'espritj et acceptant son malheur,
SÉQUR, Bist. de Nap. rx, 12.11 [Dieu] fit l'eau pour,
couler, l'aquilon pour courir, Les. soleils pour brû-
ler, et l'homme pour souffrir, LAMART. Méd. i, 2.
Ô Muse que m'importe ou la mort ou la vie?
J'aime, et je veux pâlir; j'aime, et je veux souffrir,
A. DE MUSS. la Nuit d'août. || On dit dans un sens
analogue : Sa modestie souffre quand on le loue.
H Jl a cessé de souffrir, se dit quelquefois pour :
il estmort. || ii° Eprouver du dommage matériel ou
moral. Les enfants souffrent des divisions des pa-
rents. Souffrir dans son commerce, dans sa répu-
tation. L'armée a beaucoup souffert dans cette ex-
pédition. Si la malignité de l'esprit d'indépendance
s'est déclarée sans réserve en Angleterre, les rois
en ont souffert, mais aussi les rois en ont été la
cause, BOSS. Reine d'Anglet. Cet autre .... aug-
mente d'année à autre de réputation : les plus
grands politiques souffrent de lui être comparés.
LA BRUT. x. || Absolument. Ciel! faut-il que le rang
dont on veut tout couvrir, De cent sots tous les
jours nous oblige à souffrir! MOL. Fâch. i, 6.
Il 12° Il se dit des choses qui éprouvent un dom-_
mage, une diminution. Les vignes ont souffert de
la gelée. Le pays souffrit beaucoup des ravages de
la guerre. S'il est vrai, comme je le crois, que vos
affaires n'en souffriront pas, SÉV. 329. Je prie Dieu
que sa santé n'en souffre pas, BOSS.- Lett. abb. 25.
La justice, la police, tout souffre de ce désordre,
FÉrç. Tél. xrv. Son ardeur pour s'instruire et aon
application à son métier, qui ne souffre point de
ses autres études, D'ALEMB. Lett. au roi de Pr.
20 nov. '772. || 13° Se souffrir,'!), réfl. Avoir l'un pour
l'autre de la tolérance. Ces deux hommes se souf-
frent réciproquement. M. de Lauraguais est de re-
tour de Genève ; il a passé huit jours auprès de
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