sou
sou
sou
1995
que leur avoir eslargi le saint Esprit, CALV. Inst. 503.
— ËTYM. Lat. solvere, délier, résoudre, de so ou
se, indiquant séparation, et luere, XOw, délier.
SOUDRILLE (sou-dri-U'; II mouillées, et non
sou-dri-ye), s. m. Terme vieilli, synonyme de sou-
dard. Eusses-tu garde de soudrilles, Va-t'en tra-
vailler en pastilles, SCARR. Mazarinades, OEuw.
t. i, p. 286, dans POÏÏGENS. Franc soudrille, gripe-
chapon, Homme sans honneur et sans âme, m.
Virg. iv. On dit que quelques bons esprits Or-
donnèrent qu'on fît des grilles Pour se garantir
des soudrilles Du redoutable Jean de Vert, ID.
Typhon, n. Adam, parrain banal de toutes les fa-
milles, Adam, dis-je, par qui chaque nom fut
ourdi, N'y rencontrait pas mieux que nos braves
soudrilles, LA FONT. Poésies mêlées, Sur un sobri-
quet donné à Monseigneur far les soldats.
— HIST. xvi° s. N'estants soldats, pas seulement
souldrilles, ny dignes de^ceste qualité, et n'ayant
jamais faict serment ni service à sa majesté,
CARLOIX, vni, u.
— ÉTYM. Origine incertaine. On est porté à
y voir le radical de soudard avec une autre ter-
minaison diminutive et péjorative ; toutefois le
sens que Carloix donne à ce mot suggère l'idée
qu'il vient de sous et drille.
SOUDURE (sou-du-r'), s. f. \\ 1° Composition ou
mélange de divers métaux et minéraux, qui sert à
unir ensemble des pièces de métal. En fondant
l'étain à partie égale avec le plomb, l'alliage est
ce que les plombiers appellent de la soudure ; et
ils l'emploient en effet pour souder leurs ouvrages
en plomb, BUFF. Min. t. v, p. 203. || Soudure
grasse, celle dans laquelle domine l'étain; on dit
par opposition soudure maigre. || Soudure au tiers,
mélange de deux parties de plomb avec une partie
d'étain. || Soudure à huit, soudure des orfèvres,
composée d'une partie de cuivre sur sept d'argent.
|| 2° Travail de celui qui soude. Soudure bien
faite. || Boîte à soudure, petit coffret où les bijou-
tiers mettent les paillons. || 3° Endroit par où les
deux pièces de métal sont soudées. Le tuyau est
crevé à la soudure. || Fig. Endroit d'une oeuvre
d'art où l'on a ajouté ou supprimé quelque chose.
Soudure malhabile. || 4" Terme de métallurgie.
Propriété qu'ont quelques métaux de s'unir à eux-
mêmes à une haute température. || 5° Les maçons
donnent le nom de soudure au plâtre serré qui
sert à raccorder des enduits. || 6° Terme de bota-
nique et d'anatomie. Union intime entre deux
organes différents.
— HIST. xivc s. La manière de ramener es plaies
bêles soudeures [cicatrices], H. DE MONDEVILLE,
f° 64. || xv° s. [Les murs du châtel] estaient hauts
malement et de pierre dure, et ouvrés jadis de
mains de Sarrasins, qui faisoient les soudures si
fortes et les ouvrages si estranges que ce n'est
point de comparaison à ceux de maintenant, FROISS.
I, i, 239. || xvi« s. L'acier, au lieu de sa soudure,
Est plus fort qu'ailleurs et plus ferme, ST-GEL. \ 70.
Ces partages [de biens entre frères], et que la
richesse de l'un soit la pauvreté de l'autre, cela
destrempe merveilleusement cette soudure fra-
ternelle, MONT, i, 208. Ils [Lycurgtte et Platon]
n'ont peu croire que nostre société se peust main-
tenir avecques si peu d'artifice et de soudeure
humaine que les nations sauvages, m. i, 236.
— ETYM. Souder; wallon, sôdeur.t
f SOUE (soue),s. f. Terme rural. Étable à porcs.
— ËTYM. Bourg, sô ; du lat. sus, porc ; grec, oOç
et 5;; anc. haut-ail. su.
f SOUETTE (sou-è-tf), s. f. Chouette.
SOUFFERT, ERTK (sou-fêr, fèr-t'), fart, passé
de souffrir. || 1° Qui a été enduré. Mais quand
j'aurai vengé Rome des maux soufferts, CORN.
Ctnna, n, 2. || 2" Toléré. Il y a de certains maux
dans la république qui y ' sont soufferts, parce
qu'ils préviennent ou empêchent de plus grands
maux, LA BRÏÏY. x. Souffert des grands, quelque-
fois recherché, J. B. ROUSS. ÉpU. i, I.
SOUFFLAGE (sou-fla-j'), s. m. || 1° Action de
souffler le verre. || Four de soufflage, four où se
prépare le verre destiné à faire des glaces soufflées.
11 Prc cédé par lequel on fabrique les pièces de
verre. || 2" Terme de chapellerie. Action de sépa-
rer par la ventilation les poils légers des poils
lourds non susceptibles d'être feutrés. || 3° Ternie
de marine. Revêtement de planches qu'on applique
sur la carène d'un navire, un peu au-dessus et,
au-dessous de sa flottaison, pour ajouter à sa sta-
bilité. Le but du soufflage est d'augmenter l'étendue
des lignes d'eau. Sa Majesté a été surprise qu'il
ait fallu faire un soufflage à la Favorite, pour lui
mieux faire porter la voile, Seignelay à Demuyn,
1679, dans JAL.
— ÉTYM. Souffler.
SOUFFLANT, ANTE (sou-flan, flan-t'), ad). Oui
est destiné à souffler, qui sert à souffler, qui souffle
ordinairement. Les soufflets sont des machines
soufflantes les plus communes et les plus comiues,
mais ce ne sont pas les meilleures, A. BRONGNIART,
Traité de min. t. n, 322, dans POUGENS.
SOUFFLE (sou<-fl'), s. m. || 1° Agitation de l'air
causée par le vent. Il ne fait pas un souffle de vent.
D'un souffle l'aquilon écarte les nuages, RAC. Esth.
m, 3. Comme le fruit en naissant arraché, Ou qu'un
souffle ennemi dans sa fleura séché, m. Athal. i, 2.
Que dis-je? hélas! oui, la terre s'éveille, Belle et
parée au souffle du printemps, BÉRANG. Malade.
Il Fig. Hélas! l'homme ne peut dire, en naissant,
quel coin de l'univers gardera ses cendres, ni de
quel côté le souffle de l'adversité les portera, CHA-
TEADBR, Gén. i, v, 17. || 2° Vent que l'on fait en pous-
sant de l'air par la bouche. Quelques restes de feu
sous la cendre épandus D'un souffle haletant par
Baucis s'allumèrent, LA FONT. Phil. et Bauc. Son
souffle [d'un sanglier] se faisait entendre de loin
comme le bruit sourd des vents séditieux, FÉN. Tél.
xxm. || Par exagération. Il est si faible, qu'on le
renverserait d'un souffle, du moindre souffle. || Fig.
et familièrement. Cette objection, ce système, cette
intrigue peuvent être renversés d'un souffle, ils sont
très-facil.es à détruire. || Fig. Ne tenir qu'à un souf-
fle, être de peu de durée, de consistance. La vie,
le bonheur, l'infortune. tiennent à un souffle,
CHATEAUBR. Pensées. || Le souffle créateur, le souf-
fle par lequel Dieu anima le premier homme, Ton
souffle créateur s'est abaissé sur moi, LAMART.
Miid. i, 2. || Souffle dans un instrument de musique.
Tout ce que j'aurais souhaité, c'est de te mener
tout doucement jusqu'au temps où ton souffle sau-
ra se donner sans effort, G. SAND, Maîtres sonneurs,
t&° veillée. ||3° Air exhalé par la respiration. Les
pharisiens superstitieux, en revenant du marché
où ils rencontraient tant de gentils et tant de
publicains, dont ils croyaient que l'approche et le
souffle même, pour ainsi dire, les souillait....
BOSS. Déf. trad. comm. i, J. La frayeur de la mort
[dans une peste] ne lui fit point abandonner sa
maison ; elle voulut assister ce frère mourant,
sans craindre ces souffles mortels qui portent
le poison dans les coeurs, FLÉCH. Mme de Mont.
Mes esclaves que j'appelle refusent maintenant
de m'approeber; et mon souffle même est de-
venu une infection, et un souffle de mort pour
mes enfants et pour mes proches, MASS. Âvent,
Mort du péch. Le meurtrier du roi respire en ces
États, Et de son souffle impur infecte vos climats,
VOLT. OEdipe, i, 3. Et les roses, nos soeurs, se dis-
putent entre elles Mon souffle de parfums et mon
corps de rayons [d'un sylphe], v.. HUGO, Bail. 2.
|| 4° La simple respiration. Retenir son souffle.
Reprendre son souffle. Avec quel souffle pur je
l'entends qui respire! DUCIS, Othello, v, 4. || Ména-
ger son souffle, ménager sa respiration. || Manque
de souffle, manque d'une respiration qui tienne, qui
se prolonge. || Fig. Manque de souffle, se dit d'un
écrivain qui n'a pas la force de développer son
sujet. || Cet homme n'a qu'un souffle de vie, il n'a
que le souffle, il est très-faible. Je n'ai plus qu'un
souffle de vie; je l'emploierai à vous invoquer en
mourant.... VOLT. Lett. à Catherine II, 3t juill.
4772. || Il n'a plus que le souffle, il est agonisant.
|| Le souffle de la vie, la vie même. Le souffle de
ma vie est à Marianne ; elle peut d'un mot l'anéan-
tir ou l'embraser, A. DE MUSSET, Capr. de Mar. i, \.
|| 5° Terme de médecine. Bruits de souffle, bruits
anomaux qui se produisent dans les cavités du
coeur, dans les artères et parfois dans les veines.
|| Bruit de souffle continu, bruit semblable au bruit
qu'on entend quand on approche de son oreille un
gros coquillage univalve; il se fait entendre aux
vaisseaux du cou, surtout dans les affections
anémiques. || Souffle placentaire ou souffle utérin,
souffle doux, tantôt sonore et grave, tantôt aigu,
synchronique au pouls do la mère, entendu ordi-
nairement vers les régions inguinales, à dater du
quatrième mois de la grossesse, et dû au passage
du sang maternel dans les artères utérines i || Souffle
bronchique, bruit des bronches que perçoit l'o-
reille appliquée sur la poitrine. || Souffle ampho-
rique, celui qui résonne comme si l'on soufflait
dans une amphore. Le souffle amphorique est fré-
quent dans les épanchements pleurétiques de forme
chronique ou latente. || Bruit de souffle, se dit
aussi du bruit entendu dans la pneumonie au
troisième degré. || 6° Fig. inspiration, influence,
en bonne ou en mauvaise part. Le souffle malfai-
sant de la haine, de l'envie. Impatient du dieu
dont le souffle invincible Agite tous ses sens
[de la pythie], j. B. ROUSS. Ode au comte du
Luc. Elle avait dérobé cette rose naissante Au
souffle empoisonné d'un monde dangereux, VOLT.
l'Éducat. d'une fille.
— HIST. xvie s. Ainsi m'est advenu en ceste en-
treprise [mettre en vers latins la doctrine du pé-
ché]; car le souffle m'est failly à my chemin, BONI-
VARD, Amartigenée, p. 78.
— ÉTYM. Voy. SOUFFLER.
SOUFFLÉ, ÉE (sou-flé, fiée), fart, passé de
souffler. || 1° Sur quoi le souffle a passé. Le feu
soufflé.... Des hommes inconsidérés qui souf-
flent sur de la poussière et se jettent de la terre
dans les yeux ; ces chicanes raffinées, ces subtilités
en vaines distinctions sont' véritablement de la
poussière soufflée, de la terre dans les yeux...
BOSS. Cornet. || 2° Gonflé par le souffle. Le jabot,
lorsqu'il est soufflé, est de la grosseur d'une
balle de paume, BUFF. Ois. t. m, p. 265. Il serait
difficile de concevoir que cette pâte argileuse et
très-réfractaire eût été fondue et soufflée, sans que
ces porphyres eussent souffert aucune altération,
SAUSSURE, Toy. Alpes, t. v, p; 423, dans POUGENS.
|| Omelette soufflée, omelette faite avec des blancs
d'oeufs, de la crème et du sucre, et qui renfleen cui-
sant. H Beignet soufflé, sorte de beignet dont la
pâte renfle beaucoup. || Sucre soufflé, ou cuit à
soufflé, sucre qui s'envole en l'air par feuilles
sèches, lorsqu'on souffle au travers d'une écumoire
qu'on y a trempée. Les massepains et la plupart
des conserves se font avec du sucre cuit à soufflé.
11 3° Bouffi, boursouflé. Ces anges sont des espèces
de Cupidons soufflés et transparents, DIDER. Salon
de -1767, OEuvr. t. xrv, p. 296, dans POUGENS. Elle
a le front grand et haut, de grosses joues soufflées,
dés yeux ni grands ni petits, m. Princesse d'Asbow.
|| 4° Terme de chapellerie. Poils soufflés, poils
soumis à la ventilation, à l'effet de séparer les
poils légers des poils lourds non susceptibles
d'être feutrés, Tarif des douanes, 1869, p. 151.
|| S" Dit bas à une personne qui, en récitant, man-
que de mémoire. Sa mémoire [de l'archevêque
Vintimille] le servit très-infidèlement dès les pre-
miers mots ; un souffleur qu'il avait chargé de le
suppléer, les lui suggéra ; il ne les entendit pas,
le fit répéter, continua encore à dire quelques mots,
toujours mal soufflés ou mal entendus, et toujours
mal redits, D'ALEMB. Art. du card. Dubois. || 6° Pa-
pier soufflé, nom d'un ancien papier de tenture,
ainsi dit parce que, le papier étant enduit d'une
matière visqueuse, on souffle dessus une poussière
de laine hachée. Il existe depuis quelque temps à
Rouen' une fabrique de papier que l'on nomme
velouté, connu aussi sous le nom de papier souf-
flé ; c'est un papier sur lequel on applique divers
dessins de laine hachée, Dict. des arts et m. Pape-
tier. || 7° S. m. Un soufflé, mets léger formé soit
avec du riz, soit avec de la fécule de pomme de
terre, soit avec du chocolat, cuits avec du lait ;
on ajoute des jaunes d'oeufs pour en faire une
pâte douce et molle, à laquelle on incorpore les
blancs d'oeufs battus en neige juste au moment
de mettre au four; cette préparation se sert au
moment où elle s'est gonflée. Marguerite [la cui-
sinière] dit qu'on ne fasse pas attendre, parce que
le soufflé va tomber, SCRIBE et MÉLESVILLE, Demoi-
selle à marier, 9.
t SOUFFLEMENT (sou-fle-man), s. ro. || i" Action
de souffler. || 2" Terme de droit. Soufflement d'ex-
ploit, action de supprimer subrepticement un ex-;
ploit.
— HIST. xvc s. Rembrasa en flambes pestilen-
cieuscs par les soufflemens de l'ennemi, MONSTREL.
t. n, f° 73, dans RAYNOUARD, 1ère. || xvi" s. Je ne suis
point ignorant combien est ancien l'usage du
chresme, et soufflement au baptesme, CALV. Instit.
■H 42. L'esté n'avoit point esté trop'fascheux pour
les soufflemens des vents du midy, AMYOT, Cam. 5.
— ËTYM. Souffler; prov. sofflamen, suflament; it.
soffiamento.ÂM xvie siècle, on disait aussi soufflée.
SOUFFLER (sou-flé), v. n. || 1° Pousser l'air d'une
façon quelconque. || 2° Faire du vent en poussant
de l'air par la bouche. || 3° Souffler sur, éteindre
en soufflant. || 4° Souffler sur, se dit aussi des sor-
ciers. || 5° Respirer avec peine, avec effort.
|| 6° Souffler aux oreilles de quelqu'un. || 7» Se dit
des taupes dans la saison où elles travaillent.
|| 8° Dans les moulins à poudre, le mortier ou la
matière souffle, il 9° Chercher la pierre philoso-
sou
sou
1995
que leur avoir eslargi le saint Esprit, CALV. Inst. 503.
— ËTYM. Lat. solvere, délier, résoudre, de so ou
se, indiquant séparation, et luere, XOw, délier.
SOUDRILLE (sou-dri-U'; II mouillées, et non
sou-dri-ye), s. m. Terme vieilli, synonyme de sou-
dard. Eusses-tu garde de soudrilles, Va-t'en tra-
vailler en pastilles, SCARR. Mazarinades, OEuw.
t. i, p. 286, dans POÏÏGENS. Franc soudrille, gripe-
chapon, Homme sans honneur et sans âme, m.
Virg. iv. On dit que quelques bons esprits Or-
donnèrent qu'on fît des grilles Pour se garantir
des soudrilles Du redoutable Jean de Vert, ID.
Typhon, n. Adam, parrain banal de toutes les fa-
milles, Adam, dis-je, par qui chaque nom fut
ourdi, N'y rencontrait pas mieux que nos braves
soudrilles, LA FONT. Poésies mêlées, Sur un sobri-
quet donné à Monseigneur far les soldats.
— HIST. xvi° s. N'estants soldats, pas seulement
souldrilles, ny dignes de^ceste qualité, et n'ayant
jamais faict serment ni service à sa majesté,
CARLOIX, vni, u.
— ÉTYM. Origine incertaine. On est porté à
y voir le radical de soudard avec une autre ter-
minaison diminutive et péjorative ; toutefois le
sens que Carloix donne à ce mot suggère l'idée
qu'il vient de sous et drille.
SOUDURE (sou-du-r'), s. f. \\ 1° Composition ou
mélange de divers métaux et minéraux, qui sert à
unir ensemble des pièces de métal. En fondant
l'étain à partie égale avec le plomb, l'alliage est
ce que les plombiers appellent de la soudure ; et
ils l'emploient en effet pour souder leurs ouvrages
en plomb, BUFF. Min. t. v, p. 203. || Soudure
grasse, celle dans laquelle domine l'étain; on dit
par opposition soudure maigre. || Soudure au tiers,
mélange de deux parties de plomb avec une partie
d'étain. || Soudure à huit, soudure des orfèvres,
composée d'une partie de cuivre sur sept d'argent.
|| 2° Travail de celui qui soude. Soudure bien
faite. || Boîte à soudure, petit coffret où les bijou-
tiers mettent les paillons. || 3° Endroit par où les
deux pièces de métal sont soudées. Le tuyau est
crevé à la soudure. || Fig. Endroit d'une oeuvre
d'art où l'on a ajouté ou supprimé quelque chose.
Soudure malhabile. || 4" Terme de métallurgie.
Propriété qu'ont quelques métaux de s'unir à eux-
mêmes à une haute température. || 5° Les maçons
donnent le nom de soudure au plâtre serré qui
sert à raccorder des enduits. || 6° Terme de bota-
nique et d'anatomie. Union intime entre deux
organes différents.
— HIST. xivc s. La manière de ramener es plaies
bêles soudeures [cicatrices], H. DE MONDEVILLE,
f° 64. || xv° s. [Les murs du châtel] estaient hauts
malement et de pierre dure, et ouvrés jadis de
mains de Sarrasins, qui faisoient les soudures si
fortes et les ouvrages si estranges que ce n'est
point de comparaison à ceux de maintenant, FROISS.
I, i, 239. || xvi« s. L'acier, au lieu de sa soudure,
Est plus fort qu'ailleurs et plus ferme, ST-GEL. \ 70.
Ces partages [de biens entre frères], et que la
richesse de l'un soit la pauvreté de l'autre, cela
destrempe merveilleusement cette soudure fra-
ternelle, MONT, i, 208. Ils [Lycurgtte et Platon]
n'ont peu croire que nostre société se peust main-
tenir avecques si peu d'artifice et de soudeure
humaine que les nations sauvages, m. i, 236.
— ETYM. Souder; wallon, sôdeur.t
f SOUE (soue),s. f. Terme rural. Étable à porcs.
— ËTYM. Bourg, sô ; du lat. sus, porc ; grec, oOç
et 5;; anc. haut-ail. su.
f SOUETTE (sou-è-tf), s. f. Chouette.
SOUFFERT, ERTK (sou-fêr, fèr-t'), fart, passé
de souffrir. || 1° Qui a été enduré. Mais quand
j'aurai vengé Rome des maux soufferts, CORN.
Ctnna, n, 2. || 2" Toléré. Il y a de certains maux
dans la république qui y ' sont soufferts, parce
qu'ils préviennent ou empêchent de plus grands
maux, LA BRÏÏY. x. Souffert des grands, quelque-
fois recherché, J. B. ROUSS. ÉpU. i, I.
SOUFFLAGE (sou-fla-j'), s. m. || 1° Action de
souffler le verre. || Four de soufflage, four où se
prépare le verre destiné à faire des glaces soufflées.
11 Prc cédé par lequel on fabrique les pièces de
verre. || 2" Terme de chapellerie. Action de sépa-
rer par la ventilation les poils légers des poils
lourds non susceptibles d'être feutrés. || 3° Ternie
de marine. Revêtement de planches qu'on applique
sur la carène d'un navire, un peu au-dessus et,
au-dessous de sa flottaison, pour ajouter à sa sta-
bilité. Le but du soufflage est d'augmenter l'étendue
des lignes d'eau. Sa Majesté a été surprise qu'il
ait fallu faire un soufflage à la Favorite, pour lui
mieux faire porter la voile, Seignelay à Demuyn,
1679, dans JAL.
— ÉTYM. Souffler.
SOUFFLANT, ANTE (sou-flan, flan-t'), ad). Oui
est destiné à souffler, qui sert à souffler, qui souffle
ordinairement. Les soufflets sont des machines
soufflantes les plus communes et les plus comiues,
mais ce ne sont pas les meilleures, A. BRONGNIART,
Traité de min. t. n, 322, dans POUGENS.
SOUFFLE (sou<-fl'), s. m. || 1° Agitation de l'air
causée par le vent. Il ne fait pas un souffle de vent.
D'un souffle l'aquilon écarte les nuages, RAC. Esth.
m, 3. Comme le fruit en naissant arraché, Ou qu'un
souffle ennemi dans sa fleura séché, m. Athal. i, 2.
Que dis-je? hélas! oui, la terre s'éveille, Belle et
parée au souffle du printemps, BÉRANG. Malade.
Il Fig. Hélas! l'homme ne peut dire, en naissant,
quel coin de l'univers gardera ses cendres, ni de
quel côté le souffle de l'adversité les portera, CHA-
TEADBR, Gén. i, v, 17. || 2° Vent que l'on fait en pous-
sant de l'air par la bouche. Quelques restes de feu
sous la cendre épandus D'un souffle haletant par
Baucis s'allumèrent, LA FONT. Phil. et Bauc. Son
souffle [d'un sanglier] se faisait entendre de loin
comme le bruit sourd des vents séditieux, FÉN. Tél.
xxm. || Par exagération. Il est si faible, qu'on le
renverserait d'un souffle, du moindre souffle. || Fig.
et familièrement. Cette objection, ce système, cette
intrigue peuvent être renversés d'un souffle, ils sont
très-facil.es à détruire. || Fig. Ne tenir qu'à un souf-
fle, être de peu de durée, de consistance. La vie,
le bonheur, l'infortune. tiennent à un souffle,
CHATEAUBR. Pensées. || Le souffle créateur, le souf-
fle par lequel Dieu anima le premier homme, Ton
souffle créateur s'est abaissé sur moi, LAMART.
Miid. i, 2. || Souffle dans un instrument de musique.
Tout ce que j'aurais souhaité, c'est de te mener
tout doucement jusqu'au temps où ton souffle sau-
ra se donner sans effort, G. SAND, Maîtres sonneurs,
t&° veillée. ||3° Air exhalé par la respiration. Les
pharisiens superstitieux, en revenant du marché
où ils rencontraient tant de gentils et tant de
publicains, dont ils croyaient que l'approche et le
souffle même, pour ainsi dire, les souillait....
BOSS. Déf. trad. comm. i, J. La frayeur de la mort
[dans une peste] ne lui fit point abandonner sa
maison ; elle voulut assister ce frère mourant,
sans craindre ces souffles mortels qui portent
le poison dans les coeurs, FLÉCH. Mme de Mont.
Mes esclaves que j'appelle refusent maintenant
de m'approeber; et mon souffle même est de-
venu une infection, et un souffle de mort pour
mes enfants et pour mes proches, MASS. Âvent,
Mort du péch. Le meurtrier du roi respire en ces
États, Et de son souffle impur infecte vos climats,
VOLT. OEdipe, i, 3. Et les roses, nos soeurs, se dis-
putent entre elles Mon souffle de parfums et mon
corps de rayons [d'un sylphe], v.. HUGO, Bail. 2.
|| 4° La simple respiration. Retenir son souffle.
Reprendre son souffle. Avec quel souffle pur je
l'entends qui respire! DUCIS, Othello, v, 4. || Ména-
ger son souffle, ménager sa respiration. || Manque
de souffle, manque d'une respiration qui tienne, qui
se prolonge. || Fig. Manque de souffle, se dit d'un
écrivain qui n'a pas la force de développer son
sujet. || Cet homme n'a qu'un souffle de vie, il n'a
que le souffle, il est très-faible. Je n'ai plus qu'un
souffle de vie; je l'emploierai à vous invoquer en
mourant.... VOLT. Lett. à Catherine II, 3t juill.
4772. || Il n'a plus que le souffle, il est agonisant.
|| Le souffle de la vie, la vie même. Le souffle de
ma vie est à Marianne ; elle peut d'un mot l'anéan-
tir ou l'embraser, A. DE MUSSET, Capr. de Mar. i, \.
|| 5° Terme de médecine. Bruits de souffle, bruits
anomaux qui se produisent dans les cavités du
coeur, dans les artères et parfois dans les veines.
|| Bruit de souffle continu, bruit semblable au bruit
qu'on entend quand on approche de son oreille un
gros coquillage univalve; il se fait entendre aux
vaisseaux du cou, surtout dans les affections
anémiques. || Souffle placentaire ou souffle utérin,
souffle doux, tantôt sonore et grave, tantôt aigu,
synchronique au pouls do la mère, entendu ordi-
nairement vers les régions inguinales, à dater du
quatrième mois de la grossesse, et dû au passage
du sang maternel dans les artères utérines i || Souffle
bronchique, bruit des bronches que perçoit l'o-
reille appliquée sur la poitrine. || Souffle ampho-
rique, celui qui résonne comme si l'on soufflait
dans une amphore. Le souffle amphorique est fré-
quent dans les épanchements pleurétiques de forme
chronique ou latente. || Bruit de souffle, se dit
aussi du bruit entendu dans la pneumonie au
troisième degré. || 6° Fig. inspiration, influence,
en bonne ou en mauvaise part. Le souffle malfai-
sant de la haine, de l'envie. Impatient du dieu
dont le souffle invincible Agite tous ses sens
[de la pythie], j. B. ROUSS. Ode au comte du
Luc. Elle avait dérobé cette rose naissante Au
souffle empoisonné d'un monde dangereux, VOLT.
l'Éducat. d'une fille.
— HIST. xvie s. Ainsi m'est advenu en ceste en-
treprise [mettre en vers latins la doctrine du pé-
ché]; car le souffle m'est failly à my chemin, BONI-
VARD, Amartigenée, p. 78.
— ÉTYM. Voy. SOUFFLER.
SOUFFLÉ, ÉE (sou-flé, fiée), fart, passé de
souffler. || 1° Sur quoi le souffle a passé. Le feu
soufflé.... Des hommes inconsidérés qui souf-
flent sur de la poussière et se jettent de la terre
dans les yeux ; ces chicanes raffinées, ces subtilités
en vaines distinctions sont' véritablement de la
poussière soufflée, de la terre dans les yeux...
BOSS. Cornet. || 2° Gonflé par le souffle. Le jabot,
lorsqu'il est soufflé, est de la grosseur d'une
balle de paume, BUFF. Ois. t. m, p. 265. Il serait
difficile de concevoir que cette pâte argileuse et
très-réfractaire eût été fondue et soufflée, sans que
ces porphyres eussent souffert aucune altération,
SAUSSURE, Toy. Alpes, t. v, p; 423, dans POUGENS.
|| Omelette soufflée, omelette faite avec des blancs
d'oeufs, de la crème et du sucre, et qui renfleen cui-
sant. H Beignet soufflé, sorte de beignet dont la
pâte renfle beaucoup. || Sucre soufflé, ou cuit à
soufflé, sucre qui s'envole en l'air par feuilles
sèches, lorsqu'on souffle au travers d'une écumoire
qu'on y a trempée. Les massepains et la plupart
des conserves se font avec du sucre cuit à soufflé.
11 3° Bouffi, boursouflé. Ces anges sont des espèces
de Cupidons soufflés et transparents, DIDER. Salon
de -1767, OEuvr. t. xrv, p. 296, dans POUGENS. Elle
a le front grand et haut, de grosses joues soufflées,
dés yeux ni grands ni petits, m. Princesse d'Asbow.
|| 4° Terme de chapellerie. Poils soufflés, poils
soumis à la ventilation, à l'effet de séparer les
poils légers des poils lourds non susceptibles
d'être feutrés, Tarif des douanes, 1869, p. 151.
|| S" Dit bas à une personne qui, en récitant, man-
que de mémoire. Sa mémoire [de l'archevêque
Vintimille] le servit très-infidèlement dès les pre-
miers mots ; un souffleur qu'il avait chargé de le
suppléer, les lui suggéra ; il ne les entendit pas,
le fit répéter, continua encore à dire quelques mots,
toujours mal soufflés ou mal entendus, et toujours
mal redits, D'ALEMB. Art. du card. Dubois. || 6° Pa-
pier soufflé, nom d'un ancien papier de tenture,
ainsi dit parce que, le papier étant enduit d'une
matière visqueuse, on souffle dessus une poussière
de laine hachée. Il existe depuis quelque temps à
Rouen' une fabrique de papier que l'on nomme
velouté, connu aussi sous le nom de papier souf-
flé ; c'est un papier sur lequel on applique divers
dessins de laine hachée, Dict. des arts et m. Pape-
tier. || 7° S. m. Un soufflé, mets léger formé soit
avec du riz, soit avec de la fécule de pomme de
terre, soit avec du chocolat, cuits avec du lait ;
on ajoute des jaunes d'oeufs pour en faire une
pâte douce et molle, à laquelle on incorpore les
blancs d'oeufs battus en neige juste au moment
de mettre au four; cette préparation se sert au
moment où elle s'est gonflée. Marguerite [la cui-
sinière] dit qu'on ne fasse pas attendre, parce que
le soufflé va tomber, SCRIBE et MÉLESVILLE, Demoi-
selle à marier, 9.
t SOUFFLEMENT (sou-fle-man), s. ro. || i" Action
de souffler. || 2" Terme de droit. Soufflement d'ex-
ploit, action de supprimer subrepticement un ex-;
ploit.
— HIST. xvc s. Rembrasa en flambes pestilen-
cieuscs par les soufflemens de l'ennemi, MONSTREL.
t. n, f° 73, dans RAYNOUARD, 1ère. || xvi" s. Je ne suis
point ignorant combien est ancien l'usage du
chresme, et soufflement au baptesme, CALV. Instit.
■H 42. L'esté n'avoit point esté trop'fascheux pour
les soufflemens des vents du midy, AMYOT, Cam. 5.
— ËTYM. Souffler; prov. sofflamen, suflament; it.
soffiamento.ÂM xvie siècle, on disait aussi soufflée.
SOUFFLER (sou-flé), v. n. || 1° Pousser l'air d'une
façon quelconque. || 2° Faire du vent en poussant
de l'air par la bouche. || 3° Souffler sur, éteindre
en soufflant. || 4° Souffler sur, se dit aussi des sor-
ciers. || 5° Respirer avec peine, avec effort.
|| 6° Souffler aux oreilles de quelqu'un. || 7» Se dit
des taupes dans la saison où elles travaillent.
|| 8° Dans les moulins à poudre, le mortier ou la
matière souffle, il 9° Chercher la pierre philoso-
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