sou
sou
sou
1991
sottise la plus grande du monde, MOL. G. Dand. i, 1.
Le roi lui dit en riant : « Vardes, voilà une sottise,
vous savez bien qu'on ne salue personne devantmoi. »
M. de Vardes, du même ton : « Sire, je ne sais plus
rien, j'ai tout oublié, il faut que Votre Majesté me
pardonne jusqu'à trente sottises. » — « Eh bien !
je le veux, dit le roi, reste à vingt-neuf», SÉV. à
Moulceau, 26 mai 1683. Elle est aimable sans être
belle, elle fait cent petites sottises qui plaisent,
m. 144. Pour moi, pauvre petite femme, si j'avais
fait une sottise, je n'y saurais pas d'autre inven-
tion que de la boire, m. 23 janv. 1682. Des sotti-
ses d'autrui nous vivons au palais ; Messieurs,
l'huître était bonne; adieu, vivez en paix, BOIL.
Ép. n.- Il n'y a rien qui rafraîchisse le sang
comme d'avoir su éviter de faire une sottise, LA
BRUY. xi. Bien souvent on fait par hasard les plus
heureuses sottises du monde, FONTEN. Dial. 6,
morts anc. Il n'y a personne qui n'entre tout neuf
dans la vie, et les sottises des pères sont perdues
pour les enfants, m. Dial. 3, morts, anc. mod.
Après tout, cette affaire [la forme du capuchon des
cordeliers] n'ayant pas ébranlé de trônes et ruiné
des provinces, on peut la mettre au rang des sot-
tises paisibles, VOLT. Dict. phil. Sottise. D'Alem-
bert conforme sa conduite à ce principe; il dit
beaucoup de sottises, n'en écrit guères, et n'en-fait
point, D'ALEMB. Portr. de Vaut. || 4° Composition lit-
téraire sans mérite. Hé quoi 1 vil complaisant, vous
louez des sottises ! MOL. Mis. i, 2. Pourrez-vous tou-
jours voir votre cabinet plein Et de pédants et de
poètes, Qui vous fatigueront avec un front serein Des
sottises qu'ils auront faites ? DESHOUL. Poés. t. i,
p 38. Comme par une vague une vague est pous-
sée, La sottise du jour est bientôt remplacée, DE-
LILLE, lmag. v. || 5" Parole obscène. Il est indigne
d'un honnête homme de dire des sottises devant
une femme. || Faire une sottise, faire quelque sot-
tise, se dit, par euphémisme, d'accointances entre
homme et femme. Celles qui font quelque sottise,
LA FONT. Oies. Je m'appréhendais fort, et crai-
gnais qu'avec toi Je n'eusse fait quelque sottise,
UOL. Amph. il, 3. Chez lui [Hérodote], les dames,
les princesses mènent boire leurs vaches ou celles
du roi leur père à la fontaine voisine, trouvent là
des jeunes gens, et font quelque sottise, toujours
exprimée dans l'auteur avec le mot propre, p. L.
COUR.' Prospect, d'une nouv. trad. d'Hérodote,
Préf. || 6° Injure. Dire des sottises à quelqu'un.
— HIST. xm" s. Non ferez; ce n'est pas sotise,
Nouv. rec. Fabl. t. n, p. 367. || xvi° s. Et si se laisse
en beaucoup de lieux couler es sottises de Xenar-
chus, AMYOT, Nicias, 4. De dire moins de soy qu'il
n'y en a, c'est sottise, non modestie, MONT, II, 62.
— fiTYM. Sot. Le terme le plus habituellement
usité était sotie. Paré a dit soteries, xix, 32.
SOTTISIER (so-ti-zié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie : des so-ti-zié-z amusants), s. m.
||1° Recueil de sottises. || Particulièrement. Re-
cueil de chansons, de vers libres. Il faut, lorsque
vous aurez dîné, que, pour votre récréation, je
vous fasse lire mon sottisier, LESAGE, Gugm.
d'Alf. vi, 4. Petits soupers, jolis festins, Ce fut
parmi vous que naquirent Mille vaudevilles ma-
lins, Que les Amours, à rire enclins, Dans leurs
sottisiers recueillirent, VOLT. Lett. en vers et en
prose, 2. J'ai, dans mon sottisier.... Proverbes,
quolibets, contes du temps passé, LEGRAND, Roi de
Cocagne, Prol. se. 2. || 2° Celui qui débite des sot-
tises, qui tient des propos libres. Cet homme est
un grand sottisier. || Adj. Dans les cafés oyez les
disputes.. criardes, bavardes et sottisières, MERC.
Tabl. de Paris, ch. 596.
— ÊTYM. Sottise.
| SOTTO-VOCE (so-tto-vo-tché), loc. adv. Terme
do musique.. Expression italienne -qui signifie Sous
la voix et dont on s'est servi primitivement pour
indiquer que l'accompagnement devait se laisser
dominer par lés voix. On l'emploie, en général,
pour : à demi-voix, et à demi-jeu.
SOU (sou), s. m. || 1" Sou d'or, monnaie de l'em-
pire romain. || Monnaie employée en France sous
la première race. La taille de ces sous d'or était
de soixante et douze à la livre. || Sou d'argent, le
vingtième de la livre d'argent. Nous appelions, du
temps de Charlemagne, une monnaie courante, fai-
sant la vingtième partie d'une livre, un solide, du
nom romain solidum; c'est ce solide que nous
nommons un sou, VOLT. Pol. et lég. Observ. sur
Lass, Melon et Dutot. Supposé qu'une ville de
France dût à une autre, au temps de Charlema-
. gne, cent vingt sous ou solides de rente, soixante-
douze onces d'argent; elle s'acquitterait aujour-
d'hui de sa dette en payant ce que nous appelons
un écu de six francs, m. Moeurs. 49. || 2""Ancien-
nement. Monnaie de compte, la vingtième partie
de l'ancienne livre, valant douze deniers (l'an-
cienne livre avait d'abord valu effectivement une
livre d'argent; mais, de réduction en réduction,
elle en était venue à ne valoir qu'un peu moins
d'un franc). Qu'un-sou, quand il est assuré, Vaut
mieux que cinq en espérance, LA FONT. Fabl. iv, 2.
Valère est un vrai fou, Qui jouerait votre bien
jusques au dernier sou, REGNARD, le Joueur, n, 2.
Ces politiques... qui, n'ayant pu gouverner une
servante, se mettent à enseigner les rois à deux
sous la feuille, VOLT. Mél. litt. Obs. sur le livre
de la Félicité publique. || La monnaie de cuivre
qui avait cette valeur. Un sou bien marqué, ||Un
petit sou, manière des enfants de demander en au-
mône un sou. Donnez; peu me suffit, je ne suis
qu'un enfant, Un petit sou me rend la vie, GUI-
RAUD, Poèmes, élég. le PeCit Savoyard. || Un gros
sou, pièce de monnaie valant deux sous. Les
pièces de deux sous, dont l'empreinte est presque
effacée, sont un objet perpétuel de disputes, MER-
CIER, Tabl. de Paris, ch. 535. La cour des mon-
naies à voulu que la pièce de deux sous, marquée
ou non marquée, eût son cours ; tout vendeur
s'était obstiné à vouloir la réduire à six liards, de
sa propre autorité; à cet effet, on les rayait d'une
croix, pour désigner celles qui s'étaient usées ; on
s'égosillait pendant vingt minutes avant de pou-
voir fixer le taux d'une pièce, m. ib. || Terme
d'ancienne pratique. Sou tournois, sou de douze
deniers. Sou parisis, sou d.e quinze deniers. || Sou
marqué, ancienne pièce de cuivre valant quinze
deniers. Ils composaient un trésor pour un
homme qui n'avait jamais eu que des sous mar-
qués dans sa poche, MARIV. Pays.parv. 4rc part,
ch. 536. || Au sou la livre, au prorata de ce que
chacun a mis de fonds dans une entreprise.
Cette expression vieillit. On dit habituellement :
au marc le franc, ou mieux au centime le
franc. || Le sou pour livre, profit d'un vingtiè-
me. Je me contente de la livre pour sou, je
veux dire du sou pour livre; grâces au ciel
j'exerce rondement ma profession, LESAGE, Gil Bl.
i, 15.|| Avoir un sou dans une affaire de finance, y
être pour un sou, pour deux sous, y avoir un
vingtième, un dixième. Ces phrases ont vieilli.
|| Ancien terme de finances. Avoir un sou en de-
hors, avoir le droit de lever, outre la somme prin-
cipale, un sou par livre pour les frais de recouvre-
ment. On a un sou en dedans, lorsqu'on a, pour
profit, un sou par livre de la somme principale.
|| Sou pour livre, se disait de certains droits ad-
ditionnels qu'on payait en sus de la taxe ou du
prix convenu; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui
centimes additionnels. || 3" Aujourd'hui, la ving-
tième partie du franc, et valant cinq centimes. Je
suis un sou de bon aloi, Mais en secret argentez-
moi, Et me voilà fausse monnaie, BÉRANG. Refus.
|| Une pièce de cent sous, une pièce de cinq francs,
jj Propre comme un sou, très-propre. || 4° Fami-
lièrement. Il n'a pas un sou, pas le sou, il n'a sou
ni double, ni sou ni maille, il n'a pas le sou vail-
lant, il n'a pas d'argent. Le roi rend à M. de Ne-
vers toutes ses charges ; de sorte que cette belle,
qui n'a pas un sou, lui vaut mieux que la plus
grande héritière de France, SÉV. 8. Toute la cour
est pleine de joie et de plaisirs pour le mariage
de Monsieur de Chartres et de Mademoiselle de
Blois; il y aura un grand bal, où tous ceux qui
disent qu'ils n'ont pas un sou, font des dépenses
de deux ou trois cents pistoles, m. à Bussy, 27
janv. 1692. Ni la maison, ni moi n'avons un sou,
MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus, 1er avr. 1718.
Cela est résolu; il faut aujourd'hui même, quoi-
que je n'aie pas le sou, que je me donne un habit
neuf, BRUEYS, Avoc. Pat. i, i. Nos Français sont en
pleine paix, et nous n'avons pas le sou, VOLT, Lett.
à Cath. n, 14 janv. (772. Je voudrais être assez
riche pour pouvoir disposer de tous les exemplai-
res ; ce serait une demi-publicité qui me convien-
drait fort, mais je n'ai jamais un sou, p. L. COUR.
Lett. i, 277. || Ne pas avoir le premier sou, n'avoir
aucun argent disponible, prêt pour une dépense.
La plus incroyable chose du monde, c'est la dé-
pense que font ces dames sans avoir le premier
sou, SÉV. 322. || N'en avoir pas le premier sou, en
parlant d'une entreprise, d'un payement, n'avoir
pas la moindre somme pour commencer une entre-
prise, une opération, ou effectuer un payement. Je
dois rembourser cette «semaine dix mille francs,
je n'en ai pas le premier sou. || Sans un sou, sans
le sou, pas le sou, sans un sou comptant, sans
argent. Mis dehors, pas le sou; ne savoir chez qui
vivre, BOURSAULT, les Deux Nicandres, i, 40. Ce
serait un beau mouvement pour les pauvres cour-
tisans qui reviennent sans un sou, SÉV. 295.
Vous êtes né gentilhomme, mais sans un sou,
MAINTENON, Lett. à M. d'Aubignë, 23 mai 16Sl'. Il
est un petit homme.... Qui sans un sou comp-
tant Vit content, BÉRANG. le P. homme gr. Bonheur
étrange, Je bois et je mange, Sans un sou comp-
tant, m. Yoy. au pays de Coc. |] Ne pas pouvoir dis-
poser d'un sou, n'avoir pas d'argent disponible. Je
vis au milieu de l'éclat de la fortune, et je.ne puis
disposer d'un sou, BERN. DE ST-P. Paul et Yirg.
|| N'avoir pas un sou de quelque chose, n'en retirer
aucun argent. Il |d'Andilly] n'a jamais eu un sou
d'aucun de ses livres, SÉV. 74. || Il n'a pas un sou
de bien, il n'a aucune propriété. Heureux ceux qui
n'ont pas un sou de rente viagère! MERC. Tabl.
de Paris, ch. 652. || Ne pas laisser un sou, se dit de
celui qui trompe l'espoir de son héritier, soit qu'il
ne laisse rien, soit qu'il dispose de ce qu'il laisse
en faveur d'autres personnes. J'aimerais mieux, voir
mes biens au fond de la mer que de leur laisser
jamais un sou, A. DUVAL, les Hérit.i5. || Populaire-
ment. Il a mangé ses quatre sous, il a mangé son
peu-de fortune. Je veux conserver mes quatre sous.
|| 5° Familièrement. Cette terre vaut cent mille
francs comme un sou, elle les vaut amplement. Ce
coquin-là vaut vingt mille livres de rente comme
un sou, à un enfant de famille, REGNARD, Retour
imprév. C. |J 6" Mettre sou sur sou, épargner sur
les plus petites choses pour amasser. || 7" Sou à
sou, sou par sou, par petites sommes. Il va mar-
chander avec eux sou à sou, LESAGE, Diable boit.
47. Pissot, mon libraire.... me donnait toujours
très-peu de chose de mes brochures, souvent rien
du tout.... il fallait attendre longtemps, et tirer
sou à sou le peu qu'il me donnait, J. J. ROUSS.
Conf. vin. Le peu qui lui restait a passé, sou par"
sou, En linge, en aliments, ici, là, Dieu sait où,
LAMART. Joe. Prol. 29. || 8° Fig. Un sou, un peu.
Bien plus, si pour un sou d'orage en quelque en-
droit S'amassait d'une ou d'autre sorte, L'homme
en avait sa part, LA FONT. Fabl. iv, 8. || 9° Sou-
denier, sorte d'ancien impôt. Ces divers droits....
sou-denier, travers.... BOISGUILLEBERT, Factum de
la France, x. || Proverbes. Il a fait de cent sous
quatre livres et de quatre livres rien, il a mangé
son avoir en mauvaises .affaires. ||Un sou amène
l'autre, dans un commerce, à force de vendre de
petits articles, on finit par gagner de l'argent.
— H!ST. xi" s. E cent solz de forfait, Lois de
Guill. 1.1| XIIIe s. Sixante sols [un cheval] cousta,
un an a, en certain, Berte, LXXIII. [Le bailli] y
met le seel de le [la] baillie, et prent pour le seel
de le [la] livre un sol, BEAUM. I, 40. Mais li sers
ne pot lessier en son testament plus grant somme
que cinq sous, m. xn, 3. Li arpens de bois, selonc
drois pris, est prisiés dix sous l'arpent, m, xxvn,
42. || xvi° s. Un noble prince n'a jamais un sou;
thésauriser est fait de vilain, RAB. I, 33. Je veis
avant hier un enfant que deux hommes et une
nourrice.... conduisoient pour tirer quelque soûl
de le montrer à cause de son estrangeté.... MONT,
m, 136.
— ËTYM. Bourguig. sô; provenç. sol; espagn.
sueldo; portug. et ital. soldo; du lat. solidus,
pièce d'or, proprement pièce entière, solide (voy.
SOLIDE). Un sol qui se prononce un sou, comme
un fol un fou, des ACCORDS, Bigarrures, t. i,
p. 124, Paris, 1662.
f SOUAGE (sou-a-j'), s. m. Terme d'art du
moyen âge. Moulure, sorte de boudin enroulé au-
tour du pied des pièces d'orfèvrerie, tantôt simple,
tantôt double, quelquefois triple. Les souages
étaient souvent verres, c'est-à-dire qu'ils se déta-
chaient par la dorure sur l'argent, DE LABORDE,
Émaux, p. 501.
— HIST. xive s. Une paire de bacins à laver, -
et ont lesdits bacins souage par dessus au dehors
pour les tenir, DE LABORDE, Ém. p. 501'.
SOUBARBE, s. f. Voy. SOUS-BARBE.
f SOUBARDIEîl (sou-bar-dié), s. m. Principal
étai d'une machine, avec laquelle on tire les mas-
ses de pierre d'une carrière.
SOUBASSEMENT (sou-bâ-se-man),s.m. || l"Terme
d'architecture. Partie inférieure d'une construc-
tion, . sur laquelle tout l'édifice semble porter.
11 2° Garniture d'étoffe qu'on met au bas d'un lit,
quand les rideaux ne vont pas jusqu'à terre. Si
vous trouviez dans Avignon ou dans Lyon de quoi
faire des rideaux; un fond, un dossier, des sou-
sou
sou
1991
sottise la plus grande du monde, MOL. G. Dand. i, 1.
Le roi lui dit en riant : « Vardes, voilà une sottise,
vous savez bien qu'on ne salue personne devantmoi. »
M. de Vardes, du même ton : « Sire, je ne sais plus
rien, j'ai tout oublié, il faut que Votre Majesté me
pardonne jusqu'à trente sottises. » — « Eh bien !
je le veux, dit le roi, reste à vingt-neuf», SÉV. à
Moulceau, 26 mai 1683. Elle est aimable sans être
belle, elle fait cent petites sottises qui plaisent,
m. 144. Pour moi, pauvre petite femme, si j'avais
fait une sottise, je n'y saurais pas d'autre inven-
tion que de la boire, m. 23 janv. 1682. Des sotti-
ses d'autrui nous vivons au palais ; Messieurs,
l'huître était bonne; adieu, vivez en paix, BOIL.
Ép. n.- Il n'y a rien qui rafraîchisse le sang
comme d'avoir su éviter de faire une sottise, LA
BRUY. xi. Bien souvent on fait par hasard les plus
heureuses sottises du monde, FONTEN. Dial. 6,
morts anc. Il n'y a personne qui n'entre tout neuf
dans la vie, et les sottises des pères sont perdues
pour les enfants, m. Dial. 3, morts, anc. mod.
Après tout, cette affaire [la forme du capuchon des
cordeliers] n'ayant pas ébranlé de trônes et ruiné
des provinces, on peut la mettre au rang des sot-
tises paisibles, VOLT. Dict. phil. Sottise. D'Alem-
bert conforme sa conduite à ce principe; il dit
beaucoup de sottises, n'en écrit guères, et n'en-fait
point, D'ALEMB. Portr. de Vaut. || 4° Composition lit-
téraire sans mérite. Hé quoi 1 vil complaisant, vous
louez des sottises ! MOL. Mis. i, 2. Pourrez-vous tou-
jours voir votre cabinet plein Et de pédants et de
poètes, Qui vous fatigueront avec un front serein Des
sottises qu'ils auront faites ? DESHOUL. Poés. t. i,
p 38. Comme par une vague une vague est pous-
sée, La sottise du jour est bientôt remplacée, DE-
LILLE, lmag. v. || 5" Parole obscène. Il est indigne
d'un honnête homme de dire des sottises devant
une femme. || Faire une sottise, faire quelque sot-
tise, se dit, par euphémisme, d'accointances entre
homme et femme. Celles qui font quelque sottise,
LA FONT. Oies. Je m'appréhendais fort, et crai-
gnais qu'avec toi Je n'eusse fait quelque sottise,
UOL. Amph. il, 3. Chez lui [Hérodote], les dames,
les princesses mènent boire leurs vaches ou celles
du roi leur père à la fontaine voisine, trouvent là
des jeunes gens, et font quelque sottise, toujours
exprimée dans l'auteur avec le mot propre, p. L.
COUR.' Prospect, d'une nouv. trad. d'Hérodote,
Préf. || 6° Injure. Dire des sottises à quelqu'un.
— HIST. xm" s. Non ferez; ce n'est pas sotise,
Nouv. rec. Fabl. t. n, p. 367. || xvi° s. Et si se laisse
en beaucoup de lieux couler es sottises de Xenar-
chus, AMYOT, Nicias, 4. De dire moins de soy qu'il
n'y en a, c'est sottise, non modestie, MONT, II, 62.
— fiTYM. Sot. Le terme le plus habituellement
usité était sotie. Paré a dit soteries, xix, 32.
SOTTISIER (so-ti-zié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie : des so-ti-zié-z amusants), s. m.
||1° Recueil de sottises. || Particulièrement. Re-
cueil de chansons, de vers libres. Il faut, lorsque
vous aurez dîné, que, pour votre récréation, je
vous fasse lire mon sottisier, LESAGE, Gugm.
d'Alf. vi, 4. Petits soupers, jolis festins, Ce fut
parmi vous que naquirent Mille vaudevilles ma-
lins, Que les Amours, à rire enclins, Dans leurs
sottisiers recueillirent, VOLT. Lett. en vers et en
prose, 2. J'ai, dans mon sottisier.... Proverbes,
quolibets, contes du temps passé, LEGRAND, Roi de
Cocagne, Prol. se. 2. || 2° Celui qui débite des sot-
tises, qui tient des propos libres. Cet homme est
un grand sottisier. || Adj. Dans les cafés oyez les
disputes.. criardes, bavardes et sottisières, MERC.
Tabl. de Paris, ch. 596.
— ÊTYM. Sottise.
| SOTTO-VOCE (so-tto-vo-tché), loc. adv. Terme
do musique.. Expression italienne -qui signifie Sous
la voix et dont on s'est servi primitivement pour
indiquer que l'accompagnement devait se laisser
dominer par lés voix. On l'emploie, en général,
pour : à demi-voix, et à demi-jeu.
SOU (sou), s. m. || 1" Sou d'or, monnaie de l'em-
pire romain. || Monnaie employée en France sous
la première race. La taille de ces sous d'or était
de soixante et douze à la livre. || Sou d'argent, le
vingtième de la livre d'argent. Nous appelions, du
temps de Charlemagne, une monnaie courante, fai-
sant la vingtième partie d'une livre, un solide, du
nom romain solidum; c'est ce solide que nous
nommons un sou, VOLT. Pol. et lég. Observ. sur
Lass, Melon et Dutot. Supposé qu'une ville de
France dût à une autre, au temps de Charlema-
. gne, cent vingt sous ou solides de rente, soixante-
douze onces d'argent; elle s'acquitterait aujour-
d'hui de sa dette en payant ce que nous appelons
un écu de six francs, m. Moeurs. 49. || 2""Ancien-
nement. Monnaie de compte, la vingtième partie
de l'ancienne livre, valant douze deniers (l'an-
cienne livre avait d'abord valu effectivement une
livre d'argent; mais, de réduction en réduction,
elle en était venue à ne valoir qu'un peu moins
d'un franc). Qu'un-sou, quand il est assuré, Vaut
mieux que cinq en espérance, LA FONT. Fabl. iv, 2.
Valère est un vrai fou, Qui jouerait votre bien
jusques au dernier sou, REGNARD, le Joueur, n, 2.
Ces politiques... qui, n'ayant pu gouverner une
servante, se mettent à enseigner les rois à deux
sous la feuille, VOLT. Mél. litt. Obs. sur le livre
de la Félicité publique. || La monnaie de cuivre
qui avait cette valeur. Un sou bien marqué, ||Un
petit sou, manière des enfants de demander en au-
mône un sou. Donnez; peu me suffit, je ne suis
qu'un enfant, Un petit sou me rend la vie, GUI-
RAUD, Poèmes, élég. le PeCit Savoyard. || Un gros
sou, pièce de monnaie valant deux sous. Les
pièces de deux sous, dont l'empreinte est presque
effacée, sont un objet perpétuel de disputes, MER-
CIER, Tabl. de Paris, ch. 535. La cour des mon-
naies à voulu que la pièce de deux sous, marquée
ou non marquée, eût son cours ; tout vendeur
s'était obstiné à vouloir la réduire à six liards, de
sa propre autorité; à cet effet, on les rayait d'une
croix, pour désigner celles qui s'étaient usées ; on
s'égosillait pendant vingt minutes avant de pou-
voir fixer le taux d'une pièce, m. ib. || Terme
d'ancienne pratique. Sou tournois, sou de douze
deniers. Sou parisis, sou d.e quinze deniers. || Sou
marqué, ancienne pièce de cuivre valant quinze
deniers. Ils composaient un trésor pour un
homme qui n'avait jamais eu que des sous mar-
qués dans sa poche, MARIV. Pays.parv. 4rc part,
ch. 536. || Au sou la livre, au prorata de ce que
chacun a mis de fonds dans une entreprise.
Cette expression vieillit. On dit habituellement :
au marc le franc, ou mieux au centime le
franc. || Le sou pour livre, profit d'un vingtiè-
me. Je me contente de la livre pour sou, je
veux dire du sou pour livre; grâces au ciel
j'exerce rondement ma profession, LESAGE, Gil Bl.
i, 15.|| Avoir un sou dans une affaire de finance, y
être pour un sou, pour deux sous, y avoir un
vingtième, un dixième. Ces phrases ont vieilli.
|| Ancien terme de finances. Avoir un sou en de-
hors, avoir le droit de lever, outre la somme prin-
cipale, un sou par livre pour les frais de recouvre-
ment. On a un sou en dedans, lorsqu'on a, pour
profit, un sou par livre de la somme principale.
|| Sou pour livre, se disait de certains droits ad-
ditionnels qu'on payait en sus de la taxe ou du
prix convenu; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui
centimes additionnels. || 3" Aujourd'hui, la ving-
tième partie du franc, et valant cinq centimes. Je
suis un sou de bon aloi, Mais en secret argentez-
moi, Et me voilà fausse monnaie, BÉRANG. Refus.
|| Une pièce de cent sous, une pièce de cinq francs,
jj Propre comme un sou, très-propre. || 4° Fami-
lièrement. Il n'a pas un sou, pas le sou, il n'a sou
ni double, ni sou ni maille, il n'a pas le sou vail-
lant, il n'a pas d'argent. Le roi rend à M. de Ne-
vers toutes ses charges ; de sorte que cette belle,
qui n'a pas un sou, lui vaut mieux que la plus
grande héritière de France, SÉV. 8. Toute la cour
est pleine de joie et de plaisirs pour le mariage
de Monsieur de Chartres et de Mademoiselle de
Blois; il y aura un grand bal, où tous ceux qui
disent qu'ils n'ont pas un sou, font des dépenses
de deux ou trois cents pistoles, m. à Bussy, 27
janv. 1692. Ni la maison, ni moi n'avons un sou,
MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus, 1er avr. 1718.
Cela est résolu; il faut aujourd'hui même, quoi-
que je n'aie pas le sou, que je me donne un habit
neuf, BRUEYS, Avoc. Pat. i, i. Nos Français sont en
pleine paix, et nous n'avons pas le sou, VOLT, Lett.
à Cath. n, 14 janv. (772. Je voudrais être assez
riche pour pouvoir disposer de tous les exemplai-
res ; ce serait une demi-publicité qui me convien-
drait fort, mais je n'ai jamais un sou, p. L. COUR.
Lett. i, 277. || Ne pas avoir le premier sou, n'avoir
aucun argent disponible, prêt pour une dépense.
La plus incroyable chose du monde, c'est la dé-
pense que font ces dames sans avoir le premier
sou, SÉV. 322. || N'en avoir pas le premier sou, en
parlant d'une entreprise, d'un payement, n'avoir
pas la moindre somme pour commencer une entre-
prise, une opération, ou effectuer un payement. Je
dois rembourser cette «semaine dix mille francs,
je n'en ai pas le premier sou. || Sans un sou, sans
le sou, pas le sou, sans un sou comptant, sans
argent. Mis dehors, pas le sou; ne savoir chez qui
vivre, BOURSAULT, les Deux Nicandres, i, 40. Ce
serait un beau mouvement pour les pauvres cour-
tisans qui reviennent sans un sou, SÉV. 295.
Vous êtes né gentilhomme, mais sans un sou,
MAINTENON, Lett. à M. d'Aubignë, 23 mai 16Sl'. Il
est un petit homme.... Qui sans un sou comp-
tant Vit content, BÉRANG. le P. homme gr. Bonheur
étrange, Je bois et je mange, Sans un sou comp-
tant, m. Yoy. au pays de Coc. |] Ne pas pouvoir dis-
poser d'un sou, n'avoir pas d'argent disponible. Je
vis au milieu de l'éclat de la fortune, et je.ne puis
disposer d'un sou, BERN. DE ST-P. Paul et Yirg.
|| N'avoir pas un sou de quelque chose, n'en retirer
aucun argent. Il |d'Andilly] n'a jamais eu un sou
d'aucun de ses livres, SÉV. 74. || Il n'a pas un sou
de bien, il n'a aucune propriété. Heureux ceux qui
n'ont pas un sou de rente viagère! MERC. Tabl.
de Paris, ch. 652. || Ne pas laisser un sou, se dit de
celui qui trompe l'espoir de son héritier, soit qu'il
ne laisse rien, soit qu'il dispose de ce qu'il laisse
en faveur d'autres personnes. J'aimerais mieux, voir
mes biens au fond de la mer que de leur laisser
jamais un sou, A. DUVAL, les Hérit.i5. || Populaire-
ment. Il a mangé ses quatre sous, il a mangé son
peu-de fortune. Je veux conserver mes quatre sous.
|| 5° Familièrement. Cette terre vaut cent mille
francs comme un sou, elle les vaut amplement. Ce
coquin-là vaut vingt mille livres de rente comme
un sou, à un enfant de famille, REGNARD, Retour
imprév. C. |J 6" Mettre sou sur sou, épargner sur
les plus petites choses pour amasser. || 7" Sou à
sou, sou par sou, par petites sommes. Il va mar-
chander avec eux sou à sou, LESAGE, Diable boit.
47. Pissot, mon libraire.... me donnait toujours
très-peu de chose de mes brochures, souvent rien
du tout.... il fallait attendre longtemps, et tirer
sou à sou le peu qu'il me donnait, J. J. ROUSS.
Conf. vin. Le peu qui lui restait a passé, sou par"
sou, En linge, en aliments, ici, là, Dieu sait où,
LAMART. Joe. Prol. 29. || 8° Fig. Un sou, un peu.
Bien plus, si pour un sou d'orage en quelque en-
droit S'amassait d'une ou d'autre sorte, L'homme
en avait sa part, LA FONT. Fabl. iv, 8. || 9° Sou-
denier, sorte d'ancien impôt. Ces divers droits....
sou-denier, travers.... BOISGUILLEBERT, Factum de
la France, x. || Proverbes. Il a fait de cent sous
quatre livres et de quatre livres rien, il a mangé
son avoir en mauvaises .affaires. ||Un sou amène
l'autre, dans un commerce, à force de vendre de
petits articles, on finit par gagner de l'argent.
— H!ST. xi" s. E cent solz de forfait, Lois de
Guill. 1.1| XIIIe s. Sixante sols [un cheval] cousta,
un an a, en certain, Berte, LXXIII. [Le bailli] y
met le seel de le [la] baillie, et prent pour le seel
de le [la] livre un sol, BEAUM. I, 40. Mais li sers
ne pot lessier en son testament plus grant somme
que cinq sous, m. xn, 3. Li arpens de bois, selonc
drois pris, est prisiés dix sous l'arpent, m, xxvn,
42. || xvi° s. Un noble prince n'a jamais un sou;
thésauriser est fait de vilain, RAB. I, 33. Je veis
avant hier un enfant que deux hommes et une
nourrice.... conduisoient pour tirer quelque soûl
de le montrer à cause de son estrangeté.... MONT,
m, 136.
— ËTYM. Bourguig. sô; provenç. sol; espagn.
sueldo; portug. et ital. soldo; du lat. solidus,
pièce d'or, proprement pièce entière, solide (voy.
SOLIDE). Un sol qui se prononce un sou, comme
un fol un fou, des ACCORDS, Bigarrures, t. i,
p. 124, Paris, 1662.
f SOUAGE (sou-a-j'), s. m. Terme d'art du
moyen âge. Moulure, sorte de boudin enroulé au-
tour du pied des pièces d'orfèvrerie, tantôt simple,
tantôt double, quelquefois triple. Les souages
étaient souvent verres, c'est-à-dire qu'ils se déta-
chaient par la dorure sur l'argent, DE LABORDE,
Émaux, p. 501.
— HIST. xive s. Une paire de bacins à laver, -
et ont lesdits bacins souage par dessus au dehors
pour les tenir, DE LABORDE, Ém. p. 501'.
SOUBARBE, s. f. Voy. SOUS-BARBE.
f SOUBARDIEîl (sou-bar-dié), s. m. Principal
étai d'une machine, avec laquelle on tire les mas-
ses de pierre d'une carrière.
SOUBASSEMENT (sou-bâ-se-man),s.m. || l"Terme
d'architecture. Partie inférieure d'une construc-
tion, . sur laquelle tout l'édifice semble porter.
11 2° Garniture d'étoffe qu'on met au bas d'un lit,
quand les rideaux ne vont pas jusqu'à terre. Si
vous trouviez dans Avignon ou dans Lyon de quoi
faire des rideaux; un fond, un dossier, des sou-
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