Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1974
SOM
SOM
SOM
gaélique suam, sommeil, et le vieux norrois svefn.
\ 4. SOMME (so-m'), s. f. Terme de marine.
Banc de gravier, de sable, ou de vase, situé au
dehors d'un port ou de l'embouchure d'un fleuve
t 5. SOMME (so-m'), s. f. Synonyme de jonque.
Sommes où champans, LAPÉROUSE, Voy.t. n,p. 388.
4. SOMMÉ, ÉE (so-mé, mée), part, passé de
sommer 4. î qui on a déclaré qu'il ait à faire
telle ou telle chose. La place sommée de se rendre.
Il se voyait pressé de.tous côtés, sommé de sa pa-
role, obligé de combattre contre les étrangers,
ANQOE.T. Ligue, m, p. 270.
2. SOMMÉ, EE (so-mé, mée), port, passé de som-
mer 2. Dont on a formé la somme. Suites sommées.
f 3. SOMMÉ, ÉE (so-mé, mée), ad)'. Terme de
vénerie. Tête de cerf sommée d'empaumufe, de
brochure, de fourchure, tête de cerf qui se ter-
mine en fourche, etc. || Terme de blason. Se dit
pour surmonté. || Terme de fauconnerie. Se dit
des plumes du faucon, quand elles sont parvenues
à toute leur longueur.
— ÉTYM. Lat. summus, le plus élevé (voy. SOMMET).
SOMMEIL (so-mèll, II mouillées), s. m. || 1° En-
tier assoupissement des sens, ou, dans le langage
physiologique, cessation momentanée de l'activité
propre aux systèmes doués des propriétés de la
vie animale. Je -dérobe au sommeil; image de la
mort, Ce que je puis du temps qu'elle laisse à
mon sort, ROTR. Yencesl. rv, 4. Une nuit que cha-
cun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit
l'absence du soleil, LA FONT. Fabl. vin, 9. Personne
n'a d'assurance, hors la foi, s'il veille ou s'il dort,
vu que durant le sommeil on croit veiller aussi
fermement que nous faisons.... de sorte que, la
moitié de la vie se passant en sommeil.... qui sait
si cette autre moitié de la vie où nous pensons
veiller n'est pas un autre sommeil un peu diffé-
rent du premier, dont nous nous éveillons quand
nous pensons dormir? PASC. Pens. vm, 4, édit.
HAVET. Si j'avais envie de faire un doux sommeil,
je n'aurais qu'à prendre des cartes; rien ne m'en-
dort plus sûrement, SÉV. 4 4 juin 4 676. Il y a en
nous une partie languissante qui est toujours
prête à s'endormir.... l'esprit veille et dispute
contre le sommeil, BOSS. Panég. St Benoit, 3. Le
coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit
et le travail de la journée attirent le sommeil
à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appe-
santit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque
point ses actions, BOSS. la Vallière. Il ne connais-
sait plus le sommeil, et la froide main de la mort
pouvait seule lui clore les yeux, m. le Tellier.
On sait que le lendemain, à l'heure marquée, il
fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre
Alexandre, ro. Louis de Bourb. Le sommeil sur ses
yeux commence à s'épancher, BOIL. Sat. vm. Elle
plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut
qu'en un sommeil où tout s'ensevelit Tant d'heures
sans jouer se consument au lit, m. Sat. x. Quoi I
tandis que Néron s'abandonne au sommeil, Faut-il
que vous veniez attendre son réveil? RAC. Brit. i, 4.
Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux,
Depuis que le sommeil n'est entré dans vos yeux,
m. Phèdre, i, 3. Le laboureur, qui a bien travaillé
sans chagrin, Jt bien mangé sans excès, dort d'un
sommeil plein et tranquille que les rêves ne trou-
blent point, VOLT. Dût. phil. Somnambules, n.
L'état de l'âme dans le sommeil est quelque chose
de très-singulier et dont nous n'avons encore que
des notions très-imparfaites; il doit paraître in-
téressant à un psychologue d'approfondir cet état,
BONNET, Ess. anal, âme, 23. N'est-ce pas qu'il est
pur le sommeil de l'enfance? A. DE MUSSET, Rolla.
l| Demi-sommeil, état ou le sommeil n'est pas pro-
fond. Les âmes fort avancées dans l'oraison pas-
>ive ou de quiétude, dit le P. Falconi, éprou-
vent une chose fort surprenante, qui est qu'elles
n'ont la nuit qu'un demi-sommeil ; et Dieu opère
plus, ce semble, en elles durant la nuit et dans le
sommeil que pendant le jour, BOSS. Etats d'orais.
i, 46. || Par exagération. Un sommeil de mort,
an très-profond sommeil. Sommeil 1 sommeil de
mortl favorise ma ragel VOLT. Triumv. iv, 4.
|| Dans le style poétique ou oratoire. Les pavots du
sommeil. Le jeune Télémaque, prévenant par ses
soins la vigilance des plus vieux capitaines, s'ar-
racha d'entre les bras du doux sommeil, FÉN. Tél.
20. || Dans la mythologie, dieu qui était fils de la
Nuit et frère de la Mort. Suave est le sommeil qui
succède à l'eflbrt; Mais ce fils de la nuit est
frère delamort,poNSARD, Lucrèce, iv, 4. |l 2°Grande
envie de dormir. Avoir sommeil. Tomber de
sommeil. J'ai toujours cru et je le crois encore,
que le sommeil est une chose invincible, LA
FONT. Psyché, n, p. 4 24. Pour moi, fermant ma
porte et cédant au sommeil, BOIL. Sat. vi. || 3" Terme
de médecine. Maladie du sommeil, état nerveux
particulier dans lequel le patient a une propen-
sion invincible pour le sommeil, qui se prolonge
par accès jusqu'à cinq ou six jours et même beau-
coup au delà, sans altération de la santé. 11 4° Fig.
En parlant de la mort. Il s'endormit du som-
meil des justes. Sisara, ayant été tué de cette
sorte, passa du sommeil naturel à celui de la mort,
SACI, Bible, Juges, rv, 24. Dormez votre sommeil,
riches de la terre, et demeurez dans votre pous-
sière, BOSS. le Tellier. L'état de ceux qui meurent,
ou plutôt qui dorment du sommeil de la mort,
BOURDAL. 4 5e dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. m, p. 447. Les corps de plusieurs saints ensevelis
dans le sommeil de la mort ressuscitèrent, m.
Myst. Passion de J. C. t. i, p. 229. L'apôtre nous
avertit de ne pas pleurer ceux qui dorment dans
le sommeil de paix, FLÉCH. Mme de Montons. Hé-
las! il m'a parlé de calme, de repos, D'un long
sommeil de paix qui finit tous nos maux, DUCIS,
Otliello, v, 2. || 5" Fig. État d'inactivité, d'inertie.
L'enfance est un sommeil. Dans un lâche sommeil
crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impu-
nément pâli? RAC. Iph. iv, 4. Et quels coeurs si
plongés dans un lâche sommeil.... Ne s'empresse-
ront pas à suivre notre exemple ? ro. Athal. rv, 3.
Le triste hiver, saison de mort, est le temps du
sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature, BUFF.
la Fauvette. Le repos de l'Europe fut court ; les
passions des princes ne connaissent qu'un léger
sommeil, MIRABEAU, Collect. t. rv, p. 32. ... L'âme,
vierge encor dans le sommeil des sens, Des folles
passions ignore les tourments, LEGOUVÉ, les Souv.
L'indolence peut mettre quelques intervalles de
sommeil ou d'oubli dans la vie ; mais elle n'use
ni ne flétrit le coeur, STAEL, Corinne, iv, 3.
|| 6" Fig. Interruption comparée à un moment de
sommeil. C'est ce qui se fait [trouver de l'argent
casuel] en mangeant ici une partie de ce que me
doit mon fils, et en réservant tout mon revenu
pour le payement de mes dettes ; ce sommeil m'é-
tait d'autant plus nécessaire.... SÉV. 43 déc. 4684.
|| Repos. Nous tâcherons de vous laisser respirer
à Grignan jusqu'au mois d'octobre; c'est pour ne
pas interrompre ce sommeil que je n'ai point
voulu que vous vinssiez à Vichy, SÉV. 48 juin 4 676.
|| 7° Sommeil d'hiver, engourdissement particulier
qui saisit certains animaux, lorsque la tempéra-
ture s'abaisse; il dure des mois entiers. || Sommeil
d'été, phénomène qui s'observe chez quelques
animaux. Les amphibies, durant la saison sèche,
se couchent et tombent dans un état analogue au
sommeil de l'hiver, d'où ils sortent à l'apparition
de la saison pluvieuse. || 8° Sommeil des plantes,
position particulière que certains organes des
plantes, les feuilles principalement, prennent
chaque jour, à l'approche de la nuit, et qu'elles
conservent tant que dure l'obscurité. L'influence
de la lumière sur le sommeil des feuilles et des
fleurs, DE CANDOLLE, Instit. Mém. se. phys. et math.
Sav. étr. 1.1, p. 330.
— HIST. xvi« s. Elle rougùsoit de honte de
s'estre laissé vaincre au sommeil, AMYOT, dans le
Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Wallon, someie; provenç. sonelh; du
diminutif fictif somniculus, de somnus (voy.
SOMME 3).
SOMMEILLER (so-mè-llé, Il mouillées, et non
so-mè-yé), v. n. || 1° Dormir, être dans le sommeil.
La nuit quand tout sommeille. Il élevait sa queue,
il la faisait briller, Et cent mille autres badina-
ges, Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeil-
ler, LA FONT. Fabl. xn, 48. Le quartier alarmé n'a
plus d'yeux qui sommeillent, BOIL. Lutr. rv. Lors-
que tout sommeillait dans l'ombre de la nuit,
LAHARPE, Mélanie, i, 4. || Fig. Allez, où sont allés
vos pères, Dormir auprès de vos aïeux ; De ce lit
où la mort sommeille, On dit qu'un jour elle s'é-
veille, LAMART. Méd. n, 4. || 2" Particulièrement.
Dormir d'un sommeil léger, d'un sommeil impar-
fait. Je ne dormais pas tout à fait; je ne faisais que
sommeiller. On l'a interrogé [M. Fouquet] sur les
octrois : il a fort bien répondu; pourtant il s'est
allé embrouiller sur certaines dates, sur lesquelles
on l'aurait fort embarrassé, si on avait été fort ha-
bile et bien éveillé ; mais, au lieu d'être alerte,
M. le chancelier sommeillait doucement, SÉV. Lett.
à Pompone, 24 nov. 4 664. Au prélat sommeillant
elle adresse ces mots, BOIL. Lutr. i. Comme on voit
sommeiller cette pâle statue Qui montre, en nos
jardins, Ariane abattue Posant sur un bras raible
un front décoloré, p. LEBRUN, Voy. de Grèce, n, 3.
|| Par extension. Ne dis plus, ô Jacob, que ton Sei-
gneur sommeille; Pécheurs, disparaissez; le Sei-
gneur se réveille, RAC. Athal. m, 7. || Fig. Censeur
de ma chère paresse, Pourquoi viens-tu me réveil-
ler Au sein de l'aimable mollesse Où j'aime tant à
sommeiller? BERNIS, Épît. x, Paresse. || 3° Fig. Il se
dit de ce qui est dans un état d'inactivité, d'iner-
tie. La nature sommeille. Ses passions sommeil-
laient encore. Dans l'erreur du soupçon votre rai
son sommeille, MAIRET, Soliman, n, 7. Tantôt,
dans un cylindre où l'homme l'amoncelle, Il [le
fluide électrique] sommeille, il attend la rapide
étincelle, DEULLE, Trois règn. i. Qu'ils renaissent
pour vous ces heureux entretiens Où le choc fait
jaillir la flamme qui sommeille, MILLEV. Jalousies
littér. || 4° Fig. Se laisser aller à quelque négli-
gence. Il n'y a guère d'auteurs qui ne sommeil-
lent quelquefois. Il est temps que tu t'éveilles :
Dans le sang innocent ta main va se plonger,
Tandis que tu sommeilles, RAC. Esth. m, s. || Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xne s. Sumeille la meie aneme [âme]
pur ennui, Liber psalm. p. 4 84. Je dormi e si su-
meillai e relevai; kar nostre sire me rescout,
Arch. des miss, scient, t. v, p. 446. Donez les moi
[mes armes] por Dieu le droiturier ; Car trop lais-
sons Berneçon sommillier; Or le rirons [nous
irons de nouveau], se Dieu plaist, esvciliier, R. de
Cambrai, 449. |]xrn° s. Mère, de quoi me chastiez?
Est-ce découdre ou de taillier? Ou de filer ou de
broissier? Ou se c'est de trop sommillier? Ro-
mancero, p. 54. Couchier s'en va, plus n'i atentj
Semlie bien et fermement, Ren. 4 7626. L'univer-
sité qui lors iere [était] Endormie, leva la chiere ;
Du bruit du livre s'esveilla, N'onc puis gaires ne
someilla, la Rose, 4 2032. N'ot point de couche ap-
pareillie, Ne dras de lin, ne oreiller, X terre l'es-
tut sommellier, RDTEB. II, 4 4 9. ||xvrs. Heureux
quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller,
RONS. 4 89. [Caton] se renfonçant dans le lict, se
remeit encores à sommeiller, MONT, I, 340.
— ÉTYM. Sommeil ; provenç. someillar, sonelhar,
sonilhar; ital. sonnecchiare.
SOMMELIER, 1ÈRE (so-me-lié, liè-r'), s. m. et
f. Celui, celle qui dans une maison, dans une com-
munauté, a la charge de la vaisselle, du linge, du
pain, du vin, etc. || Chez un restaurateur, le som-
meiller n'est chargé que de la cave.
— HIST. xrve s. Sommeliers, barilliers, porte-
bouts, aideurs et autres appartenant à Feschançon-
nerie, DU CANOË, sagma. Sommeliers du corps, des
armeures et de la chambre, ID. ib. Lorin du Buis-
son, sommelier des espices, ID. ib. Raoul Baron,
somelier de chandelerie, m. ib. \\ xvi° s. Il la ma-
ria à un sommelier d'eschansonnerie de ce jeune
prince.... elle se mit en pension chez sa soeur la
sommeliere, MARG. NOUV. XLII.
—ÉTYM. Bas-lat. somarius, summularius, de
suma, sauma, sagma, charge, faix (voy. SOMME 2).
SOMMELLERIE (so-mè-le-rie), s. f. || i° Charge
de sommelier. Il entend bien la sommellerie.
|| 2° Lieu où le sommelier garde ce qui lui est
confié. Les sommelleries, les offices, tout cela for-
mait un spectacle dont la diligence et la propreté
ravissaient d'admiration, ST-SIM. 60, 3.
— HIST. xvi* s. N'estant nostre mesnager si avant
instruit en l'art de sommelerie, o. DE SERRES, 243.
Je trempe mon vin plus souvent à moitié, parfois
au tiers d'eau; et, quand je suis en ma maison,
d'un ancien usage que son médecin ordonnoit à
mon père et à soy, on mesle celuy qu'il me fault,
dez la sommelerie, deux ou trois heures avant
qu'on serve, MONT, rv, 294.
— ÉTYM. Sommelier.
4. SOMMER (so-mé), v. a. Signifier à quelqu'un,
dans les formes établies, qu'il ait à faire telle ou
telle chose. On l'a sommé de payer. On sommait
le seigneur devant bonnes gens, et on le faisait
sommer par le souverain, dont on devait avoir
permission, MONTESQ. Espr. xxvm, 28. ||Fig. Et
n'allez point quitter, de quoi que l'on vous somme,
Le nom que dans la cour vo us avez d'honnête homme,
Pour prendre, de la main d'un avide imprimeur,
Celui de ridicule et misérable auteur, MOL. Mis. i, 2.
De pardonner je vous somme, Mes enfants, embras-
sez-vous, BÉRANG. Ménétr. 11 Sommer quelqu'un de
sa parole, lui demander qu'il remplisse une pro-
messe. Je vous veux sommer de votre parole, et
vous faire souvenir de ce que vous avez fait devant
cet autel, BOSS. 3« sermon, Purif. Ste Vierge. ;| Som-
mer une place, sommer le commandant de la rendre
SOM
SOM
SOM
gaélique suam, sommeil, et le vieux norrois svefn.
\ 4. SOMME (so-m'), s. f. Terme de marine.
Banc de gravier, de sable, ou de vase, situé au
dehors d'un port ou de l'embouchure d'un fleuve
t 5. SOMME (so-m'), s. f. Synonyme de jonque.
Sommes où champans, LAPÉROUSE, Voy.t. n,p. 388.
4. SOMMÉ, ÉE (so-mé, mée), part, passé de
sommer 4. î qui on a déclaré qu'il ait à faire
telle ou telle chose. La place sommée de se rendre.
Il se voyait pressé de.tous côtés, sommé de sa pa-
role, obligé de combattre contre les étrangers,
ANQOE.T. Ligue, m, p. 270.
2. SOMMÉ, EE (so-mé, mée), port, passé de som-
mer 2. Dont on a formé la somme. Suites sommées.
f 3. SOMMÉ, ÉE (so-mé, mée), ad)'. Terme de
vénerie. Tête de cerf sommée d'empaumufe, de
brochure, de fourchure, tête de cerf qui se ter-
mine en fourche, etc. || Terme de blason. Se dit
pour surmonté. || Terme de fauconnerie. Se dit
des plumes du faucon, quand elles sont parvenues
à toute leur longueur.
— ÉTYM. Lat. summus, le plus élevé (voy. SOMMET).
SOMMEIL (so-mèll, II mouillées), s. m. || 1° En-
tier assoupissement des sens, ou, dans le langage
physiologique, cessation momentanée de l'activité
propre aux systèmes doués des propriétés de la
vie animale. Je -dérobe au sommeil; image de la
mort, Ce que je puis du temps qu'elle laisse à
mon sort, ROTR. Yencesl. rv, 4. Une nuit que cha-
cun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit
l'absence du soleil, LA FONT. Fabl. vin, 9. Personne
n'a d'assurance, hors la foi, s'il veille ou s'il dort,
vu que durant le sommeil on croit veiller aussi
fermement que nous faisons.... de sorte que, la
moitié de la vie se passant en sommeil.... qui sait
si cette autre moitié de la vie où nous pensons
veiller n'est pas un autre sommeil un peu diffé-
rent du premier, dont nous nous éveillons quand
nous pensons dormir? PASC. Pens. vm, 4, édit.
HAVET. Si j'avais envie de faire un doux sommeil,
je n'aurais qu'à prendre des cartes; rien ne m'en-
dort plus sûrement, SÉV. 4 4 juin 4 676. Il y a en
nous une partie languissante qui est toujours
prête à s'endormir.... l'esprit veille et dispute
contre le sommeil, BOSS. Panég. St Benoit, 3. Le
coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit
et le travail de la journée attirent le sommeil
à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appe-
santit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque
point ses actions, BOSS. la Vallière. Il ne connais-
sait plus le sommeil, et la froide main de la mort
pouvait seule lui clore les yeux, m. le Tellier.
On sait que le lendemain, à l'heure marquée, il
fallut réveiller d'un profond sommeil cet autre
Alexandre, ro. Louis de Bourb. Le sommeil sur ses
yeux commence à s'épancher, BOIL. Sat. vm. Elle
plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut
qu'en un sommeil où tout s'ensevelit Tant d'heures
sans jouer se consument au lit, m. Sat. x. Quoi I
tandis que Néron s'abandonne au sommeil, Faut-il
que vous veniez attendre son réveil? RAC. Brit. i, 4.
Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux,
Depuis que le sommeil n'est entré dans vos yeux,
m. Phèdre, i, 3. Le laboureur, qui a bien travaillé
sans chagrin, Jt bien mangé sans excès, dort d'un
sommeil plein et tranquille que les rêves ne trou-
blent point, VOLT. Dût. phil. Somnambules, n.
L'état de l'âme dans le sommeil est quelque chose
de très-singulier et dont nous n'avons encore que
des notions très-imparfaites; il doit paraître in-
téressant à un psychologue d'approfondir cet état,
BONNET, Ess. anal, âme, 23. N'est-ce pas qu'il est
pur le sommeil de l'enfance? A. DE MUSSET, Rolla.
l| Demi-sommeil, état ou le sommeil n'est pas pro-
fond. Les âmes fort avancées dans l'oraison pas-
>ive ou de quiétude, dit le P. Falconi, éprou-
vent une chose fort surprenante, qui est qu'elles
n'ont la nuit qu'un demi-sommeil ; et Dieu opère
plus, ce semble, en elles durant la nuit et dans le
sommeil que pendant le jour, BOSS. Etats d'orais.
i, 46. || Par exagération. Un sommeil de mort,
an très-profond sommeil. Sommeil 1 sommeil de
mortl favorise ma ragel VOLT. Triumv. iv, 4.
|| Dans le style poétique ou oratoire. Les pavots du
sommeil. Le jeune Télémaque, prévenant par ses
soins la vigilance des plus vieux capitaines, s'ar-
racha d'entre les bras du doux sommeil, FÉN. Tél.
20. || Dans la mythologie, dieu qui était fils de la
Nuit et frère de la Mort. Suave est le sommeil qui
succède à l'eflbrt; Mais ce fils de la nuit est
frère delamort,poNSARD, Lucrèce, iv, 4. |l 2°Grande
envie de dormir. Avoir sommeil. Tomber de
sommeil. J'ai toujours cru et je le crois encore,
que le sommeil est une chose invincible, LA
FONT. Psyché, n, p. 4 24. Pour moi, fermant ma
porte et cédant au sommeil, BOIL. Sat. vi. || 3" Terme
de médecine. Maladie du sommeil, état nerveux
particulier dans lequel le patient a une propen-
sion invincible pour le sommeil, qui se prolonge
par accès jusqu'à cinq ou six jours et même beau-
coup au delà, sans altération de la santé. 11 4° Fig.
En parlant de la mort. Il s'endormit du som-
meil des justes. Sisara, ayant été tué de cette
sorte, passa du sommeil naturel à celui de la mort,
SACI, Bible, Juges, rv, 24. Dormez votre sommeil,
riches de la terre, et demeurez dans votre pous-
sière, BOSS. le Tellier. L'état de ceux qui meurent,
ou plutôt qui dorment du sommeil de la mort,
BOURDAL. 4 5e dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. m, p. 447. Les corps de plusieurs saints ensevelis
dans le sommeil de la mort ressuscitèrent, m.
Myst. Passion de J. C. t. i, p. 229. L'apôtre nous
avertit de ne pas pleurer ceux qui dorment dans
le sommeil de paix, FLÉCH. Mme de Montons. Hé-
las! il m'a parlé de calme, de repos, D'un long
sommeil de paix qui finit tous nos maux, DUCIS,
Otliello, v, 2. || 5" Fig. État d'inactivité, d'inertie.
L'enfance est un sommeil. Dans un lâche sommeil
crois-tu qu'enseveli, Achille aura pour elle impu-
nément pâli? RAC. Iph. iv, 4. Et quels coeurs si
plongés dans un lâche sommeil.... Ne s'empresse-
ront pas à suivre notre exemple ? ro. Athal. rv, 3.
Le triste hiver, saison de mort, est le temps du
sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature, BUFF.
la Fauvette. Le repos de l'Europe fut court ; les
passions des princes ne connaissent qu'un léger
sommeil, MIRABEAU, Collect. t. rv, p. 32. ... L'âme,
vierge encor dans le sommeil des sens, Des folles
passions ignore les tourments, LEGOUVÉ, les Souv.
L'indolence peut mettre quelques intervalles de
sommeil ou d'oubli dans la vie ; mais elle n'use
ni ne flétrit le coeur, STAEL, Corinne, iv, 3.
|| 6" Fig. Interruption comparée à un moment de
sommeil. C'est ce qui se fait [trouver de l'argent
casuel] en mangeant ici une partie de ce que me
doit mon fils, et en réservant tout mon revenu
pour le payement de mes dettes ; ce sommeil m'é-
tait d'autant plus nécessaire.... SÉV. 43 déc. 4684.
|| Repos. Nous tâcherons de vous laisser respirer
à Grignan jusqu'au mois d'octobre; c'est pour ne
pas interrompre ce sommeil que je n'ai point
voulu que vous vinssiez à Vichy, SÉV. 48 juin 4 676.
|| 7° Sommeil d'hiver, engourdissement particulier
qui saisit certains animaux, lorsque la tempéra-
ture s'abaisse; il dure des mois entiers. || Sommeil
d'été, phénomène qui s'observe chez quelques
animaux. Les amphibies, durant la saison sèche,
se couchent et tombent dans un état analogue au
sommeil de l'hiver, d'où ils sortent à l'apparition
de la saison pluvieuse. || 8° Sommeil des plantes,
position particulière que certains organes des
plantes, les feuilles principalement, prennent
chaque jour, à l'approche de la nuit, et qu'elles
conservent tant que dure l'obscurité. L'influence
de la lumière sur le sommeil des feuilles et des
fleurs, DE CANDOLLE, Instit. Mém. se. phys. et math.
Sav. étr. 1.1, p. 330.
— HIST. xvi« s. Elle rougùsoit de honte de
s'estre laissé vaincre au sommeil, AMYOT, dans le
Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Wallon, someie; provenç. sonelh; du
diminutif fictif somniculus, de somnus (voy.
SOMME 3).
SOMMEILLER (so-mè-llé, Il mouillées, et non
so-mè-yé), v. n. || 1° Dormir, être dans le sommeil.
La nuit quand tout sommeille. Il élevait sa queue,
il la faisait briller, Et cent mille autres badina-
ges, Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeil-
ler, LA FONT. Fabl. xn, 48. Le quartier alarmé n'a
plus d'yeux qui sommeillent, BOIL. Lutr. rv. Lors-
que tout sommeillait dans l'ombre de la nuit,
LAHARPE, Mélanie, i, 4. || Fig. Allez, où sont allés
vos pères, Dormir auprès de vos aïeux ; De ce lit
où la mort sommeille, On dit qu'un jour elle s'é-
veille, LAMART. Méd. n, 4. || 2" Particulièrement.
Dormir d'un sommeil léger, d'un sommeil impar-
fait. Je ne dormais pas tout à fait; je ne faisais que
sommeiller. On l'a interrogé [M. Fouquet] sur les
octrois : il a fort bien répondu; pourtant il s'est
allé embrouiller sur certaines dates, sur lesquelles
on l'aurait fort embarrassé, si on avait été fort ha-
bile et bien éveillé ; mais, au lieu d'être alerte,
M. le chancelier sommeillait doucement, SÉV. Lett.
à Pompone, 24 nov. 4 664. Au prélat sommeillant
elle adresse ces mots, BOIL. Lutr. i. Comme on voit
sommeiller cette pâle statue Qui montre, en nos
jardins, Ariane abattue Posant sur un bras raible
un front décoloré, p. LEBRUN, Voy. de Grèce, n, 3.
|| Par extension. Ne dis plus, ô Jacob, que ton Sei-
gneur sommeille; Pécheurs, disparaissez; le Sei-
gneur se réveille, RAC. Athal. m, 7. || Fig. Censeur
de ma chère paresse, Pourquoi viens-tu me réveil-
ler Au sein de l'aimable mollesse Où j'aime tant à
sommeiller? BERNIS, Épît. x, Paresse. || 3° Fig. Il se
dit de ce qui est dans un état d'inactivité, d'iner-
tie. La nature sommeille. Ses passions sommeil-
laient encore. Dans l'erreur du soupçon votre rai
son sommeille, MAIRET, Soliman, n, 7. Tantôt,
dans un cylindre où l'homme l'amoncelle, Il [le
fluide électrique] sommeille, il attend la rapide
étincelle, DEULLE, Trois règn. i. Qu'ils renaissent
pour vous ces heureux entretiens Où le choc fait
jaillir la flamme qui sommeille, MILLEV. Jalousies
littér. || 4° Fig. Se laisser aller à quelque négli-
gence. Il n'y a guère d'auteurs qui ne sommeil-
lent quelquefois. Il est temps que tu t'éveilles :
Dans le sang innocent ta main va se plonger,
Tandis que tu sommeilles, RAC. Esth. m, s. || Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xne s. Sumeille la meie aneme [âme]
pur ennui, Liber psalm. p. 4 84. Je dormi e si su-
meillai e relevai; kar nostre sire me rescout,
Arch. des miss, scient, t. v, p. 446. Donez les moi
[mes armes] por Dieu le droiturier ; Car trop lais-
sons Berneçon sommillier; Or le rirons [nous
irons de nouveau], se Dieu plaist, esvciliier, R. de
Cambrai, 449. |]xrn° s. Mère, de quoi me chastiez?
Est-ce découdre ou de taillier? Ou de filer ou de
broissier? Ou se c'est de trop sommillier? Ro-
mancero, p. 54. Couchier s'en va, plus n'i atentj
Semlie bien et fermement, Ren. 4 7626. L'univer-
sité qui lors iere [était] Endormie, leva la chiere ;
Du bruit du livre s'esveilla, N'onc puis gaires ne
someilla, la Rose, 4 2032. N'ot point de couche ap-
pareillie, Ne dras de lin, ne oreiller, X terre l'es-
tut sommellier, RDTEB. II, 4 4 9. ||xvrs. Heureux
quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller,
RONS. 4 89. [Caton] se renfonçant dans le lict, se
remeit encores à sommeiller, MONT, I, 340.
— ÉTYM. Sommeil ; provenç. someillar, sonelhar,
sonilhar; ital. sonnecchiare.
SOMMELIER, 1ÈRE (so-me-lié, liè-r'), s. m. et
f. Celui, celle qui dans une maison, dans une com-
munauté, a la charge de la vaisselle, du linge, du
pain, du vin, etc. || Chez un restaurateur, le som-
meiller n'est chargé que de la cave.
— HIST. xrve s. Sommeliers, barilliers, porte-
bouts, aideurs et autres appartenant à Feschançon-
nerie, DU CANOË, sagma. Sommeliers du corps, des
armeures et de la chambre, ID. ib. Lorin du Buis-
son, sommelier des espices, ID. ib. Raoul Baron,
somelier de chandelerie, m. ib. \\ xvi° s. Il la ma-
ria à un sommelier d'eschansonnerie de ce jeune
prince.... elle se mit en pension chez sa soeur la
sommeliere, MARG. NOUV. XLII.
—ÉTYM. Bas-lat. somarius, summularius, de
suma, sauma, sagma, charge, faix (voy. SOMME 2).
SOMMELLERIE (so-mè-le-rie), s. f. || i° Charge
de sommelier. Il entend bien la sommellerie.
|| 2° Lieu où le sommelier garde ce qui lui est
confié. Les sommelleries, les offices, tout cela for-
mait un spectacle dont la diligence et la propreté
ravissaient d'admiration, ST-SIM. 60, 3.
— HIST. xvi* s. N'estant nostre mesnager si avant
instruit en l'art de sommelerie, o. DE SERRES, 243.
Je trempe mon vin plus souvent à moitié, parfois
au tiers d'eau; et, quand je suis en ma maison,
d'un ancien usage que son médecin ordonnoit à
mon père et à soy, on mesle celuy qu'il me fault,
dez la sommelerie, deux ou trois heures avant
qu'on serve, MONT, rv, 294.
— ÉTYM. Sommelier.
4. SOMMER (so-mé), v. a. Signifier à quelqu'un,
dans les formes établies, qu'il ait à faire telle ou
telle chose. On l'a sommé de payer. On sommait
le seigneur devant bonnes gens, et on le faisait
sommer par le souverain, dont on devait avoir
permission, MONTESQ. Espr. xxvm, 28. ||Fig. Et
n'allez point quitter, de quoi que l'on vous somme,
Le nom que dans la cour vo us avez d'honnête homme,
Pour prendre, de la main d'un avide imprimeur,
Celui de ridicule et misérable auteur, MOL. Mis. i, 2.
De pardonner je vous somme, Mes enfants, embras-
sez-vous, BÉRANG. Ménétr. 11 Sommer quelqu'un de
sa parole, lui demander qu'il remplisse une pro-
messe. Je vous veux sommer de votre parole, et
vous faire souvenir de ce que vous avez fait devant
cet autel, BOSS. 3« sermon, Purif. Ste Vierge. ;| Som-
mer une place, sommer le commandant de la rendre
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