SOE
SODIUM (so-di-om'), s. m. Terme de chimie.
Corps simple, métallique, qui forme le radical
ou l'élément électro-positif de la soude, découvert
eiH807 par Davy.
— ÉTYM. Voy. SOUDE.
SODOMIE (so-do-mie), s. f. Péché contre nature.
La novelle )4I de Justinien est le premier rescrit
impérial dans lequel on ait employé le mot sodo-
mie, VOLT. Pol. et lég. Prix just. et hum. i9.
— HIST. xrv" s. La sixième branche de luxure
si est un pechié qui est contre nature, comme
soy corrompre par sodomie, Ménagier, i, 3.
— ÉTYM. Sodome, ancienne ville de la Pales-
tine où toute sorte de luxure "était pratiquée.
t SODOMISER (so-do-mi-zé), v. n. Commettre
le péché de sodomie. !
SODOMITE (so-do-mi-t'J, s. m. Celui qui est
coupable de sodomie.
— HIST. xm° s. Orguilleus est [l'homme], mur-
driers et lerres, Fel, convoiteus, avers, trichierres,
Traïstres, et faus ypocrites, Et pareceus et sodo-
mites, la Rose, -19434.
t SODOMITIQUE (so-do-mi-ti-k'), àdj. Qui a rap-
port à la sodomie.- Les turpitudes sodomitiques.
f SOËF (so-èf), s. f. Nom donné dans l'Ain au
chondrostoma nasus, Agassiz, cyprinus nasus,
t., dit aussi quelquefois vandoise ; niais la vraie
vandoise est le cyprinus leuciscus, L.
SOEUR (seur), s. f. \\ 1° Fille née du même père
et de la même mère qu'une autre personne, ou
née de l'un- des deux seulement. Les habitants de
"ce pays-là lui demandant [à Isaacj qui était Ré-
becca, if leur répondit : c'est ma soeur, SACI,
Bible, Genèse, xxvi, 7. Jamais soeurs ne furent
unies par des liens ni si doux ni si puissants,
noss. Anne de Gons. La princesse Palatine s'ûta
tout pour soulager une soeur qui ne l'aimait
pas, m. ib. Elle vous plaint, vous voit avec des
yeux de soeur, RAC. Iph. n, 4. ||Fig. Être soeur,
avoir en commun quelque chose. Nous nous
voyons soeurs d'infortune, MOL. Psyché, i, -i. || Soeur
de père et de mère, ou soeur germaine, celle
qui est née de même père et de même mère
qu'une autre personne. || Soeur de père ou soeur
consanguine, celle qui n'est soeur que du côté pa-
ternel. || Soeur de mère ou soeur utérine, celle qui
n'est soeur que du côté maternel. || Les expres-
sions soeur germaine, soeur consanguine et soeur
utérine ne s'emploient guère qu'en jurisprudence.
|| Demi-soeur, celle qui n'est soeur que du côté
paternel ou du côté materneL || Soeur naturelle
ou soeur bâtarde, celle qui est née de même père
ou de même mère, mais hors du mariage. || Belle-
soeur, voy. ce mot à son rang alphabétique. || Soeur
de lait, fille qui a eu la même nourrice qu'une
autre personne. J'ai l'honneur d'être le fils du.
père nourricier de madame de.... (il me nomma
la femme du ministre) ; ainsi elle est ma soeur de
lait, rien que cela, MARIV. Marianne, 6° part.
11 Se dit des animaux. Ma chienne est la soeur
de la vôtre || 2° Poétiquement. Les neuf Soeurs,
les Muses. Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux
qui hantent les noeuf Soeurs, LA FONT. Clochette.
Quelle verve indiscrète Sans l'aveu des neuf Soeurs
vous a rendu poète? BOIL. Sat. ix. ||Les soeurs
filandières, les Parques (voy.FiLANDiÈRE). || 3° Nom
qui fut longtemps donné aux chrétiennes.par tous
les membres de la chrétienté. || Soeur en Jésus-
Christ, se dit des femmes chrétiennes par rapport
au Père qui est au ciel. || 4° Titre que les rois de la
chrétienté donnent aux reines en leur écrivant.
115" 11 se dit, dans le langage élevé, de filles, de
femmes qui vivent ensemble, sans être unies par
les liens du sang. Que vous semble, mes soeurs, de
l'état où nous sommes? RAC. Esth. n, 9. || Nom que
les religieuses qui ne sont point en charge ou qui
n'ont point atteint un certain âge, prennent dans
les actes publics, se donnent entre elles, et qu'on
leur donne en leur parlant ou en parlant d'elles.
La soeur Thérèse. Soeur Marie de l'Incarnation.
Vous m'étonnezde Pauline; ah! ma fille, gardez-
la auprès de vous; ne croyez point qu'un couvent
puisse redresser une éducation ni sur le sujet de
la religion que nos soeurs ne savent guère, ni sur
les autres choses, SÉV. 5lette, religieuse de l'ordre de Sainte-Claire. || Fig.
et familièrement. Faire la soeur collette, faire la
sucrée, avoir des manières, un langage affecté.
Nous rimas fort de ses manières passées; nous les
tournâmes en ridicule; elle n'a point le style des
soeurs co.cites; elle parle fort sincèrement et fort
agréablement de son état, SÉV. 183. || Soeurs laies,
et, plus ordinairement, soeurs converses, les reli-
SOF
gieuses qui ne sont pas du choeur, qui ne sont
employées qu'aux oeuvres serviles du monastère;
|| Soeur écoute, religieuse désignée pour accom-
pagner une autre religieuse ou une pensionnaire
qui va au parloir. || 6° Nom donné à certaines
filles qui Vivent en communauté sans être reli-
gieuses. Je vois que votre mal de gorge est opi-
niâtre; mais je vous avertis qu'il est rare qu'un
médecin guérisse ses malades à cent lieues, et
qu'une soeur de la Charité fait plus de bien - de
près qu'Esculape de loin, VOLT. Lett. Damila-
ville, -18 mai -1765. Je ne vois plus ces soeurs dont
les soins délicats Apaisaient la souffrance, ou char-
maient le trépas, DELIL. PU. n. || Soeurs grises, nom
qu'on a donné quelquefois aux soeurs hospitalières
du tiers ordre de Saint-François. La soeur grise
court administrer l'indigent dans sa chaumière,
CHATEAUBR. Génie, rv, m, e. || Soeurs du pot, filles
qui vivent en communauté et qui soignent les
malades. || Fig. Mme la" duchesse d'Aiguillon, la
soeur du pot des philosophes, VOLT. Lett. Thiriot,
27 févr. -I76B. || 7° Fig. Il se dit de choses assez
liées ensemble pour qu'on "les assimile à des soeurs.
Socrate.... n'aura pas voulu s'échapper de la pri-
son contre l'autorité de ces lois [d'Athènes], de
peur de tomber après cette vie entre les mains
des lois éternelles, lorsqu'elles prendront la dé-
fense des lois civiles, leurs soeurs ; car c'est ainsi
qu'il parlait, BOSS. 5e avert. 23. Oui, la sagesse ai-
mable est soeur de la santé, Elle seule connaît le
secret qu'on ignore D'assurer l'immortalité, BERNIS,
ÉpU. 42. || 8° Fig. Il se dit de choses (du genre fé-
minin) qui se répètent. Cette nuit eut des soeurs
et même en très-bon nombre, LA FONT. Petit chien.
Comme Charès, capitaine des Athéniens, après un
grand avantage... écrivit au peuple d'Athènes
qu'il avait remporté une victoire qu'on pouvait
appeler la soeur germaine de celle de Marathon,
DACTER, Plutarque, Aratxls. Un démon qui m'in-
spire Veut qu'encore une utile et dernière satire
Se vienne en nombre pair joindre à ses onze soeurs,
BOIL. Sat. xn. || 9° Le bouillon des deux soeurs, un
lavement, SAUMAIZE, Dict. des Préc. t. n, p. 5i.
|| Dans le Berry, tomber sur ses deux soeurs, tom-
ber sur son séant.
— HIST. xv° s. Se puisveïr ma gente sorur Aide....
Ch. de Roi. cxxvra. Hxiii 0 s. A l'entrée de qua-
resme.... se croisa li quens Bauduins de-Flandre
et de Haynaut, à Bruges, et la comtesse Marie sa
feme, qui suer estoit au conte Thiebaut de Cham-
paigne, VILLEH. VI. De là s'en ala-il vers le roi
Phelipe d'Alemaigne qui sa serour avoit à fâme,
ID. XLH. [Simon a dit à sa femme :] Bêle suer, où
est Berte, pour sainte charité? Berte, cxxv. Li
baron li disent que Henris li quens de Champagne,
qui moult estoit larges, avoit une fille biele et
gente, qui ' avoit ion Aelis, et estoit suer ger-
maine l'arcevesque Guillaume-blance-main, Chr. de
Raitis, p. 9. Tombiele et ses deux sereurs, Bibl.
des chart. 2e série, t. 3, p. 423. L'aventure des da-
meiseles qui esteient serur gemeles, MARIE, Frêne.
||xivc s. Se nous ou notre hoir marions l'une de
nos seurs, DU CANGE, auxilium. || xvQ s. De ce mes-
sire Edouard de Guéries ne demoura nuls enfans ;
mais de serour germaine... avoit des enfans, FROISS.
n, m, 92. || xvi" s. Thibaut, qui ouyt ces mots, es-,
timant qu'on parloit de sa femme, qui puet-estre
aiinoit l'amble comme estant de nos soeurs [femme
galante], Moyen de parvenir, p. -127, dans
LACDRNE.
— ÉTYM. Bourg, soeu ; provenç. sor, seror; espagn.
sor; portug. sor, sorore; ital. sorore; du lat. so-
rorern; comparez l'aliéna. Schwesler; angl. sister;
goth. swista; sanscrit, svasri. Dans l'ancien fran-
çais, suer (prononcez soeur) est le nominatif, du
lat. sôror, avec l'accent sur so; seror est le-ré-
gime, de sorôrem avec l'accent sur rô; contre
l'habitude, c'est le nominatif, et non le régime,
qui est resté dans la langue moderne.
SOEURETTE (seu-rè-f), s. f. Terme familier d'a-
mitié. Petite soeur.
— HIST. xvie s. Soeurette, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dimin. de soeur.
SOFA ou SOPHA (so-fa), s. m. H 1° Estrade fort
élevée et couverte d'un tapis. Il faut que ce
prince [Moustapha] soit ensorcelé, si de son sofa
il ne demande pas la paix à votre trône, VOLT.
Lett. Catherine 11, 25 oct. -1770. || 2° Lit de repos
à trois dossiers qui sert de siège, et que l'on con-
fond souvent avec un canapé. On appelle un sofa
une espèce de lit de repos à la manière des Turcs,
CAILLÈRES, Mots à la mode, Convers. 2e. La dame
affligée le mena dans une chambre parfumée, et le
SOI 1959
fit asseoir avec elle poliment sur un large sofa,
VOLT. Memnon.
— ÉTYM. Portug. sopha; de l'arabe soffah, banc,
estrade.
SOFFITE(so-ffi-t'),s. m. Terme d'architecture.
Dessous d'un ouvrage suspendu, comme le des-
sous d'un plancher, mais orné de compartiments,
de caissons, de rosaces, etc. Le soffite du plan-
cher, du larmier, de l'architrave.
— ETYM. Ital. soffitto, qui, d'après Scheler, re-
présente suffictus, pour suffxcus, de sub, sous, et
fucus, fixé.
t SOFFRE (so-fr'), s. m. Terme de métallurgie.
Anneau de fer qu'on place sous la pièce qu'il s'a-
git de percer.
•i. SOFI ou SOPHI (so-fi), s. m. Nom qu'on don-
nait autrefois dans l'Occident au schah de Perse.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi;
Je m'écarte, je vais détrôner le sophi; On m'élit
roi, mon peuple m'aime, LA FONT. Fabl. vil, -10.
— HIST. xvB s. Hé ! qu'avons-nôus affaire Du
turc ni du sophy? Pourvu que j'aye à boire, Des
grandeurs je di:fy! BASSELIN, xvm. Sophiz, voyant
qu'il avoit subjugué et mis en obéissance la' région
et pays dudit Usson Cassan, et mis seurement et
stablement chacun en son endroit, retourna en la
dicte ville de Thauriz^ qui est la cité principale
du pays,' P. DESREY, À la suite de Monstrelet,
p. -106, dans LACURNE.
— ÉTYM. Persan sefewy, adj. patronymique dé-
rivé du nom du cheik Sefy, sixième ancêtre de
Chah Ismaïl, fondateur de la dynastie des sophis.
t 2. SOFI (so-fi) ou SOUFI (sou-fi), s; m: Nom de
philosophes Imusulmans qui ont établi une école
panthéistique, et dont les principes essentiels sont
que Dieu seul existe, qu'il est dans tout, et que
tout est lui-même ;, que tous lès êtres visibles et
invisibles en sont une émanation ; que le paradis,
l'enfer et tous les dogmes des religions positives
ne sont que des allégories dont le sofi a la clef;
qu'il n'existe pas réellement de différence entre le
bien et le maL, puisque tout se réduit à l'unitéj et
qu'ainsi Dieu est en réalité l'auteur des actions de
l'homme; que l'âme est préexistante au corps et y
est renfermée comme dans une cage ; que la mort,
qui doit être souhaitée, est l'anéantissement en
Dieu; que c'est par la métémpsychose que les
âmes sont purifiées et obtiennent d'être réunies à
Dieu ; et que la principale occupation du sofi doit
être de méditer sur l'unité, et de s'avancer par. les
divers degrés de la perfection spirituelle.
— ÉTYM. Arabe, sofi, vêtu de laine, de suf, laine;
à cause qu'une robe de laine est le costume ordi-
naire des derviches ou faquirs, tous contem-
platifs et spiritualistes.
f SOFISME (so-fi-sm'), SOUFISME (sou-fi-sm'), s. m.
D.octrfne des sofis ; doctrine mystiquéqui a cours dans
l'Orient et qui s'accommode ' à toutes les religions
positives au sein desquelles .vivent ses. sectateurs.
— ÉTYM. Sofi 2.
SOI (soi), pronom réfléchi de la troisième per-
sonne des deux genres et des deux nombres, qui
s'emploie comme régime d'une préposition ou
quelquefois comme régime direct d'un verbe actif,
jl 1° Il se rapporte d'ordinaire à un mot général et
indéterminé, tel que on, chacun, quiconque ; il se
construit aussi avec un verbe à l'infinitif. L'amour
de soi. Et ne devoir qu'à soi le gain d'une ba-
taille, CORN. Cid, i, 6. Tout tend à soi; cela est
contre tout ordre : il faut tendre au général ; et
la pente vers soi est le commencement de tout
désordre, PASC. Pens. xxrv, 56, édit. HAVET. La
nature de Pamour-propre et de ce moi humain '
est de n'aimer que soi et de ne considérer que
soi, m. ib. n, 8. On est comme Mlle d'Aumale :
on aime mieux dire du mal de soi que de n'en
point parler, SÉV. 238. M. l'abbé de Louvois
sentit plus que jamais, par tant de pertes impor-
tantes, combien il est à propos d'avoir un mérite
qui soit à soi, FONTEN. Abbé de Louv. On se trouve
même encore actuellement dans des engagements
trop vifs, et qu'il n'est point en soi de rompre,
MASS. Avent, Délai de la convers.. La honte d'une
action rejaillit sur les parents.... il est rare
qu'on ne fasse dû mal qu'à soi, DIDER. Claude et
Nér. n, 23. On ne gagne jamais rien à parler
de soi, et c'est une indiscrétion que le public
pardonne difficilement, même quand on y est
forcé, J. J. RODSS. Rép. au roi de Polog. Des pas-
sions la plus triste en la vie, C'est de n'aimer que
soi dans l'univers, FLORIAN, la Poule de Caux
|| Proverbe. Chacun pour soi, Dieupour tous. Comme
l'a dit un certain philosophe, il ne faut pas
SODIUM (so-di-om'), s. m. Terme de chimie.
Corps simple, métallique, qui forme le radical
ou l'élément électro-positif de la soude, découvert
eiH807 par Davy.
— ÉTYM. Voy. SOUDE.
SODOMIE (so-do-mie), s. f. Péché contre nature.
La novelle )4I de Justinien est le premier rescrit
impérial dans lequel on ait employé le mot sodo-
mie, VOLT. Pol. et lég. Prix just. et hum. i9.
— HIST. xrv" s. La sixième branche de luxure
si est un pechié qui est contre nature, comme
soy corrompre par sodomie, Ménagier, i, 3.
— ÉTYM. Sodome, ancienne ville de la Pales-
tine où toute sorte de luxure "était pratiquée.
t SODOMISER (so-do-mi-zé), v. n. Commettre
le péché de sodomie. !
SODOMITE (so-do-mi-t'J, s. m. Celui qui est
coupable de sodomie.
— HIST. xm° s. Orguilleus est [l'homme], mur-
driers et lerres, Fel, convoiteus, avers, trichierres,
Traïstres, et faus ypocrites, Et pareceus et sodo-
mites, la Rose, -19434.
t SODOMITIQUE (so-do-mi-ti-k'), àdj. Qui a rap-
port à la sodomie.- Les turpitudes sodomitiques.
f SOËF (so-èf), s. f. Nom donné dans l'Ain au
chondrostoma nasus, Agassiz, cyprinus nasus,
t., dit aussi quelquefois vandoise ; niais la vraie
vandoise est le cyprinus leuciscus, L.
SOEUR (seur), s. f. \\ 1° Fille née du même père
et de la même mère qu'une autre personne, ou
née de l'un- des deux seulement. Les habitants de
"ce pays-là lui demandant [à Isaacj qui était Ré-
becca, if leur répondit : c'est ma soeur, SACI,
Bible, Genèse, xxvi, 7. Jamais soeurs ne furent
unies par des liens ni si doux ni si puissants,
noss. Anne de Gons. La princesse Palatine s'ûta
tout pour soulager une soeur qui ne l'aimait
pas, m. ib. Elle vous plaint, vous voit avec des
yeux de soeur, RAC. Iph. n, 4. ||Fig. Être soeur,
avoir en commun quelque chose. Nous nous
voyons soeurs d'infortune, MOL. Psyché, i, -i. || Soeur
de père et de mère, ou soeur germaine, celle
qui est née de même père et de même mère
qu'une autre personne. || Soeur de père ou soeur
consanguine, celle qui n'est soeur que du côté pa-
ternel. || Soeur de mère ou soeur utérine, celle qui
n'est soeur que du côté maternel. || Les expres-
sions soeur germaine, soeur consanguine et soeur
utérine ne s'emploient guère qu'en jurisprudence.
|| Demi-soeur, celle qui n'est soeur que du côté
paternel ou du côté materneL || Soeur naturelle
ou soeur bâtarde, celle qui est née de même père
ou de même mère, mais hors du mariage. || Belle-
soeur, voy. ce mot à son rang alphabétique. || Soeur
de lait, fille qui a eu la même nourrice qu'une
autre personne. J'ai l'honneur d'être le fils du.
père nourricier de madame de.... (il me nomma
la femme du ministre) ; ainsi elle est ma soeur de
lait, rien que cela, MARIV. Marianne, 6° part.
11 Se dit des animaux. Ma chienne est la soeur
de la vôtre || 2° Poétiquement. Les neuf Soeurs,
les Muses. Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux
qui hantent les noeuf Soeurs, LA FONT. Clochette.
Quelle verve indiscrète Sans l'aveu des neuf Soeurs
vous a rendu poète? BOIL. Sat. ix. ||Les soeurs
filandières, les Parques (voy.FiLANDiÈRE). || 3° Nom
qui fut longtemps donné aux chrétiennes.par tous
les membres de la chrétienté. || Soeur en Jésus-
Christ, se dit des femmes chrétiennes par rapport
au Père qui est au ciel. || 4° Titre que les rois de la
chrétienté donnent aux reines en leur écrivant.
115" 11 se dit, dans le langage élevé, de filles, de
femmes qui vivent ensemble, sans être unies par
les liens du sang. Que vous semble, mes soeurs, de
l'état où nous sommes? RAC. Esth. n, 9. || Nom que
les religieuses qui ne sont point en charge ou qui
n'ont point atteint un certain âge, prennent dans
les actes publics, se donnent entre elles, et qu'on
leur donne en leur parlant ou en parlant d'elles.
La soeur Thérèse. Soeur Marie de l'Incarnation.
Vous m'étonnezde Pauline; ah! ma fille, gardez-
la auprès de vous; ne croyez point qu'un couvent
puisse redresser une éducation ni sur le sujet de
la religion que nos soeurs ne savent guère, ni sur
les autres choses, SÉV. 5
et familièrement. Faire la soeur collette, faire la
sucrée, avoir des manières, un langage affecté.
Nous rimas fort de ses manières passées; nous les
tournâmes en ridicule; elle n'a point le style des
soeurs co.cites; elle parle fort sincèrement et fort
agréablement de son état, SÉV. 183. || Soeurs laies,
et, plus ordinairement, soeurs converses, les reli-
SOF
gieuses qui ne sont pas du choeur, qui ne sont
employées qu'aux oeuvres serviles du monastère;
|| Soeur écoute, religieuse désignée pour accom-
pagner une autre religieuse ou une pensionnaire
qui va au parloir. || 6° Nom donné à certaines
filles qui Vivent en communauté sans être reli-
gieuses. Je vois que votre mal de gorge est opi-
niâtre; mais je vous avertis qu'il est rare qu'un
médecin guérisse ses malades à cent lieues, et
qu'une soeur de la Charité fait plus de bien - de
près qu'Esculape de loin, VOLT. Lett. Damila-
ville, -18 mai -1765. Je ne vois plus ces soeurs dont
les soins délicats Apaisaient la souffrance, ou char-
maient le trépas, DELIL. PU. n. || Soeurs grises, nom
qu'on a donné quelquefois aux soeurs hospitalières
du tiers ordre de Saint-François. La soeur grise
court administrer l'indigent dans sa chaumière,
CHATEAUBR. Génie, rv, m, e. || Soeurs du pot, filles
qui vivent en communauté et qui soignent les
malades. || Fig. Mme la" duchesse d'Aiguillon, la
soeur du pot des philosophes, VOLT. Lett. Thiriot,
27 févr. -I76B. || 7° Fig. Il se dit de choses assez
liées ensemble pour qu'on "les assimile à des soeurs.
Socrate.... n'aura pas voulu s'échapper de la pri-
son contre l'autorité de ces lois [d'Athènes], de
peur de tomber après cette vie entre les mains
des lois éternelles, lorsqu'elles prendront la dé-
fense des lois civiles, leurs soeurs ; car c'est ainsi
qu'il parlait, BOSS. 5e avert. 23. Oui, la sagesse ai-
mable est soeur de la santé, Elle seule connaît le
secret qu'on ignore D'assurer l'immortalité, BERNIS,
ÉpU. 42. || 8° Fig. Il se dit de choses (du genre fé-
minin) qui se répètent. Cette nuit eut des soeurs
et même en très-bon nombre, LA FONT. Petit chien.
Comme Charès, capitaine des Athéniens, après un
grand avantage... écrivit au peuple d'Athènes
qu'il avait remporté une victoire qu'on pouvait
appeler la soeur germaine de celle de Marathon,
DACTER, Plutarque, Aratxls. Un démon qui m'in-
spire Veut qu'encore une utile et dernière satire
Se vienne en nombre pair joindre à ses onze soeurs,
BOIL. Sat. xn. || 9° Le bouillon des deux soeurs, un
lavement, SAUMAIZE, Dict. des Préc. t. n, p. 5i.
|| Dans le Berry, tomber sur ses deux soeurs, tom-
ber sur son séant.
— HIST. xv° s. Se puisveïr ma gente sorur Aide....
Ch. de Roi. cxxvra. Hxiii 0 s. A l'entrée de qua-
resme.... se croisa li quens Bauduins de-Flandre
et de Haynaut, à Bruges, et la comtesse Marie sa
feme, qui suer estoit au conte Thiebaut de Cham-
paigne, VILLEH. VI. De là s'en ala-il vers le roi
Phelipe d'Alemaigne qui sa serour avoit à fâme,
ID. XLH. [Simon a dit à sa femme :] Bêle suer, où
est Berte, pour sainte charité? Berte, cxxv. Li
baron li disent que Henris li quens de Champagne,
qui moult estoit larges, avoit une fille biele et
gente, qui ' avoit ion Aelis, et estoit suer ger-
maine l'arcevesque Guillaume-blance-main, Chr. de
Raitis, p. 9. Tombiele et ses deux sereurs, Bibl.
des chart. 2e série, t. 3, p. 423. L'aventure des da-
meiseles qui esteient serur gemeles, MARIE, Frêne.
||xivc s. Se nous ou notre hoir marions l'une de
nos seurs, DU CANGE, auxilium. || xvQ s. De ce mes-
sire Edouard de Guéries ne demoura nuls enfans ;
mais de serour germaine... avoit des enfans, FROISS.
n, m, 92. || xvi" s. Thibaut, qui ouyt ces mots, es-,
timant qu'on parloit de sa femme, qui puet-estre
aiinoit l'amble comme estant de nos soeurs [femme
galante], Moyen de parvenir, p. -127, dans
LACDRNE.
— ÉTYM. Bourg, soeu ; provenç. sor, seror; espagn.
sor; portug. sor, sorore; ital. sorore; du lat. so-
rorern; comparez l'aliéna. Schwesler; angl. sister;
goth. swista; sanscrit, svasri. Dans l'ancien fran-
çais, suer (prononcez soeur) est le nominatif, du
lat. sôror, avec l'accent sur so; seror est le-ré-
gime, de sorôrem avec l'accent sur rô; contre
l'habitude, c'est le nominatif, et non le régime,
qui est resté dans la langue moderne.
SOEURETTE (seu-rè-f), s. f. Terme familier d'a-
mitié. Petite soeur.
— HIST. xvie s. Soeurette, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dimin. de soeur.
SOFA ou SOPHA (so-fa), s. m. H 1° Estrade fort
élevée et couverte d'un tapis. Il faut que ce
prince [Moustapha] soit ensorcelé, si de son sofa
il ne demande pas la paix à votre trône, VOLT.
Lett. Catherine 11, 25 oct. -1770. || 2° Lit de repos
à trois dossiers qui sert de siège, et que l'on con-
fond souvent avec un canapé. On appelle un sofa
une espèce de lit de repos à la manière des Turcs,
CAILLÈRES, Mots à la mode, Convers. 2e. La dame
affligée le mena dans une chambre parfumée, et le
SOI 1959
fit asseoir avec elle poliment sur un large sofa,
VOLT. Memnon.
— ÉTYM. Portug. sopha; de l'arabe soffah, banc,
estrade.
SOFFITE(so-ffi-t'),s. m. Terme d'architecture.
Dessous d'un ouvrage suspendu, comme le des-
sous d'un plancher, mais orné de compartiments,
de caissons, de rosaces, etc. Le soffite du plan-
cher, du larmier, de l'architrave.
— ETYM. Ital. soffitto, qui, d'après Scheler, re-
présente suffictus, pour suffxcus, de sub, sous, et
fucus, fixé.
t SOFFRE (so-fr'), s. m. Terme de métallurgie.
Anneau de fer qu'on place sous la pièce qu'il s'a-
git de percer.
•i. SOFI ou SOPHI (so-fi), s. m. Nom qu'on don-
nait autrefois dans l'Occident au schah de Perse.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi;
Je m'écarte, je vais détrôner le sophi; On m'élit
roi, mon peuple m'aime, LA FONT. Fabl. vil, -10.
— HIST. xvB s. Hé ! qu'avons-nôus affaire Du
turc ni du sophy? Pourvu que j'aye à boire, Des
grandeurs je di:fy! BASSELIN, xvm. Sophiz, voyant
qu'il avoit subjugué et mis en obéissance la' région
et pays dudit Usson Cassan, et mis seurement et
stablement chacun en son endroit, retourna en la
dicte ville de Thauriz^ qui est la cité principale
du pays,' P. DESREY, À la suite de Monstrelet,
p. -106, dans LACURNE.
— ÉTYM. Persan sefewy, adj. patronymique dé-
rivé du nom du cheik Sefy, sixième ancêtre de
Chah Ismaïl, fondateur de la dynastie des sophis.
t 2. SOFI (so-fi) ou SOUFI (sou-fi), s; m: Nom de
philosophes Imusulmans qui ont établi une école
panthéistique, et dont les principes essentiels sont
que Dieu seul existe, qu'il est dans tout, et que
tout est lui-même ;, que tous lès êtres visibles et
invisibles en sont une émanation ; que le paradis,
l'enfer et tous les dogmes des religions positives
ne sont que des allégories dont le sofi a la clef;
qu'il n'existe pas réellement de différence entre le
bien et le maL, puisque tout se réduit à l'unitéj et
qu'ainsi Dieu est en réalité l'auteur des actions de
l'homme; que l'âme est préexistante au corps et y
est renfermée comme dans une cage ; que la mort,
qui doit être souhaitée, est l'anéantissement en
Dieu; que c'est par la métémpsychose que les
âmes sont purifiées et obtiennent d'être réunies à
Dieu ; et que la principale occupation du sofi doit
être de méditer sur l'unité, et de s'avancer par. les
divers degrés de la perfection spirituelle.
— ÉTYM. Arabe, sofi, vêtu de laine, de suf, laine;
à cause qu'une robe de laine est le costume ordi-
naire des derviches ou faquirs, tous contem-
platifs et spiritualistes.
f SOFISME (so-fi-sm'), SOUFISME (sou-fi-sm'), s. m.
D.octrfne des sofis ; doctrine mystiquéqui a cours dans
l'Orient et qui s'accommode ' à toutes les religions
positives au sein desquelles .vivent ses. sectateurs.
— ÉTYM. Sofi 2.
SOI (soi), pronom réfléchi de la troisième per-
sonne des deux genres et des deux nombres, qui
s'emploie comme régime d'une préposition ou
quelquefois comme régime direct d'un verbe actif,
jl 1° Il se rapporte d'ordinaire à un mot général et
indéterminé, tel que on, chacun, quiconque ; il se
construit aussi avec un verbe à l'infinitif. L'amour
de soi. Et ne devoir qu'à soi le gain d'une ba-
taille, CORN. Cid, i, 6. Tout tend à soi; cela est
contre tout ordre : il faut tendre au général ; et
la pente vers soi est le commencement de tout
désordre, PASC. Pens. xxrv, 56, édit. HAVET. La
nature de Pamour-propre et de ce moi humain '
est de n'aimer que soi et de ne considérer que
soi, m. ib. n, 8. On est comme Mlle d'Aumale :
on aime mieux dire du mal de soi que de n'en
point parler, SÉV. 238. M. l'abbé de Louvois
sentit plus que jamais, par tant de pertes impor-
tantes, combien il est à propos d'avoir un mérite
qui soit à soi, FONTEN. Abbé de Louv. On se trouve
même encore actuellement dans des engagements
trop vifs, et qu'il n'est point en soi de rompre,
MASS. Avent, Délai de la convers.. La honte d'une
action rejaillit sur les parents.... il est rare
qu'on ne fasse dû mal qu'à soi, DIDER. Claude et
Nér. n, 23. On ne gagne jamais rien à parler
de soi, et c'est une indiscrétion que le public
pardonne difficilement, même quand on y est
forcé, J. J. RODSS. Rép. au roi de Polog. Des pas-
sions la plus triste en la vie, C'est de n'aimer que
soi dans l'univers, FLORIAN, la Poule de Caux
|| Proverbe. Chacun pour soi, Dieupour tous. Comme
l'a dit un certain philosophe, il ne faut pas
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