1954
SIT
t SISYRINCHION (si-zi-rin-ki-on) ou SISVKIN- ! ;
QUE (si-zi-rin-k'), s. m. Genre de plantes iridées
où l'on distingue le sisyrinchion bermudien.
SITE (si-f), s. m; || 1° Partie de paysage con-
sidérée relativement à l'aspect qu'elle présente, à
son exposition. Allez à.Vevai, visitez le pays, exami-
nez les sites, promenez-vous sur le lac, et dites si
la nature n'a pas fait ce beau pays pour une Julie,
pour une Claire, pour un Saint-Preux; mais^ ne les
y cherchez pas, J. J. ROUSS. Conf. rv. ôtez à Wat-
teau ses sites, sa «couleur, la grâce de ses figures,
de ses vêtements, ne voyez que la scène et jugez,
DIDER. Essai sur la peint, ch. 6. Il fut un temps
funeste où, tourmentant la terre, Aux sites les plus
beaux l'art déclarait la guerre, DELILLE, Jard. i.
112" Terme de fortification. Plan de site d'un ter-
rain, plan qui, prolongé jusqu'à la limite de la
portée des armes, laisse complètement le terrain
au-dessous de lui, tout en s'en rapprochant le plus
possible.
— ÉTYM. Lat. situs, site, de situs, placé, participe
passé de sinere, laisser, permettre. On trouve dans
les anciens textes site, mais il est féminin, signifie
rang, et paraît être une forme de suite.
t SITIOLOGIE (si-ti-o-lo-jie), s. f. Traité des ali-
ments.
— ÉTYM. SITÎOV, aliment, et ),6yo;, doctrine,
t SITIOPHOBIE (si-ti-o-fo-bie), s. f. Terme de
médecine. Refus absolu de nourriture.
— ÉTYM. Siiiov, aliment, et ç66oc, crainte,
t SITOPHAGE (si-to-fa-j'), adj. Oui vit de blé.
— ÉTYM. SÏTO;, blé, et çayeiv, manger.
fSITOPHYLACE (si-to-fi-la-s'), s. m. Nom de
quinze magistrats d'Athènes, qui avaient pour
fonction de veiller à l'approvisionnement en blé, et
d'empêcher que les citoyens n'en achetassent plus
qu'il n'était permis par la loi, afin que l'abon-
dance régnât toujours dans la ville, "qui était dans
un canton peu fertile en grains.
— ÉTYM. SÎTOC, blé, et çûXa$, gardien.
SITÔT (si-tô), adv. || 1° Si-vite, si promptement.
Une ligne de l'histoire de Vespasien lui servit de
texte pour commencer, et les prières de M. le
landgrave l'obligèrent à ne pas finir sitôt, BALZ.
à la reine de Suède. Comment puis-je sitôt servir
votre courroux? RAC. Andr. iv, 3. J'étais un homme
sitôt vu, qu'il n'y avait rien à voir de nouveau dès
le lendemain, j. j. ROUSS. Conf. vin. || Sitôt que,
aussi vite que. Gageons, dit celle-ci [la tortue], que
vous n'atteindrez pas Sitôt que moi ce but.—Sitôt 1
êtes-vous sage? Répartit l'animal léger [le lièvre],
LA. FONT. Fabl. vi, 1 o. || De sitôt; il ne se dit qu'avec
la négation, et signifie si prochainement. Il ne
viendra pas de sitôt. Il ne me le pardonnera pas de
sitôt. || 2° Sitôt que, loc. conj. Dès que, aussitôt
que. Sitôt qu'il se connaît, il en veut âmes jours,
CORN. Héracl. m, 2. Mais, sitôt qu'elle [la perdrix] eut
vu cette troupe [les coqs] enragée S'entre-battre elle-
même et se percer les flancs, Elle se consola.... LA
FONT. Fabl.x, 8 Sitôt que sur un vice ils pensent me
confondre, C'est en me corrigeant que je sais leur
répondre, BOIL. Épit. vu. Sitôt que de ce jour La
trompette sacrée annonçait le retour, RAC. .àtftaj. i, i.
— REM. Des' grammairiens pensent que, puis-
qu'on écrit plus tôt en deux mots dans ces phrases :
Il était venu plus tôt que moi; son procès sera jugé
plus tôt que le mien, il faudrait de même écrire si
tôt en deux mots, dans celles-ci: Je n'arriverai
pas si tôt que vous ; votre affaire ne sera pas si tôt
finie que la mienne. Ailleurs on continuerait de
n'en faire qu'un seul mot : Sitôt qu'il reçut la
nouvelle, il partit.
— HIST. xme s. Si tost que dit lui oi [je lui eus
dit], erramment [il] me guerpi, Berte, cxvm. Sitost
comme Acre fu prise, le roy Phelippe s'en revint
en France, jomv. 202. || xvr s. Ils remplissoient le
palais d'une très souefve vapeur qui ne se perdoit
pas sitost, MONT. I, 393.
— ÉTYM. Si, et tôt.
t SITTELLE, SITTËLE (si-tè-1'), s. f. Genre d'oi-
seaux grimpeurs, où l'on distingue la sittelle d'Eu-
rope, dite vulgairement perce-pot.
SITUATION (si-tu-a-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. Il 1° Manière dont un objet est placé.
Nous revînmes le soir.... coucher à Hennebon....
votre carte vous fera voir ces situations, SÉV. 12
août 4 689. Nous ne jugeons des situations que
parce que nous voyons les objets dans un lieu où
ils occupent chacun un espace déterminé; et nous
ne jugeons du mouvement que parce que nous
les voyons changer de situation, CONDIL. Traité des
sem, 1, n, 9. O Particulièrement, manière dont une
ville, une maison, un jardin, etc. est placé. La
SIT
situation naturelle de ce passage semble imiter les
fortifications faites par la main des hommes, VAUGEL.
Q. C. m, 4. Je ne suis pas surprise que Savigny
vous ait paru beau : c'est une situation admirable,
SÉV. 20 sept. 1 687. J'admirais l'heureuse situation de
cette grande ville [Tyr], qui est au milieu de la
mer dans une île, FÉN. Tél. lu. La ville <2a Venise
était, par sa situation, incapable d'être domptée,
et, par sa faiblesse, incapable de faire des con-
quêtes, VOLT. Louis XIV, 2. Il Terme de marine.
Synonyme de gisement. || 2° Position, posture des
hommes, des animaux. Je suis fort en peine du
chevalier; vous me représentez son mal d'une
étrange manière.... c'est cela qu'on doit appeler
des maux et des douleurs, quand on n'a point de
situation et qu'on étouffe, SÉV. 29 avr. 1 685. La sculp-
ture, qui, naturellement froide, ne peut mettre de
feu que par la force du contraste et de la situation,
MONTESQ. Goût, contrastes. Les enfants en liberté
pourraient prendre de mauvaises situations, J. j.
ROUSS. Ém. 1. Il 3° Fig. Disposition de l'âme. Ce
courage paisible s'est trouvé par sa naturelle situa-
tion au-dessus des accidents les plus redoutables,
BOSS. Duchesse d'Orl. Il y a peu de gens qui quel-
quefois en leur vie n'aient eu regret à quelque si-
tuation dont ils n'avaient pas assez goûté le bon-
heur, FONTEN. Bonheur. L'âme ne peut pas contenir
longtemps les mêmes situations, parce qu'elle est
liée à un corps qui ne, peut les souffrir, MONTESQ.
Goût, contrastes. || 4° État d'une personne par rap-
porta sa condition, à ses passions, à ses intérêts.
Il [Épaminondas] n'avait point encore été en si-
tuation de donner des preuves bien éclatantes de
sa grande capacité pour commander des armées,
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. v, p. 381, dans POU-
GENS. Voudriez-vous qu'on mît au grand jour
toutes les faiblesses secrètes, toutes les indignités, -
toutes les démarches, tous les sentiments insensés,
toutes les situations puériles où cette passion [l'a-
mour] vous a conduit? MASS. Carême, Snf. prod.
Quand je pense à la situation des princes, toujours
entourés d'hommes avides et insatiables, je ne
puis que les Iplaindre, MONTESQ Lett. pers. 124.
Ma situation m'oblige à fuir la société, et mon
goût me porte à chercher la solitude, GENLIS, Veill. ■
du chdt. t. in, p. 468, dans POUGENS. || Il se dit
aussi des afi'aires. Ses affaires sont dans une bonne
situation. Sa situation se complique. 11 5° Terme de
littérature. Moment de Faction qui excite l'intérêt,
soit dans un drame, soit dans l'épopée, soit dans
un roman. Point de belles situations sans de
grands combats; point de passions vraiment inté-
ressantes sans de "grands reproches, VOLT. Lett.
d'Argental, 29 janv. 1740. C'est presque toujours
la situation qui fait le succès au théâtre, m. Comm.
Corn. Rem. Ariane, n, 6. Toute situation vérita-
blement théâtrale n'est autre chose qu'un tableau
vivant, CAHUSAC, Danses anc. et mod. m, 4, 10. Co-
lette [dans le Devin du village] intéresse et tou-
che comme Julie, sans magie de situations, sans
apprêts d'événements romanesques, 3. J. ROUSS.
2° dial. La fameuse situation de Phocas dans Hé-
raclius, lorsque entre son fils et son ennemi, et ne
pouvant discerner l'un de l'autre, il dit ces vers
si beaux et tant de fois cités.... MARMONTEL, OEUV.
t. x, p. (48. Les situations comiques sont les mo-
ments de l'action qui mettent le plus en évidence
l'adresse des fripons, la sottise des dupes, le faible,
le travers, le ridicule enfin du personnage qu'on
veut jouer, m. ib. p. 150. On n'obtient ni grand
pathétique, ni profonde moralité, ni bon et vrai
comique au théâtre, sans des situations fortes,
BEAUMAKCH. Mar. de Fig. Préf. || Ce personnage
est en situation, il est placé en scène de manière
à produire de l'effet sur les spectateurs. || Vers de
situation, mot de situation, vers, mot qui tire
de la situation sa force, son effet. On est qiel-
quefois étonné que le même vers, le même
hémistiche fasse un très-grand effet dans un en-
droit, et soit à peine remarqué dans un autre ; la
situation en est cause; aussi on appelle vers de si-
tuation ceux qui, par eux-mêmes n'ayant rien de
sublime, le deviennent par les circonstances où ils
sont placés, VOLT. Comm. Corn. liem. Sert, v, 4.
!| On dit dans le même sens : beauté de situation.
Il 6° Terme de finance et d'administration. Etat
d'une caisse, d'un magasin d'approvisionnements.
Examiner la situation d'une caisse, d'un magasin.
État, tableau de situation. C'est un événement or-
dinaire à tous les corps marchands qui ont des af-
faires compliquées, étendues, éloignées : presque
jamais ils n'ont une juste idée de leur situation,
RAYNAL, Hist. phil. iv, 25.
SIX
— HEM. Bouhours, dans ses Remarques, à la fin
du xvii' siècle, dit : * Ce mot autrefois ne se di-
sait que dans le propre : la situation de la ville.
On se servait toujours du mot d'assiette dans le fi-
guré. Depuis quelques années, situation se dit dans
le figuré plus élégamment qu'assiette. >
— SYN. 1. SITUATION, ASSIETTE. Situation est plu?
général qu'assiette, qui ne se dit que de ce qui
peut être considéré comme assis. On dira l'assiette
ou la situation d'une ville; mais on ne dira pas
l'assiette d'un domaine. || 2. SITUATION, POSITION.
[Au propre] Situation est plutôt relatif à la ma-
nière dont un objet est placé ; position plutôt re-
latif au lieu où il est : La position d'un lieu ; la
situation d'un domaine.
— HIST. xvr s. Il regardera à bien .situer la par-
tie, parce que par la mauvaise situation les ac-
cidens mauvais accroissent, PARÉ, via, 42. Situa-
tion de tout le vers est dite plate ou croisée <:
situation plate est quand le vers a consonance à
son prochain ; situation croisée est quand le pré-
cèdent vers respond à la consonance du vers BC? 1,
prochainement suivant, Poétique de Boissteu,p. 237,
dans LACDRNE.
— ÉTYM. Situer.
SITUÉ, ÉE (si-tu-é, ée), part, passé de situer.
Cette maison est bien"située, mal-située. Domaine
avantageusement situé. Appartement situé au le-
vant. Ville située sur un roc escarpé, D'ABLANCOURT,
Arrien, 1, 10. Les rossignols.... ont reçu avec un
grand plaisir, mais sans beaucoup de respect, ce
que je leur ai dit de votre part : ils sont situés
d'une manière qui leur ôte toute sorte d'humilité,
SÉV. 2juin 1074. J'ai cru devoir commencer par l'hé-
misphère nord, et finir par celui du sud, dans le-
quel est située l'île de France, que je regarde
comme le terme de mon voyage, LAPÉROUSE, VOIJ.
t. IV, p. 192, dans PODGENS. |I On dit en termes de
pratique : une maison, une pièce sise et située....
Il Fig. Non, non, il n'est point d'âme un peu bien
située Qui veuille d'une estime ainsi prostituée,
MOL. Mis. 1, 1.
SITUER (si-tu-é), je situais, nous situions, vous
situiez; que je situe, que nous situions, que vous
situiez, v. a. || 1° Placer en certain endroit par rap-
port à la manière, à l'exposition. On a bien situé
ce pavillon. || 2° Par extension, assigner la place.
Dans les cartes particulières, vous voyez tout le
détail d'un royaume, ou d'une province en elle-
même ; dans les cartes universelles vous apprenez
à situer ces parties du monde dans leur tout, BOSS.
Hist. Dessein général. De là vient la peine qu'on
a de situer dans l'histoire grecque les rois qui ont
eu le nom d'Assuérus, autant inconnu aux Grecs
que connu aux Orientaux, m. Hist. 1, 7. || 3° Se
situer, v. réfl. Se donner une certaine attitude.
Quand notre corps se situe de la manière la plus
convenable à se soutenir, BOSS. Conn. v, 3.
— HIST. xvie s. Nous situons la justice en lafoy,
non pas aux oeuvres, CALVIN, Instit. 628. Le chi-
rurgien situera l'enfant au lit, ou sur une table, la
teste en bas, les fesses en haut..., PARÉ, VI, 15. La
déesse fondatrice de là ville d'Athènes choisit, à la
situer, une température de païs qui feist les hom-
mes prudents, MONT, n, 337.
—ÉTYM. Provenç. et espagn. situar ; ital. situare ;
du lat. situs, site, position. L'ancienne langue disait
site : xnr siècle, une ferme sitée à douze lieues de
Cantorbile, Chr. de Bains, p. 132.
f SIUM (si-om'), s. m. Genre de plantes ombelli-
fères où l'on distingue : le sium latifolium, dit
berle et herbe à mou; le sium sisaron, dit chervi;
le sium de la Chine, dont la racine est de celles
qui sont connues sous le nom dé ginseng; et le
sium angustifolium, nommé vulgairement cresson
sauvage et persil des marais.
— ÉTYM. Lat. sium ou store, du grec CTÎOV.
f SIVA (si-va), s. m. Divinité qui fait partie de la
trinité des Indiens, et qui préside à la destruction
de la forme des êtres.
— ÉTYM. Sanscr. çiva, heureux,
f SIVAÏSTE (si-va-i-st'), s. m. Nom des adora
teurs de Siva, secte religieuse qui regarde Siva
comme le principe de l'univers.
SIX (si; l'x se lie : si-z ans, si-z hommes; quand
il est substantif ou final, il se prononce sis' : le
sis' du mois, Louis sis', un sis' de coeur; nous
étions sis'), adj. numéral. || 1" Nombre pair com-
posé de deux fois trois. Le Seigneur a fait en six
jours le ciel, la terre et la mer, et-tout ce qui y est
renfermé, et il s'est reposé le septième jour, SACI,
Bible, Exode, xx, 11. Les six jours que Moïse re-
présente pour la formation d'Adam, ne sont que la
SIT
t SISYRINCHION (si-zi-rin-ki-on) ou SISVKIN- ! ;
QUE (si-zi-rin-k'), s. m. Genre de plantes iridées
où l'on distingue le sisyrinchion bermudien.
SITE (si-f), s. m; || 1° Partie de paysage con-
sidérée relativement à l'aspect qu'elle présente, à
son exposition. Allez à.Vevai, visitez le pays, exami-
nez les sites, promenez-vous sur le lac, et dites si
la nature n'a pas fait ce beau pays pour une Julie,
pour une Claire, pour un Saint-Preux; mais^ ne les
y cherchez pas, J. J. ROUSS. Conf. rv. ôtez à Wat-
teau ses sites, sa «couleur, la grâce de ses figures,
de ses vêtements, ne voyez que la scène et jugez,
DIDER. Essai sur la peint, ch. 6. Il fut un temps
funeste où, tourmentant la terre, Aux sites les plus
beaux l'art déclarait la guerre, DELILLE, Jard. i.
112" Terme de fortification. Plan de site d'un ter-
rain, plan qui, prolongé jusqu'à la limite de la
portée des armes, laisse complètement le terrain
au-dessous de lui, tout en s'en rapprochant le plus
possible.
— ÉTYM. Lat. situs, site, de situs, placé, participe
passé de sinere, laisser, permettre. On trouve dans
les anciens textes site, mais il est féminin, signifie
rang, et paraît être une forme de suite.
t SITIOLOGIE (si-ti-o-lo-jie), s. f. Traité des ali-
ments.
— ÉTYM. SITÎOV, aliment, et ),6yo;, doctrine,
t SITIOPHOBIE (si-ti-o-fo-bie), s. f. Terme de
médecine. Refus absolu de nourriture.
— ÉTYM. Siiiov, aliment, et ç66oc, crainte,
t SITOPHAGE (si-to-fa-j'), adj. Oui vit de blé.
— ÉTYM. SÏTO;, blé, et çayeiv, manger.
fSITOPHYLACE (si-to-fi-la-s'), s. m. Nom de
quinze magistrats d'Athènes, qui avaient pour
fonction de veiller à l'approvisionnement en blé, et
d'empêcher que les citoyens n'en achetassent plus
qu'il n'était permis par la loi, afin que l'abon-
dance régnât toujours dans la ville, "qui était dans
un canton peu fertile en grains.
— ÉTYM. SÎTOC, blé, et çûXa$, gardien.
SITÔT (si-tô), adv. || 1° Si-vite, si promptement.
Une ligne de l'histoire de Vespasien lui servit de
texte pour commencer, et les prières de M. le
landgrave l'obligèrent à ne pas finir sitôt, BALZ.
à la reine de Suède. Comment puis-je sitôt servir
votre courroux? RAC. Andr. iv, 3. J'étais un homme
sitôt vu, qu'il n'y avait rien à voir de nouveau dès
le lendemain, j. j. ROUSS. Conf. vin. || Sitôt que,
aussi vite que. Gageons, dit celle-ci [la tortue], que
vous n'atteindrez pas Sitôt que moi ce but.—Sitôt 1
êtes-vous sage? Répartit l'animal léger [le lièvre],
LA. FONT. Fabl. vi, 1 o. || De sitôt; il ne se dit qu'avec
la négation, et signifie si prochainement. Il ne
viendra pas de sitôt. Il ne me le pardonnera pas de
sitôt. || 2° Sitôt que, loc. conj. Dès que, aussitôt
que. Sitôt qu'il se connaît, il en veut âmes jours,
CORN. Héracl. m, 2. Mais, sitôt qu'elle [la perdrix] eut
vu cette troupe [les coqs] enragée S'entre-battre elle-
même et se percer les flancs, Elle se consola.... LA
FONT. Fabl.x, 8 Sitôt que sur un vice ils pensent me
confondre, C'est en me corrigeant que je sais leur
répondre, BOIL. Épit. vu. Sitôt que de ce jour La
trompette sacrée annonçait le retour, RAC. .àtftaj. i, i.
— REM. Des' grammairiens pensent que, puis-
qu'on écrit plus tôt en deux mots dans ces phrases :
Il était venu plus tôt que moi; son procès sera jugé
plus tôt que le mien, il faudrait de même écrire si
tôt en deux mots, dans celles-ci: Je n'arriverai
pas si tôt que vous ; votre affaire ne sera pas si tôt
finie que la mienne. Ailleurs on continuerait de
n'en faire qu'un seul mot : Sitôt qu'il reçut la
nouvelle, il partit.
— HIST. xme s. Si tost que dit lui oi [je lui eus
dit], erramment [il] me guerpi, Berte, cxvm. Sitost
comme Acre fu prise, le roy Phelippe s'en revint
en France, jomv. 202. || xvr s. Ils remplissoient le
palais d'une très souefve vapeur qui ne se perdoit
pas sitost, MONT. I, 393.
— ÉTYM. Si, et tôt.
t SITTELLE, SITTËLE (si-tè-1'), s. f. Genre d'oi-
seaux grimpeurs, où l'on distingue la sittelle d'Eu-
rope, dite vulgairement perce-pot.
SITUATION (si-tu-a-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. Il 1° Manière dont un objet est placé.
Nous revînmes le soir.... coucher à Hennebon....
votre carte vous fera voir ces situations, SÉV. 12
août 4 689. Nous ne jugeons des situations que
parce que nous voyons les objets dans un lieu où
ils occupent chacun un espace déterminé; et nous
ne jugeons du mouvement que parce que nous
les voyons changer de situation, CONDIL. Traité des
sem, 1, n, 9. O Particulièrement, manière dont une
ville, une maison, un jardin, etc. est placé. La
SIT
situation naturelle de ce passage semble imiter les
fortifications faites par la main des hommes, VAUGEL.
Q. C. m, 4. Je ne suis pas surprise que Savigny
vous ait paru beau : c'est une situation admirable,
SÉV. 20 sept. 1 687. J'admirais l'heureuse situation de
cette grande ville [Tyr], qui est au milieu de la
mer dans une île, FÉN. Tél. lu. La ville <2a Venise
était, par sa situation, incapable d'être domptée,
et, par sa faiblesse, incapable de faire des con-
quêtes, VOLT. Louis XIV, 2. Il Terme de marine.
Synonyme de gisement. || 2° Position, posture des
hommes, des animaux. Je suis fort en peine du
chevalier; vous me représentez son mal d'une
étrange manière.... c'est cela qu'on doit appeler
des maux et des douleurs, quand on n'a point de
situation et qu'on étouffe, SÉV. 29 avr. 1 685. La sculp-
ture, qui, naturellement froide, ne peut mettre de
feu que par la force du contraste et de la situation,
MONTESQ. Goût, contrastes. Les enfants en liberté
pourraient prendre de mauvaises situations, J. j.
ROUSS. Ém. 1. Il 3° Fig. Disposition de l'âme. Ce
courage paisible s'est trouvé par sa naturelle situa-
tion au-dessus des accidents les plus redoutables,
BOSS. Duchesse d'Orl. Il y a peu de gens qui quel-
quefois en leur vie n'aient eu regret à quelque si-
tuation dont ils n'avaient pas assez goûté le bon-
heur, FONTEN. Bonheur. L'âme ne peut pas contenir
longtemps les mêmes situations, parce qu'elle est
liée à un corps qui ne, peut les souffrir, MONTESQ.
Goût, contrastes. || 4° État d'une personne par rap-
porta sa condition, à ses passions, à ses intérêts.
Il [Épaminondas] n'avait point encore été en si-
tuation de donner des preuves bien éclatantes de
sa grande capacité pour commander des armées,
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. v, p. 381, dans POU-
GENS. Voudriez-vous qu'on mît au grand jour
toutes les faiblesses secrètes, toutes les indignités, -
toutes les démarches, tous les sentiments insensés,
toutes les situations puériles où cette passion [l'a-
mour] vous a conduit? MASS. Carême, Snf. prod.
Quand je pense à la situation des princes, toujours
entourés d'hommes avides et insatiables, je ne
puis que les Iplaindre, MONTESQ Lett. pers. 124.
Ma situation m'oblige à fuir la société, et mon
goût me porte à chercher la solitude, GENLIS, Veill. ■
du chdt. t. in, p. 468, dans POUGENS. || Il se dit
aussi des afi'aires. Ses affaires sont dans une bonne
situation. Sa situation se complique. 11 5° Terme de
littérature. Moment de Faction qui excite l'intérêt,
soit dans un drame, soit dans l'épopée, soit dans
un roman. Point de belles situations sans de
grands combats; point de passions vraiment inté-
ressantes sans de "grands reproches, VOLT. Lett.
d'Argental, 29 janv. 1740. C'est presque toujours
la situation qui fait le succès au théâtre, m. Comm.
Corn. Rem. Ariane, n, 6. Toute situation vérita-
blement théâtrale n'est autre chose qu'un tableau
vivant, CAHUSAC, Danses anc. et mod. m, 4, 10. Co-
lette [dans le Devin du village] intéresse et tou-
che comme Julie, sans magie de situations, sans
apprêts d'événements romanesques, 3. J. ROUSS.
2° dial. La fameuse situation de Phocas dans Hé-
raclius, lorsque entre son fils et son ennemi, et ne
pouvant discerner l'un de l'autre, il dit ces vers
si beaux et tant de fois cités.... MARMONTEL, OEUV.
t. x, p. (48. Les situations comiques sont les mo-
ments de l'action qui mettent le plus en évidence
l'adresse des fripons, la sottise des dupes, le faible,
le travers, le ridicule enfin du personnage qu'on
veut jouer, m. ib. p. 150. On n'obtient ni grand
pathétique, ni profonde moralité, ni bon et vrai
comique au théâtre, sans des situations fortes,
BEAUMAKCH. Mar. de Fig. Préf. || Ce personnage
est en situation, il est placé en scène de manière
à produire de l'effet sur les spectateurs. || Vers de
situation, mot de situation, vers, mot qui tire
de la situation sa force, son effet. On est qiel-
quefois étonné que le même vers, le même
hémistiche fasse un très-grand effet dans un en-
droit, et soit à peine remarqué dans un autre ; la
situation en est cause; aussi on appelle vers de si-
tuation ceux qui, par eux-mêmes n'ayant rien de
sublime, le deviennent par les circonstances où ils
sont placés, VOLT. Comm. Corn. liem. Sert, v, 4.
!| On dit dans le même sens : beauté de situation.
Il 6° Terme de finance et d'administration. Etat
d'une caisse, d'un magasin d'approvisionnements.
Examiner la situation d'une caisse, d'un magasin.
État, tableau de situation. C'est un événement or-
dinaire à tous les corps marchands qui ont des af-
faires compliquées, étendues, éloignées : presque
jamais ils n'ont une juste idée de leur situation,
RAYNAL, Hist. phil. iv, 25.
SIX
— HEM. Bouhours, dans ses Remarques, à la fin
du xvii' siècle, dit : * Ce mot autrefois ne se di-
sait que dans le propre : la situation de la ville.
On se servait toujours du mot d'assiette dans le fi-
guré. Depuis quelques années, situation se dit dans
le figuré plus élégamment qu'assiette. >
— SYN. 1. SITUATION, ASSIETTE. Situation est plu?
général qu'assiette, qui ne se dit que de ce qui
peut être considéré comme assis. On dira l'assiette
ou la situation d'une ville; mais on ne dira pas
l'assiette d'un domaine. || 2. SITUATION, POSITION.
[Au propre] Situation est plutôt relatif à la ma-
nière dont un objet est placé ; position plutôt re-
latif au lieu où il est : La position d'un lieu ; la
situation d'un domaine.
— HIST. xvr s. Il regardera à bien .situer la par-
tie, parce que par la mauvaise situation les ac-
cidens mauvais accroissent, PARÉ, via, 42. Situa-
tion de tout le vers est dite plate ou croisée <:
situation plate est quand le vers a consonance à
son prochain ; situation croisée est quand le pré-
cèdent vers respond à la consonance du vers BC? 1,
prochainement suivant, Poétique de Boissteu,p. 237,
dans LACDRNE.
— ÉTYM. Situer.
SITUÉ, ÉE (si-tu-é, ée), part, passé de situer.
Cette maison est bien"située, mal-située. Domaine
avantageusement situé. Appartement situé au le-
vant. Ville située sur un roc escarpé, D'ABLANCOURT,
Arrien, 1, 10. Les rossignols.... ont reçu avec un
grand plaisir, mais sans beaucoup de respect, ce
que je leur ai dit de votre part : ils sont situés
d'une manière qui leur ôte toute sorte d'humilité,
SÉV. 2juin 1074. J'ai cru devoir commencer par l'hé-
misphère nord, et finir par celui du sud, dans le-
quel est située l'île de France, que je regarde
comme le terme de mon voyage, LAPÉROUSE, VOIJ.
t. IV, p. 192, dans PODGENS. |I On dit en termes de
pratique : une maison, une pièce sise et située....
Il Fig. Non, non, il n'est point d'âme un peu bien
située Qui veuille d'une estime ainsi prostituée,
MOL. Mis. 1, 1.
SITUER (si-tu-é), je situais, nous situions, vous
situiez; que je situe, que nous situions, que vous
situiez, v. a. || 1° Placer en certain endroit par rap-
port à la manière, à l'exposition. On a bien situé
ce pavillon. || 2° Par extension, assigner la place.
Dans les cartes particulières, vous voyez tout le
détail d'un royaume, ou d'une province en elle-
même ; dans les cartes universelles vous apprenez
à situer ces parties du monde dans leur tout, BOSS.
Hist. Dessein général. De là vient la peine qu'on
a de situer dans l'histoire grecque les rois qui ont
eu le nom d'Assuérus, autant inconnu aux Grecs
que connu aux Orientaux, m. Hist. 1, 7. || 3° Se
situer, v. réfl. Se donner une certaine attitude.
Quand notre corps se situe de la manière la plus
convenable à se soutenir, BOSS. Conn. v, 3.
— HIST. xvie s. Nous situons la justice en lafoy,
non pas aux oeuvres, CALVIN, Instit. 628. Le chi-
rurgien situera l'enfant au lit, ou sur une table, la
teste en bas, les fesses en haut..., PARÉ, VI, 15. La
déesse fondatrice de là ville d'Athènes choisit, à la
situer, une température de païs qui feist les hom-
mes prudents, MONT, n, 337.
—ÉTYM. Provenç. et espagn. situar ; ital. situare ;
du lat. situs, site, position. L'ancienne langue disait
site : xnr siècle, une ferme sitée à douze lieues de
Cantorbile, Chr. de Bains, p. 132.
f SIUM (si-om'), s. m. Genre de plantes ombelli-
fères où l'on distingue : le sium latifolium, dit
berle et herbe à mou; le sium sisaron, dit chervi;
le sium de la Chine, dont la racine est de celles
qui sont connues sous le nom dé ginseng; et le
sium angustifolium, nommé vulgairement cresson
sauvage et persil des marais.
— ÉTYM. Lat. sium ou store, du grec CTÎOV.
f SIVA (si-va), s. m. Divinité qui fait partie de la
trinité des Indiens, et qui préside à la destruction
de la forme des êtres.
— ÉTYM. Sanscr. çiva, heureux,
f SIVAÏSTE (si-va-i-st'), s. m. Nom des adora
teurs de Siva, secte religieuse qui regarde Siva
comme le principe de l'univers.
SIX (si; l'x se lie : si-z ans, si-z hommes; quand
il est substantif ou final, il se prononce sis' : le
sis' du mois, Louis sis', un sis' de coeur; nous
étions sis'), adj. numéral. || 1" Nombre pair com-
posé de deux fois trois. Le Seigneur a fait en six
jours le ciel, la terre et la mer, et-tout ce qui y est
renfermé, et il s'est reposé le septième jour, SACI,
Bible, Exode, xx, 11. Les six jours que Moïse re-
présente pour la formation d'Adam, ne sont que la
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