1936
S1E
SIF
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ni nouvelle- ni sienne, DIDER. Opin. des anc. philos.
[Malebranchisme). ||3° Familièrement, avec l'ar-
ticle un, une. Resté seul au palais avec un sien es-
clave, DESMARETS, Mirame, iv, 4. Un sien ami,
voyant ces somptueux repas, Lui dit.... LA FONT.
Fabl. vu, 44. || Au lieu de un, une, on met parfois
quelque. Que, déguisant son coeur et cachant sa
famille, Il avait fait merveille aux guerres de Cas-
tille, D'où quelque sien voisin, depuis peu de re-
tour, L'avait vu plein de gloire et fort Lien à la
cour, CORN. D. Sanche,v, 8. || 4° S. m. Le sien, son
bien. Ne point mentir, être content du sien, C'est
le plus sûr.... LA FONT. Fabl. v, i. Il [d'Aubigné]
appelle Henri IV le conquérant du sien ; éloge qui
renferme, ce me semble, en deux mots toute la
justice de sa cause, et toute la gloire des autres
conquérants, H™ DE CAYLUS, Souvenirs, p. 8, dans
POUGENS. Qui donne de l'encens ne donne rien du
sien, LA CHAUSSÉE, Gouvernante, I, 3. || Proverbe.
Chacun le sien n'est pas trop. Si vous avez le plai-
sir de quereller, il faut bien que de mon côté j'aie
le plaisir de pleurer ; chacun le sien, ce n'est pas
trop, MOL. Mal. imag. i, 2. Bornez-vous à votre
lot; Chacun le sien n'est pas trop, PANNARD, OEuvr.
t. m, p. 347. || Fig. Mettre du sien dans une affaire,
y contribuer de son argent, de sa peine, de son
imagination. Ce cavalier en était toujours [des col-
lations, divertissements, etc.] ; et c'était un grand
hasard quand il n'y mettait pas quelque chose
du sien, pour surprendre agréablement par quel-
que trait de magnificence et de galanterie, HAMILT.
Gramm. 7. Il [Méry] n'a rien mis du sien dans sa
réputation que son mérite, FONTEN. Méry. Il est en-
touré de mille volumes, et ii en compose un où il ne
met rien du sien, LESAGE, Diable boit. G. La com-
tesse : Mais surtout que personne.... — Suzanne :
Ah ! Figaro ! — La comtesse : Non, non, il voudrait
mettre ici du sien, BEAUMARCH. Mar. de Figaro,
II, 24. || Familièrement-, mettre du sien, ajouter à
un récit des détails imaginaires. 11 a mis du sien
dans cette histoire. Le prince n'a pointassez de toute
sa fortune pour payer une basse complaisance, si
l'on en juge par tout ce que celui qu'il veut ré-
compenser y a mis du sien, LA BRUT. IX. || Ajouter
du sien à un texte, y ajouter des choses qui n'ap-
partiennent pas à ce texte. Quoi qu'il en soit, je le
prends au mot [Burnet rétractant un passage de
son livre], et je le loue de désavouer de bonne foi
ce qu'il dit que son traducteur avait ajouté du sien,
BOSS. Dëf. Var. 4cr dise. 22. |{ 5° Au pluriel, tous
ceux qui sont en relation avec celui dont on parle,
à quelque titre que ce soit (parents, descendants,
héritiers, soldats, domestiques, partisans). Pour
être mieux reçu [d'un jésuite], je feignis d'être
fort des siens, PASC. Prov. i. Mais un reste des
siens, entourés dans leur fuite,.... RAC. Âlex.m, 7.
T'a-t-il de tous les siens reproché le trépas? m.
Andr. m, s. Antoine [père de Henri IV], mandé
dans la chambre de François II, fut averti, à la
porte, par un des siens, du complot formé contre sa
vie, VOLT. But. pari. xxn. || Proverbe. On n'est ja-
mais trahi que par les siens, c'est-à-dire par ceux
à qui on se fie le plus. 11 6° Dans le langage de l'Écri-
ture, les siens, en parlant de Dieu, ceux qui se con-
sacrent, se dévouent à lui. Dieu connaît les siens.
Il ne faut point espérer d'être du nombre des siens,
si l'on n'est résolu d'en faire hautement profession,
BOURDAL. Resp. humain, 2"avent,-p. 374. || 7"Fami-
lièrement, au féminin pluriel. Faire des siennes,
faire des fredaines, des folies, des tours, soit de
jeune homme, soit de fripon. S'il pense ainsi faire
des siennes, X la fin je ferai des miennes, SCARR.
Tt/p/i.i.Vaudeniontavaitquitté le service de France,
et faisait des siennes dans ses terres, ST-SIM. 4 54,
4. Oui, comme un petit fripon, Qui de temps
en temps fait des siennes, IMBERT, Jaloux sans
amour, v. 8. Il Fig. J'ose dire qu'encore qu'au siècle
où nous sommes, la fortune fasse bien des siennes,
elle ne sera pas si folle que de se commettre avec
un mérite comme le vôtre, SCARR. Bplt. dédie.
OEuv. t. i, p. 152, dans POUGENS. Je vous dirai que
l'amour fait ici des siennes, SÉV. à Bussy, 23 déc.
4G82. Le tonnerre a fait des siennes, en attendant
le canon : il est tombé sur le chevalier de la Lu-
zerne, qui était à la tête de sa troupe ; il a brûlé
ses habits et sa culotte, sans lui faire beaucoup de
mal, VOLT. Lett. Mme de Fontaine, 28 mai 4760.
— HIST. xi° s. Que l'emperere nessun [aucun]
des soens n'i perde, Ch. de Roi. LXIII. Estramariz
i est, uns soens compains, ib. LXXIV. ||xn° s. Et je
suC si siens quites ligement, Que tout [elle] me
puet ou engager ou vendre, Coud, v. [Je] Merci
amour, de ce qu'ele me deigne Tenir à sien...
m. ix. Car qui le sien done retraiament [de mau-
vaise grâce], Son gré en pert.... ib. xvi. ||xine s.
Et uns siens chevaliers fu montés à cheval, qui
avait nom Nicoles le Jaulain, VILLEH. LXXII . Un
jour estoit rois Flore à un sien grand manoir,
Berte, LXV. Chascune [dame] cuide k'il soit siens
[unamant]; Si s'en fait molt jolie et cointe, Lai
d'Ignaxirês. Nus [nul], par reson de garde ne par
reson de bail, ne pot faire siens les frais des vile-
nages, BEAUM. XXI, 40. || xiv" s. Se Diex reprent
çou qui est sien, Encontre nous ne mesfait rien;
Tout sommes sien.... J. DE CONDÉ, t. II, p. 450.
Et s'il est ainsi que les siens [ses concitoyens] se
repentent et s'ennuient de son gouvernement, BER-
CHEURE, f" 24, reetn. ||xvc s. Jean Lyon.... setenoit
en sa maison, et vivoit du sien, FROISS. II, H, 52. Et
prirent leurs haches, et se commencèrent de haches
à combattre et à donner grands et horribles horions,
et chacun avoit le sien, ID. n, m, 9. L'on doit faire
servir le sien, Non pas qu'homs ou femme s'asserve
 son avoir.... E. DESCH. Poésies mss. f° 553. Manda
au duc de Bourgogne qu'il vint, et qu'il pouvoit estre
seurque la ville estoit sienne, COMM. m, 40. Font des
exactions indues à la grande charge du peuple et
à leur profit particulier; et, pour abréger, sont
détruits de tout, et qui perd le sien perd le sens,
DUCLOS, Preuv. de Louis XI, p. 2S9, dans LACURKE.
|| xvi° Estre toujours recors de la dignité et ma-
gnificence tant sienne que de ses ancestres, SLEI-
DAN, f° 6. Malheureux est celuy qui, pendant qu'il
est sien, Qu'il sent, qu'il voit, qu'il oyt, qui ne
fait bonne chère, RONS. 707. Cette sienne resolu-
tion arresta sus bout la furie de son maistre,
MONT, i, 2. C'est le cours du monde, c'est nature
qui faict des siennes,- CHARRON, Sagesse, n, 2.
— ETYM. Berry, sen, senne; saintong. son:
o n'est grain tout son, ce n'est pas tout sien. Voy.
MIEN (l'opinion que mien, tien, sien sont des for-
mes diphthonguées de mon, ton, son, ou men, len,
sen, appartient à M. Baudry).
SIESTE (siè-st'), s. f. Temps qu'on donne au
sommeil, pendant la plus chaude partie du jour;
après le dîner, qui est ou était à midi. Lorsque
nous eûmes mangé comme deux affamés, et bu à
proportion, nous nous levâmes de table pour aller
au jardin faire voluptueusement la sieste en quel-
que endroit frais et agréable, LESAGE, Gil Bl. x,
3. Le sot s'assoupit et fait la sieste en bonne com-
pagnie, VAUVEN. Max. CCLIX.
— REM. Du temps de Mme de Sévigné le mot
n'était pas encore naturalisé, et elle disait siesta.
— ÉTYM. Espagn. siesta; du lat. sexla hora, la
sixième heure ou heure de midi, suivant la ma-
nière de compter des Latins.
SIEUR (sieur), s. m. || i" Espèce de titre d'hon-
neur dont l'usage est renfermé dans les plaidoyers,
dans les actes publics et autres écritures de même
sorte. Je plaide pour le sieur un tel, pour les
sieurs tels. On qualifiait d'ordinaire les états gé-
néraux des Provinces-Unies, les sieurs états, quand
c'était le roi de France qui parlait, VOLT. Ann.
Emp. Ferdinand 111, Paix de Vestph. || 2° Titre
donné dans une lettre par un supérieur, en parlant
d'un inférieur. Vous direz au sieur un tel de....
[| 3° Par une sorte de mépris. Un sieur Paul est
venu me faire je ne sais quelle réclamation.
— HIST. xv° s. Je suis sieur de la maison, Les
4 5 joyes de mariage, p. 4 32, dans LACURNE. C'est
folie d'adonner son coeur à homme du monde; car
ils ne font conte des pauvres femmes, quand ils
sont sieurs d'elles, tant sont traîtres, ib. p. 78.-
— ÉTYM. Contraction de seigneur.
SIFFLABLE (si-fla-bl'), adj.Quimérited'êtresifflé,
Qui, dissertant sur les pièces nouvelles, En font en-
cor de plus siffiables qu'elles, VOLT. Pauvre diable.
— ÉTYM. Siffler.
t SIFFLADE (si-fia-d'), s. f. Concert de sifflets.
— HIST. xvi° s. Sifflade, OUDIN, Dict.
f SlFFLAGE(si-fla-j'),s. m. Terme de vétérinaire.
Synonyme de cornage.
SIFFLANT, ANTE (si-flan, fian-t'), adj. Qui sif-
fle. Une respiration sifflante. || Terme de gram-
maire. Lettres, ou consonnes, ou articulations sif-
flantes, celles qui laissent échapper un peu d'air
avant l'explosion définitive. V, f, g, s, j, ch sont
des lettres sifflantes. || Substantivement. Une sif-
flante. S est une sifflante. L'ordre des sifflantes.
|| Phrase sifflante, vers sifflant, phrase, vers, où il
y a beaucoup d's.
t SIFFLASSON (si-fla-son), s. m. Sorte de bécas-
seau, dans le parler genevois. Je m'amusais à rap-
peler de temps en temps des sifflassons, J. j. ROUSS.
Hèl. rv, 4 6.
SIFFLÉ, ÉE (si-flé, fiée), part, passé de siffler.
||1° Chanté en sifflant. Des airs siffles par un
merle. || Consonnes sifflées(voy. SIFFLANT). || 2" Il se
dit d'un oiseau instruit à dire un air. Une linott?
sifflée. || Fig. Instruit comme un oiseau qu'on siffle.
Mazarin me renvoya à la reine; je la trouvai sif-
flée et aigrie, RETZ, n, 78. J'ai ignoré absolumen
pendant le quart de ma vie les raisons de tout ce
que j'ai vu, entendu et senti ; et je n'ai été qu'un
perroquet sifflé par d'autres perroquets, VOLT. Dict,
phil. Ignorance. || 3° Qui a été l'objet de coups
de sifflet. Sifflée et resifflée. — Et le méri-
tait-elle [la pièce] ? PIRON, Mélrom. v, 2. Tout ce
qui peut m'arriver, c'est d'être sifflé; et c'est le
plus petit malheur du monde, VOLT. Lett. Marin,
30 oct. 4772. C'est aux premiers gentilshommes de
la chambre à -ionner les rôles ; un pauvre auteur
ne doit jamais se mêler ds rien que. d'être sifflé,
m. Lett. d'Argental, 20 janv. 4762. Les auteurs qui,
dans les discours préliminaires de leurs tragédies
ou comédies tombées dansuh éternel oubli.... vous
prouvent que l'endroit le plus siffle est le meil-
leur... ID. Ilonnêt. litt. Préamb. Non, Laharpe au
serpent n'a jamais ressemblé : Le serpent siffle,
et Laharpe est sifflé, LEBRUN, Épigr. \\ Ce qui esl
effacé n'est pas sifflé (adage dramatique qu'on at-
tribue à Scribe, ou que du moins il répétait sou-
vent, quand il invitait ses collaborateurs à retran-
cher quelque chose). ,
SIFFLEMENT (si-fle-man), s. m. || i° Bruit fait
en sifflant. Il nous étourdit par ses sifflements
continuels. ||2" Certain bruit qu'on fait en respi-
rant avec peine. Dans l'asthme, la respiration est
souvent accompagnée d'un sifflement. || 3°B'.-uitaigu
que quelques animaux font en soufflant. Le siffle-
ment des oies, des merles, des serpents. Leur cri
est une espèce de sifflement aigu, qu'ils ne font
entendre que rarement, BUFF. Ois. t. i, p. 4 83.
|| 4° Par analogie. Bruit aigu du vent ou d'une flè-
che, d'une pierre lancée avec force. Et les vents,
échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs
clameurs [des mânes] d'horribles sifflements, J. B.
ROUSS. Cantate, Circé. Le roi, qui n'avait jamais en-
tendu de sa vie de mousqueterie chargée à balle,
demanda au major général Stuart, qui se trouva au-
près de lui, ce que c'était que ce petit sifflement qu'il
entendait à ses oreilles, VOLT. Charles XII, 2. Le
sifflement des fouets dans l'air au loin gémit, DE-
LILLE, En. vr. Quoique la chaux dégage beaucoup
de chaleur avec l'eau, la potasse, la soude, la ba-
ryte et la strontiane en dégagent probablement
plus, encore.... c'est pourquoi, lorsqu'on verse de
l'eau sur ces oxydes, il en résulte un sifflement
plus fort qu'avec la chaux, THENARD, Traité de
chimie, t. il, p. 4G6, dans POUGENS. 115° Il se dit
des articulations, des prononciations sifflantes. Il
[Pope] a réduit les sifflements aigus de la trom-
pette anglaise aux sons doux de la flûte, VOI.T.
Dict. phil. Pope. j| 6° Improbation manifestée par
des coups de sifflet. Tous ceux qui passeront au
travers d'elle [Jérusalem], lui insulteront, avec des
sifflements et des gestes pleinsde mépris, SACI, Bible,
Sophonie, n, 45. Mais je voudrais qu'on cherchât tout
d'un temps (La question n'est pas moins belle) Qui
du fade Boyer ou du sec la Chapelle Excita plus
de sifflements, BOIL. Épigr. xxx. Mais quand il se
promet des applaudissements, L'air soudain reten-
tit d'horribles sifflements, DELILLE, Paradis perdu,
x.
— HIST. xiie s. Et après la commotion fous [feu],
et el fou n'est mie li sires [le Seigneur], et après
le fou un schieulement d'une tenue ore [souffle],
Job, 487. || xv' s. Les antaynes.... Proe qui fend
lesundes.... Committre [comités] y sunt, qui font
maint sifflement, E. DESCH. Poés. mss. f° 24 5.
||xvi° s. Quand on avoit les armes sur le dos, et
ouy le sifflement des harquebuzades, LANOUE, 588.
....Dont s'ensuivit grand flux de sang, et un chif-
flement par ladite trachée artère, PAKE, vin, 30.
D'un sifflement aigu l'orage tournoyant, DUEELL.
VI, 56, recto.
— ÉTYM. Siffler.
SIFFLER (si-flé), v. n. || 1° Former un son aigu
en serrant les lèvres, ou avec un sifflet, ou avec
une clef forée, etc. Les voleurs sifflent pour s'a-
vertir. On entend les oiseaux siffler. M. d'Orléans
faisait l'empressé et le -passionné en parlant à la
reine; je ne l'ai jamais vu siffler avec plus d'indo-
lence qu'il siffla une demi-heure en entretenant
Guerchy dans la petite .chambre grise, RETZ, n. je
les rassemblerai, comme le pasteur en sifflant ras-
semble son troupeau, SACI, Bible, Zachar. x, 8. C'est,
un petit jeune homme à quatre pieds de terre,
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ni nouvelle- ni sienne, DIDER. Opin. des anc. philos.
[Malebranchisme). ||3° Familièrement, avec l'ar-
ticle un, une. Resté seul au palais avec un sien es-
clave, DESMARETS, Mirame, iv, 4. Un sien ami,
voyant ces somptueux repas, Lui dit.... LA FONT.
Fabl. vu, 44. || Au lieu de un, une, on met parfois
quelque. Que, déguisant son coeur et cachant sa
famille, Il avait fait merveille aux guerres de Cas-
tille, D'où quelque sien voisin, depuis peu de re-
tour, L'avait vu plein de gloire et fort Lien à la
cour, CORN. D. Sanche,v, 8. || 4° S. m. Le sien, son
bien. Ne point mentir, être content du sien, C'est
le plus sûr.... LA FONT. Fabl. v, i. Il [d'Aubigné]
appelle Henri IV le conquérant du sien ; éloge qui
renferme, ce me semble, en deux mots toute la
justice de sa cause, et toute la gloire des autres
conquérants, H™ DE CAYLUS, Souvenirs, p. 8, dans
POUGENS. Qui donne de l'encens ne donne rien du
sien, LA CHAUSSÉE, Gouvernante, I, 3. || Proverbe.
Chacun le sien n'est pas trop. Si vous avez le plai-
sir de quereller, il faut bien que de mon côté j'aie
le plaisir de pleurer ; chacun le sien, ce n'est pas
trop, MOL. Mal. imag. i, 2. Bornez-vous à votre
lot; Chacun le sien n'est pas trop, PANNARD, OEuvr.
t. m, p. 347. || Fig. Mettre du sien dans une affaire,
y contribuer de son argent, de sa peine, de son
imagination. Ce cavalier en était toujours [des col-
lations, divertissements, etc.] ; et c'était un grand
hasard quand il n'y mettait pas quelque chose
du sien, pour surprendre agréablement par quel-
que trait de magnificence et de galanterie, HAMILT.
Gramm. 7. Il [Méry] n'a rien mis du sien dans sa
réputation que son mérite, FONTEN. Méry. Il est en-
touré de mille volumes, et ii en compose un où il ne
met rien du sien, LESAGE, Diable boit. G. La com-
tesse : Mais surtout que personne.... — Suzanne :
Ah ! Figaro ! — La comtesse : Non, non, il voudrait
mettre ici du sien, BEAUMARCH. Mar. de Figaro,
II, 24. || Familièrement-, mettre du sien, ajouter à
un récit des détails imaginaires. 11 a mis du sien
dans cette histoire. Le prince n'a pointassez de toute
sa fortune pour payer une basse complaisance, si
l'on en juge par tout ce que celui qu'il veut ré-
compenser y a mis du sien, LA BRUT. IX. || Ajouter
du sien à un texte, y ajouter des choses qui n'ap-
partiennent pas à ce texte. Quoi qu'il en soit, je le
prends au mot [Burnet rétractant un passage de
son livre], et je le loue de désavouer de bonne foi
ce qu'il dit que son traducteur avait ajouté du sien,
BOSS. Dëf. Var. 4cr dise. 22. |{ 5° Au pluriel, tous
ceux qui sont en relation avec celui dont on parle,
à quelque titre que ce soit (parents, descendants,
héritiers, soldats, domestiques, partisans). Pour
être mieux reçu [d'un jésuite], je feignis d'être
fort des siens, PASC. Prov. i. Mais un reste des
siens, entourés dans leur fuite,.... RAC. Âlex.m, 7.
T'a-t-il de tous les siens reproché le trépas? m.
Andr. m, s. Antoine [père de Henri IV], mandé
dans la chambre de François II, fut averti, à la
porte, par un des siens, du complot formé contre sa
vie, VOLT. But. pari. xxn. || Proverbe. On n'est ja-
mais trahi que par les siens, c'est-à-dire par ceux
à qui on se fie le plus. 11 6° Dans le langage de l'Écri-
ture, les siens, en parlant de Dieu, ceux qui se con-
sacrent, se dévouent à lui. Dieu connaît les siens.
Il ne faut point espérer d'être du nombre des siens,
si l'on n'est résolu d'en faire hautement profession,
BOURDAL. Resp. humain, 2"avent,-p. 374. || 7"Fami-
lièrement, au féminin pluriel. Faire des siennes,
faire des fredaines, des folies, des tours, soit de
jeune homme, soit de fripon. S'il pense ainsi faire
des siennes, X la fin je ferai des miennes, SCARR.
Tt/p/i.i.Vaudeniontavaitquitté le service de France,
et faisait des siennes dans ses terres, ST-SIM. 4 54,
4. Oui, comme un petit fripon, Qui de temps
en temps fait des siennes, IMBERT, Jaloux sans
amour, v. 8. Il Fig. J'ose dire qu'encore qu'au siècle
où nous sommes, la fortune fasse bien des siennes,
elle ne sera pas si folle que de se commettre avec
un mérite comme le vôtre, SCARR. Bplt. dédie.
OEuv. t. i, p. 152, dans POUGENS. Je vous dirai que
l'amour fait ici des siennes, SÉV. à Bussy, 23 déc.
4G82. Le tonnerre a fait des siennes, en attendant
le canon : il est tombé sur le chevalier de la Lu-
zerne, qui était à la tête de sa troupe ; il a brûlé
ses habits et sa culotte, sans lui faire beaucoup de
mal, VOLT. Lett. Mme de Fontaine, 28 mai 4760.
— HIST. xi° s. Que l'emperere nessun [aucun]
des soens n'i perde, Ch. de Roi. LXIII. Estramariz
i est, uns soens compains, ib. LXXIV. ||xn° s. Et je
suC si siens quites ligement, Que tout [elle] me
puet ou engager ou vendre, Coud, v. [Je] Merci
amour, de ce qu'ele me deigne Tenir à sien...
m. ix. Car qui le sien done retraiament [de mau-
vaise grâce], Son gré en pert.... ib. xvi. ||xine s.
Et uns siens chevaliers fu montés à cheval, qui
avait nom Nicoles le Jaulain, VILLEH. LXXII . Un
jour estoit rois Flore à un sien grand manoir,
Berte, LXV. Chascune [dame] cuide k'il soit siens
[unamant]; Si s'en fait molt jolie et cointe, Lai
d'Ignaxirês. Nus [nul], par reson de garde ne par
reson de bail, ne pot faire siens les frais des vile-
nages, BEAUM. XXI, 40. || xiv" s. Se Diex reprent
çou qui est sien, Encontre nous ne mesfait rien;
Tout sommes sien.... J. DE CONDÉ, t. II, p. 450.
Et s'il est ainsi que les siens [ses concitoyens] se
repentent et s'ennuient de son gouvernement, BER-
CHEURE, f" 24, reetn. ||xvc s. Jean Lyon.... setenoit
en sa maison, et vivoit du sien, FROISS. II, H, 52. Et
prirent leurs haches, et se commencèrent de haches
à combattre et à donner grands et horribles horions,
et chacun avoit le sien, ID. n, m, 9. L'on doit faire
servir le sien, Non pas qu'homs ou femme s'asserve
 son avoir.... E. DESCH. Poésies mss. f° 553. Manda
au duc de Bourgogne qu'il vint, et qu'il pouvoit estre
seurque la ville estoit sienne, COMM. m, 40. Font des
exactions indues à la grande charge du peuple et
à leur profit particulier; et, pour abréger, sont
détruits de tout, et qui perd le sien perd le sens,
DUCLOS, Preuv. de Louis XI, p. 2S9, dans LACURKE.
|| xvi° Estre toujours recors de la dignité et ma-
gnificence tant sienne que de ses ancestres, SLEI-
DAN, f° 6. Malheureux est celuy qui, pendant qu'il
est sien, Qu'il sent, qu'il voit, qu'il oyt, qui ne
fait bonne chère, RONS. 707. Cette sienne resolu-
tion arresta sus bout la furie de son maistre,
MONT, i, 2. C'est le cours du monde, c'est nature
qui faict des siennes,- CHARRON, Sagesse, n, 2.
— ETYM. Berry, sen, senne; saintong. son:
o n'est grain tout son, ce n'est pas tout sien. Voy.
MIEN (l'opinion que mien, tien, sien sont des for-
mes diphthonguées de mon, ton, son, ou men, len,
sen, appartient à M. Baudry).
SIESTE (siè-st'), s. f. Temps qu'on donne au
sommeil, pendant la plus chaude partie du jour;
après le dîner, qui est ou était à midi. Lorsque
nous eûmes mangé comme deux affamés, et bu à
proportion, nous nous levâmes de table pour aller
au jardin faire voluptueusement la sieste en quel-
que endroit frais et agréable, LESAGE, Gil Bl. x,
3. Le sot s'assoupit et fait la sieste en bonne com-
pagnie, VAUVEN. Max. CCLIX.
— REM. Du temps de Mme de Sévigné le mot
n'était pas encore naturalisé, et elle disait siesta.
— ÉTYM. Espagn. siesta; du lat. sexla hora, la
sixième heure ou heure de midi, suivant la ma-
nière de compter des Latins.
SIEUR (sieur), s. m. || i" Espèce de titre d'hon-
neur dont l'usage est renfermé dans les plaidoyers,
dans les actes publics et autres écritures de même
sorte. Je plaide pour le sieur un tel, pour les
sieurs tels. On qualifiait d'ordinaire les états gé-
néraux des Provinces-Unies, les sieurs états, quand
c'était le roi de France qui parlait, VOLT. Ann.
Emp. Ferdinand 111, Paix de Vestph. || 2° Titre
donné dans une lettre par un supérieur, en parlant
d'un inférieur. Vous direz au sieur un tel de....
[| 3° Par une sorte de mépris. Un sieur Paul est
venu me faire je ne sais quelle réclamation.
— HIST. xv° s. Je suis sieur de la maison, Les
4 5 joyes de mariage, p. 4 32, dans LACURNE. C'est
folie d'adonner son coeur à homme du monde; car
ils ne font conte des pauvres femmes, quand ils
sont sieurs d'elles, tant sont traîtres, ib. p. 78.-
— ÉTYM. Contraction de seigneur.
SIFFLABLE (si-fla-bl'), adj.Quimérited'êtresifflé,
Qui, dissertant sur les pièces nouvelles, En font en-
cor de plus siffiables qu'elles, VOLT. Pauvre diable.
— ÉTYM. Siffler.
t SIFFLADE (si-fia-d'), s. f. Concert de sifflets.
— HIST. xvi° s. Sifflade, OUDIN, Dict.
f SlFFLAGE(si-fla-j'),s. m. Terme de vétérinaire.
Synonyme de cornage.
SIFFLANT, ANTE (si-flan, fian-t'), adj. Qui sif-
fle. Une respiration sifflante. || Terme de gram-
maire. Lettres, ou consonnes, ou articulations sif-
flantes, celles qui laissent échapper un peu d'air
avant l'explosion définitive. V, f, g, s, j, ch sont
des lettres sifflantes. || Substantivement. Une sif-
flante. S est une sifflante. L'ordre des sifflantes.
|| Phrase sifflante, vers sifflant, phrase, vers, où il
y a beaucoup d's.
t SIFFLASSON (si-fla-son), s. m. Sorte de bécas-
seau, dans le parler genevois. Je m'amusais à rap-
peler de temps en temps des sifflassons, J. j. ROUSS.
Hèl. rv, 4 6.
SIFFLÉ, ÉE (si-flé, fiée), part, passé de siffler.
||1° Chanté en sifflant. Des airs siffles par un
merle. || Consonnes sifflées(voy. SIFFLANT). || 2" Il se
dit d'un oiseau instruit à dire un air. Une linott?
sifflée. || Fig. Instruit comme un oiseau qu'on siffle.
Mazarin me renvoya à la reine; je la trouvai sif-
flée et aigrie, RETZ, n, 78. J'ai ignoré absolumen
pendant le quart de ma vie les raisons de tout ce
que j'ai vu, entendu et senti ; et je n'ai été qu'un
perroquet sifflé par d'autres perroquets, VOLT. Dict,
phil. Ignorance. || 3° Qui a été l'objet de coups
de sifflet. Sifflée et resifflée. — Et le méri-
tait-elle [la pièce] ? PIRON, Mélrom. v, 2. Tout ce
qui peut m'arriver, c'est d'être sifflé; et c'est le
plus petit malheur du monde, VOLT. Lett. Marin,
30 oct. 4772. C'est aux premiers gentilshommes de
la chambre à -ionner les rôles ; un pauvre auteur
ne doit jamais se mêler ds rien que. d'être sifflé,
m. Lett. d'Argental, 20 janv. 4762. Les auteurs qui,
dans les discours préliminaires de leurs tragédies
ou comédies tombées dansuh éternel oubli.... vous
prouvent que l'endroit le plus siffle est le meil-
leur... ID. Ilonnêt. litt. Préamb. Non, Laharpe au
serpent n'a jamais ressemblé : Le serpent siffle,
et Laharpe est sifflé, LEBRUN, Épigr. \\ Ce qui esl
effacé n'est pas sifflé (adage dramatique qu'on at-
tribue à Scribe, ou que du moins il répétait sou-
vent, quand il invitait ses collaborateurs à retran-
cher quelque chose). ,
SIFFLEMENT (si-fle-man), s. m. || i° Bruit fait
en sifflant. Il nous étourdit par ses sifflements
continuels. ||2" Certain bruit qu'on fait en respi-
rant avec peine. Dans l'asthme, la respiration est
souvent accompagnée d'un sifflement. || 3°B'.-uitaigu
que quelques animaux font en soufflant. Le siffle-
ment des oies, des merles, des serpents. Leur cri
est une espèce de sifflement aigu, qu'ils ne font
entendre que rarement, BUFF. Ois. t. i, p. 4 83.
|| 4° Par analogie. Bruit aigu du vent ou d'une flè-
che, d'une pierre lancée avec force. Et les vents,
échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs
clameurs [des mânes] d'horribles sifflements, J. B.
ROUSS. Cantate, Circé. Le roi, qui n'avait jamais en-
tendu de sa vie de mousqueterie chargée à balle,
demanda au major général Stuart, qui se trouva au-
près de lui, ce que c'était que ce petit sifflement qu'il
entendait à ses oreilles, VOLT. Charles XII, 2. Le
sifflement des fouets dans l'air au loin gémit, DE-
LILLE, En. vr. Quoique la chaux dégage beaucoup
de chaleur avec l'eau, la potasse, la soude, la ba-
ryte et la strontiane en dégagent probablement
plus, encore.... c'est pourquoi, lorsqu'on verse de
l'eau sur ces oxydes, il en résulte un sifflement
plus fort qu'avec la chaux, THENARD, Traité de
chimie, t. il, p. 4G6, dans POUGENS. 115° Il se dit
des articulations, des prononciations sifflantes. Il
[Pope] a réduit les sifflements aigus de la trom-
pette anglaise aux sons doux de la flûte, VOI.T.
Dict. phil. Pope. j| 6° Improbation manifestée par
des coups de sifflet. Tous ceux qui passeront au
travers d'elle [Jérusalem], lui insulteront, avec des
sifflements et des gestes pleinsde mépris, SACI, Bible,
Sophonie, n, 45. Mais je voudrais qu'on cherchât tout
d'un temps (La question n'est pas moins belle) Qui
du fade Boyer ou du sec la Chapelle Excita plus
de sifflements, BOIL. Épigr. xxx. Mais quand il se
promet des applaudissements, L'air soudain reten-
tit d'horribles sifflements, DELILLE, Paradis perdu,
x.
— HIST. xiie s. Et après la commotion fous [feu],
et el fou n'est mie li sires [le Seigneur], et après
le fou un schieulement d'une tenue ore [souffle],
Job, 487. || xv' s. Les antaynes.... Proe qui fend
lesundes.... Committre [comités] y sunt, qui font
maint sifflement, E. DESCH. Poés. mss. f° 24 5.
||xvi° s. Quand on avoit les armes sur le dos, et
ouy le sifflement des harquebuzades, LANOUE, 588.
....Dont s'ensuivit grand flux de sang, et un chif-
flement par ladite trachée artère, PAKE, vin, 30.
D'un sifflement aigu l'orage tournoyant, DUEELL.
VI, 56, recto.
— ÉTYM. Siffler.
SIFFLER (si-flé), v. n. || 1° Former un son aigu
en serrant les lèvres, ou avec un sifflet, ou avec
une clef forée, etc. Les voleurs sifflent pour s'a-
vertir. On entend les oiseaux siffler. M. d'Orléans
faisait l'empressé et le -passionné en parlant à la
reine; je ne l'ai jamais vu siffler avec plus d'indo-
lence qu'il siffla une demi-heure en entretenant
Guerchy dans la petite .chambre grise, RETZ, n. je
les rassemblerai, comme le pasteur en sifflant ras-
semble son troupeau, SACI, Bible, Zachar. x, 8. C'est,
un petit jeune homme à quatre pieds de terre,
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