1916
SER
SER
SER
qui a de la peine à donner, à dépenser. Les discours
de son confesseur forcèrent Monsieur de vivre
d'une manière qui pouvait passer pour serrée à son
égard [quant à lui], ST-SIM. 93, 219. On appelle or-
dinairement ces avares qui ne donnent pas, des
gens serrés, des vilains, des ladres, CHAMPAGNE,
Instit. Mém. sc.rnor. et'pol. t. ni, p. 100. || 12°Fig.
Fortune serrée, situation où l'on est à l'étroit quant
à l'argent. Une mère et un fils dans la fortune la
plus serrée, VOLT. Pol. et lég. Déclaration de M. de
Voltaire. |j 13° Mis dans quelque lieu pour être gar-
dé. Ses habits sont confiés à Bertrande, ses joyaux
serrés par la bonne femme, RICCOBONI, OEUV. t. V,
p. 301, dans POUGENS. Il 14° Adv. D'une manière
serrée, près à près. M. d'Humières, quoiqu'il ait
marché aussi serré qu'il a pu, a perdu deux cent
quarante cavaliers, qui sont prisonniers à Mons,
pour s'être écartés, tantôt les uns, tantôt les au-
tres, PELLISSON, Lett. hist. t. n, p. 83. || 15° Fig.
Sans se compromettre, sans se découvrir. On s'é-
tait écouté l'un l'autre paisiblement; on parlait
de part et d'autre assez serré, BOSS. Confér. avec
Claude, 2. || 16° Bien fort. Il gèle serré. Quand
un coup il a desserré, Il en reçoit un bien serré,
SCARR. Yirg. vi. Je dormais bien serré, DANCOURT,
Sancho Pança, 1, l 2. Adieu, le vieux malade de
Ferney vous embrasse bien serré, VOLT. Lett. la
Harpe, 22 janv. 4773. Je ne peux vous écrire de ma
main; j'ai la fièvre bien serré à Châlons, ID. Lett.
d'Àrgental, 42 sept. 4 748. Il [le rat de Madagascar]
mord assez serré, et ne s'apprivoise pas, BUFF.
Quadrup. t. vin, p. 210. Lorsqu'on voulait prendre
ces oiseaux [des goélands], ils cherchaient à mordre
et pinçaient très-serré, ID. Ois. t. xvi, p. 1 Si.
Il Mentir serré, bien serré, mentir effrontément,
jl Jouer serré, ne point se hasarder, ne' jouer qu'à
beau jeu.' Iras-tu à notre société demain? je n'irai
plus, moi ; on y joue trop petit' jeu, et puis ils y
ont admis des artistes ; cela joue serré, PICARD,
Manie de briller, 1, 4 3. || Fig. Jouer serré, agir
avec prudence, avec réserve, de manière à ne pas
se compromettre. Figaro : Voyons-le venir et
jouons serré, BEAUMARCH. Mar. de Fig. m, 5
f 2. SERRÉ, ÉË (sè-rrée, née), adj. Terme de
botanique. Se dit quelquefois des feuilles qui ont.,
leur "bord garni de dentelures à sinus anguleux, à
la différence de dentelé, qui a les dentelures à
sinus arrondis.
— ÉTYM. Lat. serrâtes, en forme de scie, de
serra, scie.
f SERRE-BOSSE (sê-re-bo-s'),s. m. Terme de ma-
rine. Cordage à l'aide duquel on retient, on serre
contre le bord l'ancre qu'on a traversée.
f SERRE-CISEAUX (sê-re-si-zô), s. m. Outil du
coutelier.
f SERRE-COU (sê-re-kou), s. m. Terme de vété-
rinaire. Instrument inventé pour exercer une com-
pression sur la veinejugulaire du cheval, lorsqu'on
a pratiqué la saignée sur cette Veine. || Au plur.
Des serre-cou ou serre-cous.
f SERRE-FED (sê-re-feu), s. m. Outil pour rete-
nir le charbon autour d'un creuset. || Au plur. Des
serre-feu.
SERRE-FILE (sê-re-fi-l'), s. m. || 1° Terme mili-
taire. Officiers et sous-officiers placés derrière une
troupe en bataille, sur une ligne parallèle au front
de cette troupe. Se placer en serre-file. || Dernier
soldat de chaque file. || 2" Terme de marine. Vais-
seau qui ferme la ligne, qui marche le dernier de
tous. Etre le serre-file. || Adj. Vaisseau serre-file.
Il Au plur. Des serre-files.
— ÉTYM. Serrer, et file.
f SERRE-FINE (sê-re-fi-n'), s. f. Terme de chi-
rurgie. Petit instrument qui a pour effet de saisir
les lèvres d'une plaie sans pénétrer dans la peau;
et de les tenir au contact pendant un certain temps ;
ces instruments agissent comme des pinces à pres-
sion continue. 1| Au plur. Des serres-fines.
— ÉTYM. Serre, et fin.
f SERRE-FREIN (sê-re-frin), s. m. Employé
chargé de serrer le frein dans un convoi de che-
min de fer. |1 Au pi. Des serre-freins.
f SERRE-GODTTIÈRE, voy. SERRE, n° 5.
SERREMENT (sê-re-man), s. m. || 1° Action par
laquelle on serre, on presse ; état de ce qui est ser-
ré. Ces serrements de mains dont on vous estropie,
REGNARD, le Joueur, il, 4. 11 ne s'expliqua que par
un serrement de main, MARIVAUX, Marianne, i°
part. Le mercredi suivant, qui était le sixième
jour depuis sa chute, il se réveilla avec un serre-
ment dans les mâchoires, qui ne lui permettait pas
de les écarter l'une de l'autre, SABATIER, Instit. Mém.
sçienc. t. 1, p. 483. Et sentir, à défaut de mots
cherchés en vain, Tout son coeur me parler d'tfn
serrement de main, LAMART. Jocelyn, Prologue.
Il 2° Cloison que l'on construit à l'intérieur d'une
mine, pour empêcher les -eaux de passer d'une
partie de galerie à l'autre. |) 3" Fig. Serrement de
coeur, état où se trouve le coeur quand on est saisi
de tristesse. Les serrements de coeur ne sont
pas bons, quand on est vieux, SÉV. 273. Je vous
écris avec un serrement de coeur qui me tue, m.
4 7 juin 4 671. J'ai toujours un serrement de coeur
que je voudrais bien que vous ne connussiez pas,
MAINTENON, Lett. au duc de Noailles, 4 5 mars 4 712.
— HIST. xvi» s. Quant au moien de moissonner
le ris, je vous renvoie au serrement de voz autres
bleds, 0. DE SERRES, 4 21.
— ÉTYM. Serrer; provenç. sarramen; espagn. cer-
ramiento ; ital. serramento.
SERREMENT (sê-ré-man), adv. D'une manière
serrée, parcimonieuse, avare. Il vit serrement.
— HIST. xir s. Lors se traïstrent ensemble Abner
et si compaignon, et esturent serréement comme en
eschiele [escadron] au sumet de une hoge, Rois,
p. 4 27. Il xiiie s. Serréement fui [je fus] au pertuis,
Ren. S305. Il xvi" s. Pour là fermement attacher le
cep avec une ou deux ligatures d'ozier, non trop
serréement, de peur de l'offenser, 0. DE SERRES, 181.
— ÉTYM. Serrée, et le suffixe ment; provenç.
sarradamen.
f SERRE-NEZ (sê-re-né), s. m. Petit appareil pour
assujettir les chevaux, dit aussi torche-nez. || Au
plur. Des serre-nez.
t SERRE-NOEUD (sê-re-neu), s. m. Terme de
chirurgie. Nom donné à divers moyens employés
par les chirurgiens pour exercer une constriction
sur une ligature passée autour d'une tumeur pédi-
culée, ou de toute autre partie qu'ils se proposent
de détruire lentement et par degrés. || Au plur. Des
serre-noeuds.
— ÉTYM. Serrer, et noeud.
SERRE-PAPIERS (sê-re-pa-pié), s. m. |11° Cabi-
net de derrière où l'on serre des papiers. || 2° Ta-
blette divisée en plusieurs compartiments, où l'on
range des papiers et qui se met ordinairement au
bout d'un bureau. || 3" Petit meuble de marbre, de
plomb, etc. qu'on pose sur des papiers pour les em-
pêcher de se disperser.
— ÉTYM. Serrer, et papier.
f SERRE-PÉDICULE (sê-re-pé-di-ku-1'), s. m.
Terme de chirurgie. Pince en forme de compas
avec branches transversales et obliques courbées,
disposées de manière à opérer la constriction d'un
pédicule dans une espèce de triangle à angles
arrondis. || Au plur. Dès serre-pédicules.
f SERRE-POINT ou SERRE-POINTS (sê-re-
poin), s. ?ii. Outil de bourrelier^
SERRER (sê-ré), v. a. || 1° Étreindre, presser.
Serrer un noeud. Ouf 1 vous me serrez trop, MOL.
Tart. m, 3. Ce qu'on sent, ce qu'on touche, c'est
ce qui échappe continuellement des mains qui le
serrent ; plus on serre les choses glissantes, plus
elles échappent, BOSS. Méd. sur l'Év. la Cène, 90°
jour. Matta lui serra la main [à sa maîtresse], HA-
MILT. Gramm. 4. Cresphonte en expirant me serra
dans ses bras, VOLT, ilérope, 1, i. On ne serre
point ses membres délicats [de l'enfant] avec des
liens qui en suspendraient les mouvements, BAR-
THÉL. Anach. ch. 47. Paul, les yeux enflammés de
colère, criait, serrait les poings, frappait du pied,
ne sachant à qui s'en prendre, BERN. DE ST-P. Paul
et Virg. || Absolument. Et votre don de l'assem-
blée? madame, il est accordé à huit cent mille
francs; voilà qui est fort bien; notre pressoir est
bon, il n'y a.qu'à serrer, SÉV. 331. Ces animaux
mordent quand on s'y expose, sans cependant ser-
rer beaucoup, BUFF. Quadrup. t. ix, p. 23. || Ser-
rer le cou, étrangler. Et qu'un heureux sultan,
dans le sein du loisir, Ait le droit de serrer le cou
de son vizir, VOLT. Ép. 98. || Autrefois, serrer les
pouces à un accusé, le soumettre à une torture où
les pouces étaient violemment serrés pour le for-
cer à faire des aveux. || Fig. Serrer les pouces à
quelqu'un, exercer sur lui une contrainte morale,
lui faire avouer ce qu'il veut taire. || Fig. et fami-
lièrement. Serrer le bouton à quelqu'un, le presser
vivement sur quelque chose. î Valère de près j'ai
serré le bouton, REGNARD, le Joueur, rv, 9. || Fig.
Serrer la bourse-, rendre économe, empêcher de
dépenser de l'argent. M. de Montmartel me mande
que c'est une opération de finance fort difficile [le
commentaire sur Corneille,pour Mlle Corneille]....
voilà ce' que c'est que d'être battu dans les quatre
parties du monde; cela serre les coeurs et les
bourses, VOLT. Lett. d'Argental, 28 août 1764. || Fig.
Serrer les noeuds de l'amitié, rendre l'amitié plus
intime entre deux personnes. Dès nos plus jeunes
ans.... L'amour serra les noeuds par le sang com-
mencés, RAC. Bajas. 1, 4. M. de Beauvilliers tenait
au Dauphin [duc de Bourgogne] par tous 1 les liens
les plus forts qui peuvent former et serrer les
unions les plus étroites, ST-SIM. 328, 17. || Dans le
langage poétique, serrer les noeuds de l'hymen,
épouser. Si le don de ma main peut contenter vos
voeux, Je pourrai me résoudre à serrer de tels
noeuds, MOL. Mis. v, 7. || Fig. Serrer le coeur, cau-
ser une vive douleur. Il me serre toujours le
coeur, quand il me demande si je ne s^s point de
nouvelles, SÉV. 401. Je sens une main qui me serre
le coeur, ID. 25 mai 16S0. Le monde est rempli
do misères qui serrent le coeur, VAÛVEN. la Sim-
plicité. Il Que la fièvre le serre, se dit par impré-
cation d'un homme de qui on a à se plaindre. Que
la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les dia-
bles 1 MOL. l'Avare, n, 0. Que la fièvre quartaine
puisse serrer bien fort le bourreau de tailleur, ID.
Bourg, geni. n, 7. || 2° Joindre près à près, mettre
près à près. Vous nous avez trop serrés. |) Serrer les
dents, presser les deux mâchoires l'une contre
l'autre. || Familièrement, en parlant des animaux,
serrer la queue, mettre la queue entre les jambes,
ce qui est un signe de peur, de désappointement.
Il lui fallut à jeun retourner au logis.... Serrant
la queue et portant bas l'oreille, LA FONT. Fabl.
1, 18. Il Serrer son écriture, rapprocher les lettres
ou les lignes les unes des autres. Votre écriture
est trop lâchej, serrez-la davantage. || 3" Terme .
d'art militaire. Serrer les rangs, les rapprocher.
Serrez vos rangs: marche. || Fig. Mon Dieu! que
vous médites bien sur la mort de M. de la Roche-
foucauld et de tous les autres : on serre les files,
il n'y paraît plus, SÉV. à Mme de Grignan, 5 juin
1080. On avait serré les rangs, et la génération'
des enfants croissait pour remplacer celle des pères,
STAEL, Corinne, 1, 7. |l Absolument. Serrez, serrez
les rangs. Celui qui a dit qu'à la cour comme à l'ar-
mée, quand on voit tomber à droite et à gauche, on
crie : serre, et on avance, n'a eu que trop raison,
VOLT. Lett. Mme Denis, 3 mars 1752. || Serrez, se
dit aussi à des troupes qui marchent et qu'on veut
faire avancer plus diligemment || Serrer sur, mar-
cher à la suite d'une troupe en s'en tenant fort
près. Ce n'est que vers trois heures qu'i.' [le 4"
corps] a commencé à marcher ; il a constamment
serré sur le 3° corps, LE GÉNÉRAL GÉRARD, Quelques
documents. [| Serrer sur, se dit aussi avec le même
sens en terme de marine. Chaque vaisseau doit
serrer sur son matelot d'avant, pour, empêcher
l'ennemi de couper la ligne. || 4° Terme du jeu de
trictrac. Serrer son jeu, ne pas l'étendre, couvrir
autant qu'on le peut toutes ses dames. || Serrer
trop son jeu, s'ôter à soi-même ses meilleures
chances, pour ne laisser aucune dame à battre.
Il 5° Terme d'escrime. Serrer la mesure, serrer,
la botte, presser vivement son adversaire. || Fig.
Serrer la mesure, serrer la botte, presser son
adversaire dans la dispute. || 6° Terme d'équita-
tiùn. Serrer l'éperon à un cheval, lui donner de
l'éperon. || Serrer la volte, s'approcher du centre
de la volte. Il Serrer la demi-volte, faire revenir
le cheval avec justesse sur .le. terrain où il com-
mence la demi-volte. Il Serrer la botte, serrer
les jambes pour presser un cheval ' d'avancer.
J| 7° Rendre étroit. Les deux mers, venant à serrer
la terre des deux côtés, font une langue, VAUGEL.
Q. C. m, l. 118° Serrer une place, la gêner, en cou-
per les communications. La dernière sortie n'a pas
été faite du côté où e'st la redoute, mais d'un autre
côté qui serrait la ville de plus près, PELLISSON,
Lett. hist. t. n, p. 4 62. Tes ennemis [de toi, Jéru-
salem] t'environneront de tranchées, et t'enferme-
ront, et te serreront de toutes parts, BOSS. Hist. 11,8.
Mahomet II commença par serrer la ville [Constan-
tinople] du côté de l'Europe et du côté de l'Asie,
VOLT. Moeurs, 91. Il [Dion] serrait la citadelle de
si près, que la garnison, faute de vivres, n'obser-
vait plus aucune discipline, BARTHÉL. Anach. ch.
LX. Chargé de m'emparer d'une hauteur voisine,
Qui voit le camp romain, le serre et le domine,
SAURIN, Spartac. iv, l. || Serrer de près une ville,
en presser le siège. || 9° Pousser, presser. Notrj
armée est retqurnée au camp de Bischen, qui était
celui où M. de Turenne était si bien fortifié, et
dont il était sorti pour serrer les ennemis contre
la montagne et les combattre, PELLISSON, Lett. hist.
t. n, p. 389. Le marquis de la Fare, .capitaine
des gardes du régent, se présente entre la porte
et le maréchal [Villeroy], l'arrête, lui demande
SER
SER
SER
qui a de la peine à donner, à dépenser. Les discours
de son confesseur forcèrent Monsieur de vivre
d'une manière qui pouvait passer pour serrée à son
égard [quant à lui], ST-SIM. 93, 219. On appelle or-
dinairement ces avares qui ne donnent pas, des
gens serrés, des vilains, des ladres, CHAMPAGNE,
Instit. Mém. sc.rnor. et'pol. t. ni, p. 100. || 12°Fig.
Fortune serrée, situation où l'on est à l'étroit quant
à l'argent. Une mère et un fils dans la fortune la
plus serrée, VOLT. Pol. et lég. Déclaration de M. de
Voltaire. |j 13° Mis dans quelque lieu pour être gar-
dé. Ses habits sont confiés à Bertrande, ses joyaux
serrés par la bonne femme, RICCOBONI, OEUV. t. V,
p. 301, dans POUGENS. Il 14° Adv. D'une manière
serrée, près à près. M. d'Humières, quoiqu'il ait
marché aussi serré qu'il a pu, a perdu deux cent
quarante cavaliers, qui sont prisonniers à Mons,
pour s'être écartés, tantôt les uns, tantôt les au-
tres, PELLISSON, Lett. hist. t. n, p. 83. || 15° Fig.
Sans se compromettre, sans se découvrir. On s'é-
tait écouté l'un l'autre paisiblement; on parlait
de part et d'autre assez serré, BOSS. Confér. avec
Claude, 2. || 16° Bien fort. Il gèle serré. Quand
un coup il a desserré, Il en reçoit un bien serré,
SCARR. Yirg. vi. Je dormais bien serré, DANCOURT,
Sancho Pança, 1, l 2. Adieu, le vieux malade de
Ferney vous embrasse bien serré, VOLT. Lett. la
Harpe, 22 janv. 4773. Je ne peux vous écrire de ma
main; j'ai la fièvre bien serré à Châlons, ID. Lett.
d'Àrgental, 42 sept. 4 748. Il [le rat de Madagascar]
mord assez serré, et ne s'apprivoise pas, BUFF.
Quadrup. t. vin, p. 210. Lorsqu'on voulait prendre
ces oiseaux [des goélands], ils cherchaient à mordre
et pinçaient très-serré, ID. Ois. t. xvi, p. 1 Si.
Il Mentir serré, bien serré, mentir effrontément,
jl Jouer serré, ne point se hasarder, ne' jouer qu'à
beau jeu.' Iras-tu à notre société demain? je n'irai
plus, moi ; on y joue trop petit' jeu, et puis ils y
ont admis des artistes ; cela joue serré, PICARD,
Manie de briller, 1, 4 3. || Fig. Jouer serré, agir
avec prudence, avec réserve, de manière à ne pas
se compromettre. Figaro : Voyons-le venir et
jouons serré, BEAUMARCH. Mar. de Fig. m, 5
f 2. SERRÉ, ÉË (sè-rrée, née), adj. Terme de
botanique. Se dit quelquefois des feuilles qui ont.,
leur "bord garni de dentelures à sinus anguleux, à
la différence de dentelé, qui a les dentelures à
sinus arrondis.
— ÉTYM. Lat. serrâtes, en forme de scie, de
serra, scie.
f SERRE-BOSSE (sê-re-bo-s'),s. m. Terme de ma-
rine. Cordage à l'aide duquel on retient, on serre
contre le bord l'ancre qu'on a traversée.
f SERRE-CISEAUX (sê-re-si-zô), s. m. Outil du
coutelier.
f SERRE-COU (sê-re-kou), s. m. Terme de vété-
rinaire. Instrument inventé pour exercer une com-
pression sur la veinejugulaire du cheval, lorsqu'on
a pratiqué la saignée sur cette Veine. || Au plur.
Des serre-cou ou serre-cous.
f SERRE-FED (sê-re-feu), s. m. Outil pour rete-
nir le charbon autour d'un creuset. || Au plur. Des
serre-feu.
SERRE-FILE (sê-re-fi-l'), s. m. || 1° Terme mili-
taire. Officiers et sous-officiers placés derrière une
troupe en bataille, sur une ligne parallèle au front
de cette troupe. Se placer en serre-file. || Dernier
soldat de chaque file. || 2" Terme de marine. Vais-
seau qui ferme la ligne, qui marche le dernier de
tous. Etre le serre-file. || Adj. Vaisseau serre-file.
Il Au plur. Des serre-files.
— ÉTYM. Serrer, et file.
f SERRE-FINE (sê-re-fi-n'), s. f. Terme de chi-
rurgie. Petit instrument qui a pour effet de saisir
les lèvres d'une plaie sans pénétrer dans la peau;
et de les tenir au contact pendant un certain temps ;
ces instruments agissent comme des pinces à pres-
sion continue. 1| Au plur. Des serres-fines.
— ÉTYM. Serre, et fin.
f SERRE-FREIN (sê-re-frin), s. m. Employé
chargé de serrer le frein dans un convoi de che-
min de fer. |1 Au pi. Des serre-freins.
f SERRE-GODTTIÈRE, voy. SERRE, n° 5.
SERREMENT (sê-re-man), s. m. || 1° Action par
laquelle on serre, on presse ; état de ce qui est ser-
ré. Ces serrements de mains dont on vous estropie,
REGNARD, le Joueur, il, 4. 11 ne s'expliqua que par
un serrement de main, MARIVAUX, Marianne, i°
part. Le mercredi suivant, qui était le sixième
jour depuis sa chute, il se réveilla avec un serre-
ment dans les mâchoires, qui ne lui permettait pas
de les écarter l'une de l'autre, SABATIER, Instit. Mém.
sçienc. t. 1, p. 483. Et sentir, à défaut de mots
cherchés en vain, Tout son coeur me parler d'tfn
serrement de main, LAMART. Jocelyn, Prologue.
Il 2° Cloison que l'on construit à l'intérieur d'une
mine, pour empêcher les -eaux de passer d'une
partie de galerie à l'autre. |) 3" Fig. Serrement de
coeur, état où se trouve le coeur quand on est saisi
de tristesse. Les serrements de coeur ne sont
pas bons, quand on est vieux, SÉV. 273. Je vous
écris avec un serrement de coeur qui me tue, m.
4 7 juin 4 671. J'ai toujours un serrement de coeur
que je voudrais bien que vous ne connussiez pas,
MAINTENON, Lett. au duc de Noailles, 4 5 mars 4 712.
— HIST. xvi» s. Quant au moien de moissonner
le ris, je vous renvoie au serrement de voz autres
bleds, 0. DE SERRES, 4 21.
— ÉTYM. Serrer; provenç. sarramen; espagn. cer-
ramiento ; ital. serramento.
SERREMENT (sê-ré-man), adv. D'une manière
serrée, parcimonieuse, avare. Il vit serrement.
— HIST. xir s. Lors se traïstrent ensemble Abner
et si compaignon, et esturent serréement comme en
eschiele [escadron] au sumet de une hoge, Rois,
p. 4 27. Il xiiie s. Serréement fui [je fus] au pertuis,
Ren. S305. Il xvi" s. Pour là fermement attacher le
cep avec une ou deux ligatures d'ozier, non trop
serréement, de peur de l'offenser, 0. DE SERRES, 181.
— ÉTYM. Serrée, et le suffixe ment; provenç.
sarradamen.
f SERRE-NEZ (sê-re-né), s. m. Petit appareil pour
assujettir les chevaux, dit aussi torche-nez. || Au
plur. Des serre-nez.
t SERRE-NOEUD (sê-re-neu), s. m. Terme de
chirurgie. Nom donné à divers moyens employés
par les chirurgiens pour exercer une constriction
sur une ligature passée autour d'une tumeur pédi-
culée, ou de toute autre partie qu'ils se proposent
de détruire lentement et par degrés. || Au plur. Des
serre-noeuds.
— ÉTYM. Serrer, et noeud.
SERRE-PAPIERS (sê-re-pa-pié), s. m. |11° Cabi-
net de derrière où l'on serre des papiers. || 2° Ta-
blette divisée en plusieurs compartiments, où l'on
range des papiers et qui se met ordinairement au
bout d'un bureau. || 3" Petit meuble de marbre, de
plomb, etc. qu'on pose sur des papiers pour les em-
pêcher de se disperser.
— ÉTYM. Serrer, et papier.
f SERRE-PÉDICULE (sê-re-pé-di-ku-1'), s. m.
Terme de chirurgie. Pince en forme de compas
avec branches transversales et obliques courbées,
disposées de manière à opérer la constriction d'un
pédicule dans une espèce de triangle à angles
arrondis. || Au plur. Dès serre-pédicules.
f SERRE-POINT ou SERRE-POINTS (sê-re-
poin), s. ?ii. Outil de bourrelier^
SERRER (sê-ré), v. a. || 1° Étreindre, presser.
Serrer un noeud. Ouf 1 vous me serrez trop, MOL.
Tart. m, 3. Ce qu'on sent, ce qu'on touche, c'est
ce qui échappe continuellement des mains qui le
serrent ; plus on serre les choses glissantes, plus
elles échappent, BOSS. Méd. sur l'Év. la Cène, 90°
jour. Matta lui serra la main [à sa maîtresse], HA-
MILT. Gramm. 4. Cresphonte en expirant me serra
dans ses bras, VOLT, ilérope, 1, i. On ne serre
point ses membres délicats [de l'enfant] avec des
liens qui en suspendraient les mouvements, BAR-
THÉL. Anach. ch. 47. Paul, les yeux enflammés de
colère, criait, serrait les poings, frappait du pied,
ne sachant à qui s'en prendre, BERN. DE ST-P. Paul
et Virg. || Absolument. Et votre don de l'assem-
blée? madame, il est accordé à huit cent mille
francs; voilà qui est fort bien; notre pressoir est
bon, il n'y a.qu'à serrer, SÉV. 331. Ces animaux
mordent quand on s'y expose, sans cependant ser-
rer beaucoup, BUFF. Quadrup. t. ix, p. 23. || Ser-
rer le cou, étrangler. Et qu'un heureux sultan,
dans le sein du loisir, Ait le droit de serrer le cou
de son vizir, VOLT. Ép. 98. || Autrefois, serrer les
pouces à un accusé, le soumettre à une torture où
les pouces étaient violemment serrés pour le for-
cer à faire des aveux. || Fig. Serrer les pouces à
quelqu'un, exercer sur lui une contrainte morale,
lui faire avouer ce qu'il veut taire. || Fig. et fami-
lièrement. Serrer le bouton à quelqu'un, le presser
vivement sur quelque chose. î Valère de près j'ai
serré le bouton, REGNARD, le Joueur, rv, 9. || Fig.
Serrer la bourse-, rendre économe, empêcher de
dépenser de l'argent. M. de Montmartel me mande
que c'est une opération de finance fort difficile [le
commentaire sur Corneille,pour Mlle Corneille]....
voilà ce' que c'est que d'être battu dans les quatre
parties du monde; cela serre les coeurs et les
bourses, VOLT. Lett. d'Argental, 28 août 1764. || Fig.
Serrer les noeuds de l'amitié, rendre l'amitié plus
intime entre deux personnes. Dès nos plus jeunes
ans.... L'amour serra les noeuds par le sang com-
mencés, RAC. Bajas. 1, 4. M. de Beauvilliers tenait
au Dauphin [duc de Bourgogne] par tous 1 les liens
les plus forts qui peuvent former et serrer les
unions les plus étroites, ST-SIM. 328, 17. || Dans le
langage poétique, serrer les noeuds de l'hymen,
épouser. Si le don de ma main peut contenter vos
voeux, Je pourrai me résoudre à serrer de tels
noeuds, MOL. Mis. v, 7. || Fig. Serrer le coeur, cau-
ser une vive douleur. Il me serre toujours le
coeur, quand il me demande si je ne s^s point de
nouvelles, SÉV. 401. Je sens une main qui me serre
le coeur, ID. 25 mai 16S0. Le monde est rempli
do misères qui serrent le coeur, VAÛVEN. la Sim-
plicité. Il Que la fièvre le serre, se dit par impré-
cation d'un homme de qui on a à se plaindre. Que
la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les dia-
bles 1 MOL. l'Avare, n, 0. Que la fièvre quartaine
puisse serrer bien fort le bourreau de tailleur, ID.
Bourg, geni. n, 7. || 2° Joindre près à près, mettre
près à près. Vous nous avez trop serrés. |) Serrer les
dents, presser les deux mâchoires l'une contre
l'autre. || Familièrement, en parlant des animaux,
serrer la queue, mettre la queue entre les jambes,
ce qui est un signe de peur, de désappointement.
Il lui fallut à jeun retourner au logis.... Serrant
la queue et portant bas l'oreille, LA FONT. Fabl.
1, 18. Il Serrer son écriture, rapprocher les lettres
ou les lignes les unes des autres. Votre écriture
est trop lâchej, serrez-la davantage. || 3" Terme .
d'art militaire. Serrer les rangs, les rapprocher.
Serrez vos rangs: marche. || Fig. Mon Dieu! que
vous médites bien sur la mort de M. de la Roche-
foucauld et de tous les autres : on serre les files,
il n'y paraît plus, SÉV. à Mme de Grignan, 5 juin
1080. On avait serré les rangs, et la génération'
des enfants croissait pour remplacer celle des pères,
STAEL, Corinne, 1, 7. |l Absolument. Serrez, serrez
les rangs. Celui qui a dit qu'à la cour comme à l'ar-
mée, quand on voit tomber à droite et à gauche, on
crie : serre, et on avance, n'a eu que trop raison,
VOLT. Lett. Mme Denis, 3 mars 1752. || Serrez, se
dit aussi à des troupes qui marchent et qu'on veut
faire avancer plus diligemment || Serrer sur, mar-
cher à la suite d'une troupe en s'en tenant fort
près. Ce n'est que vers trois heures qu'i.' [le 4"
corps] a commencé à marcher ; il a constamment
serré sur le 3° corps, LE GÉNÉRAL GÉRARD, Quelques
documents. [| Serrer sur, se dit aussi avec le même
sens en terme de marine. Chaque vaisseau doit
serrer sur son matelot d'avant, pour, empêcher
l'ennemi de couper la ligne. || 4° Terme du jeu de
trictrac. Serrer son jeu, ne pas l'étendre, couvrir
autant qu'on le peut toutes ses dames. || Serrer
trop son jeu, s'ôter à soi-même ses meilleures
chances, pour ne laisser aucune dame à battre.
Il 5° Terme d'escrime. Serrer la mesure, serrer,
la botte, presser vivement son adversaire. || Fig.
Serrer la mesure, serrer la botte, presser son
adversaire dans la dispute. || 6° Terme d'équita-
tiùn. Serrer l'éperon à un cheval, lui donner de
l'éperon. || Serrer la volte, s'approcher du centre
de la volte. Il Serrer la demi-volte, faire revenir
le cheval avec justesse sur .le. terrain où il com-
mence la demi-volte. Il Serrer la botte, serrer
les jambes pour presser un cheval ' d'avancer.
J| 7° Rendre étroit. Les deux mers, venant à serrer
la terre des deux côtés, font une langue, VAUGEL.
Q. C. m, l. 118° Serrer une place, la gêner, en cou-
per les communications. La dernière sortie n'a pas
été faite du côté où e'st la redoute, mais d'un autre
côté qui serrait la ville de plus près, PELLISSON,
Lett. hist. t. n, p. 4 62. Tes ennemis [de toi, Jéru-
salem] t'environneront de tranchées, et t'enferme-
ront, et te serreront de toutes parts, BOSS. Hist. 11,8.
Mahomet II commença par serrer la ville [Constan-
tinople] du côté de l'Europe et du côté de l'Asie,
VOLT. Moeurs, 91. Il [Dion] serrait la citadelle de
si près, que la garnison, faute de vivres, n'obser-
vait plus aucune discipline, BARTHÉL. Anach. ch.
LX. Chargé de m'emparer d'une hauteur voisine,
Qui voit le camp romain, le serre et le domine,
SAURIN, Spartac. iv, l. || Serrer de près une ville,
en presser le siège. || 9° Pousser, presser. Notrj
armée est retqurnée au camp de Bischen, qui était
celui où M. de Turenne était si bien fortifié, et
dont il était sorti pour serrer les ennemis contre
la montagne et les combattre, PELLISSON, Lett. hist.
t. n, p. 389. Le marquis de la Fare, .capitaine
des gardes du régent, se présente entre la porte
et le maréchal [Villeroy], l'arrête, lui demande
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