1908
SER
sise. [| Le docteur séraphique, saint Bonaventure.
|| 3° Somme séraphique, voy. SAGAPÉNUM.
— ÉTYM. Voy. SÉRAPHIN.
t SÉRAPION (sé-ra-pi-on) ou SÉRAPÉON (sé-ra-
pé-on) ou SÉRA.PÉUM (së-ra-pé-orn), s. m. Temple
de Sérapis.
— ÉTYM. SepanEiov, temple de Sérapis.
j- SÉRAPIS (sé-ra-pis'), s. m. Grand dieu de
l'Egypte* qui était représenté avec un panier plein
d'épis de blé sur la tête.
SÉRASQUIER (sé-ra-skié), s. m. Titre donné en
Turquie aux pachas qui commandent les troupes
d'une province, et surtout au chef suprême des
forces militaires de l'empire.
— ÉTYM. Turc, serasker, chef d'armée, du per-
san sar, chef, et de l'arabe askar, armée.
f SERBOCAL (ser-bo-kal), s. m. Petit cylindre
de verre à l'usage du fîleur d'or.
SERDEAC (sèr-dô), s. m. || 1° Officier de la mai-
son du roi qui recevait des mains des gentilshom-
mes servants les plats que l'on desservait de la table
royale. ]| 2° Lieu où l'on portait cette desserte, et
où mangeaient les.gentilshommes servants. Le roi,
sortant de table, aperçut un valet du sèrdeau qui,
en desservant le fruit, mit un biscuit dans sa
poche, ST-SIM. 30, 97. || 3° Endroit où se faisait la
revente de la desserte des tables royales. Un poulet
acheté au serdeau.
— REM. Ménage dit qu'à la cour on écrit cerdeau ;
orthographe suivie par quelques auteurs. Vùlcain,
tout-frais banni du céleste cerdeau, LAMOTTE,
Fabl. iv, 7.- ■■
— HIST. xv° s. Huissiers d'armes, cirurgiens,
Chappellains, clercs de chapelle, Et sert de l'eau,
tout m'appelle, E. DESCH. Poésies mss. f° 37S.
|| XVIe s. Tous menus officiers du roy, jusques aux
valets de pied, portiers, huissiers de salle, valets
de fouriere, serdeleau, y estaient à souhaict abre-
vez, CARLOIX, ni, 26. On observe à la cour cette
coutume ancienne en tels jours de festes solen-
nelles et de cérémonie, que le grand pannetier est
appelé par un officier de cour, le plus souvent le
serdeaue, à haute voix, le roy allant à la messe,
par ces mots : Messire Charles de Cossé, grand pan-
netier de France, venez couvrir pour le roi, MI-
RAULMONT, Des cours souveraines, p. 401.
— ÉTYM. La forme ancienne est sert de l'eau; il
est donc impossible de n'y pas voir un officier ou
un domestique, qui, primitivement, servait l'eau.
E. Deschamps a dit de même sert de brouet: A nos
amez happelopin, Sert de brouet et galopin,
Poésies mss. f° 41 6. Cela écarte l'étymplogie pro-
posée par Scheler : servitellum, diminutif de servi-
tium, service.
1. SEREIN, EINE (se-rin, rè-n'), adj. ||i° Qui
est sans nuage, sans brouillard et sans vent, en
parlant de la constitution de l'air. Le ciel était se-
rein. Temps, air serein. Quand, dans la nuit se-
reine, une blanche nuée Danse autour du croissant
des cieux, v. HUGO, Orient. 33. || Par extension.
Montrez-lui cette mer sereine, bleue, unie, Belle
des bords charmants qu'elle pare à son tour, p. LE-
BRUN, Voy. de Grèce, n, 2. || 2° Fig. Qui annonce
'une grande tranquillité d'esprit. Voulez-vous que
je montre un visage serein? MAIR. Sophon. v, 2.
Ses yeux furent-ils jamais moins sereins ? perdit-
elle quelque chose de sa tranquillité ordinaire?
FLÉCH. If me de Montausier. Et sous un front se-
rein déguisant mes. alarmes, RAC. Phèd. iv, 6. Je
n'ai rien vu de si serein de si posé, et en même
temps de si grave que cette physionomie-là,
MARIV. Marianne, 6e part. || 3° Fig. Exempt de
trouble, d'agitation. Je souhaite que cette aurore
soit suivie d'un aussi beau jour qu'elle le mérite,
et que tous ceux de sa vie soient exempts de
nuages et aussi clairs et sereins que son visage
et son esprit, VOIT. Lett. 24. Du chagrin le plus
noir elle écarte les ombres, Et fait des jours se-
reins de mes jours les plus sombres, RAC. Eslh.
il, 7. Dans le cours d'une longue vie, je ne puis
pas me dire avoir eu un jour serein et un moment
tranquille, MONTESQ. Lett. pers. 9. Je vous souhaite
un soir serein sur la fin de ce jour orageux qu'on
appelle la vie, VOLT. Lett. à Mme de Lutzelbourg,
2 sept. 1753. Que peu de temps suffit pour chan-
ger toutes choses ! Nature au front serein, comme
vous oubliez ! v. HUGO, Rayons et ombres, 34. || Il se
dit, en un sens analogue, des personnes. La paix
l'offre à mes yeux plus calme et plus serein; BOIL.
Éptt. i. C'était [le comte d'Oxford] une âme se-
reine, inaccessible à l'envie, à l'amour des riches-
ses et à la craintt du supplice, VOLT. Louis XIV,
24. M. Gordon était un vieillard frais et serein, qui
SÉR
savait deux grandes choses, supporter l'adversité,
et consoler les malheureux, ID. Ingénu, io. Fon-
tenelle, qui allait quelquefois le voir [le cardinal
de Fleury] ou plutôt l'observer, et qu'il recevait
avec plaisir, parce que le philosophe n'avait jamais
de demande à lui faire,estait surpris de trouver
toujours ce ministre tranquille et serein, au mi-
lieu du tumulte des affaires et des intrigues de la
cour, D'ALEMB. OEuv. t. x, p. 97. || 4° Terme de mé-
decine. Goutte sereine, privation de la vue causée
par la paralysie de la rétine; ainsi dite parce
qu'une opinion populaire attribuait la paralysie
à une goutte d'humeur qui tombait sur l'oeil, mais
sereine, limpide, parce qu'en cette affection la
transparence de l'oeil n'est pas troublée. On me
mande que Mme de Pompadour est attaquée d'une
goutte sereine qui lui a déjà fait perdre un oeil,
et qui menace l'autre ; l'Amour était aveugle, mais
il ne faut pas que Vénus le soit, VOLT. Lett. d'Ar-
gence, 26 févr. 1762.
— HIST. XIIIe s. Li jours estoit biaus et seris,
H. DE VALENC. vi. Ce fu en mai au tens novel, Que
il fesoit seri et bel, Ren. 2662. Et el vergier au
tans seri Des oisiaus i a si doue cri, FI. et Bl. 1997.
Ei oisel qui se sont teù Tant come il ont le froit
eu. Sont en mai por le tens serin Si lié [joyeux]
que.... la Rose, 73. || xvie s. Comme la lune aux
estoilles esclaire Par le serein de quelque nuict
bien claire.... nu BELLAY, ni, 3, verso. Ma raison a
bien son cours plus délivre en la prospérité.... je
veois bien plus' clair en temps serein, MONT, m,
272.
— ÉTYM. Provenç. seren, sere; cat. seré ; es-
pagn. et ital. sereno; du lat. serenus, comparé par
Curtiùs à oeîpivoç, "d'été, Esîpioç, Sirius; sanscr.
swar, ciel, sùrya, soleil.
2. SEREIN (se-rin), s. m. Humidité fine, péné-
trante, généralement peu abondante, qui tombe
après le coucher du soleil, ordinairement pendant
la saison chaude et sans qu'il y ait de nuages au
ciel. Et celui-ci [oreiller] pour vous garder du se-
rein, MOL. Mal. imag. i, 7. Je fus avant-hier toute
seule à Livry me promener délicieusement avec la
lune; il n'y avait aucun serein, SÉV. 213. Je reviens
quand il fait du serein, de peur de vous déplaire,
m. 432. Une sotte timidité me fait rompre avec
l'aimable serein, le plus ancien de mes amis, que
j'accuse peut-être injustement de tous les maux
que j'ai eus, m. 9 oct. 1676. Il vaut mieux rappor-
ter ici vos belles dents que de les perdre en Pro-
vence par le serein, m. à Mme de Grignan, 15 avr.
1671. Hélas ! du serein, bon Dieu ! où le pourrions-
nous prendre ? il faudrait qu'il y eût de l'air, m.
27. sept. 1687. Mlle du Rocher, qui était là, ob-
serva que le serein tombait et pourrait incommo-
der Léocadie, GENLIS, Mères riv. t. n, p. 123, dans
POUGENS. Je prendrais l'air un moment sous ces
arbres. — C'est le serein que tu prendras, BEAU-
MARCH. Mar. de Fig. v, 5.
— HIST. xm° s. Del martiu tresk' al serain,
Poème d'Baveloc, v. 768. || xw s. Perchiez l'espre-
vier et reposez et laissiez passer le chault, et après
volez au serain, Ménagier, in, 2. || xve s. Abusé
m'a et faict entendre.... Du matin qu'estoit le se-
rain, VILLON, Gd Test. Double bail. ||xvi° s. Ostez-
vous du serein, craignez-vous point le rheume ?
DESPORTES, Diverses amours, xiv, contre une nuit
trop claire. J'avais toujours appris que le serein ne
s'espandoit qu'à la naissance de la nuit, MONT, in,
13. Se mettre à couvert du serein, ID. n, 342.
— ÉTYM. Berry, serein, promenades et repas
nocturnes que l'on fait faire aux brebis à partir de
la mi-juillet jusqu'à la fin d'août : mener les oueil-
les au serein; provenç. seren; catal. seré; espagn.
portug. et ital. sereno. Ménage le dérive de sere-
nus, parce que le serein tombe particulièrement
les jours sereins. Mais déjà La Monnoye a contesté
cette étymologie, et remarqué qu'il s'agissait non
du temps serein, mais du temps du soir. Cette, con-
jecture prend une grande force par l'historique,
où, dans les textes anciens, serain n'a que le sens
de soir. Il faut donc admettre une dérivation de
sérum, le soir, ou plutôt une confusion de la très-
ancienne langue qui rattacha serenus, serein, à sé-
rum, soir.
f SEREINER (se-rè-né), v. a. Rendre serein.
— HIST. xvie s. La philosophie faict estât de se-
reiner les tempestes de l'âme, MONT, I, 176.
— ÉTYM. Serein i.
SÉRÉNADE (sé-ré-na-d'), s. f. Concert de voix
ou d'instruments qui se donne le soir ou la nuit
sous les fenêtres de quelqu'un. Je vous cherche en
tous lieux aux bals, aux promenades; Vous n'avez I
SËR
que de moi reçu des sérénades, CORN, le ilent. 1,3.
Vous savez qui était celui qui donnait cette séré-
nade, MOL. le Sicilien, 7. Grenade efface en tout
ses rivales; Grenade Chante plus mollement la
molle sérénade, v. HUGO, Orientales, Grenade. || Par
plaisanterie et antiphrase, charivari. Perceval n'ese,
dit-on, revenir ici de peur de la sérénade; quelle
faiblesse ! je me moquerais de la sérénade et de
mes commettants, p. L. COUR. Lett. particul.
— ÉTYM. Espagn. serenada, qui doit provenir
de sereno, pris au sens de soir. Le provençal a dit
serena au sens de sérénade.
fSÉRÉNADER (sé-ré-na-dé), «. n. Donner des
sérénades.
t SÉRÉNAGE (sé-ré-na-j'), s. m. Action d'exposer
au grand air les objets que l'on soupçonne impré-
gnés de miasmes dangereux.
— ÉTYM. Serein 1.
SÉRÉNISSIME (sé-ré-ni-ssi-nf), adj. Très-serein.
|| Titre que l'on donne à quelques princes. Votre
Altesse Sérénissime. Il m'a fait l'honneur de me
promettre son portrait et ceux de sa sérénissime
famille, BOSS. Lett. quiét. 479. || Il s'est dit de cer-
tains États. La sérénissime république de Venise.
L'ambassadeur [de Venise] était en robe de chambre
et en perruque [dans un incendie], et conserva
fort bien la gravité de lasérénissime, SÉV. 20. Ils
[les ambassadeurs de Pologne] voulurent d'abord
faire régler un cérémonial que le roi ne connais-
sait pas ; ils demandèrent qu'on traitât la répu-
blique de sérénissime ....on leur répondit que la
république serait'appelée illustre, et non sérénis-
sime, VOLT. Charles Xll, 2.
— ÉTYM. Lat. serenissimus, superlatif de serenus,
voy. SEREIN 1.
SÉRÉNITÉ (sé-ré-ni-té), s. f. || i° État du temps,
de l'air qui est serein. Les coeurs sont saisis d'une
joie soudaine par la grâce inespérée d'un beau
jour d'hiver, qui, après un temps pluvieux, vient
réjouir la face du monde; mais on ne laisse pas de
lui préférer la constante sérénité d'une saison
plus bénigne, BOSS. Mar.-Thér. Semblable à ces
hautes montagnes dont la cime au-dessus des nues
trouve la sérénité dans sa hauteur, et ne perd au-
cun rayon de la_lumière qui l'environne, ID. Louis
de Bourbon. L'air était pur, l'horizon sans nuages ;
la sérénité régnait au ciel comme dans nos coeurs,
j. J. ROUSS. Conf. vi. Le spectacle du ciel dut fixer
dans tous les temps l'attention des hommes, sur-
tout dans ces heureux climats où la sérénité de
l'air invitait à l'observation des astres, LAPLACE,
Exp. v, 1.1| 2° Fig. L'état d'un esprit tranquille,
d'une âme sans agitation. La joie et l'espéranco
adoucissent les traits du visage ; ce qui répand sur
le front une image de "sérénité, BOSS. Connaiss. 11,
12. La reine disait avec un air de sérénité qui
semblait déjà ramener le calme, que les reines ne
se noyaient pas, ID. Reine d'Anglet. La séré-
nité n'habite que dans l'âme de l'homme de bien;,
il fait nuit dans celle du méchant, DIDER. Pensées
sur la peint. OEuv. t. xv, p. 182, dans POUGENS.
|| Calme, tranquillité. Aucun nuage ne troubla de-
puis la sérénité de sa vie, FLÉCH. le Tellier. Quel
bonheur de sortir enfin d'un lieu où tout nous
lasse.... et d'aller dans un séjour de paix, de joie,
de sérénité ! MASS. Avent, Mort du péch. || 3°..Titre
d'honneur qu'on donnait à quelques princes. Ja-
mais les rois de Danemark n'ont eu le traitement
de Majesté des nôtres, ils se sont toujours contentés
de la Sérénité, ST-SIM. 69, 130. -Les souverains
ajoutèrent à leur Altesse simple le Sérénissime
qu'ils prirent apparemment sur la Sérénité des
doges de Venise et de Gênes, ID. 227, 61. L'empe-
reur [d'Allemagne], dans sa lettre à la reine Anne,
présentée par l'archiduc, refusa à cette souveraine
sa bienfaitrice le titre de Majesté; on ne la traita
que de Sérénité, VOLT. Louis XIV, 19..
— HIST. xnie s. Serieté liée [joyeuse] de prospé-
rité à volenté leur rist, DU CANGE, serenatio.
||xvie s. Non plus que toute bonne odeur et séré-
nité d'air n'en promet pas la santé, MONT, rv,
224. '
— ÉTYM. Provenç. serenitat; espagn. serenidad;
ital. serenità; du lat. serenitatem, de serenus (voy.
SEREIN 1).
f SËRET (sé-rè), s. m. Synonyme de séracée.
— ÉTYM. Dérivé du lat. sérum, petit lait.
SÉREUX, EUSE (sé-reû, reû-z'), adj. || 1° Terme
de physiologie. Qui a les caractères de la sérosité.
Humeur séreuse. Le nouveau lait est tout à fait
séreux, J. J. KOUSS. Ém. 1.1| 2° Terme d'anatomie.
Qui concourt à l'exhalation de la sérosité. Mem-
brane séreuse. || Membrane séreuse, ou, substanti-
SER
sise. [| Le docteur séraphique, saint Bonaventure.
|| 3° Somme séraphique, voy. SAGAPÉNUM.
— ÉTYM. Voy. SÉRAPHIN.
t SÉRAPION (sé-ra-pi-on) ou SÉRAPÉON (sé-ra-
pé-on) ou SÉRA.PÉUM (së-ra-pé-orn), s. m. Temple
de Sérapis.
— ÉTYM. SepanEiov, temple de Sérapis.
j- SÉRAPIS (sé-ra-pis'), s. m. Grand dieu de
l'Egypte* qui était représenté avec un panier plein
d'épis de blé sur la tête.
SÉRASQUIER (sé-ra-skié), s. m. Titre donné en
Turquie aux pachas qui commandent les troupes
d'une province, et surtout au chef suprême des
forces militaires de l'empire.
— ÉTYM. Turc, serasker, chef d'armée, du per-
san sar, chef, et de l'arabe askar, armée.
f SERBOCAL (ser-bo-kal), s. m. Petit cylindre
de verre à l'usage du fîleur d'or.
SERDEAC (sèr-dô), s. m. || 1° Officier de la mai-
son du roi qui recevait des mains des gentilshom-
mes servants les plats que l'on desservait de la table
royale. ]| 2° Lieu où l'on portait cette desserte, et
où mangeaient les.gentilshommes servants. Le roi,
sortant de table, aperçut un valet du sèrdeau qui,
en desservant le fruit, mit un biscuit dans sa
poche, ST-SIM. 30, 97. || 3° Endroit où se faisait la
revente de la desserte des tables royales. Un poulet
acheté au serdeau.
— REM. Ménage dit qu'à la cour on écrit cerdeau ;
orthographe suivie par quelques auteurs. Vùlcain,
tout-frais banni du céleste cerdeau, LAMOTTE,
Fabl. iv, 7.- ■■
— HIST. xv° s. Huissiers d'armes, cirurgiens,
Chappellains, clercs de chapelle, Et sert de l'eau,
tout m'appelle, E. DESCH. Poésies mss. f° 37S.
|| XVIe s. Tous menus officiers du roy, jusques aux
valets de pied, portiers, huissiers de salle, valets
de fouriere, serdeleau, y estaient à souhaict abre-
vez, CARLOIX, ni, 26. On observe à la cour cette
coutume ancienne en tels jours de festes solen-
nelles et de cérémonie, que le grand pannetier est
appelé par un officier de cour, le plus souvent le
serdeaue, à haute voix, le roy allant à la messe,
par ces mots : Messire Charles de Cossé, grand pan-
netier de France, venez couvrir pour le roi, MI-
RAULMONT, Des cours souveraines, p. 401.
— ÉTYM. La forme ancienne est sert de l'eau; il
est donc impossible de n'y pas voir un officier ou
un domestique, qui, primitivement, servait l'eau.
E. Deschamps a dit de même sert de brouet: A nos
amez happelopin, Sert de brouet et galopin,
Poésies mss. f° 41 6. Cela écarte l'étymplogie pro-
posée par Scheler : servitellum, diminutif de servi-
tium, service.
1. SEREIN, EINE (se-rin, rè-n'), adj. ||i° Qui
est sans nuage, sans brouillard et sans vent, en
parlant de la constitution de l'air. Le ciel était se-
rein. Temps, air serein. Quand, dans la nuit se-
reine, une blanche nuée Danse autour du croissant
des cieux, v. HUGO, Orient. 33. || Par extension.
Montrez-lui cette mer sereine, bleue, unie, Belle
des bords charmants qu'elle pare à son tour, p. LE-
BRUN, Voy. de Grèce, n, 2. || 2° Fig. Qui annonce
'une grande tranquillité d'esprit. Voulez-vous que
je montre un visage serein? MAIR. Sophon. v, 2.
Ses yeux furent-ils jamais moins sereins ? perdit-
elle quelque chose de sa tranquillité ordinaire?
FLÉCH. If me de Montausier. Et sous un front se-
rein déguisant mes. alarmes, RAC. Phèd. iv, 6. Je
n'ai rien vu de si serein de si posé, et en même
temps de si grave que cette physionomie-là,
MARIV. Marianne, 6e part. || 3° Fig. Exempt de
trouble, d'agitation. Je souhaite que cette aurore
soit suivie d'un aussi beau jour qu'elle le mérite,
et que tous ceux de sa vie soient exempts de
nuages et aussi clairs et sereins que son visage
et son esprit, VOIT. Lett. 24. Du chagrin le plus
noir elle écarte les ombres, Et fait des jours se-
reins de mes jours les plus sombres, RAC. Eslh.
il, 7. Dans le cours d'une longue vie, je ne puis
pas me dire avoir eu un jour serein et un moment
tranquille, MONTESQ. Lett. pers. 9. Je vous souhaite
un soir serein sur la fin de ce jour orageux qu'on
appelle la vie, VOLT. Lett. à Mme de Lutzelbourg,
2 sept. 1753. Que peu de temps suffit pour chan-
ger toutes choses ! Nature au front serein, comme
vous oubliez ! v. HUGO, Rayons et ombres, 34. || Il se
dit, en un sens analogue, des personnes. La paix
l'offre à mes yeux plus calme et plus serein; BOIL.
Éptt. i. C'était [le comte d'Oxford] une âme se-
reine, inaccessible à l'envie, à l'amour des riches-
ses et à la craintt du supplice, VOLT. Louis XIV,
24. M. Gordon était un vieillard frais et serein, qui
SÉR
savait deux grandes choses, supporter l'adversité,
et consoler les malheureux, ID. Ingénu, io. Fon-
tenelle, qui allait quelquefois le voir [le cardinal
de Fleury] ou plutôt l'observer, et qu'il recevait
avec plaisir, parce que le philosophe n'avait jamais
de demande à lui faire,estait surpris de trouver
toujours ce ministre tranquille et serein, au mi-
lieu du tumulte des affaires et des intrigues de la
cour, D'ALEMB. OEuv. t. x, p. 97. || 4° Terme de mé-
decine. Goutte sereine, privation de la vue causée
par la paralysie de la rétine; ainsi dite parce
qu'une opinion populaire attribuait la paralysie
à une goutte d'humeur qui tombait sur l'oeil, mais
sereine, limpide, parce qu'en cette affection la
transparence de l'oeil n'est pas troublée. On me
mande que Mme de Pompadour est attaquée d'une
goutte sereine qui lui a déjà fait perdre un oeil,
et qui menace l'autre ; l'Amour était aveugle, mais
il ne faut pas que Vénus le soit, VOLT. Lett. d'Ar-
gence, 26 févr. 1762.
— HIST. XIIIe s. Li jours estoit biaus et seris,
H. DE VALENC. vi. Ce fu en mai au tens novel, Que
il fesoit seri et bel, Ren. 2662. Et el vergier au
tans seri Des oisiaus i a si doue cri, FI. et Bl. 1997.
Ei oisel qui se sont teù Tant come il ont le froit
eu. Sont en mai por le tens serin Si lié [joyeux]
que.... la Rose, 73. || xvie s. Comme la lune aux
estoilles esclaire Par le serein de quelque nuict
bien claire.... nu BELLAY, ni, 3, verso. Ma raison a
bien son cours plus délivre en la prospérité.... je
veois bien plus' clair en temps serein, MONT, m,
272.
— ÉTYM. Provenç. seren, sere; cat. seré ; es-
pagn. et ital. sereno; du lat. serenus, comparé par
Curtiùs à oeîpivoç, "d'été, Esîpioç, Sirius; sanscr.
swar, ciel, sùrya, soleil.
2. SEREIN (se-rin), s. m. Humidité fine, péné-
trante, généralement peu abondante, qui tombe
après le coucher du soleil, ordinairement pendant
la saison chaude et sans qu'il y ait de nuages au
ciel. Et celui-ci [oreiller] pour vous garder du se-
rein, MOL. Mal. imag. i, 7. Je fus avant-hier toute
seule à Livry me promener délicieusement avec la
lune; il n'y avait aucun serein, SÉV. 213. Je reviens
quand il fait du serein, de peur de vous déplaire,
m. 432. Une sotte timidité me fait rompre avec
l'aimable serein, le plus ancien de mes amis, que
j'accuse peut-être injustement de tous les maux
que j'ai eus, m. 9 oct. 1676. Il vaut mieux rappor-
ter ici vos belles dents que de les perdre en Pro-
vence par le serein, m. à Mme de Grignan, 15 avr.
1671. Hélas ! du serein, bon Dieu ! où le pourrions-
nous prendre ? il faudrait qu'il y eût de l'air, m.
27. sept. 1687. Mlle du Rocher, qui était là, ob-
serva que le serein tombait et pourrait incommo-
der Léocadie, GENLIS, Mères riv. t. n, p. 123, dans
POUGENS. Je prendrais l'air un moment sous ces
arbres. — C'est le serein que tu prendras, BEAU-
MARCH. Mar. de Fig. v, 5.
— HIST. xm° s. Del martiu tresk' al serain,
Poème d'Baveloc, v. 768. || xw s. Perchiez l'espre-
vier et reposez et laissiez passer le chault, et après
volez au serain, Ménagier, in, 2. || xve s. Abusé
m'a et faict entendre.... Du matin qu'estoit le se-
rain, VILLON, Gd Test. Double bail. ||xvi° s. Ostez-
vous du serein, craignez-vous point le rheume ?
DESPORTES, Diverses amours, xiv, contre une nuit
trop claire. J'avais toujours appris que le serein ne
s'espandoit qu'à la naissance de la nuit, MONT, in,
13. Se mettre à couvert du serein, ID. n, 342.
— ÉTYM. Berry, serein, promenades et repas
nocturnes que l'on fait faire aux brebis à partir de
la mi-juillet jusqu'à la fin d'août : mener les oueil-
les au serein; provenç. seren; catal. seré; espagn.
portug. et ital. sereno. Ménage le dérive de sere-
nus, parce que le serein tombe particulièrement
les jours sereins. Mais déjà La Monnoye a contesté
cette étymologie, et remarqué qu'il s'agissait non
du temps serein, mais du temps du soir. Cette, con-
jecture prend une grande force par l'historique,
où, dans les textes anciens, serain n'a que le sens
de soir. Il faut donc admettre une dérivation de
sérum, le soir, ou plutôt une confusion de la très-
ancienne langue qui rattacha serenus, serein, à sé-
rum, soir.
f SEREINER (se-rè-né), v. a. Rendre serein.
— HIST. xvie s. La philosophie faict estât de se-
reiner les tempestes de l'âme, MONT, I, 176.
— ÉTYM. Serein i.
SÉRÉNADE (sé-ré-na-d'), s. f. Concert de voix
ou d'instruments qui se donne le soir ou la nuit
sous les fenêtres de quelqu'un. Je vous cherche en
tous lieux aux bals, aux promenades; Vous n'avez I
SËR
que de moi reçu des sérénades, CORN, le ilent. 1,3.
Vous savez qui était celui qui donnait cette séré-
nade, MOL. le Sicilien, 7. Grenade efface en tout
ses rivales; Grenade Chante plus mollement la
molle sérénade, v. HUGO, Orientales, Grenade. || Par
plaisanterie et antiphrase, charivari. Perceval n'ese,
dit-on, revenir ici de peur de la sérénade; quelle
faiblesse ! je me moquerais de la sérénade et de
mes commettants, p. L. COUR. Lett. particul.
— ÉTYM. Espagn. serenada, qui doit provenir
de sereno, pris au sens de soir. Le provençal a dit
serena au sens de sérénade.
fSÉRÉNADER (sé-ré-na-dé), «. n. Donner des
sérénades.
t SÉRÉNAGE (sé-ré-na-j'), s. m. Action d'exposer
au grand air les objets que l'on soupçonne impré-
gnés de miasmes dangereux.
— ÉTYM. Serein 1.
SÉRÉNISSIME (sé-ré-ni-ssi-nf), adj. Très-serein.
|| Titre que l'on donne à quelques princes. Votre
Altesse Sérénissime. Il m'a fait l'honneur de me
promettre son portrait et ceux de sa sérénissime
famille, BOSS. Lett. quiét. 479. || Il s'est dit de cer-
tains États. La sérénissime république de Venise.
L'ambassadeur [de Venise] était en robe de chambre
et en perruque [dans un incendie], et conserva
fort bien la gravité de lasérénissime, SÉV. 20. Ils
[les ambassadeurs de Pologne] voulurent d'abord
faire régler un cérémonial que le roi ne connais-
sait pas ; ils demandèrent qu'on traitât la répu-
blique de sérénissime ....on leur répondit que la
république serait'appelée illustre, et non sérénis-
sime, VOLT. Charles Xll, 2.
— ÉTYM. Lat. serenissimus, superlatif de serenus,
voy. SEREIN 1.
SÉRÉNITÉ (sé-ré-ni-té), s. f. || i° État du temps,
de l'air qui est serein. Les coeurs sont saisis d'une
joie soudaine par la grâce inespérée d'un beau
jour d'hiver, qui, après un temps pluvieux, vient
réjouir la face du monde; mais on ne laisse pas de
lui préférer la constante sérénité d'une saison
plus bénigne, BOSS. Mar.-Thér. Semblable à ces
hautes montagnes dont la cime au-dessus des nues
trouve la sérénité dans sa hauteur, et ne perd au-
cun rayon de la_lumière qui l'environne, ID. Louis
de Bourbon. L'air était pur, l'horizon sans nuages ;
la sérénité régnait au ciel comme dans nos coeurs,
j. J. ROUSS. Conf. vi. Le spectacle du ciel dut fixer
dans tous les temps l'attention des hommes, sur-
tout dans ces heureux climats où la sérénité de
l'air invitait à l'observation des astres, LAPLACE,
Exp. v, 1.1| 2° Fig. L'état d'un esprit tranquille,
d'une âme sans agitation. La joie et l'espéranco
adoucissent les traits du visage ; ce qui répand sur
le front une image de "sérénité, BOSS. Connaiss. 11,
12. La reine disait avec un air de sérénité qui
semblait déjà ramener le calme, que les reines ne
se noyaient pas, ID. Reine d'Anglet. La séré-
nité n'habite que dans l'âme de l'homme de bien;,
il fait nuit dans celle du méchant, DIDER. Pensées
sur la peint. OEuv. t. xv, p. 182, dans POUGENS.
|| Calme, tranquillité. Aucun nuage ne troubla de-
puis la sérénité de sa vie, FLÉCH. le Tellier. Quel
bonheur de sortir enfin d'un lieu où tout nous
lasse.... et d'aller dans un séjour de paix, de joie,
de sérénité ! MASS. Avent, Mort du péch. || 3°..Titre
d'honneur qu'on donnait à quelques princes. Ja-
mais les rois de Danemark n'ont eu le traitement
de Majesté des nôtres, ils se sont toujours contentés
de la Sérénité, ST-SIM. 69, 130. -Les souverains
ajoutèrent à leur Altesse simple le Sérénissime
qu'ils prirent apparemment sur la Sérénité des
doges de Venise et de Gênes, ID. 227, 61. L'empe-
reur [d'Allemagne], dans sa lettre à la reine Anne,
présentée par l'archiduc, refusa à cette souveraine
sa bienfaitrice le titre de Majesté; on ne la traita
que de Sérénité, VOLT. Louis XIV, 19..
— HIST. xnie s. Serieté liée [joyeuse] de prospé-
rité à volenté leur rist, DU CANGE, serenatio.
||xvie s. Non plus que toute bonne odeur et séré-
nité d'air n'en promet pas la santé, MONT, rv,
224. '
— ÉTYM. Provenç. serenitat; espagn. serenidad;
ital. serenità; du lat. serenitatem, de serenus (voy.
SEREIN 1).
f SËRET (sé-rè), s. m. Synonyme de séracée.
— ÉTYM. Dérivé du lat. sérum, petit lait.
SÉREUX, EUSE (sé-reû, reû-z'), adj. || 1° Terme
de physiologie. Qui a les caractères de la sérosité.
Humeur séreuse. Le nouveau lait est tout à fait
séreux, J. J. KOUSS. Ém. 1.1| 2° Terme d'anatomie.
Qui concourt à l'exhalation de la sérosité. Mem-
brane séreuse. || Membrane séreuse, ou, substanti-
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