SËC
— HIST. xvi« s. Secularité, COTGRAVE.
— ÉTYM. Séculier.*
SÉCULIER, IÈRE(sé-ku-lié, liè-r' ; au xvne siècle,
Chifflet, Gramm. p. 188, Uit que séculier se pro-
nonce comme hiver), adj. || i'Qui n'est pas engagé
par des voeux dans une communauté religieuse, en
parlant tant des ecclésiastiques que des laïques.
Clergé séculier. Vie séculière Si, en Hollande et
en Angleterre, le corps de l'État n|était formé que
de barons séculiers et ecclésiastiques, ces peuples
n'auraient pas, dans la guerre de 1701, tenu la ba-
lance de l'Europe, VOLT. Moeurs, 83. || On dit de
même : bénéfice séculier. || Juridiction séculière,
la justice temporelle. || On dit de même : les tribu-
naux séculiers. Quand ce sage magistrat renvoyait
les affaires ecclésiastiques aux tribunaux séculiers,
ses doctes arrêts leur marquaient la voie qu'ils de-
vaient tenir, BOSS. le Tellier. || Le bras séculier, la
puissance de la justice temporelle. La discipline
de nos réformés permet le recours au bras séculier,
BOSS. Var. 1 0. Louis de Bavière prononça la sen-
tence par laquelle il privait le pape [Jean XXII] de
tout bénéfice, et le livrait au bras séculier pour
être brûlé comme hérétique, VOLT. Moeurs, 08.
|| 2° Mondain. Une vie séculière et nullement chré-
tienne. Ces désirs séculiers auxquels nous som-
mes accoutumés, ces images du monde dont
nous avons l'esprit rempli, FLÉCHIER, Sermons,
Transfiguration. Le pape Martin [V] défendit qu'on
dît la messe en habit séeulier, VOLT. Moeurs, 72.
|| 3" Moine séculier s'est dit quelquefois pour che-
valier de Malte. De ses frères [de Talbot] l'un
était aumônier de la reine et l'autre était ce
qu'on appelle moine séculier, qui n'avait de son
ordre que le libertinage et la réputation qu'on
leur attribue, HAMILT. Gramm. rx. || 4" S. m. et f.
Laïque. Les séculiers. Un séculier. Il [Honoré III]
permettait aux religieuses de Port-Royal de don-
ner retraite à des séculières qui, étant dégoûtées
du monde, et pouvant disposer de leurs personnes,
voudraient se réfugier dans leur couvent pour y
faire pénitence, sans néanmoins se lier par des
voeux, RAC. Hist. Port-Royal.
— HIST. xn* s Jugié ne poez estre [vous,
clercs] par prince seculer, Th. le mort. 73.
||xin' s. Lors va tout pendre à ung crochet, Et
vest sa robe séculière Qui mains encombreuse li
ère [était], la Rose, (9015. Ge n'en met hors rois ne
prelas, Ne juge de quelconque guise, Soit séculier
ou soit d'église, ib. 6094. Qui prode famé veut
congnoistre, Soit séculière, soit de cloistre, Se tra-
vail vuet mètre en li querre, C'est oisel cler semé
sn terre, ib. 8742. S ses séculières voisines, Par
jeunes et'par disciplines, Enseignoit à fuir le
siècle, Qui ne va pas à droite règle, RUTEB. n, 177.
Le duc Godefroi establi deus cours séculiers, Âss.
de J. i, 23. || xvi° s. Privilège, usage et jouissance
que les dits monastères ont toujours eu de succéder
aux biens à leur religieux advenant et qui leur
adviendroient, si encores estaient séculiers, en la
succession de leur père et mère tant seulement,
Coust. gén. t. i, p. 449.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. seglar, secular ;
ital. secolare; du lat. soecularis, dérivé de seeculum
(voy. SIÈCLE).
SGCULIÈREMENT (sé-iu-liè-re-man), adv. D'une
manière séculière. .
—HIST. xn 8 s. E cil premiers martyres fu en
amendement Des pechiés qu'il out fait jadis secu-
lerment; Encontre les granz. aises suffri les granz
turmenz, Th. le mart. i 50. De Deu [tu, roi] as
poesté et tun corunement; De prince ne de lai ne
l'as seculerment, ib. 75.
— ÉTYM. Séculière, et le suffixe ment.
•f SECUNDO (se-kon-do); adv. Secondement, en
deuxième lieu. S'emploie pour désigner le deuxième
article d'une série, 2°, quand on a commencé à
compter par primo.
— ÉTYM. Lat. secundo loco, en second lieu (voy.
SE80ND).
f SÉCURIFORME (sé-ku-ri-for-m'), ad;'. Terme
de zoologie. Qui a la forme d'une hache.
. — ÉTYM. Lat. securis, hache, et forme.
SÉCURITÉ (sé-ku-ri-té), s. f. || 1° Tranquillité
d'esprit bien ou mal fondée dans une occasion où il
pourrait y avo^csujet de craindre. M. Coeffeteau n'a
jamais usé de?fce mot; mais M. de Malherbe et ses
imitateurs s'en servent souvent : N'avez-vous pas de
honte de vous plonger, dit-il, en une sécurité aussi
profonde que le dormir même? VAUGEL. Rem. t. i,
p. 7i, dans POUGENS. M. de Vaugelas a prévu avec
raison que sécurité deviendrait fort en usage; on
s'en peut servir sans y apporter aucun adoucisse-
SED
ment, ACAH. Observ. sur Vaugel. p. 63, dans POU-
GENS. Avec cette certitude que mettait Luther de la
rémission des péchés, il ne laissait pas de dire
qu'il y avait un certain état dangereux à l'âme,
qu'il appelle la sécurité, BOSS. Far. i, 12. Les vo-
luptés de Salomon fournissent des blasphèmes et
des dérisions aux impies, et des motifs de sécurité
au libertinage, MASS. Pet. carême, Vices et vert. Ca-
lomnié continuellement, pouvant être condamné
sans être entendu, je passe mes derniers jours
dans une crainto trop fondée.... je suis toujours
prêta aller chercher ailleurs non pas le repos, mais
la sécurité, VOLT. Lett. d'Argental, 1er avr. 1707.
Ô la douce et charmante sécurité que celle qui
vient du sentiment d'une union parfaite ! J. J. ROUSS.
Hél. i, 49. Il faut montrer de la sécurité quand on
en jouit; il en faudrait montrer bien davantage si
l'on n'en jouissait pas, DIDER. Claude et Nér. i, 09.
|| 2° Sécurité se prend aussi pour indiquer non pas
la tranquillité d'un seul homme, mais celle d'un
peuple, d'une association, d'une corporation en-
tière. La sécurité du commerce. La sécurité avec
laquelle on est toujours assez riche ; la sécurité
sans laquelle on ne l'est jamais assez, RAYNAL,
Hist. phil. xn, 44. Il faut à la richesse, pour naître
et se développer, des conditions de longue et con-
stante sécurité, REYBAUD, Jér. Paturot, m, 44.
— REM. D'après Chifflet, Gramm. p. 34, sécurité
est dû à Malherbe; c'est une erreur; le mot est
plus ancien.
— HIST. xvi" s. Une santé pleine, telle qu'autre-
fois la verdeur des ans et la sécurité me la four-
nissoient, MONT, m, 3io. Je prends plaisir de
veoir.... Brutus, ayant le ciel et la terre conspirez
à l'encontre de luy et de la liberté romaine, des-
robber à ses rondes quelque heure de nuict, pour
lire et breveter Polybe en toute sécurité, ID. IV, 290.
— ÈTYii. Lat. securitatem. Sécurité a été refait
sur le latin (voy. SÛRETÉ, qui est la forme ancienne).
SEDAN (se-dan), s. m. Drap fabriqué à Sedan.
SÉDANOISE (sé-da-noi-z'), s. f. Terme d'impri-
merie. Voy. PARISIENNE.
SÉDATIF, IVE (sé-da-tif, ti-v'), adj. Terme de
médecine. Qui modère l'action augmentée d'un or-
gane ou d'un système' d'organes. || Sel sédatif de
Homberg, ancien nom de l'acide borique. || Subst.
Un sédatif. La digitale est un sédatif de l'action du
coeur ou de la circulation.
— HIST. xiv° s. Ces choses sont grandement sé-
datives, H. DE MONDEVILLE, f° 84. |J XVIe S. Et si la
partie est vexée de douleur, sera appaisée par mé-
dicament sédatif de douleur contrariant à icelle,
PARÉ, v, 9.
— ÉTYM. Voy. SÉDATION.
t SÉDATION (sé-da-sion), s. f. Terme de méde-
cine. Action exercée par les médicaments sédatifs.
— HIST. xrv° s. Sédation de doulour, n. DE MON-
DEVILLE, f" 73. Il xv" s. Appaisement et sédation
totalle des divisions, discors, debaz.... Preuves sur
le meurtre du duc de Bourg, p. 251, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. sedacio, cedatio ; du lat. secia-
tionem, de sedare, apaiser, proprement remettre en
son premier état, faire asseoir, de sedes (voy. SEOIR).
SÉDENTAIRE (sé-dan-tê-r'), adj. || 1° Qui de-
meure ordinairement assis. Cet homme ne fait
point assez d'exercice, il est trop sédentaire. Ces
barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet,
ordonnent, dans le temps de leur digestion, le
massacre d'un million d'hommes, et qui ensuite
en font remercier Dieu solennellement, VOLT. Mi-
crom. 6. || Os sédentaire, la tubérosité ou protubé-
rance de l'ischion, tubérosité sciatique. || 2° Par ex-
tension, qui se tient presque toujours chez soi.
; M. de la Rochefoucauld était sédentaire ; aussi cet
état les rendait, [lui et Mme de la Fayette] néces-
saires l'un à l'autre : rien ne pouvait être com-
paré à la confiance et aux charmes de leur amitié,
SÉV. 443. Des Maiseaux a écrit sa vie [de Bayle] en
un gros volume ; elle ne devait pas contenir six
pages; la vie d'un écrivain sédentaire est dans ses
écrits, VOLT. louis XIV, Écriv. Bayle. Tout est pa-
radoxe ou roman pour un homme sédentaire; la
vérité n'est que pour ceux qui la cherchent; il
faut voir la nature, qu'on ue peut deviner, BAILLY,
Atlantide, p. 435. IJFig. Vrai papillon, difficile à
saisir, De tous les dieux c'est le moins sédentaire,
MILLEV. la Fantaisie. || 3° Qui se fait, se passe sans
sortir de la maison. Elle appelle cela des divertis-
sements paresseux et sédentaires, BALZ. liv. vu,
lett. 43. Vous savez assez que la vie sédentaire
fait bien du mal aux tempéraments secs e) déli-
cats, VOLT. Lett. Damilaville, 2 avr. 1704. Qu'il
fallait laisser aux ennemis des meubles [les bi-
SED 1875
bliothèques] si propres à les détourner de l'exer-
cice militaire, et à les amuser à des occupations
oisives et sédentaires, J. S. ROUSS. Disc. Rétabl.
des se La vie sédentaire et obscure de la plupart
des gens de lettres offre pour l'ordinaire peu d'é-
vénements, surtout quand leur fortune n'a pas ré-
pondu à ce qu'ils avaient mérité par leurs travaux,
D'ALEMB. Éloges, Dumarsais. || Il se dit aussi de ce
qui se fait, s'exerce sans sortir, d'un même lieu.
Emploi, profession sédentaire. |j.4° Fixe, attaché à
un lieu, par opposition à ambulatoire. Philippe
de Valois rendit le parlement tout à fait séden-
taire à Paris, régla le nombre des conseillers, et
ordonna qu'ils travailleraient toute l'année, CHOISI,
Hist. de Phil. de Valois, liv. n, dans RICHELET. Le
saint-siége était toujours sédentaire à Avignon,
VOLT. Ann. Emp. Charles IV, 1355. || 5° Il se dit,
en termes de législation et d'administration mili-
taire, des troupes qui ne changent point de garni-
son, qui ne se mettent jamais en campagne. Trou-
pes sédentaires. La garde nationale mobile et la
garde nationale sédentaire. || 6° Terme d'entomo-
logie. Qui se tient immobile. || 7° Terme de pêche.
Se dit de lignes attachées à des corps fixes au lieu
d'être tenues à la main.
— HIST. xvi° s. S'amuser à des occupations sé-
dentaires, MONT. I, 4 53.
— ÉTYM. Lat. sedentarius, de sedere, être assis
(voy. SEOIR).
SÉDIMENT (sé-di-man), s. m, || 1° Dépôt produit
par la précipitation des matières dissoutes ou sus-
pendues dans un liquide. Oh! que le temps sait
bien, dans sa marche féconde, Sous mille aspects
nouveaux reproduire le monde ! Qui l'eût cru qu'un
amas de légers sédiments Brillerait en cristaux,
luirait en'diamants? DELILLE, Trois règnes, v. La
mer jette dans les ports, dans les anses, dans
tous les lieux où ses eaux sont plus tranquilles,
des vases et des sédiments, cuv. Révol. p. 39.
|| Fig. Un autre monde pur est au-dessus de ce
ciel par où sont les astres ; la terre que nous ha-
bitons n'est que le sédiment grossier de ce monde
éthéré, VOLT. Phil. Déf. de Bolingbr. Addition.
|| 2° Il se dit, en médecine, des parties solides
que laisse déposer l'urine, surtout en des états
pathologiques. Un sédiment briqueté. || 3" Terme
de géologie. Sol ou terrain de sédiment, ou,
simplement, sédiments, couches formées par les
matières que les eaux ont laissées en se retirant.
Examinons de près la possibilité ou l'impossi-
bilité de la formation d'une montagne dans le
fond de la mer, par le mouvement et par le sédi-
ment des eaux, BUFP. Hist.nat. 2e dise. t. i, p. 120. ,
Si les couches des montagnes n'avaient été pro-
duites que par les accumulations de sédiments
proprement dits, comme on le croit communé-
ment, il n'aurait point pu se former de couches
dans une situation verticale, SAUSSURE, Voy. Al-
pes, t. i, p. 209.
— HIST. xvie s. Quand on voit en l'urine un sé-
diment oulie espaisse et visqueuse.... PARÉ, XV, 52.
— ÉTYM. Lat. sedimentum, de sedere, être as-
sis (voir SEOIR).
f SÉDIMENTAIRE (sé-di-man-tê-r'), adj. Qui a
le caractère d'un sédiment; qui est le produit d'un
sédiment.
f SÉDIMENTATION (sé-di-man-ta-sion), s. f.
Terme de géologie. Formation de sédiments. Plans
de sédimentation. Des calcaires jurassiques' dont
les fossiles indiquent une sédimentation opérée à
froid, Acad. des se. Comptes rendus, t. LUI, p. 83.
SÉDITIECSEMENT ( sé-di-si-eû-ze-man), adv.
D'une manière séditieuse. Les premiers des chré-
tiens qui ont pris séditieusement les armes avec
une ardeur furieuse, sous prétexte de persécution,
ont été les donatistes, BOSS. 6° avert. S.
— HIST. xrve s. Il les fist mouvoir séditieuse-
ment et traîtreusement contre les riches, ORESME,
Thèse de MEUNIER. ||xvie s.' Lesquels séditieuse-
ment font esmeutes, violences, oppressions el
autres maléfices, CALV. Inst. 1200.
— ÉTYM. SédiP'SÉDITIEUX, EUSE (sé-di-si-eû, eû-z'), adj.
|| 1° Qui fait une sédition, qui prend part à une
sédition. Populace séditieuse. Les plus séditieux
sont déjà loin du bord, BAC. Mithr. rv, 5. || En-
clin à la sédition. Je les peignis [les Juifs] puis-
sants, riches, séditieux, R&c.Esl.h. II, 1. L'Anglais,
naturellement libre ou séditieux, DUCLOS, OEuvr.
t. n, p. 347. || Substantivement. Claude [le minis-
tre protestant] était un séditieux qui les confirmait
dans leurs erreurs, MAINTENON, Lett. à Mme de
St-Géran, 25 oct. 1685. Et si le sceau de la vie-
— HIST. xvi« s. Secularité, COTGRAVE.
— ÉTYM. Séculier.*
SÉCULIER, IÈRE(sé-ku-lié, liè-r' ; au xvne siècle,
Chifflet, Gramm. p. 188, Uit que séculier se pro-
nonce comme hiver), adj. || i'Qui n'est pas engagé
par des voeux dans une communauté religieuse, en
parlant tant des ecclésiastiques que des laïques.
Clergé séculier. Vie séculière Si, en Hollande et
en Angleterre, le corps de l'État n|était formé que
de barons séculiers et ecclésiastiques, ces peuples
n'auraient pas, dans la guerre de 1701, tenu la ba-
lance de l'Europe, VOLT. Moeurs, 83. || On dit de
même : bénéfice séculier. || Juridiction séculière,
la justice temporelle. || On dit de même : les tribu-
naux séculiers. Quand ce sage magistrat renvoyait
les affaires ecclésiastiques aux tribunaux séculiers,
ses doctes arrêts leur marquaient la voie qu'ils de-
vaient tenir, BOSS. le Tellier. || Le bras séculier, la
puissance de la justice temporelle. La discipline
de nos réformés permet le recours au bras séculier,
BOSS. Var. 1 0. Louis de Bavière prononça la sen-
tence par laquelle il privait le pape [Jean XXII] de
tout bénéfice, et le livrait au bras séculier pour
être brûlé comme hérétique, VOLT. Moeurs, 08.
|| 2° Mondain. Une vie séculière et nullement chré-
tienne. Ces désirs séculiers auxquels nous som-
mes accoutumés, ces images du monde dont
nous avons l'esprit rempli, FLÉCHIER, Sermons,
Transfiguration. Le pape Martin [V] défendit qu'on
dît la messe en habit séeulier, VOLT. Moeurs, 72.
|| 3" Moine séculier s'est dit quelquefois pour che-
valier de Malte. De ses frères [de Talbot] l'un
était aumônier de la reine et l'autre était ce
qu'on appelle moine séculier, qui n'avait de son
ordre que le libertinage et la réputation qu'on
leur attribue, HAMILT. Gramm. rx. || 4" S. m. et f.
Laïque. Les séculiers. Un séculier. Il [Honoré III]
permettait aux religieuses de Port-Royal de don-
ner retraite à des séculières qui, étant dégoûtées
du monde, et pouvant disposer de leurs personnes,
voudraient se réfugier dans leur couvent pour y
faire pénitence, sans néanmoins se lier par des
voeux, RAC. Hist. Port-Royal.
— HIST. xn* s Jugié ne poez estre [vous,
clercs] par prince seculer, Th. le mort. 73.
||xin' s. Lors va tout pendre à ung crochet, Et
vest sa robe séculière Qui mains encombreuse li
ère [était], la Rose, (9015. Ge n'en met hors rois ne
prelas, Ne juge de quelconque guise, Soit séculier
ou soit d'église, ib. 6094. Qui prode famé veut
congnoistre, Soit séculière, soit de cloistre, Se tra-
vail vuet mètre en li querre, C'est oisel cler semé
sn terre, ib. 8742. S ses séculières voisines, Par
jeunes et'par disciplines, Enseignoit à fuir le
siècle, Qui ne va pas à droite règle, RUTEB. n, 177.
Le duc Godefroi establi deus cours séculiers, Âss.
de J. i, 23. || xvi° s. Privilège, usage et jouissance
que les dits monastères ont toujours eu de succéder
aux biens à leur religieux advenant et qui leur
adviendroient, si encores estaient séculiers, en la
succession de leur père et mère tant seulement,
Coust. gén. t. i, p. 449.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. seglar, secular ;
ital. secolare; du lat. soecularis, dérivé de seeculum
(voy. SIÈCLE).
SGCULIÈREMENT (sé-iu-liè-re-man), adv. D'une
manière séculière. .
—HIST. xn 8 s. E cil premiers martyres fu en
amendement Des pechiés qu'il out fait jadis secu-
lerment; Encontre les granz. aises suffri les granz
turmenz, Th. le mart. i 50. De Deu [tu, roi] as
poesté et tun corunement; De prince ne de lai ne
l'as seculerment, ib. 75.
— ÉTYM. Séculière, et le suffixe ment.
•f SECUNDO (se-kon-do); adv. Secondement, en
deuxième lieu. S'emploie pour désigner le deuxième
article d'une série, 2°, quand on a commencé à
compter par primo.
— ÉTYM. Lat. secundo loco, en second lieu (voy.
SE80ND).
f SÉCURIFORME (sé-ku-ri-for-m'), ad;'. Terme
de zoologie. Qui a la forme d'une hache.
. — ÉTYM. Lat. securis, hache, et forme.
SÉCURITÉ (sé-ku-ri-té), s. f. || 1° Tranquillité
d'esprit bien ou mal fondée dans une occasion où il
pourrait y avo^csujet de craindre. M. Coeffeteau n'a
jamais usé de?fce mot; mais M. de Malherbe et ses
imitateurs s'en servent souvent : N'avez-vous pas de
honte de vous plonger, dit-il, en une sécurité aussi
profonde que le dormir même? VAUGEL. Rem. t. i,
p. 7i, dans POUGENS. M. de Vaugelas a prévu avec
raison que sécurité deviendrait fort en usage; on
s'en peut servir sans y apporter aucun adoucisse-
SED
ment, ACAH. Observ. sur Vaugel. p. 63, dans POU-
GENS. Avec cette certitude que mettait Luther de la
rémission des péchés, il ne laissait pas de dire
qu'il y avait un certain état dangereux à l'âme,
qu'il appelle la sécurité, BOSS. Far. i, 12. Les vo-
luptés de Salomon fournissent des blasphèmes et
des dérisions aux impies, et des motifs de sécurité
au libertinage, MASS. Pet. carême, Vices et vert. Ca-
lomnié continuellement, pouvant être condamné
sans être entendu, je passe mes derniers jours
dans une crainto trop fondée.... je suis toujours
prêta aller chercher ailleurs non pas le repos, mais
la sécurité, VOLT. Lett. d'Argental, 1er avr. 1707.
Ô la douce et charmante sécurité que celle qui
vient du sentiment d'une union parfaite ! J. J. ROUSS.
Hél. i, 49. Il faut montrer de la sécurité quand on
en jouit; il en faudrait montrer bien davantage si
l'on n'en jouissait pas, DIDER. Claude et Nér. i, 09.
|| 2° Sécurité se prend aussi pour indiquer non pas
la tranquillité d'un seul homme, mais celle d'un
peuple, d'une association, d'une corporation en-
tière. La sécurité du commerce. La sécurité avec
laquelle on est toujours assez riche ; la sécurité
sans laquelle on ne l'est jamais assez, RAYNAL,
Hist. phil. xn, 44. Il faut à la richesse, pour naître
et se développer, des conditions de longue et con-
stante sécurité, REYBAUD, Jér. Paturot, m, 44.
— REM. D'après Chifflet, Gramm. p. 34, sécurité
est dû à Malherbe; c'est une erreur; le mot est
plus ancien.
— HIST. xvi" s. Une santé pleine, telle qu'autre-
fois la verdeur des ans et la sécurité me la four-
nissoient, MONT, m, 3io. Je prends plaisir de
veoir.... Brutus, ayant le ciel et la terre conspirez
à l'encontre de luy et de la liberté romaine, des-
robber à ses rondes quelque heure de nuict, pour
lire et breveter Polybe en toute sécurité, ID. IV, 290.
— ÈTYii. Lat. securitatem. Sécurité a été refait
sur le latin (voy. SÛRETÉ, qui est la forme ancienne).
SEDAN (se-dan), s. m. Drap fabriqué à Sedan.
SÉDANOISE (sé-da-noi-z'), s. f. Terme d'impri-
merie. Voy. PARISIENNE.
SÉDATIF, IVE (sé-da-tif, ti-v'), adj. Terme de
médecine. Qui modère l'action augmentée d'un or-
gane ou d'un système' d'organes. || Sel sédatif de
Homberg, ancien nom de l'acide borique. || Subst.
Un sédatif. La digitale est un sédatif de l'action du
coeur ou de la circulation.
— HIST. xiv° s. Ces choses sont grandement sé-
datives, H. DE MONDEVILLE, f° 84. |J XVIe S. Et si la
partie est vexée de douleur, sera appaisée par mé-
dicament sédatif de douleur contrariant à icelle,
PARÉ, v, 9.
— ÉTYM. Voy. SÉDATION.
t SÉDATION (sé-da-sion), s. f. Terme de méde-
cine. Action exercée par les médicaments sédatifs.
— HIST. xrv° s. Sédation de doulour, n. DE MON-
DEVILLE, f" 73. Il xv" s. Appaisement et sédation
totalle des divisions, discors, debaz.... Preuves sur
le meurtre du duc de Bourg, p. 251, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. sedacio, cedatio ; du lat. secia-
tionem, de sedare, apaiser, proprement remettre en
son premier état, faire asseoir, de sedes (voy. SEOIR).
SÉDENTAIRE (sé-dan-tê-r'), adj. || 1° Qui de-
meure ordinairement assis. Cet homme ne fait
point assez d'exercice, il est trop sédentaire. Ces
barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet,
ordonnent, dans le temps de leur digestion, le
massacre d'un million d'hommes, et qui ensuite
en font remercier Dieu solennellement, VOLT. Mi-
crom. 6. || Os sédentaire, la tubérosité ou protubé-
rance de l'ischion, tubérosité sciatique. || 2° Par ex-
tension, qui se tient presque toujours chez soi.
; M. de la Rochefoucauld était sédentaire ; aussi cet
état les rendait, [lui et Mme de la Fayette] néces-
saires l'un à l'autre : rien ne pouvait être com-
paré à la confiance et aux charmes de leur amitié,
SÉV. 443. Des Maiseaux a écrit sa vie [de Bayle] en
un gros volume ; elle ne devait pas contenir six
pages; la vie d'un écrivain sédentaire est dans ses
écrits, VOLT. louis XIV, Écriv. Bayle. Tout est pa-
radoxe ou roman pour un homme sédentaire; la
vérité n'est que pour ceux qui la cherchent; il
faut voir la nature, qu'on ue peut deviner, BAILLY,
Atlantide, p. 435. IJFig. Vrai papillon, difficile à
saisir, De tous les dieux c'est le moins sédentaire,
MILLEV. la Fantaisie. || 3° Qui se fait, se passe sans
sortir de la maison. Elle appelle cela des divertis-
sements paresseux et sédentaires, BALZ. liv. vu,
lett. 43. Vous savez assez que la vie sédentaire
fait bien du mal aux tempéraments secs e) déli-
cats, VOLT. Lett. Damilaville, 2 avr. 1704. Qu'il
fallait laisser aux ennemis des meubles [les bi-
SED 1875
bliothèques] si propres à les détourner de l'exer-
cice militaire, et à les amuser à des occupations
oisives et sédentaires, J. S. ROUSS. Disc. Rétabl.
des se La vie sédentaire et obscure de la plupart
des gens de lettres offre pour l'ordinaire peu d'é-
vénements, surtout quand leur fortune n'a pas ré-
pondu à ce qu'ils avaient mérité par leurs travaux,
D'ALEMB. Éloges, Dumarsais. || Il se dit aussi de ce
qui se fait, s'exerce sans sortir, d'un même lieu.
Emploi, profession sédentaire. |j.4° Fixe, attaché à
un lieu, par opposition à ambulatoire. Philippe
de Valois rendit le parlement tout à fait séden-
taire à Paris, régla le nombre des conseillers, et
ordonna qu'ils travailleraient toute l'année, CHOISI,
Hist. de Phil. de Valois, liv. n, dans RICHELET. Le
saint-siége était toujours sédentaire à Avignon,
VOLT. Ann. Emp. Charles IV, 1355. || 5° Il se dit,
en termes de législation et d'administration mili-
taire, des troupes qui ne changent point de garni-
son, qui ne se mettent jamais en campagne. Trou-
pes sédentaires. La garde nationale mobile et la
garde nationale sédentaire. || 6° Terme d'entomo-
logie. Qui se tient immobile. || 7° Terme de pêche.
Se dit de lignes attachées à des corps fixes au lieu
d'être tenues à la main.
— HIST. xvi° s. S'amuser à des occupations sé-
dentaires, MONT. I, 4 53.
— ÉTYM. Lat. sedentarius, de sedere, être assis
(voy. SEOIR).
SÉDIMENT (sé-di-man), s. m, || 1° Dépôt produit
par la précipitation des matières dissoutes ou sus-
pendues dans un liquide. Oh! que le temps sait
bien, dans sa marche féconde, Sous mille aspects
nouveaux reproduire le monde ! Qui l'eût cru qu'un
amas de légers sédiments Brillerait en cristaux,
luirait en'diamants? DELILLE, Trois règnes, v. La
mer jette dans les ports, dans les anses, dans
tous les lieux où ses eaux sont plus tranquilles,
des vases et des sédiments, cuv. Révol. p. 39.
|| Fig. Un autre monde pur est au-dessus de ce
ciel par où sont les astres ; la terre que nous ha-
bitons n'est que le sédiment grossier de ce monde
éthéré, VOLT. Phil. Déf. de Bolingbr. Addition.
|| 2° Il se dit, en médecine, des parties solides
que laisse déposer l'urine, surtout en des états
pathologiques. Un sédiment briqueté. || 3" Terme
de géologie. Sol ou terrain de sédiment, ou,
simplement, sédiments, couches formées par les
matières que les eaux ont laissées en se retirant.
Examinons de près la possibilité ou l'impossi-
bilité de la formation d'une montagne dans le
fond de la mer, par le mouvement et par le sédi-
ment des eaux, BUFP. Hist.nat. 2e dise. t. i, p. 120. ,
Si les couches des montagnes n'avaient été pro-
duites que par les accumulations de sédiments
proprement dits, comme on le croit communé-
ment, il n'aurait point pu se former de couches
dans une situation verticale, SAUSSURE, Voy. Al-
pes, t. i, p. 209.
— HIST. xvie s. Quand on voit en l'urine un sé-
diment oulie espaisse et visqueuse.... PARÉ, XV, 52.
— ÉTYM. Lat. sedimentum, de sedere, être as-
sis (voir SEOIR).
f SÉDIMENTAIRE (sé-di-man-tê-r'), adj. Qui a
le caractère d'un sédiment; qui est le produit d'un
sédiment.
f SÉDIMENTATION (sé-di-man-ta-sion), s. f.
Terme de géologie. Formation de sédiments. Plans
de sédimentation. Des calcaires jurassiques' dont
les fossiles indiquent une sédimentation opérée à
froid, Acad. des se. Comptes rendus, t. LUI, p. 83.
SÉDITIECSEMENT ( sé-di-si-eû-ze-man), adv.
D'une manière séditieuse. Les premiers des chré-
tiens qui ont pris séditieusement les armes avec
une ardeur furieuse, sous prétexte de persécution,
ont été les donatistes, BOSS. 6° avert. S.
— HIST. xrve s. Il les fist mouvoir séditieuse-
ment et traîtreusement contre les riches, ORESME,
Thèse de MEUNIER. ||xvie s.' Lesquels séditieuse-
ment font esmeutes, violences, oppressions el
autres maléfices, CALV. Inst. 1200.
— ÉTYM. SédiP'SÉDITIEUX, EUSE (sé-di-si-eû, eû-z'), adj.
|| 1° Qui fait une sédition, qui prend part à une
sédition. Populace séditieuse. Les plus séditieux
sont déjà loin du bord, BAC. Mithr. rv, 5. || En-
clin à la sédition. Je les peignis [les Juifs] puis-
sants, riches, séditieux, R&c.Esl.h. II, 1. L'Anglais,
naturellement libre ou séditieux, DUCLOS, OEuvr.
t. n, p. 347. || Substantivement. Claude [le minis-
tre protestant] était un séditieux qui les confirmait
dans leurs erreurs, MAINTENON, Lett. à Mme de
St-Géran, 25 oct. 1685. Et si le sceau de la vie-
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