1434 QUO "
que rien ne rend les hommes subjects a sa cruauté
{du tyran], que les biens ; qu'il n'y a aucun crime
envers luy digne de mort, que le de quoy [l'avoir],
LA BOSTIE, 67. [Le peuple] estant encor pincé par
la subtile main des financiers, c'est merveille de-
quoy il subsiste, LANOUE, XIII Et c'est dequoy
nous parlerons à la fin, ÏD. 21. Solon estoit filz
d'Excestides, homme qui avoit dequoy moyenne-
ment, AMTOT, Solon, i. Sa mère estoit cousine ger-
maine de la mère de Pisistratus; au moyen dequoy.
il y eut du commencement amitié grande entre euk,
ID. ibi Je ne te dis chose, que je ne te montre de
quoy, si tu veux venir en mon cabinet, PALISSY,
46. Le tout quoy, pour obvier aux abus, sera re-
prins.... Coust. gënér. t. il, p. 976.
— ÉTYM. Bourg, guet; du lat. quid (portant
l'ac?ent tonique), neutre de qui's, qui.
QUOIQUE (koi-k'), conj. ]| 1° Il exprime une oppo-
sition et gouverne toujours le subjonctif. Notre père
Lamy prouve fort bien cette doctrine, quoique, par
un trait d'humilité, il la soumette aux lecteurs
prudents, PASC. Prov. vu. Quoique Dieu et la nature
aient fait tous les hommes égaux, en les formant
d'une même boue, la vanité humaine ne peut
souffrir cette égalité, BOSS. Gornay. Quoique M. de
Montausier aimât la gloire, il la cherchait dans ses
actions, non pas dans le témoignage des hommes,
FLËCH. Duc de Mont. || On peut dire quoique en
faisant ellipse du verbe être. Et, quoique amis enfin,
je suis tout des premiers.,, MOL. Mis. i, 1. Le bon
père dont je souffre toujours les discours, quoique
avec bien de la peine, PASC. Prov.vni. Quoique invi-
sibles, il est toujours deux témoins qui nous re-
gardent : Dieu et la conscience, FIÏN. Dial. Dion et
Gélon. || Quoique, au lieu de se répéter, peut être
remplacé par que. J'y reçus une de vos lettres ; et,
quoiqu'il ne soit que lundi et que celle-ci ne parte
que mercredi, je commence à causer avec vous, SÉV.
19 juillet 1677. || 2° Populairement. Quoique ça,
néanmoins. Il me trompe ; quoique ça, je l'aime.
|| Peut-être la locution doit-elle s'interpréter autre-
ment : quoi que ça, quoi que ça soit !
— REM. 1. L'ede quoique ne s'élide que lorsqu'il
est suivi de il, ils, elle, elles, on, un, une. Mais
on écrit sans apostrophe : Quoique amis, ils.ne se
voient pas souvent. || 2. Quoique s'unit avec un par-
ticipe présent : Quoique souffrant, je suis sorti;
mais l'usage n'admet pas qu'il s'unisse à un parti-
cipe passé. On ne dit pas : Quoique n'ayant pu le
voir, je... mais : Quoique je n'aie pu le voir, je....
|| 3. On a dit qu'il ne doit pas non plus se con-
struire avec le participe passé, et qu'il ne faut pas
dire : quoique aimé de tous, mais : quoiqu'il soit
aimé. Cette remarque n'est pas fondée; car ce qui
empêche la construction avec le participe présent,
c'est qu'on ne peut sous-entendre le verbe élie;
cette raison n'existe pas pour le participa passé.
Seigneur, ainsi qu'à vous la liberté m'est chère:
Quoique né sous un roi, j'en goûte les appas, VOLT.
Brut, n, 2. |[ 4. Vaugelas a employé quoique avec
le conditionnel : Quoique quelques-uns seraient d'a-
vis, etc. On le trouve aussi avec le futur : En attendant,
on laissera tout faire au cardinal, quoique l'on pa-
rera plusieurs de stri coups les plus impertinents et
les plus nuisibles, Mëm. d'Argenson, t. m, p. 367
(in-8°, 1860). || 5. Dans le xvu" siècle, on le trouve
quelquefois avec l'indicatif ; ce qui n'est plus usité.
Il [Ménage] apporte un endroit de M. d'Ablancourt
où quoique est mis avec l'indicatif d'une manière
agréable, mais c'est qu'il y a deux ou trois mots
entre quoique et le verbe : Quoiqu'à dire vrai je ne.
suis guère en état de le faire, VAUGEL. Rem. not.
Th. Corn. t. i, p. 144, dans POUGENS. Quoiqu'il est
superflu de dire, BUSSY, Hisl. amour, des Gaules,
t. I, p. 50 (éd. in-12). La mienne, quoique aux yeux
elle n'est pas si forte, MOL. ÉC. des f. iv, 9 (dans
les éditions du vivant de Molière; les éditions
posthumes de 1682 ont corrigé elle semble moins
forte). Jamais les Pères ne l'ont reprochée [une cer-
taine loi], ni pendant la vie ni après la mort, ni à
•Valentinien, ni à Justine, cette prétendue seconde
femme, quoique, devenue arienne et persécutrice
des catholiques, elle n'avait pas mérité d'être Dat-
ée, BOSS. Dêf. Var. l" dise. «s.
— HIST. xive s. Hé, m'amie, dist-il, hé car ne
m'oubliez, Quoique je soie pauvre et mal enlina-
giez, Baud. de Seb. m, 89. ||xvc s. Quoi qu'il fust
là armé et en grand arroy, si ne veoit-il goûte et
QUO
estoit aveugle, FHOISS. I, I, 288. Il s'est jà bouté au
chastel, et montre qu'il le voudra tenir, quoique
nous devenons Anglais, m. i, l.||xvies. Quoyqu'elles
en prennent divers moyens, MONT, I, 69.
— ÉTYM. Quoi et qtoe; bourguig. queique. C'est
la locution quoi que (quoi qu'il fasse) qui est deve-
nue une conjonction adversative.
QUOLIBET (ko-li-bè; le t ne se prononce pas et
ne se lie pas ; au pluriel. Vs se lie : des ko-H-bè-z
insipides; quolibets rime avec traits, succès, etc.),
s. m. || i" Dans les anciennes écoles, questions de
philosophie ou de théologie sur diverses matières qui
n'étaient proposées que pour exercer l'esprit des étu-
diants. || 2° Aujourd'hui, et par une extension péjo-
rative, propos trivial, mauvaise plaisanterie. Des
mots de gueule hors de leur place, Et quolibets froids
comme glace, SCARR. 7irff.iv. Après maints quoli-
bets coup sur coup renvoyés, LA FONT. Fabl. m, 1.
Sosie : Ah ! ah ! c'est tout de bon. — Mercure : Non,
ce n'est que pour rire, Et répondre à tes quolibets,
MOL. Amph. i, 2. Il lui fait part bientôt de ses quo-
libets et de ses historiettes, LA BRUY. XI. On dit que
le goût des mauvaises pointes et des quolibets est
la seule chose qui soit aujourd'hui de mode, VOLT.
tell. d'Argental, 5 mai 1741. Adrien de Montluc
donna une farce en 16IG, sous le nom de comédie
des proverbes, où il avait réuni tous les quolibets
de son temps, lesquels sont presque tous encore
usités parmi le bas peuple, MARMONTEL, OEuv.
t. vu, p. 422. |j 3° Terme de musique. Se disait de
morceaux d'un caractère comique et trivial. || Se
dit aujourd'hui d'un cehton musical.
— HIST. XIIIE S. Et quant les preescheurs et les
cordeliers qui là estoient li ramentevoient aucun li-
vre qu'il oyst volenliers, il leur disoit : Vous ne
me lirez point; car il n'est si bon livre, après man-
ger, comme quolibez; c'est à dire que chascun die
ce que il veut, JOINV. 290. ||xvie s. Les quulibets
de taverno, et les saletez de cabarets, Sot. Mén.
p. 226.
— ÉTYM. Bas-lat. quodlibelum, du latin quoa li-
bet, ce qui plaît.
f QUOLIBÉTIER (ko-li-bé-tié), s. m. Diseur de
quolibets. Je lui fis la révérence, et le regardai avec
un froid qui montrait bien la rage où j'étais de voir
un grand quolibétier impuni, RAC. Lett. 1er recueil,
lett. 11, à Levasseur, 24 nov. 1661.
f QUORUM (ko-rom'), s. m. Mot latin (quorum,
desquels) dont les Anglais se servent pour désigner
le nombre de membres suffisant pour délibérer. Le
quorum est de trois membres pour la chambre des
lords, et de cinquante pour celle des communes.
QUOTE (ko-f), adj. f. Usité seulement dans
quote-part, la part que chacun doit payer ou rece-
voir dans la répartition d'une somme. Les repas de
Sparte, où les particuliers étaient obligés de four-
nir leur quote-part, faute de quoi ils n'étaient pas
reçus dans les assemblées, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. IV, p. 481, dans POUGENS. VOUS me mandez que
le roi de Prusse vient d'envoyer sa noble quote-
part pour la statue, VOLT. Lett. d'Alemb. 28 déc.
1770. Tout en plaçant dans la conversation sa quote-
part de phrases banales, CH. DE BERNARD, la Cin-
quantaine, § vu. Il S. /. Quote, voy. COTE. Combien
de hasards encore avant que le laboureur puisse
faire argent de son labeur, payer sa quote et vivre!
p. L. COUR. Gai. du vill. n° 4. Toi, Pierre, combien
as-tu payé cette année-ci î Tant; le voilà. Toi,
Paul; vous, Isaac et John, votre quote? m. Pam-
phlet des pamphlets.
— HIST. xive s. Nous avons.... no quote partie à
cascun lot de vin que on vendera.... CAFFIAUX, Ré-
gence d'Aubert de Bavière, p. 83. ||xvie s. Venir à
division légitime, avec touts les aultres hommes,
de ce tas de raaulx, et en prendre sa quote part,
MONT. IV, 85.
— ÉTYM. Prov. cota, cotla; espagn. cola, cuota;
du latin quolus, quel et lequel en ordre ou en
nombre, venant de quot. combien, autant qu'il y en
a, qui est de même radical que le relatif qui.
QUOTIDIEN, IENNE (ko-ti-diin, diè-n'; quoti-
dien dans la versification actuelle est de trois sylla-
bes; dans la versification plus ancienne, il était de
quatre), adj. || 1° De chaque jour. || Journal quoti-
dien, feuille quotidienne, journal, gazette qui pa-
raît tous les jours. || Pain quotidien, la nourriture
de chaque jour, ou ce qui suffit aux besoins de la
vie. Un mourant ne m»* cas une ardeur bien vive
QUO
a gagner son pain quotidien, j. j. RODSS. Confess.
vm. Il Fig. C'est son pain quotidien, c'est le travail
qui fournit à ses besoins de chaque jour. || Il se dit
aussi d'une chose dont on use tous les jours. Cicé-
ron, il s'en tait, d'autant que l'on le crie Le pain
quotidien de la pédanterie, RÉGNIER, Sat. x.
Il 2° Fièvre quotidienne, fièvre qui revient tous les
jours, y Type quotidien, la marche particulière à la
fièvre quotidienne. |l Substantivement. Quotidiennes
simples, doubles quotidiennes, triples quotidiennes,
fièvres quotidiennes ainsi nommées selon qu'il y a.
dans les vingt-quatre heures, un, deux ou trois ac-
cès qui se répondent respectivement. || 3" S. m. Le
quotidien, s'est dit, dans certains chapitres, des
distributions manuelles et des petits émoluments.
— HIST. xni" s. Onques fièvres n'eus si males^
Ne cotidianes, ne quartes, la Rose, 229l.||xrve s.'
Il ne despent pas grandement en son usage coti-
dien, mes il le fait volentiers en choses communes,
ORESME, Eth. 116. |j xve s. Et aussi pourront ame-
ner vins et toutes autres denrées pour vendre, sauf
qu'ils n'en mettront rien, dedans ladite ville et
chastel pour le ravitailler, sinon pour la quotidienne
du temps qu'ils y doTvent esti,., MONSTREL. II, 12
!l xvi' s. Raisons et expériences quotidianes, RAB.
m, 33. La conclusion, qui est à eulx [parlements]
quotidienne, et qui est commune à tout juge, MONT.
I, 241.
— ÉTYM. Prov. cotidian, cotedian; catal. cotidid;
espagn. cotidiano; ital. quotidiano; du latin quo-
tidianus, de quotidie, chaque jour, de quotus, cha
que (voy. QUOTE), et dies, jour.
t QUOTIDIENNEMENT (ko-ti-diè-ne-man), adv.
Tous les jours.
— HIST. xvi» s. Quotidiennement, les Triomphes
de la noble dame, f° 246, dans LACURNE.
i QUOTIDIENNETÉ (ko-ti-diè-ne-té), s. f. État
de ce qui se fait chaque jour. La quotidienneté fut
décidée pour le nouveau recueil.
QUOTIENT (ko-si-an), s. m. Terme d'arithmé-
tique et d'algèbre. Résultat d'U.e division. Le quo-
tient de 12 divisé par 3 est 4,'de ab divisé par 6
est a.
— HIST. xvi" s. T pquel nombre s'appelle la part
ou le quotiens, pourtant qu'il demonstre quantes-
lois le partiteur est contenu ou [au] nombre à partir,
DE LA ROCHE, Arismelique, f° 9, verso. '
— ÉTYM. Lat. quotiens, combien de fois, de
quotus (voy. QUOTE).
QUOTITÉ (ko-ti-té), s. f. || Ie Somme fixe à la-
quelle monte chaque quote-part. Il n'est question
que de voir quel revenu ce fonds rendait, et à
quelle quotité il faudrait fixer cette dlme, VAUB.
Dîme, p. 46. y Terme de droit. Légataire d'une
quotité, celui auquel un défunt a légué une partie
aliquote de sa succession. || 2° Impôt de quotité,
celui dont le produit, n'étant pas fixé d'avance par
la législature, dépend entièrement de la quantité
des objets ou des personnes qu'il doit frapper. Ainsi
la contribution des patentes est un impôt de quo-
tité, parce que son produit résulte du nombre d'in-
dividus compris chaque année dans les sept classes
de patentables, tandis que l'impôt de répartition
est une somme déterminée d'avance, et répartie en
proportion des fortunes, LEGOARANT. jj 3° En ma-
tière féodale, la quotité du cens, la somme à la-
quelle montait le cens dû par un vassal à son sei-
gneur. Il 4° Aujourd'hui, en matière électorale, la
quotité du cens, la somme d'impôts qu'il fallait
payer en France et qu'il faut payer en certains pays
pour être électeur.
— HIST. xvie s. Pareillement les meubles et ac-
quêts s'en iront en deux lignes par moitié, en ma-
nière que, s'il y a aucun qui soit conjoint des deux
costez du deffunt, il succédera esdites deux ligDes
pour sa cotlité, Cousf. gêner. 1.1, p. 562. M. Crassus
et Q. Hortensius.... ayant esté pour certaines quo-
titez appeliez par un estrangier à la succession d'un
testament fauls, MONT, m, 14.
— ÉTYM. Lat. quotus (voy. QUOTE).
tQUOTTEMENT (kote-man), s. m. Action de
quotter ; ses effets.
t QUOTTER (ko-té), v. n. Se dit de la position
d'une dent de roue qui pointe sur l'engrenage.
t QUOUETTE (kou-è-f), s. f. Voy. COUETTE 2.
Ces quouettes de cheveux blonds, éparses sur le
front, tout ébouriffées, DIDER. Sale- ** 1765, OEuv.
t. xiu, p 200, dans POUGENS.
que rien ne rend les hommes subjects a sa cruauté
{du tyran], que les biens ; qu'il n'y a aucun crime
envers luy digne de mort, que le de quoy [l'avoir],
LA BOSTIE, 67. [Le peuple] estant encor pincé par
la subtile main des financiers, c'est merveille de-
quoy il subsiste, LANOUE, XIII Et c'est dequoy
nous parlerons à la fin, ÏD. 21. Solon estoit filz
d'Excestides, homme qui avoit dequoy moyenne-
ment, AMTOT, Solon, i. Sa mère estoit cousine ger-
maine de la mère de Pisistratus; au moyen dequoy.
il y eut du commencement amitié grande entre euk,
ID. ibi Je ne te dis chose, que je ne te montre de
quoy, si tu veux venir en mon cabinet, PALISSY,
46. Le tout quoy, pour obvier aux abus, sera re-
prins.... Coust. gënér. t. il, p. 976.
— ÉTYM. Bourg, guet; du lat. quid (portant
l'ac?ent tonique), neutre de qui's, qui.
QUOIQUE (koi-k'), conj. ]| 1° Il exprime une oppo-
sition et gouverne toujours le subjonctif. Notre père
Lamy prouve fort bien cette doctrine, quoique, par
un trait d'humilité, il la soumette aux lecteurs
prudents, PASC. Prov. vu. Quoique Dieu et la nature
aient fait tous les hommes égaux, en les formant
d'une même boue, la vanité humaine ne peut
souffrir cette égalité, BOSS. Gornay. Quoique M. de
Montausier aimât la gloire, il la cherchait dans ses
actions, non pas dans le témoignage des hommes,
FLËCH. Duc de Mont. || On peut dire quoique en
faisant ellipse du verbe être. Et, quoique amis enfin,
je suis tout des premiers.,, MOL. Mis. i, 1. Le bon
père dont je souffre toujours les discours, quoique
avec bien de la peine, PASC. Prov.vni. Quoique invi-
sibles, il est toujours deux témoins qui nous re-
gardent : Dieu et la conscience, FIÏN. Dial. Dion et
Gélon. || Quoique, au lieu de se répéter, peut être
remplacé par que. J'y reçus une de vos lettres ; et,
quoiqu'il ne soit que lundi et que celle-ci ne parte
que mercredi, je commence à causer avec vous, SÉV.
19 juillet 1677. || 2° Populairement. Quoique ça,
néanmoins. Il me trompe ; quoique ça, je l'aime.
|| Peut-être la locution doit-elle s'interpréter autre-
ment : quoi que ça, quoi que ça soit !
— REM. 1. L'ede quoique ne s'élide que lorsqu'il
est suivi de il, ils, elle, elles, on, un, une. Mais
on écrit sans apostrophe : Quoique amis, ils.ne se
voient pas souvent. || 2. Quoique s'unit avec un par-
ticipe présent : Quoique souffrant, je suis sorti;
mais l'usage n'admet pas qu'il s'unisse à un parti-
cipe passé. On ne dit pas : Quoique n'ayant pu le
voir, je... mais : Quoique je n'aie pu le voir, je....
|| 3. On a dit qu'il ne doit pas non plus se con-
struire avec le participe passé, et qu'il ne faut pas
dire : quoique aimé de tous, mais : quoiqu'il soit
aimé. Cette remarque n'est pas fondée; car ce qui
empêche la construction avec le participe présent,
c'est qu'on ne peut sous-entendre le verbe élie;
cette raison n'existe pas pour le participa passé.
Seigneur, ainsi qu'à vous la liberté m'est chère:
Quoique né sous un roi, j'en goûte les appas, VOLT.
Brut, n, 2. |[ 4. Vaugelas a employé quoique avec
le conditionnel : Quoique quelques-uns seraient d'a-
vis, etc. On le trouve aussi avec le futur : En attendant,
on laissera tout faire au cardinal, quoique l'on pa-
rera plusieurs de stri coups les plus impertinents et
les plus nuisibles, Mëm. d'Argenson, t. m, p. 367
(in-8°, 1860). || 5. Dans le xvu" siècle, on le trouve
quelquefois avec l'indicatif ; ce qui n'est plus usité.
Il [Ménage] apporte un endroit de M. d'Ablancourt
où quoique est mis avec l'indicatif d'une manière
agréable, mais c'est qu'il y a deux ou trois mots
entre quoique et le verbe : Quoiqu'à dire vrai je ne.
suis guère en état de le faire, VAUGEL. Rem. not.
Th. Corn. t. i, p. 144, dans POUGENS. Quoiqu'il est
superflu de dire, BUSSY, Hisl. amour, des Gaules,
t. I, p. 50 (éd. in-12). La mienne, quoique aux yeux
elle n'est pas si forte, MOL. ÉC. des f. iv, 9 (dans
les éditions du vivant de Molière; les éditions
posthumes de 1682 ont corrigé elle semble moins
forte). Jamais les Pères ne l'ont reprochée [une cer-
taine loi], ni pendant la vie ni après la mort, ni à
•Valentinien, ni à Justine, cette prétendue seconde
femme, quoique, devenue arienne et persécutrice
des catholiques, elle n'avait pas mérité d'être Dat-
ée, BOSS. Dêf. Var. l" dise. «s.
— HIST. xive s. Hé, m'amie, dist-il, hé car ne
m'oubliez, Quoique je soie pauvre et mal enlina-
giez, Baud. de Seb. m, 89. ||xvc s. Quoi qu'il fust
là armé et en grand arroy, si ne veoit-il goûte et
QUO
estoit aveugle, FHOISS. I, I, 288. Il s'est jà bouté au
chastel, et montre qu'il le voudra tenir, quoique
nous devenons Anglais, m. i, l.||xvies. Quoyqu'elles
en prennent divers moyens, MONT, I, 69.
— ÉTYM. Quoi et qtoe; bourguig. queique. C'est
la locution quoi que (quoi qu'il fasse) qui est deve-
nue une conjonction adversative.
QUOLIBET (ko-li-bè; le t ne se prononce pas et
ne se lie pas ; au pluriel. Vs se lie : des ko-H-bè-z
insipides; quolibets rime avec traits, succès, etc.),
s. m. || i" Dans les anciennes écoles, questions de
philosophie ou de théologie sur diverses matières qui
n'étaient proposées que pour exercer l'esprit des étu-
diants. || 2° Aujourd'hui, et par une extension péjo-
rative, propos trivial, mauvaise plaisanterie. Des
mots de gueule hors de leur place, Et quolibets froids
comme glace, SCARR. 7irff.iv. Après maints quoli-
bets coup sur coup renvoyés, LA FONT. Fabl. m, 1.
Sosie : Ah ! ah ! c'est tout de bon. — Mercure : Non,
ce n'est que pour rire, Et répondre à tes quolibets,
MOL. Amph. i, 2. Il lui fait part bientôt de ses quo-
libets et de ses historiettes, LA BRUY. XI. On dit que
le goût des mauvaises pointes et des quolibets est
la seule chose qui soit aujourd'hui de mode, VOLT.
tell. d'Argental, 5 mai 1741. Adrien de Montluc
donna une farce en 16IG, sous le nom de comédie
des proverbes, où il avait réuni tous les quolibets
de son temps, lesquels sont presque tous encore
usités parmi le bas peuple, MARMONTEL, OEuv.
t. vu, p. 422. |j 3° Terme de musique. Se disait de
morceaux d'un caractère comique et trivial. || Se
dit aujourd'hui d'un cehton musical.
— HIST. XIIIE S. Et quant les preescheurs et les
cordeliers qui là estoient li ramentevoient aucun li-
vre qu'il oyst volenliers, il leur disoit : Vous ne
me lirez point; car il n'est si bon livre, après man-
ger, comme quolibez; c'est à dire que chascun die
ce que il veut, JOINV. 290. ||xvie s. Les quulibets
de taverno, et les saletez de cabarets, Sot. Mén.
p. 226.
— ÉTYM. Bas-lat. quodlibelum, du latin quoa li-
bet, ce qui plaît.
f QUOLIBÉTIER (ko-li-bé-tié), s. m. Diseur de
quolibets. Je lui fis la révérence, et le regardai avec
un froid qui montrait bien la rage où j'étais de voir
un grand quolibétier impuni, RAC. Lett. 1er recueil,
lett. 11, à Levasseur, 24 nov. 1661.
f QUORUM (ko-rom'), s. m. Mot latin (quorum,
desquels) dont les Anglais se servent pour désigner
le nombre de membres suffisant pour délibérer. Le
quorum est de trois membres pour la chambre des
lords, et de cinquante pour celle des communes.
QUOTE (ko-f), adj. f. Usité seulement dans
quote-part, la part que chacun doit payer ou rece-
voir dans la répartition d'une somme. Les repas de
Sparte, où les particuliers étaient obligés de four-
nir leur quote-part, faute de quoi ils n'étaient pas
reçus dans les assemblées, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. IV, p. 481, dans POUGENS. VOUS me mandez que
le roi de Prusse vient d'envoyer sa noble quote-
part pour la statue, VOLT. Lett. d'Alemb. 28 déc.
1770. Tout en plaçant dans la conversation sa quote-
part de phrases banales, CH. DE BERNARD, la Cin-
quantaine, § vu. Il S. /. Quote, voy. COTE. Combien
de hasards encore avant que le laboureur puisse
faire argent de son labeur, payer sa quote et vivre!
p. L. COUR. Gai. du vill. n° 4. Toi, Pierre, combien
as-tu payé cette année-ci î Tant; le voilà. Toi,
Paul; vous, Isaac et John, votre quote? m. Pam-
phlet des pamphlets.
— HIST. xive s. Nous avons.... no quote partie à
cascun lot de vin que on vendera.... CAFFIAUX, Ré-
gence d'Aubert de Bavière, p. 83. ||xvie s. Venir à
division légitime, avec touts les aultres hommes,
de ce tas de raaulx, et en prendre sa quote part,
MONT. IV, 85.
— ÉTYM. Prov. cota, cotla; espagn. cola, cuota;
du latin quolus, quel et lequel en ordre ou en
nombre, venant de quot. combien, autant qu'il y en
a, qui est de même radical que le relatif qui.
QUOTIDIEN, IENNE (ko-ti-diin, diè-n'; quoti-
dien dans la versification actuelle est de trois sylla-
bes; dans la versification plus ancienne, il était de
quatre), adj. || 1° De chaque jour. || Journal quoti-
dien, feuille quotidienne, journal, gazette qui pa-
raît tous les jours. || Pain quotidien, la nourriture
de chaque jour, ou ce qui suffit aux besoins de la
vie. Un mourant ne m»* cas une ardeur bien vive
QUO
a gagner son pain quotidien, j. j. RODSS. Confess.
vm. Il Fig. C'est son pain quotidien, c'est le travail
qui fournit à ses besoins de chaque jour. || Il se dit
aussi d'une chose dont on use tous les jours. Cicé-
ron, il s'en tait, d'autant que l'on le crie Le pain
quotidien de la pédanterie, RÉGNIER, Sat. x.
Il 2° Fièvre quotidienne, fièvre qui revient tous les
jours, y Type quotidien, la marche particulière à la
fièvre quotidienne. |l Substantivement. Quotidiennes
simples, doubles quotidiennes, triples quotidiennes,
fièvres quotidiennes ainsi nommées selon qu'il y a.
dans les vingt-quatre heures, un, deux ou trois ac-
cès qui se répondent respectivement. || 3" S. m. Le
quotidien, s'est dit, dans certains chapitres, des
distributions manuelles et des petits émoluments.
— HIST. xni" s. Onques fièvres n'eus si males^
Ne cotidianes, ne quartes, la Rose, 229l.||xrve s.'
Il ne despent pas grandement en son usage coti-
dien, mes il le fait volentiers en choses communes,
ORESME, Eth. 116. |j xve s. Et aussi pourront ame-
ner vins et toutes autres denrées pour vendre, sauf
qu'ils n'en mettront rien, dedans ladite ville et
chastel pour le ravitailler, sinon pour la quotidienne
du temps qu'ils y doTvent esti,., MONSTREL. II, 12
!l xvi' s. Raisons et expériences quotidianes, RAB.
m, 33. La conclusion, qui est à eulx [parlements]
quotidienne, et qui est commune à tout juge, MONT.
I, 241.
— ÉTYM. Prov. cotidian, cotedian; catal. cotidid;
espagn. cotidiano; ital. quotidiano; du latin quo-
tidianus, de quotidie, chaque jour, de quotus, cha
que (voy. QUOTE), et dies, jour.
t QUOTIDIENNEMENT (ko-ti-diè-ne-man), adv.
Tous les jours.
— HIST. xvi» s. Quotidiennement, les Triomphes
de la noble dame, f° 246, dans LACURNE.
i QUOTIDIENNETÉ (ko-ti-diè-ne-té), s. f. État
de ce qui se fait chaque jour. La quotidienneté fut
décidée pour le nouveau recueil.
QUOTIENT (ko-si-an), s. m. Terme d'arithmé-
tique et d'algèbre. Résultat d'U.e division. Le quo-
tient de 12 divisé par 3 est 4,'de ab divisé par 6
est a.
— HIST. xvi" s. T pquel nombre s'appelle la part
ou le quotiens, pourtant qu'il demonstre quantes-
lois le partiteur est contenu ou [au] nombre à partir,
DE LA ROCHE, Arismelique, f° 9, verso. '
— ÉTYM. Lat. quotiens, combien de fois, de
quotus (voy. QUOTE).
QUOTITÉ (ko-ti-té), s. f. || Ie Somme fixe à la-
quelle monte chaque quote-part. Il n'est question
que de voir quel revenu ce fonds rendait, et à
quelle quotité il faudrait fixer cette dlme, VAUB.
Dîme, p. 46. y Terme de droit. Légataire d'une
quotité, celui auquel un défunt a légué une partie
aliquote de sa succession. || 2° Impôt de quotité,
celui dont le produit, n'étant pas fixé d'avance par
la législature, dépend entièrement de la quantité
des objets ou des personnes qu'il doit frapper. Ainsi
la contribution des patentes est un impôt de quo-
tité, parce que son produit résulte du nombre d'in-
dividus compris chaque année dans les sept classes
de patentables, tandis que l'impôt de répartition
est une somme déterminée d'avance, et répartie en
proportion des fortunes, LEGOARANT. jj 3° En ma-
tière féodale, la quotité du cens, la somme à la-
quelle montait le cens dû par un vassal à son sei-
gneur. Il 4° Aujourd'hui, en matière électorale, la
quotité du cens, la somme d'impôts qu'il fallait
payer en France et qu'il faut payer en certains pays
pour être électeur.
— HIST. xvie s. Pareillement les meubles et ac-
quêts s'en iront en deux lignes par moitié, en ma-
nière que, s'il y a aucun qui soit conjoint des deux
costez du deffunt, il succédera esdites deux ligDes
pour sa cotlité, Cousf. gêner. 1.1, p. 562. M. Crassus
et Q. Hortensius.... ayant esté pour certaines quo-
titez appeliez par un estrangier à la succession d'un
testament fauls, MONT, m, 14.
— ÉTYM. Lat. quotus (voy. QUOTE).
tQUOTTEMENT (kote-man), s. m. Action de
quotter ; ses effets.
t QUOTTER (ko-té), v. n. Se dit de la position
d'une dent de roue qui pointe sur l'engrenage.
t QUOUETTE (kou-è-f), s. f. Voy. COUETTE 2.
Ces quouettes de cheveux blonds, éparses sur le
front, tout ébouriffées, DIDER. Sale- ** 1765, OEuv.
t. xiu, p 200, dans POUGENS.
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