Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1832
SAT
mètres du soleil (on met une S majuscule). Nous
serions bien étonnés, si nous étions dans Saturne,
de voir sur nos têtes pendant la nuit ce grand
anneau qui irait en forme de demi-cercle d'un bout
à. l'autre de l'horizon, FONT. Mond. 4° soir. Saturne
est environ dix fois plus loin que nous du soleil,
BAILLY, Hist. astr. mod. t. n, p. 4 57. Saturne est
environné d'un anneau fort mince et sensible-
blement plan, qui paraît comme un prolongement
de son équateur, mais qui partout est séparé du
corps de la planète, DELAMBRE, Abrégé astron. 48'
leçon. Saturne a six satellites qui tournent à fort
peu près dans le plan de l'anneau, qui est aussi le
plan de l'équateur, m. ib. || En astrologie, Saturne
est une planète froide, malfaisante, ennemie de la
nature de l'homme et des autres créatures. || 4° An-
cien terme de chimie. Le plomb (avec une S majus-
cule). Dans l'alchimie, on a comparé le plomb à
Saturne, non-seulement par ce qu'on a cru ce mé-
tal le plus vieux et le père des autres, mais encore
parce qu'on le regardait comme très-froid, FOUR-
CROY, Conn. chim. t. vi, p. 60. || Plomb fulminant
ou Saturne tonnant, ancien nom d'un sel de plomb
qui décrépite, FOURCROT, Conn. chim. t. vi, p. ss.
11 Sel de Saturne, sucre de Saturne, anciens noms
de l'acétate neutre de piomb. || Extrait de Saturne,
ancien nom du sous-acétate de plomb en solution.
— ÉTYM. Lat. Saturnus, probablement dieu des
semaiUe*., de sala-, les semailles, regardé comme
le premier roi du Latiurn et, en raison de cela,
assimilé au Kronos grec.
-f SATDRXIE (sa-tur-nie), s.f. Genre de papillons,
f SATURNIEN, IENNE (sa-tur-niin, niè-n'), adj.
Qui appartient à Saturne. Le raisonnement d'une
personne qui, s'imaginant que la peste était un
mal saturnien, prétendait qu'on avait guéri des
pestiférés en leur pendant au cou un morceau de
plomb que les chimistes appellent Saturne, Logique
de Port-Royal, p. 4 29, dans POUGENS. || Vers satur-
nien, espèce de vers latin très-ancien, remon-
tant, disait-on, au temps où Saturne régnait dans
leLatium. M. Quicherat a indiqué en quoi consistait
la seule harmonie de ces vers, par la remarque
qu'il a faite que la césure y paraît constante.
Il 2" Terme de géologie. Période saturnienne, se
dit des temps antérieurs à la révolution qui a
donné aux continents leur forme actuelle. || 3° Sa-
turnien, s'est dit d'une personne d'humeur triste,
morose, à cause des propriétés attribuées par l'as-
trologie à la planète Saturne, par opposition à
jovial, voy. ce mot. || 4° S. m. Nom que Voltaire a
donné aux habitants de Saturne, dans son Micromé-
gas. Comme le Sirien [habitant de Sirius] avait un
bon esprit, il comprit bien vite qu'un être pensant
peut fort bien n'être pas ridicule pour n'avoir
que six mille pieds de haut; il se familiarisa avec
les Saturniens après les avoir étonnés, VOLT. Mi-
crom. 4.
— HTST. xvi* s. Celui qui est d'une humeur jo-
viale meine l'amour gayement et avec plus d'allé-
gresse, et le saturnien avec une plus grande
crainte, PASQUIER, Lett. t. i, p. 33.
— ETYM. Saturne.
f SATURNIN, INE (sa-tur-nin, ni-n'), adj. Terme
de médecine. Qui a rapport au plomb ou à ses
composés. || Maladies saturnines, celles qui se déve-
loppent chez les ouvriers fondeurs en caractères,
potiers de terre et autres qui manient les alliages
de plomb, les poussières de céruse, minium li-
tharge, minerais de plomb, etc.
— ËTYSI. Saturne, dans le sens de plomb.
t SATURNITE (sa-tur-ni-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Variété de plomb sulfuré.
4. SATYRE (sa-ti-r'), s. m. || i° Terme de la reli-
gion des Grecs et des Romains. Demi-dieu qui ha-
bitait les bois et qui avait des jambes et des pieds
de bouc. Au fond d'un antre sauvage, Un satyre et
ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre
l'écuelle aux dents, LA FONT. Fabl. v, 7. Les satyres
sortaient des forêts pour danser autour de lui, FÉN.
Toi. n. || Dans l'antiquité, petites statues qui re-
présentaient des satyres, et qui, s'ouvrant, ser-
vaient de boîtes. Il [Tristram Shandy, de Sterne]
ressemble à ces petits satyres de l'antiquité qui
renfermaient des essences précieuses, VOLT. Dict.
phil. Conscience, 3. || 2° Fig. et familièrement.
Homme cynique, très-adonné aux femmes. Il vou-
lut un peu patiner, galanterie provinciale qui tient
plus du satyre que de l'honnête homme, SCARR.
Rom. com. 1, 40. Heudicourt, le fils, était une es-
pèce de satyre, fort méchant et fort mêlé dans les
hautes intrigues galant.es, ST-SIH. 4 5S, 24.Un vieux
satyre, usé de débauche, j. j. ROUSS. Ém. iv.
SAU
Il 3° Grand singe anthropomorphe. Le satyre ou
l'homme des bois, qui, par sa conformation, paraît
moins différer de l'homme que du singe, BUFF.
Quadrup. t. m, p. 4 87. Nos voyageurs font sans
façon des bêtes sous les noms de pongos, de man-
drills, d'orang-outangs, de ces mêmes êtres dont,
sous le nom de satyres, de faunes, de sylvains, les
anciens faisaient des divinités, j. j. ROUSS. Inég.
note 4. || 4° Genre de lépidoptères diurnes, créé
par Latreille aux dépens àespajnlio de L. || 5° Cham-
pignon nommé aussi phallus.
— ÉTYM. Lat. satyrus, du grec crâtvpoç. On
trouve satirel dans la Rose, v. 4S4 5S : Et li satirel
et les fées. On en a rapproché l'arabe schathira,
singe.
2. SATYRE (sa-ti-r'), s. f. Terme d'antiquité.
Chez les Grecs, pièces de théâtre dont les princi-
paux personnages étaient des satyres, et qui n'a-
vaient point de ressemblance avec la satire des Ro-
mains. La satyre devint une oeuvre d'art pour la
première fois entre les mains de Pratinas, vers
l'an 500 avant l'ère chrétienne. Ces satyres étaient
proprement des farces honnêtes où les spectateurs
et les acteurs étaient joués indifféremment, ROLLIN,
Hist. anc. liv. xxv, ch. i, 2. La satyre est une pe-
tite pièce qu'on donne après la représentation des
tragédies, pour délasser les spectateurs, BAKTHÉL.
Anach. ch. 69.
— ÉTYM. SÉTupo;, qui, signifiant le satyre,
signifiait aussi la satyre ou drame des satyres; il
était masculin.
SATYRIASIS (sa-ti-ri-a-zis'j, s. m. Terme de mé-
decine. Etat d'exaltation morbide des fonctions
génitales caractérisé par un penchant irrésistible à
répéter l'acte vénérien, avec la faculté de l'exercer
sans s'épuiser.
— HIST. xvi° s. Satyriasis, maladie ainsi appelée
à cause que l'on a toujours la verge tendue comme
les satyres, PARÉ, lnlrod. 2-1.
— ÉTYM. Saxupiacic, de atmjpo:, satyre 4.
SATYRION (sa-ti-ri-on), s. m. Plante de la famille
des orchis qui exhale une odeur de bouc fort dés-
agréable, et dont les racines tuberculeuses ont de
la ressemblance avec un scrotum, satyrium hir-
cinum, L.
— ÊTYM. Xarijpiov, de odcrjpoç, satyre 4.
i. SATYRIQUE (sa-ti-ri-k'), adj. Terme d'anti-
quité. Qui appartient aux satyres. [| .Danse satyri-
que, danse qui consistait en postures lubriques.
— HIST. xvi° s. Comme si c'eust esté des gens
qui eussent dansé, ainsi que l'on fait es festes de
Bacchus, avec mouvement et saltations satyriques,
AMY. Ant. 38.
— ÉTYM. Satyre 4.
2. SATYRIQUE (sa-ti-ri-k'), adj. Qui appar-
tient à la satyre des Grecs. Lepoëme satyrique,
nom tiré des satyres, divinités champêtres qui en
faisaient toujours l'âme, et nullement de la satire,
sorte de poésie médisante qui ne ressemble en rien à
celle-ci, et qui lui est fort postérieure, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. v, p. 4 07, dans POUGENS. || Le drame
saiyrique, synonyme de satyre 2. Le Cyclope d'Eu-
ripide est un drame satyrique. || Jeux satyriques,
espèces de farces qu'on jouait à Rome avant les
grandes pièces et qui étaient une imitation des sa-
tyres grecques. i| Par extension, au masculin, le
satyrique, le genre de la poésie pastorale (inu-
sité en ce sens aujourd'hui). [Racan] le premier
poète de la France pour le satyrique, COSTAR, Liste
des hommes de lettres à qui on pourrait accorder
une pension, 1662.
— ÉTYM. Satyre 2.
SAUCE (sô-s'), s. f. || i° Assaisonnement liquide
où il entre du sel et des épices. Après cela,
Quanto [Mme de Montespan] voulut manger, elle
donna une pièce de quatre pistoles pour acheter
ce qu'il fallait pour faire une sauce qu'elle fit
elle-même, et qu'elle mangea avec un appétit ad-
mirable, SÉV. 269. Quand on parle de sauce, il
faut qu'on y raffine, BOIL Sat. m. Le plus exquis
detousleurs mets [desLacédémoniensjétaitce qu'ils
appelaient la sauce'noire; et les vieillards la pré-
féraient à tout ce qu'on leur servait sur la table,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. n, p. 521. De petits oi-
seaux sur lesquels on jeta une sauce toute chaude,
composée de fromage râpé, d'huile, de vinaigre et
de siiphium, BARTHÉL. Anach. ch. 25. Vous .ne
trouvez le laurier bon Que pour la sauce et le
jambon, BÉRANG. Gourm. || Sauce douce, sauce
faite avec du sucre et du vinaigre ou du vin.
|| Sauce courte, sauce peu abondante. || Cette sauce
n'est pas faite, n'est pas assez faite, elle n'a pas
assez bouilli, n'est pas assez liée. |) Sauce blanche,
SAU
voy. BLANC 4. || Sauce verte, sauce faite avec du
ble vert, avec du jus d'herbes crues (suivant l'A-
cadémie, voy. à RÉMOULADE une autre sauce verte).
Pour une sauce verte avec de l'échalote, Et tels
ingrédients fins, vifs et délicats, DU CERCEAU, Poé-
sies, la Ravigote. || Sauce-Robert, sauce où les
oignons dominent; ils sont revenus jusqu'à h
couleur blonde, ensuiteon y ajoute du bouillon, du
jus et de la moutarde au moment de servir. Bou-
cingo, dès son âge tendre, Posséda la sauce à Ro-
bert, Avant même qu'il pût apprendre Ni son
Ave ni son Pater, CHAPELLE, Chanson sur llou-
cingo. \\ Sauce piquante, sauce faite avec du vinai-
gre, du thym, du laurier, ail et échalote, mouillée
avec du bouillon, réduite à moitié et vmpeu épais-
sie avec du beurre manié d'un peu de farine
|| Sauce à ou au pauvre homme, sauce froide, faite
avec de l'eau, du sel et de la ciboule. || Familière-
ment. Donner ordre aux sauces, aller dans la cui-
sine, prendre soin que tout soit bien apprêté poul-
ie repas. || En termes de cuisine, le mot sauce se
sous-entend quelquefois : une maître-d'hôtel, une
béchamel, pour une sauce à la maître-d'hôtel, à la
béchamel. || Fig. Le prédicateur [le P. Gaillard]
reprit son discours avec tant de prospérité, que,
mêlant sur la fin Philisbourg, Monseigneur, le
bonheur du roi, et les grâces de Dieu sur sa per-
sonne et sur tous ses desseins, il fit de tout cela
une si bonne sauce, que tout le monde pleurait ;
le roi et la cour l'ont loué et admiré, SÉV. 476.
|| 2° Fig. et familièrement. Accessoire, addition.
Dès le jour même, elle [Mme de Bury] entra dans
le carrosse de la reine ; cette sauce rend cette
place des meilleures, SÉV. 24 janv. 4 680. Mme de
Bullion perdit son procès avec toutes les sauces et
avec une acclamation générale, ST-SISI. 55, 4 75.
Je trouvai un homme [Argenson] effarouché du
poids des finances, mais bien flatté de la sauce
des sceaux, ID. 480, 243. || La sauce vaut mieux
que le poisson, l'accessoire vaut mieux que le prin-
cipal. || On dit dans le même sens : La sauce fait
manger le poisson. Un certain misérable serpent,
nommé Magdelain, qui se dit médecin de Mont-
pellier, c'est la sauce sans laquelle le poisson ne
se mangerait pas.... GUI PATIN, Lett. t. n, p. 424.
|| 3° Fig. et familièrement. Il se dit pour le mode de
disposer des personnes ou des choses. Vous me
faites trop d'honneur et à mes pauvres lettres; je
suis ravie cependant que vous me trouviez bonne
quelquefois à certaines sauces, SÉV. 23 oct. 4 680.
On se trouvera toujours fort bien de notre ami
[Corbmelli], à quelque sauce qu'on le mette, ID.
20 oct. 4 682. || Vous ne sauriez faire une bonne
sauce à cela, mettre une bonne sauce' à cela, se
dit en parlant d'une affaire, d'une action à laquelle
on ne saurait donner une apparence satisfaisante
|| On dit de même : Cela ne vaut rien à quelque
sauce qu'on le mette. En apparence, un départe-
ment fort étendu fut donné à M. de la Force, avec
assez d'autorité; mais, à quelque sauce que cela
se pût mettre, ce n'était être, en bon français,
qu'intendant des finances un peu renforcé, ST-SIM.
475, 93. || On ne sait à quelle sauce le mettre, on
ne sait que faire de lui, à quoi l'employer. || Mettre
quelqu'un à toutes sauces, l'employer à toutes sor-
tes de services. || On dit de même : être bon à tou-
tes sauces. H 4° Populairement. Donner une sauce
à quelqu'un, faire la sauce à quelqu'un, apprêter
une sauce à quelqu'un, le réprimander vertement.
Tout vilain cas, dit-elle, est reniable ; Ces serments
vains et peu dignes de foi Mériteraient qu'on vous
fît votre sauce, LA FONT. Conjid. C'est dans le fond
un impie qui, pour faire sa cour aux persécuteurs
de France, s'est déchaîné sur nous.... M. Allix de-
vrait lui apprêter sa sauce, BAYLE, Lett. à Minu-
toli, 8 juill. 4686. || 5° Sauce du tabac, eau salée
dans laquelle on a mis quelques autres ingrédients
et dont on se sert pour, la préparation du tabac en
poudre. || 6° Terme d'orfèvrerie. Liqueur pour don-
ner la couleur à l'or. || Dorure à la sauce, dorure
légère obtenue par la simple immersion des ob-
jets dans un liquide aurifère. || 7° Terme de des-
sin. Crayon tendre dont on se sert pour estomper.
|| Proverbes. Il n'est sauce que d'appétit, la faim
est le meilleur assaisonnement. || Il ne sait à quelle
sauce manger le poisson, il ne sait comment sup-
porter cette affaire, comment prendre un discours
qu'on lui tient, un procédé qu'on a avec lui. || Il a
fait la faute, qu'il en boive la sauce, qu'il en su-
bisse les fâcheuses conséquences.
— HIST. xa" s. Ki metlera la salce, mult la bevris
amere, Th. le mort. 4 63. ||xm° s. Ausinc cum fet
li bons lechierres Qui des morsiaus est congnois-
SAT
mètres du soleil (on met une S majuscule). Nous
serions bien étonnés, si nous étions dans Saturne,
de voir sur nos têtes pendant la nuit ce grand
anneau qui irait en forme de demi-cercle d'un bout
à. l'autre de l'horizon, FONT. Mond. 4° soir. Saturne
est environ dix fois plus loin que nous du soleil,
BAILLY, Hist. astr. mod. t. n, p. 4 57. Saturne est
environné d'un anneau fort mince et sensible-
blement plan, qui paraît comme un prolongement
de son équateur, mais qui partout est séparé du
corps de la planète, DELAMBRE, Abrégé astron. 48'
leçon. Saturne a six satellites qui tournent à fort
peu près dans le plan de l'anneau, qui est aussi le
plan de l'équateur, m. ib. || En astrologie, Saturne
est une planète froide, malfaisante, ennemie de la
nature de l'homme et des autres créatures. || 4° An-
cien terme de chimie. Le plomb (avec une S majus-
cule). Dans l'alchimie, on a comparé le plomb à
Saturne, non-seulement par ce qu'on a cru ce mé-
tal le plus vieux et le père des autres, mais encore
parce qu'on le regardait comme très-froid, FOUR-
CROY, Conn. chim. t. vi, p. 60. || Plomb fulminant
ou Saturne tonnant, ancien nom d'un sel de plomb
qui décrépite, FOURCROT, Conn. chim. t. vi, p. ss.
11 Sel de Saturne, sucre de Saturne, anciens noms
de l'acétate neutre de piomb. || Extrait de Saturne,
ancien nom du sous-acétate de plomb en solution.
— ÉTYM. Lat. Saturnus, probablement dieu des
semaiUe*., de sala-, les semailles, regardé comme
le premier roi du Latiurn et, en raison de cela,
assimilé au Kronos grec.
-f SATDRXIE (sa-tur-nie), s.f. Genre de papillons,
f SATURNIEN, IENNE (sa-tur-niin, niè-n'), adj.
Qui appartient à Saturne. Le raisonnement d'une
personne qui, s'imaginant que la peste était un
mal saturnien, prétendait qu'on avait guéri des
pestiférés en leur pendant au cou un morceau de
plomb que les chimistes appellent Saturne, Logique
de Port-Royal, p. 4 29, dans POUGENS. || Vers satur-
nien, espèce de vers latin très-ancien, remon-
tant, disait-on, au temps où Saturne régnait dans
leLatium. M. Quicherat a indiqué en quoi consistait
la seule harmonie de ces vers, par la remarque
qu'il a faite que la césure y paraît constante.
Il 2" Terme de géologie. Période saturnienne, se
dit des temps antérieurs à la révolution qui a
donné aux continents leur forme actuelle. || 3° Sa-
turnien, s'est dit d'une personne d'humeur triste,
morose, à cause des propriétés attribuées par l'as-
trologie à la planète Saturne, par opposition à
jovial, voy. ce mot. || 4° S. m. Nom que Voltaire a
donné aux habitants de Saturne, dans son Micromé-
gas. Comme le Sirien [habitant de Sirius] avait un
bon esprit, il comprit bien vite qu'un être pensant
peut fort bien n'être pas ridicule pour n'avoir
que six mille pieds de haut; il se familiarisa avec
les Saturniens après les avoir étonnés, VOLT. Mi-
crom. 4.
— HTST. xvi* s. Celui qui est d'une humeur jo-
viale meine l'amour gayement et avec plus d'allé-
gresse, et le saturnien avec une plus grande
crainte, PASQUIER, Lett. t. i, p. 33.
— ETYM. Saturne.
f SATURNIN, INE (sa-tur-nin, ni-n'), adj. Terme
de médecine. Qui a rapport au plomb ou à ses
composés. || Maladies saturnines, celles qui se déve-
loppent chez les ouvriers fondeurs en caractères,
potiers de terre et autres qui manient les alliages
de plomb, les poussières de céruse, minium li-
tharge, minerais de plomb, etc.
— ËTYSI. Saturne, dans le sens de plomb.
t SATURNITE (sa-tur-ni-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Variété de plomb sulfuré.
4. SATYRE (sa-ti-r'), s. m. || i° Terme de la reli-
gion des Grecs et des Romains. Demi-dieu qui ha-
bitait les bois et qui avait des jambes et des pieds
de bouc. Au fond d'un antre sauvage, Un satyre et
ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre
l'écuelle aux dents, LA FONT. Fabl. v, 7. Les satyres
sortaient des forêts pour danser autour de lui, FÉN.
Toi. n. || Dans l'antiquité, petites statues qui re-
présentaient des satyres, et qui, s'ouvrant, ser-
vaient de boîtes. Il [Tristram Shandy, de Sterne]
ressemble à ces petits satyres de l'antiquité qui
renfermaient des essences précieuses, VOLT. Dict.
phil. Conscience, 3. || 2° Fig. et familièrement.
Homme cynique, très-adonné aux femmes. Il vou-
lut un peu patiner, galanterie provinciale qui tient
plus du satyre que de l'honnête homme, SCARR.
Rom. com. 1, 40. Heudicourt, le fils, était une es-
pèce de satyre, fort méchant et fort mêlé dans les
hautes intrigues galant.es, ST-SIH. 4 5S, 24.Un vieux
satyre, usé de débauche, j. j. ROUSS. Ém. iv.
SAU
Il 3° Grand singe anthropomorphe. Le satyre ou
l'homme des bois, qui, par sa conformation, paraît
moins différer de l'homme que du singe, BUFF.
Quadrup. t. m, p. 4 87. Nos voyageurs font sans
façon des bêtes sous les noms de pongos, de man-
drills, d'orang-outangs, de ces mêmes êtres dont,
sous le nom de satyres, de faunes, de sylvains, les
anciens faisaient des divinités, j. j. ROUSS. Inég.
note 4. || 4° Genre de lépidoptères diurnes, créé
par Latreille aux dépens àespajnlio de L. || 5° Cham-
pignon nommé aussi phallus.
— ÉTYM. Lat. satyrus, du grec crâtvpoç. On
trouve satirel dans la Rose, v. 4S4 5S : Et li satirel
et les fées. On en a rapproché l'arabe schathira,
singe.
2. SATYRE (sa-ti-r'), s. f. Terme d'antiquité.
Chez les Grecs, pièces de théâtre dont les princi-
paux personnages étaient des satyres, et qui n'a-
vaient point de ressemblance avec la satire des Ro-
mains. La satyre devint une oeuvre d'art pour la
première fois entre les mains de Pratinas, vers
l'an 500 avant l'ère chrétienne. Ces satyres étaient
proprement des farces honnêtes où les spectateurs
et les acteurs étaient joués indifféremment, ROLLIN,
Hist. anc. liv. xxv, ch. i, 2. La satyre est une pe-
tite pièce qu'on donne après la représentation des
tragédies, pour délasser les spectateurs, BAKTHÉL.
Anach. ch. 69.
— ÉTYM. SÉTupo;, qui, signifiant le satyre,
signifiait aussi la satyre ou drame des satyres; il
était masculin.
SATYRIASIS (sa-ti-ri-a-zis'j, s. m. Terme de mé-
decine. Etat d'exaltation morbide des fonctions
génitales caractérisé par un penchant irrésistible à
répéter l'acte vénérien, avec la faculté de l'exercer
sans s'épuiser.
— HIST. xvi° s. Satyriasis, maladie ainsi appelée
à cause que l'on a toujours la verge tendue comme
les satyres, PARÉ, lnlrod. 2-1.
— ÉTYM. Saxupiacic, de atmjpo:, satyre 4.
SATYRION (sa-ti-ri-on), s. m. Plante de la famille
des orchis qui exhale une odeur de bouc fort dés-
agréable, et dont les racines tuberculeuses ont de
la ressemblance avec un scrotum, satyrium hir-
cinum, L.
— ÊTYM. Xarijpiov, de odcrjpoç, satyre 4.
i. SATYRIQUE (sa-ti-ri-k'), adj. Terme d'anti-
quité. Qui appartient aux satyres. [| .Danse satyri-
que, danse qui consistait en postures lubriques.
— HIST. xvi° s. Comme si c'eust esté des gens
qui eussent dansé, ainsi que l'on fait es festes de
Bacchus, avec mouvement et saltations satyriques,
AMY. Ant. 38.
— ÉTYM. Satyre 4.
2. SATYRIQUE (sa-ti-ri-k'), adj. Qui appar-
tient à la satyre des Grecs. Lepoëme satyrique,
nom tiré des satyres, divinités champêtres qui en
faisaient toujours l'âme, et nullement de la satire,
sorte de poésie médisante qui ne ressemble en rien à
celle-ci, et qui lui est fort postérieure, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. v, p. 4 07, dans POUGENS. || Le drame
saiyrique, synonyme de satyre 2. Le Cyclope d'Eu-
ripide est un drame satyrique. || Jeux satyriques,
espèces de farces qu'on jouait à Rome avant les
grandes pièces et qui étaient une imitation des sa-
tyres grecques. i| Par extension, au masculin, le
satyrique, le genre de la poésie pastorale (inu-
sité en ce sens aujourd'hui). [Racan] le premier
poète de la France pour le satyrique, COSTAR, Liste
des hommes de lettres à qui on pourrait accorder
une pension, 1662.
— ÉTYM. Satyre 2.
SAUCE (sô-s'), s. f. || i° Assaisonnement liquide
où il entre du sel et des épices. Après cela,
Quanto [Mme de Montespan] voulut manger, elle
donna une pièce de quatre pistoles pour acheter
ce qu'il fallait pour faire une sauce qu'elle fit
elle-même, et qu'elle mangea avec un appétit ad-
mirable, SÉV. 269. Quand on parle de sauce, il
faut qu'on y raffine, BOIL Sat. m. Le plus exquis
detousleurs mets [desLacédémoniensjétaitce qu'ils
appelaient la sauce'noire; et les vieillards la pré-
féraient à tout ce qu'on leur servait sur la table,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. n, p. 521. De petits oi-
seaux sur lesquels on jeta une sauce toute chaude,
composée de fromage râpé, d'huile, de vinaigre et
de siiphium, BARTHÉL. Anach. ch. 25. Vous .ne
trouvez le laurier bon Que pour la sauce et le
jambon, BÉRANG. Gourm. || Sauce douce, sauce
faite avec du sucre et du vinaigre ou du vin.
|| Sauce courte, sauce peu abondante. || Cette sauce
n'est pas faite, n'est pas assez faite, elle n'a pas
assez bouilli, n'est pas assez liée. |) Sauce blanche,
SAU
voy. BLANC 4. || Sauce verte, sauce faite avec du
ble vert, avec du jus d'herbes crues (suivant l'A-
cadémie, voy. à RÉMOULADE une autre sauce verte).
Pour une sauce verte avec de l'échalote, Et tels
ingrédients fins, vifs et délicats, DU CERCEAU, Poé-
sies, la Ravigote. || Sauce-Robert, sauce où les
oignons dominent; ils sont revenus jusqu'à h
couleur blonde, ensuiteon y ajoute du bouillon, du
jus et de la moutarde au moment de servir. Bou-
cingo, dès son âge tendre, Posséda la sauce à Ro-
bert, Avant même qu'il pût apprendre Ni son
Ave ni son Pater, CHAPELLE, Chanson sur llou-
cingo. \\ Sauce piquante, sauce faite avec du vinai-
gre, du thym, du laurier, ail et échalote, mouillée
avec du bouillon, réduite à moitié et vmpeu épais-
sie avec du beurre manié d'un peu de farine
|| Sauce à ou au pauvre homme, sauce froide, faite
avec de l'eau, du sel et de la ciboule. || Familière-
ment. Donner ordre aux sauces, aller dans la cui-
sine, prendre soin que tout soit bien apprêté poul-
ie repas. || En termes de cuisine, le mot sauce se
sous-entend quelquefois : une maître-d'hôtel, une
béchamel, pour une sauce à la maître-d'hôtel, à la
béchamel. || Fig. Le prédicateur [le P. Gaillard]
reprit son discours avec tant de prospérité, que,
mêlant sur la fin Philisbourg, Monseigneur, le
bonheur du roi, et les grâces de Dieu sur sa per-
sonne et sur tous ses desseins, il fit de tout cela
une si bonne sauce, que tout le monde pleurait ;
le roi et la cour l'ont loué et admiré, SÉV. 476.
|| 2° Fig. et familièrement. Accessoire, addition.
Dès le jour même, elle [Mme de Bury] entra dans
le carrosse de la reine ; cette sauce rend cette
place des meilleures, SÉV. 24 janv. 4 680. Mme de
Bullion perdit son procès avec toutes les sauces et
avec une acclamation générale, ST-SISI. 55, 4 75.
Je trouvai un homme [Argenson] effarouché du
poids des finances, mais bien flatté de la sauce
des sceaux, ID. 480, 243. || La sauce vaut mieux
que le poisson, l'accessoire vaut mieux que le prin-
cipal. || On dit dans le même sens : La sauce fait
manger le poisson. Un certain misérable serpent,
nommé Magdelain, qui se dit médecin de Mont-
pellier, c'est la sauce sans laquelle le poisson ne
se mangerait pas.... GUI PATIN, Lett. t. n, p. 424.
|| 3° Fig. et familièrement. Il se dit pour le mode de
disposer des personnes ou des choses. Vous me
faites trop d'honneur et à mes pauvres lettres; je
suis ravie cependant que vous me trouviez bonne
quelquefois à certaines sauces, SÉV. 23 oct. 4 680.
On se trouvera toujours fort bien de notre ami
[Corbmelli], à quelque sauce qu'on le mette, ID.
20 oct. 4 682. || Vous ne sauriez faire une bonne
sauce à cela, mettre une bonne sauce' à cela, se
dit en parlant d'une affaire, d'une action à laquelle
on ne saurait donner une apparence satisfaisante
|| On dit de même : Cela ne vaut rien à quelque
sauce qu'on le mette. En apparence, un départe-
ment fort étendu fut donné à M. de la Force, avec
assez d'autorité; mais, à quelque sauce que cela
se pût mettre, ce n'était être, en bon français,
qu'intendant des finances un peu renforcé, ST-SIM.
475, 93. || On ne sait à quelle sauce le mettre, on
ne sait que faire de lui, à quoi l'employer. || Mettre
quelqu'un à toutes sauces, l'employer à toutes sor-
tes de services. || On dit de même : être bon à tou-
tes sauces. H 4° Populairement. Donner une sauce
à quelqu'un, faire la sauce à quelqu'un, apprêter
une sauce à quelqu'un, le réprimander vertement.
Tout vilain cas, dit-elle, est reniable ; Ces serments
vains et peu dignes de foi Mériteraient qu'on vous
fît votre sauce, LA FONT. Conjid. C'est dans le fond
un impie qui, pour faire sa cour aux persécuteurs
de France, s'est déchaîné sur nous.... M. Allix de-
vrait lui apprêter sa sauce, BAYLE, Lett. à Minu-
toli, 8 juill. 4686. || 5° Sauce du tabac, eau salée
dans laquelle on a mis quelques autres ingrédients
et dont on se sert pour, la préparation du tabac en
poudre. || 6° Terme d'orfèvrerie. Liqueur pour don-
ner la couleur à l'or. || Dorure à la sauce, dorure
légère obtenue par la simple immersion des ob-
jets dans un liquide aurifère. || 7° Terme de des-
sin. Crayon tendre dont on se sert pour estomper.
|| Proverbes. Il n'est sauce que d'appétit, la faim
est le meilleur assaisonnement. || Il ne sait à quelle
sauce manger le poisson, il ne sait comment sup-
porter cette affaire, comment prendre un discours
qu'on lui tient, un procédé qu'on a avec lui. || Il a
fait la faute, qu'il en boive la sauce, qu'il en su-
bisse les fâcheuses conséquences.
— HIST. xa" s. Ki metlera la salce, mult la bevris
amere, Th. le mort. 4 63. ||xm° s. Ausinc cum fet
li bons lechierres Qui des morsiaus est congnois-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 443/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f443.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f443.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f443.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f443.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f443.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest