SxVP
SAP
SAQ
1825
avec la strophe alcaïgue celle qu'Horace semble le
plus affectionner.
— ËTYM. Lat. sapphicus, deSapho.
SAPHIR (sa-fir), s. m. || i° Pierre précieuse
brillante et de couleur bleue, la plus dure des
gemmes, qu'on peut regarder comme un rubis
bleu. Saphir astérite ou saphir étoile. Les saphirs
d'un bleu céleste sont plus estimés que ceux
dont le bleu est plus foncé ou plus clair; et,
lorsque ce bleu se trouve mêlé de violet ou de
pourpre, ce qui est assez rare, les lapidaires
dorment à ce saphir le nom d'améthyste orientale,
BUFF. Min. t. vu, p. 420. || 2° Faux saphir, variété
transparente et bleue de fluorine. || 3° Saphir fe-
melle, le corindon hyalin bleu. || Saphir mâle,
.saphir oriental d'un bleu indigo. || Saphir occiden-
tal, la cordiérite bleue, dite aussi saphir d'eau.
|| 4° Saphirdu Brésil, tourmaline bleue. || 5"Espèce
d oiseau-mouche ; il a le devant du cou et la poi-
trine d'un riche bleu de saphir avec des reflets
violets, BUFF. Ois. t. xi, p. 35.
— HlST. su* s. Pristrent sun bon cultel qui va-
leit une cit [cité], E sun anel où out un salir mult
eslit, Th. le mart. 4 52. || xme s. Atemprance est se-
nefiée par le safir, qui porte celestial color, BRUN,
LATINI, Trésor, p. 250. Un saphir carré, très excel-
lemment fin de couleur et de taille, assis à jour et
à croisette sur une verge d'or. greslette, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 492. [| xvic s. Mutation de cou-
leur naturelle en la face, comme goutte rose, sa-
phyrs, chucte de poil, PAB.Ê, XXI, 9. Une damoiselle
fort couperosée au visage, y ayant de gros saphirs
ou boutons, m. XXIII, 36. Le saphyr est, comme des-
sus, une eau bien pure; mais, parce qu'elle a passé
par quelque minière de saphre, elle tient un peu de
la couleur et teinture dudit saphre, PALISSY, 52.
— ËTYM. Provenç. saphir, safier, safir; espagn.
zafir, safiro ; ital. zaffiro ; du lat. sapphirus, qui
vient du grec aânoeif/o;.
f SAPUIRIN, INE (sa-fl-rin, ri-n'), adj. Oui res-
semble au saphir.
SAPHIRINE (sa-fi-ri-n'), s. f. Calcédoine de la
couleur du saphir. || Minéral du Groenland.
— ÉTYM. Saphir.
f SAPIIISTRIN (sa-fi-strin), s. m. Ancien nom de
la topaze, DE LABORDE, Émaux, p. 492.
— HIST. xve s. Demanda icellui Vincent quelle
pierre c'estoit; et icellui feu Jourdain respondi
]ue c'estoit ung saphistrin d'Almaigne ou topasse,
tus LABORDE, Émaux, p. 493.
SAPIDE (sa-pi-d'), adj. Qui a de la saveur. Si le
goût physique a des préférences, de manière que
ce qui est sapide pour un palais est insipide pour
un autre, DUCLOS, OEUV. t. x, p. 403. Il n'y aurait
point de goût sans salive pour dissoudre les corps
sapides, SENNEBIER, Ess. art. d'obs. t. i, p. 194,
dans POUGENS. Tous les sels insolubles dans l'eau
sont insipides; ceux qui s'y dissolvent sont plus ou
moins sapides, THENARD, Traité de chim. t. n,
p. 2S8, dans POUGENS.
— BEM. Sapide n'est dansle Dictionnaire de l'A-
cadémie qu'à partir de l'édition de 4S35.
— ÉTYM. Lat. sapidus, qui avait donné sodé à
l'ancienne langue (voy. SAVEUR).
f SAPIDITÉ (sa-pi-di-té), s. f. Qualité de ce qui
est sapide. Deux corps très-colorés, très-sapides
ou insipides, solubles ou insolubles, fusibles ou in-
fusibles, fixes ou volatils, prenaient, en s'unissant
chimiquement, une coloration, une sapidité, une
solubilité, une volatilité moyennes, FOURGROY,
Connaiss. chim. t. i, p. "3.
— ETYM. Sapide; provenç. sapiditat.
SAPIENCE (sa-pi-an-s'), s. f. || 1» Terme vieilli
qui est synonyme de sagesse. La crainte du Sei-
gneur est la sapience, BALZ. Je Prince, ch. 25.
|| Pays de sapience, la Normandie, ainsi dite à
cause de la sagesse des lois que lui donna Rollon,
u beaucoup plutôt à cause du caractère prudent
et même défiant des Normands. Près de Rouen,
pays de sapience, LA FONT. Troq. || La Fontaine a
itendu le pays de sapience jusqu'au Maine. Près du
Mans donc, pays de sapience, LA FONT. Remède.
| 2° Terme d'ancienne chimie. Lut de sapience,
celui dont on se sert pour fermer hermétiquement
les vaisseaux. || 3° Absolument. La Sapience, le
livre de Salomon qu'on appelle la Sagesse. || 4° 11
se dit quelquefois pour le Verbe, la Sagesse. Ce
Verbe qui était caché dans le sein du Père comme
sapience, JURIEU, dans BOSSUET, 6e avert. o. Jésus-
Christ étant le Verbe, et la raison, et la sapience
du Père, BOSS. ter sermon, Démons, Préambule. Un
fleuve découle du trône du Tout-Puissant; il ar-
DICT. DE IA LANGUE FRANÇAISE.
rose le céleste Eden, et roule dans ses flots l'amour
pur et la sapience de Dieu, CHATEAUBR. Mart. ni.
— HlST. xiie s. Tuz ces de Israël oïrent le juge-
ment que fait out li reis; sil crienstrent [ainsi le
craignirent], pur ço que la sapience nostre Seignur
fuden lipurjugemenz faire, Rois,?. 237. Ybers parla
par molt grant sapience, Raoul de C. 102. || xm* s.
N'a pas grant sapience enclose En .moi, qant si
petite chose Com est uncochetm'a boulé [trompé],
Ren. 5555. Cremor de Dieu est li commencomenz
de sapience, Cons. de P. de Font. 7. ||xve s. Car
trésor n'est qui vaille sapience ; Rien ne se peut
comparer à science, E. DESCH. Poésies mss. i" 58.
Ameur de sapience, qui vault autant, en grec,
comme philozophe, CHR. DE PIS. Charles V, m, 3.
1| xvie s. Nos folies ne me font pas rire, ce sont nos
sapiences, MONT, m, 282.
— ÉTYM. Provenç. sapiensa ; espagn. et portug.
sapiencia; ital. sapienza; du lat. sapere, être ha-
bile (voy. SAVOIR). On rattache sapere au grec 0096:.
SAPlENTIAUX(sa-pi-an-si-ô), adj. ro. pi. Il ne se
dit que de certains livres de l'Écriture sainte,
comme l'Ecclésiaste, les Proverbes, l'Ecclésiastique.
Les livres sapientiaux.
-- ÉTYM. Lat. sapienlialis, de sapientia, sapience.
SAPES (sa-pin), s. m. || 1° Grand arbre résineux
et toujours vert. Une vallée profonde, couverte de
sapins dont la noirceur est rendue plus frappante
par la brillante verdure des hêtres qui croissent au
milieu d'eux, SAUSSURE, Voy. Alpes, t. n, p. 39,
dans POUGENS. Il serait très-utile de faire écorcer
sur pied les sapins qu'on destine aux mâtures des
vaisseaux, en les laissant deux, trois et même
quatre ans sécher ainsi sur pied, BUFF. Hist. nat.
Introd. OEuv. X. vnr, p. 428. Et le sapin qui croît
pour affronter les mers, DELILLE, Géorg. n. || Sapin
de Norvège, abies excelsa, D. C. Il Sapin de Nor-
mandie, sapin argenté, sapin blanc, abies pecti-
nata, D. C. \\ Terme de botanique. Genre de la
famille des conifères, voisin des genres pin et mé-
lèze. H 2" Bois de sapin. Une boîte de sapin. C'est
du sapin. || Fig. Sentir le sapin, fairepressentir une
mort prochaine (à cause que le cercueil est fait en
sapin). Voilà une toux qui sent le sapin. || Il
sent le sapin, signifie aussi : il n'a pas long-
temps à vivre. || 3° Terme familier. Voiture de
place, fiacre. Il me pria tout haut de lui envoyer
chercher un fiacre qu'il appelait un sapin, GENLIS,
Parvenus, t. 11, p. 33, dans POUGENS. M. Desmou-
lins, l'abbé Noël, maître de Beaumont, et Keralio
avaient loué pour toute la soirée un sapin national
pour se faire voir dans la promenade, Pamphlet de
1789, dans LARCHEY, Excentricités du langage.
||4°Nom donné en Lorraine à l'ustensile dans lequel
on met le raisin cueilli pour le porter à la cuve.
— HlST. XII" s. En un jardin [il] vait un sapin
coper; Moult par est gros, el monde n'ot son per,
Bat. d'Aleschans, v. 3019. Oï ai quanque tu me
mandes, et tut frai tun plaisir de cèdres et saps,
Rois, p. 243. [| xnr s. Dirons premièrement de leurs
nefs... elles sont faites de sapin, MARC POL, p. 534.
11 xve s. On a planté en my un très bel pin ; Si est
feuillu, et plus droit que sapin, CHRIST, DE PISAN,
Dit de Poissy.
— ÉTYM. Lat. sapinus :1e provençal ditsoep. Cors-
sen {Ausspr. 2e édit. t. 1, p. 457), rapproche sapi-
nus, sâpium, sapin, résine, et sapa (voy. SÈVE), y
voyant un radical sap, dégoutter : l'arbre dégout-
tant la résine.
f SAPINDACÉES (sa-pin-da-sée), s. f. pi. Fa-
mille de plantes ayant pour type le savonnier, sa-
pindus saponaria, L.
SAPINE (sa-pi-n'), s. f. || i" Planche de sapin. || So-
live de bois de sapin qu'on scelle de niveau sur
des tasseaux quand on veut tendre des cordeaux
pour ouvrir des terres et dresser des murs. |( Pièce
de bois de sapin en grume, pour faire de
grands échafauds. || 2e Petit baquetà savonner, en
bois de sapin. || 3° Espèce de chèvre employée
principalement pour soulever à de grandes hau-
teurs des fardeaux très-lourds. || 4° Toue sapine,
ou, simplement sapine,, toue en sapin. Pour une
grande toue sapine, chargée de fagots ou cotterets,
Déclar. du 22 oct. 4745, tarif.
— HlST. xme s. Ilfu de deux lances sapines Aba-
tus et versés entre aus [eux], PH. MOUSKES, ms.
p. 694, dailSLACURNE.
— ÉTYM. Sapin.
f SAPINEAU (sa-pi-nô), s. m. Petit sapin mis
comme ornement au dernier char de foin que l'on
remre, SOUVESTRE, les Anges du foyer.
f SAPINÉE (sa-pi-née), s. /. Plein un sapin ; se
dit en Lorraine.
t SAPINETTE (sa-pi-nè-f), s.f. || i» Sapin du Ca-
nada. H II se dit aussi de l'épicéa. H 2° Espèce de
boisson faite avec des bourgeons de sapin.
Il 3° Bière médicinale, antiscorbutique, qu'on pré-
pare en faisant macérer, dans de la bière fraîche,
de la racine de raifort sauvage, des feuilles de
cochléaria et des bourgeons de sapin.
— ÉTYM. Dimin. de sapin.
SAPINIÈRE (sa-pi-niè-r'), s. f.\\ 1° Lieu planté de
sapins. Le myrtil, le buis et le sureau sont le fléau
des sapinières, DRALET , Traité des forêts d'arbres
rés. p. 39. Il 2° Nom qu'on donne, sur la Loire, à
un bateau de sapin plus large que le chaland.
— ÉTYM. Sapin. On trouve anciennement sapine
et au xvie siècle sapinaye. ■
t SAPONACÉ, ÉE (sa-po-na-sé, sée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a les caractères du savon;
qui peut être employé aux mêmes usages que le
savon.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon.
SAPONAIRE (sa-po-nê-r'), s.-f. Plante dont on
fait bouillir les feuilles dans l'eau pour nettoyer
les lainages, les dentelles, etc. {saponaria offici-
nalis, t.). || Genre de la famille des caryophyllées,
dont la saponaire est le type.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon.
| SAPONARINE (sa-po-na-ri-n'), s. f. Terme de
chimie. Substance cristallisable qu'on trouve dans
la saponaire.
t SAPONÉ (sa-po-né), s. m. Terme de pharmacie.
Préparation de savon.
_ t SAPONIFIABLE (sa-po-ni-fi-a-W), adj. Oui peut
être saponifié. Les huiles sont saponifiables.
t SAPONIFICATION (sa-po-ni-fi-ka-sion), s. f.
Opération par laquelle une substance grasse se
convertit en savon, à l'aide des oxydes alca-
lins. Un commencement de saponification, RUM-
FORD, Instit. Mém. scienc. 4 807, p. 4 4 3. || Action,
art de faire la savon.
f SAPONIFIER (sa-po-ni-fi-é), je saponifiais,
nous saponifiions, vous saponifiiez; que je sapo-
nifie, que nous saponifiions, que vous saponifiiez,
v. a. Transformerun corps gras en savon. || Se sa-
ponifier, ». réfl. Être transformé en savon. Toutes
les huiles ou les graisses ne sont point susceptibles
de se saponifier également bien, TIIENARD, Traité
de chim. 1.1, p. 24 0, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon, et facerc, faire.
f SAPONINE (sa-po-ni-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe immédiat extrait de la racine de la sapo-
naire. H On la nomme aussi struthine.
t SAPONlQUE(sa-po-ni-k'), adj. Terme de chi-
mie. Acide saponique, poudre blanche, insoluble
dans l'eau et dans l'éther, soluble dans l'eau et
l'alcool bouillants. Il On dit aussi esculique.
fSAPONITE (sa-po-ni-t'J, s. m.'Minéral talqueux,
sorte de sléatite.
fSAPONULE (sa-po-nul'), s. m. Dépôt savonneux
qui se ferme dans une teinture chaude et concen-
trée de savon dur au suif, lorsqu'on la laisse refroidir.
SAPORIFIQUE (sa-po-ri-fi-k'), adj. Qui produit
la saveur.
— ÉTYM. Lat. sapor, saveur, etfacere, faire.
t SAPOTACEES (sa-po-ta-sée), s. f. pi. Famille dé-
plantes dicotylédones, dont le sapotier est le type.
SAPOTE (sa-po-f) ou SAPOTILLE (sa-po-ti-11', Il
mouillées), s. f. Fruit du sapotier ou sapotiilier.
Guadeloupe, Mercier, médaille de bronze pour sa
liqueur de sapotes, Journal offic. 4" nov. 4 809,
p. 44)5, 0e col.
SAPOTIER (sa-po-tié) ou SAPOTILLIER (sa-po-
ti—lié, Il mouillées), s. m. Arbre des Antilles qui
porte un fruit excellent, achras sapola, L.
t SAPPARE (sa-ppa-r'), s. m. Nom donné au dis-
thène bleu du Saint-Gothard par Saussure (Voy.
Alpes, t. vin, p. 233). |j On dit aussi sapparite.
t SAPRISTI (sa-pri-sti), inlerj. Sorte de jure-
ment, corruption de sacristie.
f SAPROPHAGE(sa-pro-fa-j'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit de matières organiques décomposées.
— ÉTYM. SaTtoô;, pourri, et ça-,eïv, manger.
f SAPROPYRE (sa-pro-pi-r'), s. f. Terme de
médecine. Nom donné à la fièrre \mtride.
— ÉTYM. Eairpè:, putride, et nOp, fièvre, feu.
t SAQUEBUTE (sa-ke-bu-f), s. f. Espèce de trom-
pette, à quatre branches qui se démontent, beau-
coup plus longue que la trompette ordinaire; elle
sert de basse, en Allemagne, pour toutes sortes
d'instruments à vent.
f SAQUER (sa-ké), v.a. Saquer une voile, c'était au
xvne siècle la tirer au dedans du navire, la rentrer.
— ÉTYM. C'est Fane, verbe saquer ou sachierqw
signifiait tirer.
II. — 829
SAP
SAQ
1825
avec la strophe alcaïgue celle qu'Horace semble le
plus affectionner.
— ËTYM. Lat. sapphicus, de
SAPHIR (sa-fir), s. m. || i° Pierre précieuse
brillante et de couleur bleue, la plus dure des
gemmes, qu'on peut regarder comme un rubis
bleu. Saphir astérite ou saphir étoile. Les saphirs
d'un bleu céleste sont plus estimés que ceux
dont le bleu est plus foncé ou plus clair; et,
lorsque ce bleu se trouve mêlé de violet ou de
pourpre, ce qui est assez rare, les lapidaires
dorment à ce saphir le nom d'améthyste orientale,
BUFF. Min. t. vu, p. 420. || 2° Faux saphir, variété
transparente et bleue de fluorine. || 3° Saphir fe-
melle, le corindon hyalin bleu. || Saphir mâle,
.saphir oriental d'un bleu indigo. || Saphir occiden-
tal, la cordiérite bleue, dite aussi saphir d'eau.
|| 4° Saphirdu Brésil, tourmaline bleue. || 5"Espèce
d oiseau-mouche ; il a le devant du cou et la poi-
trine d'un riche bleu de saphir avec des reflets
violets, BUFF. Ois. t. xi, p. 35.
— HlST. su* s. Pristrent sun bon cultel qui va-
leit une cit [cité], E sun anel où out un salir mult
eslit, Th. le mart. 4 52. || xme s. Atemprance est se-
nefiée par le safir, qui porte celestial color, BRUN,
LATINI, Trésor, p. 250. Un saphir carré, très excel-
lemment fin de couleur et de taille, assis à jour et
à croisette sur une verge d'or. greslette, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 492. [| xvic s. Mutation de cou-
leur naturelle en la face, comme goutte rose, sa-
phyrs, chucte de poil, PAB.Ê, XXI, 9. Une damoiselle
fort couperosée au visage, y ayant de gros saphirs
ou boutons, m. XXIII, 36. Le saphyr est, comme des-
sus, une eau bien pure; mais, parce qu'elle a passé
par quelque minière de saphre, elle tient un peu de
la couleur et teinture dudit saphre, PALISSY, 52.
— ËTYM. Provenç. saphir, safier, safir; espagn.
zafir, safiro ; ital. zaffiro ; du lat. sapphirus, qui
vient du grec aânoeif/o;.
f SAPUIRIN, INE (sa-fl-rin, ri-n'), adj. Oui res-
semble au saphir.
SAPHIRINE (sa-fi-ri-n'), s. f. Calcédoine de la
couleur du saphir. || Minéral du Groenland.
— ÉTYM. Saphir.
f SAPIIISTRIN (sa-fi-strin), s. m. Ancien nom de
la topaze, DE LABORDE, Émaux, p. 492.
— HIST. xve s. Demanda icellui Vincent quelle
pierre c'estoit; et icellui feu Jourdain respondi
]ue c'estoit ung saphistrin d'Almaigne ou topasse,
tus LABORDE, Émaux, p. 493.
SAPIDE (sa-pi-d'), adj. Qui a de la saveur. Si le
goût physique a des préférences, de manière que
ce qui est sapide pour un palais est insipide pour
un autre, DUCLOS, OEUV. t. x, p. 403. Il n'y aurait
point de goût sans salive pour dissoudre les corps
sapides, SENNEBIER, Ess. art. d'obs. t. i, p. 194,
dans POUGENS. Tous les sels insolubles dans l'eau
sont insipides; ceux qui s'y dissolvent sont plus ou
moins sapides, THENARD, Traité de chim. t. n,
p. 2S8, dans POUGENS.
— BEM. Sapide n'est dansle Dictionnaire de l'A-
cadémie qu'à partir de l'édition de 4S35.
— ÉTYM. Lat. sapidus, qui avait donné sodé à
l'ancienne langue (voy. SAVEUR).
f SAPIDITÉ (sa-pi-di-té), s. f. Qualité de ce qui
est sapide. Deux corps très-colorés, très-sapides
ou insipides, solubles ou insolubles, fusibles ou in-
fusibles, fixes ou volatils, prenaient, en s'unissant
chimiquement, une coloration, une sapidité, une
solubilité, une volatilité moyennes, FOURGROY,
Connaiss. chim. t. i, p. "3.
— ETYM. Sapide; provenç. sapiditat.
SAPIENCE (sa-pi-an-s'), s. f. || 1» Terme vieilli
qui est synonyme de sagesse. La crainte du Sei-
gneur est la sapience, BALZ. Je Prince, ch. 25.
|| Pays de sapience, la Normandie, ainsi dite à
cause de la sagesse des lois que lui donna Rollon,
u beaucoup plutôt à cause du caractère prudent
et même défiant des Normands. Près de Rouen,
pays de sapience, LA FONT. Troq. || La Fontaine a
itendu le pays de sapience jusqu'au Maine. Près du
Mans donc, pays de sapience, LA FONT. Remède.
| 2° Terme d'ancienne chimie. Lut de sapience,
celui dont on se sert pour fermer hermétiquement
les vaisseaux. || 3° Absolument. La Sapience, le
livre de Salomon qu'on appelle la Sagesse. || 4° 11
se dit quelquefois pour le Verbe, la Sagesse. Ce
Verbe qui était caché dans le sein du Père comme
sapience, JURIEU, dans BOSSUET, 6e avert. o. Jésus-
Christ étant le Verbe, et la raison, et la sapience
du Père, BOSS. ter sermon, Démons, Préambule. Un
fleuve découle du trône du Tout-Puissant; il ar-
DICT. DE IA LANGUE FRANÇAISE.
rose le céleste Eden, et roule dans ses flots l'amour
pur et la sapience de Dieu, CHATEAUBR. Mart. ni.
— HlST. xiie s. Tuz ces de Israël oïrent le juge-
ment que fait out li reis; sil crienstrent [ainsi le
craignirent], pur ço que la sapience nostre Seignur
fuden lipurjugemenz faire, Rois,?. 237. Ybers parla
par molt grant sapience, Raoul de C. 102. || xm* s.
N'a pas grant sapience enclose En .moi, qant si
petite chose Com est uncochetm'a boulé [trompé],
Ren. 5555. Cremor de Dieu est li commencomenz
de sapience, Cons. de P. de Font. 7. ||xve s. Car
trésor n'est qui vaille sapience ; Rien ne se peut
comparer à science, E. DESCH. Poésies mss. i" 58.
Ameur de sapience, qui vault autant, en grec,
comme philozophe, CHR. DE PIS. Charles V, m, 3.
1| xvie s. Nos folies ne me font pas rire, ce sont nos
sapiences, MONT, m, 282.
— ÉTYM. Provenç. sapiensa ; espagn. et portug.
sapiencia; ital. sapienza; du lat. sapere, être ha-
bile (voy. SAVOIR). On rattache sapere au grec 0096:.
SAPlENTIAUX(sa-pi-an-si-ô), adj. ro. pi. Il ne se
dit que de certains livres de l'Écriture sainte,
comme l'Ecclésiaste, les Proverbes, l'Ecclésiastique.
Les livres sapientiaux.
-- ÉTYM. Lat. sapienlialis, de sapientia, sapience.
SAPES (sa-pin), s. m. || 1° Grand arbre résineux
et toujours vert. Une vallée profonde, couverte de
sapins dont la noirceur est rendue plus frappante
par la brillante verdure des hêtres qui croissent au
milieu d'eux, SAUSSURE, Voy. Alpes, t. n, p. 39,
dans POUGENS. Il serait très-utile de faire écorcer
sur pied les sapins qu'on destine aux mâtures des
vaisseaux, en les laissant deux, trois et même
quatre ans sécher ainsi sur pied, BUFF. Hist. nat.
Introd. OEuv. X. vnr, p. 428. Et le sapin qui croît
pour affronter les mers, DELILLE, Géorg. n. || Sapin
de Norvège, abies excelsa, D. C. Il Sapin de Nor-
mandie, sapin argenté, sapin blanc, abies pecti-
nata, D. C. \\ Terme de botanique. Genre de la
famille des conifères, voisin des genres pin et mé-
lèze. H 2" Bois de sapin. Une boîte de sapin. C'est
du sapin. || Fig. Sentir le sapin, fairepressentir une
mort prochaine (à cause que le cercueil est fait en
sapin). Voilà une toux qui sent le sapin. || Il
sent le sapin, signifie aussi : il n'a pas long-
temps à vivre. || 3° Terme familier. Voiture de
place, fiacre. Il me pria tout haut de lui envoyer
chercher un fiacre qu'il appelait un sapin, GENLIS,
Parvenus, t. 11, p. 33, dans POUGENS. M. Desmou-
lins, l'abbé Noël, maître de Beaumont, et Keralio
avaient loué pour toute la soirée un sapin national
pour se faire voir dans la promenade, Pamphlet de
1789, dans LARCHEY, Excentricités du langage.
||4°Nom donné en Lorraine à l'ustensile dans lequel
on met le raisin cueilli pour le porter à la cuve.
— HlST. XII" s. En un jardin [il] vait un sapin
coper; Moult par est gros, el monde n'ot son per,
Bat. d'Aleschans, v. 3019. Oï ai quanque tu me
mandes, et tut frai tun plaisir de cèdres et saps,
Rois, p. 243. [| xnr s. Dirons premièrement de leurs
nefs... elles sont faites de sapin, MARC POL, p. 534.
11 xve s. On a planté en my un très bel pin ; Si est
feuillu, et plus droit que sapin, CHRIST, DE PISAN,
Dit de Poissy.
— ÉTYM. Lat. sapinus :1e provençal ditsoep. Cors-
sen {Ausspr. 2e édit. t. 1, p. 457), rapproche sapi-
nus, sâpium, sapin, résine, et sapa (voy. SÈVE), y
voyant un radical sap, dégoutter : l'arbre dégout-
tant la résine.
f SAPINDACÉES (sa-pin-da-sée), s. f. pi. Fa-
mille de plantes ayant pour type le savonnier, sa-
pindus saponaria, L.
SAPINE (sa-pi-n'), s. f. || i" Planche de sapin. || So-
live de bois de sapin qu'on scelle de niveau sur
des tasseaux quand on veut tendre des cordeaux
pour ouvrir des terres et dresser des murs. |( Pièce
de bois de sapin en grume, pour faire de
grands échafauds. || 2e Petit baquetà savonner, en
bois de sapin. || 3° Espèce de chèvre employée
principalement pour soulever à de grandes hau-
teurs des fardeaux très-lourds. || 4° Toue sapine,
ou, simplement sapine,, toue en sapin. Pour une
grande toue sapine, chargée de fagots ou cotterets,
Déclar. du 22 oct. 4745, tarif.
— HlST. xme s. Ilfu de deux lances sapines Aba-
tus et versés entre aus [eux], PH. MOUSKES, ms.
p. 694, dailSLACURNE.
— ÉTYM. Sapin.
f SAPINEAU (sa-pi-nô), s. m. Petit sapin mis
comme ornement au dernier char de foin que l'on
remre, SOUVESTRE, les Anges du foyer.
f SAPINÉE (sa-pi-née), s. /. Plein un sapin ; se
dit en Lorraine.
t SAPINETTE (sa-pi-nè-f), s.f. || i» Sapin du Ca-
nada. H II se dit aussi de l'épicéa. H 2° Espèce de
boisson faite avec des bourgeons de sapin.
Il 3° Bière médicinale, antiscorbutique, qu'on pré-
pare en faisant macérer, dans de la bière fraîche,
de la racine de raifort sauvage, des feuilles de
cochléaria et des bourgeons de sapin.
— ÉTYM. Dimin. de sapin.
SAPINIÈRE (sa-pi-niè-r'), s. f.\\ 1° Lieu planté de
sapins. Le myrtil, le buis et le sureau sont le fléau
des sapinières, DRALET , Traité des forêts d'arbres
rés. p. 39. Il 2° Nom qu'on donne, sur la Loire, à
un bateau de sapin plus large que le chaland.
— ÉTYM. Sapin. On trouve anciennement sapine
et au xvie siècle sapinaye. ■
t SAPONACÉ, ÉE (sa-po-na-sé, sée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a les caractères du savon;
qui peut être employé aux mêmes usages que le
savon.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon.
SAPONAIRE (sa-po-nê-r'), s.-f. Plante dont on
fait bouillir les feuilles dans l'eau pour nettoyer
les lainages, les dentelles, etc. {saponaria offici-
nalis, t.). || Genre de la famille des caryophyllées,
dont la saponaire est le type.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon.
| SAPONARINE (sa-po-na-ri-n'), s. f. Terme de
chimie. Substance cristallisable qu'on trouve dans
la saponaire.
t SAPONÉ (sa-po-né), s. m. Terme de pharmacie.
Préparation de savon.
_ t SAPONIFIABLE (sa-po-ni-fi-a-W), adj. Oui peut
être saponifié. Les huiles sont saponifiables.
t SAPONIFICATION (sa-po-ni-fi-ka-sion), s. f.
Opération par laquelle une substance grasse se
convertit en savon, à l'aide des oxydes alca-
lins. Un commencement de saponification, RUM-
FORD, Instit. Mém. scienc. 4 807, p. 4 4 3. || Action,
art de faire la savon.
f SAPONIFIER (sa-po-ni-fi-é), je saponifiais,
nous saponifiions, vous saponifiiez; que je sapo-
nifie, que nous saponifiions, que vous saponifiiez,
v. a. Transformerun corps gras en savon. || Se sa-
ponifier, ». réfl. Être transformé en savon. Toutes
les huiles ou les graisses ne sont point susceptibles
de se saponifier également bien, TIIENARD, Traité
de chim. 1.1, p. 24 0, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. sapo, savon, et facerc, faire.
f SAPONINE (sa-po-ni-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe immédiat extrait de la racine de la sapo-
naire. H On la nomme aussi struthine.
t SAPONlQUE(sa-po-ni-k'), adj. Terme de chi-
mie. Acide saponique, poudre blanche, insoluble
dans l'eau et dans l'éther, soluble dans l'eau et
l'alcool bouillants. Il On dit aussi esculique.
fSAPONITE (sa-po-ni-t'J, s. m.'Minéral talqueux,
sorte de sléatite.
fSAPONULE (sa-po-nul'), s. m. Dépôt savonneux
qui se ferme dans une teinture chaude et concen-
trée de savon dur au suif, lorsqu'on la laisse refroidir.
SAPORIFIQUE (sa-po-ri-fi-k'), adj. Qui produit
la saveur.
— ÉTYM. Lat. sapor, saveur, etfacere, faire.
t SAPOTACEES (sa-po-ta-sée), s. f. pi. Famille dé-
plantes dicotylédones, dont le sapotier est le type.
SAPOTE (sa-po-f) ou SAPOTILLE (sa-po-ti-11', Il
mouillées), s. f. Fruit du sapotier ou sapotiilier.
Guadeloupe, Mercier, médaille de bronze pour sa
liqueur de sapotes, Journal offic. 4" nov. 4 809,
p. 44)5, 0e col.
SAPOTIER (sa-po-tié) ou SAPOTILLIER (sa-po-
ti—lié, Il mouillées), s. m. Arbre des Antilles qui
porte un fruit excellent, achras sapola, L.
t SAPPARE (sa-ppa-r'), s. m. Nom donné au dis-
thène bleu du Saint-Gothard par Saussure (Voy.
Alpes, t. vin, p. 233). |j On dit aussi sapparite.
t SAPRISTI (sa-pri-sti), inlerj. Sorte de jure-
ment, corruption de sacristie.
f SAPROPHAGE(sa-pro-fa-j'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit de matières organiques décomposées.
— ÉTYM. SaTtoô;, pourri, et ça-,eïv, manger.
f SAPROPYRE (sa-pro-pi-r'), s. f. Terme de
médecine. Nom donné à la fièrre \mtride.
— ÉTYM. Eairpè:, putride, et nOp, fièvre, feu.
t SAQUEBUTE (sa-ke-bu-f), s. f. Espèce de trom-
pette, à quatre branches qui se démontent, beau-
coup plus longue que la trompette ordinaire; elle
sert de basse, en Allemagne, pour toutes sortes
d'instruments à vent.
f SAQUER (sa-ké), v.a. Saquer une voile, c'était au
xvne siècle la tirer au dedans du navire, la rentrer.
— ÉTYM. C'est Fane, verbe saquer ou sachierqw
signifiait tirer.
II. — 829
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