1824
SAP
SAP
SAP
vin généreux, BÉR. Bon vieill. || 12° Santé du corps,
nom populaire, à Paris, du cresson de fontaine.
— HIST. XIIe s. Nen est sanctez en la meie carn
[chair], Liber psalm. p. 49. Ne se doit plaindre li
noms qui santé a, Bat. D'Aleschans, v. 8030. Lores
requist li reis le prudume, que il Deu depreiast
que guarisun e sancted de la mainJi dunast, Rois,
287. || xm° s. Le diable me 'cuide bien avoir en-
gané; Mais n'i aura pooir, se Diex lue dont santé
[jugement sain], Berte, XLV. Bien [elle] sait que
se sa fille iust en bonne santé, Qu'ele l'eùst
veûe... ib. LXXXI. Mais li espoirs d'amie avoir
Lui fit tost sa santé ravoir, Bl. et Jeh. 805.
|| xiv' s. De ceste hache ci li donrai tel santé, Car
il ne lui chaura combien on vende blé, Guescl.
49 290. || xve s. ...Si Dieu me donne que à santé je
puisse retourner en la comté de Hàinaut, moisi,
n, m, 42. Si tu estoyes chose mortelle et que on le
peust tenir aux mains, tuauroyes occis à ta maie
santé ce preux chevalier, Perceforest, t. m, f" u.
|| xvi* s. Hz faisoient festin pour lajoye du recou-
vrement de sa santé, AMYOT, Pomp. 82. Nul ne
doute de la santé du séjour es forests, o. DE SERRES,
784. La sérénité du ciel, la santé de l'air, le plai-
sant aspect de la contrée, m. 4000. Souvenez-vous
du proverbe qui dit: Il n'est richesse que de santé,
LANOUE,-485. Dieu nous garde de la santé des
Allemans et de la maladie des François, OUDIN,
Curios. franc. De grande maladie vient-on bien en
grande santé, COTGRAVE. Qui n'a santé il n'a rien;
qui a santé il a tout, m. La santé du corps, la cha-
leur des pieds, LEROUX DE LINCY, Prou. t. i, p. 275.
Netteté nourrist la santé, ID. t"6. t. n, p. 356.
— ÉTYM. Provenç. santat, sandat, sanitat, sane-
tat; espagn. sanidad; ital. sanità; du lat. sanita-
tem, de sanus (voy. SAIN).
SANTOLINE (san-to-li-n% s. f. || i» Genre de
plantes très-odorantes et très-amères de la famille
des composées. Le type en est la santbline, santo-
lina chumxcyparissus, L. dite aussi petit cyprès,
garde-robe, aurone femelle, sanguenie et sangue-
nite. || 2° 11 se dit, à tort, pour santonine 4.
SANTON (san-ton), s. m. || 1" Sorte de moine
mahométan. La façon de vivre des santons est
toute contraire à celle des derviches; il semble
qu'ils fassent une profession particulière d'être
d'autant plus sales et négligés que les autres sont
polis, les Voyages du sieur du Loir, Paris, «54,
p. 4 67. || 2" En Algérie, petite chapelle ou monu-
ment contenant le tombeau d'un santon.
— HIST. XVIe s. Hypocrites, patenostriers, chat-
temittes, santorons, cagbtz, hermites, RAB. IV, 64.
Les hermites et sanctorons des Turcs, LE LOYER,
Discours et histoire des spectres, Paris, 4605, p. 804,
Les.saintons.:.. et autres, comme religieux et peni-
tens, les Voyages du sieur de Villamont, m, 9 (4 604).
— ÉTYM. Espagn. santon, santon, hypocrite, de
santo, saint.
T 4. SANTONL.YE (san-to-ni-n'), s. f. Vartemisia
santonica, L., composées, dont les semences et
sommités sont vermifuges.
— ÉTYM. Lat. santonica lierba, sorte d'absinthe,
de Santones, la Saintonge.
î 2. SANTONINE (san-to-ni-n'), s. f. Terme de
chimie. Matière cristallisable, amère et acre, iso-
lée des sommités fleuries de la santonine et du se-
men-contra.
SANVE (san-v'), s. f. Nom populaire du sénevé
sauvage, sinapù arvensis, L.
— ÉTYM. Lat. sinâpi, avec changement d'accent
sinapi.
SAOUL (sou), SAOULER (sou-lé), voy. SOÛL et
SOÛLER.
| SAP (sap), s. m. Se dit dans la marine et aussi
dans le peuple pour bois de sapin.
— ÉTYM. Voy. SAPIN.
SAPA(sa-pa), s. m. Terme de pharmacie. Moût,
suc de raisin évaporé jusqu'à consistance de miel ;
raisiné.
— HIST. xvi" s. Contre la toux, prendre au matin
une once et demie de sape de coin; qui se fait
sans sucre, ni miel, en bouillant le jus exprimé de
COins, 0. DE SERBES, 909.
— ÉTYM. Lat. sapa, vin cuit, qui a donné sève.
SAPAJOU (sa-pa-jou), s. m. Tous ceux pes sin-
ges du nouveau monde] dont la queue est préhen-
■ sile sont en général désignés sous le nom collec-
tif de sapajous, HILNE EDWARDS, Éléments de
goologie, Paris, 4fc34, p. 276. Le petit Nicolet, sa-
pajou de Mme de Pompadour, avait dérobé ce
billet'et l'avait jeté par la fenêtre, DECOUBCHAMP,
Souvenirs de la marquise de Créquy, t. ni, chap. 6.
|| Le sapajou proprement dit ou sajou est le genre
cébus. || Fig. ei familièrement. Petit homme laid i
et ridicule. Les dames l'avaient à ieur suite comme >
un petit sapajou, j. j. ROUSS. Confess. iv. || Terme '
d'injure. Ce sapajou de juge de paix était toujours ;
fourré au milieu de nous, CH. DE BERNARD, le '
Gentilhomme campagnard, n, 20. ;
— ÉTYM. Cayouvassou, mot brésilien qui se pro-
nonce sajououassou, BUFF. Quadr. t. vu, p. 4 39. |
SAPAN (sa-pan), s. m. Bois du Japon, propre à
la teinture.
t SAl'ATE (sa-pa-t'), s. m. || 1° Présent considé-
rable, donné sous la forme d'un autre qui l'est I
beaucoup moins, un citron par exemple, et il y a i
dedans un gros diamant; cela se pratique en Es- 1
pagne et en Italie. Je voudrais bien vous pouvoir (
dépeindre au naturel un écran que M. le cardinal 1
d'Estrées a donné à Madame de Savoie en forme c
de sapate, et dont Mme de la Fayette a pris tout j
le soin et donné le dessin, SÉV. 43 déc. 4 679. f
Il 2° Nom d'une espèce de fête en usage parmi les i
Espagnols, qui la font le 5 décembre, veille de la s
Saint-Nicolas ; elle consiste à faire à ses amis des |
présents, sans qu'ils sachent d'où ils leur vien- 1
nent. On nommait sapate cette partie du ballet ; il |
y avait des ballets entiers qui portaient ce nom ; \
c'étaient ceux qui n'avaient pour objet que les pré- <
sents qu'on voulait faire, CAHUSAC, Dans. anc. et \
mod. n, 1, 6. c
— ÉTYM. Espagn. zapato, soulier; c'est comme i
le soulier mis à Noël dans la cheminée. r
SAPE (sa-p'), s. f. y 1° Terme rural. Espèce de j
petite faux, qui est usitée en Belgique et dans le c
nord de la France. || 2° Par extension du nom d'où- 1
til au travail même, ouvrage fait sous terre pour 1
renverser une muraille, une tour, etc. Il y avait 1
une troisième tour fort ébranlée, qui fût toni- c
bée aux premiers coups de la sape, D'ABLANC. I
Arrien, 1, 7. || Fig. Chacun a sa manière.... trâyail- t
lez par la sape, tandis que j'irai avec le fer et le 1
feu renverser et brûler tout ce qui m'opposera 1
quelque résistance, VOLT. Dial. 34. || 3° Tranchée
qu'on exécute dans les sièges en employant des j
procédés particuliers pour se mettre à l'abri de la )
mousqueterie et de la mitraille ; c'est en général c
à l'aide de gabions qu'on se couvre ; on emploie (
quelquefois des sacs à terre. Pousser la sape. Aller j
à la sape. Le glacis, d'où l'on prétend que l'on c
commencera à travailler par la sape pour percer s
le fossé, PELLISSON, Lett. hist. t. i, p. 478. ||Sape c
volante : les travailleurs placent sur le sol une file s
de gabions jointifs et piochent en arrière afin de 1
les remplir de terre. || Sape pleine ou simplement 1
sape : les sapeurs posent et remplissent les ga-
bions du parapet les uns après les autres; ils sont
protégés, dans la direction de la tranchée, par un 1
gabion farci, qu'ils font rouler sur le sol. On dis- t
tingue la sape simple qui n'a qu'un seul parapet, 1
et la sape double ou sape debout qui se compose
de deux sapes pleines simples. || Sape demi-pleine, ]
sape pleine faite sans employer de gabion farci.
'M. le Prince avait résolu de différer jusques au s
soir, parce qu'on n'avait pu encore achever un au- (
Ire logement, par lequel il voulait soutenir celui- (
là, et auquel on travaillait à demi-sape, PELLISSON, C
Lett. hist. t. n, p. 300. H Sape demi-double, celle c
qui n'a que la moitié de la largeur de la sape dou- 1
ble ; l'une de ses gabionnades est remplie par des j
sacs à terre. || Retour de sape, changement de di- 1
rection d'une sape par suite duquel son parapet
change de côté. || Tête de sape; c'est son extré-
mité antérieure, le point où les sapeurs travail- I
lent. Il Fagot de sape, sorte de fascine qu'on plante ]
verticalement pour recouvrir les joints des ga- c
bions, dans les sapes. || L'ouvrage même qu'on 1
fait en sapant. La sape est fort avancée. || 4" Terme t
de maçonnerie. Ouverture qu'on fait au pied d'un t
mur pour le faire tomber. ]
— HIST. xv" s. Un baston ferré au bout, appelle
sappe, DU CANGE, sapellata. |l xvi" s Pour faire (
provision de pelles, hoiaux, sappes, et autres outils 1
de castadoux [gastadours], M. DU BELL. 434 Oue
le plus expédient estoit de prendre le chasteau par ]
la sappe Parquoy furent mis pionniers de tous
costez pour besongner à lamine Après.ledit s
sappement qui dura environ quinze jours ou trois t
sepmaines, tomba la moitié d'une tour, m. 438. î
— ÉTYM. Espagn. zapa ; ital. zappa. Le latin a s
sappa, hoyau (dans Isidore), et dans des textes an- t
ciens du moyen âge sapa. Il est vrai que le z espa- \
gnol et italien ne paraît pas représenter une s la- s
tine. Aussi Diez a-t-il songé, par conjecture, au c
grec crxâitTeiv, fouiller, et Chevallet à l'ancien haut- (
allemand spato, bêche ; mais il ne paraît pas pos- (
'. sible de séparer zappa ou zapa du sapa latin;
: voy. d'ailleurs l'espag. zafiro. et l'ital. zaffi-ro, qui
: viennent incontestablement du lat. sapphirus. On
a dit sapeau : Nous ferons délivrer toutes les pro-
: visions de fer et de bois et autres choses, outils,
sapeaux.... Bail Boutet, Lett. pat. 27 juin 4 080
SAPÉ, ÉE (sa-pé, pée), part, passé de saper. At-
taqué par les fondements. Une muraille sapée,
f SAPEMENT (sa-pe-man), s. m. Action de saper.
— HIST. xvie s. Sappement, COTGRAVE.
SAPER (sa-pé), v. o. H 1° Terme rural. Abattre
- les céréales avec le fauchon ou la sape. || 2° Tra-
vailler avec le pic et la pioche à détruire les fonde-
ments d'un édifice, d'un bastion, etc. Puis, pour
donner assaut, ils sapent ses murailles, MAIR.
M. d'Asdrub. i, 3. |{ Par extension. Sur l'ennemi
commun [le lutrin] ils fondent en tumulte ; Ils sa-
pent le pivot, qui se défend en vain, BOIL. Lulr. iv.
Semblable à ces terrains qui paraissent fermes et
immobiles, mais que l'on sape peu à peu par des-
sous,FÉN. Tél. xxi. Il Fig. Puissent tous ses voisins
[de Rome], ensemble conjurés, Saper ses fonde-
ments encor mal assurés, CORN. Hor. iv, 5.
113° Terme de maçonnerie. Abattre un mur par le
pied. Il Se dit aussi des rochers qu'on veut faire
ébouler et qu'on abat par sous-oeuvre et par le
pied. Il 4° Fig. Miner en attaquant les principes,
comme on mine une muraille en attaquant les
fondements. Les sentiments [d'un livre de Bucha-
nan] sont si excessifs, qu'il a été discuté par les
plus habiles gens de la réforme; mais aujour-
d'hui M. Jurieu en prend l'esprit ; et aussi ne
lui restait-il que ce moyen-là de saper les fonde-
ments et de renverser le droit dés monarchies,
BOSS. 5e avert. 4 2. On en a vu enfin [des maux] qui
ont sapé par les fondements de grands empires, LA
BRUY. x. Il est clair que leur système [des optimis-
tes : tout est bien] sape la religion chrétienne par
les fondements, et n'explique rien du tout, VOLT.
Dict. phil. Bien, tout est bien.
— HIST. xvies. J'ay par si longtemps jeusnéque les
jeusnes m'ont sappé toute la chair, KAB. Pant. v, 4...
S fin que tout seuls nous sappions Les haulles tours
et murailles de Troie, AMYOT, Com.lire lespoët. 34.
Quand douteusement avecques crainte et peu à
peu elle [la remontrance] vient à approcher et tou-
cher le faillant, elle sappe et mine petit à petit
son vice, ID. Comm. dise, le fiatt. 66. S'ils [les mé-
decins et leur régime] ne font aultre bien, ils font
au moins cecy, qu'ils préparent de bonne heure
les patients à la mort, leur sappant .peu à peu et
retranchant l'usage de la vie, MONT, iv, 203.
— ÉTYM. Sape ; ital. zappare.
fSAPÈQUE (sa-pè-k.'), s. /'.La fraction monétaire
la plus petite en Cochinchine. À Saigon, une pias-
tre (5 fr. 50) vaut 3000 sapèques. C'est surtout une
monnaie chinoise.
t SAPERDE (sa-pèr-d' ), s. f. Genre de coléo-
ptères fort nuisibles.
SAPEUR (sa-peur), s. m. || 1° Soldat du génie
spécialement chargé de l'exécution des sapes.
Compagnie de sapeurs. || 2" Particulièrement, soldat
d'infanterie armé d'une hache, qui marche en tête
■ des régiments. || Hommes chargés à l'armée de
couper les haies, d'aplanir les fossés et de frayer
aux troupes un chemin à travers les forêts. || 3° Sa-
peur-pompier, voy. POMPIER. U 4° Terme rural. Ce-
lui qui se sert de la sape.
— ÉTYM. Saper.
SAPHÈNE (sa-fè-n'j s. f. Terme d'anatomie.
Nom donné à deux veines de la jambe. Grande sa-
phène ou saphène interne, celle qui naît à la face
dorsale des orteils internes, et s'ouvre dans la vei-
ne crurale près de l'arcade inguinale. Saphène ex-
terne, ou petite saphène, celle qui naît sur les or-
teils externes et va s'ouvrir au jarret dans la veine
poplitée.
— HIST. xvr s. Ceste veine, pourtant qu'elle peut
estre toujours apparente, est appellée des Grecs
saphena, et vulgairement saphène, PARÉ, IV, 34.
— ÉTYM. Portug. safena ; de l'arabe, safina, sa-
phène. Paré le tire de (?açï)vïK, visible, apparent.
SAPHIQUE (sa-fi-k'), adj. Vers saphique, ou, sub-
stantivement, le saphique, vers inventé par Sapho
et composé en général de trois trochées, deux
ïambes et une syllabe. || Saphique hexamètre, c'est
selon Plutarque un hexamètre qui commence et
finit par un spondée comme le cinquième de la
première églogue de Virgile. || Strophe saphique,
strophe trouvée aussi par Sapho : c'est une des
combinaisons les plus harmonieuses que les an-
ciens aient faites de leurs vers lyriques. Elle se
compose de trois saphiques et d'un adonique ; c'est
SAP
SAP
SAP
vin généreux, BÉR. Bon vieill. || 12° Santé du corps,
nom populaire, à Paris, du cresson de fontaine.
— HIST. XIIe s. Nen est sanctez en la meie carn
[chair], Liber psalm. p. 49. Ne se doit plaindre li
noms qui santé a, Bat. D'Aleschans, v. 8030. Lores
requist li reis le prudume, que il Deu depreiast
que guarisun e sancted de la mainJi dunast, Rois,
287. || xm° s. Le diable me 'cuide bien avoir en-
gané; Mais n'i aura pooir, se Diex lue dont santé
[jugement sain], Berte, XLV. Bien [elle] sait que
se sa fille iust en bonne santé, Qu'ele l'eùst
veûe... ib. LXXXI. Mais li espoirs d'amie avoir
Lui fit tost sa santé ravoir, Bl. et Jeh. 805.
|| xiv' s. De ceste hache ci li donrai tel santé, Car
il ne lui chaura combien on vende blé, Guescl.
49 290. || xve s. ...Si Dieu me donne que à santé je
puisse retourner en la comté de Hàinaut, moisi,
n, m, 42. Si tu estoyes chose mortelle et que on le
peust tenir aux mains, tuauroyes occis à ta maie
santé ce preux chevalier, Perceforest, t. m, f" u.
|| xvi* s. Hz faisoient festin pour lajoye du recou-
vrement de sa santé, AMYOT, Pomp. 82. Nul ne
doute de la santé du séjour es forests, o. DE SERRES,
784. La sérénité du ciel, la santé de l'air, le plai-
sant aspect de la contrée, m. 4000. Souvenez-vous
du proverbe qui dit: Il n'est richesse que de santé,
LANOUE,-485. Dieu nous garde de la santé des
Allemans et de la maladie des François, OUDIN,
Curios. franc. De grande maladie vient-on bien en
grande santé, COTGRAVE. Qui n'a santé il n'a rien;
qui a santé il a tout, m. La santé du corps, la cha-
leur des pieds, LEROUX DE LINCY, Prou. t. i, p. 275.
Netteté nourrist la santé, ID. t"6. t. n, p. 356.
— ÉTYM. Provenç. santat, sandat, sanitat, sane-
tat; espagn. sanidad; ital. sanità; du lat. sanita-
tem, de sanus (voy. SAIN).
SANTOLINE (san-to-li-n% s. f. || i» Genre de
plantes très-odorantes et très-amères de la famille
des composées. Le type en est la santbline, santo-
lina chumxcyparissus, L. dite aussi petit cyprès,
garde-robe, aurone femelle, sanguenie et sangue-
nite. || 2° 11 se dit, à tort, pour santonine 4.
SANTON (san-ton), s. m. || 1" Sorte de moine
mahométan. La façon de vivre des santons est
toute contraire à celle des derviches; il semble
qu'ils fassent une profession particulière d'être
d'autant plus sales et négligés que les autres sont
polis, les Voyages du sieur du Loir, Paris, «54,
p. 4 67. || 2" En Algérie, petite chapelle ou monu-
ment contenant le tombeau d'un santon.
— HIST. XVIe s. Hypocrites, patenostriers, chat-
temittes, santorons, cagbtz, hermites, RAB. IV, 64.
Les hermites et sanctorons des Turcs, LE LOYER,
Discours et histoire des spectres, Paris, 4605, p. 804,
Les.saintons.:.. et autres, comme religieux et peni-
tens, les Voyages du sieur de Villamont, m, 9 (4 604).
— ÉTYM. Espagn. santon, santon, hypocrite, de
santo, saint.
T 4. SANTONL.YE (san-to-ni-n'), s. f. Vartemisia
santonica, L., composées, dont les semences et
sommités sont vermifuges.
— ÉTYM. Lat. santonica lierba, sorte d'absinthe,
de Santones, la Saintonge.
î 2. SANTONINE (san-to-ni-n'), s. f. Terme de
chimie. Matière cristallisable, amère et acre, iso-
lée des sommités fleuries de la santonine et du se-
men-contra.
SANVE (san-v'), s. f. Nom populaire du sénevé
sauvage, sinapù arvensis, L.
— ÉTYM. Lat. sinâpi, avec changement d'accent
sinapi.
SAOUL (sou), SAOULER (sou-lé), voy. SOÛL et
SOÛLER.
| SAP (sap), s. m. Se dit dans la marine et aussi
dans le peuple pour bois de sapin.
— ÉTYM. Voy. SAPIN.
SAPA(sa-pa), s. m. Terme de pharmacie. Moût,
suc de raisin évaporé jusqu'à consistance de miel ;
raisiné.
— HIST. xvi" s. Contre la toux, prendre au matin
une once et demie de sape de coin; qui se fait
sans sucre, ni miel, en bouillant le jus exprimé de
COins, 0. DE SERBES, 909.
— ÉTYM. Lat. sapa, vin cuit, qui a donné sève.
SAPAJOU (sa-pa-jou), s. m. Tous ceux pes sin-
ges du nouveau monde] dont la queue est préhen-
■ sile sont en général désignés sous le nom collec-
tif de sapajous, HILNE EDWARDS, Éléments de
goologie, Paris, 4fc34, p. 276. Le petit Nicolet, sa-
pajou de Mme de Pompadour, avait dérobé ce
billet'et l'avait jeté par la fenêtre, DECOUBCHAMP,
Souvenirs de la marquise de Créquy, t. ni, chap. 6.
|| Le sapajou proprement dit ou sajou est le genre
cébus. || Fig. ei familièrement. Petit homme laid i
et ridicule. Les dames l'avaient à ieur suite comme >
un petit sapajou, j. j. ROUSS. Confess. iv. || Terme '
d'injure. Ce sapajou de juge de paix était toujours ;
fourré au milieu de nous, CH. DE BERNARD, le '
Gentilhomme campagnard, n, 20. ;
— ÉTYM. Cayouvassou, mot brésilien qui se pro-
nonce sajououassou, BUFF. Quadr. t. vu, p. 4 39. |
SAPAN (sa-pan), s. m. Bois du Japon, propre à
la teinture.
t SAl'ATE (sa-pa-t'), s. m. || 1° Présent considé-
rable, donné sous la forme d'un autre qui l'est I
beaucoup moins, un citron par exemple, et il y a i
dedans un gros diamant; cela se pratique en Es- 1
pagne et en Italie. Je voudrais bien vous pouvoir (
dépeindre au naturel un écran que M. le cardinal 1
d'Estrées a donné à Madame de Savoie en forme c
de sapate, et dont Mme de la Fayette a pris tout j
le soin et donné le dessin, SÉV. 43 déc. 4 679. f
Il 2° Nom d'une espèce de fête en usage parmi les i
Espagnols, qui la font le 5 décembre, veille de la s
Saint-Nicolas ; elle consiste à faire à ses amis des |
présents, sans qu'ils sachent d'où ils leur vien- 1
nent. On nommait sapate cette partie du ballet ; il |
y avait des ballets entiers qui portaient ce nom ; \
c'étaient ceux qui n'avaient pour objet que les pré- <
sents qu'on voulait faire, CAHUSAC, Dans. anc. et \
mod. n, 1, 6. c
— ÉTYM. Espagn. zapato, soulier; c'est comme i
le soulier mis à Noël dans la cheminée. r
SAPE (sa-p'), s. f. y 1° Terme rural. Espèce de j
petite faux, qui est usitée en Belgique et dans le c
nord de la France. || 2° Par extension du nom d'où- 1
til au travail même, ouvrage fait sous terre pour 1
renverser une muraille, une tour, etc. Il y avait 1
une troisième tour fort ébranlée, qui fût toni- c
bée aux premiers coups de la sape, D'ABLANC. I
Arrien, 1, 7. || Fig. Chacun a sa manière.... trâyail- t
lez par la sape, tandis que j'irai avec le fer et le 1
feu renverser et brûler tout ce qui m'opposera 1
quelque résistance, VOLT. Dial. 34. || 3° Tranchée
qu'on exécute dans les sièges en employant des j
procédés particuliers pour se mettre à l'abri de la )
mousqueterie et de la mitraille ; c'est en général c
à l'aide de gabions qu'on se couvre ; on emploie (
quelquefois des sacs à terre. Pousser la sape. Aller j
à la sape. Le glacis, d'où l'on prétend que l'on c
commencera à travailler par la sape pour percer s
le fossé, PELLISSON, Lett. hist. t. i, p. 478. ||Sape c
volante : les travailleurs placent sur le sol une file s
de gabions jointifs et piochent en arrière afin de 1
les remplir de terre. || Sape pleine ou simplement 1
sape : les sapeurs posent et remplissent les ga-
bions du parapet les uns après les autres; ils sont
protégés, dans la direction de la tranchée, par un 1
gabion farci, qu'ils font rouler sur le sol. On dis- t
tingue la sape simple qui n'a qu'un seul parapet, 1
et la sape double ou sape debout qui se compose
de deux sapes pleines simples. || Sape demi-pleine, ]
sape pleine faite sans employer de gabion farci.
'M. le Prince avait résolu de différer jusques au s
soir, parce qu'on n'avait pu encore achever un au- (
Ire logement, par lequel il voulait soutenir celui- (
là, et auquel on travaillait à demi-sape, PELLISSON, C
Lett. hist. t. n, p. 300. H Sape demi-double, celle c
qui n'a que la moitié de la largeur de la sape dou- 1
ble ; l'une de ses gabionnades est remplie par des j
sacs à terre. || Retour de sape, changement de di- 1
rection d'une sape par suite duquel son parapet
change de côté. || Tête de sape; c'est son extré-
mité antérieure, le point où les sapeurs travail- I
lent. Il Fagot de sape, sorte de fascine qu'on plante ]
verticalement pour recouvrir les joints des ga- c
bions, dans les sapes. || L'ouvrage même qu'on 1
fait en sapant. La sape est fort avancée. || 4" Terme t
de maçonnerie. Ouverture qu'on fait au pied d'un t
mur pour le faire tomber. ]
— HIST. xv" s. Un baston ferré au bout, appelle
sappe, DU CANGE, sapellata. |l xvi" s Pour faire (
provision de pelles, hoiaux, sappes, et autres outils 1
de castadoux [gastadours], M. DU BELL. 434 Oue
le plus expédient estoit de prendre le chasteau par ]
la sappe Parquoy furent mis pionniers de tous
costez pour besongner à lamine Après.ledit s
sappement qui dura environ quinze jours ou trois t
sepmaines, tomba la moitié d'une tour, m. 438. î
— ÉTYM. Espagn. zapa ; ital. zappa. Le latin a s
sappa, hoyau (dans Isidore), et dans des textes an- t
ciens du moyen âge sapa. Il est vrai que le z espa- \
gnol et italien ne paraît pas représenter une s la- s
tine. Aussi Diez a-t-il songé, par conjecture, au c
grec crxâitTeiv, fouiller, et Chevallet à l'ancien haut- (
allemand spato, bêche ; mais il ne paraît pas pos- (
'. sible de séparer zappa ou zapa du sapa latin;
: voy. d'ailleurs l'espag. zafiro. et l'ital. zaffi-ro, qui
: viennent incontestablement du lat. sapphirus. On
a dit sapeau : Nous ferons délivrer toutes les pro-
: visions de fer et de bois et autres choses, outils,
sapeaux.... Bail Boutet, Lett. pat. 27 juin 4 080
SAPÉ, ÉE (sa-pé, pée), part, passé de saper. At-
taqué par les fondements. Une muraille sapée,
f SAPEMENT (sa-pe-man), s. m. Action de saper.
— HIST. xvie s. Sappement, COTGRAVE.
SAPER (sa-pé), v. o. H 1° Terme rural. Abattre
- les céréales avec le fauchon ou la sape. || 2° Tra-
vailler avec le pic et la pioche à détruire les fonde-
ments d'un édifice, d'un bastion, etc. Puis, pour
donner assaut, ils sapent ses murailles, MAIR.
M. d'Asdrub. i, 3. |{ Par extension. Sur l'ennemi
commun [le lutrin] ils fondent en tumulte ; Ils sa-
pent le pivot, qui se défend en vain, BOIL. Lulr. iv.
Semblable à ces terrains qui paraissent fermes et
immobiles, mais que l'on sape peu à peu par des-
sous,FÉN. Tél. xxi. Il Fig. Puissent tous ses voisins
[de Rome], ensemble conjurés, Saper ses fonde-
ments encor mal assurés, CORN. Hor. iv, 5.
113° Terme de maçonnerie. Abattre un mur par le
pied. Il Se dit aussi des rochers qu'on veut faire
ébouler et qu'on abat par sous-oeuvre et par le
pied. Il 4° Fig. Miner en attaquant les principes,
comme on mine une muraille en attaquant les
fondements. Les sentiments [d'un livre de Bucha-
nan] sont si excessifs, qu'il a été discuté par les
plus habiles gens de la réforme; mais aujour-
d'hui M. Jurieu en prend l'esprit ; et aussi ne
lui restait-il que ce moyen-là de saper les fonde-
ments et de renverser le droit dés monarchies,
BOSS. 5e avert. 4 2. On en a vu enfin [des maux] qui
ont sapé par les fondements de grands empires, LA
BRUY. x. Il est clair que leur système [des optimis-
tes : tout est bien] sape la religion chrétienne par
les fondements, et n'explique rien du tout, VOLT.
Dict. phil. Bien, tout est bien.
— HIST. xvies. J'ay par si longtemps jeusnéque les
jeusnes m'ont sappé toute la chair, KAB. Pant. v, 4...
S fin que tout seuls nous sappions Les haulles tours
et murailles de Troie, AMYOT, Com.lire lespoët. 34.
Quand douteusement avecques crainte et peu à
peu elle [la remontrance] vient à approcher et tou-
cher le faillant, elle sappe et mine petit à petit
son vice, ID. Comm. dise, le fiatt. 66. S'ils [les mé-
decins et leur régime] ne font aultre bien, ils font
au moins cecy, qu'ils préparent de bonne heure
les patients à la mort, leur sappant .peu à peu et
retranchant l'usage de la vie, MONT, iv, 203.
— ÉTYM. Sape ; ital. zappare.
fSAPÈQUE (sa-pè-k.'), s. /'.La fraction monétaire
la plus petite en Cochinchine. À Saigon, une pias-
tre (5 fr. 50) vaut 3000 sapèques. C'est surtout une
monnaie chinoise.
t SAPERDE (sa-pèr-d' ), s. f. Genre de coléo-
ptères fort nuisibles.
SAPEUR (sa-peur), s. m. || 1° Soldat du génie
spécialement chargé de l'exécution des sapes.
Compagnie de sapeurs. || 2" Particulièrement, soldat
d'infanterie armé d'une hache, qui marche en tête
■ des régiments. || Hommes chargés à l'armée de
couper les haies, d'aplanir les fossés et de frayer
aux troupes un chemin à travers les forêts. || 3° Sa-
peur-pompier, voy. POMPIER. U 4° Terme rural. Ce-
lui qui se sert de la sape.
— ÉTYM. Saper.
SAPHÈNE (sa-fè-n'j s. f. Terme d'anatomie.
Nom donné à deux veines de la jambe. Grande sa-
phène ou saphène interne, celle qui naît à la face
dorsale des orteils internes, et s'ouvre dans la vei-
ne crurale près de l'arcade inguinale. Saphène ex-
terne, ou petite saphène, celle qui naît sur les or-
teils externes et va s'ouvrir au jarret dans la veine
poplitée.
— HIST. xvr s. Ceste veine, pourtant qu'elle peut
estre toujours apparente, est appellée des Grecs
saphena, et vulgairement saphène, PARÉ, IV, 34.
— ÉTYM. Portug. safena ; de l'arabe, safina, sa-
phène. Paré le tire de (?açï)vïK, visible, apparent.
SAPHIQUE (sa-fi-k'), adj. Vers saphique, ou, sub-
stantivement, le saphique, vers inventé par Sapho
et composé en général de trois trochées, deux
ïambes et une syllabe. || Saphique hexamètre, c'est
selon Plutarque un hexamètre qui commence et
finit par un spondée comme le cinquième de la
première églogue de Virgile. || Strophe saphique,
strophe trouvée aussi par Sapho : c'est une des
combinaisons les plus harmonieuses que les an-
ciens aient faites de leurs vers lyriques. Elle se
compose de trois saphiques et d'un adonique ; c'est
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