1432 QUI
ch. 3). Avant la fin du jour ne quittez point ces
lieux, c. DELAV. Princ. Aurél. iv, 7. || Quitter la
teire, mourir. Ce petit nombre d'hommes auxquels
la Providence a soumis leurs semblables, et qui
n'ont à redouter sur la terre que le moment où ils la
quittent, D'ALEMB. Éloges, Bossuet. || Quitter le lit,
se lever. Ce malade ne quitte pas le lit. || Quitter la
chambre, sortir. Il est incommodé, il ne quitte pas
la chambre. || Fig. Quitter le barreau, cesser de plai-
der. Cet avocat a quitté le barreau. || Quitter le
théâtre, cesser déjouer. Cet acteur a quitté le théâ-
tre. || Fig. On dit qu'un fleuve quitte son lit quand
il • déborde. || 8° S'écarter de. Quitter les rangs.
Quitter le bon chemin. || Fig. Quitter le droit che-
min, s'écarter de son devoir. || Fig. Quitter le sen-
tier de la vertu, s'écarter de la vertu, du devoir.
|| 9° Lâcher ce qu'on tient. Quitter sa proie. Il ne
quitta pas ' la planche qui le soutenait sur l'eau. Il
lui quitte la main, et tourne d'un autre côté, LA
BRUT. xi. || Quitter les armes, déposer les armes,
cesser la guerre. Prêt à quitter le fer et prêt à le
reprendre, BAC. Alex, n, 2. || Quitter prise, lâcher
ce qu'on a pris. Ce chien, quand il mord, ne quitte
pas prise. || Fig. Quitter prise, abandonner un
dessein. Le moindre obstacle lui fait quitter prise.
|j Par extension. Fort bien ; et cette fièvre a- bientôt
quitté prise, MOL. Tart. m, 3. || Absolument. C'est
un homme qui ne quitte pas aisément, qui ne quitte
jamais, il suit obstinément ce qu'il a commencé, il
il n'y renonce jamais. || 10° Ôter de 1 dessus soi, se
dépouiller de, se débarrasser de. Quitter son habit
pour être plus à son aise. Quitter sa robe. || Cesser
l'usage de, cesser de porter. Quitter le deuil. Lise
a quitté le rouge, et l'on se dit tout bas Qu'elle
ferait bien mieux de quitter Licidas, GRESSËT, le
Me'ch. ni, 9. Il Quitter les étriers, ôter ses pieds de
dedans volontairement ou involontairement. || Fig.
Quitter l'épée, la robe, la soutane, le froc, renoncer
à la profession des armes, à celle de la robe, à l'état
ecclésiastique, à la vie religieuse. Le vieux labou-
reur de Ferney, qui a quitté le cothurne pour le
semoir, VOLT. Lelt. Chauvelin., 21 sept. )764.
Il Quitter sa peau, se dit d'un serpent qui fait peau
nouvelle. Il Fig. et familièrement, quitter sa peau,
renoncer a ses vieilles habitudes, à son ancien ca-
ractère. Il Cet arbre quitte ses feuilles, les feuilles
de cet arbre tombent. Mes quatre chênes résistèrent
vigoureusement; et ne quittèrent leurs feuilles que
quelques jours avântle temps ordinaire, BDFF. Hist.
nat. introd. Part. erp. OEitv.t. vin, p. 267. || Cesfruits
quittent le noyau, le noyau s'en délache facilement.
Il li° V. n. S'en aller, s'éloigner. Ne quitte point,
Lisette, et demeure avec nous, TH. CORN. Baron
d'Albikrac , iv, I. Faut-il quitter impoliment sans
lui rien dire? faut-il lui déclarer le sujet de ma re-
traite? J. J. ROUSS. Hél. 1, i. H II se dit dés choses
qui se séparent. Prêt à choir où le vent le pousse,
Le fruit menaçait de quitter, LA MOTÏE, Fabl. i, HO.
Il 12° Il se dit d'hommes, de femmes dont les coeurs
se séparent. Qui ne pouvant avoir que des goûts
imparfaits, Choisissent sans amour, et quittent sans
regrets, DE BTÈVRE, Séducteur, n, i. Je venais de
quitter; elle, d'être quittée; Et nous nous sommes
pris je ne sais'trop comment, DESMAHIS, l'Imperti-
nent, se. 2. Il 13° Se retirer de quelque travail, en-
gagement. 11 [un fermier de la Lorraine] répond
que, du temps de M. de Turenne, on pouvait re-
cueillir et compter sur les terres de ce pays-là; mais
que, depuis sa mort, tout le monde quittait/croyant
que les ennemis y vont entrer, SÉV. 2) août (676.
Il faut absolument que tous ceux qui ont travaillé
avec vous [à l'Encyclopédie] quittent avec vous,
VOLT. Lctt. dAlembert, 6 févr. 1768. || 14° Terme de
jeu. Abandonner sa vade et ne pas tenir un renvi.
Il a fait son va-tout, et j'ai quitté. Vous me ferez
quilter si votre renvi est si fort. || 15° Se quitter,
v. rêfl. Se séparer de soi-même. Avant tout dérègle-
ment, ilfaut qu'il y ait une chose qui est elle-même
sa règle, et qui, ne pouvant se quitter soi-même,
ne peut non plus ni faillir, ni défaillir, BOSS. Élév.
sur myst. 1, 2. Lord Byron a composé un poème
des Lamentations du Tasse ; mais il ne se peut quit-
ter et se substitue partout aux personnages qu'il
met en scène, CHATEAUBR. dans le Dict de' DOCHEZ.
Il Terme de mystique. Se quitter soi-même, laisser
faire Dieu. || 16" Se séparer l'un de l'autre, les
uns des autres. Ils se sont quittés bons amis. Pour
moi, je dirai : ilfaut toujours s'aimer, quoique l'on
soit oblige quelquefois de se quitter, SÉV. 681. Ils
lont mille serments de ne se point quitter, KAC.
Phèdre, iv, 6. || 17° Être quitté. La flanelle sur la
peau ne se quitte pas, même en été. || Proverbe»?.
Qui quitte la partie la perd, on perd la partie quand
QUI
on cesse le jeu avant qu'elle soit finie, et fig. ces-
ser de s'occuper d'une affaire, c'est en compromet-
tre le succès. Il Qui quitte sa place la perd, on ne
retrouve plus sa place une fois qu'on l'a quittée. || Il
ne quitte rien du sien, se dit de celui qui renonce
à une chose où il n'avait point de droit.
— HIST. xii* s. Se [elle] ne me veut retenir ou
quiter, Coud, vi. Il xme s. "Je quit amours, et à
Dieu les commant, ANONYME , dans Couci. Si comme
se uns bons me demande vingt livres, et je li ni
que je ne li doi pas, car je li ai paies, ou il le m'a
quité, BEAUM. xxxix, 50. Se il ne li quitoient les
deux cent mille livres que il leur devoit encore,
jomv. 261. y xv" s. Je vous quitte votre prison, et
vous pouvez partir demain, FROISS. I, 1, 329. L'e-
vesque du Lyege esloit venu pour faire quicter
à son pays trente mil florins ou environ qu'ils
payoient au duc Charles par appoinctement, COMM.
v, <6. Il xvie s. Celui qui, sans rien recevoir, libéra-
lement et franchement quitte la dette, CALV. Instit.
&07, Il leur seroit si difficile, que j'aime mieux les
en quitter [dispenser], MARG. NOUV. XXI. Quittant
sa resolution, il s'abandonnoit au dueil, MONT, I, 6.
Je suis d'advis que tu quittes cette vie là, ou la vie
tout à faict, ID. 1, 25). J'espère que nous en quit-
terons l'usage, ID. 1, 362. Depuis que ceulx qui me
devanceoient m'ont quitté leur place.... ID. m, 69.
La police féminine a un train mystérieux, il faut le
leur quitter, ID. ni, 6. Adrian l'empereur débattant
àvecques le philosophe Favorinus de l'interpréta-
tion de quelque mot, Favorinus luy en quitta bien-
tost la partie, ID. m, 7. Il quitta l'or et l'argentà ceux
qui en avoient plus affaire que luy, AMYOT, Arist.
et Cat. comp. 10. Antiochus passa de l'Asie en la
Grèce, pour solliciter les villes de quilter l'alliance
des Romains, ID. Flamin. 30. Demosthenes n'osa
onques aller jusques là, ains s'en retourna du mont
de Cylhasron et quitta l'ambassade, ID. Démosth. 32.
— ÊTYM. Provenç. quilar; anc. catal. quietar;
espagn. quilar; ital. quietare, quilare; bas-latin,
quietare, de quietus (voy. QUITTE) : mot à mot rendre
tranquille, de là exempter, renoncer, laisser. On
entend souvent les paysans dire : Quitte-moi tran-
quille, quitte-moi en repos.
t QUITTERIE (ki-te-rie), s. f. Terme familier.
Brouille à la suite de laquelle on se quitte. Moncrif
persuada Son Altesse Sérénissime [le comte de
Clermont, amant de Mme de Bouillon], dans une
quitlerie, de la rendre définitive, et, pour cet ef- ■'
fet, il lui donna une nouvelle maîtresse, Journ. et
Mém. d'Argenson, tseo, t. n, p. 62.
t QUITTEUR, EUSE (ki-teur, teû-z'), s. m. et/*.
Celui, celle qui quitte, qui abandonne.
— HIST. xvr s. Quitteur, OUDIN, Dict.
QUITUS (kui-tus), s. m. Terme de finance. Ar-
rêté ou jugement définitif d'un compte. Avoir le
quitus d'un compte.
— HIST. XVIe S. QuittUS, COTGRAVE.
— ÊTYM. Quitus et quittus est le latin des
comptes et des chartes pour rendre quitte.
QUI-VA-LÂ. (ki-va-la), cri d'une personne qui
entend quelque chose et craint d'être surprise. Qui
va là? heu! ma peur à chaque pas s'accroît! MOL.
Amph. 1, I. y Fig. C'est un homme qui a toujours
réponse à qui-va-là, il a réponse à tout, rien ne
l'arrête. || Avoir réponse à tout hormis à qui-va-là,
s'être préparé à tout sauf à la question, à la diffi-
culté à laquelle il était naturel de s'attendre. Enri-
que : Qui va là? — Jodelet : La vilaine enquête que
voilà ; J'avais réponse à tout, hormis à qui-va-là,
TH. CORN. Geôl. de soi-même, 1, 7. ||0n écrit aussi
qui va là? sans trait d'union et avec, un point d'in-
terrogation.
— HIST. xvie s. Une sentinelle parla d'assez loin;
on repondit à son qui-va-là que.... D'AUB. Hist.
n, 264.
— ÉTYM. Qui, va, là.
QUI-VIVE (ki-vi-v'). Terme de guerre. Cri d'une
sentinelle, d'une patrouille, etc. qui entend du
bruit, qui aperçoit une personne ou une troupe. La
sentinelle a crié qui-vive. || Fig. Joyeux ami. beauté
vive, Entrez tous deux sans qui-vive ! Le plaisir n'y
perdra rien, BÉRANG. Hiver. \\ S. m. M. le Prince ren-
contra l'avant-garde de son armée, dont quelques
cavaliers vinrent au qui-vive avec M. le Prince, LA-
ROCHEP. Mém. 236. N'entend-on pas le qui-vive des
gardes Qui se mêle au bruit des verrous? BÉRANG.
tours XI. Il Fig. Être sur le qui-vive, être très-
attentif à ce qui se passe. || II se dit aussi d'un hom-
me inquiet et craintif. || Il se dit enfin d'une per-
sonne d'humeur délicate, facile à s'offenser. On ne
prime point avec les grands, ils se défendent par
leur grandeur; ni avec les petits, ils vous repous-
QUO
sent par le qui-vive, LA BRHÏ. V. || On écrit aussi qui
vive? sans trait d'union, avec un point d'inter-
rogation.
— HIST. xvi* s. Il respondit Vézins au qui vive,
D'AUB. Hist. n, 362.
— ËTYM. Qui ? et vivre.
tQUOAILLE (kouâ-ir, Il mouillées), s. f. Voy.
COAILLE.
QUOAILLER (kouâ-llé, Il mouillées, et non kouâ-
yé), v. n. Se dit d'un cheval qui remue continuel-
lement la queue. Ce cheval quoaille continuellement.
— ÊTYM. Queue i.
t QUODLIBÉTAIRE (ko-dli-bé-tê-r'), adj. Syno-
nyme de quodlibétique.
— HIST. xvie s. Nos docteurs n'y trouvent que
rire ny que frire; car ils n'ont pas les question!
quolibetaires si fréquentes ; plus ne se passent tant
de bacheliers, Sat. Mén. p. 81.
t QUODMBÉTIQUE (ko-dli-bé-ti-k'), adj. Terme
de la scolastique. Questions quodlibétiques, ques-
tions libres, c'est-à-dire choisies et posées comme
l'entend l'auteur de la thèse. L'amour effréné de la
dispute lui [à la théologie] avait fait inventer ces
libres questions,'ces questions quodlibétiques, pré-
texte inépuisable de contestations sans fin, v. LE-
CLERC, Hist.' litt. de la France, t. xxiv, p. 340. || S.
f. La quodlibétique ou quodlibétaire, thèse sur
toutes les parties d'une science.
— ÉTYM. Voy. QUOLIBET.
QUOI (koi), pronom conjonctif indéclinable, signi-
fiant quelle chose ou laquelle chose, servant pour
les deux génies etles deux nombres, mais employé
comme complément et non pas^omme sujet; on ne
s'en sert pas en parlant des personnes ; il ne prend
l'emploi de sujet que dans la locution composée guoi
que, quoi qui. || 1° 11 s'emploie avec les noms indé-
terminés. Ce à quoi nous pensons. Ce sur quoi nous
disputons. C'est en quoi vous vous trompez. Il n'est
rien à quoi je ne sois disposé. C'est tout ce de quoi
j'ai besoin, MALH. V, 7. Et tel blâme en autrui ce
de quoi je l'estime, RÉGNIER, Sat. v. Ce contre quoi
vous devez être plus en garde, c'est contre cet état
de tiédeur et de négligence dans les fonctions qui
en anéantit tout 'e fruit, MASS. Confêr. Zèle contre
les scandales. || 2° II s'emploie d'uns manière in-
déterminée aussi, pour représenter toute une propo-
sition. Vous avez cité Cicéron, en quoi vous vous
êtes trompé. Flatter ceux du logis, à son maître
complaire ; Moyennant, quoi votre salaire Sera force
reliefs de toutes les façons, LA FONT. Fabl. i, 6.
Un marchand grec en certaine contrée Faisait tra-
fic ; un bassa l'appuyait, De quoi le Grec en bassa
le payait, ID. ib. vin, <8. II [renardj relevait sa
queue, il la faisait briller, Et cent mille autres ba-
dinages, Pendant quoi nul dindon n'eût osé som-
meiller, ID. ib. xu', 18. Il En termes de palais,
quoi faisant, en quoi faisant, en faisant laquelle
chose. Il Le tout quoi, tout ce dont il s'agit. || 3° L'A-
cadémie dit que quoi s'emploie quelquefois pour
le pronom relatif lequel, laquelle, tant au sin-
gulier qu'au pluriel, tant au masculin qu'au fé-
minin, y On s'en sert avec les mots chose, point,.
qui ont quelque chose d'indéterminé. En bonne
foi, ce point sur quoi vous me pressez Est une
affaire aussi qui m'embarrasse assez, MOL. le Dép.
11, t. L'éducation des enfants est une chose à
quoi il faut s'attacher fortement, ID. Fourber. 11,
t. 11 y a de certaines choses sur quoi on se
trouve disposé à souffler du bonheur, comme du
temps des fées, SÉV. 29 déc. 1679. Voilà de bien
belles choses à quoi saint Clément ne pense pas,
BOSS. Nouv. myst. 14. Deux points à quoi je m'atta
che, et que je voudrais imprimer profondément
dans vos esprits, BOURDAL. myst. Ascens. de J. C.
t. 1, p. 393. y On s'en sert aussi quand on peut as-
similer la chose ou l'idée dont il s'agit à quelque
chose d'indéterminé. C'est donc la pensée qui fait
l'être de l'homme, et sans quoi on ne le peut con-
cevoir, PASC. dans COUSIN. C'est un infortuné....
qui, retombant sur son propre coeur, n'y trouve
que lui-même, c'est-à-dire ses peines, ses dé-
goûts, ses inquiétudes, ses terreurs, avec quoi il
puisse s'entretenir, MASS. Carême, Prière 2. La
somme de 39238 livres de France, à quoi se monte
le total des deux envois, VOLT. Lett. à Cath. 8).
Nous perdons l'unité de notre existence, en quoi
consiste notre tranquillité , BUFF. More, choisis,.
p. 66. C'est encore ici une des raisons pour quoi je
veux élever Emile à la campagne, J. 3. ROUSS. Ém.
1. La mort seule, à quoi les athées veulent tout ré-
duire, a besoin qu'on écrive en faveur de ses droits ;
car elle a peu de réalité pour l'homme, CHATEAUBR.
Génie; 1, v, (. []Enfin, dans le xvn" siècle, on
ch. 3). Avant la fin du jour ne quittez point ces
lieux, c. DELAV. Princ. Aurél. iv, 7. || Quitter la
teire, mourir. Ce petit nombre d'hommes auxquels
la Providence a soumis leurs semblables, et qui
n'ont à redouter sur la terre que le moment où ils la
quittent, D'ALEMB. Éloges, Bossuet. || Quitter le lit,
se lever. Ce malade ne quitte pas le lit. || Quitter la
chambre, sortir. Il est incommodé, il ne quitte pas
la chambre. || Fig. Quitter le barreau, cesser de plai-
der. Cet avocat a quitté le barreau. || Quitter le
théâtre, cesser déjouer. Cet acteur a quitté le théâ-
tre. || Fig. On dit qu'un fleuve quitte son lit quand
il • déborde. || 8° S'écarter de. Quitter les rangs.
Quitter le bon chemin. || Fig. Quitter le droit che-
min, s'écarter de son devoir. || Fig. Quitter le sen-
tier de la vertu, s'écarter de la vertu, du devoir.
|| 9° Lâcher ce qu'on tient. Quitter sa proie. Il ne
quitta pas ' la planche qui le soutenait sur l'eau. Il
lui quitte la main, et tourne d'un autre côté, LA
BRUT. xi. || Quitter les armes, déposer les armes,
cesser la guerre. Prêt à quitter le fer et prêt à le
reprendre, BAC. Alex, n, 2. || Quitter prise, lâcher
ce qu'on a pris. Ce chien, quand il mord, ne quitte
pas prise. || Fig. Quitter prise, abandonner un
dessein. Le moindre obstacle lui fait quitter prise.
|j Par extension. Fort bien ; et cette fièvre a- bientôt
quitté prise, MOL. Tart. m, 3. || Absolument. C'est
un homme qui ne quitte pas aisément, qui ne quitte
jamais, il suit obstinément ce qu'il a commencé, il
il n'y renonce jamais. || 10° Ôter de 1 dessus soi, se
dépouiller de, se débarrasser de. Quitter son habit
pour être plus à son aise. Quitter sa robe. || Cesser
l'usage de, cesser de porter. Quitter le deuil. Lise
a quitté le rouge, et l'on se dit tout bas Qu'elle
ferait bien mieux de quitter Licidas, GRESSËT, le
Me'ch. ni, 9. Il Quitter les étriers, ôter ses pieds de
dedans volontairement ou involontairement. || Fig.
Quitter l'épée, la robe, la soutane, le froc, renoncer
à la profession des armes, à celle de la robe, à l'état
ecclésiastique, à la vie religieuse. Le vieux labou-
reur de Ferney, qui a quitté le cothurne pour le
semoir, VOLT. Lelt. Chauvelin., 21 sept. )764.
Il Quitter sa peau, se dit d'un serpent qui fait peau
nouvelle. Il Fig. et familièrement, quitter sa peau,
renoncer a ses vieilles habitudes, à son ancien ca-
ractère. Il Cet arbre quitte ses feuilles, les feuilles
de cet arbre tombent. Mes quatre chênes résistèrent
vigoureusement; et ne quittèrent leurs feuilles que
quelques jours avântle temps ordinaire, BDFF. Hist.
nat. introd. Part. erp. OEitv.t. vin, p. 267. || Cesfruits
quittent le noyau, le noyau s'en délache facilement.
Il li° V. n. S'en aller, s'éloigner. Ne quitte point,
Lisette, et demeure avec nous, TH. CORN. Baron
d'Albikrac , iv, I. Faut-il quitter impoliment sans
lui rien dire? faut-il lui déclarer le sujet de ma re-
traite? J. J. ROUSS. Hél. 1, i. H II se dit dés choses
qui se séparent. Prêt à choir où le vent le pousse,
Le fruit menaçait de quitter, LA MOTÏE, Fabl. i, HO.
Il 12° Il se dit d'hommes, de femmes dont les coeurs
se séparent. Qui ne pouvant avoir que des goûts
imparfaits, Choisissent sans amour, et quittent sans
regrets, DE BTÈVRE, Séducteur, n, i. Je venais de
quitter; elle, d'être quittée; Et nous nous sommes
pris je ne sais'trop comment, DESMAHIS, l'Imperti-
nent, se. 2. Il 13° Se retirer de quelque travail, en-
gagement. 11 [un fermier de la Lorraine] répond
que, du temps de M. de Turenne, on pouvait re-
cueillir et compter sur les terres de ce pays-là; mais
que, depuis sa mort, tout le monde quittait/croyant
que les ennemis y vont entrer, SÉV. 2) août (676.
Il faut absolument que tous ceux qui ont travaillé
avec vous [à l'Encyclopédie] quittent avec vous,
VOLT. Lctt. dAlembert, 6 févr. 1768. || 14° Terme de
jeu. Abandonner sa vade et ne pas tenir un renvi.
Il a fait son va-tout, et j'ai quitté. Vous me ferez
quilter si votre renvi est si fort. || 15° Se quitter,
v. rêfl. Se séparer de soi-même. Avant tout dérègle-
ment, ilfaut qu'il y ait une chose qui est elle-même
sa règle, et qui, ne pouvant se quitter soi-même,
ne peut non plus ni faillir, ni défaillir, BOSS. Élév.
sur myst. 1, 2. Lord Byron a composé un poème
des Lamentations du Tasse ; mais il ne se peut quit-
ter et se substitue partout aux personnages qu'il
met en scène, CHATEAUBR. dans le Dict de' DOCHEZ.
Il Terme de mystique. Se quitter soi-même, laisser
faire Dieu. || 16" Se séparer l'un de l'autre, les
uns des autres. Ils se sont quittés bons amis. Pour
moi, je dirai : ilfaut toujours s'aimer, quoique l'on
soit oblige quelquefois de se quitter, SÉV. 681. Ils
lont mille serments de ne se point quitter, KAC.
Phèdre, iv, 6. || 17° Être quitté. La flanelle sur la
peau ne se quitte pas, même en été. || Proverbe»?.
Qui quitte la partie la perd, on perd la partie quand
QUI
on cesse le jeu avant qu'elle soit finie, et fig. ces-
ser de s'occuper d'une affaire, c'est en compromet-
tre le succès. Il Qui quitte sa place la perd, on ne
retrouve plus sa place une fois qu'on l'a quittée. || Il
ne quitte rien du sien, se dit de celui qui renonce
à une chose où il n'avait point de droit.
— HIST. xii* s. Se [elle] ne me veut retenir ou
quiter, Coud, vi. Il xme s. "Je quit amours, et à
Dieu les commant, ANONYME , dans Couci. Si comme
se uns bons me demande vingt livres, et je li ni
que je ne li doi pas, car je li ai paies, ou il le m'a
quité, BEAUM. xxxix, 50. Se il ne li quitoient les
deux cent mille livres que il leur devoit encore,
jomv. 261. y xv" s. Je vous quitte votre prison, et
vous pouvez partir demain, FROISS. I, 1, 329. L'e-
vesque du Lyege esloit venu pour faire quicter
à son pays trente mil florins ou environ qu'ils
payoient au duc Charles par appoinctement, COMM.
v, <6. Il xvie s. Celui qui, sans rien recevoir, libéra-
lement et franchement quitte la dette, CALV. Instit.
&07, Il leur seroit si difficile, que j'aime mieux les
en quitter [dispenser], MARG. NOUV. XXI. Quittant
sa resolution, il s'abandonnoit au dueil, MONT, I, 6.
Je suis d'advis que tu quittes cette vie là, ou la vie
tout à faict, ID. 1, 25). J'espère que nous en quit-
terons l'usage, ID. 1, 362. Depuis que ceulx qui me
devanceoient m'ont quitté leur place.... ID. m, 69.
La police féminine a un train mystérieux, il faut le
leur quitter, ID. ni, 6. Adrian l'empereur débattant
àvecques le philosophe Favorinus de l'interpréta-
tion de quelque mot, Favorinus luy en quitta bien-
tost la partie, ID. m, 7. Il quitta l'or et l'argentà ceux
qui en avoient plus affaire que luy, AMYOT, Arist.
et Cat. comp. 10. Antiochus passa de l'Asie en la
Grèce, pour solliciter les villes de quilter l'alliance
des Romains, ID. Flamin. 30. Demosthenes n'osa
onques aller jusques là, ains s'en retourna du mont
de Cylhasron et quitta l'ambassade, ID. Démosth. 32.
— ÊTYM. Provenç. quilar; anc. catal. quietar;
espagn. quilar; ital. quietare, quilare; bas-latin,
quietare, de quietus (voy. QUITTE) : mot à mot rendre
tranquille, de là exempter, renoncer, laisser. On
entend souvent les paysans dire : Quitte-moi tran-
quille, quitte-moi en repos.
t QUITTERIE (ki-te-rie), s. f. Terme familier.
Brouille à la suite de laquelle on se quitte. Moncrif
persuada Son Altesse Sérénissime [le comte de
Clermont, amant de Mme de Bouillon], dans une
quitlerie, de la rendre définitive, et, pour cet ef- ■'
fet, il lui donna une nouvelle maîtresse, Journ. et
Mém. d'Argenson, tseo, t. n, p. 62.
t QUITTEUR, EUSE (ki-teur, teû-z'), s. m. et/*.
Celui, celle qui quitte, qui abandonne.
— HIST. xvr s. Quitteur, OUDIN, Dict.
QUITUS (kui-tus), s. m. Terme de finance. Ar-
rêté ou jugement définitif d'un compte. Avoir le
quitus d'un compte.
— HIST. XVIe S. QuittUS, COTGRAVE.
— ÊTYM. Quitus et quittus est le latin des
comptes et des chartes pour rendre quitte.
QUI-VA-LÂ. (ki-va-la), cri d'une personne qui
entend quelque chose et craint d'être surprise. Qui
va là? heu! ma peur à chaque pas s'accroît! MOL.
Amph. 1, I. y Fig. C'est un homme qui a toujours
réponse à qui-va-là, il a réponse à tout, rien ne
l'arrête. || Avoir réponse à tout hormis à qui-va-là,
s'être préparé à tout sauf à la question, à la diffi-
culté à laquelle il était naturel de s'attendre. Enri-
que : Qui va là? — Jodelet : La vilaine enquête que
voilà ; J'avais réponse à tout, hormis à qui-va-là,
TH. CORN. Geôl. de soi-même, 1, 7. ||0n écrit aussi
qui va là? sans trait d'union et avec, un point d'in-
terrogation.
— HIST. xvie s. Une sentinelle parla d'assez loin;
on repondit à son qui-va-là que.... D'AUB. Hist.
n, 264.
— ÉTYM. Qui, va, là.
QUI-VIVE (ki-vi-v'). Terme de guerre. Cri d'une
sentinelle, d'une patrouille, etc. qui entend du
bruit, qui aperçoit une personne ou une troupe. La
sentinelle a crié qui-vive. || Fig. Joyeux ami. beauté
vive, Entrez tous deux sans qui-vive ! Le plaisir n'y
perdra rien, BÉRANG. Hiver. \\ S. m. M. le Prince ren-
contra l'avant-garde de son armée, dont quelques
cavaliers vinrent au qui-vive avec M. le Prince, LA-
ROCHEP. Mém. 236. N'entend-on pas le qui-vive des
gardes Qui se mêle au bruit des verrous? BÉRANG.
tours XI. Il Fig. Être sur le qui-vive, être très-
attentif à ce qui se passe. || II se dit aussi d'un hom-
me inquiet et craintif. || Il se dit enfin d'une per-
sonne d'humeur délicate, facile à s'offenser. On ne
prime point avec les grands, ils se défendent par
leur grandeur; ni avec les petits, ils vous repous-
QUO
sent par le qui-vive, LA BRHÏ. V. || On écrit aussi qui
vive? sans trait d'union, avec un point d'inter-
rogation.
— HIST. xvi* s. Il respondit Vézins au qui vive,
D'AUB. Hist. n, 362.
— ËTYM. Qui ? et vivre.
tQUOAILLE (kouâ-ir, Il mouillées), s. f. Voy.
COAILLE.
QUOAILLER (kouâ-llé, Il mouillées, et non kouâ-
yé), v. n. Se dit d'un cheval qui remue continuel-
lement la queue. Ce cheval quoaille continuellement.
— ÊTYM. Queue i.
t QUODLIBÉTAIRE (ko-dli-bé-tê-r'), adj. Syno-
nyme de quodlibétique.
— HIST. xvie s. Nos docteurs n'y trouvent que
rire ny que frire; car ils n'ont pas les question!
quolibetaires si fréquentes ; plus ne se passent tant
de bacheliers, Sat. Mén. p. 81.
t QUODMBÉTIQUE (ko-dli-bé-ti-k'), adj. Terme
de la scolastique. Questions quodlibétiques, ques-
tions libres, c'est-à-dire choisies et posées comme
l'entend l'auteur de la thèse. L'amour effréné de la
dispute lui [à la théologie] avait fait inventer ces
libres questions,'ces questions quodlibétiques, pré-
texte inépuisable de contestations sans fin, v. LE-
CLERC, Hist.' litt. de la France, t. xxiv, p. 340. || S.
f. La quodlibétique ou quodlibétaire, thèse sur
toutes les parties d'une science.
— ÉTYM. Voy. QUOLIBET.
QUOI (koi), pronom conjonctif indéclinable, signi-
fiant quelle chose ou laquelle chose, servant pour
les deux génies etles deux nombres, mais employé
comme complément et non pas^omme sujet; on ne
s'en sert pas en parlant des personnes ; il ne prend
l'emploi de sujet que dans la locution composée guoi
que, quoi qui. || 1° 11 s'emploie avec les noms indé-
terminés. Ce à quoi nous pensons. Ce sur quoi nous
disputons. C'est en quoi vous vous trompez. Il n'est
rien à quoi je ne sois disposé. C'est tout ce de quoi
j'ai besoin, MALH. V, 7. Et tel blâme en autrui ce
de quoi je l'estime, RÉGNIER, Sat. v. Ce contre quoi
vous devez être plus en garde, c'est contre cet état
de tiédeur et de négligence dans les fonctions qui
en anéantit tout 'e fruit, MASS. Confêr. Zèle contre
les scandales. || 2° II s'emploie d'uns manière in-
déterminée aussi, pour représenter toute une propo-
sition. Vous avez cité Cicéron, en quoi vous vous
êtes trompé. Flatter ceux du logis, à son maître
complaire ; Moyennant, quoi votre salaire Sera force
reliefs de toutes les façons, LA FONT. Fabl. i, 6.
Un marchand grec en certaine contrée Faisait tra-
fic ; un bassa l'appuyait, De quoi le Grec en bassa
le payait, ID. ib. vin, <8. II [renardj relevait sa
queue, il la faisait briller, Et cent mille autres ba-
dinages, Pendant quoi nul dindon n'eût osé som-
meiller, ID. ib. xu', 18. Il En termes de palais,
quoi faisant, en quoi faisant, en faisant laquelle
chose. Il Le tout quoi, tout ce dont il s'agit. || 3° L'A-
cadémie dit que quoi s'emploie quelquefois pour
le pronom relatif lequel, laquelle, tant au sin-
gulier qu'au pluriel, tant au masculin qu'au fé-
minin, y On s'en sert avec les mots chose, point,.
qui ont quelque chose d'indéterminé. En bonne
foi, ce point sur quoi vous me pressez Est une
affaire aussi qui m'embarrasse assez, MOL. le Dép.
11, t. L'éducation des enfants est une chose à
quoi il faut s'attacher fortement, ID. Fourber. 11,
t. 11 y a de certaines choses sur quoi on se
trouve disposé à souffler du bonheur, comme du
temps des fées, SÉV. 29 déc. 1679. Voilà de bien
belles choses à quoi saint Clément ne pense pas,
BOSS. Nouv. myst. 14. Deux points à quoi je m'atta
che, et que je voudrais imprimer profondément
dans vos esprits, BOURDAL. myst. Ascens. de J. C.
t. 1, p. 393. y On s'en sert aussi quand on peut as-
similer la chose ou l'idée dont il s'agit à quelque
chose d'indéterminé. C'est donc la pensée qui fait
l'être de l'homme, et sans quoi on ne le peut con-
cevoir, PASC. dans COUSIN. C'est un infortuné....
qui, retombant sur son propre coeur, n'y trouve
que lui-même, c'est-à-dire ses peines, ses dé-
goûts, ses inquiétudes, ses terreurs, avec quoi il
puisse s'entretenir, MASS. Carême, Prière 2. La
somme de 39238 livres de France, à quoi se monte
le total des deux envois, VOLT. Lett. à Cath. 8).
Nous perdons l'unité de notre existence, en quoi
consiste notre tranquillité , BUFF. More, choisis,.
p. 66. C'est encore ici une des raisons pour quoi je
veux élever Emile à la campagne, J. 3. ROUSS. Ém.
1. La mort seule, à quoi les athées veulent tout ré-
duire, a besoin qu'on écrive en faveur de ses droits ;
car elle a peu de réalité pour l'homme, CHATEAUBR.
Génie; 1, v, (. []Enfin, dans le xvn" siècle, on
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