SAL
SAL
SAL
1813
nouvelles de salon. L'hostilité des salons contre le
gouvernement. Les plus grandes dames [de Venise]
recevaient toutes leurs visites dans les cafés de la
place Saint-Marc, et cette confusion bizarre empê-
chait que les salons ne devinssent trop sérieuse-
ment une arène pour les prétentions de l'amour-
propre, STAEL, Corinne, xv, 8. Les salons avaient
tant de grâce [au xvine s.], qu'on n'ouvrait pas
la fenêtre pour regarder les champs, viu.EM.iiK.
franc. i8" s. 2" part. 2e leç. Dans cette cour sé-
rieuse et nouvelle [de Napoléon Ier], on parlait
peu; tout était classé sévèrement, de sorte qu'un
salon ignorait l'autre, SÉG. hist. Nap. n, 6. |j 8° Ab-
solument. La galerie du Louvre où se fait l'expo-
sition des ouvrages de peinture, de sculpture, gra-
vure, etc. des artistes vivants. On voit tout Paris
occupé de tableaux exposés au salon, VOLT. IHal.
■ xxrv, 3. Je veux porter mon art à la perfection, Et
dès l'été prochain exposer au salon, PICARD, Amis
de collège, m, 9. || Aujourd'hui, le mot salon s'ap-
plique, dans le même sens, au Palais de l'Indus-
trie où se font les expositions de peinture. || L'ex-
position même. Il a exposé ce tableau au dernier
salon. || Compte rendu d'une exposition artistique.
Les Salons de Diderot. || 4° Salle où l'on expose
des figures en cire. Tenant un salon de figures en
cire. || 5" Terme de turf. Salon des courses, éta-
blissement où l'on s'assemble pour parier et régler
les paris. || 6° Excavation creusée dans l'argile sali-
fère, pour y rassembler l'eau nécessaire à la dis-
solution du sel que ces roches contiennent (par un
jeu de mot entre salon et saler).
— ÉTYM. Satie.
jSALONNIER (sa-lo-nié), s. m. Néologisme. Lit-
térateur qui rend compte du salon, d'une exposi-
tion de peinture.
SALOPE (sa-lo-p'), adj. || i» Terme populaire.
Qui est sale et malpropre. Un enfant salope.
Cette personne est salope. [Il] N'expose à mes re-
gards qu'une mine de singe, Salope, dégoûtante,
CIIAMPMESLÉ, Crispin chevalier, se. 4. Il se piquait
d'être stoïcien, et faisait gloire d'être salope en
l'honneur de la profession, HAMILT. Gravnm. iv.
|l 2" Substantivement, au féminin. C'est une vraie
salope. N'est-ce pas bien raisonner? vous êtes une
salope, GHERARDI, Théâtre ital. Arlequin misanthr.
Prol. || Fig. et par injure. Une femme de mauvaise
vie. Il écrivit au pasteur dont la salope était pa-
roissienne, et fit en sorte d'assoupir l'affaire,
j. j. KOUSS. Confess. xn. |j 3° Terme de marine.
Marie-salope, voy. MARIE-SALOPE, à son rang.
— HIST. xvi" s. Saloppe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Diez propose l'anglais sloppy, boueux,
fangeux. Il faut en effet expliquer la finale ope ;
et peut-être sale s'est-il fait sentir pour la transfor-
mation du mot anglais.
SALOPEMENT (sa-to-pe-nian), adv. Terme fami-
lier. D'une manière malpropre. Couché salopement.
— ÉTYM. Salope, et le suffixe ment.
SALOPERIE (sa-lo-pe-rie), s. f. || 1° Terme fami-
lier. Grande malpropreté. Il vit dans la saloperie.
C'est pour avoir applaudi à ces saloperies de M. de
Vendôme qu'Alberoni a fait sa fortune, VOYER
J]AI\O. D'ARGENSON, îlém. p. 285, dans POUGENS.
|| 2° Discours, propos orduriers. Il ne dit que des
saloperies. || 3° Mauvaise marchandise, ouvrage mal
fait. Cela n'est que de la saloperie.
— ÉTYM. Salope.
SALORGE (sa-lor-j'), s. m. Amas de sel.
— HIST. xvi" s. Gabelles, et greniers à sel, sa-
iurges, prevostez.... SULLY, Mém. t. x, p. 229. Sa-
lorge, magazzino di sale, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Lat. sal, avec une désinence inexpliquée,
f SALPÊTRAGE (sal-pê-tra-j'), s. m. Formation
du salpêtre, dans les nitrières artificielles.
SALPÊTRE (sal-pê-tr'), s. m.1|l° Nom vulgaire
du nitre ou azotate de potasse, dit parfois salpêtre
de l'Inde, qu'on tire souvent des plâtras des éta-
bles, des vieilles murailles, des vieilles démolitions.
Je ne m'étonne pas que les Chinois aient inventé
la poudre quinze cents ans avant nous; leur terre
est pleine d'un salpêtre excellent, et nous ne
savons encore que gratter des caves, VOLT. Lett.
d'Alembert, 6 nov. <775. On a vu la France entière,
avertie par cette réunion d'hommes éclairés de
l'immense quantité de salpêtre que la nature
avait déposée dans son sein, convertie en ateliers
de salpêtriers, POURCROY, Conn. chim. t. i, p. xxi.
|| La culture du salpêtre, les procédés à l'aide des-
quels on en provoque la formation. Lorsqu'on ss
livrera à la culture du salpêtre, Instruct. sur la
fabr. du salpêtre, t820, p. 9. || Salpêtre de hous-
sage, voy. NITRE. || 2° Par extension et poétique-
ment, poudre à canon. C'était peu que sa main
[de l'homme], conduite par l'enfer, Eût pétri le
salpêtre, eût aiguisé le fer, BOIL. Sat. vin. Dans
ces globes d'airain le salpêtre enflammé Vole
avec la prison qui le tient enfermé, VOLT. Henr.
iv. || Familièrement. Faire péter le salpêtre, faire
beaucoup de décharges de canons,.de fusils, de
pétards, en signe de réjouissance. || Fig. et fami-
lièrement. Ce n'est que salpêtre, que du salpêtre,
il est pétri de salpêtre, se dit d'une personne, d'un
enfant extrêmement vif. Pontchartrain, qui était
tout salpêtre, ST-SIM. 471, as. Mme de Levi avait
infiniment d'esprit et beaucoup de piété solide,
avec cela une vivacité de salpêtre, ID. 523, 318.
La personne est sanguine? — Oui, très-sanguine;
c'est un salpêtre, PICARD, Collatéral, i, n. || 3° Sal-
pêtre du Chili, azotate de soude. || Salpêtre ter-
reux, azotate de chaux qui est en efflorescences
salines sur les murs humides. || 4° Sédiment pro-
venant de plâtras et gravois de démolitions qui
ont été lessivés pour en extraire le salpêtre, et
qui sert comme mortier pour sceller les pavés.
— HIST. xvc s Fut le doyen des tisserands
[à Gand] accusé de trahison ....on alla en sa mai-
son ; si trouva-t-on la poudre de salpêtre toute nou-
velle, FROISS. n, il, 4 2-1.
— ÉTYM. Bas-lat. salpetra, du lat. sal, sel, et
petra, pierre.
SALPÊTRE, ÉE (sal-pê-tré, trée), part, passé de
salpêtrer. Pénétré de salpêtre. Des murs salpêtres.
SALPÊTUER (sal-pê-tré), v. a.\\ i° Répandre du
salpêtre sur un espace de terrain, le mêler avec
la terre, et battre fortement, pour rendre ce ter-
rain dur et imperméable à la pluie. Salpêtrer
une allée de jardin, une cour. || 2" Faire naître le
salpêtre. L'humidité salpêtre les murs. || 3" Se sal-
pêtrer, v. réfi. Être pénétré de salpêtre. Cette cave
se salpêtre. La facilité avec laquelle elle [la chaux]
se salpêtre, Instr. fabr. du salpêtre, 4820, p. 21.
— ÉTYM. Salpêtre.
f SALPÊTREKIE (sal-pê-tre-rie), s. f. Fabrique
de salpêtre.
f SALPÊTRECX, EUSE (sal-pê-treû, treû-z'), adj.
Qui contient du salpêtre.
SALPÊTRIER (sal-pê-tri-é; IV ne se lie jamais),
s. m. Ouvrier qui travaille à faire du salpêtre. || Se
dit aussi de celui qui a des ouvriers sous ses ordres.
— UEM. On trouve selpetrier et selpetre. 1
peine, contre lesdits selpestriers et poudriers, de
punition exemplaire, et contre les gentilshommes
qui les employeront, de confiscation des selpestres,
poudres, moulins et ustancilles, Lett. pat. conseil
d'État, 30 nov. 4 677.
— HIST. xvi" s. Jehan Defresnes nostre salpes-
treur demourant à Paris, DU CANGE, salpetra.
|| xvi" s. Salpestriers, pouldriers, faiseurs de flas-
ques, charrettes, et forgeurs, PARÉ, vin, 24.
— ÉTYM. Salpêtre.
SALPÊTRIÈRE (sal-pê-tr-i-è-r'), s. f. || 1" Lieu où
l'on fait du salpêtre. || 2° Particulièrement. La Salpê-
trière, hospice de Paris où l'on reçoit les femmes
âgées et infirmes. || On y renfermait autrefois les
femmes de mauvaise conduite. Crispin : Ne faites
point la fière ; On peut aussi vous mettre à la Salpê-
trière. — Lisette : S la Salpêtrière. — Crispin : Oui,
m'amie, et sans bruit; De vos déportements on
n'est que trop instruit, REGNAED, le Légat, in, 8.
— ÉTYM. Salpêtre.
-j- SALPÊTRISATION (sal-pê-tri-za-sion), s. f.
Action de salpêtrer, de se salpêtrer; résultat de
cette action.
f SALPICON (sal-pi-kon), s. m. Mets composé de
toutes sortes de viandes, et de légumes comme
truffes, champignons, culs d'artichauts, le tout
d'égale proportion et cuit chaque partie à part
pour que la cuisson soit égale.
f SALPINGO-MALLÉEN, ENNE (sal-pin-go-mal-
lé-in, lè-é-n'), adj. Terme d'anatomie. Le* muscle
salpingo-malléen, le muscle interne du marteau.
— ÉTYM. Si).7tiY$, trompe d'Eustache, et mal-
leus, marteau.
f SALPINGO-PHARYNGIEN, ENNE (sal-pin-go-
fa-rin-jiin, jiè-n'), adj. Terme d'anatomie. Qui a
rapport à la trompe d'Eustache et au pharynx.
— ÉTYM. 2âXuiY?, trompe d'Eustache, et pharyn-
gien.
f SALPLICAT (sal-pli-ka), s. m. Vernis du Japon
qui est mêlé d'or en poudre.
f SALSE (sal-s'), s. f. Espèce de volcan qui
lance de la boue et une eau très-salée.
— ÉTYM. Lat. salsus, salé.
SALSEPAREILLE (sal-se-pa-rè-11', Il mouillées),
s. f. Plante d'Amérique, dont la racine est dépura-
tive et sudorifique, smilax salsaparilla, L. famille
des smilacinées (liliacées). || Salsepareille d'Alle-
magne , la laiche des sables, smilax aspera, L.
— HIST. xvie s. Si les nations desquelles nous
retirons le gayac, la salseperille.... ont des mé-
decins, combien pensons nous par cette mesme re-
commandation de l'estrangeté..., qu'ils facent feste
de nos choulx et de nostre persil ? MONT, ni, 24 5.
— ÉTYM. Espagn. zarzaparrilla, de zarza, ron-
ce, et Parillo, nom du médecin qui l'a employée
le premier.
t SALSEPARINE (sal-se-pa-ri-n'), s. f. Substance,
dite aussi smilacine, contenue dans la salsepareille.
SALSIFIS (sal-si-fî), s. m. || i" Nom vulgaire du
tragopogon porrifolium, L. qui est le salsifis blanc
ou salsifis commun de l'Académie et la plante cul-
tivée par les jardiniers sous le nom de salsifis.
|| Salsifis noir ou salsifis d'Espagne, dénominations
vulgaires de la scorsonère. || Salsifis sauvage, un
des noms vulgaires du tragopogon pralense, dit
encore barbe de bouc et salsifis des prés. || Salsi-
fis sauvage est aussi le nom du geropogon glabrum,
synanthérées. || 2° Nom qu'on donnait, quand on
réforma la grande perruque à la Louis XIV, à une
longue mèche de cheveux ou queue que Ton entou-
rait d'un ruban.
— HIST. XVI 0 s. Une autre racine de valeur est
aussi arrivée en nostre cognoissance peu de temps
en ça, tenant rang honorable au jardin; c'est le
sercifi, dont la graine, estant fort menue, ne peut-
on semer que trop espessement, o. DE SERRES, 631.
— ÉTYM. Ital. sassefrica; norm. sercifi.
f SALSOLÉES (sal-so-lée), s. f. pi. Tribu de la
famille des atriplicinées, ayant pour type le genre
salsola ou soude.
f SALSORIE (sal-sorie), s. f. Nom vulgaire du
salsola tragus, L.
t SALSUGINEUX, EUSE (sal-su-ji-neû, neû-z'),
adj. Imprégné de sel marin. Terres salsugineuses.
|| Terme de botanique. Qui croît dans des terrains
imprégnés de sels.
— ÉTYM. Provenç. salsuginos ; ital. salsuginoso;
du lat. salsugo, saumure, de sal, sel. "
t SALTARKLLE (sal-ta-rè-1'), s. f. Danse véni-
tienne à trois temps, qui a beaucoup d'analogie
avec la tarentelle.
— ÉTYM. Ital. saltarella, de sallare, sauter.
SALTATION (sal-ta-sion ; en vers, de cinq sylla-
bes), s. f. Terme d'antiquité. Art qui comprenait
la danse, la pantomime, l'action théâtrale, l'action
oratoire, etc. Il ne faut pas restreindre le sens de
saitation à celui que nous donnons dans notre
langue au mot de danse, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. xi, t" part. p. 266, dans PODGENS. Ils s'appelè-
rent pantomimes, parce qu'ils imitaient et expri-
maient tout ce qu'ils voulaient dire, avec les gestes
qu'enseignait l'art de la saitation, m. ib. p. 279.
— HIST. xiv" s. Par saltacion il entent tripudier
ou trescher, caroler, dancier, ORESME, Thèse de
MEUNIER. H xvic s. Comme si c'eust esté des gens
qui eussent dansé, ainsi que l'on fait es festes de
Bacchus, avec mouvement et saltations satyriques,
AMYOT, Ant. 98.
—ÉTYM. Lat. saltationem,desaltare (voy. SAUTER).
f SALTATRA (sal-ta-tra), adj. Se dit des des-
cendants des nègres et des blancs, lorsque depuis
les premiers parents il y a eu un nouveau mélange
de sang noir.
f SALTIGRADE (sal-ti-gra-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui marche en sautant.
— ÉTYM. Lat. saltus, saut, et gradi, marcher.
SALTIMBANQUE (sal-tin-ban-k'), s. m. || i" Ba-
teleur, charlatan, ordinairement placé sur des
planches pour faire ses exercices et débiter ses
drogues. || Par extension. Mais pour le singe, ani-
mal inutile, Malin, gourmand, saltimbanque in-
docile.... VOLT. Pauvre diable. ||2° Fig. et par dé-
nigrement. Bouffon de société,, mauvais orateur
dont les gestes sont outrés et ridicules; charlatan.
M. d'Elboeuf, qui était' grand saltimbanque de son
naturel, commença la comédie par la tendresse
qu'il avait pour le nom français, RETZ, II, 240.
Grâce à l'extrême confiance que j'ai en ma raison,
ma foi n'est point à la merci du premier saltim-
banque, DmER. Pens. phil. 50. || Adj. C'était sur
les sermons de ce prédicateur saltimbanque [Ro-
quette, évêque d'Autun, et oncle de l'abbé Ro-
quette] que Despréaux avait fait cette épigramme
[On dit que l'abbé Roquette Prêche les sermons
d'autrui : Moi, qui sais qu'il les achète, Je soutiens
qu'ils sont à lui], D'ALEMB. Éloges, Hoquette.
— ÉTYM. Ital. saltimbanco, de saltare, sauter,
in, en, et banco, bano.
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1813
nouvelles de salon. L'hostilité des salons contre le
gouvernement. Les plus grandes dames [de Venise]
recevaient toutes leurs visites dans les cafés de la
place Saint-Marc, et cette confusion bizarre empê-
chait que les salons ne devinssent trop sérieuse-
ment une arène pour les prétentions de l'amour-
propre, STAEL, Corinne, xv, 8. Les salons avaient
tant de grâce [au xvine s.], qu'on n'ouvrait pas
la fenêtre pour regarder les champs, viu.EM.iiK.
franc. i8" s. 2" part. 2e leç. Dans cette cour sé-
rieuse et nouvelle [de Napoléon Ier], on parlait
peu; tout était classé sévèrement, de sorte qu'un
salon ignorait l'autre, SÉG. hist. Nap. n, 6. |j 8° Ab-
solument. La galerie du Louvre où se fait l'expo-
sition des ouvrages de peinture, de sculpture, gra-
vure, etc. des artistes vivants. On voit tout Paris
occupé de tableaux exposés au salon, VOLT. IHal.
■ xxrv, 3. Je veux porter mon art à la perfection, Et
dès l'été prochain exposer au salon, PICARD, Amis
de collège, m, 9. || Aujourd'hui, le mot salon s'ap-
plique, dans le même sens, au Palais de l'Indus-
trie où se font les expositions de peinture. || L'ex-
position même. Il a exposé ce tableau au dernier
salon. || Compte rendu d'une exposition artistique.
Les Salons de Diderot. || 4° Salle où l'on expose
des figures en cire. Tenant un salon de figures en
cire. || 5" Terme de turf. Salon des courses, éta-
blissement où l'on s'assemble pour parier et régler
les paris. || 6° Excavation creusée dans l'argile sali-
fère, pour y rassembler l'eau nécessaire à la dis-
solution du sel que ces roches contiennent (par un
jeu de mot entre salon et saler).
— ÉTYM. Satie.
jSALONNIER (sa-lo-nié), s. m. Néologisme. Lit-
térateur qui rend compte du salon, d'une exposi-
tion de peinture.
SALOPE (sa-lo-p'), adj. || i» Terme populaire.
Qui est sale et malpropre. Un enfant salope.
Cette personne est salope. [Il] N'expose à mes re-
gards qu'une mine de singe, Salope, dégoûtante,
CIIAMPMESLÉ, Crispin chevalier, se. 4. Il se piquait
d'être stoïcien, et faisait gloire d'être salope en
l'honneur de la profession, HAMILT. Gravnm. iv.
|l 2" Substantivement, au féminin. C'est une vraie
salope. N'est-ce pas bien raisonner? vous êtes une
salope, GHERARDI, Théâtre ital. Arlequin misanthr.
Prol. || Fig. et par injure. Une femme de mauvaise
vie. Il écrivit au pasteur dont la salope était pa-
roissienne, et fit en sorte d'assoupir l'affaire,
j. j. KOUSS. Confess. xn. |j 3° Terme de marine.
Marie-salope, voy. MARIE-SALOPE, à son rang.
— HIST. xvi" s. Saloppe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Diez propose l'anglais sloppy, boueux,
fangeux. Il faut en effet expliquer la finale ope ;
et peut-être sale s'est-il fait sentir pour la transfor-
mation du mot anglais.
SALOPEMENT (sa-to-pe-nian), adv. Terme fami-
lier. D'une manière malpropre. Couché salopement.
— ÉTYM. Salope, et le suffixe ment.
SALOPERIE (sa-lo-pe-rie), s. f. || 1° Terme fami-
lier. Grande malpropreté. Il vit dans la saloperie.
C'est pour avoir applaudi à ces saloperies de M. de
Vendôme qu'Alberoni a fait sa fortune, VOYER
J]AI\O. D'ARGENSON, îlém. p. 285, dans POUGENS.
|| 2° Discours, propos orduriers. Il ne dit que des
saloperies. || 3° Mauvaise marchandise, ouvrage mal
fait. Cela n'est que de la saloperie.
— ÉTYM. Salope.
SALORGE (sa-lor-j'), s. m. Amas de sel.
— HIST. xvi" s. Gabelles, et greniers à sel, sa-
iurges, prevostez.... SULLY, Mém. t. x, p. 229. Sa-
lorge, magazzino di sale, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Lat. sal, avec une désinence inexpliquée,
f SALPÊTRAGE (sal-pê-tra-j'), s. m. Formation
du salpêtre, dans les nitrières artificielles.
SALPÊTRE (sal-pê-tr'), s. m.1|l° Nom vulgaire
du nitre ou azotate de potasse, dit parfois salpêtre
de l'Inde, qu'on tire souvent des plâtras des éta-
bles, des vieilles murailles, des vieilles démolitions.
Je ne m'étonne pas que les Chinois aient inventé
la poudre quinze cents ans avant nous; leur terre
est pleine d'un salpêtre excellent, et nous ne
savons encore que gratter des caves, VOLT. Lett.
d'Alembert, 6 nov. <775. On a vu la France entière,
avertie par cette réunion d'hommes éclairés de
l'immense quantité de salpêtre que la nature
avait déposée dans son sein, convertie en ateliers
de salpêtriers, POURCROY, Conn. chim. t. i, p. xxi.
|| La culture du salpêtre, les procédés à l'aide des-
quels on en provoque la formation. Lorsqu'on ss
livrera à la culture du salpêtre, Instruct. sur la
fabr. du salpêtre, t820, p. 9. || Salpêtre de hous-
sage, voy. NITRE. || 2° Par extension et poétique-
ment, poudre à canon. C'était peu que sa main
[de l'homme], conduite par l'enfer, Eût pétri le
salpêtre, eût aiguisé le fer, BOIL. Sat. vin. Dans
ces globes d'airain le salpêtre enflammé Vole
avec la prison qui le tient enfermé, VOLT. Henr.
iv. || Familièrement. Faire péter le salpêtre, faire
beaucoup de décharges de canons,.de fusils, de
pétards, en signe de réjouissance. || Fig. et fami-
lièrement. Ce n'est que salpêtre, que du salpêtre,
il est pétri de salpêtre, se dit d'une personne, d'un
enfant extrêmement vif. Pontchartrain, qui était
tout salpêtre, ST-SIM. 471, as. Mme de Levi avait
infiniment d'esprit et beaucoup de piété solide,
avec cela une vivacité de salpêtre, ID. 523, 318.
La personne est sanguine? — Oui, très-sanguine;
c'est un salpêtre, PICARD, Collatéral, i, n. || 3° Sal-
pêtre du Chili, azotate de soude. || Salpêtre ter-
reux, azotate de chaux qui est en efflorescences
salines sur les murs humides. || 4° Sédiment pro-
venant de plâtras et gravois de démolitions qui
ont été lessivés pour en extraire le salpêtre, et
qui sert comme mortier pour sceller les pavés.
— HIST. xvc s Fut le doyen des tisserands
[à Gand] accusé de trahison ....on alla en sa mai-
son ; si trouva-t-on la poudre de salpêtre toute nou-
velle, FROISS. n, il, 4 2-1.
— ÉTYM. Bas-lat. salpetra, du lat. sal, sel, et
petra, pierre.
SALPÊTRE, ÉE (sal-pê-tré, trée), part, passé de
salpêtrer. Pénétré de salpêtre. Des murs salpêtres.
SALPÊTUER (sal-pê-tré), v. a.\\ i° Répandre du
salpêtre sur un espace de terrain, le mêler avec
la terre, et battre fortement, pour rendre ce ter-
rain dur et imperméable à la pluie. Salpêtrer
une allée de jardin, une cour. || 2" Faire naître le
salpêtre. L'humidité salpêtre les murs. || 3" Se sal-
pêtrer, v. réfi. Être pénétré de salpêtre. Cette cave
se salpêtre. La facilité avec laquelle elle [la chaux]
se salpêtre, Instr. fabr. du salpêtre, 4820, p. 21.
— ÉTYM. Salpêtre.
f SALPÊTREKIE (sal-pê-tre-rie), s. f. Fabrique
de salpêtre.
f SALPÊTRECX, EUSE (sal-pê-treû, treû-z'), adj.
Qui contient du salpêtre.
SALPÊTRIER (sal-pê-tri-é; IV ne se lie jamais),
s. m. Ouvrier qui travaille à faire du salpêtre. || Se
dit aussi de celui qui a des ouvriers sous ses ordres.
— UEM. On trouve selpetrier et selpetre. 1
peine, contre lesdits selpestriers et poudriers, de
punition exemplaire, et contre les gentilshommes
qui les employeront, de confiscation des selpestres,
poudres, moulins et ustancilles, Lett. pat. conseil
d'État, 30 nov. 4 677.
— HIST. xvi" s. Jehan Defresnes nostre salpes-
treur demourant à Paris, DU CANGE, salpetra.
|| xvi" s. Salpestriers, pouldriers, faiseurs de flas-
ques, charrettes, et forgeurs, PARÉ, vin, 24.
— ÉTYM. Salpêtre.
SALPÊTRIÈRE (sal-pê-tr-i-è-r'), s. f. || 1" Lieu où
l'on fait du salpêtre. || 2° Particulièrement. La Salpê-
trière, hospice de Paris où l'on reçoit les femmes
âgées et infirmes. || On y renfermait autrefois les
femmes de mauvaise conduite. Crispin : Ne faites
point la fière ; On peut aussi vous mettre à la Salpê-
trière. — Lisette : S la Salpêtrière. — Crispin : Oui,
m'amie, et sans bruit; De vos déportements on
n'est que trop instruit, REGNAED, le Légat, in, 8.
— ÉTYM. Salpêtre.
-j- SALPÊTRISATION (sal-pê-tri-za-sion), s. f.
Action de salpêtrer, de se salpêtrer; résultat de
cette action.
f SALPICON (sal-pi-kon), s. m. Mets composé de
toutes sortes de viandes, et de légumes comme
truffes, champignons, culs d'artichauts, le tout
d'égale proportion et cuit chaque partie à part
pour que la cuisson soit égale.
f SALPINGO-MALLÉEN, ENNE (sal-pin-go-mal-
lé-in, lè-é-n'), adj. Terme d'anatomie. Le* muscle
salpingo-malléen, le muscle interne du marteau.
— ÉTYM. Si).7tiY$, trompe d'Eustache, et mal-
leus, marteau.
f SALPINGO-PHARYNGIEN, ENNE (sal-pin-go-
fa-rin-jiin, jiè-n'), adj. Terme d'anatomie. Qui a
rapport à la trompe d'Eustache et au pharynx.
— ÉTYM. 2âXuiY?, trompe d'Eustache, et pharyn-
gien.
f SALPLICAT (sal-pli-ka), s. m. Vernis du Japon
qui est mêlé d'or en poudre.
f SALSE (sal-s'), s. f. Espèce de volcan qui
lance de la boue et une eau très-salée.
— ÉTYM. Lat. salsus, salé.
SALSEPAREILLE (sal-se-pa-rè-11', Il mouillées),
s. f. Plante d'Amérique, dont la racine est dépura-
tive et sudorifique, smilax salsaparilla, L. famille
des smilacinées (liliacées). || Salsepareille d'Alle-
magne , la laiche des sables, smilax aspera, L.
— HIST. xvie s. Si les nations desquelles nous
retirons le gayac, la salseperille.... ont des mé-
decins, combien pensons nous par cette mesme re-
commandation de l'estrangeté..., qu'ils facent feste
de nos choulx et de nostre persil ? MONT, ni, 24 5.
— ÉTYM. Espagn. zarzaparrilla, de zarza, ron-
ce, et Parillo, nom du médecin qui l'a employée
le premier.
t SALSEPARINE (sal-se-pa-ri-n'), s. f. Substance,
dite aussi smilacine, contenue dans la salsepareille.
SALSIFIS (sal-si-fî), s. m. || i" Nom vulgaire du
tragopogon porrifolium, L. qui est le salsifis blanc
ou salsifis commun de l'Académie et la plante cul-
tivée par les jardiniers sous le nom de salsifis.
|| Salsifis noir ou salsifis d'Espagne, dénominations
vulgaires de la scorsonère. || Salsifis sauvage, un
des noms vulgaires du tragopogon pralense, dit
encore barbe de bouc et salsifis des prés. || Salsi-
fis sauvage est aussi le nom du geropogon glabrum,
synanthérées. || 2° Nom qu'on donnait, quand on
réforma la grande perruque à la Louis XIV, à une
longue mèche de cheveux ou queue que Ton entou-
rait d'un ruban.
— HIST. XVI 0 s. Une autre racine de valeur est
aussi arrivée en nostre cognoissance peu de temps
en ça, tenant rang honorable au jardin; c'est le
sercifi, dont la graine, estant fort menue, ne peut-
on semer que trop espessement, o. DE SERRES, 631.
— ÉTYM. Ital. sassefrica; norm. sercifi.
f SALSOLÉES (sal-so-lée), s. f. pi. Tribu de la
famille des atriplicinées, ayant pour type le genre
salsola ou soude.
f SALSORIE (sal-sorie), s. f. Nom vulgaire du
salsola tragus, L.
t SALSUGINEUX, EUSE (sal-su-ji-neû, neû-z'),
adj. Imprégné de sel marin. Terres salsugineuses.
|| Terme de botanique. Qui croît dans des terrains
imprégnés de sels.
— ÉTYM. Provenç. salsuginos ; ital. salsuginoso;
du lat. salsugo, saumure, de sal, sel. "
t SALTARKLLE (sal-ta-rè-1'), s. f. Danse véni-
tienne à trois temps, qui a beaucoup d'analogie
avec la tarentelle.
— ÉTYM. Ital. saltarella, de sallare, sauter.
SALTATION (sal-ta-sion ; en vers, de cinq sylla-
bes), s. f. Terme d'antiquité. Art qui comprenait
la danse, la pantomime, l'action théâtrale, l'action
oratoire, etc. Il ne faut pas restreindre le sens de
saitation à celui que nous donnons dans notre
langue au mot de danse, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. xi, t" part. p. 266, dans PODGENS. Ils s'appelè-
rent pantomimes, parce qu'ils imitaient et expri-
maient tout ce qu'ils voulaient dire, avec les gestes
qu'enseignait l'art de la saitation, m. ib. p. 279.
— HIST. xiv" s. Par saltacion il entent tripudier
ou trescher, caroler, dancier, ORESME, Thèse de
MEUNIER. H xvic s. Comme si c'eust esté des gens
qui eussent dansé, ainsi que l'on fait es festes de
Bacchus, avec mouvement et saltations satyriques,
AMYOT, Ant. 98.
—ÉTYM. Lat. saltationem,desaltare (voy. SAUTER).
f SALTATRA (sal-ta-tra), adj. Se dit des des-
cendants des nègres et des blancs, lorsque depuis
les premiers parents il y a eu un nouveau mélange
de sang noir.
f SALTIGRADE (sal-ti-gra-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui marche en sautant.
— ÉTYM. Lat. saltus, saut, et gradi, marcher.
SALTIMBANQUE (sal-tin-ban-k'), s. m. || i" Ba-
teleur, charlatan, ordinairement placé sur des
planches pour faire ses exercices et débiter ses
drogues. || Par extension. Mais pour le singe, ani-
mal inutile, Malin, gourmand, saltimbanque in-
docile.... VOLT. Pauvre diable. ||2° Fig. et par dé-
nigrement. Bouffon de société,, mauvais orateur
dont les gestes sont outrés et ridicules; charlatan.
M. d'Elboeuf, qui était' grand saltimbanque de son
naturel, commença la comédie par la tendresse
qu'il avait pour le nom français, RETZ, II, 240.
Grâce à l'extrême confiance que j'ai en ma raison,
ma foi n'est point à la merci du premier saltim-
banque, DmER. Pens. phil. 50. || Adj. C'était sur
les sermons de ce prédicateur saltimbanque [Ro-
quette, évêque d'Autun, et oncle de l'abbé Ro-
quette] que Despréaux avait fait cette épigramme
[On dit que l'abbé Roquette Prêche les sermons
d'autrui : Moi, qui sais qu'il les achète, Je soutiens
qu'ils sont à lui], D'ALEMB. Éloges, Hoquette.
— ÉTYM. Ital. saltimbanco, de saltare, sauter,
in, en, et banco, bano.
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