1810
SAL
SAL
SAL
suelles idées, et expriment les plus grossières et les
plus sales passions, BOURDAL. OC dim. après la
Pentecôte, Dominic. X. ni, p. 40. Mme Guyon avait
épuré ses sentiments, du moins en apparence,
de tout ce qui était reproché de sale et de hon-
teux à cette doctrine [quiétisme], ST-SIM. 45, 12.
|| 6° Fig. Contraire à l'honneur, à la délicatesse.
On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,
Par de sales emplois s'est poussé dans le monde,
MOL. Mis. i, 1. Le concile de Nicée, qui dépose les
clercs qui rechercheront les sales gains de l'ava- i
rice, en prêtant à usure contre le précepte divin, j
BOSS. Usure, 3. Tout ce qu'il y aura eu de plus lâche,
de plus indigne, de plus malin, de plus sale, et de
plus corrompu dans leurs sentiments, BOURDAL.
24'dim,. apr. laPentec. Dominic. t. rv, p. 449. ||Une
sale affaire, affaire où la prohité, la loyauté sont
violées. || Son cas est sale, se dit d'un homme qui
est justement menacé des poursuites de la justice.
— H1ST. xme s. Du mautemps ert [était] sa
robe un peu pesant et sale, Bcrte, xxvn. |) xvi" s.
Le doigt sale, COTGRAVE. Actions.... deshonnestes
et sales, MONT, ni, 244.
— ÉTYM. Génev. sale. Diez le tire de l'anc. haut-
allem. salo, pâle, trouble, terne; angl. salloxc; Che-
vallet, du gaélique sal, ordure, salaieh, salir. Il est
difficile de se prononcer entre ces deux étymologies.
SALÉ, ÉE (sa-lé, lée), part.passé de saler. || 1° As-
saisonné avec du sel. Manger salé. Depuis que vous
êtes hors d'ici, je n'ai point trouvé de viande qui
ne fût trop salée, ni d'homme qui ne le fût trop
peu, VOIT. Lett. 145. || Familièrement. Cela est salé
comme mer, cela est.très-salé. || Fig. Nous savons
que, dans le séjour de l'horreur et du désespoir,
la victime sera salée avec un feu éternel, MASS.
Carême, Mo-uv. riche. || Fig. Autant de frais que de
salé, ni de l'u2 ni de l'autre. || S. m. Le salé, la
chair de porc salée. Ccr ?^telettes de salé. || Petitsalé,
la chair de cochon nouvellement salée. Le riche pa-
piste qui aura eu sur sa table pour cinq cents francs de
poisson sera sauvé ; et le pauvre, mourant de faim,
qui aura mangé pour quatre sous de petit salé,
sera damné, VOLT. Dict. phil. Carême. || 2° Qui
contient du sel. On sait que l'eau salée peut, sans
se geler, devenir beaucoup plus froide que l'eau
douce glacée, BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terre,
(Euvr. t i, p. 316. || Eaux, sources salées, celles
dont on extrait du sel. || La plaine salée, la mer. Il
faut en la plaine salée Avoir lutté contre Malée....
MALH. m, 3. || Pré salé, voy. PRÉ, n° 1. || 3° Fig. et
familièrement. Qui agit sur l'esprit comme le sel
sur la langue. J'ai vu hier une de vos lettres entre
les mains de l'abbé de Pontcarré; c'est la plus di-
vine lettre du monde ; il n'y a rien qui ne pique et
qui ne soit salé, SÉV. 19 juill. 1675. Pour M. Trou-
vé, je l'aime toujours ; ah ! que nous avons ensem-
ble de bonnes conversations bien salées! m. 5 mars
1683. C'est une espèce de dictionnaire dont les ar-
ticles sont courts, mais où il y en a un grand
nombre de très-plaisants et de très-salés, D'ALEMB.
Lett. à Voltaire, 14 août 1767. || Il se dit aussi des
personnes qui ont du sel, qui ne ménagent rien.
J'aime fort tout ce que me mande Montgobert;
elle me plaît toujours; je la trouve salée, et tous
ses tons me font plaisir, SÉV. 6 oct. 1676. Je ne
voudrais pas que M. de Grignan eût entendu ce
Père [le P. Morel de l'Oratoire] ; il ne croit pas
qu'on puisse, sans péché, donner à ses plaisirs
quand on a des créanciers.... vraiment c'est un
homme bien salé, il ne fait aucune composition,
ID. 6 oct. 1679. La femme de Villars avait de l'es-
prit infiniment, plaisante, salée, ordinairement
méchante, ST-SIM. 3, 61. Vous êtes assurément,
mon divin Protagoras, un dîs plus salés philoso-
phes que je connaisse, VOLT. Lett. d'Alembert, 13
août 1760. || 4° Qui pique l'esprit par quelque chose
de trop libre, d'un peu obscène. Épigramme sa-
lée. Mme la duchesse [de Chartres], qui, avec bien
de la grâce et de l'esprit, a l'art des chansons sa-
lées, en fit d'étranges sur ce ton, ST-SIM. 32, 122.
|| 5° Dans le style familier, il se prend pour fort,
excessif, très-désagréable. Il a été condamné à'
deux mille francs d'amende ; cela est salé. Il a six
mois de prison; c'est un peu salé. || 6° Bourgui-
gnon salé, sobriquet qui vient, dit-on, de ce que
les Bourguignons- ont eu beaucoup de différends
à cause de leurs salines.
t SALÉBREUX, EUSE (sa-lé-hreû, breû-z'), adj.
Latinisme qui n'est pas entré dans l'usage. Rabo-
teux, âpre, en parlant de chemins. N'allez ni à
fulle, ni à Sarlat. ni même à Manot; vous trou-
veriez des chemins salébreux et ennemis des roues,
fÉK.Lell. àVabbéde Bcaumontenrayage.juin 1714,<
— ÉTYM. Lat. salcbrosus, de salebrx, endroit
où l'on saute, venant de salire, sauter.
tSALÈGRE (sa-lè-gr'), s. m.||i° Masse saline
qui s'attache au fond des poêles, pendant la cuis-
son du sel. Défense à tous salpêtriers et verriers
[de retirer le sel des chaudières].... et, sur les
mêmes peines, de faire aucune vente desdits sels,
ni de faire aucun salôgre, Bail Gautier, 6 mars
1660. || Pierres provenant d'une exploitation de sel
gemme, que certains fermiers suspendent dans les
étables pour les faire lécher par les boeufs ou les
moutons. || 2° Sorte de pâtée qu'on donne aux se-
rins, et qui se fait en écrasant de la graine de
millet, d'alpiste et de chènevis, mêlée avec un peu
de sel et pétrie avec un peu de terre grasse.
SALEMENT (sa-le-man), adv. D'une manière
sale. Ils sont très-propres dans l'apprêt de leurs
viandes ; mais ils mangent très-salement, LE GRAND
D'AUSSY, Instit. Mém. se. mor. et pol. t. v, p. 528.
— ÉTYM. Sale, et le suffixe ment-.
SALEP (sa-lep'), s. m. || 1° Substance alimen-
taire qu'on tire des tubercules de tous les ovehis
indistinctement. || Salep des Indes occidentales, un
des noms de Farrow-root. || Salep des pauvres gens,
salep préparé avec de la pomme de terre. Le salep
de pommes de terre de M. Parmentier, avec des
tablettes de bouillon et du pain, forme la nourri-
ture la plus restaurante, SAUSSURE, Foy. Alpes,
t. vm, p. 345. || 2° Boisson que les Orientaux'font
avec les bulbes des orchis. Après avoir dépouillé
les bulbes de leur enveloppe, ils les jettent dans
l'eau froide, et les en retirent au bout de quelques
heures pour les faire cuire ; puis ils les enfilent
et les font sécher. Lorsqu'on veut s'en servir, on
les réduit en poudre, et l'on jette par-dessus de
l'eau bouillante à laquelle on ajoute du lait ou du
miel ; cela donne une boisson analeptique.
— ÉTYM. Arabe, tsaleb, renard; la plante porte le
nom de testicules de renard, d'où, en abrégé, renard.
SALER (sa-lé), v. a. || i° Assaisonner avec du
sel.'Saler une soupe. La cuisinière a trop salé ce
ragoût. || Absolument. Il ne faut pas trop saler.
|| Saler le pot, mettre du sel dans le pot où cuit la
viande. Je ne sais ce que c'est qu'un reproche
qu'on fait à nos petits Etats [du pays de Gex], d'a-
voir traité de couronne à couronne avec la répu-
blique de Berne pour saler notre pot, VOLT. Lett.
Dupont, 23 févr. 1776. || 2° Mettre du sel sur les
viandes crues, les poissons crus, pour les conserver.
La pêche du hareng et l'art de le saler ne parais-
sent pas un objet bien important dans l'histoire du
monde ; c'est cependant ce qui a fait d'un pays
méprisé et stérile [la Hollande] une puissance
respectable, VOLT. Moeurs, 164. ||Fig. Tuez, il est
bon à saler, se dit d'une affaire qu'il est temps de
faire. || Fig. Mettre en réserve une chose, pour
l'exécuter plus tard, pour la retrouver. J'ai d'au-
tres affaires.... il faut donc saler toutes ces pro-
positions [de voyage], SÉV. 7 août 1675. || 3° Fig.
et populairement. Faire payer trop cher. On l'a
salé dans ce magasin. || Ce marchand sale bien ce
qu'il vend, il vend sa marchandise très-cher.
— HIST. XIII" s. Aide, Dieu, fait-ele, qui feîs mer
salée, Perte, XLVI. Que toutes chars qu'il vendront
soient cuites, salées et appareilliées souffisam-
ment.... Liv. des met. 177. Se tranchanz espérons
n'avez, Et bon cheval por tost aler, Cil vilain vos
vodront saler, Ren. S660. || xvr 3 s. Ils salèrent si
bien sa noblesse [ils la lui firent payer si cher],
ou'elle n'avoit garde de sentir puant, ST-JULIEN,
Mesl. hist. p. 635, dans LACURNE!
— ÉTYM. Provenç. et espagn. salar ; portug. sal-
gar ; ital. salare ; du lat. salire, saler, de sal, sel.
SALERON (sa-le-ron), s. m. La partie creuse
d'une salière, celle où l'on met le sel. Les salières
seront marquées et contre-marquées au collet et
au saleron, Règlem. du 30 déc. 1679.
— HIST. xv° s. Une salière d'or, à ung ymageNfait
en façon de pucelle, et sont les deux sallerons de
serpentine, LABORDE, Émaux, p. 491.
— ÉTYM. Salière.
SALETÉ (sa-le-té), s. f. || 1° Qualité de ce qui est
sale. La saleté de ses habits, de cette" maison. La
saleté des rues. ||2° Choses sales, ordures. Ôtez
toutes ces saletés. || 3° Fig. Obscénité. Mais pour
un faux plaisant à grossière équivoque, Qui pour
me divertir n'a que la saleté.... BOIL. Art p. m.
|| Parole, image sale et obscène. Je soutiens encore
un coup que les saletés y crèvent les yeux [dans
l'École des femmes], MOL. Crit. 3.
— ÉTYM. Sale. }
SALEUR, EUSE (sa-leur, leû-z'), s. m. et f. Celui,
celle qui sale. C'est là qu'elle (la morue] est salée
et rangée en piles ; le saleur a l'attention d'observer
qu'il y ait, entre les rangs qui forment les piles,
assez de sel pour que les couches de poisson ne se
touchent pas, mais qu'il n'y en ait que ce qu'il
faut, RAYNAL, Hist. phil. xvn, 13.
— HIST. xvic s. Ceux qui estaient députés pour
embaumer les corps morts, qu'on appelloit saleurs
ou embaumeurs, PARÉ, Mumie, 1.
— ÉTYM. Saler.
î SALHYDRAMIDE (sa-li-dra-mi-d'), s. f. Com-
posé quaternaire obtenu en dissolvant à froid .de
î'hydrure de salicyle dans trois ou quatre fois son
volume d'alcool.
SALI, IE (sa-li, lie), part, passé de salir. Rendu
sale. Et dans quatre mouchoirs de sa beauté salis
[elle] Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis,
BOIL. Sat. x.
f SALIAIRE (sa-li-ê-r'), adj. Terme d'antiquité
romaine. Qui appartient aux prêtres saliens.
SALICAIRE (sa-li-kê-r), s. f. Genre de plantes
salicariées dont l'espèce à épis, lythrum salicaria,
L. est astringente, mais peu usitée.
— ÉTYM. Lat. salix, saule (v-oy. ce mot), à cause
de la ressemblance des feuilles à celles du saule.
f SALICARIÉES (sa-li-ka-ri-ée), s. f. Famille de
plantes dont le lythrum salicaria est le type ; on
dit plutôt lythrariées.
f SALICIFOLIÉ, ÉE (sa-li-si-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Dont les feuilles ressemblent
à celles du saule.
— ÉTYM. Lat. salix, saule, et foliuin, feuille.
t SALICINE (sa-li-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Substance qui se trouve dans l'écorce du saule,
salix alba, L.
j SALICINÉES (sa-li-si-née), s. f. Famille de
plantes dicotylédones, dont le saule est le type.
f SALICITE (sa-li-si-f), s. f. Terme de minéra-
logie. Pierre figurée imitant une feuille de saule.
— ÉTYM. Lat. salix, saule. -s
t SALICOLE (sa-li-ko-F), adj. Qui cultive le sel,
qui produit le sel. Les plaines salicoles, Rev. des
Deux-Mondes, 1er nov. 1868, p. 202. Les réclamants
repoussent avec énergie l'allégation souvent repro-
duite que la décadence des sels de l'Ouest tient sur-
tout au défaut d'organisation et aux procédés suran-
nés de l'industrie salicolo dans cette région.... votre
gouvernement, sire, n'avait pas attendu jusqu'ici
pour se préoccuper de la situation des producteurs
salicoles de l'Ouest, Rapport à l'Empereur par le
Ministre de l'agriculture, Moniteur, 23 mars 1866.
Il sera, dans les marais salants du bassin de Gué-
rande (Loire-Inférieure), sur un développement de
13,860 mètres, établi au frais de l'Etat trois rou-
tes salicoles, Décret impérial du 26 août 1867.
— ÉTYM. Lat. sal, sel, et colère, cultiver.
SALICOQUS (sa-li-ko-k'), s. f. Petite écrevisse de
mer, d'un excellent goût, dite aussi crevette ou
chevrette.
— HIST. xvic s. Salecoque, salcoque, COTGRAVE.
— ÉTYM. Origine inconnue.
SALICOR (sa-li-kor), s. m. ou SALICORNE (sa-
li-kor-n'), s. f. Plante qui croît sur le bord de la
mer, et dont on retire de la soude, salicomia her-
bacea, L., famille des chénopodées. || Nom donné à
la soude en Languedoc et dans le Roussillon. Le
salicor ou soude de Narbonne provient de la com-
bustion du salicomia annua, qu'on cultive sous le
nom de salicor aux environs de Narbonne, TIIE-
NARD, Traité de chim. t. 11, p. 376, dans POUGENS
Il On dit aussi salicot.
— HIST. XVIe s. On y tire la matière du verre de
certaines pierres, de quelques herbes, comme
soude, feugiere, salicor, parles arabes dit sàlcoran,
0. DE SERRES, 738.
— ÉTYM. Origine inconnue
f SALICULTURE (sa-li-kul-tu-r'), ». f. Produc-
tion artificielle du sel, exploitation des salines.
f SALICYLEUX (sa-li-si-leû), adj. m. Terme de
chimie. Acide salicyleux, corps retiré des fleurs de
reine des prés par distillation avec l'eau.
,f SALICYLIQUE (sa-li-si-li-k'), adj. Terme de
chimie. Acide salicylique, corps obtenu en chauf-
fant l'acide salicyleux av ec un excès d'hydrate de
potasse.
f SALICYLITE (sa-li-si-li-f), s. m. Terme de
chimie. Nom des sels de l'acide salicyleux.
1. SALIENS (sa-liin), adj. m. plur. Terme d'an-
tiquité romaine. Il se dit des prêtres de Mars, et
des hymnes chantés en son honneur. Prêtres sa-
liens. Chants saliens. ]| Substantivement. Lé col-
lège des saliens.
— ÊTYM. Lat. salh, sauteurs, à cause ûc~ danses
(tripudium) qu'ils exécutaient avec leurs chants.
SAL
SAL
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suelles idées, et expriment les plus grossières et les
plus sales passions, BOURDAL. OC dim. après la
Pentecôte, Dominic. X. ni, p. 40. Mme Guyon avait
épuré ses sentiments, du moins en apparence,
de tout ce qui était reproché de sale et de hon-
teux à cette doctrine [quiétisme], ST-SIM. 45, 12.
|| 6° Fig. Contraire à l'honneur, à la délicatesse.
On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,
Par de sales emplois s'est poussé dans le monde,
MOL. Mis. i, 1. Le concile de Nicée, qui dépose les
clercs qui rechercheront les sales gains de l'ava- i
rice, en prêtant à usure contre le précepte divin, j
BOSS. Usure, 3. Tout ce qu'il y aura eu de plus lâche,
de plus indigne, de plus malin, de plus sale, et de
plus corrompu dans leurs sentiments, BOURDAL.
24'dim,. apr. laPentec. Dominic. t. rv, p. 449. ||Une
sale affaire, affaire où la prohité, la loyauté sont
violées. || Son cas est sale, se dit d'un homme qui
est justement menacé des poursuites de la justice.
— H1ST. xme s. Du mautemps ert [était] sa
robe un peu pesant et sale, Bcrte, xxvn. |) xvi" s.
Le doigt sale, COTGRAVE. Actions.... deshonnestes
et sales, MONT, ni, 244.
— ÉTYM. Génev. sale. Diez le tire de l'anc. haut-
allem. salo, pâle, trouble, terne; angl. salloxc; Che-
vallet, du gaélique sal, ordure, salaieh, salir. Il est
difficile de se prononcer entre ces deux étymologies.
SALÉ, ÉE (sa-lé, lée), part.passé de saler. || 1° As-
saisonné avec du sel. Manger salé. Depuis que vous
êtes hors d'ici, je n'ai point trouvé de viande qui
ne fût trop salée, ni d'homme qui ne le fût trop
peu, VOIT. Lett. 145. || Familièrement. Cela est salé
comme mer, cela est.très-salé. || Fig. Nous savons
que, dans le séjour de l'horreur et du désespoir,
la victime sera salée avec un feu éternel, MASS.
Carême, Mo-uv. riche. || Fig. Autant de frais que de
salé, ni de l'u2 ni de l'autre. || S. m. Le salé, la
chair de porc salée. Ccr ?^telettes de salé. || Petitsalé,
la chair de cochon nouvellement salée. Le riche pa-
piste qui aura eu sur sa table pour cinq cents francs de
poisson sera sauvé ; et le pauvre, mourant de faim,
qui aura mangé pour quatre sous de petit salé,
sera damné, VOLT. Dict. phil. Carême. || 2° Qui
contient du sel. On sait que l'eau salée peut, sans
se geler, devenir beaucoup plus froide que l'eau
douce glacée, BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terre,
(Euvr. t i, p. 316. || Eaux, sources salées, celles
dont on extrait du sel. || La plaine salée, la mer. Il
faut en la plaine salée Avoir lutté contre Malée....
MALH. m, 3. || Pré salé, voy. PRÉ, n° 1. || 3° Fig. et
familièrement. Qui agit sur l'esprit comme le sel
sur la langue. J'ai vu hier une de vos lettres entre
les mains de l'abbé de Pontcarré; c'est la plus di-
vine lettre du monde ; il n'y a rien qui ne pique et
qui ne soit salé, SÉV. 19 juill. 1675. Pour M. Trou-
vé, je l'aime toujours ; ah ! que nous avons ensem-
ble de bonnes conversations bien salées! m. 5 mars
1683. C'est une espèce de dictionnaire dont les ar-
ticles sont courts, mais où il y en a un grand
nombre de très-plaisants et de très-salés, D'ALEMB.
Lett. à Voltaire, 14 août 1767. || Il se dit aussi des
personnes qui ont du sel, qui ne ménagent rien.
J'aime fort tout ce que me mande Montgobert;
elle me plaît toujours; je la trouve salée, et tous
ses tons me font plaisir, SÉV. 6 oct. 1676. Je ne
voudrais pas que M. de Grignan eût entendu ce
Père [le P. Morel de l'Oratoire] ; il ne croit pas
qu'on puisse, sans péché, donner à ses plaisirs
quand on a des créanciers.... vraiment c'est un
homme bien salé, il ne fait aucune composition,
ID. 6 oct. 1679. La femme de Villars avait de l'es-
prit infiniment, plaisante, salée, ordinairement
méchante, ST-SIM. 3, 61. Vous êtes assurément,
mon divin Protagoras, un dîs plus salés philoso-
phes que je connaisse, VOLT. Lett. d'Alembert, 13
août 1760. || 4° Qui pique l'esprit par quelque chose
de trop libre, d'un peu obscène. Épigramme sa-
lée. Mme la duchesse [de Chartres], qui, avec bien
de la grâce et de l'esprit, a l'art des chansons sa-
lées, en fit d'étranges sur ce ton, ST-SIM. 32, 122.
|| 5° Dans le style familier, il se prend pour fort,
excessif, très-désagréable. Il a été condamné à'
deux mille francs d'amende ; cela est salé. Il a six
mois de prison; c'est un peu salé. || 6° Bourgui-
gnon salé, sobriquet qui vient, dit-on, de ce que
les Bourguignons- ont eu beaucoup de différends
à cause de leurs salines.
t SALÉBREUX, EUSE (sa-lé-hreû, breû-z'), adj.
Latinisme qui n'est pas entré dans l'usage. Rabo-
teux, âpre, en parlant de chemins. N'allez ni à
fulle, ni à Sarlat. ni même à Manot; vous trou-
veriez des chemins salébreux et ennemis des roues,
fÉK.Lell. àVabbéde Bcaumontenrayage.juin 1714,<
— ÉTYM. Lat. salcbrosus, de salebrx, endroit
où l'on saute, venant de salire, sauter.
tSALÈGRE (sa-lè-gr'), s. m.||i° Masse saline
qui s'attache au fond des poêles, pendant la cuis-
son du sel. Défense à tous salpêtriers et verriers
[de retirer le sel des chaudières].... et, sur les
mêmes peines, de faire aucune vente desdits sels,
ni de faire aucun salôgre, Bail Gautier, 6 mars
1660. || Pierres provenant d'une exploitation de sel
gemme, que certains fermiers suspendent dans les
étables pour les faire lécher par les boeufs ou les
moutons. || 2° Sorte de pâtée qu'on donne aux se-
rins, et qui se fait en écrasant de la graine de
millet, d'alpiste et de chènevis, mêlée avec un peu
de sel et pétrie avec un peu de terre grasse.
SALEMENT (sa-le-man), adv. D'une manière
sale. Ils sont très-propres dans l'apprêt de leurs
viandes ; mais ils mangent très-salement, LE GRAND
D'AUSSY, Instit. Mém. se. mor. et pol. t. v, p. 528.
— ÉTYM. Sale, et le suffixe ment-.
SALEP (sa-lep'), s. m. || 1° Substance alimen-
taire qu'on tire des tubercules de tous les ovehis
indistinctement. || Salep des Indes occidentales, un
des noms de Farrow-root. || Salep des pauvres gens,
salep préparé avec de la pomme de terre. Le salep
de pommes de terre de M. Parmentier, avec des
tablettes de bouillon et du pain, forme la nourri-
ture la plus restaurante, SAUSSURE, Foy. Alpes,
t. vm, p. 345. || 2° Boisson que les Orientaux'font
avec les bulbes des orchis. Après avoir dépouillé
les bulbes de leur enveloppe, ils les jettent dans
l'eau froide, et les en retirent au bout de quelques
heures pour les faire cuire ; puis ils les enfilent
et les font sécher. Lorsqu'on veut s'en servir, on
les réduit en poudre, et l'on jette par-dessus de
l'eau bouillante à laquelle on ajoute du lait ou du
miel ; cela donne une boisson analeptique.
— ÉTYM. Arabe, tsaleb, renard; la plante porte le
nom de testicules de renard, d'où, en abrégé, renard.
SALER (sa-lé), v. a. || i° Assaisonner avec du
sel.'Saler une soupe. La cuisinière a trop salé ce
ragoût. || Absolument. Il ne faut pas trop saler.
|| Saler le pot, mettre du sel dans le pot où cuit la
viande. Je ne sais ce que c'est qu'un reproche
qu'on fait à nos petits Etats [du pays de Gex], d'a-
voir traité de couronne à couronne avec la répu-
blique de Berne pour saler notre pot, VOLT. Lett.
Dupont, 23 févr. 1776. || 2° Mettre du sel sur les
viandes crues, les poissons crus, pour les conserver.
La pêche du hareng et l'art de le saler ne parais-
sent pas un objet bien important dans l'histoire du
monde ; c'est cependant ce qui a fait d'un pays
méprisé et stérile [la Hollande] une puissance
respectable, VOLT. Moeurs, 164. ||Fig. Tuez, il est
bon à saler, se dit d'une affaire qu'il est temps de
faire. || Fig. Mettre en réserve une chose, pour
l'exécuter plus tard, pour la retrouver. J'ai d'au-
tres affaires.... il faut donc saler toutes ces pro-
positions [de voyage], SÉV. 7 août 1675. || 3° Fig.
et populairement. Faire payer trop cher. On l'a
salé dans ce magasin. || Ce marchand sale bien ce
qu'il vend, il vend sa marchandise très-cher.
— HIST. XIII" s. Aide, Dieu, fait-ele, qui feîs mer
salée, Perte, XLVI. Que toutes chars qu'il vendront
soient cuites, salées et appareilliées souffisam-
ment.... Liv. des met. 177. Se tranchanz espérons
n'avez, Et bon cheval por tost aler, Cil vilain vos
vodront saler, Ren. S660. || xvr 3 s. Ils salèrent si
bien sa noblesse [ils la lui firent payer si cher],
ou'elle n'avoit garde de sentir puant, ST-JULIEN,
Mesl. hist. p. 635, dans LACURNE!
— ÉTYM. Provenç. et espagn. salar ; portug. sal-
gar ; ital. salare ; du lat. salire, saler, de sal, sel.
SALERON (sa-le-ron), s. m. La partie creuse
d'une salière, celle où l'on met le sel. Les salières
seront marquées et contre-marquées au collet et
au saleron, Règlem. du 30 déc. 1679.
— HIST. xv° s. Une salière d'or, à ung ymageNfait
en façon de pucelle, et sont les deux sallerons de
serpentine, LABORDE, Émaux, p. 491.
— ÉTYM. Salière.
SALETÉ (sa-le-té), s. f. || 1° Qualité de ce qui est
sale. La saleté de ses habits, de cette" maison. La
saleté des rues. ||2° Choses sales, ordures. Ôtez
toutes ces saletés. || 3° Fig. Obscénité. Mais pour
un faux plaisant à grossière équivoque, Qui pour
me divertir n'a que la saleté.... BOIL. Art p. m.
|| Parole, image sale et obscène. Je soutiens encore
un coup que les saletés y crèvent les yeux [dans
l'École des femmes], MOL. Crit. 3.
— ÉTYM. Sale. }
SALEUR, EUSE (sa-leur, leû-z'), s. m. et f. Celui,
celle qui sale. C'est là qu'elle (la morue] est salée
et rangée en piles ; le saleur a l'attention d'observer
qu'il y ait, entre les rangs qui forment les piles,
assez de sel pour que les couches de poisson ne se
touchent pas, mais qu'il n'y en ait que ce qu'il
faut, RAYNAL, Hist. phil. xvn, 13.
— HIST. xvic s. Ceux qui estaient députés pour
embaumer les corps morts, qu'on appelloit saleurs
ou embaumeurs, PARÉ, Mumie, 1.
— ÉTYM. Saler.
î SALHYDRAMIDE (sa-li-dra-mi-d'), s. f. Com-
posé quaternaire obtenu en dissolvant à froid .de
î'hydrure de salicyle dans trois ou quatre fois son
volume d'alcool.
SALI, IE (sa-li, lie), part, passé de salir. Rendu
sale. Et dans quatre mouchoirs de sa beauté salis
[elle] Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis,
BOIL. Sat. x.
f SALIAIRE (sa-li-ê-r'), adj. Terme d'antiquité
romaine. Qui appartient aux prêtres saliens.
SALICAIRE (sa-li-kê-r), s. f. Genre de plantes
salicariées dont l'espèce à épis, lythrum salicaria,
L. est astringente, mais peu usitée.
— ÉTYM. Lat. salix, saule (v-oy. ce mot), à cause
de la ressemblance des feuilles à celles du saule.
f SALICARIÉES (sa-li-ka-ri-ée), s. f. Famille de
plantes dont le lythrum salicaria est le type ; on
dit plutôt lythrariées.
f SALICIFOLIÉ, ÉE (sa-li-si-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Dont les feuilles ressemblent
à celles du saule.
— ÉTYM. Lat. salix, saule, et foliuin, feuille.
t SALICINE (sa-li-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Substance qui se trouve dans l'écorce du saule,
salix alba, L.
j SALICINÉES (sa-li-si-née), s. f. Famille de
plantes dicotylédones, dont le saule est le type.
f SALICITE (sa-li-si-f), s. f. Terme de minéra-
logie. Pierre figurée imitant une feuille de saule.
— ÉTYM. Lat. salix, saule. -s
t SALICOLE (sa-li-ko-F), adj. Qui cultive le sel,
qui produit le sel. Les plaines salicoles, Rev. des
Deux-Mondes, 1er nov. 1868, p. 202. Les réclamants
repoussent avec énergie l'allégation souvent repro-
duite que la décadence des sels de l'Ouest tient sur-
tout au défaut d'organisation et aux procédés suran-
nés de l'industrie salicolo dans cette région.... votre
gouvernement, sire, n'avait pas attendu jusqu'ici
pour se préoccuper de la situation des producteurs
salicoles de l'Ouest, Rapport à l'Empereur par le
Ministre de l'agriculture, Moniteur, 23 mars 1866.
Il sera, dans les marais salants du bassin de Gué-
rande (Loire-Inférieure), sur un développement de
13,860 mètres, établi au frais de l'Etat trois rou-
tes salicoles, Décret impérial du 26 août 1867.
— ÉTYM. Lat. sal, sel, et colère, cultiver.
SALICOQUS (sa-li-ko-k'), s. f. Petite écrevisse de
mer, d'un excellent goût, dite aussi crevette ou
chevrette.
— HIST. xvic s. Salecoque, salcoque, COTGRAVE.
— ÉTYM. Origine inconnue.
SALICOR (sa-li-kor), s. m. ou SALICORNE (sa-
li-kor-n'), s. f. Plante qui croît sur le bord de la
mer, et dont on retire de la soude, salicomia her-
bacea, L., famille des chénopodées. || Nom donné à
la soude en Languedoc et dans le Roussillon. Le
salicor ou soude de Narbonne provient de la com-
bustion du salicomia annua, qu'on cultive sous le
nom de salicor aux environs de Narbonne, TIIE-
NARD, Traité de chim. t. 11, p. 376, dans POUGENS
Il On dit aussi salicot.
— HIST. XVIe s. On y tire la matière du verre de
certaines pierres, de quelques herbes, comme
soude, feugiere, salicor, parles arabes dit sàlcoran,
0. DE SERRES, 738.
— ÉTYM. Origine inconnue
f SALICULTURE (sa-li-kul-tu-r'), ». f. Produc-
tion artificielle du sel, exploitation des salines.
f SALICYLEUX (sa-li-si-leû), adj. m. Terme de
chimie. Acide salicyleux, corps retiré des fleurs de
reine des prés par distillation avec l'eau.
,f SALICYLIQUE (sa-li-si-li-k'), adj. Terme de
chimie. Acide salicylique, corps obtenu en chauf-
fant l'acide salicyleux av ec un excès d'hydrate de
potasse.
f SALICYLITE (sa-li-si-li-f), s. m. Terme de
chimie. Nom des sels de l'acide salicyleux.
1. SALIENS (sa-liin), adj. m. plur. Terme d'an-
tiquité romaine. Il se dit des prêtres de Mars, et
des hymnes chantés en son honneur. Prêtres sa-
liens. Chants saliens. ]| Substantivement. Lé col-
lège des saliens.
— ÊTYM. Lat. salh, sauteurs, à cause ûc~ danses
(tripudium) qu'ils exécutaient avec leurs chants.
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