1430 QUI
riens-toi.... qu'ils [les grands] ont quinze et bisque
sur nous par leur état, BEAUMARCH. Mar.de Fig.
v, 2. || Fig. Celui-là vaut quinze, c'est-à-dire cela
est remarquable, je m'en souviendrai. || 6" Sorte de
jeu de hasard très-ruineux, qui consiste à prendre
successivement- des cartes entre les joueurs ; celui
qui a, le premier, quinze par les points de ses car-
tes, ou qui en approche le plus, est le vainqueur.
11 a perdu vingt ou trente mille francs au quinze,
tête à tête avec un homme qu'on prétend qui avait
bien des moitiés, MAIN TENON, Lctt. au duc de Nouil-
les, 22 mai 47H.
■— HIST. xi" s. De dulce France i a quinze mil-
liers, Ch. de Roi. vin. Contre un des nos [nôtres]
[il] en troverat morz quinze, ib. CXLI. || xm° s. Quinze
jours [ils] l'ont requise [Berte], mais ce l'ont pas
trouvée, Berte, civ. || xve s. Deux jeunes marchan-
des d'auprès Ste-Oportune, nous leur avons vu faire
leurs quinze tours dans St-Denis; puis elles sont
allées achever le reste de leur voyage dans le bois
de Nostre Dame des Vertus, où je me recommande,
Caquets de l'accouchée, p. 62, dans LACURNE.
— ÊTYM. Prov." quinze; cat. quinse; espagn.
quince; ital. quindici; du latin quindecim, de quin-
que, cinq, -et decem, dix (l'accent est sur quin).
QUINZE-VINGTS (kin-ze-vin), s. m. pi. il i° Les
Quinze-Vingts ou l'hôpital des Quinze-Vingts (avec
deux majuscules), hôpital fondé à Paris par saint
Louis pour trois cents aveugles. Dans les commen-
cements de la fondation des Quinze-Vingts, on sait
qu'ils étaient tous égaux, et que leurs petites affaires
se décidaient à la pluralité des voix, VOLT. Romans,
Les aveuglesjùges des couleurs. [| Les Quinze-Vingts,
les aveugles de cet hôpital. Et que les Quinze-Vingts
disent que je suis borgne, RÉGNIER. Sat. v. || Par
allusion plaisante et jeu de mots. Il fallut qu'ils
[vingt conseillers du parlement] donnassent chacun
quinze millb livres pour les frais de la guerre
[Fronde].... ces vingts conseillers n'eurent d'autre
honneur que d'être appelés les Quinze-Vingts, VOLT,
LOUIS XIV, 4. || 2° Un Quinze-Vingt, un des aveugles
reçus dans cet hôpital. (L'Académie ne met pas d's;
des grammairiens ont réclamé contre cet usage,
disant que cela signifie un de l'hôpital des Quinze-
Vingts et qu'il faut l's.) || Un aveugle, en général.
Et même il vint Auprès de nous le. Quinze-Vingt
[Polyphonie], SCARR. Tirg. ni. Vous ns vous atten-
diez pas à être chargée d'une négociation, madame ;
c'est ici où le Quinze-Vingt des Alpes a besoin des
bontés delà très-judicieuse Quinze-Vingt de Saint-
Joseph, VOLT. Lelt. Urne du Deffant, 27 juin H 704.
— HIST. XVe s. Les aveugles que fonda saint Loys,
Qui quinze vins sont en une maison, E. DESGH.
Poésies mss. f° 280.
— ÊTYM. Quinse fois vingt, ou trois cents.
QUINZIÈME (kin-ziè-m'), adj. |] 1° Qui suit le
quatorzième. César, né dans le quinzième siècle et
général au Mexique, eût été plus méchant que
Cortès, RATNAL, Êist. phil. vi, 12. || La quinzième
partie, la partie d'un tout qui est divisé en quinze
parties égales. || Personne ou chose qui occupe le
quinzième rang. Il est le quinzième de sa classe.
\\ 2° S. m. Le quinzième, le quinzième jour. Le
quinzième de la lune. Le quinzième de sa maladie.
|| 3° Une quinzième part. 11 a un quinzième dans
la succession. Les trois quinzièmes. || 4" S. f. Ter-
me de musique. La quinzième, la double octave;
un registre de l'orgue.
— HIST. xnr s. Cis fu quinzimes rois par conte,
Que la mors donta qui tôt donte, PH. MOUSKES , ms.
p. 48, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. quinzen; catal. quinse; es-
pagn. quinceno; ital. quindecimo ; du lat. quindeci-
mus (voy. QUINZE).
QUINZIÈMEMENT (kin-ziè-me-man), adv. En
quinzième lieu.
— ÉTYM. Quinzième, et le suffixe ment.
f QUIOSSAGE (ki-o-sa-j'), s. m. Action de quios-
jer.
f QUIOSSE (ki-o-s'), s. f. Sorte de pierre avec
laquelle on frotte le cuir.
— ÈTYM. Le même que queux 2.
| QUIOSSER (ki-o-sé), v. a. Faire passer le cuir
sur laquiosse, afin d'en faire sortir les ordures.
— ÉTYM. Quiosse.
QUIPOS (ki-pô), s. m. pi. Nom donné aux corde-
lettes nouées des Péruviens, au temps de la mo-
narchie des Incas, qui ne constituaient pas une
écriture, mais formaient une méthode mnémonique,
fondée sur les couleurs des cordelettes, leur ordre,
le changement du nombre et de la disposition des
noeuds. Il faut reléguer au rang des fables les mer-
veilles attiibuées à ces quipos qui remplaçaient
QUI
chez les Péruviens, l'art de l'écriture, qui leur
était inconnu, RAYNAL, Hist. phil. vu, 6.
QUIPROQUO (ki-pro-ko), s. m. Méprise consis-
tant à prendre une personne, une chose pour une
autre Plus je contemple Ces fruits [gland, ci-
trouille] ainsi placés, plus il semble à Garo Que l'on
a fait un quiproquo, LA FONT. Fabl. ix, 4. Il y a ici
du quiproquo sur ma parole, REGNARD, Sérèn. 8.
Là, j'ai vu votre frère au milieu des commis Qui
s'emportait contré eux du quiproquo commis, m.
les llénech. n, i. 11 faut tellement approprier la
louange à ceux qu'elle regarde, que le plus ombra-
geux amour-propre ne puisse y trouver de quipro-
quo, J. j. ROUSS. Confess. xi. X peine a-t-il son habit
d'officier qu'il porte la main à l'épée aux premières
railleries du comte sur le quiproquo d'un soufflet,
BEADMARCH. Préface du Mar. de Fig. \\ Un quiproquo
d'apothicaire, médicament donné l'un pour l'autre.
Les quiproquo d'apothicaire sont fort dangereux.
Est-ce que l'on ne dit pas ordinairement : un tel a
fait un quiproquo d'apothicaire; ce qui suppose qu'il
nous arrive souvent de nous tromper, LESAGE, Est.
Gong. il. \\Auplur. Des quiproquo, selon le Dic-
tionnaire de l'Académie; mais on pourrait regarder
le mot comme français et écrire : des quiproquos.
— HIST. XVIe s. S'il est licite de transfigurer ainsi
toutes choses, il y aura de terribles qui pro quod,
CALV. Instit. 492. Ah! mes fillettes, ne vous y fiez
pas, ils vous tromperont, il vous feront lire un quid
pro quod, DESPER. Contes, I. Quiproquo d'apothi-
caire, H. EST. Âpol. aVHérod. p. 214, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. quid, pro, et quod : prendre un
quid pour un quod.
| QUIRINAL (kui-ri-nal), s. m. Une des sept col-
lines de l'ancienne Rome. || S. f. pi. Les quirinales,
fêtes romaines, qui se célébraient le 17 de février
en l'honneur de Romulus.
— ÉTYM. Lat. mons Quirinalis, de Quirinus, un
des noms de Romulus.
t QUIRITAIRE (kui-ri-tê-r'), adj. Terme de droit
romain. Domaine quiritaire, domaine accessible aux
seuls citoyens romains (dominium ex jure Quiri-
tium), par opposition au domaine accessible à tous
(dominium ex jure gentium).
QUITTANCE (ki-tan-s'), s. f. Écrit constatant que
quelqu'un a payé une somme d'argent. On a encore
à Londres les quittances des docteurs de Sorbonne
consultés le 2 juillet (630 sur le divorce de Henri VIII,
par Thomas Krôuk, agent de ce tyran, qui délivra
l'argent aux docteurs, VOLT. Facéties, la Proph.
de la Sorb. Il peut être convenu par le contrat de
mariage que la femme touchera annuellement, sur
ses seules quittances, une partie de ses revenus
pour son entretien et ses besoins personnels, Code
Nap, art. 1649. || Anciennement, quittances de finan-
ces, les reçus des sommes qui étaient versées dans
les coffres du roi pour prix d'un office, d'une charge,
de la noblesse, etc. Savez-vous bien, madame, que
je prouve déjà près de vingt ans de noblesse; que
cette noblesse est bien à moi, en bon parchemin
scellé du grand sceau de cire jaune; qu'elle n'est
pas, comme celle de beaucoup de gens, incertaine
et sur parole, et que personne n'oserait me la dis-
puter, car j'en ai quittance ? BEAUMARCH. Mém. rép.
à Mme Goézman. || Fig. Donner quittance, pardon-
ner. Mais de ce côté-là je leur donrois [donnerais]
quittance, S'ils voulaient s'obliger d'épargner leurs
amis, RÉONIER, Sat. xn. || Les lunettes et les che-
veux gris sont des quittances d'amour, c'est-à-dire
qu'on ne doit plus songer à la galanterie en cet état.
— HIST. xne s. Si rouva [il demanda] qu'il eus-
sent paix, Toute paix et quittance eussent, Brut,
ms. f° 20, dans LACURNÉ. || xîue s. Qu'il aient pes de
tote rien Et de costume [impôt] laquitance [exemp-
tion], Partonopex, v. 6557. S'on me doit sorletres
et je rent les letres à celi qui les me bailla, c'est
bien à entendre que je me tieng por paies, ou que
j'en ai quitance fête, BEAUM. xxxiv, 21. ||xive s. Et
dou quart de lor penitance Lor fait moult boinement
quitance, J. DE CONDÉ, t. m, p. 10. || xv* s. Et dist à
son dit mary que il convenoit fere une quictance
comment il confessoit avoir receu la dicte somme,
Bibl. des ch. 6e série, t. i, p. 221 Et nous vous
tiendrons pour droit roi de France, et obéirons à
vous comme au roi de France, et vous demanderons
quittance de notre foi; et vous la nous donnerez
comme roi de France ; pour ainsi serons-nous ab-
sous et dispensés, et irons partout là où voudrez et
ordonnerez, FROISS. I, I, 95.
— ÉTYM. Provenç. quittansa; catal. quitança;
espagn. et ital. quitanza; bas-lat. quietantia. La
forme propre est quietantia, action d'apaiser, de
quietare (voy. QUITTE).
QUI
QUITTANCÉ, ÉE (ki-tan-sè, sée), port, passe
de quittancer. Un mémoire quittancé.
QUITTANCER (ki-tan-sé. Le c prend une cédille
devant .a et 0; je quittançais, quittançons), v. a. Re-
connaître qu'un débiteur a payé tout ou partie de
la somme qu'il devait. Il ne vous faudra point, de
peur d'être déçu, Quittancer le contrat que vous
n'ayez reçu, MOL. Éc. des fem. iv, 2.
— ÉTYM. Quittance.
QUITTE (ki-f), adj. || V Qui ne doit plus rien,
qui s'est libéré de sa dette, en parlant des personnes.
On croit que Monsieur le Prince n'en sera pas quitte
pour quarante mille écus, SÉV. 43. Ce nouveau
magistrat proposa une loi qui déclarait les débiteurs
quittes de leurs dettes en payant à leurs créanciers
la quatrième partie du principal, VERTOT, Uévol.
rom. xi, p. .78. H Fig. [Dans le monde] On reçoit et
l'on rend, on est à peu près quitte, GRESSET, le Méch.
iv, 7. Il Fig. Il en mourra quitte, signifie qu'on
se vengera tôt ou tard de l'offense faite. || Quitte
se dit aussi des immeubles. Un domaine franc et
quitte'de toutes dettes et hypothèques. Drusus donna
à de pauvres habitants la même quantité de ces ter-
res quittes et franches de toute contribution, VERTOT,
Révol. rom. ix, p. 340. || Fig. Être quitte envers quel-
qu'un ou envers quelque obligation morale, s'être ac-
quitté de ce qu'exigeait le devoir, la reconnaissance.
Mais, quitte envers l'honneur et quitte envers mon
père,. C'est maintenant à toi que je viens satisfaire,
CORN. Cid, m, 4. Quoi! le seigneur Ésope en croit
donc être, quitte Pour m'avoir en passant daigné ren-
dre visite ? BOURSAULT, Ésope à la cour, 1, 4. Soyez
heureux, mes enfants, vous serez quittes envers nous,
GKNLIS, Thédt. d'éduc. la Cloison, se. 19. || Il s'est
dit aussi des obligations accomplies, satisfaites. Ta
gloire est dégagée, et ton devoir est quitte, CORN.
Cid, v, 7. Il Fig. Tenir quitte, dispenser. Dis-lui que
rien ne presse, et que je l'en tien? quitte, FAGAN,
Rendez-vous, se. 45. || Ironiquement, je l'en tiens
quitte, se dit de quelqu'un dont les services ou les
politesses sont à charge ou suspects. || 2° Délivré,
débarrassé. Te voilà donc bientôt quitte d'un grand
souci? CORN, le Ment, iv, 9. Prétendez-vous.... en
demeurer quitte à si bon marché? LA FONT. Berc.
Mais quitte des ennuis où m'enchaîne la vie, TH.
CORN. Ariane, ni, 4. Quand il [M. Cassini] était
quitte de ses devoirs, il retournait à ses plaisirs,
c'est-à-dire aux observations célestes, FONTEN. Cas-
sini. Quand elles [les maîtresses] meurent, alors le
désir meurt avec l'objet, l'on rentre dans son bon
sens, et l'on est quitte de mourir, COMTE DE CAYLUS,
Acad. de ces dames et de ces messieurs, OEuv. t xn,
p. 72, dans POUGENS. Me voilà quitte d'un cruel en-
tretien, GENLIS, Thédt., d'éduc. Zélie, 11, 6. || Être
quitte pour, en être quitte pour, n'avoir à souffrir,
à supporter que.... pour. Octave aura donc vu ses
fureurs assouvies.... Rempli les champs d'horreur,
comblé Rome de morts, Et sera quitte après pour
l'effet d'un remords ! CORN. Cinna, il, 2. J'en vou-
drais être quitte pour dix pistoles, MOL. Impromptu,
1. Il faudrait.... ne pas croire qu'on en fût quitte
pour dire.... BOSS. Hist. it, 13. Mme de Caylus a été
quitte de la rougeole pour la peur, MAINTENON,
Lett. au duc de Noaill. i6 avril 4742. |] Absolument
et familièrement, quitte pour, quitte à, à charge de.
Quitte pour être grondé. Quitte à être grondé. J'irai
toujours mon chemin, quitte à changer quand on
changera, SÉV. 236. Miss Temple.... fit voeu en
elle-même d'en avoir le coeur net, quitte pour ne
plus lui jamais parler après, HAMILT. Gramm. io.
j| 3° Adverbialement. Terme de jeu. Jouer à quitte
ou à double, jouer à quitte ou double, jouer quitte
ou double, jouer une dernière partie par laquelle
celui qui a déjà perdu sera acquitté ou payera dou-
ble. 11 Absolument. Dans le même sens, quitte ou
double. [| Fig. Jouer à quitte ou à double, à quitte
ou double, et, plus ordinairement aujourd'hui,
jouer quitte ou double, risquer tout. Ce remède se
peut mettre en comparaison avec la poudre du bon-
homme ; il est même un peu violent, mais aussi on
joue à quitte ou à double, SÉV. 338. Vendôme, à
qui deux assauts avaient déjà mal réussi, joua à
quitte ou à double, et ordonna un troisième assaut,
ST-SIM. 283, 94. Il Etre quitte à quitte, ne se devoir
plus rien de part et d'autre, au jeu, dans les affai-
res, dans les comptes. Nous sommes quitte à quitte.
Nous voilà quitte à quitte. || Fig. Faire quitte à
quitte, être quitte à quitte, ou, absolument, quitte
à quitte, se rendre la pareille, s'êtr* /endu la pa-
reille. Hélas ! tant qu'il [le cardinal Mazarin] vécut,
nous, fûmes quitte à quitte; Une fit rien pour moi,
je ne fis rien pour lui, CAILLY, dans RICHELET. Ar-
gan : Tu m'as fait égosiller. — Toinette : Et vous
riens-toi.... qu'ils [les grands] ont quinze et bisque
sur nous par leur état, BEAUMARCH. Mar.de Fig.
v, 2. || Fig. Celui-là vaut quinze, c'est-à-dire cela
est remarquable, je m'en souviendrai. || 6" Sorte de
jeu de hasard très-ruineux, qui consiste à prendre
successivement- des cartes entre les joueurs ; celui
qui a, le premier, quinze par les points de ses car-
tes, ou qui en approche le plus, est le vainqueur.
11 a perdu vingt ou trente mille francs au quinze,
tête à tête avec un homme qu'on prétend qui avait
bien des moitiés, MAIN TENON, Lctt. au duc de Nouil-
les, 22 mai 47H.
■— HIST. xi" s. De dulce France i a quinze mil-
liers, Ch. de Roi. vin. Contre un des nos [nôtres]
[il] en troverat morz quinze, ib. CXLI. || xm° s. Quinze
jours [ils] l'ont requise [Berte], mais ce l'ont pas
trouvée, Berte, civ. || xve s. Deux jeunes marchan-
des d'auprès Ste-Oportune, nous leur avons vu faire
leurs quinze tours dans St-Denis; puis elles sont
allées achever le reste de leur voyage dans le bois
de Nostre Dame des Vertus, où je me recommande,
Caquets de l'accouchée, p. 62, dans LACURNE.
— ÊTYM. Prov." quinze; cat. quinse; espagn.
quince; ital. quindici; du latin quindecim, de quin-
que, cinq, -et decem, dix (l'accent est sur quin).
QUINZE-VINGTS (kin-ze-vin), s. m. pi. il i° Les
Quinze-Vingts ou l'hôpital des Quinze-Vingts (avec
deux majuscules), hôpital fondé à Paris par saint
Louis pour trois cents aveugles. Dans les commen-
cements de la fondation des Quinze-Vingts, on sait
qu'ils étaient tous égaux, et que leurs petites affaires
se décidaient à la pluralité des voix, VOLT. Romans,
Les aveuglesjùges des couleurs. [| Les Quinze-Vingts,
les aveugles de cet hôpital. Et que les Quinze-Vingts
disent que je suis borgne, RÉGNIER. Sat. v. || Par
allusion plaisante et jeu de mots. Il fallut qu'ils
[vingt conseillers du parlement] donnassent chacun
quinze millb livres pour les frais de la guerre
[Fronde].... ces vingts conseillers n'eurent d'autre
honneur que d'être appelés les Quinze-Vingts, VOLT,
LOUIS XIV, 4. || 2° Un Quinze-Vingt, un des aveugles
reçus dans cet hôpital. (L'Académie ne met pas d's;
des grammairiens ont réclamé contre cet usage,
disant que cela signifie un de l'hôpital des Quinze-
Vingts et qu'il faut l's.) || Un aveugle, en général.
Et même il vint Auprès de nous le. Quinze-Vingt
[Polyphonie], SCARR. Tirg. ni. Vous ns vous atten-
diez pas à être chargée d'une négociation, madame ;
c'est ici où le Quinze-Vingt des Alpes a besoin des
bontés delà très-judicieuse Quinze-Vingt de Saint-
Joseph, VOLT. Lelt. Urne du Deffant, 27 juin H 704.
— HIST. XVe s. Les aveugles que fonda saint Loys,
Qui quinze vins sont en une maison, E. DESGH.
Poésies mss. f° 280.
— ÊTYM. Quinse fois vingt, ou trois cents.
QUINZIÈME (kin-ziè-m'), adj. |] 1° Qui suit le
quatorzième. César, né dans le quinzième siècle et
général au Mexique, eût été plus méchant que
Cortès, RATNAL, Êist. phil. vi, 12. || La quinzième
partie, la partie d'un tout qui est divisé en quinze
parties égales. || Personne ou chose qui occupe le
quinzième rang. Il est le quinzième de sa classe.
\\ 2° S. m. Le quinzième, le quinzième jour. Le
quinzième de la lune. Le quinzième de sa maladie.
|| 3° Une quinzième part. 11 a un quinzième dans
la succession. Les trois quinzièmes. || 4" S. f. Ter-
me de musique. La quinzième, la double octave;
un registre de l'orgue.
— HIST. xnr s. Cis fu quinzimes rois par conte,
Que la mors donta qui tôt donte, PH. MOUSKES , ms.
p. 48, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. quinzen; catal. quinse; es-
pagn. quinceno; ital. quindecimo ; du lat. quindeci-
mus (voy. QUINZE).
QUINZIÈMEMENT (kin-ziè-me-man), adv. En
quinzième lieu.
— ÉTYM. Quinzième, et le suffixe ment.
f QUIOSSAGE (ki-o-sa-j'), s. m. Action de quios-
jer.
f QUIOSSE (ki-o-s'), s. f. Sorte de pierre avec
laquelle on frotte le cuir.
— ÈTYM. Le même que queux 2.
| QUIOSSER (ki-o-sé), v. a. Faire passer le cuir
sur laquiosse, afin d'en faire sortir les ordures.
— ÉTYM. Quiosse.
QUIPOS (ki-pô), s. m. pi. Nom donné aux corde-
lettes nouées des Péruviens, au temps de la mo-
narchie des Incas, qui ne constituaient pas une
écriture, mais formaient une méthode mnémonique,
fondée sur les couleurs des cordelettes, leur ordre,
le changement du nombre et de la disposition des
noeuds. Il faut reléguer au rang des fables les mer-
veilles attiibuées à ces quipos qui remplaçaient
QUI
chez les Péruviens, l'art de l'écriture, qui leur
était inconnu, RAYNAL, Hist. phil. vu, 6.
QUIPROQUO (ki-pro-ko), s. m. Méprise consis-
tant à prendre une personne, une chose pour une
autre Plus je contemple Ces fruits [gland, ci-
trouille] ainsi placés, plus il semble à Garo Que l'on
a fait un quiproquo, LA FONT. Fabl. ix, 4. Il y a ici
du quiproquo sur ma parole, REGNARD, Sérèn. 8.
Là, j'ai vu votre frère au milieu des commis Qui
s'emportait contré eux du quiproquo commis, m.
les llénech. n, i. 11 faut tellement approprier la
louange à ceux qu'elle regarde, que le plus ombra-
geux amour-propre ne puisse y trouver de quipro-
quo, J. j. ROUSS. Confess. xi. X peine a-t-il son habit
d'officier qu'il porte la main à l'épée aux premières
railleries du comte sur le quiproquo d'un soufflet,
BEADMARCH. Préface du Mar. de Fig. \\ Un quiproquo
d'apothicaire, médicament donné l'un pour l'autre.
Les quiproquo d'apothicaire sont fort dangereux.
Est-ce que l'on ne dit pas ordinairement : un tel a
fait un quiproquo d'apothicaire; ce qui suppose qu'il
nous arrive souvent de nous tromper, LESAGE, Est.
Gong. il. \\Auplur. Des quiproquo, selon le Dic-
tionnaire de l'Académie; mais on pourrait regarder
le mot comme français et écrire : des quiproquos.
— HIST. XVIe s. S'il est licite de transfigurer ainsi
toutes choses, il y aura de terribles qui pro quod,
CALV. Instit. 492. Ah! mes fillettes, ne vous y fiez
pas, ils vous tromperont, il vous feront lire un quid
pro quod, DESPER. Contes, I. Quiproquo d'apothi-
caire, H. EST. Âpol. aVHérod. p. 214, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. quid, pro, et quod : prendre un
quid pour un quod.
| QUIRINAL (kui-ri-nal), s. m. Une des sept col-
lines de l'ancienne Rome. || S. f. pi. Les quirinales,
fêtes romaines, qui se célébraient le 17 de février
en l'honneur de Romulus.
— ÉTYM. Lat. mons Quirinalis, de Quirinus, un
des noms de Romulus.
t QUIRITAIRE (kui-ri-tê-r'), adj. Terme de droit
romain. Domaine quiritaire, domaine accessible aux
seuls citoyens romains (dominium ex jure Quiri-
tium), par opposition au domaine accessible à tous
(dominium ex jure gentium).
QUITTANCE (ki-tan-s'), s. f. Écrit constatant que
quelqu'un a payé une somme d'argent. On a encore
à Londres les quittances des docteurs de Sorbonne
consultés le 2 juillet (630 sur le divorce de Henri VIII,
par Thomas Krôuk, agent de ce tyran, qui délivra
l'argent aux docteurs, VOLT. Facéties, la Proph.
de la Sorb. Il peut être convenu par le contrat de
mariage que la femme touchera annuellement, sur
ses seules quittances, une partie de ses revenus
pour son entretien et ses besoins personnels, Code
Nap, art. 1649. || Anciennement, quittances de finan-
ces, les reçus des sommes qui étaient versées dans
les coffres du roi pour prix d'un office, d'une charge,
de la noblesse, etc. Savez-vous bien, madame, que
je prouve déjà près de vingt ans de noblesse; que
cette noblesse est bien à moi, en bon parchemin
scellé du grand sceau de cire jaune; qu'elle n'est
pas, comme celle de beaucoup de gens, incertaine
et sur parole, et que personne n'oserait me la dis-
puter, car j'en ai quittance ? BEAUMARCH. Mém. rép.
à Mme Goézman. || Fig. Donner quittance, pardon-
ner. Mais de ce côté-là je leur donrois [donnerais]
quittance, S'ils voulaient s'obliger d'épargner leurs
amis, RÉONIER, Sat. xn. || Les lunettes et les che-
veux gris sont des quittances d'amour, c'est-à-dire
qu'on ne doit plus songer à la galanterie en cet état.
— HIST. xne s. Si rouva [il demanda] qu'il eus-
sent paix, Toute paix et quittance eussent, Brut,
ms. f° 20, dans LACURNÉ. || xîue s. Qu'il aient pes de
tote rien Et de costume [impôt] laquitance [exemp-
tion], Partonopex, v. 6557. S'on me doit sorletres
et je rent les letres à celi qui les me bailla, c'est
bien à entendre que je me tieng por paies, ou que
j'en ai quitance fête, BEAUM. xxxiv, 21. ||xive s. Et
dou quart de lor penitance Lor fait moult boinement
quitance, J. DE CONDÉ, t. m, p. 10. || xv* s. Et dist à
son dit mary que il convenoit fere une quictance
comment il confessoit avoir receu la dicte somme,
Bibl. des ch. 6e série, t. i, p. 221 Et nous vous
tiendrons pour droit roi de France, et obéirons à
vous comme au roi de France, et vous demanderons
quittance de notre foi; et vous la nous donnerez
comme roi de France ; pour ainsi serons-nous ab-
sous et dispensés, et irons partout là où voudrez et
ordonnerez, FROISS. I, I, 95.
— ÉTYM. Provenç. quittansa; catal. quitança;
espagn. et ital. quitanza; bas-lat. quietantia. La
forme propre est quietantia, action d'apaiser, de
quietare (voy. QUITTE).
QUI
QUITTANCÉ, ÉE (ki-tan-sè, sée), port, passe
de quittancer. Un mémoire quittancé.
QUITTANCER (ki-tan-sé. Le c prend une cédille
devant .a et 0; je quittançais, quittançons), v. a. Re-
connaître qu'un débiteur a payé tout ou partie de
la somme qu'il devait. Il ne vous faudra point, de
peur d'être déçu, Quittancer le contrat que vous
n'ayez reçu, MOL. Éc. des fem. iv, 2.
— ÉTYM. Quittance.
QUITTE (ki-f), adj. || V Qui ne doit plus rien,
qui s'est libéré de sa dette, en parlant des personnes.
On croit que Monsieur le Prince n'en sera pas quitte
pour quarante mille écus, SÉV. 43. Ce nouveau
magistrat proposa une loi qui déclarait les débiteurs
quittes de leurs dettes en payant à leurs créanciers
la quatrième partie du principal, VERTOT, Uévol.
rom. xi, p. .78. H Fig. [Dans le monde] On reçoit et
l'on rend, on est à peu près quitte, GRESSET, le Méch.
iv, 7. Il Fig. Il en mourra quitte, signifie qu'on
se vengera tôt ou tard de l'offense faite. || Quitte
se dit aussi des immeubles. Un domaine franc et
quitte'de toutes dettes et hypothèques. Drusus donna
à de pauvres habitants la même quantité de ces ter-
res quittes et franches de toute contribution, VERTOT,
Révol. rom. ix, p. 340. || Fig. Être quitte envers quel-
qu'un ou envers quelque obligation morale, s'être ac-
quitté de ce qu'exigeait le devoir, la reconnaissance.
Mais, quitte envers l'honneur et quitte envers mon
père,. C'est maintenant à toi que je viens satisfaire,
CORN. Cid, m, 4. Quoi! le seigneur Ésope en croit
donc être, quitte Pour m'avoir en passant daigné ren-
dre visite ? BOURSAULT, Ésope à la cour, 1, 4. Soyez
heureux, mes enfants, vous serez quittes envers nous,
GKNLIS, Thédt. d'éduc. la Cloison, se. 19. || Il s'est
dit aussi des obligations accomplies, satisfaites. Ta
gloire est dégagée, et ton devoir est quitte, CORN.
Cid, v, 7. Il Fig. Tenir quitte, dispenser. Dis-lui que
rien ne presse, et que je l'en tien? quitte, FAGAN,
Rendez-vous, se. 45. || Ironiquement, je l'en tiens
quitte, se dit de quelqu'un dont les services ou les
politesses sont à charge ou suspects. || 2° Délivré,
débarrassé. Te voilà donc bientôt quitte d'un grand
souci? CORN, le Ment, iv, 9. Prétendez-vous.... en
demeurer quitte à si bon marché? LA FONT. Berc.
Mais quitte des ennuis où m'enchaîne la vie, TH.
CORN. Ariane, ni, 4. Quand il [M. Cassini] était
quitte de ses devoirs, il retournait à ses plaisirs,
c'est-à-dire aux observations célestes, FONTEN. Cas-
sini. Quand elles [les maîtresses] meurent, alors le
désir meurt avec l'objet, l'on rentre dans son bon
sens, et l'on est quitte de mourir, COMTE DE CAYLUS,
Acad. de ces dames et de ces messieurs, OEuv. t xn,
p. 72, dans POUGENS. Me voilà quitte d'un cruel en-
tretien, GENLIS, Thédt., d'éduc. Zélie, 11, 6. || Être
quitte pour, en être quitte pour, n'avoir à souffrir,
à supporter que.... pour. Octave aura donc vu ses
fureurs assouvies.... Rempli les champs d'horreur,
comblé Rome de morts, Et sera quitte après pour
l'effet d'un remords ! CORN. Cinna, il, 2. J'en vou-
drais être quitte pour dix pistoles, MOL. Impromptu,
1. Il faudrait.... ne pas croire qu'on en fût quitte
pour dire.... BOSS. Hist. it, 13. Mme de Caylus a été
quitte de la rougeole pour la peur, MAINTENON,
Lett. au duc de Noaill. i6 avril 4742. |] Absolument
et familièrement, quitte pour, quitte à, à charge de.
Quitte pour être grondé. Quitte à être grondé. J'irai
toujours mon chemin, quitte à changer quand on
changera, SÉV. 236. Miss Temple.... fit voeu en
elle-même d'en avoir le coeur net, quitte pour ne
plus lui jamais parler après, HAMILT. Gramm. io.
j| 3° Adverbialement. Terme de jeu. Jouer à quitte
ou à double, jouer à quitte ou double, jouer quitte
ou double, jouer une dernière partie par laquelle
celui qui a déjà perdu sera acquitté ou payera dou-
ble. 11 Absolument. Dans le même sens, quitte ou
double. [| Fig. Jouer à quitte ou à double, à quitte
ou double, et, plus ordinairement aujourd'hui,
jouer quitte ou double, risquer tout. Ce remède se
peut mettre en comparaison avec la poudre du bon-
homme ; il est même un peu violent, mais aussi on
joue à quitte ou à double, SÉV. 338. Vendôme, à
qui deux assauts avaient déjà mal réussi, joua à
quitte ou à double, et ordonna un troisième assaut,
ST-SIM. 283, 94. Il Etre quitte à quitte, ne se devoir
plus rien de part et d'autre, au jeu, dans les affai-
res, dans les comptes. Nous sommes quitte à quitte.
Nous voilà quitte à quitte. || Fig. Faire quitte à
quitte, être quitte à quitte, ou, absolument, quitte
à quitte, se rendre la pareille, s'êtr* /endu la pa-
reille. Hélas ! tant qu'il [le cardinal Mazarin] vécut,
nous, fûmes quitte à quitte; Une fit rien pour moi,
je ne fis rien pour lui, CAILLY, dans RICHELET. Ar-
gan : Tu m'as fait égosiller. — Toinette : Et vous
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