SAC
Sacrement', Dominic. t. H, p. 316. ]|Fig. Conten-
tons-nous quelquefois du sens littéral ; ne cher-
chons pas un sacrement sous chaque syllabe et sous
chaque point, BALZ. De la cour, 3e dise. || Priver
des sacrements, refuser les sacrements, peine spi-
rituelle que l'Église inflige quelquefois. La déci-
sion en est précise dans les rituels, la pratique en
est constante : on prive des sacrements, et à la vie
et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s'ils ne
renoncent à leur art, BOSS. Comédie, -H (cette pro-
position est aujourd'hui reconnue fausse, depuis
que MgrAflre, archevêque de Paris, sollicité à ce
sujet parmi comédien, a fait faire des recherches
et s'est assuré que l'Eglise n'avait jamais excom-
munié les comédiens). Bientôt après, les billets de
■ confession reparurent; de nouveaux refus de sa-
crements irritèrent tout Paris, VOLT. Louis XV, 36.
11 S'approcher des sacrements, se confesser et
communier. L'humble princesse [après son retour
à la foi] ne crut pas qu'il lui fût permis d'appro-
cher d'abord des saints sacrements, BOSS. Anne
de Gonz. || Fréquenter les sacrements, se con-
fesser et communier souvent. || Il a eu, il a reçu
tous les sacrements, on lui a donné tous les sacre-
ments, les derniers sacrements, se dit d'un mou-
rant qui a reçu le sacrement de la pénitence, l'eu-
charistie et l'extrême-onction. Après qu'elle [la
duchesse d'York] eut reçu ses sacrements avec une
piété et un zèle incomparable, PELLISSON, Lett. hist.
t. il, p. 251. Tout chrétien doit présumer le salut
de son prochain, quand il est mort dans le sein de
l'Eglise avec tous ses sacrements, SÉV. 3 sept. <688.
Qu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chré-
tiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils
préparent leur .confession; qui ne reçoivent les
saints sacrements que par force ; dignes certes de
recevoir pour leur jugement i>e mystère de piété
qu'ils ne reçoivent qu'avec répugnance l BOSS.
Duch. d'Orl. Luxembourg reçut ses sacrements, et
témoigna de la religion et de la fermeté, ST-SIM.
XXVI, 43. Il [l'abbé Houteville] fut secrétaire de ce
fameux cardinal Dubois, qui ne voulut jamais re-
cevoir les sacrements à la mort, et dont la vie a été
publique, VOLT. Phil. Déf. Bolingbroke, préambule.
|| On dit dans un sens analogue : demander les sa-
crements. Elle [Madame] demande elle-même les
sacrements de l'Église, la pénitence avec componc-
tion, l'eucharistie avec crainte.... BOSS. Duch.
d'Orl. || Populairement et iig. Avoir tous les sa-
crements, se dit d'une chose à laquelle on a fait
tout ce qui était à faire, et d'une personne qui a
bien mangé et bien bu. |J 3° Le saint sacrement de
l'autel, ou, absolument, le saint sacrement, l'eucha-
ristie. Porter le saint sacrement à un mourant.
2e exemple sur le sujet du saint sacrement.... l'hé-
résie d'aujourd'hui [les calvinistes], ne concevant
pas que ce sacrement contient tout ensemble et la
présence île Jésus-Christ et sa figure, et qu'il soit
sacrifice et commémoration de sacrifice, croit
qu'on ne peut admettre l'une de ces vérités sans
exclure l'autre, PASC'. Pensées, xxiv, 12, éd. HAVET.
Le membre de la Convention qui a la plus grande
idée de lui-même, c'est Saint-Just ; on voit dans sa
démarche et dans son maintien qu'il regarde sa
tête comme la pierre angulaire de la république, et
qu'il la porte sur les épaules avec respect et comme
un saint sacrement, CAMILLE DESMOULINS, Lettre à
A. Dillon, p. 52. || Fille du Saint-Sacrement, mem-
bre d'une communauté de femmes, dont l'institution
avait pour but principal l'adoration du saint sacre-
ment de l'autel. [| 4° L'ostensoir, le soleil d'or ou
d'argent destiné à renfermer l'hostie. Donner un
saint sacrement à une église. Partout se présen-
taient.... des saints sacrements de vermeil dessinés
par les Bertrand et les Cotte, CHATEAUBR. Génie, iv,
i, 2. Voici la lettre que l'on m'adresse : Monsieur,
vous dites que vous avez vu en vente, chez un
marchand d'habits, un saint sacrement en cuivre
argenté; vous avez fait une étrange métonymie :
vous avez indiqué le contenant pour le contenu ;
l'objet qui renferme le saint sacrement, l'hostie
consacrée, s'appelle ostensoir, ALPH. KARR, les
Guêpes, mars 1844. || Malgré cette critique, la méto-
nymie est reçue par l'usage. )| 5° Absolument et par
plaisanterie. Le sacrement, le mariage. Us s'adorent
l'un l'autre, et ce couple charmant S'unit longtemps,
dit-on, avant le sacrement, BOIL. lut}-, i. Ici, c'est
un miracle, quand une fille écoute sur un autre ton
que celui du <"\ci-ement, HAMILT. Gramm. vi.
— HIST. xir s. 0 naissance pleine de sainteit,
néant encerchable as angeles por la profbndesce
del saint sacrement, ST-BERN. 630. De Deuas poesté
et sun corunement ; De prince ne de lai ne l'as se-
SAC
culerment; Car as prelaz apent e ordre e sacrement,
Th.. le mart. 75. Li clerc forfait serunt à l'evesque
liv.ré; En quel guise e cornent serunt desordené?
Cornent serunt li mot del sacrement osté? ib. 30.
11 xnie s. Nous veons que se uns bons ou uns clers qui
ne seroit pas ordenés à prestre, disoit une messe et
toutes les paroles du sacrement, por riens qu'il
feit et deist, il ne porroit fere sacrement, tout
deist il ices paroles meismes que li prestres dist,
BEAUM. xi, 26. Li sains homs la messe canta ; Et
quant ce vint au sacrement, Que le corps Dieu
tint en présent.... DU CANGIJ, sacramentum. || xive s.
Beaux sires, grans mercis ; car, par mon sacrement !
Je ne vous en faudrai, sachiez-le vraiement, Gues-
cl. <68C. [Bertran] Moult bien se confessa, receut
son sacrement, Et disoit mains regrez, ib. 226S4.
Au sacrement [sacre] du roy ot noble baronie, ib.
4950. || xvie s. Sacrement est un signe visible de la
chose sacrée, ou une forme visible de la.grâce invi-
sible.... partout où le translateur commun du nou-
veau testament a voulu exposer en latin ce mot
grec, mystère, il a dit sacrement, CALVIN, Instit.
<027. Que les habitants dudit lieu [Reillié près
Baugé] estaient quotizez à la taille et impositions,
et aussi y prenoient tous leurs sacremens, Coust.
gén. t. il, p. 35.
— ÉTYM.Wallon, sacramain; provenç. sacrament,
sagrament; esp. sacramento; ital. sacramento ; sa-
gramento ; du lat. sacramentum, de sacrare, sacrer.
<. SACRER (sa-kré), v. a. Conférer au moyen de
certaines cérémonies religieuses un caractère de
sainteté. Samuel prit l'urne pleine d'huile, et il le
sacra [Saûl] au milieu de ses frères, SACI, Bible,
Rois, i, xvi, i'A. * [Fénelon] se récrie contre ce
fait, comme s'il était au-dessous de lui d'être sacré
de mes mains, BOSS. Rép. Rem. Quiétisme, Avant-
propos. Ce grand saint et ce nouveau Samuel
[saint Rémi], appelé pour sacrer les rois, sacra
ceux de France en la personne de Clovis, comme
il le dit lui-même, pour être les perpétuels dé-,
fenseurs de l'Église et des pauvres, m. Polit, vu,
vi, ii. David gardait les brebis quand Samuel l'en-
voya chercher pour le sacrer roi, FLEURY, Moeurs
des Israël, tit. vi, part, n, p. 50. Philippe Ie' est
celui qui a commencé à se faire sacrer à Reims,
SAINT-FOIX, Mss. Paris, OEuv. t. v, p. 387, dans
POUGENS. Pépin n'est pas le premier roi de l'Eu-
rope qui se soit fait sacrer avec de l'huile à la ma-
nière juive; les rois lombards avaient pris cette
coutume des empereurs grecs, VOLT. Ann. Emp.
Charlemagne, 754. Nicolas de Tliou, évêque de
Chartres, oncle de l'historien, eut l'honneur de sa-
crer le plus grand roi qui ait gouverné la France
[Henri IV], ID. Hist. pari, xxxiv. || Fig. De quel
divin parfum, de quel pur diadème La gloire au-
rait sacré ton front! LAHART. Méd. n, 7.
— HIST. XII" s. L'arcevesque Rogiers, qui nel
volt refuser, L'aveit enuint [oint] à rei ; nel se deûst
penser : Car cil de Canlorbire deit tuz les reis sa-
crer, Th. le mart. 68. En cel cnntemple, fud une
cité Sylo, de part Efiïaïm, que Deu out à sun oes
[à son service] saisie et sacrée, Rois, p. 2. || xinc s.
Et fu sacrés à Reims à roi, et fu li pires rois qui
onques feust, Chr. de Reims, p. 1 30. Il doit vivre
d'autre labor; Puis qu'il est à prestre sacrez, Ren.
20S7?.. || xvi° s. Avec le gland qui leur lornboit à
gré Du large chesne à Jupiter sacré, MAROT, IV, H 7.
N'estimant rien, comme dit Horace, sinon ce que
la mort a sacré, DU BELLAY, I, 21, recto. Humiliez
vous devant sa sacrée face, et recongnoissez vos
imperfections, RAB. Pant. iv, Nouv. prol. Je vous
ferai faire plus de signes de croix de ce que je sais
des femmes, que l'on n'en fait à sacrer une église,
MAEG. Nouv. xx. C'est la vertu qui sacre et cou-
ronne les roys, Sat. Mén. p. 214. Secondement les ar-
tères crurales font les sacrées, lesquelles s'en vont
â la mouelle de l'os sacrum, PARÉ, I, 25.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. sagrar ; ital. sa-
grare ; du lat. sacrare, rendre sacré, de sacer, sacré.
2. SACRER (sa-kré), v. n. Terme familier. Jurer,
blasphémer. De leur côté les bateliers juraient,
Rimaient en Dieu, blasphémaient et sacraient,
GRESSET, Ver-vert, m. || Il se conjugue avec l'auxi-
liaire avoir.
— ÉTYM. C'est sacrer i, détourné de son sens de
la même façon que jurer en un emploi analogue.
SACRET (sa-krè ; le t ne se lie pas), s. m.
|| 1° Tiercelet, le mâle du sacre. || 2° Ancien canon
un peu moins lourd que le sacre; son boulet pesait
4 livres.
— HIST. xvie s. Arcbuses à croq, sacrets, passe-
volans, et autres petites pièces, M. DU BELLAY, 385.
— ÉTYM. Sacre 2.
SAC 1795
t SACRIFIABLE (sa-kri-fi-a-b)'.). ad}. Que l'on
peut sacrifier.
— HIST. xvie s. Ces pauvres gents sacrifiables [dans
les sacrifices humains, au Mexique], MONT, I, 229.
SACRIFICATEUR (sâ-kri-fi-ka-teur), s. m.
|| i° Chez les Hébreux et chez les polythéistes, mi-
nistre préposé aux sacrifices. Les sacrificateurs et
les lévites, enfants de Sadoc, qui ont gardé les cé-
rémonies de mon sanctuaire, pendant l'erreur des
enfants d'Israël, seront toujours devant ma face,
BOSS. 2'instr. pastorale, sur les prom. de /. C. 24.
Melchisédech, qui n'était point Juif, était sacrifi-
cateur de Dieu, VOLT. Pol. et lég. Tolérance, si
l'intolérance fut de droit divin. || Chez les Hébreux, .
grand sacrificateur, titre du souverain prêtre, choisi
dans la famille d'Aaron. Ce lieu si caché [le saint
des saints, dans le temple de Jérusalem], si impé-
nétrable, était ouvert une fois l'année; mais il
n'était ouvert que rarement et à une seule per-
sonne, qui était le grand sacrificateur, BOSS. Sermons,
Ascension, I. || 2°Sacrificatrice, celle qui sacrifie;
prêtresse qui offre les sacrifices. || Adj. Vénus Sa-
crificatrice, surnom de Vénus dans des inscriptions.
— HIST. xvie s. Les sacrificateurs, estans choisis
de la lignée de Levi, entroyent au sanctuaire,
CALV. Instit. 257. Il prend en premier lieu ce qui
avoit esté dit par le prophète touchant la sacrifica-
ture de Jésus Christ ; car, puisque le père l'a con-
stitué sacrificateur éternel, il est certain que la sa-
crificature levitique est ostée, ID.. ib. 343.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. sacrificador ; ital.
sacrificatore ; du lat. sacrificatorem, de sacri/icare,
sacrifier.
t SACRIFICATOIRE ( sa-kri-fi-ka-toi-r'), ad}.
Qui appartient au sacrifice.
— ÉTYM. Lat. sacri/icare, sacrifier.
SACRIFICATORE ( sa-kri-fi-ka-tu-r'), s. f. Chez
les Hébreux et les polythéistes, la dignité, la
fonction de sacrificateur. Que l'ordre de la sacrifi-
cature d'Aaron sera réprouvé, et celle de Mêlchisâ-
dech introduite par le Messie, PASC. Pens. xxi, éd.
HAVET. Les prêtres étaient de la famille d'Aaron et
il n'y avait que ceux de cette famille qui pussent
exercer la sacrificature, RAC. Alliai. Préf. Ce der-
nier [Sanaballat] obtint de Darius Nothus.... la
permission de bâtir sur le mont Garizim, près de
Samarie, un temple semblable à celui de Jérusalem,
et d'en donner la sacrificature à son gendre Ma-
nassé, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vi, p. 306.
— HIST. xvie s. Le lignage esleu et la sacrifica-
ture royale, CALV. Inst. 256.
— ÉTYM. Lat. sacrificare, sacrifier ; provenç. sa-
crificadura.
SACRIFICE (sa-kri-fi-s'), s. m. || 1» Chez les Hé-
breux, offrande faite à Dieu avec certaines cérémo-
nies et consistant en des victimes ou des dons.
Que lès sacrifices des païens seront reçus de Dieu,
et que Dieu retirera sa volonté des sacrifices des
Juifs, PASC. Pens. xxi, édit.' HAVET. Qu'on lise
le Vieil Testament en cette vue [qu'il est figure du
Nouveau Testament], et qu'on voie si les sacrifices
étaient vrais, si la.parenté d'Abraham était la vraie
cause de l'amitié de Dieu.... ID. ib. xvi, 16 bis. Se-
lon la loi des sacrifices, quiconque mange la vic-
time est assuré par celte action qu'il a part à
l'oblation qu'on en a faite, BOSS. Euchar. il, 7.
Voici comme ce Dieu vous répond par ma bouche....
Quel fruit me revient-il de tous vos sacrifices? Ai-
je besoin du sang des boucs et des génisses? RAC.
Athal. i, t. Le peuple fuit, le sacrifice cesse, ID. ib.
H, 5. Un Dieu n'a pas besoin de nos soins assi-
dus; Si l'on peut l'offenser, c'est par des injusti-
ces; Il nous juge sur nos vertus, Et non pas sur
nos sacrifices, VOLT. Pour eteontre. || Sacrifice per-
pétuel, sacrifice par lequel on offrait tous les jours
quatre agneaux en holocauste, deux le matin et
deux le soir. Depuis le temps que le sacrifice per-
pétuel aura été aboli, et que l'abomination de la
désolation aura été établie, SACI, Bible, Daniel,
xn, u. || Sacrifice de jalousie, cérémonie à laquelle
le sacrificateur soumettait une femme dont le mar
suspectait la fidélité. Que si elle n'a point été souil-
lée, elle n'en ressentira aucun mal, et elle aura des
enfants; c'est là la loi du sacrifice de jalousie, SACI,
nible,Nomb. v, xxvm, 29. || Terme de l'Ecriture. Of-
frir un sacrifice de louanges, célébrer les louanges
de Dieu. || En un sens analogue. Un sacrifice de lar-
mes, de prières. Ceux dont elle a présenté les
voeux ou les plaintes, offrent pour elle de tous cô-
tés les sacrifices de leurs larmes ou de leurs priè-
res, FLÉCH. Mme de Montaus. || Faire d'une vertu
son sacrifice du matin et du soir, la pratiquer avec
une constance inviolable. Il en faisait Lde l'admi-
Sacrement', Dominic. t. H, p. 316. ]|Fig. Conten-
tons-nous quelquefois du sens littéral ; ne cher-
chons pas un sacrement sous chaque syllabe et sous
chaque point, BALZ. De la cour, 3e dise. || Priver
des sacrements, refuser les sacrements, peine spi-
rituelle que l'Église inflige quelquefois. La déci-
sion en est précise dans les rituels, la pratique en
est constante : on prive des sacrements, et à la vie
et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s'ils ne
renoncent à leur art, BOSS. Comédie, -H (cette pro-
position est aujourd'hui reconnue fausse, depuis
que MgrAflre, archevêque de Paris, sollicité à ce
sujet parmi comédien, a fait faire des recherches
et s'est assuré que l'Eglise n'avait jamais excom-
munié les comédiens). Bientôt après, les billets de
■ confession reparurent; de nouveaux refus de sa-
crements irritèrent tout Paris, VOLT. Louis XV, 36.
11 S'approcher des sacrements, se confesser et
communier. L'humble princesse [après son retour
à la foi] ne crut pas qu'il lui fût permis d'appro-
cher d'abord des saints sacrements, BOSS. Anne
de Gonz. || Fréquenter les sacrements, se con-
fesser et communier souvent. || Il a eu, il a reçu
tous les sacrements, on lui a donné tous les sacre-
ments, les derniers sacrements, se dit d'un mou-
rant qui a reçu le sacrement de la pénitence, l'eu-
charistie et l'extrême-onction. Après qu'elle [la
duchesse d'York] eut reçu ses sacrements avec une
piété et un zèle incomparable, PELLISSON, Lett. hist.
t. il, p. 251. Tout chrétien doit présumer le salut
de son prochain, quand il est mort dans le sein de
l'Eglise avec tous ses sacrements, SÉV. 3 sept. <688.
Qu'elle nous parut au-dessus de ces lâches chré-
tiens qui s'imaginent avancer leur mort quand ils
préparent leur .confession; qui ne reçoivent les
saints sacrements que par force ; dignes certes de
recevoir pour leur jugement i>e mystère de piété
qu'ils ne reçoivent qu'avec répugnance l BOSS.
Duch. d'Orl. Luxembourg reçut ses sacrements, et
témoigna de la religion et de la fermeté, ST-SIM.
XXVI, 43. Il [l'abbé Houteville] fut secrétaire de ce
fameux cardinal Dubois, qui ne voulut jamais re-
cevoir les sacrements à la mort, et dont la vie a été
publique, VOLT. Phil. Déf. Bolingbroke, préambule.
|| On dit dans un sens analogue : demander les sa-
crements. Elle [Madame] demande elle-même les
sacrements de l'Église, la pénitence avec componc-
tion, l'eucharistie avec crainte.... BOSS. Duch.
d'Orl. || Populairement et iig. Avoir tous les sa-
crements, se dit d'une chose à laquelle on a fait
tout ce qui était à faire, et d'une personne qui a
bien mangé et bien bu. |J 3° Le saint sacrement de
l'autel, ou, absolument, le saint sacrement, l'eucha-
ristie. Porter le saint sacrement à un mourant.
2e exemple sur le sujet du saint sacrement.... l'hé-
résie d'aujourd'hui [les calvinistes], ne concevant
pas que ce sacrement contient tout ensemble et la
présence île Jésus-Christ et sa figure, et qu'il soit
sacrifice et commémoration de sacrifice, croit
qu'on ne peut admettre l'une de ces vérités sans
exclure l'autre, PASC'. Pensées, xxiv, 12, éd. HAVET.
Le membre de la Convention qui a la plus grande
idée de lui-même, c'est Saint-Just ; on voit dans sa
démarche et dans son maintien qu'il regarde sa
tête comme la pierre angulaire de la république, et
qu'il la porte sur les épaules avec respect et comme
un saint sacrement, CAMILLE DESMOULINS, Lettre à
A. Dillon, p. 52. || Fille du Saint-Sacrement, mem-
bre d'une communauté de femmes, dont l'institution
avait pour but principal l'adoration du saint sacre-
ment de l'autel. [| 4° L'ostensoir, le soleil d'or ou
d'argent destiné à renfermer l'hostie. Donner un
saint sacrement à une église. Partout se présen-
taient.... des saints sacrements de vermeil dessinés
par les Bertrand et les Cotte, CHATEAUBR. Génie, iv,
i, 2. Voici la lettre que l'on m'adresse : Monsieur,
vous dites que vous avez vu en vente, chez un
marchand d'habits, un saint sacrement en cuivre
argenté; vous avez fait une étrange métonymie :
vous avez indiqué le contenant pour le contenu ;
l'objet qui renferme le saint sacrement, l'hostie
consacrée, s'appelle ostensoir, ALPH. KARR, les
Guêpes, mars 1844. || Malgré cette critique, la méto-
nymie est reçue par l'usage. )| 5° Absolument et par
plaisanterie. Le sacrement, le mariage. Us s'adorent
l'un l'autre, et ce couple charmant S'unit longtemps,
dit-on, avant le sacrement, BOIL. lut}-, i. Ici, c'est
un miracle, quand une fille écoute sur un autre ton
que celui du <"\ci-ement, HAMILT. Gramm. vi.
— HIST. xir s. 0 naissance pleine de sainteit,
néant encerchable as angeles por la profbndesce
del saint sacrement, ST-BERN. 630. De Deuas poesté
et sun corunement ; De prince ne de lai ne l'as se-
SAC
culerment; Car as prelaz apent e ordre e sacrement,
Th.. le mart. 75. Li clerc forfait serunt à l'evesque
liv.ré; En quel guise e cornent serunt desordené?
Cornent serunt li mot del sacrement osté? ib. 30.
11 xnie s. Nous veons que se uns bons ou uns clers qui
ne seroit pas ordenés à prestre, disoit une messe et
toutes les paroles du sacrement, por riens qu'il
feit et deist, il ne porroit fere sacrement, tout
deist il ices paroles meismes que li prestres dist,
BEAUM. xi, 26. Li sains homs la messe canta ; Et
quant ce vint au sacrement, Que le corps Dieu
tint en présent.... DU CANGIJ, sacramentum. || xive s.
Beaux sires, grans mercis ; car, par mon sacrement !
Je ne vous en faudrai, sachiez-le vraiement, Gues-
cl. <68C. [Bertran] Moult bien se confessa, receut
son sacrement, Et disoit mains regrez, ib. 226S4.
Au sacrement [sacre] du roy ot noble baronie, ib.
4950. || xvie s. Sacrement est un signe visible de la
chose sacrée, ou une forme visible de la.grâce invi-
sible.... partout où le translateur commun du nou-
veau testament a voulu exposer en latin ce mot
grec, mystère, il a dit sacrement, CALVIN, Instit.
<027. Que les habitants dudit lieu [Reillié près
Baugé] estaient quotizez à la taille et impositions,
et aussi y prenoient tous leurs sacremens, Coust.
gén. t. il, p. 35.
— ÉTYM.Wallon, sacramain; provenç. sacrament,
sagrament; esp. sacramento; ital. sacramento ; sa-
gramento ; du lat. sacramentum, de sacrare, sacrer.
<. SACRER (sa-kré), v. a. Conférer au moyen de
certaines cérémonies religieuses un caractère de
sainteté. Samuel prit l'urne pleine d'huile, et il le
sacra [Saûl] au milieu de ses frères, SACI, Bible,
Rois, i, xvi, i'A. * [Fénelon] se récrie contre ce
fait, comme s'il était au-dessous de lui d'être sacré
de mes mains, BOSS. Rép. Rem. Quiétisme, Avant-
propos. Ce grand saint et ce nouveau Samuel
[saint Rémi], appelé pour sacrer les rois, sacra
ceux de France en la personne de Clovis, comme
il le dit lui-même, pour être les perpétuels dé-,
fenseurs de l'Église et des pauvres, m. Polit, vu,
vi, ii. David gardait les brebis quand Samuel l'en-
voya chercher pour le sacrer roi, FLEURY, Moeurs
des Israël, tit. vi, part, n, p. 50. Philippe Ie' est
celui qui a commencé à se faire sacrer à Reims,
SAINT-FOIX, Mss. Paris, OEuv. t. v, p. 387, dans
POUGENS. Pépin n'est pas le premier roi de l'Eu-
rope qui se soit fait sacrer avec de l'huile à la ma-
nière juive; les rois lombards avaient pris cette
coutume des empereurs grecs, VOLT. Ann. Emp.
Charlemagne, 754. Nicolas de Tliou, évêque de
Chartres, oncle de l'historien, eut l'honneur de sa-
crer le plus grand roi qui ait gouverné la France
[Henri IV], ID. Hist. pari, xxxiv. || Fig. De quel
divin parfum, de quel pur diadème La gloire au-
rait sacré ton front! LAHART. Méd. n, 7.
— HIST. XII" s. L'arcevesque Rogiers, qui nel
volt refuser, L'aveit enuint [oint] à rei ; nel se deûst
penser : Car cil de Canlorbire deit tuz les reis sa-
crer, Th. le mart. 68. En cel cnntemple, fud une
cité Sylo, de part Efiïaïm, que Deu out à sun oes
[à son service] saisie et sacrée, Rois, p. 2. || xinc s.
Et fu sacrés à Reims à roi, et fu li pires rois qui
onques feust, Chr. de Reims, p. 1 30. Il doit vivre
d'autre labor; Puis qu'il est à prestre sacrez, Ren.
20S7?.. || xvi° s. Avec le gland qui leur lornboit à
gré Du large chesne à Jupiter sacré, MAROT, IV, H 7.
N'estimant rien, comme dit Horace, sinon ce que
la mort a sacré, DU BELLAY, I, 21, recto. Humiliez
vous devant sa sacrée face, et recongnoissez vos
imperfections, RAB. Pant. iv, Nouv. prol. Je vous
ferai faire plus de signes de croix de ce que je sais
des femmes, que l'on n'en fait à sacrer une église,
MAEG. Nouv. xx. C'est la vertu qui sacre et cou-
ronne les roys, Sat. Mén. p. 214. Secondement les ar-
tères crurales font les sacrées, lesquelles s'en vont
â la mouelle de l'os sacrum, PARÉ, I, 25.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. sagrar ; ital. sa-
grare ; du lat. sacrare, rendre sacré, de sacer, sacré.
2. SACRER (sa-kré), v. n. Terme familier. Jurer,
blasphémer. De leur côté les bateliers juraient,
Rimaient en Dieu, blasphémaient et sacraient,
GRESSET, Ver-vert, m. || Il se conjugue avec l'auxi-
liaire avoir.
— ÉTYM. C'est sacrer i, détourné de son sens de
la même façon que jurer en un emploi analogue.
SACRET (sa-krè ; le t ne se lie pas), s. m.
|| 1° Tiercelet, le mâle du sacre. || 2° Ancien canon
un peu moins lourd que le sacre; son boulet pesait
4 livres.
— HIST. xvie s. Arcbuses à croq, sacrets, passe-
volans, et autres petites pièces, M. DU BELLAY, 385.
— ÉTYM. Sacre 2.
SAC 1795
t SACRIFIABLE (sa-kri-fi-a-b)'.). ad}. Que l'on
peut sacrifier.
— HIST. xvie s. Ces pauvres gents sacrifiables [dans
les sacrifices humains, au Mexique], MONT, I, 229.
SACRIFICATEUR (sâ-kri-fi-ka-teur), s. m.
|| i° Chez les Hébreux et chez les polythéistes, mi-
nistre préposé aux sacrifices. Les sacrificateurs et
les lévites, enfants de Sadoc, qui ont gardé les cé-
rémonies de mon sanctuaire, pendant l'erreur des
enfants d'Israël, seront toujours devant ma face,
BOSS. 2'instr. pastorale, sur les prom. de /. C. 24.
Melchisédech, qui n'était point Juif, était sacrifi-
cateur de Dieu, VOLT. Pol. et lég. Tolérance, si
l'intolérance fut de droit divin. || Chez les Hébreux, .
grand sacrificateur, titre du souverain prêtre, choisi
dans la famille d'Aaron. Ce lieu si caché [le saint
des saints, dans le temple de Jérusalem], si impé-
nétrable, était ouvert une fois l'année; mais il
n'était ouvert que rarement et à une seule per-
sonne, qui était le grand sacrificateur, BOSS. Sermons,
Ascension, I. || 2°Sacrificatrice, celle qui sacrifie;
prêtresse qui offre les sacrifices. || Adj. Vénus Sa-
crificatrice, surnom de Vénus dans des inscriptions.
— HIST. xvie s. Les sacrificateurs, estans choisis
de la lignée de Levi, entroyent au sanctuaire,
CALV. Instit. 257. Il prend en premier lieu ce qui
avoit esté dit par le prophète touchant la sacrifica-
ture de Jésus Christ ; car, puisque le père l'a con-
stitué sacrificateur éternel, il est certain que la sa-
crificature levitique est ostée, ID.. ib. 343.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. sacrificador ; ital.
sacrificatore ; du lat. sacrificatorem, de sacri/icare,
sacrifier.
t SACRIFICATOIRE ( sa-kri-fi-ka-toi-r'), ad}.
Qui appartient au sacrifice.
— ÉTYM. Lat. sacri/icare, sacrifier.
SACRIFICATORE ( sa-kri-fi-ka-tu-r'), s. f. Chez
les Hébreux et les polythéistes, la dignité, la
fonction de sacrificateur. Que l'ordre de la sacrifi-
cature d'Aaron sera réprouvé, et celle de Mêlchisâ-
dech introduite par le Messie, PASC. Pens. xxi, éd.
HAVET. Les prêtres étaient de la famille d'Aaron et
il n'y avait que ceux de cette famille qui pussent
exercer la sacrificature, RAC. Alliai. Préf. Ce der-
nier [Sanaballat] obtint de Darius Nothus.... la
permission de bâtir sur le mont Garizim, près de
Samarie, un temple semblable à celui de Jérusalem,
et d'en donner la sacrificature à son gendre Ma-
nassé, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vi, p. 306.
— HIST. xvie s. Le lignage esleu et la sacrifica-
ture royale, CALV. Inst. 256.
— ÉTYM. Lat. sacrificare, sacrifier ; provenç. sa-
crificadura.
SACRIFICE (sa-kri-fi-s'), s. m. || 1» Chez les Hé-
breux, offrande faite à Dieu avec certaines cérémo-
nies et consistant en des victimes ou des dons.
Que lès sacrifices des païens seront reçus de Dieu,
et que Dieu retirera sa volonté des sacrifices des
Juifs, PASC. Pens. xxi, édit.' HAVET. Qu'on lise
le Vieil Testament en cette vue [qu'il est figure du
Nouveau Testament], et qu'on voie si les sacrifices
étaient vrais, si la.parenté d'Abraham était la vraie
cause de l'amitié de Dieu.... ID. ib. xvi, 16 bis. Se-
lon la loi des sacrifices, quiconque mange la vic-
time est assuré par celte action qu'il a part à
l'oblation qu'on en a faite, BOSS. Euchar. il, 7.
Voici comme ce Dieu vous répond par ma bouche....
Quel fruit me revient-il de tous vos sacrifices? Ai-
je besoin du sang des boucs et des génisses? RAC.
Athal. i, t. Le peuple fuit, le sacrifice cesse, ID. ib.
H, 5. Un Dieu n'a pas besoin de nos soins assi-
dus; Si l'on peut l'offenser, c'est par des injusti-
ces; Il nous juge sur nos vertus, Et non pas sur
nos sacrifices, VOLT. Pour eteontre. || Sacrifice per-
pétuel, sacrifice par lequel on offrait tous les jours
quatre agneaux en holocauste, deux le matin et
deux le soir. Depuis le temps que le sacrifice per-
pétuel aura été aboli, et que l'abomination de la
désolation aura été établie, SACI, Bible, Daniel,
xn, u. || Sacrifice de jalousie, cérémonie à laquelle
le sacrificateur soumettait une femme dont le mar
suspectait la fidélité. Que si elle n'a point été souil-
lée, elle n'en ressentira aucun mal, et elle aura des
enfants; c'est là la loi du sacrifice de jalousie, SACI,
nible,Nomb. v, xxvm, 29. || Terme de l'Ecriture. Of-
frir un sacrifice de louanges, célébrer les louanges
de Dieu. || En un sens analogue. Un sacrifice de lar-
mes, de prières. Ceux dont elle a présenté les
voeux ou les plaintes, offrent pour elle de tous cô-
tés les sacrifices de leurs larmes ou de leurs priè-
res, FLÉCH. Mme de Montaus. || Faire d'une vertu
son sacrifice du matin et du soir, la pratiquer avec
une constance inviolable. Il en faisait Lde l'admi-
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