1790
SAB
SAB
SAC
un sabot, dormir profondément. La patronne, qui
se portait aussi bien que son mari, dormait au-
près de lui comme un sabot, LESAGE, Guzm. d'Alf.
n, 3. || On le .fouettera comme un sabot, on le" châ-
tiera sévèrement. || 16° Sabot de Vénus ou sabot
des vierges, nom vulgaire du cypripède. || 17° Ter-
me d'histoire naturelle. Genre de mollusques à
coquille univalve épaisse et dure, dont le nom
latin est turbo, qui signifie un sabot, une toupie.
— HIST. XIII" s. Il [un enfant] respondi que,
einsi com il se jooit à son cabot [variante : à sapelote],
il chei el celier, Miracle St Loys, p. 144. ||xv° s.
Tous deux yvres dormans comme ung sabot, VIL-
LON, Bail. Il xvic s. Je vis qu'elle deschaussa un de
ses esclos; nous le.s nommons sabots, RABEL. m, 17.
Je vous sens venir, vous avez des sabots, CIIOLIÈ-
RES, Contes, t. n, Après-din. v.
— ÉTYM. Berry, sibot; picard, chabou, chabot,
cabou. Origine inconnue. Cependant on ne peut
guère s'empêcher de le rattacher au mot savate,
bas-lat. sabbatum, chabata (voy. SAVATE). Quant
au sabot, toupie, il a été dit ainsi, suivant la Mon-
noye, parce que ces toupies sont faites la plupart
d'un morceau de vieux sabot.
f SABOTABLE (sa-bo-ta-bl'), adj. Se dit d'un
bois avec lequel on peut faire des sabots. Hôpital
de Chalamont, le dimanche 31 mars 1887.... il sera
procédé.... à la vente aux enchères de diverses
natures en bois.... bouleaux sabotàbles, Annonces.
— ÉTYM. Sabot.
f SABOTAGE (sa-bo-ta-j'), s. m. || 1" Fabrication
des sabots. || Métier du sabotier. || 2° Terme de che-
min de fer. Fixation des coussinets sur les traverses.
— ÉTYM. Sabot.
SABOTER (sa-bo-té), v. n. \\ 1° Familièrement.
Faire du bruit avec ses sabots. || 2° V. a. Fouler
les draps avec des sabots. || 3° Terme de construc-
tion. Saboter un pieu, placer un sabot à son
extrémité. || 4" Populairement. Faire vite et mal.
Saboter de l'ouvrage. || 5° Jouer au sabot. || Fig.
Avez-vous le diable au corps, monsieur Falconet,
de me faire saboter comme un pot, et d'enfourner
dans un courant d'études ma tête que d'autres ap-
pellent? DIDER. Lett. à Falconet, janv. H7Ge. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xve s. Prent son cheval dont j'ai fait
mention.... Monta dessus et piqua de sa botte; Tant
piqué l'a qu'à peine se sabote [se secoue], Fait-
feu, p. 103, dans RAYNOUARD, Lexique. ||xvic s. Sa-
boter une personne, la tourmenter, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Sabot; picard, chaboter, faire du bruit
avec des sabots ; provenç. sabotar, secouer, agiter.
SABOTIER (sa-bo-tié; \'r ne se lie jamais; au
pluriel, Vs se lie : des sa-bo-tié-z habiles), s. m.
;| 1° Ouvrier qui fait des sabots, || Celui qui vend
des sabots. || 2" Il se dit quelquefois de ceux qui
portent des sabots. Ces sabotiers font un bruit in-
supportable. Le menu peuple [à Naples] avait pris le
nom de Lazares dès le commencement des révolu-
tions, comme les révoltés de Flandre celui des gueux,
ceux .de Guyenne de croquants, de Normandie de
pieds-nus, et de sabotiers ceux de Beauce et de So-
logne, Mém. du duc de Guise, p. 275, dans LACURNE.
— ÉTYM. Sabot; picard, chabotier.
1. SABOTIEIVE (sa-bo-tiè-r'), s. f.\\i° Atelier
d'un sabotier. || 2° Danse qu'exécutent des gens en
sabots. Danser la sabotière.
— ÉTYM. Saboter.
f 2. SABOTIÈRE (sa-bo-tiè-r'), s. f. Corruption
de sarbotière. Les sabotières se mettent dans un
seau à compartiments, GENLIS, Maison rustique,
t. il, p. 138, dans POUGENS.
f SABOULAGE (sa-bou-la-j'), s. m. Action de
sabouler. Il y a un petit homme qui s'est vanté de
s'être soustrait à votre saboulage ; vous aviez as-
sez envie de lui marcher sur le haut de la tête ;
mais n'avez-vous point peur d'être excommuniée ?
SÉV. 29 déc. 1075.
SABOULÉ, ÉE (sa-bou-lé. lée), part, passé de
sabouler, Saboulé d'importance par son père. || Fig.
Mal arrangé, comme si on avait été saboulé. Eus-
sions-nous jamais cru que Figuriborum [le comte
d'Avaux] eût fait une figure ? jamais homme n'a
. été saboulé comme lui, SÉV. 29 déc. 1675.
f SABOULEMENT (sa-bou-le-man), s. m. Syno-
nyme de saboulage.
— HIST. xvi" s. Comme ilz estoient en ce sabou-
lement, leurs chevaux s'enfouirent de dessoubs
eulx, et eulx tumberent tous deux en terre, AMYOT,
Eumène, 13.
SABOULER (sa-bou-lé), v. a.\\ 1° Terme popu-
laire. Houspiller, tirailler, malmener. Ôtez-moi mes
coiffes ; doucement donc, maladroite ; comme vous
me saboulez la tête avec vos mains pesantes !
MOL. Comt. d'Escarb. se. 3. || Fig. Mal arranger.
Oui, moi,, de l'amertume, parce que j'ai pris le
parti du troisième acte [de Tancrède], et que j'ai
cru que Lekain me l'avait saboulé! VOLT. Lett.
d'Argenlal, 8 oct. 1760. || 2- Fig. Réprimander avec
véhémence. Voilà trois parlements du royaume que
j'ai un peu saboulés, VOLT. Lett. d'Argental, 7 nov.
1763. || 3" Se sabouler, v. réfl. Se houspiller l'un
l'autre. Et puis c'est à se sabouler, à se patiner, à
plaquer les mains sur les joues, CYR. DE BERG. Pé-
dant joué, il, 3.
— HIST. xvi' s. Le père que le fils tirassoit et
sabouloit emmy la rue.... MONT, I, 115. Le peuple
poulse et saboulé le meurtrier au travers la presse
vers Timoleon, m. i, 255. L'admirai attendra l'ar-
mée du roy, en son option de combattre, ou de ha-
zarder mil ou douze cens chevaux, pour les sabou-
ler parmy les gens de pied, voir s'il les pourra
entamer, CASTELNAU, 143. Le bruiteouroit que vous
aviez eu deux chevaux tués entre les jambes, esté
porté par terre, saboulé et pétillé aux pieds des
chevaux de plusieurs escadrons, SULLY, Mém. t. i,
p. 351. Incontinent la poeterine Tu crieras et aussi
le ventre, Faignant que ton coeur en pleur entre,
En te chaboulant comme un veau, le Médecin et le
badin, dans Recueil de farces, etc. Paris, Teche-
ner, 1837, t. m, p. 16.
— ÉTYM. Origine inconnue. Serait-ce une forme
irrégulière de saboter, secouer; prov. sabotar?
Dans l'argot, sabouler veut dire décrotter ; Fr. Mi-
chel croit que c'est le sens propre et il le tire du
lat. sabulum, sable. Cette étymologie, quoi qu'il en
soit du sens, n'est pas possible.
SABRE (sa-br'), s. m. || 1" Arme d'estoc et de
taille, dont la lame présente une courbure, con-
vexe du côté du tranchant, plus ou moins pro •
noncée selon la nature du service auquel elle est
destinée. Les sabres orientaux ont une courbure
très-forte. Les sabres actuellement en usage dans
l'armée française sont droits, ou ne présentent
qu'une légère courbure. Les députés [aux diètes de
Pologne] y décident souvent leurs affaires le sabre
à la main, comme les anciens Sarmates, dont ils
sont descendus, VOLT. Charles XII, 2. || Coups de
sabre, coups donnés avec le tranchant. || Coups de
plat de sabre, coups appliqués avec le plat de la
lame. || Par dénigrement. Un traîneur de sabre,
militaire qui affecte de mépriser le civil, et qui
veut que tout cède à la force armée. Il [Courier]
ne s'était point déclaré avec les militaires contre
les avocats, ni avec ceux-ci contre les traîneurs de
sabre, ARM. CARRFL, OEuvres, t. v, p. 191. ||Fig. et
par dénigrement. Manches à sabre, militaires con-
sidérés comme des machines à tuer. Les intérieurs
d'âmes que j'ai vus dans la retraite de Moscou,,
m'ont à jamais dégoûté des observations que Je
puis faire sur les êtres grossiers, sur ces manches
à sabre qui composent une armée, BEYLE (STEND-
HAL), Corresp. 21 mai 1813. ||2° Sabre-briquet, sa-
bre court qui était à l'usage de l'infanterie et de
l'artillerie à pied. || Sabre-poignard, à fourreau de
cuir, sorte de sabre qui a été en usage dans l'infan-
! tei-ie. || Présentement, sabre-baïonnette, sabre
■ court, dont la lame a la forme de celle des yata-
gans, et qui peut être placé à l'extrémité du ca-
non des fusils, de manière à y remplir le rôle de
baïonnette. Les élèves de l'Ecole [de Saint-Cyr]
destinés à l'infanterie portent maintenant, au lieu
du sabre-poignard à fourreau de cuir d'autre-
fois, le sabre-baïonnette à fourreau de fer en
usage dans les bataillons de chasseurs à pied,
Moniteur universel, 25 avril 1867, p. 494, 4° col.
Il 3° Sabre de bois, sorte d'exclamation familière
dont on se sert pour intimider les enfants, par al-
lusion à la latte d'arlequin. ||4° Instrument pour
tondre les haies et les palissades. || 5" Lame de
cuivre, montée sur un manche de bois,dont se sert le
fabricant de glaces. || 6" Haricot sabre, voy. HARICOT,
n°L || 7° Terme de pêche. Espèce de truble. ||8°Nom
de plusieurs poissons. || Genre de coquilles.
— ÉTYM. Espagn. sable; ital. sciabola, sciabla;
Venise, sabala ; de l'ail. Sdbel, qui vient d'autres
langues : hongrois, szdblya ; serbe, sablja.
SABRE, ÉE (sa-bré, brée), part, passé de sabrer.
Tué ou blessé à coups de sabre. Un carré sabré
par la cavalerie.
SABRENAS (sa-bre-nà), s. m. Terme vieilli. Ar-
tisan qui travaille malproprement, grossièrement.
|| On dit aussi sabrenaud.
— ÉTYM. Origine inconnue.
SABRENASSÉ, ÉE (sa-bre-na-sé,sée), part. paiSé
de sabrenasser. Comme cela -est sabrenassé I
SABRENASSER (sa-bre-na-sé) ou SABRKNAU-
lMîR (sa-bre-nô-dé), v. a Termes vieillis. Travailler
mal quelque ouvrage que ce soit.
— ÉTYM. Sabrenas. Faut-il en rapprocher le
chiabrena des-pucelles, RAB. 11, 7, et faisant bien
le chiabrena, des Contes d'Eutrapel, 32 ?
t SABRENAUD (sa-bre-nô), s. m. Voy. SABRENAS.
SABRER (sa-bré), v. a.\\ 1° Donner des coups
de sabre. Francisque, viens, fabrons tous ces vi-
lains avec leur Benjamin [Constant], p. L. COUR.
Lettre particulière. || Absolument. Il sabrait à droite
et à gauche. || 2° Fig. et familièrement. Sabrer
une affaire, l'expédier précipitamment, sans soin.
Il Sabrer de la besogne, la faire vite et mal. |i Ab-
solument. Mais fuyez cependant l'odieuse tactique
De sabrer pour garder une bonne pratique, LESNÉ,
la Reliure, p. 33.||3° Fig. Biffer, effacer. Vous
verrez peut être avec regret que j'ai sabré de lon-
gues tirades, BDFF. Lett. à Bexon, Recueil de M. Na-
daud de Buffon. || 4" Fig. Critiquer à tort et à tra-
vers. Il y a un grand nombre d'imbéciles, capables
de rien, qui se donnent des airs d'hommes de goût,
critiquent tout, sabrent tout, CARMONTELLE, Prov.
Entr'actes, t. iv, p. LXVI, dans FOUGENS.
— ÉTYM. Sabre.
SABRETACUE (sa-bre-ta-ch'), s. f. Espèce de sac
plat qui pend à côté du sabre de certains cavaliers.
— ÉTYM. Allem. Sâbeltasche, de Sâbel, sabre, et
Tasche, poche.
SABREUR (sa-breur), s. m. Terme familier. Mi-
litaire sans grande connaissance de l'art de la
guerre, mais brave et se battant bien. C'est un sa-
breur. Ce général n'est qu'un sabreur. || Fig. Un
sabreur de besogne, un homme qui fait vite et mal.
— ETYM. Sabrer.
t SABULAIRE (sa-bu-lê-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit dans le sable.
— ÉTYM. Lat. sabulum, sable.
t SABULICOLE (sa-bu-li-ko-1'), adj. Terme d'his-
wire naturelle. Qui habite ou qui croît dans le sable.
— ÉTYM. Lat. sabulum, sable, et colère, habiter
f SABURON (sa-bu-ron), s. m. Nom donné par
Adanson à la coquille du casque saburon, uni-
valves.
SABURRAL, ALE (sa-bu-rral, rra-1'), adj.
Terme de médecine. Qui tient aux saburres gas-.
triques. || Etat saburral, accumulation supposée de
saburre dans l'estomac, cause d'un grand nombre
de maladies, selon les médecins humoristes.
SABURRE (sa-bu-r'), s. f. Terme de médecine.
Matières que l'on a supposées retenues et amas-
sées dans l'estomac à la suite des mauvaises diges-
tions. Le lait cuit et la farine crue font beaucoup
de saburre, J. J. ROUSS. Ém. 1.
— ÉTYM. Lat. saburra, lest d'un navire, ce qui
en occupe la sentine ; même radical que sabulum.
On a dit savoure, sabourre, pour lest, fond de vais-
seau : xnr siècle. Les nefs qui viennent du Le-
vant leur apportent arain que il mettent en leur
nef pour savoure, MARC POL, p. 653.
1. SAC (sak ; au xvi" s. le pluriel se pronon-
çait saz, c'est-à-dire sa, PALSGRAVE, p. 25), s. m.
||1° Espèce de poche en toile, en cuir ou étoffe,
ouverte par le haut et cousue par le bas et par les
côtés. Un sac de crin. X la gueule du sac. L'entrée,
l'ouverture du sac. Nous ne rougissons point d'avouer
hautement la mauvaise fortune d'un de nos con-
frères, ni de montrer au public le sac et le bâton
d'un Diogène, quoique nous soyons dans un siècle
où les Diogènes sont moins considérés que jamais,
FONTEN. Poupart. Mettez du blé dans les sacs de
ces gens-là [les fils de Jacob, en Egypte], et l'ar-
gent de chacun d'eux à l'entrée de leurs sacs ; .et
mettez une coupe d'argent dans le sac du plus
jeune, ROLLIN, Traité des Et. liv. v, 2e part. 11,1. J'ai
caché en terre un sac de cuir où il y a vingt mille
francs, REGNARD, Retour impr. se. 13. La pauvreté
prive souvent un homme de tout ressort et de
toute vertu ; il est difficile à un sac vide de rester
debout, FRANKLIN, cité par SAINTE-BEUVE, Cau-
series, t.. vu, p. 115. Chaquesoldat portait en bandou-
lière un sac de toile contenant deux pains, chacun
de trois livres, SÉGUR, Hist. de Nap. vu, 1.1| Course
en sac, divertissement public, dans lequel on fait
courir, pour un prix, des gens dont les bras et les
jambes sont enfermés dans un sac. || Cet habit res-
semble à un sac, c'est un sac, se dit d'un habit, d'une
robe qui vont mal et sont trop larges. || On dit de
même : On est dans cet habit comme dans un sac.
|| Fig. Tirer d'un sac deux moutures, tirer double
profit d'une même affaire. || Prendre quelqu'un la
main dans le sac, le surprendre au moment où il
commet quelque vol, quelque infidélité. || Par exten-
SAB
SAB
SAC
un sabot, dormir profondément. La patronne, qui
se portait aussi bien que son mari, dormait au-
près de lui comme un sabot, LESAGE, Guzm. d'Alf.
n, 3. || On le .fouettera comme un sabot, on le" châ-
tiera sévèrement. || 16° Sabot de Vénus ou sabot
des vierges, nom vulgaire du cypripède. || 17° Ter-
me d'histoire naturelle. Genre de mollusques à
coquille univalve épaisse et dure, dont le nom
latin est turbo, qui signifie un sabot, une toupie.
— HIST. XIII" s. Il [un enfant] respondi que,
einsi com il se jooit à son cabot [variante : à sapelote],
il chei el celier, Miracle St Loys, p. 144. ||xv° s.
Tous deux yvres dormans comme ung sabot, VIL-
LON, Bail. Il xvic s. Je vis qu'elle deschaussa un de
ses esclos; nous le.s nommons sabots, RABEL. m, 17.
Je vous sens venir, vous avez des sabots, CIIOLIÈ-
RES, Contes, t. n, Après-din. v.
— ÉTYM. Berry, sibot; picard, chabou, chabot,
cabou. Origine inconnue. Cependant on ne peut
guère s'empêcher de le rattacher au mot savate,
bas-lat. sabbatum, chabata (voy. SAVATE). Quant
au sabot, toupie, il a été dit ainsi, suivant la Mon-
noye, parce que ces toupies sont faites la plupart
d'un morceau de vieux sabot.
f SABOTABLE (sa-bo-ta-bl'), adj. Se dit d'un
bois avec lequel on peut faire des sabots. Hôpital
de Chalamont, le dimanche 31 mars 1887.... il sera
procédé.... à la vente aux enchères de diverses
natures en bois.... bouleaux sabotàbles, Annonces.
— ÉTYM. Sabot.
f SABOTAGE (sa-bo-ta-j'), s. m. || 1" Fabrication
des sabots. || Métier du sabotier. || 2° Terme de che-
min de fer. Fixation des coussinets sur les traverses.
— ÉTYM. Sabot.
SABOTER (sa-bo-té), v. n. \\ 1° Familièrement.
Faire du bruit avec ses sabots. || 2° V. a. Fouler
les draps avec des sabots. || 3° Terme de construc-
tion. Saboter un pieu, placer un sabot à son
extrémité. || 4" Populairement. Faire vite et mal.
Saboter de l'ouvrage. || 5° Jouer au sabot. || Fig.
Avez-vous le diable au corps, monsieur Falconet,
de me faire saboter comme un pot, et d'enfourner
dans un courant d'études ma tête que d'autres ap-
pellent? DIDER. Lett. à Falconet, janv. H7Ge. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xve s. Prent son cheval dont j'ai fait
mention.... Monta dessus et piqua de sa botte; Tant
piqué l'a qu'à peine se sabote [se secoue], Fait-
feu, p. 103, dans RAYNOUARD, Lexique. ||xvic s. Sa-
boter une personne, la tourmenter, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Sabot; picard, chaboter, faire du bruit
avec des sabots ; provenç. sabotar, secouer, agiter.
SABOTIER (sa-bo-tié; \'r ne se lie jamais; au
pluriel, Vs se lie : des sa-bo-tié-z habiles), s. m.
;| 1° Ouvrier qui fait des sabots, || Celui qui vend
des sabots. || 2" Il se dit quelquefois de ceux qui
portent des sabots. Ces sabotiers font un bruit in-
supportable. Le menu peuple [à Naples] avait pris le
nom de Lazares dès le commencement des révolu-
tions, comme les révoltés de Flandre celui des gueux,
ceux .de Guyenne de croquants, de Normandie de
pieds-nus, et de sabotiers ceux de Beauce et de So-
logne, Mém. du duc de Guise, p. 275, dans LACURNE.
— ÉTYM. Sabot; picard, chabotier.
1. SABOTIEIVE (sa-bo-tiè-r'), s. f.\\i° Atelier
d'un sabotier. || 2° Danse qu'exécutent des gens en
sabots. Danser la sabotière.
— ÉTYM. Saboter.
f 2. SABOTIÈRE (sa-bo-tiè-r'), s. f. Corruption
de sarbotière. Les sabotières se mettent dans un
seau à compartiments, GENLIS, Maison rustique,
t. il, p. 138, dans POUGENS.
f SABOULAGE (sa-bou-la-j'), s. m. Action de
sabouler. Il y a un petit homme qui s'est vanté de
s'être soustrait à votre saboulage ; vous aviez as-
sez envie de lui marcher sur le haut de la tête ;
mais n'avez-vous point peur d'être excommuniée ?
SÉV. 29 déc. 1075.
SABOULÉ, ÉE (sa-bou-lé. lée), part, passé de
sabouler, Saboulé d'importance par son père. || Fig.
Mal arrangé, comme si on avait été saboulé. Eus-
sions-nous jamais cru que Figuriborum [le comte
d'Avaux] eût fait une figure ? jamais homme n'a
. été saboulé comme lui, SÉV. 29 déc. 1675.
f SABOULEMENT (sa-bou-le-man), s. m. Syno-
nyme de saboulage.
— HIST. xvi" s. Comme ilz estoient en ce sabou-
lement, leurs chevaux s'enfouirent de dessoubs
eulx, et eulx tumberent tous deux en terre, AMYOT,
Eumène, 13.
SABOULER (sa-bou-lé), v. a.\\ 1° Terme popu-
laire. Houspiller, tirailler, malmener. Ôtez-moi mes
coiffes ; doucement donc, maladroite ; comme vous
me saboulez la tête avec vos mains pesantes !
MOL. Comt. d'Escarb. se. 3. || Fig. Mal arranger.
Oui, moi,, de l'amertume, parce que j'ai pris le
parti du troisième acte [de Tancrède], et que j'ai
cru que Lekain me l'avait saboulé! VOLT. Lett.
d'Argenlal, 8 oct. 1760. || 2- Fig. Réprimander avec
véhémence. Voilà trois parlements du royaume que
j'ai un peu saboulés, VOLT. Lett. d'Argental, 7 nov.
1763. || 3" Se sabouler, v. réfl. Se houspiller l'un
l'autre. Et puis c'est à se sabouler, à se patiner, à
plaquer les mains sur les joues, CYR. DE BERG. Pé-
dant joué, il, 3.
— HIST. xvi' s. Le père que le fils tirassoit et
sabouloit emmy la rue.... MONT, I, 115. Le peuple
poulse et saboulé le meurtrier au travers la presse
vers Timoleon, m. i, 255. L'admirai attendra l'ar-
mée du roy, en son option de combattre, ou de ha-
zarder mil ou douze cens chevaux, pour les sabou-
ler parmy les gens de pied, voir s'il les pourra
entamer, CASTELNAU, 143. Le bruiteouroit que vous
aviez eu deux chevaux tués entre les jambes, esté
porté par terre, saboulé et pétillé aux pieds des
chevaux de plusieurs escadrons, SULLY, Mém. t. i,
p. 351. Incontinent la poeterine Tu crieras et aussi
le ventre, Faignant que ton coeur en pleur entre,
En te chaboulant comme un veau, le Médecin et le
badin, dans Recueil de farces, etc. Paris, Teche-
ner, 1837, t. m, p. 16.
— ÉTYM. Origine inconnue. Serait-ce une forme
irrégulière de saboter, secouer; prov. sabotar?
Dans l'argot, sabouler veut dire décrotter ; Fr. Mi-
chel croit que c'est le sens propre et il le tire du
lat. sabulum, sable. Cette étymologie, quoi qu'il en
soit du sens, n'est pas possible.
SABRE (sa-br'), s. m. || 1" Arme d'estoc et de
taille, dont la lame présente une courbure, con-
vexe du côté du tranchant, plus ou moins pro •
noncée selon la nature du service auquel elle est
destinée. Les sabres orientaux ont une courbure
très-forte. Les sabres actuellement en usage dans
l'armée française sont droits, ou ne présentent
qu'une légère courbure. Les députés [aux diètes de
Pologne] y décident souvent leurs affaires le sabre
à la main, comme les anciens Sarmates, dont ils
sont descendus, VOLT. Charles XII, 2. || Coups de
sabre, coups donnés avec le tranchant. || Coups de
plat de sabre, coups appliqués avec le plat de la
lame. || Par dénigrement. Un traîneur de sabre,
militaire qui affecte de mépriser le civil, et qui
veut que tout cède à la force armée. Il [Courier]
ne s'était point déclaré avec les militaires contre
les avocats, ni avec ceux-ci contre les traîneurs de
sabre, ARM. CARRFL, OEuvres, t. v, p. 191. ||Fig. et
par dénigrement. Manches à sabre, militaires con-
sidérés comme des machines à tuer. Les intérieurs
d'âmes que j'ai vus dans la retraite de Moscou,,
m'ont à jamais dégoûté des observations que Je
puis faire sur les êtres grossiers, sur ces manches
à sabre qui composent une armée, BEYLE (STEND-
HAL), Corresp. 21 mai 1813. ||2° Sabre-briquet, sa-
bre court qui était à l'usage de l'infanterie et de
l'artillerie à pied. || Sabre-poignard, à fourreau de
cuir, sorte de sabre qui a été en usage dans l'infan-
! tei-ie. || Présentement, sabre-baïonnette, sabre
■ court, dont la lame a la forme de celle des yata-
gans, et qui peut être placé à l'extrémité du ca-
non des fusils, de manière à y remplir le rôle de
baïonnette. Les élèves de l'Ecole [de Saint-Cyr]
destinés à l'infanterie portent maintenant, au lieu
du sabre-poignard à fourreau de cuir d'autre-
fois, le sabre-baïonnette à fourreau de fer en
usage dans les bataillons de chasseurs à pied,
Moniteur universel, 25 avril 1867, p. 494, 4° col.
Il 3° Sabre de bois, sorte d'exclamation familière
dont on se sert pour intimider les enfants, par al-
lusion à la latte d'arlequin. ||4° Instrument pour
tondre les haies et les palissades. || 5" Lame de
cuivre, montée sur un manche de bois,dont se sert le
fabricant de glaces. || 6" Haricot sabre, voy. HARICOT,
n°L || 7° Terme de pêche. Espèce de truble. ||8°Nom
de plusieurs poissons. || Genre de coquilles.
— ÉTYM. Espagn. sable; ital. sciabola, sciabla;
Venise, sabala ; de l'ail. Sdbel, qui vient d'autres
langues : hongrois, szdblya ; serbe, sablja.
SABRE, ÉE (sa-bré, brée), part, passé de sabrer.
Tué ou blessé à coups de sabre. Un carré sabré
par la cavalerie.
SABRENAS (sa-bre-nà), s. m. Terme vieilli. Ar-
tisan qui travaille malproprement, grossièrement.
|| On dit aussi sabrenaud.
— ÉTYM. Origine inconnue.
SABRENASSÉ, ÉE (sa-bre-na-sé,sée), part. paiSé
de sabrenasser. Comme cela -est sabrenassé I
SABRENASSER (sa-bre-na-sé) ou SABRKNAU-
lMîR (sa-bre-nô-dé), v. a Termes vieillis. Travailler
mal quelque ouvrage que ce soit.
— ÉTYM. Sabrenas. Faut-il en rapprocher le
chiabrena des-pucelles, RAB. 11, 7, et faisant bien
le chiabrena, des Contes d'Eutrapel, 32 ?
t SABRENAUD (sa-bre-nô), s. m. Voy. SABRENAS.
SABRER (sa-bré), v. a.\\ 1° Donner des coups
de sabre. Francisque, viens, fabrons tous ces vi-
lains avec leur Benjamin [Constant], p. L. COUR.
Lettre particulière. || Absolument. Il sabrait à droite
et à gauche. || 2° Fig. et familièrement. Sabrer
une affaire, l'expédier précipitamment, sans soin.
Il Sabrer de la besogne, la faire vite et mal. |i Ab-
solument. Mais fuyez cependant l'odieuse tactique
De sabrer pour garder une bonne pratique, LESNÉ,
la Reliure, p. 33.||3° Fig. Biffer, effacer. Vous
verrez peut être avec regret que j'ai sabré de lon-
gues tirades, BDFF. Lett. à Bexon, Recueil de M. Na-
daud de Buffon. || 4" Fig. Critiquer à tort et à tra-
vers. Il y a un grand nombre d'imbéciles, capables
de rien, qui se donnent des airs d'hommes de goût,
critiquent tout, sabrent tout, CARMONTELLE, Prov.
Entr'actes, t. iv, p. LXVI, dans FOUGENS.
— ÉTYM. Sabre.
SABRETACUE (sa-bre-ta-ch'), s. f. Espèce de sac
plat qui pend à côté du sabre de certains cavaliers.
— ÉTYM. Allem. Sâbeltasche, de Sâbel, sabre, et
Tasche, poche.
SABREUR (sa-breur), s. m. Terme familier. Mi-
litaire sans grande connaissance de l'art de la
guerre, mais brave et se battant bien. C'est un sa-
breur. Ce général n'est qu'un sabreur. || Fig. Un
sabreur de besogne, un homme qui fait vite et mal.
— ETYM. Sabrer.
t SABULAIRE (sa-bu-lê-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit dans le sable.
— ÉTYM. Lat. sabulum, sable.
t SABULICOLE (sa-bu-li-ko-1'), adj. Terme d'his-
wire naturelle. Qui habite ou qui croît dans le sable.
— ÉTYM. Lat. sabulum, sable, et colère, habiter
f SABURON (sa-bu-ron), s. m. Nom donné par
Adanson à la coquille du casque saburon, uni-
valves.
SABURRAL, ALE (sa-bu-rral, rra-1'), adj.
Terme de médecine. Qui tient aux saburres gas-.
triques. || Etat saburral, accumulation supposée de
saburre dans l'estomac, cause d'un grand nombre
de maladies, selon les médecins humoristes.
SABURRE (sa-bu-r'), s. f. Terme de médecine.
Matières que l'on a supposées retenues et amas-
sées dans l'estomac à la suite des mauvaises diges-
tions. Le lait cuit et la farine crue font beaucoup
de saburre, J. J. ROUSS. Ém. 1.
— ÉTYM. Lat. saburra, lest d'un navire, ce qui
en occupe la sentine ; même radical que sabulum.
On a dit savoure, sabourre, pour lest, fond de vais-
seau : xnr siècle. Les nefs qui viennent du Le-
vant leur apportent arain que il mettent en leur
nef pour savoure, MARC POL, p. 653.
1. SAC (sak ; au xvi" s. le pluriel se pronon-
çait saz, c'est-à-dire sa, PALSGRAVE, p. 25), s. m.
||1° Espèce de poche en toile, en cuir ou étoffe,
ouverte par le haut et cousue par le bas et par les
côtés. Un sac de crin. X la gueule du sac. L'entrée,
l'ouverture du sac. Nous ne rougissons point d'avouer
hautement la mauvaise fortune d'un de nos con-
frères, ni de montrer au public le sac et le bâton
d'un Diogène, quoique nous soyons dans un siècle
où les Diogènes sont moins considérés que jamais,
FONTEN. Poupart. Mettez du blé dans les sacs de
ces gens-là [les fils de Jacob, en Egypte], et l'ar-
gent de chacun d'eux à l'entrée de leurs sacs ; .et
mettez une coupe d'argent dans le sac du plus
jeune, ROLLIN, Traité des Et. liv. v, 2e part. 11,1. J'ai
caché en terre un sac de cuir où il y a vingt mille
francs, REGNARD, Retour impr. se. 13. La pauvreté
prive souvent un homme de tout ressort et de
toute vertu ; il est difficile à un sac vide de rester
debout, FRANKLIN, cité par SAINTE-BEUVE, Cau-
series, t.. vu, p. 115. Chaquesoldat portait en bandou-
lière un sac de toile contenant deux pains, chacun
de trois livres, SÉGUR, Hist. de Nap. vu, 1.1| Course
en sac, divertissement public, dans lequel on fait
courir, pour un prix, des gens dont les bras et les
jambes sont enfermés dans un sac. || Cet habit res-
semble à un sac, c'est un sac, se dit d'un habit, d'une
robe qui vont mal et sont trop larges. || On dit de
même : On est dans cet habit comme dans un sac.
|| Fig. Tirer d'un sac deux moutures, tirer double
profit d'une même affaire. || Prendre quelqu'un la
main dans le sac, le surprendre au moment où il
commet quelque vol, quelque infidélité. || Par exten-
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