Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
ROY
narque fait eu certaines occasions solennelles, et où
tous les grands officiers remplissent les fonctions
de leurs charges. || 3° Terme d'ancienne chancellerie.
Lettres royaux, ordonnances royaux, lettres, ordon-
nances émanées de l'autorité royale. Une compa-
gnie qui n'agissait jamais que sur le fondement
d'accorder les ordonnances royaux avec la guerre
civile, BETZ, iv, 47. || Royaux n'est point ici au-
masculin ; mais, suivant la règle de l'ancienne
langue, les adjectifs dérivés des adjectifs latins en
is, dont le masculin était semblable au féminin,
faisaient aussi les deux genres semblables. ||.4° Cas
royaux, voy. CAS, n° 2. |] 5° Almanach royal, livre
contenant, quand la France était un royaume, les
noms de la famille royale et des maisons souve-
raines de l'Europe, et ceux des hommes attachés à
'a cour et de tous les fonctionnaires,civils et mili-
taires, y 6° Il se dit de certains établissements qui
étaient sous la protection d'un roi. Le musée royal.
La Société royale de Londres. || 7° Digne d'un roi.
Elle eut une magnificence royale ; et l'on eût dit
qu'elle perdait ce qu'elle ne donnait pas, BOSS.
Reine d'Anglet. || C'est un royal homme, une royale
femme, c'est un homme, une femme dont les excel-
lentes qualités inspirent l'affection et le respect
(locution vieillie). Parbleu, mes amis, voilà une
royale femme que Mme Abraham, D'ALLAINVAL, ÉC.
des Bourg, in, 16. || 8° Cour royale, aujourd'hui cour
impériale, cour de justice qui prononce sur les
appels des tribunaux inférieurs de son ressort.
|j Chemin royal, route royale, se disait, quand la
France était en royaume, des grands chemins, des
grandes routes qui mènent d'une ville à une autre
et dont l'entretien est à la charge de l'État. || Collège
royal, nom des lycées sous la Restauration et sous
Louis-Philippe. || Collège royal a été le . nom du
Collège de France (voy. COLLÈGE). Hardion au-
rait dit en grec et en latin, chez le Dauphin, qu'il
aut bien se donner de garde de me donner une
chaire au collège royal, VOLT. Letl. d'Aryental,
M mars i 762. || 9° Terme de fortification. Bastion
royal, grand bastion. || Parapet royal, parapet de
l'enceinte de la place. || 10°Armée royale, celle qui
était en état d'assiéger une place forte, et qui mar-
chait avec du canon. || 11° Fig. Tigre royal, aigle
royal, tigre, aigle de la plus grande espèce.
Il 12° Herbe royale, la mâche. || 13° Chant royal,
ancienne espèce de poésie française, composée de
cinq stances de onze vers, dont le dernier sert de
refrain; on y ajoute un envoi de cinq à sept vers,
qui a le même refrain. || 14" Terme d'antiquité.
Papier royal, le papier d'Egypte le plus blanc et le
plus fin. Il 16° S. m. pi. Les royaux, les troupes
royales. || 16° S. m. pi. Terme de marine. Se dit
quelquefois des cacatois et des papillons. ]| 17°.S. m.
Un royal, monnaie d'or frappée sous Philippe le
Bel et ses successeurs. || 18° Marbre de Belgique dont
le fond est rouge, mélangé de blanc et quelquefois
de bleu. || 19° S. f. Royale, religieuse reçue gratis
dans une abbaye, et nommée par le roi, dans cer-
taines circonstances. || 20° Variété de pèche, de
prune, de laitue et de rose, de qualité supérieure.
Il 21° Grosse royale, petite royale, se dit, chez les
fondeurs, de deux espèces de petit plomb. || 22° 5.1a
royale; à la manière royale. Une personne vêtue de
blanc, et par-dessus à la royale, belle, blonde et
fort éclatante, l'appela [le maréchal ferrant qui avait
eu des révélations] par son nom, ST-SIM. 68,120. Le
roi d'Israël et le roi de Juda étaient.... chacun sur
son trône, vêtus à la royale, VOLT. Phil. Bible, les
Rois, Élie. H 23° X la royale, se disait d'une manière
d'apprêter certains mets. Boeuf à la royale. || Il se
dit aussi d'autres choses que la cuisine. Un dé-
croteur à la-royale, Du talon gauche estropié, Ob-
tint pour grâce spéciale, D'être boiteux de l'autre
pied, Épigr. contre les miracles de Sainl-Médard.
— HIST. xn° s. Cil de saint Waleri Renais i est
venuz ; Henris li fiz Gefold, qui ert des reaus drus
[ami], Th. le mari. 66. Et ore si veirement cume
Deu vit, ki nï'ad assis etafermed al sied real mun
père David, Rois, p. 230. [J xm°s. Mal semble queje
soie de lignage roial, Berte, xxvi. Et quant li roial
l'apierchurent, si li coururent sus et le navrèrent
moult durement, Chr. de Rains, no. Ne te chaut
de grand maison ; car en petite maison pues tu [tu
peux] mener roial vie, BRUN, LATINI, Trésor, p. 442.
H xiv« s. Et ly autre s'enfuient hors du palais royel,
Hugues Capet, v. 932.||xve s. Leur sire [des Fla-
mands] qui avoit esté nourri entre les royaux de
France, FROISS. /, 1,3 to. Descendue de royal lignée,
m. 1, 1, -17. Ne demoura gueres que li roy Gadifer
fut apporté illec à très grant honneur ; car il n'y
eut celui qui le vist, qui ne lui fist la révérence
ROY
royalle [s'agenouiller], Perceforest, t. iv, f> 6.
Il xvi" s. Â tout le moins vous y vueille esmouvoir
Royal promesse, en qui toute asseurance Doit con-
sister, MAROT, 11, (07. La grandeur royale et les
façons de prince qu'il avoit de nature, AMYOT,>.4o/e-
sil. i. Depuis, Lysander espia tousjours les moyens
de faire oster aux deux maisons royales le privi-
lège qu'elles avoient de la royauté, ID. ib. u. Ceux
qui avoient moyen portoient de's royales [sorte de
vêtement], mais les gens do pieds furent contraints
de les laisser, ou rougner, car à tous coups les es-
pérons s'engagoient dedans et faisoient faire des
parterres, D'AUB. Fam. iv, 3., On se demandoit : Es-
tu de la ligue? Es-tu roial? ID. Hist. ni, 276. L'au-
tre faict le royal, et, flattant les deux parts, Veut
trahir les Bourbons et tromper les Guisards, ID.
Tragiques, Princes. J'aime à coucher dur et seul,
voire sans femme à la royale, un peu bien couvert,
MONT. t. III, p. 669, dans LACURNE.
— ÉTYM. Wallon, roi/at* voie, grand chemin ; pro-
venç. reial, rial ; espagn. et portug. real ; ital.
regale, reale; du lat. regalis, de rex, roi.
ROYALE (ro-ia-1'; plusieurs disent roi-ia-1'),
s. f. Bouquet de barbe laissé sous la lèvre infé-
rieure; dénomination qui vient probablement de ce
que Louis XIII, qui rasait bien, coupa un jour la
barbe à ses officiers et ne leur laissa qu'un petit
bouquet au menton.
ROYALEMENT (ro-ia-le-man; plusieurs disent
roi-ia-le-man), adv. D'une manière royale, noble-
ment, magnifiquement. || Familièrement et par iro-
nie. Il est royalement bête.
— HIST. xme s. Si le face [que le chevalier fasse
le service de Dieu] si roiaument, Que Dius ne l'en
sache mais [mauvais] gré, BADDOUIN DE CONDÊ, t. 1,
p. 6). Ilxvie s. Alexandre lui demanda comment il
le traitteroit. Porus luy respondit qu'il le traitast
royalement, AMTOT, Alex. 103.
— ÊTVM. Royale, et le suffixe ment.
f ROYALISER (ro-ia-li-zé), v. a. Néologisme.
Rendre royaliste. Des députés royalistes, envoyés
dans tous les départements, royalisaient la républi-
que, BABOEUP, Pièces, 11, p. J07. Désir des princes
de voyager, afin de royaliser la France [août <8H],
THIERS, Hist. du Consulat, LY çen vedette).
— ÉTYM. Royal.
ROYALISME (ro-ia-li-sm, plusieurs disent roi-
ia-li-sm'), s. m. Parti du roi, esprit monarchique.
Le royalisme de la Vendée pendant la Révolution.
— ÉTYM. Royaliser.
ROYALISTE (ro-ia-1 i-st'; plusieurs disent roi-ia-
li-st'), adj. Qui est partisan de la royauté ; qui est
attaché au parti du roi. Le parti royaliste. Les opi-
nions royalistes. || Fig. Être plus royaliste que le roi,
se dit de celui qui prend lès intérêts d'un autre plus
que cet autre ne les prend lui-même ou ne veut
qu'on les prenne. || Substantivement. Un royaliste.
Dans les guerres de religion, les royalistes et les
ligueurs. En Angleterre, durant la révolution, les
royalistes et les parlementaires. En France, durant
la Révolution, les royalistes et les républicains.
— ÉTYM. Royaliter.
t ROYAN (ro-ian), s. m. Nom, à Bordeaux, de
la sardine, ainsi dite du petit port de Royan, où on
la pêche.
ROYAUME (ro-iô-m'; plusieurs disent roi-iô-m';
au xvir» siècle, quelques-uns disaient ré-ô-m', con-
damné par Chiffiet, Gramm. p. 201 ; au xvr», Pals-
grave, p. 62, dit qu'on écrivait royalme etqu'on pro-
nonçait royame), s. m. [| l°Ëtat gouverné par un roi.
Paris et tout le royaume, avec un fidèle et admira-
ble empressement, reconnaît son roi gardé par la
Providence et réservé à ses grands ouvrages, BOSS.
le Tellier. Princesse, le digne objet de l'admiration
de deux grands royaumes, n'était-ce pas assez que
l'Angleterre pleurât votre absence, sans être encore
réduite à pleurer votre mort? ID. Duch. d'Orl. Quoi-
que le roi d'Angleterre [Charles II].... sût que la
princesse sa soeur, recherchée de tant de rois, pou-
vait honorer un trône, il lui vit remplir avec joie
la seconde place de France, que la dignité d'un si
grand royaume peut mettre en comparaison avec
les premières du reste du monde, ip. ib. L'auguste
maison d'Autriche, où, durant l'espace de quatre
cents ans, on ne trouve que des rois et des empe-
reurs et une si grande affluence de maisons royales
avec tant d'États et de royaumes, qu'on a prévu il
y a longtemps qu'elle en serait surchargée, ID. Mar.~
Thér. Un royaume n'est que comme une grande fa-
mille, dont les membres sont liés au chef et en dé-
pendent, BOURDAL. 2e dim. après Pâques, Dominic,
t. n, p. i t. Si c'est assez d'avoir à répondre de soi
seul, quel . poids, quel accablement que celui que
ROY
1775
donne tout un royaume! LA BRUY. x. H Ancienne-
ment. Le royaume des lis, la France. ||Par exagé-
ration et familièrement. Je ne ferais pas cela pour
un royaume, je n'irais pas là pour un royaume, je
ne ferais cela, je n'irais là à aucun prix. || 2° Les
trois royaumes ou le royaume uni, se dit de la
Grande-Bretagne, depuis la réunion de l'Irlande
et de l'Ecosse. Une reine fugitive, qui ne trouva
aucune, retraite dans trois royaumes, BOSS. Rein-,
d'Anglet. || 3° Terme de l'Écriture. Le royaume des
cièux, le royaume de Jésus-Christ, le paradis, le
règne de Dieu. Mon royaume n'est pas de ce
monde; si mon royaume était de ce monde, nus
gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber
entre les mains des Juifs, SACI, Bible, Évang
St Jean, xvm, 36. Seigneur, votre royaume est dans
vos fidèles ; et je le trouverai dans moi-même, si
j'y trouve votre esprit et vos sentiments, PASC. Bon
usage des maladies. Saint Paul est venu apprendre
aux hommes.... que le royaume de Dieu ne con-
sistait pas en la chair, mais en l'esprit, ID. Pens.
xv, 3 bis, édit. HAVET. Le même qui leur a prédit
leurs peines et leurs adversités s'est engagé à leur
donner son royaume, et, dans ce royaume céleste,
une félicité parfaite, BOURDAL. 4e dim. après l'épip.
Dominic. t. 1, p. 208. || 4° Le royaume sombre,
les enfers.- Mais ne négligeons rien, et du royaume
sombre Faisons par Tirésie évoquer sa grande om-
bre, CORN. OEdipe, 1, 6. y Populairement. Le royau-
me des taupes, le cimetière^ le tombeau. || 5° Fig.
et par plaisanterie. Le royaume du code, tout ce
qui concerne le droit et son étude. Ne vois-tu rien
en moi qui sente l'écolier? Comme il est malaisé
qu'au royaume du code On apprenne à se faire un
visage à la mode, J'ai lieu d'appréhender.... CORN.
Ment: 1, <. Il 6° Caisse, dite aussi loupe, qui sert
aux peintres de décor à s'asseoir ou à s'élever.
Il Proverbe. Au royaume des aveugles les borgnes
sont rois (voy. AVEUGLE) .
— HIST. xi" s. A grant dolur [je] tendrai puis
mun reialme, Ch. de Roi. ccv. || xne s. Mais en
iert [sera] li roiaumes en larmes et en plors, Sax.
xxvn. Li prélat del reaume, Th. le mart. 84. Mais
Deus ad, bien le sai, celé ire desturnee Qu'il aveit
al reaime et al pueple aprestée, ib. -163. ||xme s.
Et le drap [du manteau] en fut fait au reaume de
Frise, Berte, xxxi. Et cest establissement com-
mande il à tenir par tout le roiame de France....
BEAUM. xiii, <2. Et disoit que il [un cordelier] ne
trouvoit ne es creans ne es mescreans, que onques
reaume se perdist, mez que par defaute de droit,
JOINV. -199. Semiramis, sa mère [de Ninus], tint le
règne et le roiaume toute sa vie, BRUN, LATINI,
Trésor, p. 33. ||xve s. Le roi défendit, sur peine de
perdre le royaume [d'être banni]) qu'il ne fust nul
qui.... FROISS. 1, 1, to. Le mireor liement pris; Si
le boutai dedans mon sein.....-Ne l'euisse rendu ar-
rière Pour le royalme de Bavière, ID. Espinetle
amour. ||xvie s. La succession au royaume appàr-
tenoit au filz aisné, AMYOT, Agésil. -t.
— ÉTYM. Provenç. reyalme, reaime; ancien es-
pagn. reaime, reame ; ital. reame ; mots qui suppo-
sent une forme regalimen, de regalis, royal.
ROYAUTÉ (ro-iô-té ; plusieurs disent roi-iô-té),
s. f. Il 1° Dignité de roi. Quelque condition ' qu'on
se figure, si l'on assemble tous les biens qui peu-
vent nous appartenir, la royauté est le plus beau
poste du monde, PASC. Pens. iv, 2, édit. HAVET.
Jamais prince ne fut plus capable [que Charles Ie']
de rendre la royauté non-seulement vénérable et
sainte, mais encore aimable et chère à ses peuples;
BOSS. Reine d'Anglet. Qu'est-ce que l'épiscopat,
quand il se sépare de l'Église, qui est son tout,
aussi bien que du saint-siége, qui est son centre,
pour s'attacher contre sa nature à la royauté
comme à son chef? ID. ib. Il [Dieu] voulait décou-
vrir par un grand exemple tout ce que peut l'héré-
sie, combien elle est naturellement indocile, et
indépendante, combien fatale à la royauté et a
toute autorité légitime, ID. ib. C'est de là [l'hérésie]
que nous est né ce prétendu règne du Christ, in-
connu jusq'ues alors dans le christianisme, qui de-
vait anéantir toute la royauté et égaler tous les
hommes, ID. ib. La très-chrétienne maison de
France, qui, seule dans tout l'univers et dans tous
les siècles, se voit, après sept cents ans d'une
royauté établie, dans sa force et dans sa fleur, ID.
Mar.-TMr. Les princes alliés eurent d'abord quel-
que répugnance à mettre Polydamas r"}n simple
particulier] dans la royauté, FÉN. Tél. xxi. Si l'on
trouve des vestiges de quelque royauté parmi eux
[peuples du Nord], c'est qu'on a pris pour des rois
les chefs des armées ou des républiques, MONTESQ.
narque fait eu certaines occasions solennelles, et où
tous les grands officiers remplissent les fonctions
de leurs charges. || 3° Terme d'ancienne chancellerie.
Lettres royaux, ordonnances royaux, lettres, ordon-
nances émanées de l'autorité royale. Une compa-
gnie qui n'agissait jamais que sur le fondement
d'accorder les ordonnances royaux avec la guerre
civile, BETZ, iv, 47. || Royaux n'est point ici au-
masculin ; mais, suivant la règle de l'ancienne
langue, les adjectifs dérivés des adjectifs latins en
is, dont le masculin était semblable au féminin,
faisaient aussi les deux genres semblables. ||.4° Cas
royaux, voy. CAS, n° 2. |] 5° Almanach royal, livre
contenant, quand la France était un royaume, les
noms de la famille royale et des maisons souve-
raines de l'Europe, et ceux des hommes attachés à
'a cour et de tous les fonctionnaires,civils et mili-
taires, y 6° Il se dit de certains établissements qui
étaient sous la protection d'un roi. Le musée royal.
La Société royale de Londres. || 7° Digne d'un roi.
Elle eut une magnificence royale ; et l'on eût dit
qu'elle perdait ce qu'elle ne donnait pas, BOSS.
Reine d'Anglet. || C'est un royal homme, une royale
femme, c'est un homme, une femme dont les excel-
lentes qualités inspirent l'affection et le respect
(locution vieillie). Parbleu, mes amis, voilà une
royale femme que Mme Abraham, D'ALLAINVAL, ÉC.
des Bourg, in, 16. || 8° Cour royale, aujourd'hui cour
impériale, cour de justice qui prononce sur les
appels des tribunaux inférieurs de son ressort.
|j Chemin royal, route royale, se disait, quand la
France était en royaume, des grands chemins, des
grandes routes qui mènent d'une ville à une autre
et dont l'entretien est à la charge de l'État. || Collège
royal, nom des lycées sous la Restauration et sous
Louis-Philippe. || Collège royal a été le . nom du
Collège de France (voy. COLLÈGE). Hardion au-
rait dit en grec et en latin, chez le Dauphin, qu'il
aut bien se donner de garde de me donner une
chaire au collège royal, VOLT. Letl. d'Aryental,
M mars i 762. || 9° Terme de fortification. Bastion
royal, grand bastion. || Parapet royal, parapet de
l'enceinte de la place. || 10°Armée royale, celle qui
était en état d'assiéger une place forte, et qui mar-
chait avec du canon. || 11° Fig. Tigre royal, aigle
royal, tigre, aigle de la plus grande espèce.
Il 12° Herbe royale, la mâche. || 13° Chant royal,
ancienne espèce de poésie française, composée de
cinq stances de onze vers, dont le dernier sert de
refrain; on y ajoute un envoi de cinq à sept vers,
qui a le même refrain. || 14" Terme d'antiquité.
Papier royal, le papier d'Egypte le plus blanc et le
plus fin. Il 16° S. m. pi. Les royaux, les troupes
royales. || 16° S. m. pi. Terme de marine. Se dit
quelquefois des cacatois et des papillons. ]| 17°.S. m.
Un royal, monnaie d'or frappée sous Philippe le
Bel et ses successeurs. || 18° Marbre de Belgique dont
le fond est rouge, mélangé de blanc et quelquefois
de bleu. || 19° S. f. Royale, religieuse reçue gratis
dans une abbaye, et nommée par le roi, dans cer-
taines circonstances. || 20° Variété de pèche, de
prune, de laitue et de rose, de qualité supérieure.
Il 21° Grosse royale, petite royale, se dit, chez les
fondeurs, de deux espèces de petit plomb. || 22° 5.1a
royale; à la manière royale. Une personne vêtue de
blanc, et par-dessus à la royale, belle, blonde et
fort éclatante, l'appela [le maréchal ferrant qui avait
eu des révélations] par son nom, ST-SIM. 68,120. Le
roi d'Israël et le roi de Juda étaient.... chacun sur
son trône, vêtus à la royale, VOLT. Phil. Bible, les
Rois, Élie. H 23° X la royale, se disait d'une manière
d'apprêter certains mets. Boeuf à la royale. || Il se
dit aussi d'autres choses que la cuisine. Un dé-
croteur à la-royale, Du talon gauche estropié, Ob-
tint pour grâce spéciale, D'être boiteux de l'autre
pied, Épigr. contre les miracles de Sainl-Médard.
— HIST. xn° s. Cil de saint Waleri Renais i est
venuz ; Henris li fiz Gefold, qui ert des reaus drus
[ami], Th. le mari. 66. Et ore si veirement cume
Deu vit, ki nï'ad assis etafermed al sied real mun
père David, Rois, p. 230. [J xm°s. Mal semble queje
soie de lignage roial, Berte, xxvi. Et quant li roial
l'apierchurent, si li coururent sus et le navrèrent
moult durement, Chr. de Rains, no. Ne te chaut
de grand maison ; car en petite maison pues tu [tu
peux] mener roial vie, BRUN, LATINI, Trésor, p. 442.
H xiv« s. Et ly autre s'enfuient hors du palais royel,
Hugues Capet, v. 932.||xve s. Leur sire [des Fla-
mands] qui avoit esté nourri entre les royaux de
France, FROISS. /, 1,3 to. Descendue de royal lignée,
m. 1, 1, -17. Ne demoura gueres que li roy Gadifer
fut apporté illec à très grant honneur ; car il n'y
eut celui qui le vist, qui ne lui fist la révérence
ROY
royalle [s'agenouiller], Perceforest, t. iv, f> 6.
Il xvi" s. Â tout le moins vous y vueille esmouvoir
Royal promesse, en qui toute asseurance Doit con-
sister, MAROT, 11, (07. La grandeur royale et les
façons de prince qu'il avoit de nature, AMYOT,>.4o/e-
sil. i. Depuis, Lysander espia tousjours les moyens
de faire oster aux deux maisons royales le privi-
lège qu'elles avoient de la royauté, ID. ib. u. Ceux
qui avoient moyen portoient de's royales [sorte de
vêtement], mais les gens do pieds furent contraints
de les laisser, ou rougner, car à tous coups les es-
pérons s'engagoient dedans et faisoient faire des
parterres, D'AUB. Fam. iv, 3., On se demandoit : Es-
tu de la ligue? Es-tu roial? ID. Hist. ni, 276. L'au-
tre faict le royal, et, flattant les deux parts, Veut
trahir les Bourbons et tromper les Guisards, ID.
Tragiques, Princes. J'aime à coucher dur et seul,
voire sans femme à la royale, un peu bien couvert,
MONT. t. III, p. 669, dans LACURNE.
— ÉTYM. Wallon, roi/at* voie, grand chemin ; pro-
venç. reial, rial ; espagn. et portug. real ; ital.
regale, reale; du lat. regalis, de rex, roi.
ROYALE (ro-ia-1'; plusieurs disent roi-ia-1'),
s. f. Bouquet de barbe laissé sous la lèvre infé-
rieure; dénomination qui vient probablement de ce
que Louis XIII, qui rasait bien, coupa un jour la
barbe à ses officiers et ne leur laissa qu'un petit
bouquet au menton.
ROYALEMENT (ro-ia-le-man; plusieurs disent
roi-ia-le-man), adv. D'une manière royale, noble-
ment, magnifiquement. || Familièrement et par iro-
nie. Il est royalement bête.
— HIST. xme s. Si le face [que le chevalier fasse
le service de Dieu] si roiaument, Que Dius ne l'en
sache mais [mauvais] gré, BADDOUIN DE CONDÊ, t. 1,
p. 6). Ilxvie s. Alexandre lui demanda comment il
le traitteroit. Porus luy respondit qu'il le traitast
royalement, AMTOT, Alex. 103.
— ÊTVM. Royale, et le suffixe ment.
f ROYALISER (ro-ia-li-zé), v. a. Néologisme.
Rendre royaliste. Des députés royalistes, envoyés
dans tous les départements, royalisaient la républi-
que, BABOEUP, Pièces, 11, p. J07. Désir des princes
de voyager, afin de royaliser la France [août <8H],
THIERS, Hist. du Consulat, LY çen vedette).
— ÉTYM. Royal.
ROYALISME (ro-ia-li-sm, plusieurs disent roi-
ia-li-sm'), s. m. Parti du roi, esprit monarchique.
Le royalisme de la Vendée pendant la Révolution.
— ÉTYM. Royaliser.
ROYALISTE (ro-ia-1 i-st'; plusieurs disent roi-ia-
li-st'), adj. Qui est partisan de la royauté ; qui est
attaché au parti du roi. Le parti royaliste. Les opi-
nions royalistes. || Fig. Être plus royaliste que le roi,
se dit de celui qui prend lès intérêts d'un autre plus
que cet autre ne les prend lui-même ou ne veut
qu'on les prenne. || Substantivement. Un royaliste.
Dans les guerres de religion, les royalistes et les
ligueurs. En Angleterre, durant la révolution, les
royalistes et les parlementaires. En France, durant
la Révolution, les royalistes et les républicains.
— ÉTYM. Royaliter.
t ROYAN (ro-ian), s. m. Nom, à Bordeaux, de
la sardine, ainsi dite du petit port de Royan, où on
la pêche.
ROYAUME (ro-iô-m'; plusieurs disent roi-iô-m';
au xvir» siècle, quelques-uns disaient ré-ô-m', con-
damné par Chiffiet, Gramm. p. 201 ; au xvr», Pals-
grave, p. 62, dit qu'on écrivait royalme etqu'on pro-
nonçait royame), s. m. [| l°Ëtat gouverné par un roi.
Paris et tout le royaume, avec un fidèle et admira-
ble empressement, reconnaît son roi gardé par la
Providence et réservé à ses grands ouvrages, BOSS.
le Tellier. Princesse, le digne objet de l'admiration
de deux grands royaumes, n'était-ce pas assez que
l'Angleterre pleurât votre absence, sans être encore
réduite à pleurer votre mort? ID. Duch. d'Orl. Quoi-
que le roi d'Angleterre [Charles II].... sût que la
princesse sa soeur, recherchée de tant de rois, pou-
vait honorer un trône, il lui vit remplir avec joie
la seconde place de France, que la dignité d'un si
grand royaume peut mettre en comparaison avec
les premières du reste du monde, ip. ib. L'auguste
maison d'Autriche, où, durant l'espace de quatre
cents ans, on ne trouve que des rois et des empe-
reurs et une si grande affluence de maisons royales
avec tant d'États et de royaumes, qu'on a prévu il
y a longtemps qu'elle en serait surchargée, ID. Mar.~
Thér. Un royaume n'est que comme une grande fa-
mille, dont les membres sont liés au chef et en dé-
pendent, BOURDAL. 2e dim. après Pâques, Dominic,
t. n, p. i t. Si c'est assez d'avoir à répondre de soi
seul, quel . poids, quel accablement que celui que
ROY
1775
donne tout un royaume! LA BRUY. x. H Ancienne-
ment. Le royaume des lis, la France. ||Par exagé-
ration et familièrement. Je ne ferais pas cela pour
un royaume, je n'irais pas là pour un royaume, je
ne ferais cela, je n'irais là à aucun prix. || 2° Les
trois royaumes ou le royaume uni, se dit de la
Grande-Bretagne, depuis la réunion de l'Irlande
et de l'Ecosse. Une reine fugitive, qui ne trouva
aucune, retraite dans trois royaumes, BOSS. Rein-,
d'Anglet. || 3° Terme de l'Écriture. Le royaume des
cièux, le royaume de Jésus-Christ, le paradis, le
règne de Dieu. Mon royaume n'est pas de ce
monde; si mon royaume était de ce monde, nus
gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber
entre les mains des Juifs, SACI, Bible, Évang
St Jean, xvm, 36. Seigneur, votre royaume est dans
vos fidèles ; et je le trouverai dans moi-même, si
j'y trouve votre esprit et vos sentiments, PASC. Bon
usage des maladies. Saint Paul est venu apprendre
aux hommes.... que le royaume de Dieu ne con-
sistait pas en la chair, mais en l'esprit, ID. Pens.
xv, 3 bis, édit. HAVET. Le même qui leur a prédit
leurs peines et leurs adversités s'est engagé à leur
donner son royaume, et, dans ce royaume céleste,
une félicité parfaite, BOURDAL. 4e dim. après l'épip.
Dominic. t. 1, p. 208. || 4° Le royaume sombre,
les enfers.- Mais ne négligeons rien, et du royaume
sombre Faisons par Tirésie évoquer sa grande om-
bre, CORN. OEdipe, 1, 6. y Populairement. Le royau-
me des taupes, le cimetière^ le tombeau. || 5° Fig.
et par plaisanterie. Le royaume du code, tout ce
qui concerne le droit et son étude. Ne vois-tu rien
en moi qui sente l'écolier? Comme il est malaisé
qu'au royaume du code On apprenne à se faire un
visage à la mode, J'ai lieu d'appréhender.... CORN.
Ment: 1, <. Il 6° Caisse, dite aussi loupe, qui sert
aux peintres de décor à s'asseoir ou à s'élever.
Il Proverbe. Au royaume des aveugles les borgnes
sont rois (voy. AVEUGLE) .
— HIST. xi" s. A grant dolur [je] tendrai puis
mun reialme, Ch. de Roi. ccv. || xne s. Mais en
iert [sera] li roiaumes en larmes et en plors, Sax.
xxvn. Li prélat del reaume, Th. le mart. 84. Mais
Deus ad, bien le sai, celé ire desturnee Qu'il aveit
al reaime et al pueple aprestée, ib. -163. ||xme s.
Et le drap [du manteau] en fut fait au reaume de
Frise, Berte, xxxi. Et cest establissement com-
mande il à tenir par tout le roiame de France....
BEAUM. xiii, <2. Et disoit que il [un cordelier] ne
trouvoit ne es creans ne es mescreans, que onques
reaume se perdist, mez que par defaute de droit,
JOINV. -199. Semiramis, sa mère [de Ninus], tint le
règne et le roiaume toute sa vie, BRUN, LATINI,
Trésor, p. 33. ||xve s. Le roi défendit, sur peine de
perdre le royaume [d'être banni]) qu'il ne fust nul
qui.... FROISS. 1, 1, to. Le mireor liement pris; Si
le boutai dedans mon sein.....-Ne l'euisse rendu ar-
rière Pour le royalme de Bavière, ID. Espinetle
amour. ||xvie s. La succession au royaume appàr-
tenoit au filz aisné, AMYOT, Agésil. -t.
— ÉTYM. Provenç. reyalme, reaime; ancien es-
pagn. reaime, reame ; ital. reame ; mots qui suppo-
sent une forme regalimen, de regalis, royal.
ROYAUTÉ (ro-iô-té ; plusieurs disent roi-iô-té),
s. f. Il 1° Dignité de roi. Quelque condition ' qu'on
se figure, si l'on assemble tous les biens qui peu-
vent nous appartenir, la royauté est le plus beau
poste du monde, PASC. Pens. iv, 2, édit. HAVET.
Jamais prince ne fut plus capable [que Charles Ie']
de rendre la royauté non-seulement vénérable et
sainte, mais encore aimable et chère à ses peuples;
BOSS. Reine d'Anglet. Qu'est-ce que l'épiscopat,
quand il se sépare de l'Église, qui est son tout,
aussi bien que du saint-siége, qui est son centre,
pour s'attacher contre sa nature à la royauté
comme à son chef? ID. ib. Il [Dieu] voulait décou-
vrir par un grand exemple tout ce que peut l'héré-
sie, combien elle est naturellement indocile, et
indépendante, combien fatale à la royauté et a
toute autorité légitime, ID. ib. C'est de là [l'hérésie]
que nous est né ce prétendu règne du Christ, in-
connu jusq'ues alors dans le christianisme, qui de-
vait anéantir toute la royauté et égaler tous les
hommes, ID. ib. La très-chrétienne maison de
France, qui, seule dans tout l'univers et dans tous
les siècles, se voit, après sept cents ans d'une
royauté établie, dans sa force et dans sa fleur, ID.
Mar.-TMr. Les princes alliés eurent d'abord quel-
que répugnance à mettre Polydamas r"}n simple
particulier] dans la royauté, FÉN. Tél. xxi. Si l'on
trouve des vestiges de quelque royauté parmi eux
[peuples du Nord], c'est qu'on a pris pour des rois
les chefs des armées ou des républiques, MONTESQ.
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