1772
ROU
ROU
ROU
Le roumain, langue de ces principautés; c'est un
idiome néo-latin. ■■
f ROUPE (rpu-p';, s. f. Sorte de blouse en drap
fendue par devant, dont se servent surtout, les ber-
gers transhumants (Drôme).
— ÉTYM. Ane. portug. rouf a; espagn. ropa; le
même que le français robe.
t. ROUPIE (rou-pie), s. f. Humeur qui découle
des fosses nasales, et qui pend au nez par gouttes.
La jeune paysanne crache sur son menton ; elle a
au nez une roupie gluante qu'elle essuie avec sa
manche, FÉN. t. xrx, p. 5.
— HIST. xme s. Meuz .["mieux] vaut rubye par
b, Ke ne fet rupie par p ; Se bourse eûst launt de
rubies Cume li nez ad de rupies, Richesereit....
WALTER DE BIBLESWORTH, dans PAI.SGHAVE, p. 28.
Il xvi" s. Frère Jan, oustez ceste roupye qui vous
pendonnez, KAB.'I, 40. Une multitude de singes
cornus.... lesquels ont toujours la roupie au bout
du nez, comme nouveaux mariés, AI.CRIPPE, NOUV.
fabrique des. excellents traits de vérité, p. 35.
— ÉTYM. Berry, ruiche, rouiche ; poitev. russe ;
bas-lat. ropida, dans un texte du xivsiècle. Origine
inconnue.
2. RODPIE (rou-pie), s. f. Monnaie .des Indes
orientales. La roupie d'or des Indes vaut environ
38 fr. 70 c; celle de Perse, 36 fr. 75 c. Les roupies
d'argent varient de 2 fr. 36 c. à 2 fr. 75 c.
— ÉTYM. Persan, roûpieh, qui vient du sanscrit
rùpya, argent.
ROUP1EUX, EUSE (rou-pi-eû, eû-z'), adj. Qui a
souvent la roupie au nez.
— HIST. xme s. Il devient froit et sec, baveux et
roupieux, J. DE MEUNG, Test. 181.
•— ÉTYM. Roupie i.
t ROUPILLE (rou-pi-11', Il mouillées), s. f. Sorte
de manteau dont les Espagnols s'enveloppaient pour
dormir. La transmontaine faction A fait, par sub-
til monopole, Du manteau de religion Une roupille
à l'espagnole, le Miroir du temps passé, 4G25.
— HIST. XVIe S. Roupille, COTGRAVE.
— ÉTYM. Espugu. ropilla, dirnin. de ropa, roupe
(voy. ce mot).
ROUPILLER (rou-pi-llé, Il mouillées, et non rou-
pi-yé), v. n. Sommeiller à demi. 11 roupille après
son dîner. |] Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
|| Activement. Après avoir bu deux coups d'une main
et autant de l'autre, je vais chercher à roupiller
un somme dans le jardin à la belle étoile, COMTE
DE CAYLUS, Hist. de M. Guillaume, OEuv. t. x, p. 60.
— ÉTYM. Dérivé de roupille, casaque : s'envelop-
per dans sa casaque et dormir.
ROUPILLEUR, EUSE (rou-pi-lleur, lleû-z', Il
mouillées, et non rou-pi-yeur), s. m. et f. Celui,
celle qui a" l'habitude de roupiller. C'est un vieux
roupilleur.
— ÉTYM. Roupiller.
f ROUPT (rou), adj. m. Ancien terme de mathé-
matique. Nombre roupt, fraction.
— HIST. xvie s. Je voudrais aussi que nostre ar-
chitecte fust prompt à entendre les nombres roupts,
appeliez des mathématiciens fractions, PH. DE
L'ORME, 2e livre de l'architecture, Prologue.
— ÉTYM. Lat. ruptus, rompu, de rumpere (voy.
ROMPRE) .
f ROUQUE (rou-k'), s. m. Nom donné quelque-
fois à des individus qui, dans les académies de jeux,
font profession de prêter de l'argent. Là les rouques
se rassemblent les soirs pour fumer, pour boire, et
pour s'éprouver les uns contre les autres, c'est-à-
dire pour tâcher de s'entr'enlevw les profits de la
journée; or ces rcuques sont proprement ce qu'on
appelle capons ou piqueurs en France ; gens q ui
portent toujours de l'argent pour en offrir à ceux
qui perdent au jeu, moyennant une rétribution qui
n'est .rien pour les joueurs et qui ne va qu'à deux
pour cent à payer le lendemain, HAMILT. Gramm. xi.
— ÉTYM. Angl. rook, fripon.
f ROUQUET (rou-kè), s. m. Lièvre mâle.
ROURE (rou-r'), s. m. || 1" Voy. ROUVRE.
|| Z° Roure des corroyeurs, le rhus coriaria, tére-
binthacées, ou sumac.
fROUSSABLE (rou-sa-bl'), s. m. Atelier où l'on
fume les harengs.
t ROUSSAILLE (rou-sâ-U', Il mouillées), s. /.
Toute espèce de roussailles, c'est-à-dire de poissons
qui n'arrivent jamais à une grosseur considérable,
GENLIS, Maison rust. t. ni, p. 407, dans POUGENS.
t ROUSSANNE (rou-sa-n'), s. f. Cépage de la
Drôme, dit roussette dans i'Ardèche ; il sert à la
fabrication du vin blanc de l'Ermitage.
t ROUSSARD (rou-sar), s. m. Espèce de pigeon.
|| Métis du faisan commun et du faisan doré. || Sorte
de grès roussâtre. || S. f. Roussarde, espèce de
carpe.
— ÉTYM. Dérivé de roux.
ROUSSÂTRE (rou-sà-tr'), adj. Tirant sur le roux.
Un poil roussâtre. Les couverturesjnférieures de
la queue et des ailes [du rossignol] d'un blanc rous-
sâtre, plus roussâtre dans les mâles, BUFP. Ois.
t. ix, p. 160. || S. m. Espèce de tortue d'eau douce.
— ÉTYM. Roux, avec le suffixe âtre.
t ROUSSE (rou-s'), s. f. || 1° Nom vulgaire d'une
couleuvre et d'une grenouille. || 2° En argot, la
rousse, la police.
ROUSSEAU (rou-sô), s. m. || i' Homme qui a les
cheveux roux. Tu as l'air d'un vilain rousseau
[Caton] ; du moins, je crois que tu l'as été dans ta
jeunesse, FÉN. t. xix, p. 278. || Adj. D'ailleurs le
meilleur jouvenceau, Qui jamais ait été rousseau,
SCARR. Virg. vu. || 2° S. m. Espèce de pigeon.
|| 3° Nom donné au tourteau, crabe.
— HIST. xve s. Car li serpent plains de desloiauté,
Roussiaulx et fel, quant il se voit garis.... E:DESCH.
Poésies mss. f° 9. || xvie s. Le rousseau bien fâché
S'en vint à la rousselle, ST-GELAIS, 40. Ce faulx
rousseau Porcius aux yeux pers, Qui harassoit et
mordoit tout le monde, AMYOT, Caton, 2.
— ÉTYM. Dirnin. de roua;: roussel, rousseau;
wallon, rossei. Roussel se trouve avec le sens d'une
sorte de garance.
f R05SSÉE (rou-sée), s. f. Raie bouclée. On dit
à Rouen ruchon.
f ROUSSELAN (rou-se-lan), s. m. Un des noms
vulgaires du fringilla laponica, granivores, dit
aussi grand montain et passerine grand montain;
c'est la passerine laponique de Vieillot, LEGOARANÏ.
ROUSSELET (rou-se-lè), s. m. || i" Variété de
poire qui a la peau rougeâtre, où l'on distingue
surtout le rousselet de Reims. || 2" Cépage des Bou-
ches-du-Rhône. || 3° Espèce de champignon du
genre agaric.
— ÉTYM. Dérivé de roussel ou rousseau, qui dé-
rive de roua;; génev. poire roussclette.
| ROUSSELINE (rou-se-li-n'), s. f. || i« Nom donné
par BufTon(0!'s. t. ix, p. 85) à l'alouette des marais,
parce que la couleur dominante de son plumage est
un roux plus ou moins clair. || 2° Variété de poire.
f ROUSSEROLLE (rou-se-ro-1'), s. f. Sous-genre
du genre fauvette désignant surtout le sylvia tur-
doides de Temminck.
f ROUSSET (rou-sè), s. m. Espèce de sarigue.
|| Espèce d'agaric.
— ÉTYM. Diminutif de roux. Rousset se trouve
comme adjectif : pain rousset.
. f ROUSSE-TÊTE (rou-se-tê-f), s. f. Espèce de
fauvette d'Afrique.
ROUSSETTE (rou-sè-f), s. f. || 1" Variété de poire,
dite aussi roussette d'Anjou, besi de quessoy,
ou simplement quessoy, attendu qu'elle tire son
origine delà forêt du, Quessoy, département des
Côtes du Nord, LEGOARANT. || 2" Voy. RODSSANNE.
|| 3° Espèce d'agaric (l'agaric controversé). || 4° Nom
d'un genre de sélaciens dans lequel on distingue :
la grande roussette, qui a fait partie des squales
de Linné ; elle est aussi appelée absolument rous-
sette et chien marin ou chien de mer (scyllion ca-
nicula) ; la petite roussette connue encore sous les
noms de rochier ou rocher, chat rochier, chat des
rochers, parce qu'elle se plaît entre les rochers
(scyllion catula). La peau des roussettes sert aux
menuisiers et aux ébénistes pour user et polir la
surface des bois durs, FOURCKOY, Conn. chim. t. x,
p. 330. || 5° Ancien nom du genre de chiroptères,
chauves-souris, appelé maintenant ptérope. || Grande
chauve-souris, appelée aussi rougette (ptérope ru-
brical). || 6° Un des noms vulgaires de l'accentor
modulaire, dit aussi fauvette des bois.
— ÉTYM. Dimin. de roua;.
ROUSSEUR (rou-seur), s. /. |i i" Qualité de ce qui
est roux. La rousseur du poil. || 2° En particulier,
taches rouges qui viennent sur le visage et sur les
mains. Il a des rousseurs, des taches de rousseur.
— HIST. xive s. L'aloe toute rousse de rousseur
cendrée, Ménagier, m, 2.
— ÉTYM. Roux; provenç. rossor.
^. ROUSSI, IE (rou-si, sie), part, passé de rous-
sir. || i° Devenu roux. Une étoffe roussie au feu.
Une traînée de spectres [les soldats revenant de
Moscou] couverts.... de sales manteaux roussis et
troués par les feux, SÉGUH, Tlist. i\'ap. xi, 3.
|| Absolument. Légèrement brûlé. Il n'importe à qui
des deux Berlrands bienfaisants le Raton aux pattes
roussies écrive, VOLT. Lelt. d'Alembert, 9 déc. 1.774.
|| 2° S. m. Exhalaison d'uDe chose près de brûler.
Odeur de roussi. Qui, sur ce fameux rivage Où
d'Etna le voisinage Répor.d un goût de roussi, Fil
ployer l'orgueil du Tage, DESHOLL. Poés. t. i,p. 129,
|| Fig. Les philosophes aussi Déjà sentent le roussi,
BÉRANG. Missionn.
2. ROUSSI (rou-si), ,f. m. Cuir teint en rouge ou
en brun, et qui vient de Russie. Les Phrygiens vin-
rent aussi En grosses bottes de roussi, SCARR. Virg.
iv. || On dit aujourd'hui : cuir de Russie.
— ÉTY'M. Russie.
f ROUSSIE (rou-sie), s. f. Terme rural. Réser-
voir où se rendent les eaux des fumiers.
t ROUSSILLE (rou-si-11'; Il mouillées), s. f. Es-
pèce de bolet.
f ROUSSILLER, V. n. Mot que les éditions attri-
buent à Mme de Sévigné : vin qui roussille et réjouit
toute une âme, 31 oct. <684; mais c'est une mau-
vaise lecture pour réveille, que M. Régnier à rétabli
dans son édition.
ROUSSIN (rou-sin), s. m. || 1° Cheval entier un
peu épais et entre deux tailles. Être monté sur un
roussm. )[ 2° Fig. et familièrement. Un roussin
d'Arcadie, un âne Le roussm d'Arcadie Crai-
gnit qu'en perdant un moment II ne perdît un coup
de dent, LA FONT. Fabl. vin, 17.
— HIST. XIe s. Il n'en perdrat ne runcin ne som-
mier [bête de somme], Ch. de Roi. LVIII. jj xiu° s.
Si veïssiés maint bon chevalier et maint bon ser-
jant aler encontre, et mener maint bon destrier et
maint roncin, VILLEH. LVI. S'il avient qu'aucuns
tiegne en bail et il y a homes de fief, par le [la]
raison du bail li home ne sont pas tenu à paier
ronci de service à celi qui le bail tient, BEAUM. XV,
I 5. Li autre [chevaux] sont roncin por somes porter,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 241. ||xve s. Et très bien
montés sur fleur de roncins et de gros coursiers,
FROISS. i, i, 139. || xvie s. Homme mutin, brusque
roussin, flascon de vin prennent tostfln, COTGRAVE.
Qui a florin, latin et roussin, partout il trouve le
chemin, ID. Un de mes gents, grand et fort, monté
sur un puissant roussm, MONT, H, 52.
— ÉTYM.'Wallon, ronsin, cheval entier; provenç.
rossi, roci, roncin ; cat. roci ; espag. rocin; port.
rocim ; ital. ronzino; bas-lat. runcinus. Origine
incertaine. On l'a tiré de l'allemand Ross, cheval ;
mais cela n'est pas sûr, 1 attendu que les formes dé-
notent plutôt un % ou un c que deux ss. On a in-
diqué le bas-allemand ruin, cheval hongre, d'où
ruin-c-inus ; mais ni le sens ni la forme n'y vont
bun. D'autres y voient un dérivé de roux ou ros :
un ros arabi, un cheval roux d'Arabie, se trouve
souvent; mais rien n'indique que le roncin ait été
primitivement un cheval roux.
ROUSSIR (rou-sir),«. a. || 1° Rendre roux. Roussir
du linge en passant un fer trop chaud. || 2" V. n. De-
venir roux. Les perruques roussissent avec le temps.
|| 2° Se roussir, v. réfl. Devenir roux. Le papier
se roussit au grand air. j| Se brûler légèrement.
Après m'être plongé avec Thaïes dans l'eau dont il
faisait son premier principe, après m'être roussi
auprès du feu d'Empédocle, VOLT. Phil. ignor. 24.
— HIST. xme s. De larrecin o't ung bordou Quil
reçut de Barat pour don, De triste pensée roussi :
Escharpe ot plaine de soussi, la Rose, 4 2283.
||xive s. Aucuns mettent le congre roussir sur le
gril, Ménagier, n, 5. Friolez au lart et au beurre
tant qu'il soit cuit, et dressiez tantost, car il rous-
siroit, ib. || xv° s. J'estoie jà tains et roussis Des
grans anuis et des soussis, FROISS. Poésies mss.
p. 203, dans LACURNE.
— ÉTYM. Roux.
f ROUSSISSAGE (rou-si-sa-j'), s. m. Action de
roussir, de teindre d'une couleur rousse,
t ROUSTER, UOUSTURE, voy. ROSTER, ROSTUBE
ROUT (rout', et, plus souvent, raout'), s. m. As-
semblée nombreuse de personnes du grand monde.
Je pris à l'Arsenal un jour pour recevoir du monde ;
mais heureusement les routs n'étaient pas encore
introduits en France, GENLIS, Mém. t. v, p. <88,
dans POUGENS. N'allez-vous pas au rout de Mme d'Al-
virnare? CH. DE BERNARD, la Femme de 40 ans, vi.
— ÉTYM. Angl. rout, dérivé de l'anc. franc, route,
troupe, bande, division, qui vient du lat. rupta,
chose rompue (voy. ROMPRE). L'allemand Rotte,
bande, vient du roman.
ROUTAILLÉ, ÉE (rou-tâ-llé, liée, Il mouillées),
part, passé de routailler.
ROUT AILLER (rou-tâ-llé; Il mouillées, et non rou
tâ-yé), v. a. Terme de vénerie. Suivre une bête avec
limier, pour la faire tirer par les chasseurs.
— ÉTYM. Probablement route : suivre par les per-
cées des bois.
ROUTE (rou-f), s. f. || i" Grande allée percée dans
une forêt, pour la commodité du charroi, de la
ROU
ROU
ROU
Le roumain, langue de ces principautés; c'est un
idiome néo-latin. ■■
f ROUPE (rpu-p';, s. f. Sorte de blouse en drap
fendue par devant, dont se servent surtout, les ber-
gers transhumants (Drôme).
— ÉTYM. Ane. portug. rouf a; espagn. ropa; le
même que le français robe.
t. ROUPIE (rou-pie), s. f. Humeur qui découle
des fosses nasales, et qui pend au nez par gouttes.
La jeune paysanne crache sur son menton ; elle a
au nez une roupie gluante qu'elle essuie avec sa
manche, FÉN. t. xrx, p. 5.
— HIST. xme s. Meuz .["mieux] vaut rubye par
b, Ke ne fet rupie par p ; Se bourse eûst launt de
rubies Cume li nez ad de rupies, Richesereit....
WALTER DE BIBLESWORTH, dans PAI.SGHAVE, p. 28.
Il xvi" s. Frère Jan, oustez ceste roupye qui vous
pendonnez, KAB.'I, 40. Une multitude de singes
cornus.... lesquels ont toujours la roupie au bout
du nez, comme nouveaux mariés, AI.CRIPPE, NOUV.
fabrique des. excellents traits de vérité, p. 35.
— ÉTYM. Berry, ruiche, rouiche ; poitev. russe ;
bas-lat. ropida, dans un texte du xivsiècle. Origine
inconnue.
2. RODPIE (rou-pie), s. f. Monnaie .des Indes
orientales. La roupie d'or des Indes vaut environ
38 fr. 70 c; celle de Perse, 36 fr. 75 c. Les roupies
d'argent varient de 2 fr. 36 c. à 2 fr. 75 c.
— ÉTYM. Persan, roûpieh, qui vient du sanscrit
rùpya, argent.
ROUP1EUX, EUSE (rou-pi-eû, eû-z'), adj. Qui a
souvent la roupie au nez.
— HIST. xme s. Il devient froit et sec, baveux et
roupieux, J. DE MEUNG, Test. 181.
•— ÉTYM. Roupie i.
t ROUPILLE (rou-pi-11', Il mouillées), s. f. Sorte
de manteau dont les Espagnols s'enveloppaient pour
dormir. La transmontaine faction A fait, par sub-
til monopole, Du manteau de religion Une roupille
à l'espagnole, le Miroir du temps passé, 4G25.
— HIST. XVIe S. Roupille, COTGRAVE.
— ÉTYM. Espugu. ropilla, dirnin. de ropa, roupe
(voy. ce mot).
ROUPILLER (rou-pi-llé, Il mouillées, et non rou-
pi-yé), v. n. Sommeiller à demi. 11 roupille après
son dîner. |] Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
|| Activement. Après avoir bu deux coups d'une main
et autant de l'autre, je vais chercher à roupiller
un somme dans le jardin à la belle étoile, COMTE
DE CAYLUS, Hist. de M. Guillaume, OEuv. t. x, p. 60.
— ÉTYM. Dérivé de roupille, casaque : s'envelop-
per dans sa casaque et dormir.
ROUPILLEUR, EUSE (rou-pi-lleur, lleû-z', Il
mouillées, et non rou-pi-yeur), s. m. et f. Celui,
celle qui a" l'habitude de roupiller. C'est un vieux
roupilleur.
— ÉTYM. Roupiller.
f ROUPT (rou), adj. m. Ancien terme de mathé-
matique. Nombre roupt, fraction.
— HIST. xvie s. Je voudrais aussi que nostre ar-
chitecte fust prompt à entendre les nombres roupts,
appeliez des mathématiciens fractions, PH. DE
L'ORME, 2e livre de l'architecture, Prologue.
— ÉTYM. Lat. ruptus, rompu, de rumpere (voy.
ROMPRE) .
f ROUQUE (rou-k'), s. m. Nom donné quelque-
fois à des individus qui, dans les académies de jeux,
font profession de prêter de l'argent. Là les rouques
se rassemblent les soirs pour fumer, pour boire, et
pour s'éprouver les uns contre les autres, c'est-à-
dire pour tâcher de s'entr'enlevw les profits de la
journée; or ces rcuques sont proprement ce qu'on
appelle capons ou piqueurs en France ; gens q ui
portent toujours de l'argent pour en offrir à ceux
qui perdent au jeu, moyennant une rétribution qui
n'est .rien pour les joueurs et qui ne va qu'à deux
pour cent à payer le lendemain, HAMILT. Gramm. xi.
— ÉTYM. Angl. rook, fripon.
f ROUQUET (rou-kè), s. m. Lièvre mâle.
ROURE (rou-r'), s. m. || 1" Voy. ROUVRE.
|| Z° Roure des corroyeurs, le rhus coriaria, tére-
binthacées, ou sumac.
fROUSSABLE (rou-sa-bl'), s. m. Atelier où l'on
fume les harengs.
t ROUSSAILLE (rou-sâ-U', Il mouillées), s. /.
Toute espèce de roussailles, c'est-à-dire de poissons
qui n'arrivent jamais à une grosseur considérable,
GENLIS, Maison rust. t. ni, p. 407, dans POUGENS.
t ROUSSANNE (rou-sa-n'), s. f. Cépage de la
Drôme, dit roussette dans i'Ardèche ; il sert à la
fabrication du vin blanc de l'Ermitage.
t ROUSSARD (rou-sar), s. m. Espèce de pigeon.
|| Métis du faisan commun et du faisan doré. || Sorte
de grès roussâtre. || S. f. Roussarde, espèce de
carpe.
— ÉTYM. Dérivé de roux.
ROUSSÂTRE (rou-sà-tr'), adj. Tirant sur le roux.
Un poil roussâtre. Les couverturesjnférieures de
la queue et des ailes [du rossignol] d'un blanc rous-
sâtre, plus roussâtre dans les mâles, BUFP. Ois.
t. ix, p. 160. || S. m. Espèce de tortue d'eau douce.
— ÉTYM. Roux, avec le suffixe âtre.
t ROUSSE (rou-s'), s. f. || 1° Nom vulgaire d'une
couleuvre et d'une grenouille. || 2° En argot, la
rousse, la police.
ROUSSEAU (rou-sô), s. m. || i' Homme qui a les
cheveux roux. Tu as l'air d'un vilain rousseau
[Caton] ; du moins, je crois que tu l'as été dans ta
jeunesse, FÉN. t. xix, p. 278. || Adj. D'ailleurs le
meilleur jouvenceau, Qui jamais ait été rousseau,
SCARR. Virg. vu. || 2° S. m. Espèce de pigeon.
|| 3° Nom donné au tourteau, crabe.
— HIST. xve s. Car li serpent plains de desloiauté,
Roussiaulx et fel, quant il se voit garis.... E:DESCH.
Poésies mss. f° 9. || xvie s. Le rousseau bien fâché
S'en vint à la rousselle, ST-GELAIS, 40. Ce faulx
rousseau Porcius aux yeux pers, Qui harassoit et
mordoit tout le monde, AMYOT, Caton, 2.
— ÉTYM. Dirnin. de roua;: roussel, rousseau;
wallon, rossei. Roussel se trouve avec le sens d'une
sorte de garance.
f R05SSÉE (rou-sée), s. f. Raie bouclée. On dit
à Rouen ruchon.
f ROUSSELAN (rou-se-lan), s. m. Un des noms
vulgaires du fringilla laponica, granivores, dit
aussi grand montain et passerine grand montain;
c'est la passerine laponique de Vieillot, LEGOARANÏ.
ROUSSELET (rou-se-lè), s. m. || i" Variété de
poire qui a la peau rougeâtre, où l'on distingue
surtout le rousselet de Reims. || 2" Cépage des Bou-
ches-du-Rhône. || 3° Espèce de champignon du
genre agaric.
— ÉTYM. Dérivé de roussel ou rousseau, qui dé-
rive de roua;; génev. poire roussclette.
| ROUSSELINE (rou-se-li-n'), s. f. || i« Nom donné
par BufTon(0!'s. t. ix, p. 85) à l'alouette des marais,
parce que la couleur dominante de son plumage est
un roux plus ou moins clair. || 2° Variété de poire.
f ROUSSEROLLE (rou-se-ro-1'), s. f. Sous-genre
du genre fauvette désignant surtout le sylvia tur-
doides de Temminck.
f ROUSSET (rou-sè), s. m. Espèce de sarigue.
|| Espèce d'agaric.
— ÉTYM. Diminutif de roux. Rousset se trouve
comme adjectif : pain rousset.
. f ROUSSE-TÊTE (rou-se-tê-f), s. f. Espèce de
fauvette d'Afrique.
ROUSSETTE (rou-sè-f), s. f. || 1" Variété de poire,
dite aussi roussette d'Anjou, besi de quessoy,
ou simplement quessoy, attendu qu'elle tire son
origine delà forêt du, Quessoy, département des
Côtes du Nord, LEGOARANT. || 2" Voy. RODSSANNE.
|| 3° Espèce d'agaric (l'agaric controversé). || 4° Nom
d'un genre de sélaciens dans lequel on distingue :
la grande roussette, qui a fait partie des squales
de Linné ; elle est aussi appelée absolument rous-
sette et chien marin ou chien de mer (scyllion ca-
nicula) ; la petite roussette connue encore sous les
noms de rochier ou rocher, chat rochier, chat des
rochers, parce qu'elle se plaît entre les rochers
(scyllion catula). La peau des roussettes sert aux
menuisiers et aux ébénistes pour user et polir la
surface des bois durs, FOURCKOY, Conn. chim. t. x,
p. 330. || 5° Ancien nom du genre de chiroptères,
chauves-souris, appelé maintenant ptérope. || Grande
chauve-souris, appelée aussi rougette (ptérope ru-
brical). || 6° Un des noms vulgaires de l'accentor
modulaire, dit aussi fauvette des bois.
— ÉTYM. Dimin. de roua;.
ROUSSEUR (rou-seur), s. /. |i i" Qualité de ce qui
est roux. La rousseur du poil. || 2° En particulier,
taches rouges qui viennent sur le visage et sur les
mains. Il a des rousseurs, des taches de rousseur.
— HIST. xive s. L'aloe toute rousse de rousseur
cendrée, Ménagier, m, 2.
— ÉTYM. Roux; provenç. rossor.
^. ROUSSI, IE (rou-si, sie), part, passé de rous-
sir. || i° Devenu roux. Une étoffe roussie au feu.
Une traînée de spectres [les soldats revenant de
Moscou] couverts.... de sales manteaux roussis et
troués par les feux, SÉGUH, Tlist. i\'ap. xi, 3.
|| Absolument. Légèrement brûlé. Il n'importe à qui
des deux Berlrands bienfaisants le Raton aux pattes
roussies écrive, VOLT. Lelt. d'Alembert, 9 déc. 1.774.
|| 2° S. m. Exhalaison d'uDe chose près de brûler.
Odeur de roussi. Qui, sur ce fameux rivage Où
d'Etna le voisinage Répor.d un goût de roussi, Fil
ployer l'orgueil du Tage, DESHOLL. Poés. t. i,p. 129,
|| Fig. Les philosophes aussi Déjà sentent le roussi,
BÉRANG. Missionn.
2. ROUSSI (rou-si), ,f. m. Cuir teint en rouge ou
en brun, et qui vient de Russie. Les Phrygiens vin-
rent aussi En grosses bottes de roussi, SCARR. Virg.
iv. || On dit aujourd'hui : cuir de Russie.
— ÉTY'M. Russie.
f ROUSSIE (rou-sie), s. f. Terme rural. Réser-
voir où se rendent les eaux des fumiers.
t ROUSSILLE (rou-si-11'; Il mouillées), s. f. Es-
pèce de bolet.
f ROUSSILLER, V. n. Mot que les éditions attri-
buent à Mme de Sévigné : vin qui roussille et réjouit
toute une âme, 31 oct. <684; mais c'est une mau-
vaise lecture pour réveille, que M. Régnier à rétabli
dans son édition.
ROUSSIN (rou-sin), s. m. || 1° Cheval entier un
peu épais et entre deux tailles. Être monté sur un
roussm. )[ 2° Fig. et familièrement. Un roussin
d'Arcadie, un âne Le roussm d'Arcadie Crai-
gnit qu'en perdant un moment II ne perdît un coup
de dent, LA FONT. Fabl. vin, 17.
— HIST. XIe s. Il n'en perdrat ne runcin ne som-
mier [bête de somme], Ch. de Roi. LVIII. jj xiu° s.
Si veïssiés maint bon chevalier et maint bon ser-
jant aler encontre, et mener maint bon destrier et
maint roncin, VILLEH. LVI. S'il avient qu'aucuns
tiegne en bail et il y a homes de fief, par le [la]
raison du bail li home ne sont pas tenu à paier
ronci de service à celi qui le bail tient, BEAUM. XV,
I 5. Li autre [chevaux] sont roncin por somes porter,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 241. ||xve s. Et très bien
montés sur fleur de roncins et de gros coursiers,
FROISS. i, i, 139. || xvie s. Homme mutin, brusque
roussin, flascon de vin prennent tostfln, COTGRAVE.
Qui a florin, latin et roussin, partout il trouve le
chemin, ID. Un de mes gents, grand et fort, monté
sur un puissant roussm, MONT, H, 52.
— ÉTYM.'Wallon, ronsin, cheval entier; provenç.
rossi, roci, roncin ; cat. roci ; espag. rocin; port.
rocim ; ital. ronzino; bas-lat. runcinus. Origine
incertaine. On l'a tiré de l'allemand Ross, cheval ;
mais cela n'est pas sûr, 1 attendu que les formes dé-
notent plutôt un % ou un c que deux ss. On a in-
diqué le bas-allemand ruin, cheval hongre, d'où
ruin-c-inus ; mais ni le sens ni la forme n'y vont
bun. D'autres y voient un dérivé de roux ou ros :
un ros arabi, un cheval roux d'Arabie, se trouve
souvent; mais rien n'indique que le roncin ait été
primitivement un cheval roux.
ROUSSIR (rou-sir),«. a. || 1° Rendre roux. Roussir
du linge en passant un fer trop chaud. || 2" V. n. De-
venir roux. Les perruques roussissent avec le temps.
|| 2° Se roussir, v. réfl. Devenir roux. Le papier
se roussit au grand air. j| Se brûler légèrement.
Après m'être plongé avec Thaïes dans l'eau dont il
faisait son premier principe, après m'être roussi
auprès du feu d'Empédocle, VOLT. Phil. ignor. 24.
— HIST. xme s. De larrecin o't ung bordou Quil
reçut de Barat pour don, De triste pensée roussi :
Escharpe ot plaine de soussi, la Rose, 4 2283.
||xive s. Aucuns mettent le congre roussir sur le
gril, Ménagier, n, 5. Friolez au lart et au beurre
tant qu'il soit cuit, et dressiez tantost, car il rous-
siroit, ib. || xv° s. J'estoie jà tains et roussis Des
grans anuis et des soussis, FROISS. Poésies mss.
p. 203, dans LACURNE.
— ÉTYM. Roux.
f ROUSSISSAGE (rou-si-sa-j'), s. m. Action de
roussir, de teindre d'une couleur rousse,
t ROUSTER, UOUSTURE, voy. ROSTER, ROSTUBE
ROUT (rout', et, plus souvent, raout'), s. m. As-
semblée nombreuse de personnes du grand monde.
Je pris à l'Arsenal un jour pour recevoir du monde ;
mais heureusement les routs n'étaient pas encore
introduits en France, GENLIS, Mém. t. v, p. <88,
dans POUGENS. N'allez-vous pas au rout de Mme d'Al-
virnare? CH. DE BERNARD, la Femme de 40 ans, vi.
— ÉTYM. Angl. rout, dérivé de l'anc. franc, route,
troupe, bande, division, qui vient du lat. rupta,
chose rompue (voy. ROMPRE). L'allemand Rotte,
bande, vient du roman.
ROUTAILLÉ, ÉE (rou-tâ-llé, liée, Il mouillées),
part, passé de routailler.
ROUT AILLER (rou-tâ-llé; Il mouillées, et non rou
tâ-yé), v. a. Terme de vénerie. Suivre une bête avec
limier, pour la faire tirer par les chasseurs.
— ÉTYM. Probablement route : suivre par les per-
cées des bois.
ROUTE (rou-f), s. f. || i" Grande allée percée dans
une forêt, pour la commodité du charroi, de la
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