ROU
ROU
ROU
1769
moi si l'allemand [Voltaire écrit de PotsdamJ a gâté
mon français, et si je me suis rouillé comme Rous-
seau , ID. Lett. d'Argental, 28 nov. mo. irais-je,
accompagné d'une femme importune, Me rouiller
dans ma terre et borner ma fortune? GRESSET, le
Méch. H, 1. Lisons tant que nos yeux nous le per-
mettront, et tâchons d'être au moins les égaux de
nos enfants; plutôt s'user que se rouiller, DIDER.
Claude et Nér. n, 79. || Avec ellipse du pronom per-
sonnel. Il n'est que trop commun de rencontrer
dans le moude des personnes de trente ans qui
ont laissé rouiller de beaux talents, GENLIS, Emploi
du temps, p. 29, dans POUGENS.
— HIST. xvi 1 s Cest aage de fer, de vices tout
rouylé, DU BELLAY, VI , ie, verso. Si on laisse le
corps rouiller et durcir par le mal gouverner....
LABOÉTIE, 335. Pour ce, estranger, la richesse mes-
prise, Ne rouille point ton coeur de convoitise, ID.
626. Les armes se rouillent, si elles ne sont souvent
nettoyées, LANOUE, <79. [Un homme] entré en. des-
espoir, n'ayant aultre chose à se tuer, se saisit
d'un vieux clou de charrette rouillé, MONT, II, 4 28.
— ÉTYM. Rouille; prov. roillar, roilhar,rouelar.
12. ROUILLER (rou-llé, Il mouillées), v. a. Terme
aujourd'hui inusité qui ne s'employait qu'avec oeiJet
qui signifiait rouler les yeux, les faire aller çà et là.
Ce philosophe, duquel vous vous êtes ressouvenu
si à propos qu'il fait quelquefois les petits yeux, a
rouillé les yeux en la tête, quand je lui ai lu cet
endroit de votre lettre, VOIT. Lett. 68 Comme il
rouille les yeux! Madame, sauvez-moi de ce fol fu-
rieux, QUINAULT, Comédie sans comédie, H, 6.
—HIST. xii" s. Vers l'apostollle commence à
reoillier, Guill. au court nez, v. 504. ||xmc s. [Il]
Fronce le nez, les yex rooille, la Rose, 3745.
— ÉTYM. Berry, rmiller, regarder avec curiosité.
On pourrait croire que c'est une forme de rouler;
mais, si l'on considère que rouler est dissyllabique
et reoiller trissyllabique, on pensera qu'il est formé
de re, et osti. A la vérité, on doit convenir que le
lat. rotulare, d'où vient rouler, aurait pu donner
v.n mot trissyllabique, si, au lieu de se changer en
roller, il s'était changé en rooler; mais il n'aurait
pas le sens qu'a primitivement reoillier, qui est re-
garder autour de soi (voy. l'historique).
fROUlLLEUX, KDSE (rou-lleû, lleû-z', Il mouil-
lées), adj. Oui a la couleur de la rouille.
—ÉTYM. Rouille; provenç. roillos,rouillos.
ROUILLURE (rou-llu-r'," Il mouillées, et non
rou-yu-r'), s. f. Effet de. la rouille sur les métaux
ou sur les végétaux. La rouillure du fer. La rouil-
lure des blés.
— HIST. xvie s. La vermine et la rouilleure gas-
tera tous les arbres et les fruits de ta terre, LA-
NGUE, 19. Il faut verser de l'huile dessus la rouil-
leure pour la ronger, et puis après fourbir et net-
toyer soigneusement le fer, m. <04 Qu'aussi il
les faut ordinairement employer [les armes], à fin
que les courages par la rouillure de lascheté ne se
gastent, in. -179.
— ÉTYM. Rouiller.
ROUIR (rou-ir), v. a. || i° Paire tremper pendant
un certain temps dans l'eau les plantes textiles,
afin de séparer la partie filamenteuse utilisable, de
la matière gommo-rêsineuse qui en unit les diver-
ses fibres. Rouir du lin, du chanvre. || 2° V. n.
Du chanvre rouit dans ce ruisseau. Les ha-
bitants du mont Cassiana, aux environs de Pise,
font rouir le genêt pour en retirer des fils, AMEILHON,
Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. u, p. 6)9. || Fig.
L'abbé de Mailly rouit longtemps dans ce petit
état, enviant celui des soldats à qui il voyait mon-
ter la garde, ST-SIM. <60, <85.
— HIST. xirr s. Roure, dans une Charte de
Tart, voy. MIGNARD, Yocab. bourg, || xive s. Pour
avoir leur usage commun pour aroer lins et chan-
vres, nu CANGE, aroagium. || xvr s. Finalement la
racine du bouis est bouillie dans l'eau claire en grant
chauderon, pour la rendre propre à ouvrer ; prépara-
tion accomparableau rouir ou naiser des chanvres et
lins, o. DE SERRES, 555. Que nul nemette lins ne chan-
vre rauwir en rivière courante,Coust.gén. t. i,p.833.
— ÉTYM. Berry, roui, macéré, linge roui, mains
rouies à force de laver; du germanique, d'après Diez :
anc. haut-allem. roszen; allem. mod. rôsten; holl.
rollen, pourrir, faire pourrir. D'après M. Baudry, on
pourrait penser à l'ancien rouir, signifiant devenir
rouge ou roux; mais la forme a-roer. 'accommode
mieux de la dérivation germanique, de même que
le dérivé routoir, bas-latin rolorium.
.ROUISSAGE (rou-i-sa-j'), s. m. Action de faire
rouir les plantes textiles.
— ÉTYM. Rouir. On a dit aussi rouissement.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
t R0U1SS01R (rou-i-soir), s. m. Lieu où l'on
fait rouir le lin et le chanvre. Il est bon de porler
le lin au rouissoir, aussitôt qu'on a séparé la graine,
GENLIS, Maison rust. t. m, p. 89, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Rouissoir, COTGRAVE.
t ROULABLE (rou-la-M'), adj. Terme de bota-
nique. Qui est susceptible de se rouler en cornet ou
en entonnoir.
ROULADE (rou-)a-d'), s. f. || 1" Terme familier.
Action de rouler du haut en bas. Nous avons fait
une belle roulade. || 2° Terme de cuisine. Sorte de
mets composé d'une tranche de viande roulée et
farcie. || 3° Terme de musique. Ornement de chant
composé de plusieurs notes faites rapidement et lé-
gèrement sur une seule syllabe. Faire des roulades.
Mlle Astrua est la plus belle voix de l'Europe; mais
fallait-il vous quitter pour un gosier à roulades et
pour un roi? VOLT. Lett. Mme Denis, 26 déc. <760.
— ÉTYM. Rouler.
ROULAGE (rou-laj'), s. m. [] 1° Action de rouler.
|| Facilité de rouler. Aplanir les chemins pour le
roulage des voitures. || 2" Transport des marchandi-
ses sur des voitures à roues. Roulage accéléré.
|| Établissements où l'on se charge de ce transport.
Mettre un colis au roulage. || 3° Terme rural. Action
de briser les mottes de terre et de plomber le ter-
rain avec un rouleau. || 4" Terme de marine. Jeu
des vergues d'un bâtiment, par l'effet du roulis.
— HIST. xvie s. Gabions de roulage, SULLY, Mém.
t. iv, p. (41.
— ÉTYM. Rouler.
t ROULAISON (rou-lê-zon), s. f. Ensemble des
travaux qu'exige la fabrication du sucre.
— ÉTYM. Rouler, dans le sens d'une rotation de
travaux.
ROULANT, ANTE (rou-lan, lan-t'), adj. || 1° Qui
roule. || Terme de chemin de fer. Matériel roulant,
les wagons et les locomotives. || 2° Qui roule aisé-
ment. Un carrosse bien roulant. || Avoir un carrosse
bien roulant (locution vieillie), avoir un carrosse
bien entretenu. || Chemin roulant, chemin commode
pour les voitures. || Chaise roulante, voiture à deux
roues, traînée par un cheval de brancard et par un
ou deux chevaux de côté. A votre aise vous ea par-
lez, Et vous avez, la belle, une chaise roulante, Où
par deux bons chevaux, en dame nonchalante,
Vous vous faites traîner partout où vous voulez,
MOL. Amph. Prologue. || 3° Terme de chirurgie.
Veine roulante, vaisseau roulant, veine, vaisseau
qui change de place quand on met le doigt dessus.
|| 4° Qui se meut en rond. Ces yeux roulants, ce
front sanctifié, i. B. ROUSS. Âllég. i, t. || 5° Terme
de guerre. Feu roulant, feu continu. Elle [la baïon-
nette] est devenue plus menaçante que meurtrière ;
le feu soutenu et roulanta prévalu, VOLT. Louis XIV,
18. || Fig. et familièrement. Feu roulant de saillies,
d'épigrammes, saillies et épigrammes qui éiincel-
lent et frappent comme fait unfeu roulantdemous-
quelerie. || 6° Terme de marine. Boulet roulant, bou-
let qui n'est pas ensaboté. || 7° Terme d'imprimerie.
Presse roulante, presse qui est en activité. Cette im-
primerie a tant depressesroulantes. Dans la maison
de Breitkopf, on voit habituellement dix à douze
presses roulantes pour la musique, CAMUS, Instit.
Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 307. ||8° Terme de
commerce. Fonds roulant, fonds destiné à faire face
aux besoins courants. On distingua deux espèces de
fonds : le premier, appelé constant, fut destinéàl'ac-
quisition de tous les' effets que l'ancienne compagnie
avait en Europe et en Asie ; on donna le nom de rou-
lant à l'autre, RAYNAL, Hist. phil. v, 3. || 9° Fig. Qui
roule sur, qui a pour objet. Tous ces discours sur
l'amour seul roulants, EOIL. Sat. x. || 10° Qui fait
entendre un roulement. Le tonnerre roulant.
t ROULE (rou-1'), s. m. Voy. ROULEAU, n" 20.
—ÉTYM. Le même que rôle, du lat. rotulus, rou-
leau, et radical de rouleau.
ROULÉ, ÉE (rou-lé, lée), part, passé de rouler.
|| 1° Qui a avancé en tournant sur soi-même. Un ton-
neau roulé jusqu'à l'entrée de la cave. || Terme de mi-
néralogie. Se dit de roches, de cailloux qui ont été
ballottés et arrondis par l'action des eaux; se dit aussi
des coquilles. Des fragments de granit roulés, BUFF.
Htn. t. i, p. 4 83. Ces pierres arrondies, étrangères
entre elles et au sol qui les porte, sont bien certaine-
ment roulées; elles sont même accompagnées du sa-
ble et du gravier qui complètent la preuve de leur
origine, SAUSSURE, Yoy. Alpes, t. v, p. t56, dans POU-
GENS. || 2" Qui est plié en rond sur soi-même. Et
j'ai tout Pelletier Roulé dans mon office en cornets
de papier, BOIL. Sat. m. U En chirurgie, bande rou-
lée, bande pliée sur elle-même en rond, pour les
pansements. || Terme de botanique. Se dit des orga-
nes qui sont tournés sur eux-mêmes, et quelquefois
des feuilles qui se roulent par l'effet de la dessicca-
tion. || Roulé se dit d'une coquille univalve dont le
cône spiral se contourne presque transversalement.
|| 3° Terme de cuisine. Épaule roulée, épaule désos-
sée et roulée en rouleau pour être ainsi bouillie.
|| 4° Terme de forestier. Bois roulé ou roulis, bois
d'un arbre dont le coeur se forme comme en rou-
leau, et qui ne peut guère être employé au travail.
|| 5° S. m. Roulé de charbon, charbon qu'on tire
d'un fourneau pour l'éteindre et le mesurer.
ROULEAU (rou-lô), s. m. )| i° Cylindre dont l'axe
est beaucoup plus long que le diamètre, et consi-
déré comme pouvant rouler. Un rouleau de louis.
Là-dessus M. de Solre prend un grand rouleau, et;
se faisant aider aie dérouler, l'étend tout le long
de la chambre et lui fait voir [à M. de Chauvry]
qu'il remontait et finissait deux de ses branches par
des tètes couronnées, SËV. 504. Au lieu de mettre
sur une carte au pharaon cent setiers de blé, cent
boeufs, mille moutons et deux cents sacs d'avoine,
je joue des rouleaux d'or qui représentent ces den-
rées dégoûtantes, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Dés-
astre. Le poète arrive.... un rouleau sous le bras,
DIDER. 5. Térence. || Fig. Être au bout de son rou-
leau, avoir épuisé tous ses arguments; être à bout
de ressources. || 2° Se dit d'une longueur de huit mè-
tres de papier de tenture roulé sur lui-même. Ce pa-
pier coûte tant le rouleau. || 3° Se dit des manuscrits
anciens, qui étaient formés d'une longue bande
de parchemin ou de papier roulée sur un cylindre
d'ivoire ou de bois. || Terme du moyen âge. Rouleaux
des morts [rotuli mortuorum), rouleaux de parche-
min par lesquels les communautés religieuses avaient
l'habitude de communiquer la mort de leurs mem-
bres et de leurs bienfaiteurs à un grand nombre
d'églises et spécialement aux maisons avec lesquel-
les elles avaient conclu des associations spirituelles.
|| 4° Anciennement, nom donné au ruban de fil.
|| 5" Terme d'architecture. Enroulement, volute des
modifions et des consoles. || 6° Bande à demi-roulée,
qui sort de la bouche' des figures, ou qui entoure
leur tête, dans certains tableaux du moyen âge, et
sur laquelle on lit le nom du personnage ou les paro-
les qu'il est censé prononcer. || 7" Terme de numis-
matique. Petit cylindre que l'on voit, sur les mé-
dailles, dans la main des empereurs et des consuls
du Bas-Empire, à partir d'Anastase. || 8° Un rouleau
d'orgeat, de sirop de guimauve, etc. une fiole cy-
lindrique contenant du sirop d'orgeat, de guimauve,
etc. || 9° Cylindre de bois, de pierre, etc. servant à
divers usages. || Bâton tourné dont les pâtissiers se
servent pour étendre la pâte. || Morceav. de bois
tourné sur lequel on enroule une carte de géogra-
phie. || 10° Terme d'imprimerie. Cylindre qui sert à
étendre l'encre sur les formes. || il" Instrument agri-
cole composé d'un cylindre en bois, en pierre ou en
fonte, uni ou armé de pointes et d'un timon et d'un
axe destinés à le mettre en mouvement; instrument
qui sert tantôt à briser les mottes, tantôt à tasser la
terre ou même à battre les grains. || 12° Pièce de bois
cylindrique qu'on place sous un corps pesant pour
aider à son déplacement. Transporter un bloc de mar-
bre à l'aide de rouleaux. || 13" Terme de charpente.
Rouleau sans fin, espèce de machine fonctionnant au
moyen de leviers. || 14° Terme de couvreur. Cous-
sinet. || 15° Masse de terre à potier maniée en cylin-
dre. || 16° Espèce de console d'or ou d'argent, qu'on
met dans le corps des bagues || 17° Ensouple du
métier de l'ourdisseur. || 18° Rouleau de plomb, table
de plomb roulée sur elle-même. || 19°. Terme de ma-
nufacture de tabac. Synonyme de rôle, n° i. Vente et
distribution du tabac en feuille, corde, rouleau, par-
fumé et non parfumé, Arrêt du conseil, 29 juin ) 680.
I) 20° Partie du corps d'un arbre destinée à être dé-
bitée en planches, dite aussi tronce, roule, bille, bil-
lon En rouleaux pour être débités par les scieurs
de long, DRALET, Traité des forêts d'arbres résin.
p. 203. || 21° S'est dit des coquillages qu'on nomme
aujourd'hui volutes. |l 22° Genre de serpents.
— HIST. xve s. Â uug charretier qui fut envoyé
courant avecques une charrete au Plesseys quérir
des roulleaux, pour charroier la cage.... Bibl. des
chartes, 3e série, t. iv, p. 393. Un roolleau d'ar-
gent doré pour eschauffer mains, DE LABORDE, Ém.
p. 487. || xvr s. Ce petit rouleau de parchemin
s'appelle aussi bien scytale comme .e rouleau de
bois, AMYOT, Lysand. se.
— ÉTYM. 3iminutif de rôle ou roulle (voy. RÔLE);
wallon, r6Ud; Berry, roleau, roliau.
f<. ROULEE (rou-lée), s. f. Terme populaire.
Vigoureuse correction manuelle.
— ÉTYM. Rouler.t
U. — 222
ROU
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1769
moi si l'allemand [Voltaire écrit de PotsdamJ a gâté
mon français, et si je me suis rouillé comme Rous-
seau , ID. Lett. d'Argental, 28 nov. mo. irais-je,
accompagné d'une femme importune, Me rouiller
dans ma terre et borner ma fortune? GRESSET, le
Méch. H, 1. Lisons tant que nos yeux nous le per-
mettront, et tâchons d'être au moins les égaux de
nos enfants; plutôt s'user que se rouiller, DIDER.
Claude et Nér. n, 79. || Avec ellipse du pronom per-
sonnel. Il n'est que trop commun de rencontrer
dans le moude des personnes de trente ans qui
ont laissé rouiller de beaux talents, GENLIS, Emploi
du temps, p. 29, dans POUGENS.
— HIST. xvi 1 s Cest aage de fer, de vices tout
rouylé, DU BELLAY, VI , ie, verso. Si on laisse le
corps rouiller et durcir par le mal gouverner....
LABOÉTIE, 335. Pour ce, estranger, la richesse mes-
prise, Ne rouille point ton coeur de convoitise, ID.
626. Les armes se rouillent, si elles ne sont souvent
nettoyées, LANOUE, <79. [Un homme] entré en. des-
espoir, n'ayant aultre chose à se tuer, se saisit
d'un vieux clou de charrette rouillé, MONT, II, 4 28.
— ÉTYM. Rouille; prov. roillar, roilhar,rouelar.
12. ROUILLER (rou-llé, Il mouillées), v. a. Terme
aujourd'hui inusité qui ne s'employait qu'avec oeiJet
qui signifiait rouler les yeux, les faire aller çà et là.
Ce philosophe, duquel vous vous êtes ressouvenu
si à propos qu'il fait quelquefois les petits yeux, a
rouillé les yeux en la tête, quand je lui ai lu cet
endroit de votre lettre, VOIT. Lett. 68 Comme il
rouille les yeux! Madame, sauvez-moi de ce fol fu-
rieux, QUINAULT, Comédie sans comédie, H, 6.
—HIST. xii" s. Vers l'apostollle commence à
reoillier, Guill. au court nez, v. 504. ||xmc s. [Il]
Fronce le nez, les yex rooille, la Rose, 3745.
— ÉTYM. Berry, rmiller, regarder avec curiosité.
On pourrait croire que c'est une forme de rouler;
mais, si l'on considère que rouler est dissyllabique
et reoiller trissyllabique, on pensera qu'il est formé
de re, et osti. A la vérité, on doit convenir que le
lat. rotulare, d'où vient rouler, aurait pu donner
v.n mot trissyllabique, si, au lieu de se changer en
roller, il s'était changé en rooler; mais il n'aurait
pas le sens qu'a primitivement reoillier, qui est re-
garder autour de soi (voy. l'historique).
fROUlLLEUX, KDSE (rou-lleû, lleû-z', Il mouil-
lées), adj. Oui a la couleur de la rouille.
—ÉTYM. Rouille; provenç. roillos,rouillos.
ROUILLURE (rou-llu-r'," Il mouillées, et non
rou-yu-r'), s. f. Effet de. la rouille sur les métaux
ou sur les végétaux. La rouillure du fer. La rouil-
lure des blés.
— HIST. xvie s. La vermine et la rouilleure gas-
tera tous les arbres et les fruits de ta terre, LA-
NGUE, 19. Il faut verser de l'huile dessus la rouil-
leure pour la ronger, et puis après fourbir et net-
toyer soigneusement le fer, m. <04 Qu'aussi il
les faut ordinairement employer [les armes], à fin
que les courages par la rouillure de lascheté ne se
gastent, in. -179.
— ÉTYM. Rouiller.
ROUIR (rou-ir), v. a. || i° Paire tremper pendant
un certain temps dans l'eau les plantes textiles,
afin de séparer la partie filamenteuse utilisable, de
la matière gommo-rêsineuse qui en unit les diver-
ses fibres. Rouir du lin, du chanvre. || 2° V. n.
Du chanvre rouit dans ce ruisseau. Les ha-
bitants du mont Cassiana, aux environs de Pise,
font rouir le genêt pour en retirer des fils, AMEILHON,
Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. u, p. 6)9. || Fig.
L'abbé de Mailly rouit longtemps dans ce petit
état, enviant celui des soldats à qui il voyait mon-
ter la garde, ST-SIM. <60, <85.
— HIST. xirr s. Roure, dans une Charte de
Tart, voy. MIGNARD, Yocab. bourg, || xive s. Pour
avoir leur usage commun pour aroer lins et chan-
vres, nu CANGE, aroagium. || xvr s. Finalement la
racine du bouis est bouillie dans l'eau claire en grant
chauderon, pour la rendre propre à ouvrer ; prépara-
tion accomparableau rouir ou naiser des chanvres et
lins, o. DE SERRES, 555. Que nul nemette lins ne chan-
vre rauwir en rivière courante,Coust.gén. t. i,p.833.
— ÉTYM. Berry, roui, macéré, linge roui, mains
rouies à force de laver; du germanique, d'après Diez :
anc. haut-allem. roszen; allem. mod. rôsten; holl.
rollen, pourrir, faire pourrir. D'après M. Baudry, on
pourrait penser à l'ancien rouir, signifiant devenir
rouge ou roux; mais la forme a-roer. 'accommode
mieux de la dérivation germanique, de même que
le dérivé routoir, bas-latin rolorium.
.ROUISSAGE (rou-i-sa-j'), s. m. Action de faire
rouir les plantes textiles.
— ÉTYM. Rouir. On a dit aussi rouissement.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
t R0U1SS01R (rou-i-soir), s. m. Lieu où l'on
fait rouir le lin et le chanvre. Il est bon de porler
le lin au rouissoir, aussitôt qu'on a séparé la graine,
GENLIS, Maison rust. t. m, p. 89, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Rouissoir, COTGRAVE.
t ROULABLE (rou-la-M'), adj. Terme de bota-
nique. Qui est susceptible de se rouler en cornet ou
en entonnoir.
ROULADE (rou-)a-d'), s. f. || 1" Terme familier.
Action de rouler du haut en bas. Nous avons fait
une belle roulade. || 2° Terme de cuisine. Sorte de
mets composé d'une tranche de viande roulée et
farcie. || 3° Terme de musique. Ornement de chant
composé de plusieurs notes faites rapidement et lé-
gèrement sur une seule syllabe. Faire des roulades.
Mlle Astrua est la plus belle voix de l'Europe; mais
fallait-il vous quitter pour un gosier à roulades et
pour un roi? VOLT. Lett. Mme Denis, 26 déc. <760.
— ÉTYM. Rouler.
ROULAGE (rou-laj'), s. m. [] 1° Action de rouler.
|| Facilité de rouler. Aplanir les chemins pour le
roulage des voitures. || 2" Transport des marchandi-
ses sur des voitures à roues. Roulage accéléré.
|| Établissements où l'on se charge de ce transport.
Mettre un colis au roulage. || 3° Terme rural. Action
de briser les mottes de terre et de plomber le ter-
rain avec un rouleau. || 4" Terme de marine. Jeu
des vergues d'un bâtiment, par l'effet du roulis.
— HIST. xvie s. Gabions de roulage, SULLY, Mém.
t. iv, p. (41.
— ÉTYM. Rouler.
t ROULAISON (rou-lê-zon), s. f. Ensemble des
travaux qu'exige la fabrication du sucre.
— ÉTYM. Rouler, dans le sens d'une rotation de
travaux.
ROULANT, ANTE (rou-lan, lan-t'), adj. || 1° Qui
roule. || Terme de chemin de fer. Matériel roulant,
les wagons et les locomotives. || 2° Qui roule aisé-
ment. Un carrosse bien roulant. || Avoir un carrosse
bien roulant (locution vieillie), avoir un carrosse
bien entretenu. || Chemin roulant, chemin commode
pour les voitures. || Chaise roulante, voiture à deux
roues, traînée par un cheval de brancard et par un
ou deux chevaux de côté. A votre aise vous ea par-
lez, Et vous avez, la belle, une chaise roulante, Où
par deux bons chevaux, en dame nonchalante,
Vous vous faites traîner partout où vous voulez,
MOL. Amph. Prologue. || 3° Terme de chirurgie.
Veine roulante, vaisseau roulant, veine, vaisseau
qui change de place quand on met le doigt dessus.
|| 4° Qui se meut en rond. Ces yeux roulants, ce
front sanctifié, i. B. ROUSS. Âllég. i, t. || 5° Terme
de guerre. Feu roulant, feu continu. Elle [la baïon-
nette] est devenue plus menaçante que meurtrière ;
le feu soutenu et roulanta prévalu, VOLT. Louis XIV,
18. || Fig. et familièrement. Feu roulant de saillies,
d'épigrammes, saillies et épigrammes qui éiincel-
lent et frappent comme fait unfeu roulantdemous-
quelerie. || 6° Terme de marine. Boulet roulant, bou-
let qui n'est pas ensaboté. || 7° Terme d'imprimerie.
Presse roulante, presse qui est en activité. Cette im-
primerie a tant depressesroulantes. Dans la maison
de Breitkopf, on voit habituellement dix à douze
presses roulantes pour la musique, CAMUS, Instit.
Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 307. ||8° Terme de
commerce. Fonds roulant, fonds destiné à faire face
aux besoins courants. On distingua deux espèces de
fonds : le premier, appelé constant, fut destinéàl'ac-
quisition de tous les' effets que l'ancienne compagnie
avait en Europe et en Asie ; on donna le nom de rou-
lant à l'autre, RAYNAL, Hist. phil. v, 3. || 9° Fig. Qui
roule sur, qui a pour objet. Tous ces discours sur
l'amour seul roulants, EOIL. Sat. x. || 10° Qui fait
entendre un roulement. Le tonnerre roulant.
t ROULE (rou-1'), s. m. Voy. ROULEAU, n" 20.
—ÉTYM. Le même que rôle, du lat. rotulus, rou-
leau, et radical de rouleau.
ROULÉ, ÉE (rou-lé, lée), part, passé de rouler.
|| 1° Qui a avancé en tournant sur soi-même. Un ton-
neau roulé jusqu'à l'entrée de la cave. || Terme de mi-
néralogie. Se dit de roches, de cailloux qui ont été
ballottés et arrondis par l'action des eaux; se dit aussi
des coquilles. Des fragments de granit roulés, BUFF.
Htn. t. i, p. 4 83. Ces pierres arrondies, étrangères
entre elles et au sol qui les porte, sont bien certaine-
ment roulées; elles sont même accompagnées du sa-
ble et du gravier qui complètent la preuve de leur
origine, SAUSSURE, Yoy. Alpes, t. v, p. t56, dans POU-
GENS. || 2" Qui est plié en rond sur soi-même. Et
j'ai tout Pelletier Roulé dans mon office en cornets
de papier, BOIL. Sat. m. U En chirurgie, bande rou-
lée, bande pliée sur elle-même en rond, pour les
pansements. || Terme de botanique. Se dit des orga-
nes qui sont tournés sur eux-mêmes, et quelquefois
des feuilles qui se roulent par l'effet de la dessicca-
tion. || Roulé se dit d'une coquille univalve dont le
cône spiral se contourne presque transversalement.
|| 3° Terme de cuisine. Épaule roulée, épaule désos-
sée et roulée en rouleau pour être ainsi bouillie.
|| 4° Terme de forestier. Bois roulé ou roulis, bois
d'un arbre dont le coeur se forme comme en rou-
leau, et qui ne peut guère être employé au travail.
|| 5° S. m. Roulé de charbon, charbon qu'on tire
d'un fourneau pour l'éteindre et le mesurer.
ROULEAU (rou-lô), s. m. )| i° Cylindre dont l'axe
est beaucoup plus long que le diamètre, et consi-
déré comme pouvant rouler. Un rouleau de louis.
Là-dessus M. de Solre prend un grand rouleau, et;
se faisant aider aie dérouler, l'étend tout le long
de la chambre et lui fait voir [à M. de Chauvry]
qu'il remontait et finissait deux de ses branches par
des tètes couronnées, SËV. 504. Au lieu de mettre
sur une carte au pharaon cent setiers de blé, cent
boeufs, mille moutons et deux cents sacs d'avoine,
je joue des rouleaux d'or qui représentent ces den-
rées dégoûtantes, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Dés-
astre. Le poète arrive.... un rouleau sous le bras,
DIDER. 5. Térence. || Fig. Être au bout de son rou-
leau, avoir épuisé tous ses arguments; être à bout
de ressources. || 2° Se dit d'une longueur de huit mè-
tres de papier de tenture roulé sur lui-même. Ce pa-
pier coûte tant le rouleau. || 3° Se dit des manuscrits
anciens, qui étaient formés d'une longue bande
de parchemin ou de papier roulée sur un cylindre
d'ivoire ou de bois. || Terme du moyen âge. Rouleaux
des morts [rotuli mortuorum), rouleaux de parche-
min par lesquels les communautés religieuses avaient
l'habitude de communiquer la mort de leurs mem-
bres et de leurs bienfaiteurs à un grand nombre
d'églises et spécialement aux maisons avec lesquel-
les elles avaient conclu des associations spirituelles.
|| 4° Anciennement, nom donné au ruban de fil.
|| 5" Terme d'architecture. Enroulement, volute des
modifions et des consoles. || 6° Bande à demi-roulée,
qui sort de la bouche' des figures, ou qui entoure
leur tête, dans certains tableaux du moyen âge, et
sur laquelle on lit le nom du personnage ou les paro-
les qu'il est censé prononcer. || 7" Terme de numis-
matique. Petit cylindre que l'on voit, sur les mé-
dailles, dans la main des empereurs et des consuls
du Bas-Empire, à partir d'Anastase. || 8° Un rouleau
d'orgeat, de sirop de guimauve, etc. une fiole cy-
lindrique contenant du sirop d'orgeat, de guimauve,
etc. || 9° Cylindre de bois, de pierre, etc. servant à
divers usages. || Bâton tourné dont les pâtissiers se
servent pour étendre la pâte. || Morceav. de bois
tourné sur lequel on enroule une carte de géogra-
phie. || 10° Terme d'imprimerie. Cylindre qui sert à
étendre l'encre sur les formes. || il" Instrument agri-
cole composé d'un cylindre en bois, en pierre ou en
fonte, uni ou armé de pointes et d'un timon et d'un
axe destinés à le mettre en mouvement; instrument
qui sert tantôt à briser les mottes, tantôt à tasser la
terre ou même à battre les grains. || 12° Pièce de bois
cylindrique qu'on place sous un corps pesant pour
aider à son déplacement. Transporter un bloc de mar-
bre à l'aide de rouleaux. || 13" Terme de charpente.
Rouleau sans fin, espèce de machine fonctionnant au
moyen de leviers. || 14° Terme de couvreur. Cous-
sinet. || 15° Masse de terre à potier maniée en cylin-
dre. || 16° Espèce de console d'or ou d'argent, qu'on
met dans le corps des bagues || 17° Ensouple du
métier de l'ourdisseur. || 18° Rouleau de plomb, table
de plomb roulée sur elle-même. || 19°. Terme de ma-
nufacture de tabac. Synonyme de rôle, n° i. Vente et
distribution du tabac en feuille, corde, rouleau, par-
fumé et non parfumé, Arrêt du conseil, 29 juin ) 680.
I) 20° Partie du corps d'un arbre destinée à être dé-
bitée en planches, dite aussi tronce, roule, bille, bil-
lon En rouleaux pour être débités par les scieurs
de long, DRALET, Traité des forêts d'arbres résin.
p. 203. || 21° S'est dit des coquillages qu'on nomme
aujourd'hui volutes. |l 22° Genre de serpents.
— HIST. xve s. Â uug charretier qui fut envoyé
courant avecques une charrete au Plesseys quérir
des roulleaux, pour charroier la cage.... Bibl. des
chartes, 3e série, t. iv, p. 393. Un roolleau d'ar-
gent doré pour eschauffer mains, DE LABORDE, Ém.
p. 487. || xvr s. Ce petit rouleau de parchemin
s'appelle aussi bien scytale comme .e rouleau de
bois, AMYOT, Lysand. se.
— ÉTYM. 3iminutif de rôle ou roulle (voy. RÔLE);
wallon, r6Ud; Berry, roleau, roliau.
f<. ROULEE (rou-lée), s. f. Terme populaire.
Vigoureuse correction manuelle.
— ÉTYM. Rouler.t
U. — 222
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