ROU
temt en rouge. Les rouges de teinture, c'est-à-dire les
matières colorantes rouges qu'on peut extraire des
végétaux, FOURCROY, Conn. chim. t. vin, p. 70. Les
principales substances dont on se sert pour obtenir les
rouges sontla garance, la cochenille, le bois de Bré-
sil et le carthame, THENARD, Traité de chim. t. m,
p.. 320, dans POUGENS. || 10° Certaines substances de
couleur rouge. Rouge de montagne. ]| Rouge des
Indes ou d'Andrinople, sorte de couleur rouge so-
lide et brillante que l'on donne aux étoffes,de coton.
|| Rouge cinchonique, corps analogue au tannin,
qu'on ' trouve dans les écorces de quinquina.
|| Rouge végétal, matière rouge du carthame préci-
pitée par un acide. || Rouge à polir, dit aussi rouge
■ indien, rouge de Prusse, colcothar, substance dont
on se sert pour polir les métaux, les pierres dures,
les glaces, etc. || 11° Prendre le rouge, pousser
le rouge, se dit des jeunes dindons, lorsque, à l'âge
de six semaines ou de deux mois, la chair glandu-
leuse et les barbillons qui entourent leur bec com-
mencent à se développer. Les dindonneaux lors-
qu'ils poussent ie rouge, BUFF. Ois. t. iv, p. 36. Ce
n'est qu'après trois mois passés que les jeunes
perdreaux poussent le rouge; car les perdrix grises
ont aussi du rouge à côté des tempes entre l'oeil et
l'oreille, ID. ib. t. iv, p. J82. || 12° Maladie du pê-
cher. || Maladie des vers à soie. ||.,Maladie des chiens
et des oiseaux. || 13° Fig. Le sang, la colère, la
honte qui montent au visage. Au visage sur l'heure
un rouge m'est monté, MOL. Fdch. i,'4. Le rouge
au visage et le feu aux yeux sont un signe de la
colère, comme l'éclair qui nous avertit d'éviter la
foudre, BOSS. Connaiss. v, 6. || 14° Fard rouge à
l'usage des femmes. On veut parier que la prin-
cesse d'Harcourt ne sera pas dévote dans un an, à
cette heure, qu'elle est dame du palais, et qu'elle
remettra du rouge; car ce rouge c'est la loi et les
prophètes; c'est sur ce rouge que roule tout le
christianisme, SÉV. {8t. Si c'est aux hommes qu'elles
[lesfemmes] désirent de plaire,.si c'est pour eux qu'el-
les se fardent et s'enluminent, j'ai recueilli les voix,
et je leur prononce de la part de tous les hommes,
ou de la plus grande partie, que le blanc et le
rouge les rendent affreuses, et dégoûtantes ; que le
rouge seul les vieillit et les, déguise, LA BRUY. m.
Les Perses.... commencèrent à leur imitation [des
Mèdes] ,à se peindre les yeux et à se mettre du
rouge au Nisage, afin d'avoir l'oeil plus,vif et le
"teint plus vermeil, ROLLIN , Itist. anc. OEuv. t. n,
p. 268. Auprès d'un pot de rouge on voit un Massil-
lon, VOLT. Gertrude. Dès que le rouge est quitté et
que, par un extérieur d'éclat, une femme est dé-
clarée dévote, DUCLOS, OEuv. t. vin, p. 55. Lise a quitté
le rouge, et l'on se dit tout.bas Qu'elle ferait bien
mieux de quitter Lycidas, GRESS. le Mêcli. ni, 9.
Tout au contraire des autres femmes, ce qu'elle
avait de moins frais était le visage, et je crois que
le rouge le lui avait gâté, j. i. ROUSS. Confess. vi.
LSur le théâtre] - on voit Cornélie en pleurs avec
deux doigts de rouge, ID. Bel. n, t 7. Les Athénien-
nes peignent leurs sourcils en noir, et appliquent
sur leur visage une couche de blanc de céruse avec
de fortes teintes de rouge,.]BAMHÉL..4»?«/}.. çh;,20.:
Aussitôt qu'on a été vue de toute la salle, que le
ouge se raye, que la coiffure se dérange, on bâille,
on se plaint du chaud, et l'on va se coucher, GENLIS,
Ad. et Th. t. m, p. 417, dans POUGENS. C'est avec
le carthame qu'on prépare le rouge dont les femmes
se servent pour la .toilette, THENARD, Traité de
chim. t. ni, p. 303. || Par exagération. Cette femme
a un pied de rouge, elle a du rouge comme une
roue de carrosse. || Fig. Vous mîtes du rouge à Vir-
gile , Mettez des mouches à Milton, M. J'. CHÉNIER,
Épitreà Delille. |j 15° Républicain avancé acceptant
le drapeau rouge pour symbole (voy. DRAPEAU).
Les Rouges. |1 Proverbe. Rouge au soir et blanc au
matin, c'est la journée du pèlerin.
— HIST. xiie s. Recordez en quel manere nos
père furent sauve en la mer roge, Mâchai, i, 4.
|| xme s. Qui est cil qui met fin en pechier [péché],
puisque la rouge color s'en est alée une foiz de son
front? BRUN, LATINI, Trésor, p. 40i.||xve s. J'ay
par ma convoitise Tout perdu, argent et chemise,
Pour vingt francs que je vi si rouges; Mettre les
cuiday en mes bouges, E. DESCH. Poésies mss.î" 375.
Un jour vint que le roy le mena à la chasse, et
recueillirent une rouge beste laquelle courut lon-
guement.... MONSTREL. t. ni, p. 89, dans LACURNE»
Il xvie s. Là dessus les batries que nous avons desi-
gnées, firent brèche, et, les maisons estans à descou-
vert, plusieurs baies rouges y furent jetées, qui mi-
rent en peine les,assiégez, D'AÙB. Hist. m, 437. On
usera du rouge d'Espagne, PARÉ, XXV, 44. Ce fut
ROU
un grand exploit et un grand heur de guerre ; dont
ils en vinrent si rouges et si insolens, qu'ils mes-
prisoient toutes nations et pensoient battre tout le
monde, BRANT. Capit. franc, t. 1, p. 291. Les plus
rouges [les plus malins] y sont pris, COTGRAVE,
Rouge visage et grosse panse ne sont signes de pé-
nitence, ID. Ainsi donc, pour venir à conclure,
c'est à toy, cardinal [le cardinal de Lorraine], plus
rouge de nostre sang que d'autre teinture.... RÉ-
GNIER DE LA PLANCHE, De VEstat de France sous
François II.
— ÉTYM. Wallon, rog ; provenç. rog. au fém.
roja ; cat. rotj ; espag. rojo, rubio ; ital. roggio,
robbio; du lat. rubeus, d'où rouge, comme rage, de
rabies. Rubeus correspond au sanscrit rudhira, sang
rouge, grec ê-pu6pà;.
2. ROUGE (rou-j'), s. m. Oiseau de rivière qui
ressemble à un canard et qui a les pieds rou-
ges; c'est le canard souchet, anas clypeata.
— ÉTYM. Rouget.
t BOUGE-AILE (rou-jè-1'), s. m. Mauvis ou grive.
\\Auplur. Des rouges-ailes, prononcé comme au
singulier.
t ROUGEASSE (rou-ja-s'), s. f. Variété de raisin.
ROUGEÂTRE (rou-jâ-tr'), adj. || 1° Qui tire sur
le rouge. Ce sang qu'à la couleur il pourrait recon-
naître, N'est plus qu'une eau rougeâtre, ROTROB,
Hercule mour. 11, 2. Au travers d'un gros brouil-
lard, la lumière d'un flambeau.... paraît toute rou-
geâtre, FONTEN. Mondes, 3e soir. Des rochers rou-
geâtres, tapissés de sauge et de baume sauvage,
CHATEAUBR. Itinér. 2e part. || 2° S. m. Petit agaric
de la section des bulbeux. H Tortue d'Amérique.
— ÉTYM. Rouge, avec la finale péjorative être:
wallon, rcgedtt.
ROUGEAUD, AUDE(rou-jô, jô-d'), adj. ||i° Terme
familier. Qui a le visage rouge, haut en couleur. 11
[Mazarin] est enflé, bouffi, exténué, décoloré; bref
il n'est plus tantôt ce Mazarin si rougeaud, et qui
était si' bel homme, GUI PATIN, Leur. t. v, p. 200,
dans POUGENS. On dirait, à vous voir, que vous ve-
nez de noce; Tant vous avez le teint rougeaud et
l'oeil serein, HAIITER. l'Amant qui ne flatte point,
v, i. Il Substantivement. Un gros rougeaud. Une
grosse rougeaude. || 2° S. m. Terme rural. Maladie
du raisin causée par une trop forte chaleur et qui
empêche le grain de se développer.
— ÉTYM. Rouge i.
ROUGE-GOUGE (rou-je-gor-j'), s. m. || 1° Petit
oiseau à bec fin, qui a la gorge et la poitrine
rouges; c'est une fauvette, motacilla rubecula, L.
Il 2° Nom vulgaire de l'iguane. i| Au plur. Les
rouges-gorges.
— REM. Laveaux et Génin contestent la correc-
tion du pluriel rouges-gorges que donne l'Acadé-
mie : le rouge-gorge étant un oiseau qui a la gorge
rouge, le pluriel tombe sur le mot sous-entendu :
les [oiseaux] rouge-gorge.
— ÉTYM. Rouge, et gorge.
f ROUGE-NOIR (rou-je-noir), s. m. Espèce de
gros-bec.
.,.ROUGEOLE,(ro.UTjo-1'},,«. f. \\ 1° Maladie.fébrile,
contagieuse, caractérisée surtout par une phlegma-
sie cutanée légère, précédée et accompagnée de
fièvre, de coryza, d'angine, de larmoiement et de
toux; d'ordinaire on ne l'a qu'une fois. On me
mande qu'il y a de la rougeole à Livry, SÉV. ,78. La
pauvre Sanzei a la rougeole laen forte ; c'est .un feu
qui passe vite, mais qui fait peur par la violence
dont il est, ID. 5 janv. 1674. La maladie qui emporta le
Dauphin duc de Bourgogne, sa femme et son fils, était
une rougeole pourprée épidémique, VOLT. Louis XIV,
27. Il 2° Rougeole du porc, rouget, mal rouge, ty-
phus charbonneux, maladie dangereuse à laquelle
le porc est sujet. || 3" Terme rural. Maladie du seigle.
Il 4° Nom marchand d'une coquille du genre des
porcelaines. || 5" Nom d'une plante, voy. CORNETTE 2.
— HIST. xvi" s. Autres auront la petite verolle ou
rougeolle, PARÉ, XIX, 3.
— ÉTYM. Diminutif de rouge \ ; wallon, raivioul;
picard, rougé, rouviu.
f ROUGEOT (rou-jo), s. m. Nom donné, en Bour-
gogne, au canard millouin, anas ferina, L.
f ROUGEOTTE (rou-jo-f), s. f. Mollusque ou ver
marin qui sert d'appât pour la morue.
ROUGE-QUEUE (rou-je-keue), s. m. Espèce de
pie.-grièche. || Grand rouge-queue, le merle de ro-
che. Il Au plur. Des rouges-queues (voy. pourtant la
remarque à ROUGE-GORGE).
— ÉTYM. Rouge, et queue.
f t. ROUGET, ETTE (rou-jè, jè-t'), adj. Un peu
rouge. >
. — HIST. xiiie s. Les lèvres pour baisier grossetés;
ROU . 1767
Si [elle] les avoit un peurougetes, FI. et Bt. v. 2893.
|| xvi" s. Qui estl'ouvrier qui proprement t'a mis Des-
sus ton teinct ceste couleur rougette? RONS. 170.
— ÉTYM. Diminutif de rouge t. ®
2. ROUGET (rou-jè; le ( ne se prononce pas et ne
se lie pas; au pluriel, Ts se lie : des rou-j è-z-éxcel-
lents), s. m. || i" Nom vulgaire d'un poisson de mer,
dit aussi barbeau de mer, barbarin et barborin,
muUus barbatus. || Nom donné, dans plusieurs lo-
calités, à la trigle grondin ou rouget grondin, tri-
gla cuctihts. || 2° Synonyme de rougeole du porc.
Il 3° Nom donné dans la campagne, à cause de sa
couleur, au leple,automnal, arachnides trachéennes,
qui est l'acare automnal de certains auteurs.
Il 4° Pollen altéré dans les alvéoles d'un gâteau
d'abeilles. || 5° Variété de pomme.
— HIST. XIIIe s. Mellans et rouget, BABBAZAN, Fa-
bliaux, t. iv, p. se. 1 Il xive s. Pourboulez et rosticiez
vos rougets, Ménagier, n, 5.
— ÉTYM. Rouget t. Rouget s'est dit, auxvi" siè-
cle, comme grisons, d'une espèce de valets, et aussi
des mois des femmes. .
ROUGETTE (rou-jè-t'j, s. f. Terme d'histoire na-
turelle. Espèce de chauve-souris (le ptérope rubri-
cal). Il Genre de mousses, nom français donné par
Bridel à son genre discelium.
— ÉTYM. Rouget t.
ROUGEUR (rou-jeur), s. f. \\ i° Couleur rouge.
La rougeur des lèvres. La rougeur du ciel, quand
le soleil se lève. La rougeur des yeux quand on a
pleuré. L'on voit dans un boulet rougi au feu l'in-
candescence se conserver dans les parties voisines
du centre longtemps après que la surface a perdu
cet état d'incandescence et de rougeur, BUFF. Époq.
nat. t. xn, p. <3. Il 2° La coloration que font appa-
raître sur le visage divers sentiments. Ma rougeur
trahirait les secrets de mon coeur, CORN. Rod. 1, 1.
Le trouble dans les yeux et la rougeur au front,
TH. CORN. Ariane, m, 4. Et tout le peuple même,
avec dérision, Observant la rougeur qui couvrait
mon visage, De ma chute certaine en tirait le pré-
sage, HAC. Esth. in, ^. Ces mots ont fait monter la
rougeur sur son front, ID. Athal. ni, 3. Une rou-
geur que la honte imprime comme le plaisir, MA-
RIV. Paysan parv. 6e part. Les applaudissements
qui s'élevèrent autour d'elle lui faisaient monter au
visage une rougeur, et lui causaient un embarras
charmant, DIDER. Lettre à Mlle Voland, ts sept
1760. Voyez la rougeur de ce coupable : en a-t-i(
un pied sur les joues! BEAUMARCH. Mar. de Fig.
11, 4. La rougeur inspirée par la délicatesse et la
bonté peut intéresser à tous les âges, STAEL, Co-
rinne ,,YII , 2. y 3° Il se dit des taches rouges qui
viennent sur la peau, au visage. Avoir le visage
plein de rougeurs. Il lui est venu une rougeur à
la joue, à l'épaule. || 4e Terme de médecine. Colo-
ration qui est un des phénomènes constants de l'in-
flammation. H 5° Terme de vénerie. On revoit d'un
cerf par les rougeurs, c'est-à-dire par le sang que
le bois refait laisse aux branches. || 6" Au plur.
Terme de meunerie. Synonyme de recoupette.
|| 7° Terme de menuiserie. Taches qui annoncent
la pourriture prochaine du bois.
— HIST. xme s. Il avoit la face si grosse et si en-
flée.... ne ilecques n'avoit rogeur, Miracles St
Loys, p. 152. y xive s. Doulour, rougeur, enfleure,
n. DEMONDEVILLE, f° 45, verso. Ne n'est dolouracreue
enla plaie, ne rogueur, ne enfleure, ID. f°44, verso.
— ÉTYM. Rouge 1 ; wallon , rogeur; provenç.' ro-
gor; catal. rojor.
ROUGI, IE (rou-ji, jie), part, passé de rougir. Ren-
du rouge. La Phrygie Cent fois devotre sang a vu ma
main rougie, RAC. Andr. 1, 4. || De l'eau rougie, de
l'eau où il n'y a que fort peu de vin. [Le marquis
de Mansera mangeait] à dîner trois onces de viande
seule et de l'eau rougiepour boisson , ST-SIM. 90,177.
f ROUGIE (rou-jie), s. f. Rougie d'écarlate,'ou ,
simplement, rougie, la seconde opération de la
teinture de la laine en écarlate par la cochenille.
f ROUGILLON (rou-ji-llon, Il mouillées), s. m.
Espèce de champignon.
ROUGIR (rou-jir), v. a. || 1° Rendre rouge, pein-
dre ou teindre en rouge. Rougir une porte. Ils rou-
gissent le mors d'une sanglante écume, BAC. Phè-
dre, v, 6. Jamais le sang humain n'a rougi cette
terre, FÉN. Tél. vin. Je découvrais au loin la mer
de l'Archipel avec toutes ses îles; le soleil cou-
chant rougissait les côtes de Zea, CHATEAUBR. Itin.
part, t. Il Ne faire que rougir son eau, mêler à beau-
coup d'eau peu de vin. || Donner une façon aux
cuirs en leur appliquant un rouge composé de bois
de Brésil et de chaux. || 2° Fig. Rougir ses mains
de sang, tuer quelqu'un. || Par extension, exercer
temt en rouge. Les rouges de teinture, c'est-à-dire les
matières colorantes rouges qu'on peut extraire des
végétaux, FOURCROY, Conn. chim. t. vin, p. 70. Les
principales substances dont on se sert pour obtenir les
rouges sontla garance, la cochenille, le bois de Bré-
sil et le carthame, THENARD, Traité de chim. t. m,
p.. 320, dans POUGENS. || 10° Certaines substances de
couleur rouge. Rouge de montagne. ]| Rouge des
Indes ou d'Andrinople, sorte de couleur rouge so-
lide et brillante que l'on donne aux étoffes,de coton.
|| Rouge cinchonique, corps analogue au tannin,
qu'on ' trouve dans les écorces de quinquina.
|| Rouge végétal, matière rouge du carthame préci-
pitée par un acide. || Rouge à polir, dit aussi rouge
■ indien, rouge de Prusse, colcothar, substance dont
on se sert pour polir les métaux, les pierres dures,
les glaces, etc. || 11° Prendre le rouge, pousser
le rouge, se dit des jeunes dindons, lorsque, à l'âge
de six semaines ou de deux mois, la chair glandu-
leuse et les barbillons qui entourent leur bec com-
mencent à se développer. Les dindonneaux lors-
qu'ils poussent ie rouge, BUFF. Ois. t. iv, p. 36. Ce
n'est qu'après trois mois passés que les jeunes
perdreaux poussent le rouge; car les perdrix grises
ont aussi du rouge à côté des tempes entre l'oeil et
l'oreille, ID. ib. t. iv, p. J82. || 12° Maladie du pê-
cher. || Maladie des vers à soie. ||.,Maladie des chiens
et des oiseaux. || 13° Fig. Le sang, la colère, la
honte qui montent au visage. Au visage sur l'heure
un rouge m'est monté, MOL. Fdch. i,'4. Le rouge
au visage et le feu aux yeux sont un signe de la
colère, comme l'éclair qui nous avertit d'éviter la
foudre, BOSS. Connaiss. v, 6. || 14° Fard rouge à
l'usage des femmes. On veut parier que la prin-
cesse d'Harcourt ne sera pas dévote dans un an, à
cette heure, qu'elle est dame du palais, et qu'elle
remettra du rouge; car ce rouge c'est la loi et les
prophètes; c'est sur ce rouge que roule tout le
christianisme, SÉV. {8t. Si c'est aux hommes qu'elles
[lesfemmes] désirent de plaire,.si c'est pour eux qu'el-
les se fardent et s'enluminent, j'ai recueilli les voix,
et je leur prononce de la part de tous les hommes,
ou de la plus grande partie, que le blanc et le
rouge les rendent affreuses, et dégoûtantes ; que le
rouge seul les vieillit et les, déguise, LA BRUY. m.
Les Perses.... commencèrent à leur imitation [des
Mèdes] ,à se peindre les yeux et à se mettre du
rouge au Nisage, afin d'avoir l'oeil plus,vif et le
"teint plus vermeil, ROLLIN , Itist. anc. OEuv. t. n,
p. 268. Auprès d'un pot de rouge on voit un Massil-
lon, VOLT. Gertrude. Dès que le rouge est quitté et
que, par un extérieur d'éclat, une femme est dé-
clarée dévote, DUCLOS, OEuv. t. vin, p. 55. Lise a quitté
le rouge, et l'on se dit tout.bas Qu'elle ferait bien
mieux de quitter Lycidas, GRESS. le Mêcli. ni, 9.
Tout au contraire des autres femmes, ce qu'elle
avait de moins frais était le visage, et je crois que
le rouge le lui avait gâté, j. i. ROUSS. Confess. vi.
LSur le théâtre] - on voit Cornélie en pleurs avec
deux doigts de rouge, ID. Bel. n, t 7. Les Athénien-
nes peignent leurs sourcils en noir, et appliquent
sur leur visage une couche de blanc de céruse avec
de fortes teintes de rouge,.]BAMHÉL..4»?«/}.. çh;,20.:
Aussitôt qu'on a été vue de toute la salle, que le
ouge se raye, que la coiffure se dérange, on bâille,
on se plaint du chaud, et l'on va se coucher, GENLIS,
Ad. et Th. t. m, p. 417, dans POUGENS. C'est avec
le carthame qu'on prépare le rouge dont les femmes
se servent pour la .toilette, THENARD, Traité de
chim. t. ni, p. 303. || Par exagération. Cette femme
a un pied de rouge, elle a du rouge comme une
roue de carrosse. || Fig. Vous mîtes du rouge à Vir-
gile , Mettez des mouches à Milton, M. J'. CHÉNIER,
Épitreà Delille. |j 15° Républicain avancé acceptant
le drapeau rouge pour symbole (voy. DRAPEAU).
Les Rouges. |1 Proverbe. Rouge au soir et blanc au
matin, c'est la journée du pèlerin.
— HIST. xiie s. Recordez en quel manere nos
père furent sauve en la mer roge, Mâchai, i, 4.
|| xme s. Qui est cil qui met fin en pechier [péché],
puisque la rouge color s'en est alée une foiz de son
front? BRUN, LATINI, Trésor, p. 40i.||xve s. J'ay
par ma convoitise Tout perdu, argent et chemise,
Pour vingt francs que je vi si rouges; Mettre les
cuiday en mes bouges, E. DESCH. Poésies mss.î" 375.
Un jour vint que le roy le mena à la chasse, et
recueillirent une rouge beste laquelle courut lon-
guement.... MONSTREL. t. ni, p. 89, dans LACURNE»
Il xvie s. Là dessus les batries que nous avons desi-
gnées, firent brèche, et, les maisons estans à descou-
vert, plusieurs baies rouges y furent jetées, qui mi-
rent en peine les,assiégez, D'AÙB. Hist. m, 437. On
usera du rouge d'Espagne, PARÉ, XXV, 44. Ce fut
ROU
un grand exploit et un grand heur de guerre ; dont
ils en vinrent si rouges et si insolens, qu'ils mes-
prisoient toutes nations et pensoient battre tout le
monde, BRANT. Capit. franc, t. 1, p. 291. Les plus
rouges [les plus malins] y sont pris, COTGRAVE,
Rouge visage et grosse panse ne sont signes de pé-
nitence, ID. Ainsi donc, pour venir à conclure,
c'est à toy, cardinal [le cardinal de Lorraine], plus
rouge de nostre sang que d'autre teinture.... RÉ-
GNIER DE LA PLANCHE, De VEstat de France sous
François II.
— ÉTYM. Wallon, rog ; provenç. rog. au fém.
roja ; cat. rotj ; espag. rojo, rubio ; ital. roggio,
robbio; du lat. rubeus, d'où rouge, comme rage, de
rabies. Rubeus correspond au sanscrit rudhira, sang
rouge, grec ê-pu6pà;.
2. ROUGE (rou-j'), s. m. Oiseau de rivière qui
ressemble à un canard et qui a les pieds rou-
ges; c'est le canard souchet, anas clypeata.
— ÉTYM. Rouget.
t BOUGE-AILE (rou-jè-1'), s. m. Mauvis ou grive.
\\Auplur. Des rouges-ailes, prononcé comme au
singulier.
t ROUGEASSE (rou-ja-s'), s. f. Variété de raisin.
ROUGEÂTRE (rou-jâ-tr'), adj. || 1° Qui tire sur
le rouge. Ce sang qu'à la couleur il pourrait recon-
naître, N'est plus qu'une eau rougeâtre, ROTROB,
Hercule mour. 11, 2. Au travers d'un gros brouil-
lard, la lumière d'un flambeau.... paraît toute rou-
geâtre, FONTEN. Mondes, 3e soir. Des rochers rou-
geâtres, tapissés de sauge et de baume sauvage,
CHATEAUBR. Itinér. 2e part. || 2° S. m. Petit agaric
de la section des bulbeux. H Tortue d'Amérique.
— ÉTYM. Rouge, avec la finale péjorative être:
wallon, rcgedtt.
ROUGEAUD, AUDE(rou-jô, jô-d'), adj. ||i° Terme
familier. Qui a le visage rouge, haut en couleur. 11
[Mazarin] est enflé, bouffi, exténué, décoloré; bref
il n'est plus tantôt ce Mazarin si rougeaud, et qui
était si' bel homme, GUI PATIN, Leur. t. v, p. 200,
dans POUGENS. On dirait, à vous voir, que vous ve-
nez de noce; Tant vous avez le teint rougeaud et
l'oeil serein, HAIITER. l'Amant qui ne flatte point,
v, i. Il Substantivement. Un gros rougeaud. Une
grosse rougeaude. || 2° S. m. Terme rural. Maladie
du raisin causée par une trop forte chaleur et qui
empêche le grain de se développer.
— ÉTYM. Rouge i.
ROUGE-GOUGE (rou-je-gor-j'), s. m. || 1° Petit
oiseau à bec fin, qui a la gorge et la poitrine
rouges; c'est une fauvette, motacilla rubecula, L.
Il 2° Nom vulgaire de l'iguane. i| Au plur. Les
rouges-gorges.
— REM. Laveaux et Génin contestent la correc-
tion du pluriel rouges-gorges que donne l'Acadé-
mie : le rouge-gorge étant un oiseau qui a la gorge
rouge, le pluriel tombe sur le mot sous-entendu :
les [oiseaux] rouge-gorge.
— ÉTYM. Rouge, et gorge.
f ROUGE-NOIR (rou-je-noir), s. m. Espèce de
gros-bec.
.,.ROUGEOLE,(ro.UTjo-1'},,«. f. \\ 1° Maladie.fébrile,
contagieuse, caractérisée surtout par une phlegma-
sie cutanée légère, précédée et accompagnée de
fièvre, de coryza, d'angine, de larmoiement et de
toux; d'ordinaire on ne l'a qu'une fois. On me
mande qu'il y a de la rougeole à Livry, SÉV. ,78. La
pauvre Sanzei a la rougeole laen forte ; c'est .un feu
qui passe vite, mais qui fait peur par la violence
dont il est, ID. 5 janv. 1674. La maladie qui emporta le
Dauphin duc de Bourgogne, sa femme et son fils, était
une rougeole pourprée épidémique, VOLT. Louis XIV,
27. Il 2° Rougeole du porc, rouget, mal rouge, ty-
phus charbonneux, maladie dangereuse à laquelle
le porc est sujet. || 3" Terme rural. Maladie du seigle.
Il 4° Nom marchand d'une coquille du genre des
porcelaines. || 5" Nom d'une plante, voy. CORNETTE 2.
— HIST. xvi" s. Autres auront la petite verolle ou
rougeolle, PARÉ, XIX, 3.
— ÉTYM. Diminutif de rouge \ ; wallon, raivioul;
picard, rougé, rouviu.
f ROUGEOT (rou-jo), s. m. Nom donné, en Bour-
gogne, au canard millouin, anas ferina, L.
f ROUGEOTTE (rou-jo-f), s. f. Mollusque ou ver
marin qui sert d'appât pour la morue.
ROUGE-QUEUE (rou-je-keue), s. m. Espèce de
pie.-grièche. || Grand rouge-queue, le merle de ro-
che. Il Au plur. Des rouges-queues (voy. pourtant la
remarque à ROUGE-GORGE).
— ÉTYM. Rouge, et queue.
f t. ROUGET, ETTE (rou-jè, jè-t'), adj. Un peu
rouge. >
. — HIST. xiiie s. Les lèvres pour baisier grossetés;
ROU . 1767
Si [elle] les avoit un peurougetes, FI. et Bt. v. 2893.
|| xvi" s. Qui estl'ouvrier qui proprement t'a mis Des-
sus ton teinct ceste couleur rougette? RONS. 170.
— ÉTYM. Diminutif de rouge t. ®
2. ROUGET (rou-jè; le ( ne se prononce pas et ne
se lie pas; au pluriel, Ts se lie : des rou-j è-z-éxcel-
lents), s. m. || i" Nom vulgaire d'un poisson de mer,
dit aussi barbeau de mer, barbarin et barborin,
muUus barbatus. || Nom donné, dans plusieurs lo-
calités, à la trigle grondin ou rouget grondin, tri-
gla cuctihts. || 2° Synonyme de rougeole du porc.
Il 3° Nom donné dans la campagne, à cause de sa
couleur, au leple,automnal, arachnides trachéennes,
qui est l'acare automnal de certains auteurs.
Il 4° Pollen altéré dans les alvéoles d'un gâteau
d'abeilles. || 5° Variété de pomme.
— HIST. XIIIe s. Mellans et rouget, BABBAZAN, Fa-
bliaux, t. iv, p. se. 1 Il xive s. Pourboulez et rosticiez
vos rougets, Ménagier, n, 5.
— ÉTYM. Rouget t. Rouget s'est dit, auxvi" siè-
cle, comme grisons, d'une espèce de valets, et aussi
des mois des femmes. .
ROUGETTE (rou-jè-t'j, s. f. Terme d'histoire na-
turelle. Espèce de chauve-souris (le ptérope rubri-
cal). Il Genre de mousses, nom français donné par
Bridel à son genre discelium.
— ÉTYM. Rouget t.
ROUGEUR (rou-jeur), s. f. \\ i° Couleur rouge.
La rougeur des lèvres. La rougeur du ciel, quand
le soleil se lève. La rougeur des yeux quand on a
pleuré. L'on voit dans un boulet rougi au feu l'in-
candescence se conserver dans les parties voisines
du centre longtemps après que la surface a perdu
cet état d'incandescence et de rougeur, BUFF. Époq.
nat. t. xn, p. <3. Il 2° La coloration que font appa-
raître sur le visage divers sentiments. Ma rougeur
trahirait les secrets de mon coeur, CORN. Rod. 1, 1.
Le trouble dans les yeux et la rougeur au front,
TH. CORN. Ariane, m, 4. Et tout le peuple même,
avec dérision, Observant la rougeur qui couvrait
mon visage, De ma chute certaine en tirait le pré-
sage, HAC. Esth. in, ^. Ces mots ont fait monter la
rougeur sur son front, ID. Athal. ni, 3. Une rou-
geur que la honte imprime comme le plaisir, MA-
RIV. Paysan parv. 6e part. Les applaudissements
qui s'élevèrent autour d'elle lui faisaient monter au
visage une rougeur, et lui causaient un embarras
charmant, DIDER. Lettre à Mlle Voland, ts sept
1760. Voyez la rougeur de ce coupable : en a-t-i(
un pied sur les joues! BEAUMARCH. Mar. de Fig.
11, 4. La rougeur inspirée par la délicatesse et la
bonté peut intéresser à tous les âges, STAEL, Co-
rinne ,,YII , 2. y 3° Il se dit des taches rouges qui
viennent sur la peau, au visage. Avoir le visage
plein de rougeurs. Il lui est venu une rougeur à
la joue, à l'épaule. || 4e Terme de médecine. Colo-
ration qui est un des phénomènes constants de l'in-
flammation. H 5° Terme de vénerie. On revoit d'un
cerf par les rougeurs, c'est-à-dire par le sang que
le bois refait laisse aux branches. || 6" Au plur.
Terme de meunerie. Synonyme de recoupette.
|| 7° Terme de menuiserie. Taches qui annoncent
la pourriture prochaine du bois.
— HIST. xme s. Il avoit la face si grosse et si en-
flée.... ne ilecques n'avoit rogeur, Miracles St
Loys, p. 152. y xive s. Doulour, rougeur, enfleure,
n. DEMONDEVILLE, f° 45, verso. Ne n'est dolouracreue
enla plaie, ne rogueur, ne enfleure, ID. f°44, verso.
— ÉTYM. Rouge 1 ; wallon , rogeur; provenç.' ro-
gor; catal. rojor.
ROUGI, IE (rou-ji, jie), part, passé de rougir. Ren-
du rouge. La Phrygie Cent fois devotre sang a vu ma
main rougie, RAC. Andr. 1, 4. || De l'eau rougie, de
l'eau où il n'y a que fort peu de vin. [Le marquis
de Mansera mangeait] à dîner trois onces de viande
seule et de l'eau rougiepour boisson , ST-SIM. 90,177.
f ROUGIE (rou-jie), s. f. Rougie d'écarlate,'ou ,
simplement, rougie, la seconde opération de la
teinture de la laine en écarlate par la cochenille.
f ROUGILLON (rou-ji-llon, Il mouillées), s. m.
Espèce de champignon.
ROUGIR (rou-jir), v. a. || 1° Rendre rouge, pein-
dre ou teindre en rouge. Rougir une porte. Ils rou-
gissent le mors d'une sanglante écume, BAC. Phè-
dre, v, 6. Jamais le sang humain n'a rougi cette
terre, FÉN. Tél. vin. Je découvrais au loin la mer
de l'Archipel avec toutes ses îles; le soleil cou-
chant rougissait les côtes de Zea, CHATEAUBR. Itin.
part, t. Il Ne faire que rougir son eau, mêler à beau-
coup d'eau peu de vin. || Donner une façon aux
cuirs en leur appliquant un rouge composé de bois
de Brésil et de chaux. || 2° Fig. Rougir ses mains
de sang, tuer quelqu'un. || Par extension, exercer
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