1732
RIM
RIN
RIO
irl. rîm ; kymri, rhif). Diez se prononce pour l'éty- 1
mologie allemande, vu que rkythmus ne peut don- i
ner en italien rima; il aurait donné rimmo ou <
remmo, tandis que toutes les formes romanes sor- i
tent sans peine du germanique ou celtique rtm.
KIMÉ, ÉE (ri-mé, mée), part, passé de rimer.
|| i° Qui a des rimes. Ce n'est que de la prose ri-
mée. Pièce de vers bien rimée, mal rimée. || Bouts-
rimés, voyez BOUTS-RIMÉS. || 2° Mis en vers. Cette
anecdote rimée par un plaisant.
RIMER (ri-mé), v. n. |J 1° Avoir le même son, en
narlant des finales des mots. C'est par l'honneur
qu'il [Trissotin] a de rimer à latin, Qu'il a sur son
rival emporté l'avantage, MOL'. Femm. sav. iv, 7.
Quand je veux d'un galant dépeindre la figure, Ma
plume pour rimer trouve l'abbé de Pure, BOIL. Sat.
II. Une brève, à la rigueur, ne doit rimer qu'avec
une brève, ni une longue qu'avec une longue,
D'OLIVET, Prosodie franc, v, 1.1| Rimer à l'oreille,
aux oreilles, se dit de deux finales dont le son est
le même. || Rimer aux yeux, se dit de deux Anales
qui ont même orthographe et non même son.
Monsieur et seigneur riment aux yeux, et ncn à
l'oreille. |] Fig. et familièrement. Ces deux choses
ne riment pas ensemble, elles n'ont aucun rapport.
11 se trouve aujourd'hui que leur coeur et leur con-
vention ne riment pas ensemble, et qu'on est fort
"•embarrassé de savoir ce qu'on fera de vous, MARIV.
Serm. indiscr. iv, 3. || Cela ne rime à rien, ne si-
gnifie rien, est dépourvu de sens. || 2° Il se dit
aussi en parlant du poète occupé à faire rimer les .
mots. Ce poëte rime bien, rime mal. C'est des Ara-
bes, à mon avis, que nous tenons l'art de rimer; et
je vois assez d'apparence que les vers, léonins ont
été faits à l'exemple des leurs, HDET, De l'origine
des romans, p. 49, dans POUGENS. Il faut que ceux
qui ne sauraient pas que le poëte a été obligé de
rimer ne s'en aperçoivent pas ; et que ceux qui le
savent soient surpris de ne pas s'en apercevoir,
FONT. Rëfl. poét. OEuv. t. ni, p. 203, dans POUGENS.
Autrefois, quand je faisais des vers, je ne rimais
pas trop pour les yeux, mais j'avais grand soin de
l'oreille, VOLT. Lett. de Boissy, 7. déc. 4 77p. || Rimer
en Dieu, jurer, blasphémer. C'est là que l'on rime
très-richement en Dieu, SCARR. Rom. corn, i, 3.
j|3° Faire des vers. Et, lorsque d'en mieux faire
[des vers] on n'a pas le honneur. On ne doit de
rimer avoir aucune envie, Qu'on n'y soit condamné
sur peine de la vie, MOL. Mis. iv, 4. H est vrai, s'il
[Chapelain] m'eût cru, qu'il n'eût point fait de vers;
Il se tue à rimer ; que n'écrit-il en prose? BOIL. Sat.
TX. Tout n'en irait que mieux, Quand de ces médi-
sants [les satiriques] l'engeance tout entière Irait, la
tête en bas, rimer dans la rivière, m. «6. Persuadé
que l'harmonie Ne verse ses heureux présents Que
sur le matin de la vie, Et que, sans un peu de
folie, On ne rime plus à trente ans, GRESSET, Chartr.
Et Despréaux rima contre les plats rimeurs, DELIL.
Trois règ. vu. || 4° F. a. Faire rimer. S'ils font quel-
que chose, C'est proser de la rime, et rimer de la
prose, RÉGNIER, Sat. ix. Mais je ne puis souffrir
qu'un esprit de travers Qui, pour rimer des mots,
pense faire des vers.... BOIL. Disc, au roi. || 5° Mettre
en vers. Puis dessus le-papier mes caprices je rime,
RÉGNIER, Sat. xn. Certain conte, Que j'ai rimé comme
vous allez voir, LA. FONT. Maset. Muse, c'est donc en
vain que la main vous démange ; S'il faut rimer ici,
rimons quelque louange, BOIL. Sat. vit. Et pourri-
mer ici ma pensée en deux mots, ID. ib. iv. Marot
bientôt après fit fleurir les ballades, Tourna des
triolets, rima des mascarades, ID. Art p. i. Seul en
un coin, pensif et consterné, Rimant une ode et
n'ayant point dîné, VOLT. Le pauvre diable.
— H1ST. xiii" s. Qui bien voudra rimer, il li con-
vient conter tôles les syllabes de ses diz, en tel
manière que li vers soient acordables en nombre,
et-que li uns n'ait plus que li autres ; après ce con-
vient il aniesurer les deux derraines sillabes dou
vers en tel manière que totes les letres de la der-
raine sillabe soient semblables, et au mains [moins]
la vocal syllabe qui va devant la derraine; après
celi convient il contreposer l'accent et la voix, si
que les rimes s'accordent à ses accens ; car jà soit
ce que tu accordes les letres et les sillabes, certes
Ja rime n'iert [ne sera] droite se li accens se des-
corde, BRUN, LATINI, Trésor, p. 48t. Ceste sentence
• ci rimée Troveras escripte en Thimée De Platon qui
ne fu pas nices, la Rose, 7136. jjxiv 8 s. Une chan-
son d'amours—Que Blance li avoit apris nouvielle-
ment; Un clerc l'avoit rimée tant grasieusement,
Baud de Seb. v, 394. \\ xv s..Si empris-je assez hardi-
ment,, moi issu de l'escole,-à rimer et à dicter les
guerresdessusdites, FROISS. Erol. || xvi's. Enm'esba-
tanl je fais rondeaux en rithme;Et en rithmant bien
souvent-je m'enrime, MAROT, H, 32. Quoy, dist
Grandgousier, as-tu pris au pot, veu que tu rimes
desjà [calembour sur rimer, qui, en patois sainton-
geois, se dit des viandes qui prennent au pot]? — ,
Oui dea, respondit Gargantua, mon roy, je rime tant
et plus, et en rimant souvent m'enrime [m'enrhume],
RAB. i, <3. Cela se peult bienrismer, mais il ne s'ac-
corde pas, PALSGR. p. 694 .
— ÉTYM. Rime; provenç. espagn. et portug. ri-
mar: ital. rimare. L'ancienne langue disait aussi
rimoier.
RIMEUR (ri-meur), s. m. || 1° Poète et le plus
souvent mauvais poëte. Allez, rimeur de balle, op-
probre du métier, MOL. Femm. sav. m, 6. Mais moi,
qu'un vain caprice, une bizarre humeur Pour mes
péchés, je crois, fit devenir rimeur, BOIL. Sat. n.
Il n'est fort, entre ceux que tu [Louis XIY] prends
par centaines, Qui ne puisse arrêter un rimeur six
semaines, m. Ép. iv. Faut-il d'un froid rimeur dé-
peindre la manie.... m. Sat. vu. || Âdj. Ce breuvage
vanté par le peuple rimeur, Le nectar.... LA FONT.
Fabl. x, 4.||2° Il se dit quelquefois de celui qui
n'emploie que des rimes riches dans ses vers. C'est
un excellent rimeur.
— HIST. xve s. À l'amour ne suis adonné, Et
j'ame encore moins les armes, Mais le vin.... Je ne
vueil estre rimeur d'eau, BASSELIN, I.
— ÉTYM. Rimer.
•j- ltIMU (ri-mu), s. m. Nom vulgaire du dacry-
' dium cupressinum.
-[ RIMULAIRE (ri-mu-lê-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui offre des rimules.
f RIMULE (ri-mu-1'), s. f. Terme d'histoire natu-
relle. Petite fente.
— ÉTYM. Dimin. du lat. rtm a, fente.
| RINÇAGE (rin-sa-j'), s. m. Action de rincer.
Droits de rinçages des bateaux, Déclar. 22 oct. 4 74 5,
tarif. H Lavage à l'eau pure des objets qu'on vient
de savonner.
RINCÉ, ÉE (rin-sé, sêe), part, passé de rincer.
Des verres rincés. Du linge rincé.
RINCEAU (rin-sô), s. m. || 1° Terme d'architec-
ture. Ornement composé de branches et de fruits,
ou de feuilles d'acanthe disposées par enroulement.
C'est du milieu de chaque colonne que prenait nais-
sance le rinceau d'acanthe qui s'étendait jusqu'au
chapiteau, QUATREMÈRE DEQUINCY, Inslit. Méni. hist.
et litt. anc. t. iv, p. 361. || 2° Terme de blason.
Branches chargés de feuilles.
— ÉTYM. Lat. ramicellus, petite branche, dimin.
de ramus, branche. Ramus avait donné raim, et
ramicellus, rinceau : xu* s. Et Bernier fors del
bruellet issus, Un rainsel mist par devant son escu,
Que ne reluise li or et li asurs, R. de Cambrai, 260.
f RINCE-BOUCHE (rin-se-bou-ch'), s. m. Sorte
de verre ou de bol, dans lequel on offre aux
convives de l'eau chaude pour se rincer la bouche
et le bout des doigts. \\Au plur. Des rince-bouches.
f RINCÉE (rin-sée), s. /'. Terme populaire et fi-
guré. Volée de coups, correction manuelle. Il a
reçu une bonne rincée.
'— ÉTYM. fltncef.
f RINCEMENT (rin-se-man), s. m. Action de rin-
cer. Le rincement des verres.
— HIST. xvi" s. Rinsement, COTGRAVE.
RINCER (rin-sé. Le c prend une cédille devant
a et 0 ; rinçant, rinçons), v. a. || iQ Nettoyer en la-
vant et en frottant. Sa tasse qu'elle avait rincée Fut
d'elle en colère cassée, SCARR. Virg. iv. Je vous ré-
tablis dans la charge de rincer les verres et de don-
ner à boire, KOL. l'Avare, ni, 2. [Des verres] Où
les doigts des laquais, dans la crasse tracés, Té-
moignaient par écrit qu'on les avait rincés, BOIL.
Sat. in. Pour tous les bateaux qui seront rincés.
Déclar. 22 oct. 1716, Tarif. || Se rincer la bouche,
se laver la bouche. || Fig. Voilà "je ne sais combien
de fois que je prends la plume pour faire l'article
Marin.... malgré la nausée, il faut toujours y venir;
allons donc, une bonne résolution, et finissons, quitte
à se rincer la bouché après en avoir parlé, BEAU-
MARCH. 4e mém. || 2° Terme de blanchisseur. Rincer
du linge, le passer dans une eau claire pour en
ôter le savon qui a servi à le nettoyer. Rincer à
deux eaux. || Se rincer les moins, passer de l'eau
claire sur ses mains, après se les être savonnées.
Il Fig. et populairement. Réprimander, battre. Un
général, fût-il un prince, Fond sur l'ennemi et vous
■ le rince, FAVART (<760), dans LARCHEY, Excentrici-
tés. Apollon la tête me rince, 11 s'aperçoit que je
■ vieillis, VOLT. Ép. 63. || 11 a été bien rincé, il a été
: fort mouillé, et fig. il a été fortement réprimandé
- ou battu
— HIST. XIII' s. Luxure emboe tout et gaste, et
riens ne rince, j. DE MEDNG, Test. 4 805. Cil netoye
l'aiguë et raince Le bon vessel, et molt l'amende,
GUYOT DE PROVINS, Bible, v. 2417, dans MÉON, Fabl.
et contes. || xiv" s. Jehan le Vasseur dist audit Regnau-
din qu'il le rainseroit [battrait] autre part, DU CANGE,
rama. Recensire, rinser comme un voirre, ID. re-
censire. || rv* s. En rainçant nos gosiers, avalons
nos miettes, BASSELIN, XXII. Bon vin et verre bien
raincé, Boire d'autant; c'est ma devise, ID. LUI.
Il xvie s. Cicero, ce me semble, avoit accouslumé de
rincer le nez [se nettoyer; se gratter le nez], qui
signifie un naturel mocqueur. MONT, m, 31. Je rain-
ceray ces drapeaulx que j'ay ici en la jatte, et
après je feray la lessive, PALSGR. p. 691.
— ÉTYM. Picard, rechineher. Il y a deux étymo-
logies : 4° has-lat. resincerare, nettoyer, propre-
ment rendre intact, remettre en son état, de re et
sincerus, intact (voy. SINCÈRE); 2° d'après Diez,
l'ancien Scandinave hreinsa, nettoyer, goth. hrains,
pur, ail. rein. Il est difficile de prononcer ; le mot
germanique est plus près par la forme, mais en gé-
néral une étymologie latine prévaut sur une étymo-
logie allemande; en tout cas, le picard rechineher
vient non du germanique, mais de resincerare. Ch.
Nisard croit que rincer dans le sens de battre vient
de rainsel, rameau, branche; mais, tandis que la
métaphore de battre est possible avec rincer, rainsel
aurait donné rainceler.
f RINCETTE (rin-sè-t'), s. f. Terme populaire.
Nouveau coup de vin qu'on se fait donner, soi-di-
sant pour rincer le verre ; petit coup d'eau-de-vie
qu'on verse dans la tasse quand on a bu le café.
t RINCEUR, EUSE (rin-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui rince. Rinceur de gobelets. Et que
ton chien de corps soit à cent pas sous terre, Mau-
dit rinceur de verre, PANNARD, OEUV. t. m, p. 43t.
— HIST. xvie s. Rinseur, COTGRAVE.
| RINÇOIR (rin-soir), s. m. \\ i° Vase contenant
l'eau qui sert à rincer. || 2" Lavoir spécial conte-
nant de l'eau très-propre pour servir au rinçage du
linge. Quand om n'a pas de rinçoir, on renouvelle
l'eau du lavoir pour opérer le rinçage. >
RINÇURE (rin-su-r'), s. f. || i» Eau qui a servi à
rincer un verre, une bouteille, etc. || Par exagéra-
tion. De larinçure de verre, ou, absolument, de la
rinçure, du vin dans lequel on a mis trop d'eau.
Il Fig. Tout montrait en elle [Mme Sforze] une rin-
çure de Mme des Ursins; mais, perçant cet épidémie,
vous ne trouviez que sagesse, mesure, bonté....
ST-SIM. 300, 34. Il 2e Dans les pays vignobles, bois-
son faite avec l'eau qui a servi à rincer les ton-
neaux, quand on soutire le vin; c'est.de la lie dé-
layée avec de l'eau.
— HIST. XIVe s. Et iileç laissiez reposer et ras-
seoir vos rainsseures, Ménagier, n, 6.
— ÉTYM. Rincer.
t RINFORZANDO (rin-for-tsan-do), adv. Terme
de musique. Mot italien qui veut dire en renforçant,
et qui indique qu'il faut passer du piano au forte
par une gradation progressive. || Fig. Le mal [la ca-
lomnie] est fait, il germe, il rampe, il chemine, et
rinforzando de bouche en bouche il va le diable,
BEAUMARCH. Barb. de Sév, n, 8. |j Substantivement.
Un rinforzando. Le rinforzando diffère du crescendo ;
il porte le plus souvent sur une seule note, tandis
.que le crescendo porte sur plusieurs mesures.
— ÉTYM. Ital. rinforsare (voy. RENFORCER).
f RINGARD (rin-gar)", s. m. || i" Barreau que
l'on soude à un morceau de fer pour le manier plus
commodément à la forge et sur l'enclume; c'est une
pièce postiche. || 2° Tige cylindrique de fer adaptée
par une de ses extrémités à un manche de bois,
aplatie et recourbée à angle droit à l'autre ; on s'en
sert pour attiser le feu et autres usages.
f RINGEAtJ ou RINGEOT (rin-jo), s. m. Terme
de marine. Pièce de bois qui termine la quille à l'a-
vant d'un grand bâtiment.
t RINGENTE (rin-jan-t'), adj. Terme de botani-
que. Corolle ringente, corolle à deux lèvres béantes.
— ÉTYM. Lat. ringor, être, entr'ouvert.
RINGRAVE, s. f. Voy. RHINGRAVE.
f RIO (ri-o), s. m. Le même que réa.
t'RlOCHER (ri-o-ché), v. n. Voy. RIOTER.
■ f RIOLÉ, ÉE (ri-o-lé, lée), adj. Riolé piolé com-
me la chandelle des rois, tout bigarré;- locution que
donne l'Académie en 4 696, mais qui est tout à fait
tombée en désuétude.
—HIST. xvie s. Ayant des taches séparées les unes
des autres, riolées piolées, c'est à dire de diverses
couleurs, comme un tapis velu, PARÉ, XXIII, 26.
— ÉTYM. Riolé paraît dérivé de l'ancien français
mile, riule, raie, règle;"quant à piolé, voy. ce mot.
RIM
RIN
RIO
irl. rîm ; kymri, rhif). Diez se prononce pour l'éty- 1
mologie allemande, vu que rkythmus ne peut don- i
ner en italien rima; il aurait donné rimmo ou <
remmo, tandis que toutes les formes romanes sor- i
tent sans peine du germanique ou celtique rtm.
KIMÉ, ÉE (ri-mé, mée), part, passé de rimer.
|| i° Qui a des rimes. Ce n'est que de la prose ri-
mée. Pièce de vers bien rimée, mal rimée. || Bouts-
rimés, voyez BOUTS-RIMÉS. || 2° Mis en vers. Cette
anecdote rimée par un plaisant.
RIMER (ri-mé), v. n. |J 1° Avoir le même son, en
narlant des finales des mots. C'est par l'honneur
qu'il [Trissotin] a de rimer à latin, Qu'il a sur son
rival emporté l'avantage, MOL'. Femm. sav. iv, 7.
Quand je veux d'un galant dépeindre la figure, Ma
plume pour rimer trouve l'abbé de Pure, BOIL. Sat.
II. Une brève, à la rigueur, ne doit rimer qu'avec
une brève, ni une longue qu'avec une longue,
D'OLIVET, Prosodie franc, v, 1.1| Rimer à l'oreille,
aux oreilles, se dit de deux finales dont le son est
le même. || Rimer aux yeux, se dit de deux Anales
qui ont même orthographe et non même son.
Monsieur et seigneur riment aux yeux, et ncn à
l'oreille. |] Fig. et familièrement. Ces deux choses
ne riment pas ensemble, elles n'ont aucun rapport.
11 se trouve aujourd'hui que leur coeur et leur con-
vention ne riment pas ensemble, et qu'on est fort
"•embarrassé de savoir ce qu'on fera de vous, MARIV.
Serm. indiscr. iv, 3. || Cela ne rime à rien, ne si-
gnifie rien, est dépourvu de sens. || 2° Il se dit
aussi en parlant du poète occupé à faire rimer les .
mots. Ce poëte rime bien, rime mal. C'est des Ara-
bes, à mon avis, que nous tenons l'art de rimer; et
je vois assez d'apparence que les vers, léonins ont
été faits à l'exemple des leurs, HDET, De l'origine
des romans, p. 49, dans POUGENS. Il faut que ceux
qui ne sauraient pas que le poëte a été obligé de
rimer ne s'en aperçoivent pas ; et que ceux qui le
savent soient surpris de ne pas s'en apercevoir,
FONT. Rëfl. poét. OEuv. t. ni, p. 203, dans POUGENS.
Autrefois, quand je faisais des vers, je ne rimais
pas trop pour les yeux, mais j'avais grand soin de
l'oreille, VOLT. Lett. de Boissy, 7. déc. 4 77p. || Rimer
en Dieu, jurer, blasphémer. C'est là que l'on rime
très-richement en Dieu, SCARR. Rom. corn, i, 3.
j|3° Faire des vers. Et, lorsque d'en mieux faire
[des vers] on n'a pas le honneur. On ne doit de
rimer avoir aucune envie, Qu'on n'y soit condamné
sur peine de la vie, MOL. Mis. iv, 4. H est vrai, s'il
[Chapelain] m'eût cru, qu'il n'eût point fait de vers;
Il se tue à rimer ; que n'écrit-il en prose? BOIL. Sat.
TX. Tout n'en irait que mieux, Quand de ces médi-
sants [les satiriques] l'engeance tout entière Irait, la
tête en bas, rimer dans la rivière, m. «6. Persuadé
que l'harmonie Ne verse ses heureux présents Que
sur le matin de la vie, Et que, sans un peu de
folie, On ne rime plus à trente ans, GRESSET, Chartr.
Et Despréaux rima contre les plats rimeurs, DELIL.
Trois règ. vu. || 4° F. a. Faire rimer. S'ils font quel-
que chose, C'est proser de la rime, et rimer de la
prose, RÉGNIER, Sat. ix. Mais je ne puis souffrir
qu'un esprit de travers Qui, pour rimer des mots,
pense faire des vers.... BOIL. Disc, au roi. || 5° Mettre
en vers. Puis dessus le-papier mes caprices je rime,
RÉGNIER, Sat. xn. Certain conte, Que j'ai rimé comme
vous allez voir, LA. FONT. Maset. Muse, c'est donc en
vain que la main vous démange ; S'il faut rimer ici,
rimons quelque louange, BOIL. Sat. vit. Et pourri-
mer ici ma pensée en deux mots, ID. ib. iv. Marot
bientôt après fit fleurir les ballades, Tourna des
triolets, rima des mascarades, ID. Art p. i. Seul en
un coin, pensif et consterné, Rimant une ode et
n'ayant point dîné, VOLT. Le pauvre diable.
— H1ST. xiii" s. Qui bien voudra rimer, il li con-
vient conter tôles les syllabes de ses diz, en tel
manière que li vers soient acordables en nombre,
et-que li uns n'ait plus que li autres ; après ce con-
vient il aniesurer les deux derraines sillabes dou
vers en tel manière que totes les letres de la der-
raine sillabe soient semblables, et au mains [moins]
la vocal syllabe qui va devant la derraine; après
celi convient il contreposer l'accent et la voix, si
que les rimes s'accordent à ses accens ; car jà soit
ce que tu accordes les letres et les sillabes, certes
Ja rime n'iert [ne sera] droite se li accens se des-
corde, BRUN, LATINI, Trésor, p. 48t. Ceste sentence
• ci rimée Troveras escripte en Thimée De Platon qui
ne fu pas nices, la Rose, 7136. jjxiv 8 s. Une chan-
son d'amours—Que Blance li avoit apris nouvielle-
ment; Un clerc l'avoit rimée tant grasieusement,
Baud de Seb. v, 394. \\ xv s..Si empris-je assez hardi-
ment,, moi issu de l'escole,-à rimer et à dicter les
guerresdessusdites, FROISS. Erol. || xvi's. Enm'esba-
tanl je fais rondeaux en rithme;Et en rithmant bien
souvent-je m'enrime, MAROT, H, 32. Quoy, dist
Grandgousier, as-tu pris au pot, veu que tu rimes
desjà [calembour sur rimer, qui, en patois sainton-
geois, se dit des viandes qui prennent au pot]? — ,
Oui dea, respondit Gargantua, mon roy, je rime tant
et plus, et en rimant souvent m'enrime [m'enrhume],
RAB. i, <3. Cela se peult bienrismer, mais il ne s'ac-
corde pas, PALSGR. p. 694 .
— ÉTYM. Rime; provenç. espagn. et portug. ri-
mar: ital. rimare. L'ancienne langue disait aussi
rimoier.
RIMEUR (ri-meur), s. m. || 1° Poète et le plus
souvent mauvais poëte. Allez, rimeur de balle, op-
probre du métier, MOL. Femm. sav. m, 6. Mais moi,
qu'un vain caprice, une bizarre humeur Pour mes
péchés, je crois, fit devenir rimeur, BOIL. Sat. n.
Il n'est fort, entre ceux que tu [Louis XIY] prends
par centaines, Qui ne puisse arrêter un rimeur six
semaines, m. Ép. iv. Faut-il d'un froid rimeur dé-
peindre la manie.... m. Sat. vu. || Âdj. Ce breuvage
vanté par le peuple rimeur, Le nectar.... LA FONT.
Fabl. x, 4.||2° Il se dit quelquefois de celui qui
n'emploie que des rimes riches dans ses vers. C'est
un excellent rimeur.
— HIST. xve s. À l'amour ne suis adonné, Et
j'ame encore moins les armes, Mais le vin.... Je ne
vueil estre rimeur d'eau, BASSELIN, I.
— ÉTYM. Rimer.
•j- ltIMU (ri-mu), s. m. Nom vulgaire du dacry-
' dium cupressinum.
-[ RIMULAIRE (ri-mu-lê-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui offre des rimules.
f RIMULE (ri-mu-1'), s. f. Terme d'histoire natu-
relle. Petite fente.
— ÉTYM. Dimin. du lat. rtm a, fente.
| RINÇAGE (rin-sa-j'), s. m. Action de rincer.
Droits de rinçages des bateaux, Déclar. 22 oct. 4 74 5,
tarif. H Lavage à l'eau pure des objets qu'on vient
de savonner.
RINCÉ, ÉE (rin-sé, sêe), part, passé de rincer.
Des verres rincés. Du linge rincé.
RINCEAU (rin-sô), s. m. || 1° Terme d'architec-
ture. Ornement composé de branches et de fruits,
ou de feuilles d'acanthe disposées par enroulement.
C'est du milieu de chaque colonne que prenait nais-
sance le rinceau d'acanthe qui s'étendait jusqu'au
chapiteau, QUATREMÈRE DEQUINCY, Inslit. Méni. hist.
et litt. anc. t. iv, p. 361. || 2° Terme de blason.
Branches chargés de feuilles.
— ÉTYM. Lat. ramicellus, petite branche, dimin.
de ramus, branche. Ramus avait donné raim, et
ramicellus, rinceau : xu* s. Et Bernier fors del
bruellet issus, Un rainsel mist par devant son escu,
Que ne reluise li or et li asurs, R. de Cambrai, 260.
f RINCE-BOUCHE (rin-se-bou-ch'), s. m. Sorte
de verre ou de bol, dans lequel on offre aux
convives de l'eau chaude pour se rincer la bouche
et le bout des doigts. \\Au plur. Des rince-bouches.
f RINCÉE (rin-sée), s. /'. Terme populaire et fi-
guré. Volée de coups, correction manuelle. Il a
reçu une bonne rincée.
'— ÉTYM. fltncef.
f RINCEMENT (rin-se-man), s. m. Action de rin-
cer. Le rincement des verres.
— HIST. xvi" s. Rinsement, COTGRAVE.
RINCER (rin-sé. Le c prend une cédille devant
a et 0 ; rinçant, rinçons), v. a. || iQ Nettoyer en la-
vant et en frottant. Sa tasse qu'elle avait rincée Fut
d'elle en colère cassée, SCARR. Virg. iv. Je vous ré-
tablis dans la charge de rincer les verres et de don-
ner à boire, KOL. l'Avare, ni, 2. [Des verres] Où
les doigts des laquais, dans la crasse tracés, Té-
moignaient par écrit qu'on les avait rincés, BOIL.
Sat. in. Pour tous les bateaux qui seront rincés.
Déclar. 22 oct. 1716, Tarif. || Se rincer la bouche,
se laver la bouche. || Fig. Voilà "je ne sais combien
de fois que je prends la plume pour faire l'article
Marin.... malgré la nausée, il faut toujours y venir;
allons donc, une bonne résolution, et finissons, quitte
à se rincer la bouché après en avoir parlé, BEAU-
MARCH. 4e mém. || 2° Terme de blanchisseur. Rincer
du linge, le passer dans une eau claire pour en
ôter le savon qui a servi à le nettoyer. Rincer à
deux eaux. || Se rincer les moins, passer de l'eau
claire sur ses mains, après se les être savonnées.
Il Fig. et populairement. Réprimander, battre. Un
général, fût-il un prince, Fond sur l'ennemi et vous
■ le rince, FAVART (<760), dans LARCHEY, Excentrici-
tés. Apollon la tête me rince, 11 s'aperçoit que je
■ vieillis, VOLT. Ép. 63. || 11 a été bien rincé, il a été
: fort mouillé, et fig. il a été fortement réprimandé
- ou battu
— HIST. XIII' s. Luxure emboe tout et gaste, et
riens ne rince, j. DE MEDNG, Test. 4 805. Cil netoye
l'aiguë et raince Le bon vessel, et molt l'amende,
GUYOT DE PROVINS, Bible, v. 2417, dans MÉON, Fabl.
et contes. || xiv" s. Jehan le Vasseur dist audit Regnau-
din qu'il le rainseroit [battrait] autre part, DU CANGE,
rama. Recensire, rinser comme un voirre, ID. re-
censire. || rv* s. En rainçant nos gosiers, avalons
nos miettes, BASSELIN, XXII. Bon vin et verre bien
raincé, Boire d'autant; c'est ma devise, ID. LUI.
Il xvie s. Cicero, ce me semble, avoit accouslumé de
rincer le nez [se nettoyer; se gratter le nez], qui
signifie un naturel mocqueur. MONT, m, 31. Je rain-
ceray ces drapeaulx que j'ay ici en la jatte, et
après je feray la lessive, PALSGR. p. 691.
— ÉTYM. Picard, rechineher. Il y a deux étymo-
logies : 4° has-lat. resincerare, nettoyer, propre-
ment rendre intact, remettre en son état, de re et
sincerus, intact (voy. SINCÈRE); 2° d'après Diez,
l'ancien Scandinave hreinsa, nettoyer, goth. hrains,
pur, ail. rein. Il est difficile de prononcer ; le mot
germanique est plus près par la forme, mais en gé-
néral une étymologie latine prévaut sur une étymo-
logie allemande; en tout cas, le picard rechineher
vient non du germanique, mais de resincerare. Ch.
Nisard croit que rincer dans le sens de battre vient
de rainsel, rameau, branche; mais, tandis que la
métaphore de battre est possible avec rincer, rainsel
aurait donné rainceler.
f RINCETTE (rin-sè-t'), s. f. Terme populaire.
Nouveau coup de vin qu'on se fait donner, soi-di-
sant pour rincer le verre ; petit coup d'eau-de-vie
qu'on verse dans la tasse quand on a bu le café.
t RINCEUR, EUSE (rin-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui rince. Rinceur de gobelets. Et que
ton chien de corps soit à cent pas sous terre, Mau-
dit rinceur de verre, PANNARD, OEUV. t. m, p. 43t.
— HIST. xvie s. Rinseur, COTGRAVE.
| RINÇOIR (rin-soir), s. m. \\ i° Vase contenant
l'eau qui sert à rincer. || 2" Lavoir spécial conte-
nant de l'eau très-propre pour servir au rinçage du
linge. Quand om n'a pas de rinçoir, on renouvelle
l'eau du lavoir pour opérer le rinçage. >
RINÇURE (rin-su-r'), s. f. || i» Eau qui a servi à
rincer un verre, une bouteille, etc. || Par exagéra-
tion. De larinçure de verre, ou, absolument, de la
rinçure, du vin dans lequel on a mis trop d'eau.
Il Fig. Tout montrait en elle [Mme Sforze] une rin-
çure de Mme des Ursins; mais, perçant cet épidémie,
vous ne trouviez que sagesse, mesure, bonté....
ST-SIM. 300, 34. Il 2e Dans les pays vignobles, bois-
son faite avec l'eau qui a servi à rincer les ton-
neaux, quand on soutire le vin; c'est.de la lie dé-
layée avec de l'eau.
— HIST. XIVe s. Et iileç laissiez reposer et ras-
seoir vos rainsseures, Ménagier, n, 6.
— ÉTYM. Rincer.
t RINFORZANDO (rin-for-tsan-do), adv. Terme
de musique. Mot italien qui veut dire en renforçant,
et qui indique qu'il faut passer du piano au forte
par une gradation progressive. || Fig. Le mal [la ca-
lomnie] est fait, il germe, il rampe, il chemine, et
rinforzando de bouche en bouche il va le diable,
BEAUMARCH. Barb. de Sév, n, 8. |j Substantivement.
Un rinforzando. Le rinforzando diffère du crescendo ;
il porte le plus souvent sur une seule note, tandis
.que le crescendo porte sur plusieurs mesures.
— ÉTYM. Ital. rinforsare (voy. RENFORCER).
f RINGARD (rin-gar)", s. m. || i" Barreau que
l'on soude à un morceau de fer pour le manier plus
commodément à la forge et sur l'enclume; c'est une
pièce postiche. || 2° Tige cylindrique de fer adaptée
par une de ses extrémités à un manche de bois,
aplatie et recourbée à angle droit à l'autre ; on s'en
sert pour attiser le feu et autres usages.
f RINGEAtJ ou RINGEOT (rin-jo), s. m. Terme
de marine. Pièce de bois qui termine la quille à l'a-
vant d'un grand bâtiment.
t RINGENTE (rin-jan-t'), adj. Terme de botani-
que. Corolle ringente, corolle à deux lèvres béantes.
— ÉTYM. Lat. ringor, être, entr'ouvert.
RINGRAVE, s. f. Voy. RHINGRAVE.
f RIO (ri-o), s. m. Le même que réa.
t'RlOCHER (ri-o-ché), v. n. Voy. RIOTER.
■ f RIOLÉ, ÉE (ri-o-lé, lée), adj. Riolé piolé com-
me la chandelle des rois, tout bigarré;- locution que
donne l'Académie en 4 696, mais qui est tout à fait
tombée en désuétude.
—HIST. xvie s. Ayant des taches séparées les unes
des autres, riolées piolées, c'est à dire de diverses
couleurs, comme un tapis velu, PARÉ, XXIII, 26.
— ÉTYM. Riolé paraît dérivé de l'ancien français
mile, riule, raie, règle;"quant à piolé, voy. ce mot.
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