REV
cis.sements qui revalent bien à la loi ce qu'ils lui s
coûtent, BOLLIN, Hist. anc. OEuv. t. n, p. 657, dans î
POUGENS. || 2° Rendre la pareille en bien. Mon cher i
monsieur, lui dis-je; je vous remercie du conseil; i
quelque jour je vous le revaudrai, si je puis, MA- i
RIV. Pays. parv. part. 3. || Rendre la pareille en |
mal. Si vous me trahissez, je vous le revaudrai, ]
DANCOÛRT, Moul. Jav: se. 28. Il laissa les Sabins i
maîtres de la campagne, bien sûr de leur revaloir
dans peu leur brigandage.... il revalut aux Sabins
!e pillage qu'ils avaient fait.... LE P. CATROU, dans
DESFONTAINES.
— HIST. xv s. Or lui revaudra [au comte de
Flandre] l'alliance qu'il avoit au duc de Bourgogne,
lequel a sa fille pour femme, FROISS. II, II, 4 64.
REVALU, TJE (re-va-lu, lue); part, passé de re-
valoir.
REVANCHE (re-van-ch'), s. f. || i' Action de
. rendre la pareille pour un mal qu'on a reçu. Ne
triomphez point tant; vous ne tarderez guère à me
faire avoir ma revanche, MOL. les Amants, n, i. An-
nibal : Je vous ai fait passer de mauvais jours et de
mauvaises nuits. —Fabius : Il est vrai ; mais j'ai eu
ma revanche, FÉN. Dial. Fabius, Ânnibal. La ven-
geance n'est plus qu'une revanche ; on la prend
comme un moyen de réussir, et pour l'avantage
oui en résulte, DUCLOS, Consid. moeurs, 4. Quoique
j'eusse assez beau jeu pour prendre ma revanche,
J. J. ROUSS. Conf. 1.1| 2° 11 se dit quelquefois en
bonne part pour reconnaissance, retour. Il m'a
rendu un bon office, j'aurai ma revanche. Si la re-
vanche était indubitable, quelle gloire y aurait-il
de faire-plaisir? MALH. Traité des bienf. de Sénè-
que, i, t Eh oui! votre réception Me touche, me
pénètre; elle est et noble et franche : Ne pourrai-je
chez moi prendre un jour ma revanche? COLLIN
D'HARLF.V. Chat, en Espagne, n, 4. || 3° Terme de
jeu. La seconde partie entre deux joueurs, que le
perdant joue pour se racquitter. Jouer la revanche.
Donner la revanche. Partie, revanche et le tout.
Quand vous [mari] perdez au jeu, l'on p'amant de
votre femme] vous donne revanche; Même votre
homme écarte et ses as et ses rois, LA FONT. Coupe
enchantée. Je lui gagnai partie, revanche et le
tout dans un clin d'oeil, HAMILT. Gramm. m.
|| Fig. J'ai vu M. de Garville, je ne l'ai point as-
sez vu, j'étais très-malade, mais j'espère qu'il me
donnera ma revanche, VOLT. Lett. Marmontel, 9
août 1773. J[ Fig. Je trouve que nos gouverneurs
ont gagné, dans toute cette manoeuvre, la partie, la
revanche et le tout, SÉV. 8 juillet 1685. || Fig. Pren- \
dre sa revanche, réussir après avoir éprouvé un in-
succès. M. le vicomte n'a pas encore eu le temps
de déployer toute son éloquence; mais laissez-le
faire, il prendra sa revanche, GENLIS, Théât. d'éduc.
le Voyageur, i, i. H 4° Toute reprise de jeu que de-
mande un joueur qui a perdu. J'ai perdu.au pi-
quet ; voulez-vous me donner ma revanche au tric-
trac? || 5° En revanche, loc. adv. En compensation,
en récompense. Si jamais je t'aimai, cher Rodrigue,
en revanche Défends-toi maintenant pour m'ôter à
don Sanche, CORN. Cid, v,4. Je n'en dissimulerai
point les défauts, et en revanche je me donnerai la
liberté de remarquer ce que j'y trouverai de moins
imparfait, n>. t" dise Qui rit d'autruiDoit crain-
dre qu'en revanche on rie aussi de lui, MOL. ËC. des
femmes, i, 4.
— HIST. xvi* s. Je ne veux point mespriser, Ne
mesdire en ma revanche : Mais j'aime mieux estre
blanche, MAROT, H, 365. X fin que nous ne nous en
allions pas sans revenche, MONT, I, 28. Je suis pro-
digue de bonnelades, et n'en receois jamais sans re-
venche, ID. m, 34. On doit avoir desplaisir, voire
honte de si rigoureuses revanches, LABOUE, 682. Les
frères nous ont pris sans verd à ce coup, mais nous
aurons quelque jour nostre revanche, ID. 6)3. Et
moi en revanche je vous promets un livret à quoi
un de mes voisins travaille, D'AUB. Fxn. m, 2).
....Que le seul moyen de faire cesser les barbaries
des ennemis est de leur rendre les revanches, m.
Hist. I, <66.
— ÉTYM. Voy. REVANCHER; bourg, revainclie;
Berry, revenche.
REVANCHE, ÉE (re-van-ché, chée), part, passé
de revancher. Bien revanche par son ami.
REVANCHER (re-van-ché), v. a.\\ 1° Terme fa-
milier. Venger, en le secourant et le défendant,
quelqu'un qui est attaqué. Il a revanche son ca-
marade, Dictionn. de l'Âcad. || 2° Se revancher,
». réjl. Se défendre. Il m'a attaqué, je me suis re-
vanche. || 3° Rendre la pareille en mal. Je veux d'un
si bon tour Me revancher... LA FONT. Fais. Les jé-
Miiies, ainsi pinces sur ieur morale d'Europe et d'A-
REV
lié, s'en revanchèrent sur le temporel, ST-SIM. 78, 1
h || Fig. Les sens abusent la raison par de fausses i
ipparences, et cette même piperie qu'ils apportent (
i la raison; ils la reçoivent d'elle à leur tour : elle i
s'en revanche, PASC. Pens. m, 49, édit. HAYET. ;
| Rendre la pareille en bien. Et, puisque mon tré- t
pas conserve votre gloire, Pour vous en revancher s
îonservez ma mémoire, CORN. Cid, v, 7. Tel que ]
soit un bienfait et quoi qu'il en Coûte, lorsqu'on Ta
reçu à ce titre, on est obligé de s'en revancher,
VAUVEN. Max. 673. Pour vous en revancher conser- i
vez ma mémoire : Le mot revancher est devenu
bas ; on dirait aujourd'hui : pour m'en récompen- _
ser, VOLT. Comm. Corn. Rem. Cid, v, 7.
— HIST. xiii" s. De revengier les mors et les che-
tis Qui pour vous sont et pour s'amour [de Dieu]
occis, QUESNES, Romancero, p. 400. Ainsinc Pecune
se revanche, Comme dame roïne et franche, Des sers
qui la tiennent enclose, ta Jîose, 6221. || xiv" s. Car
cilz qui se revenge depuis qu'il est souspris, Et
par son graDt orgueil ne veut crier mercis, S'il
muert en cel estât, je di qu'il en vaut pis , Guescl.
2it60.1] xv° s. Pour ayder à revancher la trahison
que les Lyegeois lui avoient faicte, COMM. n, 9.
Print vouloir au roy de se revencher du duc de
Bourgongne, ID. m, i. || xvi* s. Revenge-moi, pren
la querelle De moi, Seigneur, par ta merci, MAROT,
IV, 285. Les loix de l'honneur condemnent un dé-
menti souffert, celles de la justice un démenti
revenche, MONT, I, 4 19. Ayant esté desvalisé par
les ennemis, il feit sur eux, pour se revencher, une
belle entreprinse, ID. II, 6. Cette piperie des sens, nos-
tre ame parfois s'en revenche de mesme, ID. n, 367.
— ÉTYM. Re..., et venger. Revancher est aussi
correct que le serait revenger ou que l'est venger ; la
finale icare donnant souvent cher, comme on le
voit pour pencher, de pendicare ; Berry, revanger.
REVANCHEDR (re-van-cheur), s. m. Celui qui
revanche quelqu'un.
— HIST. xvi* s. Revangeur, COTGRAVE.
— ÉTYM. Revancher.
RÎÎVASSER (rê-va-sé), v. n. || 1° Avoir des rêve-
ries fréquentes et diverses dans un sommeil agité.
Il a eu la fièvre et n'a fait que rêvasser toute la
nuit. Il Fig. Je n'ai pas rêvassé, ce n'est pas une
vaine imagination. L'almanach n'a pas rêvassé, ;
Quand il a dit que, cette année, La France serait j
gouvernée Aussi mal que par le passé, Dial. de
l'Hôpital et de Rayard, dans RICHELET. || 2° Terme
■amilier. Penser vaguement à quelque chose. Mais
si longtemps il rêvassa, Que plus d'un Troyen s'en
lassa, SCARR. Virg. vu. J'ai rêvassé sur ces pous-
sières, dont la structure est si admirable, BONNET,
Lett. div. OEuv. t. xn, p. 404, dans POUGEXS. Il est
resté là un bon bout de temps à rêvasser, les yeux
fixés en terre, GENLIS , Théât. d'éd. la Rosière, u,
4. Je m'en rapporte à votre confrère, qui est là rê-
vassant, BEAUMARCH. Barb. de Sév. m, 5. ||I1 se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— REM. Au commencement du xvue siècle, on di-
sait aussi ravasser : Et là, malgré mes dents, ron-
geant et ravassant, RÉGNIER, Sot. xv..
— HIST. xvie s. Ayant longuement resvé et res-
vassé, je me trouve bien perplex pour pouvoir ju-
ger et discerner, PASQUIER, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Rêver, avec la finale péjorative asser;
wallon, rdvlé, rêvasser, rdvleg, rêve agité.
RÊVASSERIE (rê-va-se-rie) ,s.f. || 1° Action de rê-
vasser; état d'une personne qui rêvasse. Ce malade
est dans une rêvasserie continuelle. Les rêvasseries
de la fièvre. || 2° Fig. Terme familier. Il se dit d'i-
dées comparées à des rêvasseries. C'est un homme
qui débite bien des rêvasseries. J'ai l'air de me
moquer de tout ce qui tient à la rêvasserie, M"' DU
DEFFANT, Corresp. t. n, p. 440, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Les plus grossières et puériles
ravasseries, MONT. 11, 294.
— ÉTYM. Rêvasser.
RÊVASSEUR (rê-va-seur), s. m. Terme familier.
Celui qui rêvasse, qui est livré à des idées compa-
rées à des rêvasseries. Quand cela sera fait, vous
aurez votre sublime rêvasseur René [un écrit con-
tre les systèmes de Descartes], VOLT. Lett. Thiriot,
6 sept. 4736.
— ÉTYM. RévaSser.
fREVATJTRER (re-vô-tré), v. a. Vautrer de nou-
veau. Il Se revauirer, v. rèfl. Se vautrer de nouveau.
Quel plaisir de laver une truie sale et vilaine qui
va aussitôt se revautrer dans le bourbier ? LE P. SIM.
MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 278, dans POUGENS.
4. RÊVE (rè-v'), s. m. Il 1° Combinaison invo-
lontaire d'images ou d'idées, souvent confuses, par-
fois très-nettes et très-suivies, qui se présentent à
REV r 1701
l'esprit pendant le sommeil. Non-seulement ils [les
rossignols] dorment, mais ils rêvent, et d'un rêve
de rossignol, car on les entend gazouiller à demi-
voix et chanter tout bas, BUFF. Ois. t. ix, p. 464.
Je demande que chacun réfléchisse sur les rêves, et
tâche de reconnaître pourquoi les parties en sont
si mal liées, et les événements si bizarres ; il m'a
paru que c'était principalement parce qu'ils ne rou-
lent que sur des sensations et point du tout sur des
idées, m. Disc. nat. animaux, OEuv. t. v. p. 326.
Si les organes seuls produisent les rêves de la nuit,
pourquoi ne produiraient-ils pas seuls les idées du
jour ? VOLT. Dict. phil. Somnambules. C'est un état
bien singulier que celui du rêve, aucun philosophe
que je connaisse n'a encore assigné la vraie diffé-
rence de la veille et du rêve, DIDEK. Salon de 4 767,
OEuv. t. xiv, p. 253, dans POUGENS. Elle croit aux
songes ; quand elle a fait un mauvais rêve, la voilà
de mauvaise humeur pour toute la journée, GENLIS,
Théât. d'éduc. la Tendresse matern. se. 4.- Ainsi de
nos pensers nos rêves sont l'écho, DELIL. lmag. ).
Le rêve du méchant est son premier supplice, ID.
ib. Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser; Jus-
qu'à ce qu'il s'achève, On peut mener son rêve Et
le recommencer, LAMART. Harm. 111, 4 0. ||Fig. et
familièrement. Il a fait un beau rêve, se dit d'un
homme qui a joui d'un bonheur très-court, qui s'est
bercé d'un espoir trompeur. || Il se dit aussi d'un
succès, d'un bonheur que rien ne pouvait faire at-
tendre. Être d'un siècle entier la pensée et la vie,
Émousser le poignard, décourager l'envie, Ebranler,
raffermir l'univers incertain, Aux sinistres clartés
de la foudre qui gronde, Vingt fois contre les dieux
jouer le sort du monde, Quel rêvel... et ce fut
ton destin., LAMART. Méditât, n, 7, Bonaparte.
Il Fig. et familièrement. Les histoires que vous
nous contez là sont de beaux rêves, elles n'ont
pas plus de suite, de vraisemblance que si elles
étaient des rêves. || Fig. et familièrement. C'est un
rêve que de vous voir ici, on s'y attendait si peu
qu'il semble qu'on rêve. || Fig. Le rêve de quelqu'un,
ce à quoi il songe toujours. Sans vieillir, accablé de
jours, La fin du monde est mon seul rêve, BÈ-
RANG. Juif errant. || 2° Fig. Il se dit de tout ce qui
est comparé à un rêve. Ce n'est pas là un système
; de philosophie [la physique de Descartes], c'est le
| rêve d'un homme en délire, VOLT. Dial. xxix, 4 0.
Délires insensés! fantômes monstrueux! Et d'un
cerveau malsain rêves tumultueux ! A. CHÉN. Vin-
vent. De ce rêve enchanteur je goûtais le men-
songe, M. J. CHÉN. Fénelon, n, 3. Vous m'avez délais-
sé, doux rêves de la vie, ID. la Prom. Nos guerriers
instruits par vos leçons, Comme un rêve insensé mé-
prisent mes soupçons, c. DELAV. Vêp. sicil. m, 3. La
gloire est le rêve d'une ombre, LAMART. Médit.i, 4 4.
— SYN. RÊVE, RÊVERIE. Le rêve est d'un homme
endormi ; la rêverie est d'un homme éveillé.
— ÉTYM. Voy. RÊVER. Il est singulier que ce mot
n'ait aucun historique.
f 2. RÊVE (rê-v'), s.f. Impôt qui se prélevait
sur les marchandises, à leur sortie du royaume.
En Normandie il se levait quatre deniers pour livre
de la valeurdes marchandises, à la sortie du royaume,'
sous le nom de rêve ou domaine forain dont l'éta-
blissement est fort ancien, Édit. sept. 4664.
— HIST. xivc s. Pour recevoir la rêve et imposi-
cions qu'il pourront devoir pour l'issue du royaume,
DU CANGE, ret;a. ||xve s. En regard de l'imposition
foraine et resve qui se levé tant à Paris que ailleui»
dedans le royaume, GODEFROY, Observations sur
Cliarles VIII, p. 44 7, dans LACURNE.
— ÉTYM. D'après du Cange, rêva est une forme
! pour roga, demande, du latin rogare; d'après Deme-
naid, c'est le nom de Pierre la Rêve, nom qui passa
à l'impôt, comme celui de Paulet à la paulette.
1 RÊVE, ÉE (rê-vé, vée), part, passé île rêver. Ne
prenez point ceci pour un conte rêvé, HAUTEROCHE
l'Amant qui ne flatte point, m, 7. || Désiré comme
dans un rêve. La fortune rêvée par cet ambitieux.
REVÊCHE (re-vê-ch'), ad]. || 1° Qui est comme
i à rebours. || On dit du fer, qu'il devient revêche,
■ lorsque, étant mis au feu pour être travaillé, il s'en-
, durcit au recuit. || Diamant revêche, diamant auquel
on ne peut faire prendre le poli dans toutes ses
parties. || On dit dans un sens analogue : marbre
• revêche. Il y a des marbres revêches dont le travail
. est très-difficile; les ouvriers les appellent marbres
i fiers, parce qu'ils résistent trop aux outils, BUFF.
, JKn. t. n, p. 4 8. y 2° Âpre au goût. Du vin revêche.
, Des poires revêches. || 3° Fig. Peu traitable, rébarba-
■ tif. Revêche à mes raisons, il se rend plus mutin, RÉ-
- GMER,.Sat xv. Il s'était défié de Callisthène comme
1 d'un esprit revêche, VAUGEL. Q.C. vm, 6. Et vous, es-
cis.sements qui revalent bien à la loi ce qu'ils lui s
coûtent, BOLLIN, Hist. anc. OEuv. t. n, p. 657, dans î
POUGENS. || 2° Rendre la pareille en bien. Mon cher i
monsieur, lui dis-je; je vous remercie du conseil; i
quelque jour je vous le revaudrai, si je puis, MA- i
RIV. Pays. parv. part. 3. || Rendre la pareille en |
mal. Si vous me trahissez, je vous le revaudrai, ]
DANCOÛRT, Moul. Jav: se. 28. Il laissa les Sabins i
maîtres de la campagne, bien sûr de leur revaloir
dans peu leur brigandage.... il revalut aux Sabins
!e pillage qu'ils avaient fait.... LE P. CATROU, dans
DESFONTAINES.
— HIST. xv s. Or lui revaudra [au comte de
Flandre] l'alliance qu'il avoit au duc de Bourgogne,
lequel a sa fille pour femme, FROISS. II, II, 4 64.
REVALU, TJE (re-va-lu, lue); part, passé de re-
valoir.
REVANCHE (re-van-ch'), s. f. || i' Action de
. rendre la pareille pour un mal qu'on a reçu. Ne
triomphez point tant; vous ne tarderez guère à me
faire avoir ma revanche, MOL. les Amants, n, i. An-
nibal : Je vous ai fait passer de mauvais jours et de
mauvaises nuits. —Fabius : Il est vrai ; mais j'ai eu
ma revanche, FÉN. Dial. Fabius, Ânnibal. La ven-
geance n'est plus qu'une revanche ; on la prend
comme un moyen de réussir, et pour l'avantage
oui en résulte, DUCLOS, Consid. moeurs, 4. Quoique
j'eusse assez beau jeu pour prendre ma revanche,
J. J. ROUSS. Conf. 1.1| 2° 11 se dit quelquefois en
bonne part pour reconnaissance, retour. Il m'a
rendu un bon office, j'aurai ma revanche. Si la re-
vanche était indubitable, quelle gloire y aurait-il
de faire-plaisir? MALH. Traité des bienf. de Sénè-
que, i, t Eh oui! votre réception Me touche, me
pénètre; elle est et noble et franche : Ne pourrai-je
chez moi prendre un jour ma revanche? COLLIN
D'HARLF.V. Chat, en Espagne, n, 4. || 3° Terme de
jeu. La seconde partie entre deux joueurs, que le
perdant joue pour se racquitter. Jouer la revanche.
Donner la revanche. Partie, revanche et le tout.
Quand vous [mari] perdez au jeu, l'on p'amant de
votre femme] vous donne revanche; Même votre
homme écarte et ses as et ses rois, LA FONT. Coupe
enchantée. Je lui gagnai partie, revanche et le
tout dans un clin d'oeil, HAMILT. Gramm. m.
|| Fig. J'ai vu M. de Garville, je ne l'ai point as-
sez vu, j'étais très-malade, mais j'espère qu'il me
donnera ma revanche, VOLT. Lett. Marmontel, 9
août 1773. J[ Fig. Je trouve que nos gouverneurs
ont gagné, dans toute cette manoeuvre, la partie, la
revanche et le tout, SÉV. 8 juillet 1685. || Fig. Pren- \
dre sa revanche, réussir après avoir éprouvé un in-
succès. M. le vicomte n'a pas encore eu le temps
de déployer toute son éloquence; mais laissez-le
faire, il prendra sa revanche, GENLIS, Théât. d'éduc.
le Voyageur, i, i. H 4° Toute reprise de jeu que de-
mande un joueur qui a perdu. J'ai perdu.au pi-
quet ; voulez-vous me donner ma revanche au tric-
trac? || 5° En revanche, loc. adv. En compensation,
en récompense. Si jamais je t'aimai, cher Rodrigue,
en revanche Défends-toi maintenant pour m'ôter à
don Sanche, CORN. Cid, v,4. Je n'en dissimulerai
point les défauts, et en revanche je me donnerai la
liberté de remarquer ce que j'y trouverai de moins
imparfait, n>. t" dise Qui rit d'autruiDoit crain-
dre qu'en revanche on rie aussi de lui, MOL. ËC. des
femmes, i, 4.
— HIST. xvi* s. Je ne veux point mespriser, Ne
mesdire en ma revanche : Mais j'aime mieux estre
blanche, MAROT, H, 365. X fin que nous ne nous en
allions pas sans revenche, MONT, I, 28. Je suis pro-
digue de bonnelades, et n'en receois jamais sans re-
venche, ID. m, 34. On doit avoir desplaisir, voire
honte de si rigoureuses revanches, LABOUE, 682. Les
frères nous ont pris sans verd à ce coup, mais nous
aurons quelque jour nostre revanche, ID. 6)3. Et
moi en revanche je vous promets un livret à quoi
un de mes voisins travaille, D'AUB. Fxn. m, 2).
....Que le seul moyen de faire cesser les barbaries
des ennemis est de leur rendre les revanches, m.
Hist. I, <66.
— ÉTYM. Voy. REVANCHER; bourg, revainclie;
Berry, revenche.
REVANCHE, ÉE (re-van-ché, chée), part, passé
de revancher. Bien revanche par son ami.
REVANCHER (re-van-ché), v. a.\\ 1° Terme fa-
milier. Venger, en le secourant et le défendant,
quelqu'un qui est attaqué. Il a revanche son ca-
marade, Dictionn. de l'Âcad. || 2° Se revancher,
». réjl. Se défendre. Il m'a attaqué, je me suis re-
vanche. || 3° Rendre la pareille en mal. Je veux d'un
si bon tour Me revancher... LA FONT. Fais. Les jé-
Miiies, ainsi pinces sur ieur morale d'Europe et d'A-
REV
lié, s'en revanchèrent sur le temporel, ST-SIM. 78, 1
h || Fig. Les sens abusent la raison par de fausses i
ipparences, et cette même piperie qu'ils apportent (
i la raison; ils la reçoivent d'elle à leur tour : elle i
s'en revanche, PASC. Pens. m, 49, édit. HAYET. ;
| Rendre la pareille en bien. Et, puisque mon tré- t
pas conserve votre gloire, Pour vous en revancher s
îonservez ma mémoire, CORN. Cid, v, 7. Tel que ]
soit un bienfait et quoi qu'il en Coûte, lorsqu'on Ta
reçu à ce titre, on est obligé de s'en revancher,
VAUVEN. Max. 673. Pour vous en revancher conser- i
vez ma mémoire : Le mot revancher est devenu
bas ; on dirait aujourd'hui : pour m'en récompen- _
ser, VOLT. Comm. Corn. Rem. Cid, v, 7.
— HIST. xiii" s. De revengier les mors et les che-
tis Qui pour vous sont et pour s'amour [de Dieu]
occis, QUESNES, Romancero, p. 400. Ainsinc Pecune
se revanche, Comme dame roïne et franche, Des sers
qui la tiennent enclose, ta Jîose, 6221. || xiv" s. Car
cilz qui se revenge depuis qu'il est souspris, Et
par son graDt orgueil ne veut crier mercis, S'il
muert en cel estât, je di qu'il en vaut pis , Guescl.
2it60.1] xv° s. Pour ayder à revancher la trahison
que les Lyegeois lui avoient faicte, COMM. n, 9.
Print vouloir au roy de se revencher du duc de
Bourgongne, ID. m, i. || xvi* s. Revenge-moi, pren
la querelle De moi, Seigneur, par ta merci, MAROT,
IV, 285. Les loix de l'honneur condemnent un dé-
menti souffert, celles de la justice un démenti
revenche, MONT, I, 4 19. Ayant esté desvalisé par
les ennemis, il feit sur eux, pour se revencher, une
belle entreprinse, ID. II, 6. Cette piperie des sens, nos-
tre ame parfois s'en revenche de mesme, ID. n, 367.
— ÉTYM. Re..., et venger. Revancher est aussi
correct que le serait revenger ou que l'est venger ; la
finale icare donnant souvent cher, comme on le
voit pour pencher, de pendicare ; Berry, revanger.
REVANCHEDR (re-van-cheur), s. m. Celui qui
revanche quelqu'un.
— HIST. xvi* s. Revangeur, COTGRAVE.
— ÉTYM. Revancher.
RÎÎVASSER (rê-va-sé), v. n. || 1° Avoir des rêve-
ries fréquentes et diverses dans un sommeil agité.
Il a eu la fièvre et n'a fait que rêvasser toute la
nuit. Il Fig. Je n'ai pas rêvassé, ce n'est pas une
vaine imagination. L'almanach n'a pas rêvassé, ;
Quand il a dit que, cette année, La France serait j
gouvernée Aussi mal que par le passé, Dial. de
l'Hôpital et de Rayard, dans RICHELET. || 2° Terme
■amilier. Penser vaguement à quelque chose. Mais
si longtemps il rêvassa, Que plus d'un Troyen s'en
lassa, SCARR. Virg. vu. J'ai rêvassé sur ces pous-
sières, dont la structure est si admirable, BONNET,
Lett. div. OEuv. t. xn, p. 404, dans POUGEXS. Il est
resté là un bon bout de temps à rêvasser, les yeux
fixés en terre, GENLIS , Théât. d'éd. la Rosière, u,
4. Je m'en rapporte à votre confrère, qui est là rê-
vassant, BEAUMARCH. Barb. de Sév. m, 5. ||I1 se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— REM. Au commencement du xvue siècle, on di-
sait aussi ravasser : Et là, malgré mes dents, ron-
geant et ravassant, RÉGNIER, Sot. xv..
— HIST. xvie s. Ayant longuement resvé et res-
vassé, je me trouve bien perplex pour pouvoir ju-
ger et discerner, PASQUIER, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Rêver, avec la finale péjorative asser;
wallon, rdvlé, rêvasser, rdvleg, rêve agité.
RÊVASSERIE (rê-va-se-rie) ,s.f. || 1° Action de rê-
vasser; état d'une personne qui rêvasse. Ce malade
est dans une rêvasserie continuelle. Les rêvasseries
de la fièvre. || 2° Fig. Terme familier. Il se dit d'i-
dées comparées à des rêvasseries. C'est un homme
qui débite bien des rêvasseries. J'ai l'air de me
moquer de tout ce qui tient à la rêvasserie, M"' DU
DEFFANT, Corresp. t. n, p. 440, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Les plus grossières et puériles
ravasseries, MONT. 11, 294.
— ÉTYM. Rêvasser.
RÊVASSEUR (rê-va-seur), s. m. Terme familier.
Celui qui rêvasse, qui est livré à des idées compa-
rées à des rêvasseries. Quand cela sera fait, vous
aurez votre sublime rêvasseur René [un écrit con-
tre les systèmes de Descartes], VOLT. Lett. Thiriot,
6 sept. 4736.
— ÉTYM. RévaSser.
fREVATJTRER (re-vô-tré), v. a. Vautrer de nou-
veau. Il Se revauirer, v. rèfl. Se vautrer de nouveau.
Quel plaisir de laver une truie sale et vilaine qui
va aussitôt se revautrer dans le bourbier ? LE P. SIM.
MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 278, dans POUGENS.
4. RÊVE (rè-v'), s. m. Il 1° Combinaison invo-
lontaire d'images ou d'idées, souvent confuses, par-
fois très-nettes et très-suivies, qui se présentent à
REV r 1701
l'esprit pendant le sommeil. Non-seulement ils [les
rossignols] dorment, mais ils rêvent, et d'un rêve
de rossignol, car on les entend gazouiller à demi-
voix et chanter tout bas, BUFF. Ois. t. ix, p. 464.
Je demande que chacun réfléchisse sur les rêves, et
tâche de reconnaître pourquoi les parties en sont
si mal liées, et les événements si bizarres ; il m'a
paru que c'était principalement parce qu'ils ne rou-
lent que sur des sensations et point du tout sur des
idées, m. Disc. nat. animaux, OEuv. t. v. p. 326.
Si les organes seuls produisent les rêves de la nuit,
pourquoi ne produiraient-ils pas seuls les idées du
jour ? VOLT. Dict. phil. Somnambules. C'est un état
bien singulier que celui du rêve, aucun philosophe
que je connaisse n'a encore assigné la vraie diffé-
rence de la veille et du rêve, DIDEK. Salon de 4 767,
OEuv. t. xiv, p. 253, dans POUGENS. Elle croit aux
songes ; quand elle a fait un mauvais rêve, la voilà
de mauvaise humeur pour toute la journée, GENLIS,
Théât. d'éduc. la Tendresse matern. se. 4.- Ainsi de
nos pensers nos rêves sont l'écho, DELIL. lmag. ).
Le rêve du méchant est son premier supplice, ID.
ib. Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser; Jus-
qu'à ce qu'il s'achève, On peut mener son rêve Et
le recommencer, LAMART. Harm. 111, 4 0. ||Fig. et
familièrement. Il a fait un beau rêve, se dit d'un
homme qui a joui d'un bonheur très-court, qui s'est
bercé d'un espoir trompeur. || Il se dit aussi d'un
succès, d'un bonheur que rien ne pouvait faire at-
tendre. Être d'un siècle entier la pensée et la vie,
Émousser le poignard, décourager l'envie, Ebranler,
raffermir l'univers incertain, Aux sinistres clartés
de la foudre qui gronde, Vingt fois contre les dieux
jouer le sort du monde, Quel rêvel... et ce fut
ton destin., LAMART. Méditât, n, 7, Bonaparte.
Il Fig. et familièrement. Les histoires que vous
nous contez là sont de beaux rêves, elles n'ont
pas plus de suite, de vraisemblance que si elles
étaient des rêves. || Fig. et familièrement. C'est un
rêve que de vous voir ici, on s'y attendait si peu
qu'il semble qu'on rêve. || Fig. Le rêve de quelqu'un,
ce à quoi il songe toujours. Sans vieillir, accablé de
jours, La fin du monde est mon seul rêve, BÈ-
RANG. Juif errant. || 2° Fig. Il se dit de tout ce qui
est comparé à un rêve. Ce n'est pas là un système
; de philosophie [la physique de Descartes], c'est le
| rêve d'un homme en délire, VOLT. Dial. xxix, 4 0.
Délires insensés! fantômes monstrueux! Et d'un
cerveau malsain rêves tumultueux ! A. CHÉN. Vin-
vent. De ce rêve enchanteur je goûtais le men-
songe, M. J. CHÉN. Fénelon, n, 3. Vous m'avez délais-
sé, doux rêves de la vie, ID. la Prom. Nos guerriers
instruits par vos leçons, Comme un rêve insensé mé-
prisent mes soupçons, c. DELAV. Vêp. sicil. m, 3. La
gloire est le rêve d'une ombre, LAMART. Médit.i, 4 4.
— SYN. RÊVE, RÊVERIE. Le rêve est d'un homme
endormi ; la rêverie est d'un homme éveillé.
— ÉTYM. Voy. RÊVER. Il est singulier que ce mot
n'ait aucun historique.
f 2. RÊVE (rê-v'), s.f. Impôt qui se prélevait
sur les marchandises, à leur sortie du royaume.
En Normandie il se levait quatre deniers pour livre
de la valeurdes marchandises, à la sortie du royaume,'
sous le nom de rêve ou domaine forain dont l'éta-
blissement est fort ancien, Édit. sept. 4664.
— HIST. xivc s. Pour recevoir la rêve et imposi-
cions qu'il pourront devoir pour l'issue du royaume,
DU CANGE, ret;a. ||xve s. En regard de l'imposition
foraine et resve qui se levé tant à Paris que ailleui»
dedans le royaume, GODEFROY, Observations sur
Cliarles VIII, p. 44 7, dans LACURNE.
— ÉTYM. D'après du Cange, rêva est une forme
! pour roga, demande, du latin rogare; d'après Deme-
naid, c'est le nom de Pierre la Rêve, nom qui passa
à l'impôt, comme celui de Paulet à la paulette.
1 RÊVE, ÉE (rê-vé, vée), part, passé île rêver. Ne
prenez point ceci pour un conte rêvé, HAUTEROCHE
l'Amant qui ne flatte point, m, 7. || Désiré comme
dans un rêve. La fortune rêvée par cet ambitieux.
REVÊCHE (re-vê-ch'), ad]. || 1° Qui est comme
i à rebours. || On dit du fer, qu'il devient revêche,
■ lorsque, étant mis au feu pour être travaillé, il s'en-
, durcit au recuit. || Diamant revêche, diamant auquel
on ne peut faire prendre le poli dans toutes ses
parties. || On dit dans un sens analogue : marbre
• revêche. Il y a des marbres revêches dont le travail
. est très-difficile; les ouvriers les appellent marbres
i fiers, parce qu'ils résistent trop aux outils, BUFF.
, JKn. t. n, p. 4 8. y 2° Âpre au goût. Du vin revêche.
, Des poires revêches. || 3° Fig. Peu traitable, rébarba-
■ tif. Revêche à mes raisons, il se rend plus mutin, RÉ-
- GMER,.Sat xv. Il s'était défié de Callisthène comme
1 d'un esprit revêche, VAUGEL. Q.C. vm, 6. Et vous, es-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 312/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f312.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f312.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f312.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f312.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f312.image × Aide