QUE
de ; il n'est pas question de, on ne parle pas de.
11 n'en est plus question présentement, SÉV. 21.
1! est fort question de vous dans sa lettre, ID.
676. Il fut question de ce que je deviendrais; et,
pour en causer plus à loisir, elle me retint à dîner,
' j. i. Eonss. Confess. n. H Qu'il n'en soit plus ques-
tion , qu'on n'en parle plus , que ce soit chose
mise de côté. J'y vais et pour y aller, et pour y
être un peu, et pour y avoir été et qu'il n'en
soit plus question, SÈV. ae. Ne connaissons-nous
pas une princesse qui se dépêcha de marier son
amant, afin qu'elle n'eût plus envie de l'épouser, et
qu'il n'en fût plus aucune question? n>. 30 juin 1680.
|| 5" Dans les assemblées délibérantes, la question
préalable, question préliminaire pour savoir si on
délibérera oui ou non sur la chose proposée. De-
mander la question préalable sur une proposition,
c'est demander qu'on n'en délibère pas. Cette pro-
position fut écartée par la question préalable. || Ques-
tion de cabinet, se dit d'une proposition faite par les
ministres aux chambres, en déclarant qu'elle esta
leurs yeux d'une importance assez grande pour leur
faire quitter le portefeuille si elle est rejetée.
|| 6° Question pour l'ami, cause problématique et
que l'on peut décider, par faveur, dans un sens ou
dans l'autre, sans trop blesser l'équité. || 7" La tor-
ture infligée aux accusés et aux condamnés pour
leur arracher des aveux. Question préparatoire,
question ordonnée sur de simples indices. Ques-
tion définitive, question ordonnée pour découvrir
les complices, lorsque le criminel est condamné
à mort. La question définitive est ou ordinaire
ou extraordinaire, c'est-à-dire plus ou moins vio-
lente. Appliquer, mettre à la question. Après cette
confession, on n'a pas laissé de lui donner [à la
Voisin], dès le matin, la question ordinaire et
extraordinaire ; elle n'en a pas dit davantage, SÉV.
2«6. La question est une invention merveilleuse et
tout à fait sûre pour perdre un innocent qui a la
complexion faible, et sauver un coupable qui est né
robuste, LA BRUT. XIV. On dit que les Cappadociens
s'accoutumaient dès l'enfance à résister aux tour-
ments, et qu'ils se donnaient la question les uns
aux autres, pour s'endurcir contre les peines à quoi
leurs faux témoignages les pourraient un jour
exposer, ROLLIN, Ihst. anc. (Euv. t. rx, p. 568,
dans PODGENS. J'ai toujours présumé que la ques-
tion, la torture, avait été inventée par des voleurs
qui, étant entrés chez un avare,'etne trouvant point
son trésor, lui firent souffrir mille tourments jus-
qu'à ce qu'il le découvrit, VOLT- Dict. phil. Question.
Pefia nous apprend que les inquisiteurs n'emploient
ordinairement que cinq espèces de tourments dans
la question, quoique Marsilius fasse mention de
quatorze espèces, m. Dict. phil. Inquisition. 11 faut
dire un mot de la torture, autrement nommée ques-
tion, c'est une étrange manière de questionner les
hommes, ID. Dict. phil. Torture. On a tant dit que
la question jst un secret presque sûr pour sauver
un coupable robuste, et pour condamner un inno-
cent d'une constitution faible, que ce raisonnement
a enfin persuadé des nations entières, m. Pol. et
législ. Fragtn. des inslr. 4. Lecourage avec lequel il
[Machiavel] résista aux tourments de la question
qu'il subit, lui sauva la vie, DIDER. Opin. des anc.
philos, {machiavélisme). L'accusateur peut de-
mander qu'on applique à la question les esclaves de
la partie adverse; conçoit-on qu'on exerce une pa-
reille barbarie contre des hommes dont il ne fau-
drait que tenter la fidélité? BARTHÊL. Anach. en. 18.
Les Francs né subissaient pas l'épreuve honteuse
de la question ; ils n'étaient point passibles de
châtiments servîtes, NAUDET, Instit. Mém. inscr. et
hclles-lelt. t. vin, p. 467. || Fig. Il se dit, par exa-
gération, de quelque souffrance. Figurez-vous la
question qu'au sire On donna lors, LA FONT. Lun.
|| Il ne faut pas lui donner la question pour lui faire
dire tout ce qu'il sait, il parle légèrement et dit ses
secrets.
— HIST. xn" s. Et quant il aveit bien solu ses
questions, Th. le mart. 58. || xme s. Chascuns doit
obéir simplement, sans noise et sans question,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 433. || xiv" s. En tex [tels] cas
et semblables, il est double et question se telles
choses doivent estre dites volunlaires bu involuntai-
ies, OIÎESME,Ëlh. 48. Ce de quoy estoit la question,
c'est assavoir.... ID. ib. 24. Et félicité, de quoy nous
faisons question [traitons], est propre à homme ou
à nature humaine, n>.~tb. îx, 4 5. Dame, vous devez
commencer. ,- Non fais, dit-elle, par raison Que
par vous must [fut soulevée] la question, Modus,
f* cv, ve.rso. Si se esmut entre eus une question de
leur famés, BFRCHEURE, f° 26, verso.4\xv° s. Il y
QUE
avoit eu aucunes questions [différends] entre lesdits
roy et duc de Bourgogne, MATH, DE COUCÏ, Hisl. de
Charles VU, p. 723, dans LACURNE. || XVI" S. C'est
se desborder par trop, de mettre en question ce que
chacun voit à l'oeil, CALV. Inslit. 42. Qui plus est, la
response de l'ange en oste toute question [doute], ID.
ib. 78. Seulement je leur demandera}' une question,
ID. ib. 943. S'il eust souhaité monter es cieux de-
dans un chariot flamboyant comme Helie.... l'eust
il impetré?c'est une question, RAR. IV, Prologue de
l'aatheur. On leur faisoit des questions sur le juge-
ment des hommes et de leurs actions, MONT. 1, 451.
— ËTYM. Provenç. questio, question; espagn.
question; ital. questione; du lat. quxstionem, de
quxstum, supin de quxrere (voy. QUÉRIR).
t 1. QUESTIONNAIRE (kè-stio-nê-r'), s. m.
Il 1° Ouvrage ou partie d'ouvrage dans lequel se
trouvent formulées les queslions que l'on peut
adresser à des élèves sur les objets de leurs études.
Il 2° Série de questions que l'on pose pour servir de
guide à une enquête. M. le président a préparé un
questionnaire portant sur tous les points à élucider,
Enquête sur le taux de l'intérêt de l'argent, Impri-
merie impériale, 1865, t. 1, p. 10.
— ËTYM. Question.
2. QUESTIONNAIRE (kè-stio-nê-r'), s. m. Celui qui
donnait ia question aux accusés et aux condamnés.
Bronte le questionnaire, LA BRUY. m.
— HIST. xvie s. Il fut six sepmaines prisonnier
dans un engeiri de bois poinctu par le bas, que les
questionnaires appellent chausse d'hypocras, D'AUB.
llist. 1, 75.
— ÉTYM. Lat. quxstionarius, de quxstio, question,
f QUESTIONNANT, ANTE (kè-stio-nan, nan-f),
adj. Qui questionne. Matante, Vousêtes aujourd'hui
d'humeur questionnante, HAUTEROCHE, Nobles de
province, m, 3.
QUESTIONNÉ, ÉE (kè-stio-né, née), part, passé
de questionner, j qui on fait des questions. J'arrive
tout présentement, ma chère fille; je suis chez ma
tante, entourée, embrassée, questionnée de toute
ma famille et de la sienne, SÉV. 105.
QUESTIONNER (kè-stio-né; en vers, de quatre
syllabes), v. a. || 1° Adresser des questions. Napo-
léon, en revoyant cette route connue [celle par
laquelle il était allé à Moscou], se rassurait, quand,
vers le soir, un chasseur russe prisonnier lui fut
envoyé parDavoust; d'abord il le questionna négli-
gemment ; mais' le hasard voulut que ce Moscovite
eût quelque idée des routes, de3 noms, des distan-
ces, SÊGUR, Hist. de Nap. ix, 7. || Par extension. La
plupart de ces messieurs [les voleurs] sont encore
dans l'usage de serrer les pouces, de brûler les
pieds, et de questionner par d'autres tourments
ceux qui refusent de leur dire où ils ont mis leur
argent, VOLT. Dict. phil. Torture. || Fig. Je suis si
bien aujourd'hui, que je prendrai le parti qu'ils me
conseillent, qui est de mépriser ma jambe, et de ne
la point questionner à tout'moment, SÉV. 1er j;:ill.
IR85. Il 2° Y. n. Faire des questions. Le bon ton du
supérieur est de questionner souvent ; le bon ton de
l'inférieur est de ne questionner jamais, ou le plus
rarement possible, MAHMONTEL, (Euv. t. x, p. 258.
Il En mauvaise part. Faire des questions impor-
tunes. Il ne fait que questionner. |j 3" Se question-
ner, v. réfi. Se faire réciproquement des questions.
— SYN. QUESTIONNER, INTERROGER. Questionner,
se dit surtout quand on veut obtenir des renseigne-
ments : un espion questionne les gens; un général'
questionne un prisonnier pour savoir ce que fait
l'ennemi. Interroger se dit surtout quand les ré-
ponses qu'on peut obtenir sont un moyen d'appré-
cier celui qui les fait : un juge interroge un accusé;
un professeur interroge un élève.
— HIST. XIII» s. Et ge si le questionai, De gra-
maire li demandai, Ren. 21127.
— ÊTYM; Question; provenç. questionar; ital.
questionare.
QUESTIONNEUR, EUSE (kè-stio-neur, neu-z'^
en vers, de quatre syllabes), s. m. et f. Celui, celle
qui fait sans cesse des questions. Vous me direz
que je suis un grand questionneur; mais vous ré-
pondrez ce qu'il vous plaira, on ne vous force à rien,
VOLT. Lelt. d'Argsnlal, 19 janv. 1771. Au bout de
quelques minutes leur attention [des enfants] se
lasse ; ils n'écoutent plus ce qu'un obstiné question-
neur leur demande, et ne répondent plus qu'au
hasard, J. J. ROUSS. Ém. n. Un sot questionneur,
Malgré nous introduit, trouble notre bonheur, DE-
LILLE, Convers. 1. Y a-t-il longtemps que vous êtes
marié? avez-vous des enfants? sont-ils gentils? —
Pierre [à part] : Oh ! quelle questionneuse ! AL. DU-
VAL, Menuisier de Livonie, 1, 10. \\Adj. Le petit Ra-
QUE 1418
got à qui j'avais affaire était aussi questlonneut
que l'autre, HAMILT. Gramm. 3.
— ÊTYM. Questionner. * ' . .
QUESTURE (kuè-stu-r'), s.f. || i° Terme d'histoire
romaine. Dignité, charge de questeur. || Durée de s
fonctions de questeur. || 2° Aujourd'hui, dans les
assemblées délibérantes, bureau des questeurs.
— ÉTYM. Lat. quxslura (voy. QUESTEUR).
t QUET (kè), s. m. Terme de papeterie. L'assem-
blage et le nombre de 26 feuilles de papier avec
leurs feutres s'appellent un quet, Dict. des arls et
met. Papetier.
1. QUÊTE (kê-f), s. f. ||i° Action par laquelle on
cherche. Ils conviennent de prix et se mettent en
quête [de l'ours, pour en avoir la peau], LA FONT.
Fabl. v, 20. Si bien qu'à votre quête ayant perde
mes peines, MOL. l'Ét. v, H. La violence de mon
amour et les sévérités de son père me firent prendre
la résolution de m'introduire dans son logis, et
d'envoyer un autre à la quête de mes parents, ID
l'Av. v, 6. On conçoit qu'un animal abandonne le
pays qu'il habite, en quête de nourriture et d'abri,
CIIATEAUBR. Génie, 1, v, 9. || 2° Terme de chasse.
Action d'un valet de limier qui va détourner une
bête pour la lancer. || Le canton destiné à un valet
de limier pour y • trouver et détourner, les bêtes.
Il L'action d'un chien qui démêle la voie d'un cerf,
d'un sanglier, etc. ou qui cherche les perdrix.
Aller en quête. Un limier bon pour la quête. || Il se
dit aussi du loup qui chasse. Le loup retourne au
fond des bois, se met en quête, BUFF. Morceaux
choisis, p. 232. Il Tons que l'on sonne pour faire
quêter les chiens. || Use dit de même en parlant de
la chasse du gibier à plume. Un épagneul bon
pour la quête. Ce chien a la quête brillante, a une
fort belle quête. Lorsque le chien rencontre un râle,
on peut le reconnaître à la vivacité de sa quête, au
nombre de faux arrêts... BUFF. Ois. t. xv, p. 230.
Les chasseurs en font de nombreuses captures [des
canards sauvages] soit à la quête du jour ou à l'em-
buscade du soir, soit aux différents pièges et aux
grands filets, ID. ib. t. xvn, p. 176. || 3°L'action de
demander et de recueillir des aumônes pour les
pauvres ou pour des oeuvres pieuses. Ayant recueilli, •
d'une quête qu'il fit faire , douze mille drachmes
d'argent, il les envoya à Jérusalem, SACI, Bible,
Machab. 11, xu, 43. L'on compte quatre-vingt-dix-
huit ordres monastiques dans l'Église; soixante-
quatre qui sont rentes, et trente-quatre qui vivent
de quête, sans aucune obligation, disent-ils, de
travailler ni corporellement ni spirituellement pour
gagner leur vie, mais seulement pour éviter l'oisi-
veté, VOLT. Dict. phil. Quête. ||Le produit de la
quête. La pucelie était fort dévote ; Les dimanches
elle quêtait, Et la quête aux pauvres "portait,
SCARRON, Virg. vu. || 4° Anciennement, dans le droit
coutumier, terres de quête, celles qui devaient une
rente levée par une collecte que les habitants
faisaient sur eux-mêmes. || Droit de quête, cens à la
quête, droit que le seigneur pouvait faire demander,
mais qu'on n'était pas obligé de porter chez lui.
— HIST. xm" s. Et s'ele [la demande] est niée,
li sires puet [peut] fe're enquerre de sa autorité, et
par sa queste fere le amender, Liv. de just. 4 2.
Il xiv' s. Si te diray les quatre manières d'aller en
queste [à la chasse], Modus, f° x. Et lors le doit son
mestre fere mener le limier en queste au matin
après luy, GASTON PHÉBUS, Livre de chasse, ci. 28.
Il xv" s. Je m'en irai costoyant ces vallées pour ouïr
et savoir si j'aurai nulles nouvelles de Geronnet,
qui nous a mis en celle queste, FROISS. II, m, 99.
Il xvie s. Pourtant, plaideurs aux amoureuses ques-
tes, Allez ailleurs présenter vos requestes, MAHOT,
1, 388. Sa queste [de la vertu] est scabreuse et la- ,
borieuse, MONT, I, 70. Les oyseaux vont à la queste
du grain, ID. I, 142. Il tendit les filets, un autre
prisl la queste, RONS. 689. Celuy qui a taille ou
queste es quatre cas peut tailler ses sujets : quand
il va en voyage d'outremer visiter la terre sainte,
quand il est prisonnier des ennemis, quand il ma-
rie sa fille, et quand il est fait chevalier, Coust.
gén. t. 11, p. 431.
— ÉTYM. Provenç. questa, quista; espagn.quesla;
ital. chiesla ; du lat. qusesitus, cherché (voy. QUEHIB) .
2. QUÊTE (kê-t'), s. m. Terme de marine. Quan-
tité dont s'écarte de l'extrémité postérieure delà
quille d'un vaisseau une perpendiculaire abaissée
du sommet de l'étambot sur le prolongement de
la face inférieure de la quille.
— ÉTYM. On écrivait aussi chele, chette, q'. i,
d'après Jal, est équivalent de chute, choite.
QUÊTÉ, ÉE (kè-té, tée), part, passé de quêter.
Un lièvre quêté 1 ar le chien.
de ; il n'est pas question de, on ne parle pas de.
11 n'en est plus question présentement, SÉV. 21.
1! est fort question de vous dans sa lettre, ID.
676. Il fut question de ce que je deviendrais; et,
pour en causer plus à loisir, elle me retint à dîner,
' j. i. Eonss. Confess. n. H Qu'il n'en soit plus ques-
tion , qu'on n'en parle plus , que ce soit chose
mise de côté. J'y vais et pour y aller, et pour y
être un peu, et pour y avoir été et qu'il n'en
soit plus question, SÈV. ae. Ne connaissons-nous
pas une princesse qui se dépêcha de marier son
amant, afin qu'elle n'eût plus envie de l'épouser, et
qu'il n'en fût plus aucune question? n>. 30 juin 1680.
|| 5" Dans les assemblées délibérantes, la question
préalable, question préliminaire pour savoir si on
délibérera oui ou non sur la chose proposée. De-
mander la question préalable sur une proposition,
c'est demander qu'on n'en délibère pas. Cette pro-
position fut écartée par la question préalable. || Ques-
tion de cabinet, se dit d'une proposition faite par les
ministres aux chambres, en déclarant qu'elle esta
leurs yeux d'une importance assez grande pour leur
faire quitter le portefeuille si elle est rejetée.
|| 6° Question pour l'ami, cause problématique et
que l'on peut décider, par faveur, dans un sens ou
dans l'autre, sans trop blesser l'équité. || 7" La tor-
ture infligée aux accusés et aux condamnés pour
leur arracher des aveux. Question préparatoire,
question ordonnée sur de simples indices. Ques-
tion définitive, question ordonnée pour découvrir
les complices, lorsque le criminel est condamné
à mort. La question définitive est ou ordinaire
ou extraordinaire, c'est-à-dire plus ou moins vio-
lente. Appliquer, mettre à la question. Après cette
confession, on n'a pas laissé de lui donner [à la
Voisin], dès le matin, la question ordinaire et
extraordinaire ; elle n'en a pas dit davantage, SÉV.
2«6. La question est une invention merveilleuse et
tout à fait sûre pour perdre un innocent qui a la
complexion faible, et sauver un coupable qui est né
robuste, LA BRUT. XIV. On dit que les Cappadociens
s'accoutumaient dès l'enfance à résister aux tour-
ments, et qu'ils se donnaient la question les uns
aux autres, pour s'endurcir contre les peines à quoi
leurs faux témoignages les pourraient un jour
exposer, ROLLIN, Ihst. anc. (Euv. t. rx, p. 568,
dans PODGENS. J'ai toujours présumé que la ques-
tion, la torture, avait été inventée par des voleurs
qui, étant entrés chez un avare,'etne trouvant point
son trésor, lui firent souffrir mille tourments jus-
qu'à ce qu'il le découvrit, VOLT- Dict. phil. Question.
Pefia nous apprend que les inquisiteurs n'emploient
ordinairement que cinq espèces de tourments dans
la question, quoique Marsilius fasse mention de
quatorze espèces, m. Dict. phil. Inquisition. 11 faut
dire un mot de la torture, autrement nommée ques-
tion, c'est une étrange manière de questionner les
hommes, ID. Dict. phil. Torture. On a tant dit que
la question jst un secret presque sûr pour sauver
un coupable robuste, et pour condamner un inno-
cent d'une constitution faible, que ce raisonnement
a enfin persuadé des nations entières, m. Pol. et
législ. Fragtn. des inslr. 4. Lecourage avec lequel il
[Machiavel] résista aux tourments de la question
qu'il subit, lui sauva la vie, DIDER. Opin. des anc.
philos, {machiavélisme). L'accusateur peut de-
mander qu'on applique à la question les esclaves de
la partie adverse; conçoit-on qu'on exerce une pa-
reille barbarie contre des hommes dont il ne fau-
drait que tenter la fidélité? BARTHÊL. Anach. en. 18.
Les Francs né subissaient pas l'épreuve honteuse
de la question ; ils n'étaient point passibles de
châtiments servîtes, NAUDET, Instit. Mém. inscr. et
hclles-lelt. t. vin, p. 467. || Fig. Il se dit, par exa-
gération, de quelque souffrance. Figurez-vous la
question qu'au sire On donna lors, LA FONT. Lun.
|| Il ne faut pas lui donner la question pour lui faire
dire tout ce qu'il sait, il parle légèrement et dit ses
secrets.
— HIST. xn" s. Et quant il aveit bien solu ses
questions, Th. le mart. 58. || xme s. Chascuns doit
obéir simplement, sans noise et sans question,
BRUN, LATINI, Trésor, p. 433. || xiv" s. En tex [tels] cas
et semblables, il est double et question se telles
choses doivent estre dites volunlaires bu involuntai-
ies, OIÎESME,Ëlh. 48. Ce de quoy estoit la question,
c'est assavoir.... ID. ib. 24. Et félicité, de quoy nous
faisons question [traitons], est propre à homme ou
à nature humaine, n>.~tb. îx, 4 5. Dame, vous devez
commencer. ,- Non fais, dit-elle, par raison Que
par vous must [fut soulevée] la question, Modus,
f* cv, ve.rso. Si se esmut entre eus une question de
leur famés, BFRCHEURE, f° 26, verso.4\xv° s. Il y
QUE
avoit eu aucunes questions [différends] entre lesdits
roy et duc de Bourgogne, MATH, DE COUCÏ, Hisl. de
Charles VU, p. 723, dans LACURNE. || XVI" S. C'est
se desborder par trop, de mettre en question ce que
chacun voit à l'oeil, CALV. Inslit. 42. Qui plus est, la
response de l'ange en oste toute question [doute], ID.
ib. 78. Seulement je leur demandera}' une question,
ID. ib. 943. S'il eust souhaité monter es cieux de-
dans un chariot flamboyant comme Helie.... l'eust
il impetré?c'est une question, RAR. IV, Prologue de
l'aatheur. On leur faisoit des questions sur le juge-
ment des hommes et de leurs actions, MONT. 1, 451.
— ËTYM. Provenç. questio, question; espagn.
question; ital. questione; du lat. quxstionem, de
quxstum, supin de quxrere (voy. QUÉRIR).
t 1. QUESTIONNAIRE (kè-stio-nê-r'), s. m.
Il 1° Ouvrage ou partie d'ouvrage dans lequel se
trouvent formulées les queslions que l'on peut
adresser à des élèves sur les objets de leurs études.
Il 2° Série de questions que l'on pose pour servir de
guide à une enquête. M. le président a préparé un
questionnaire portant sur tous les points à élucider,
Enquête sur le taux de l'intérêt de l'argent, Impri-
merie impériale, 1865, t. 1, p. 10.
— ËTYM. Question.
2. QUESTIONNAIRE (kè-stio-nê-r'), s. m. Celui qui
donnait ia question aux accusés et aux condamnés.
Bronte le questionnaire, LA BRUY. m.
— HIST. xvie s. Il fut six sepmaines prisonnier
dans un engeiri de bois poinctu par le bas, que les
questionnaires appellent chausse d'hypocras, D'AUB.
llist. 1, 75.
— ÉTYM. Lat. quxstionarius, de quxstio, question,
f QUESTIONNANT, ANTE (kè-stio-nan, nan-f),
adj. Qui questionne. Matante, Vousêtes aujourd'hui
d'humeur questionnante, HAUTEROCHE, Nobles de
province, m, 3.
QUESTIONNÉ, ÉE (kè-stio-né, née), part, passé
de questionner, j qui on fait des questions. J'arrive
tout présentement, ma chère fille; je suis chez ma
tante, entourée, embrassée, questionnée de toute
ma famille et de la sienne, SÉV. 105.
QUESTIONNER (kè-stio-né; en vers, de quatre
syllabes), v. a. || 1° Adresser des questions. Napo-
léon, en revoyant cette route connue [celle par
laquelle il était allé à Moscou], se rassurait, quand,
vers le soir, un chasseur russe prisonnier lui fut
envoyé parDavoust; d'abord il le questionna négli-
gemment ; mais' le hasard voulut que ce Moscovite
eût quelque idée des routes, de3 noms, des distan-
ces, SÊGUR, Hist. de Nap. ix, 7. || Par extension. La
plupart de ces messieurs [les voleurs] sont encore
dans l'usage de serrer les pouces, de brûler les
pieds, et de questionner par d'autres tourments
ceux qui refusent de leur dire où ils ont mis leur
argent, VOLT. Dict. phil. Torture. || Fig. Je suis si
bien aujourd'hui, que je prendrai le parti qu'ils me
conseillent, qui est de mépriser ma jambe, et de ne
la point questionner à tout'moment, SÉV. 1er j;:ill.
IR85. Il 2° Y. n. Faire des questions. Le bon ton du
supérieur est de questionner souvent ; le bon ton de
l'inférieur est de ne questionner jamais, ou le plus
rarement possible, MAHMONTEL, (Euv. t. x, p. 258.
Il En mauvaise part. Faire des questions impor-
tunes. Il ne fait que questionner. |j 3" Se question-
ner, v. réfi. Se faire réciproquement des questions.
— SYN. QUESTIONNER, INTERROGER. Questionner,
se dit surtout quand on veut obtenir des renseigne-
ments : un espion questionne les gens; un général'
questionne un prisonnier pour savoir ce que fait
l'ennemi. Interroger se dit surtout quand les ré-
ponses qu'on peut obtenir sont un moyen d'appré-
cier celui qui les fait : un juge interroge un accusé;
un professeur interroge un élève.
— HIST. XIII» s. Et ge si le questionai, De gra-
maire li demandai, Ren. 21127.
— ÊTYM; Question; provenç. questionar; ital.
questionare.
QUESTIONNEUR, EUSE (kè-stio-neur, neu-z'^
en vers, de quatre syllabes), s. m. et f. Celui, celle
qui fait sans cesse des questions. Vous me direz
que je suis un grand questionneur; mais vous ré-
pondrez ce qu'il vous plaira, on ne vous force à rien,
VOLT. Lelt. d'Argsnlal, 19 janv. 1771. Au bout de
quelques minutes leur attention [des enfants] se
lasse ; ils n'écoutent plus ce qu'un obstiné question-
neur leur demande, et ne répondent plus qu'au
hasard, J. J. ROUSS. Ém. n. Un sot questionneur,
Malgré nous introduit, trouble notre bonheur, DE-
LILLE, Convers. 1. Y a-t-il longtemps que vous êtes
marié? avez-vous des enfants? sont-ils gentils? —
Pierre [à part] : Oh ! quelle questionneuse ! AL. DU-
VAL, Menuisier de Livonie, 1, 10. \\Adj. Le petit Ra-
QUE 1418
got à qui j'avais affaire était aussi questlonneut
que l'autre, HAMILT. Gramm. 3.
— ÊTYM. Questionner. * ' . .
QUESTURE (kuè-stu-r'), s.f. || i° Terme d'histoire
romaine. Dignité, charge de questeur. || Durée de s
fonctions de questeur. || 2° Aujourd'hui, dans les
assemblées délibérantes, bureau des questeurs.
— ÉTYM. Lat. quxslura (voy. QUESTEUR).
t QUET (kè), s. m. Terme de papeterie. L'assem-
blage et le nombre de 26 feuilles de papier avec
leurs feutres s'appellent un quet, Dict. des arls et
met. Papetier.
1. QUÊTE (kê-f), s. f. ||i° Action par laquelle on
cherche. Ils conviennent de prix et se mettent en
quête [de l'ours, pour en avoir la peau], LA FONT.
Fabl. v, 20. Si bien qu'à votre quête ayant perde
mes peines, MOL. l'Ét. v, H. La violence de mon
amour et les sévérités de son père me firent prendre
la résolution de m'introduire dans son logis, et
d'envoyer un autre à la quête de mes parents, ID
l'Av. v, 6. On conçoit qu'un animal abandonne le
pays qu'il habite, en quête de nourriture et d'abri,
CIIATEAUBR. Génie, 1, v, 9. || 2° Terme de chasse.
Action d'un valet de limier qui va détourner une
bête pour la lancer. || Le canton destiné à un valet
de limier pour y • trouver et détourner, les bêtes.
Il L'action d'un chien qui démêle la voie d'un cerf,
d'un sanglier, etc. ou qui cherche les perdrix.
Aller en quête. Un limier bon pour la quête. || Il se
dit aussi du loup qui chasse. Le loup retourne au
fond des bois, se met en quête, BUFF. Morceaux
choisis, p. 232. Il Tons que l'on sonne pour faire
quêter les chiens. || Use dit de même en parlant de
la chasse du gibier à plume. Un épagneul bon
pour la quête. Ce chien a la quête brillante, a une
fort belle quête. Lorsque le chien rencontre un râle,
on peut le reconnaître à la vivacité de sa quête, au
nombre de faux arrêts... BUFF. Ois. t. xv, p. 230.
Les chasseurs en font de nombreuses captures [des
canards sauvages] soit à la quête du jour ou à l'em-
buscade du soir, soit aux différents pièges et aux
grands filets, ID. ib. t. xvn, p. 176. || 3°L'action de
demander et de recueillir des aumônes pour les
pauvres ou pour des oeuvres pieuses. Ayant recueilli, •
d'une quête qu'il fit faire , douze mille drachmes
d'argent, il les envoya à Jérusalem, SACI, Bible,
Machab. 11, xu, 43. L'on compte quatre-vingt-dix-
huit ordres monastiques dans l'Église; soixante-
quatre qui sont rentes, et trente-quatre qui vivent
de quête, sans aucune obligation, disent-ils, de
travailler ni corporellement ni spirituellement pour
gagner leur vie, mais seulement pour éviter l'oisi-
veté, VOLT. Dict. phil. Quête. ||Le produit de la
quête. La pucelie était fort dévote ; Les dimanches
elle quêtait, Et la quête aux pauvres "portait,
SCARRON, Virg. vu. || 4° Anciennement, dans le droit
coutumier, terres de quête, celles qui devaient une
rente levée par une collecte que les habitants
faisaient sur eux-mêmes. || Droit de quête, cens à la
quête, droit que le seigneur pouvait faire demander,
mais qu'on n'était pas obligé de porter chez lui.
— HIST. xm" s. Et s'ele [la demande] est niée,
li sires puet [peut] fe're enquerre de sa autorité, et
par sa queste fere le amender, Liv. de just. 4 2.
Il xiv' s. Si te diray les quatre manières d'aller en
queste [à la chasse], Modus, f° x. Et lors le doit son
mestre fere mener le limier en queste au matin
après luy, GASTON PHÉBUS, Livre de chasse, ci. 28.
Il xv" s. Je m'en irai costoyant ces vallées pour ouïr
et savoir si j'aurai nulles nouvelles de Geronnet,
qui nous a mis en celle queste, FROISS. II, m, 99.
Il xvie s. Pourtant, plaideurs aux amoureuses ques-
tes, Allez ailleurs présenter vos requestes, MAHOT,
1, 388. Sa queste [de la vertu] est scabreuse et la- ,
borieuse, MONT, I, 70. Les oyseaux vont à la queste
du grain, ID. I, 142. Il tendit les filets, un autre
prisl la queste, RONS. 689. Celuy qui a taille ou
queste es quatre cas peut tailler ses sujets : quand
il va en voyage d'outremer visiter la terre sainte,
quand il est prisonnier des ennemis, quand il ma-
rie sa fille, et quand il est fait chevalier, Coust.
gén. t. 11, p. 431.
— ÉTYM. Provenç. questa, quista; espagn.quesla;
ital. chiesla ; du lat. qusesitus, cherché (voy. QUEHIB) .
2. QUÊTE (kê-t'), s. m. Terme de marine. Quan-
tité dont s'écarte de l'extrémité postérieure delà
quille d'un vaisseau une perpendiculaire abaissée
du sommet de l'étambot sur le prolongement de
la face inférieure de la quille.
— ÉTYM. On écrivait aussi chele, chette, q'. i,
d'après Jal, est équivalent de chute, choite.
QUÊTÉ, ÉE (kè-té, tée), part, passé de quêter.
Un lièvre quêté 1 ar le chien.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 30/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f30.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f30.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f30.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f30.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f30.image × Aide