1682
RET
— JÉTYM. Re..., et'tailler; provenç. retalhar;
catal. relallar ; espagn. retajar ; ital. ritagliare.
t RÉTALËR (ré-ta-lé). ». o. Étaler de nouveau.
|| Étendre une peau.
— ÉTYM..Jîe..., et étaler.
tRÉTAMAGE(rè-ta-ma-j'),s.m.Actionderétamer.
t RÉTAMER (ré-ta-mé), v. a. Pratiquer de temps
à autre sur les casseroles qui en ont besoin l'opéra-
tion de l'étamage.
— ÉTYM. Re..., et étamer.
t RÉTAMEUR (ré-ta-meur), s. m. Ouvrier am-
bulant qui rétame.
f RETANCER (re-tan-sé), v. a. 11 se conjugue ,'
comme tancer. Tancer de nouveau. |
— HIST. xiir s. Et de ceste meïsme cose Re- ■
tence dans Foukiers et cose Marin.... DU CANGE, !
Gloss. franc, au motretencer. || xvi" s. Là l'espieu ,
dans la main, courageux je devance Ma chasse de j
vingt pas ; je la tance et retance, Je la presse et
la hue allant tout à l'entour, KONS. 670.
RETAPÉ, ÉE (re-ta-pé.pée), part, passé de reta-
per. Cheveux retapés. Il avait les cheveux nattés avec
un chapeau retapé, et surmonté d'un vieux plumet
feuille-morte, LESAGE, Esf.Gon*. 1.1| S.m. Un retapé,
une coiffure en cheveux retapés._Ses cheveux sans
frisure sont beaucoup-plus jolis à voir que ce retapé
serré, GENLIS, Thédl. d'éduc. laLingère,!, 7. || Popu-
lairement, un retapé, homme qui, comme un chapeau j
retapé, veut faire croire à des qualités qu'il .n'a pas.
RETAPER (re-ta-pé), v. a. ||1° Repousser en ta- :
pant. M. le duc d'Orléans, fit ce qu'il put pour arrê- |
ter ses larmes, et pour bien retaper ses yeux, ]
ST-SIM. 293, 239. |j 2° Anciennement, retrousser les ;
bords d'un chapeau en les serrant contre la forme. I
|| Aujourd'hui, remettre un chapeau à neuf. ||Fig."'
et familièrement. Il a été bien retapé, il a été fort !
maltraité. || 3° Terme de perruquier. Retaper une
perruque, la friser et la poudrer. || Retaper des che-
veux, les peigner à rebours et les faire renfler. \
RETARD (re-tar; îedne se lie pas; au pluriel, Vs
ne se lie pas : des re-tar ennuyeux; cependant quel-
ques-uns la lient: des re-tar-z ennuyeux), s. m. |j i° Il
se dit de ce qui est ou se fait trop tard. Un débiteur ,
qui est en retard de payer. Voyez l'heure qu'il est; j
vous êtes en retard. Ma montre est en retard sur j
l'horloge du chemin de fer. Vos retards ont fait man- |
quer l'affaire. || Retard des marées, l'espace de temps \
aVmt la marée d'un jour retarde sur la marée corres- j
pondante de la veille, et qui est de 48 minutes, en j
moyenne. || 2" Le retard d'une montre, d'une pen- .
dule, partie du mouvement qui sert à la retarder ou ,
à l'avancer. || 3" Terme de musique. On désigne par j
retard, en harmonie, le délai momentané que l'on met ,
à frapper l'une des notes d'un accord, en prolongeant j
quelques instants la note de l'accord précédent, ;
note dont celle qui est retardée forme la résolution ; j
pour exprimer ce fait, on emploie indifféremment
le mot retard, qui s'applique à la deuxième note,
ou le mot prolongation qui s'appliqueà la première;
il y a des doubles, des triples retards.
— ETYM. Voy. RETARDER.
RETARDATAIRE (re-tar-da-tê-r), adj. Il_se dit
des contribuables en retard de payer, des conscrits !
qui ne se rendent pas à temps sous les drapeaux. '
|| S. m. Les retardataires, les contribuables, les j
conscrits en retard. || Il se dit aussi familièrement de .
ceux qui. arrivent trop tard à quelque chose. Les re- !
tardataires n'auront pas de place à ce concert.
— ÉTYM. Retarder.
t RETARDATEUR, TRICE (re-tar-da-teur, tri-s'),
adj. Terme de physique. Qui rend plus lent le
mouvement des corps. Pourquoi aurions-nous re-
cours à ce principe dont tout le monde fait usage
aujourd'hui, que la force accélératrice ou retarda-
trice est proportionnelle à l'élément de la vitesse ?
D'ALEMB. Traité de dynam. OEuv. t. xiv, p. 2(4,
dans POUGENS. Le frottement retardateur émanant
des parois solides entre lesquelles les fluides s'écou-
lent, Acad. des se. Comptes rendus, t. LXVIII, p. 683.
— REM. Le dictionnaire de l'Académie ne donne
que le féminin retardatrice.
— ÉTYM. Retarder.
t RETARDATIF, IVE (re-tar-da-tif, ti-v'), adj.
Qui tend à retarder, propre à faire retarder. Il sait
ne pas réussir par cette démarche ; mais c'est pour
lui un moyen retardatif, LEGOARANT.
RETARDATION (re-tar-da-sion), s. m. Terme de
physique. Ralentissement du mouvement d'un
corps. La retardation du mouvement est ici en or-
dre inverse de celui de l'accélération, BUFP. Hist.
min. Introd. OEuv. t. vi, p. 13. Les retardations im-
primées à la comète ont égalé les accélérations,
OAILLY, Hist. astr. mod. t. m, p. 4 92.
RET
— HIST. xvie s. Si la dite i etardation [du cal] i
vient par faute des alimens.... PARÉ, XIII, 30. ]
— ÉTYM. Lat. retardationem, de retardare, re- i
tarder. (
RETARDÉ, ÉE (re-tar-dé, dée), part, passé de (
retarder. || 1° Remisa un autre temps. Le ciel pourra 1
venger ses ordres retardés, CORN. OEdipe, m, 2. Leur <
liberté [de captifs], par moi trop longtemps retardée, i
VOLT. Zaire, i, 4. || 2" Se dit du mouvement, lorsque j
l'action continue de la force ou des forces qui sulli- i
citent le mobile tend à le ralentir. (
RETARDEMENT (rertar-de-man), s. m. || 1° Action j
; de rendre tardif. C'est un motif pressant qui m'oblige (
|à cette visite; et ce que j'ai à vous dire ne veut |
j point du tout de retardement, MOL. Fest. iv, 9. Fai- <
: tes-lui écrire [à un marchand] quelque honnêteté ; |
, il ne faut pas joindre le silence avec le long retar- i
| dément, SÉV. 27 mai (672. Je ne suis pas de trop 1
bonne humeur sur le retardement de la paix, qu'on i
croit pourtant immanquable, MAINTENON, Lelt. à 1
SIme de Bouju, t. v, p. 268, dans POUGENS. Tous vos 1
retardements sont pour moi des refus, RAC. Andr. iv, 1
3. Pour retourner sans retardement en notre pays, (
FÉN. Tél. 1. Il 2° État de ce qui est en retard, de ce
qui tarde. D'où peut venir ce retardement de mon |
fils? SA«, Bible, Tobie, x, (. J'espère.... que vous ;
serez guérie pour jamais des inquiétudes que don- 1
. nent les retardements de la poste, SÉV. 25 mai (680. (
i Le roi [Charles XII], qui n'avait point encore éprouvé 1
■ de.revers, ni même de retardement dans ses succès, ]
I croyait qu'une année lui suffirait pour détrôner le 1
! czar, VOLT. Charles XII, 3. Cette accélération et ce s
! retardement du mouvement de la lune sont un effet ;
I de l'attraction du soleil combinée avec l'attraction 1
! de la lune, CONDIL. Art de rais, m, 7. Roemer osa <
'. conclure que le retardement des éclipses [des satel- 1
, Iites de Jupiter] est le temps que la lumière emploie ;
à traverser cet orbe [de la terre] ; et, comme le (
! retardement, lorsqu'il est le plus grand, lui parut £
d'environ onze minutes, il annonça aux savants que i
la lumière.... parcourait le diamètre de l'orbe de la 1
terre en onze minutes, BAILLY, Hist. astron. mod. \
jt. II, p. 417. t
i — HIST. xv# s. Comme le retargement soit moult 1
j périlleux et nullement à souffrir, MONSTREL.' t. 11, 1
ip. 74, dans LACURNE. Il xvi« s. Il émeut une sedi- 1
, tion entre les Sabins, qui fut cause du retarde- 1
1 ment de ceste guerre contre les Romains, AMYOT, C
I Publ. 38. Nostre retardement et séjour au bourg de
j Faye la Vineuse, LANOUE, 084. Elle apporta retarde- 1
j ment au procès, D'AUB. Hist. I, (03.
j — ÉTYM. Retarder; prov. retardamen; port, re- i
i lardamenlo; ital. ritardamento. On trouve aussi s
| retardance. 1
| RETARDER (re-tar-dé), v. a. || 1° Remettre à un i
I autre temps. Retarder le jugement d'un procès. Il e
mande à ses agents dans la conférence, qu'il n'est i
pas juste que la paix de la chrétienté soit retar- (
dée davantage à sa considération, BOSS. Louis de 1
Bourbon. Je puis d'une heure encor retarder mon i
départ, VOLT. Brutus, ni, 6. || Fig. Que n'ai-je point i
souffert pendant deux ordinaires que je n'ai point
eu de vos lettres!...je m'accommodais mieux d'avoir ]
été un peu retardée dans votre souvenir, que de <
1 porter l'épouvantable inquiétude que j'avais pour 1
; votre santé, SÉV. 21 juin (67). || Etre cause qu'une (
chose soit remise à un autre temps. Je ne puis 1
différer plus longtemps à vous supplier très-hum- ]
biement de m'apprendre quel accident m'a jus- 1
ques ici retardé ce bonheur [d'avoir une lettre de
vous], VOIT. Lelt. 60. Avec ces soins et cette imita- '
tion du christianisme, Julien, s'il eût vécu, eût ap- 1
paremment retardé la ruine de sa religion, FONTEN.
Orac. 11, 4, [| 2° Rendre plus lent, empêcher d'agir (
immédiatement, en parlant des personnes. N'en 1
parlons plus; en vain votre amour me retarde,
CORN. Héracl. IV, (. Mais quels soins désormais <
peuvent me retarder? RAC. Phèdre, ni, 5. || Il se dit I
des choses. Cruel auteur des troubles de mon âme,
Que la pitié retarde un peu tes pas, j. B. ROUSS. 1
Cantate, Circé. D'un siège encor douteux la lenteur
ordinaire Peut retarder ma course et borner ma 1
carrière, VOLT. Fanât. 11,4. La raison n'est jamais j
retardée dans ses progrès, que parles vices du gou- 1
verhement, CONDIL. Hist. anc- m, 9. La passion <
pour le changement corrompt la musique au delà. ]
des Alpes, et une timidité superstitieuse en retarde j
les progrès parmi nous, D'ALEMB. Lib. de la musi- <
que, OEuv. t. ni, p. 367, dans POUGENS. || 3° Retar-
der une horloge, une montre, faire qu'elle marque I
une heure moins avancée. || Faire qu'elle aille moins
vite. Ma montre avance toujours; j'ai besoin de la <
retarder. || 4° Terme de musique. On retarde dans j
RET
un accord, une note consonnante par une note
prise dans l'accord précédent. ||5° 7. n. Remettre à
un autre temps. Le roi dit qu'ily avait cinq ans
qu'il retardait de venir à Chantilly [chez le prince
de Condé], parce qu'il comprenait l'excès de cet em-
barras, SÉV. 26 avr. (67(. Il 6° Aller trop lentement,
en parlant d'une horloge, d'une montie. Ma montre
retarde de dix minutes. || On dit dans le mêûie sens :
je retarde de cinq minutes, d'un quart d'heure. Zoé,
votre mère, entre nous, Dirait de combien je retarde,
Quand vient l'heure du rendez-vous, BÉRANG. Passez,
j. filles. H Fig. Sa montre retarde, en parlant de quel-
qu'un qui est resté attaché à des idées surannées.
I! La lune retarde tous les jours de trois quarts
d'heure, paraît tous les jours trois quarts d'heure
plus tard. || On dit dans le même sens : la marée
retarde. || La fièvre retarde, se dit d'une fièvre in-
termittente dont l'accès vient plus tard qu'il n'était
venu le jour précédent. || 7° Se retarder, v. réfl.
Être retardé. Le coadjuteur.... qui est engagé de
marier sa cousine d'Harcourt.... cette affaire s'est
retardée d'un jour à l'autre, et ne se fera peut-être
que dans huit jours, SÉV. (3.
— HIST. xiii" s. Les quereles lesqueles ne ppenl
| ne peuvent] finer sans serement de vérité, seraient
autrement [si on n'excusait pas un témoin en cer-
tains cas] trop retardées, BEAUM. m, 3. Si en ontau-
cun jugement esté retargié, ID. LXVII, 34. ||xiv" s.
Empeechemens qui retardent la cure des plaies,
H. DE MONDEVILLE, f°36 l'incision qui est à faire
ne puisse estre retargié, ID. f» (00, verso. Li bons
SHbgésse doit ce qu'il peut retarder De nuire à son
seigneur, sa foi li doit garder, Girart de Ross
v. 4057. Sedicius li centurion les retarda [les sol-
dats], et leur fist atendre et delaier jusques à la
nuit, BERCHEURE, f" ((3, verso. |1 xvie s. Cesse,
amour, tes rigueurs, mets fin à ta poursuite ; Voy
que devant ton vol je retarde ma fuite, Et retourne
au chemin que j'avoy délaissé, DESPORTES, Diver-
ses amours, XL, Stances pour Charles IX. Ilsemeit
un débat entre les chefs, qui fut cause de retarder
un peu le combat, AMYOT, Timol. 42. Faisant jetter
tout le bagage emmy le chemin au devant de l'en-
nemy pour le retarder, ID. Lucul. 48. De quoi De-
metrius ne se trouva aucunement troublé, ains seu-
lement retarda un peu son pas,.iD. pémétr. 49. Les
Espagnols se mutinèrent, ce quiretardit les affaires
du duc [d'Albe], D'AUB. Hist. Il, 209.
— ÉTYM. lie..., et tarder; bourg, reladai; wallon,
restarqi; prov. et espagn. retardar; ital. ritardare.
tRETÂTER (re-tâ-té), v. a. || Ie Tâter de nou-
veau. L'aveugle tâta et relata l'objet qui était sous
sa main. || 2° Manier plusieurs fois, remanier, cor-
riger. Et certainement il faut avouer qu'elle [la
Sophonisbe de Mairet] a des endroits inimitables, et
qu'il serait dangereux de retâter après lui, CORN.
Sophon. au lecteur. || 3° Fig. S'enquérir avec pré-
caution. Je veux la retâter sur ce fâcheux.mystère,
MOL. Amph. m, (. || 4° V. n. Goûter une seconde
fois. Nous volligeons sur d'autres livres, nous avons
un peu retâté de l'Abbadie, SÉV. 23 nov. (689.
— HIST. xni's. Tasteet retasteet tire et sache....
Ken. (0358. || xvie s. Somme, il fit tant, en tastant
et retastant, qu'il vint à bout de cette médecine et
la but toute, DESPER. Contes, xci. Je ne me veois
et retaste plus universellement en nulle autre pos-
ture [qu'en jouant aux échecs], MONT, I, 377. Ce-
pendant qu'il luicte avecques sa mémoire et qu'i".
la retaste.... ID. IV, 88.
f RETEILLER (re-tè-llé, Il mouillées), v. a.
Teiller une seconde fois. || Fig. Reteiller ses chène-
vottes, modérer sa dépense, devenir ménager.
RETEINDRE (re-tin-dr), v. a. Il se conjugue
comme teindre. Teindre de nouveau. Sa robe était
bleue, elle l'a fait reteindre en brun.
— HIST. xme s. Nus [nul] chapelier de feutre ne
doit retaindre nus [nul] chapiaus viez [vieux] de
feutre.... Liv. des met. 248.
RETEINT, EINTE (re-tin, tin-t'), part, passé de
rèteindre. Étoffe reteinle. Drap reteint.
f RÉTENDEUR (ré-tan-deur), s. m. Celui qui étend
les étoffes au sortir de la foulerie ou de la teinture.
Après que la visite aura été faite, et la marque du bu-
reau apposée surlesdits droguets entoile, les noeuds
en seront coupés avant que d'être portés au foulon,
par les marchands qui les achèteront en toile, ou par
les rélendeurs qui les font apprêter pour le compte
des fabricants, Arrêt du Cons. (5 août (724.
t RÉTENDOIR (ré-tan-doir), s. m. Outil du fac-
teur d'orgues.
- RETENDRE (re-tan-dr'). v a. n se conjugue
comme tendre. Tendre de nouveau. Retendez la
piège. Retendre une corde.
RET
— JÉTYM. Re..., et'tailler; provenç. retalhar;
catal. relallar ; espagn. retajar ; ital. ritagliare.
t RÉTALËR (ré-ta-lé). ». o. Étaler de nouveau.
|| Étendre une peau.
— ÉTYM..Jîe..., et étaler.
tRÉTAMAGE(rè-ta-ma-j'),s.m.Actionderétamer.
t RÉTAMER (ré-ta-mé), v. a. Pratiquer de temps
à autre sur les casseroles qui en ont besoin l'opéra-
tion de l'étamage.
— ÉTYM. Re..., et étamer.
t RÉTAMEUR (ré-ta-meur), s. m. Ouvrier am-
bulant qui rétame.
f RETANCER (re-tan-sé), v. a. 11 se conjugue ,'
comme tancer. Tancer de nouveau. |
— HIST. xiir s. Et de ceste meïsme cose Re- ■
tence dans Foukiers et cose Marin.... DU CANGE, !
Gloss. franc, au motretencer. || xvi" s. Là l'espieu ,
dans la main, courageux je devance Ma chasse de j
vingt pas ; je la tance et retance, Je la presse et
la hue allant tout à l'entour, KONS. 670.
RETAPÉ, ÉE (re-ta-pé.pée), part, passé de reta-
per. Cheveux retapés. Il avait les cheveux nattés avec
un chapeau retapé, et surmonté d'un vieux plumet
feuille-morte, LESAGE, Esf.Gon*. 1.1| S.m. Un retapé,
une coiffure en cheveux retapés._Ses cheveux sans
frisure sont beaucoup-plus jolis à voir que ce retapé
serré, GENLIS, Thédl. d'éduc. laLingère,!, 7. || Popu-
lairement, un retapé, homme qui, comme un chapeau j
retapé, veut faire croire à des qualités qu'il .n'a pas.
RETAPER (re-ta-pé), v. a. ||1° Repousser en ta- :
pant. M. le duc d'Orléans, fit ce qu'il put pour arrê- |
ter ses larmes, et pour bien retaper ses yeux, ]
ST-SIM. 293, 239. |j 2° Anciennement, retrousser les ;
bords d'un chapeau en les serrant contre la forme. I
|| Aujourd'hui, remettre un chapeau à neuf. ||Fig."'
et familièrement. Il a été bien retapé, il a été fort !
maltraité. || 3° Terme de perruquier. Retaper une
perruque, la friser et la poudrer. || Retaper des che-
veux, les peigner à rebours et les faire renfler. \
RETARD (re-tar; îedne se lie pas; au pluriel, Vs
ne se lie pas : des re-tar ennuyeux; cependant quel-
ques-uns la lient: des re-tar-z ennuyeux), s. m. |j i° Il
se dit de ce qui est ou se fait trop tard. Un débiteur ,
qui est en retard de payer. Voyez l'heure qu'il est; j
vous êtes en retard. Ma montre est en retard sur j
l'horloge du chemin de fer. Vos retards ont fait man- |
quer l'affaire. || Retard des marées, l'espace de temps \
aVmt la marée d'un jour retarde sur la marée corres- j
pondante de la veille, et qui est de 48 minutes, en j
moyenne. || 2" Le retard d'une montre, d'une pen- .
dule, partie du mouvement qui sert à la retarder ou ,
à l'avancer. || 3" Terme de musique. On désigne par j
retard, en harmonie, le délai momentané que l'on met ,
à frapper l'une des notes d'un accord, en prolongeant j
quelques instants la note de l'accord précédent, ;
note dont celle qui est retardée forme la résolution ; j
pour exprimer ce fait, on emploie indifféremment
le mot retard, qui s'applique à la deuxième note,
ou le mot prolongation qui s'appliqueà la première;
il y a des doubles, des triples retards.
— ETYM. Voy. RETARDER.
RETARDATAIRE (re-tar-da-tê-r), adj. Il_se dit
des contribuables en retard de payer, des conscrits !
qui ne se rendent pas à temps sous les drapeaux. '
|| S. m. Les retardataires, les contribuables, les j
conscrits en retard. || Il se dit aussi familièrement de .
ceux qui. arrivent trop tard à quelque chose. Les re- !
tardataires n'auront pas de place à ce concert.
— ÉTYM. Retarder.
t RETARDATEUR, TRICE (re-tar-da-teur, tri-s'),
adj. Terme de physique. Qui rend plus lent le
mouvement des corps. Pourquoi aurions-nous re-
cours à ce principe dont tout le monde fait usage
aujourd'hui, que la force accélératrice ou retarda-
trice est proportionnelle à l'élément de la vitesse ?
D'ALEMB. Traité de dynam. OEuv. t. xiv, p. 2(4,
dans POUGENS. Le frottement retardateur émanant
des parois solides entre lesquelles les fluides s'écou-
lent, Acad. des se. Comptes rendus, t. LXVIII, p. 683.
— REM. Le dictionnaire de l'Académie ne donne
que le féminin retardatrice.
— ÉTYM. Retarder.
t RETARDATIF, IVE (re-tar-da-tif, ti-v'), adj.
Qui tend à retarder, propre à faire retarder. Il sait
ne pas réussir par cette démarche ; mais c'est pour
lui un moyen retardatif, LEGOARANT.
RETARDATION (re-tar-da-sion), s. m. Terme de
physique. Ralentissement du mouvement d'un
corps. La retardation du mouvement est ici en or-
dre inverse de celui de l'accélération, BUFP. Hist.
min. Introd. OEuv. t. vi, p. 13. Les retardations im-
primées à la comète ont égalé les accélérations,
OAILLY, Hist. astr. mod. t. m, p. 4 92.
RET
— HIST. xvie s. Si la dite i etardation [du cal] i
vient par faute des alimens.... PARÉ, XIII, 30. ]
— ÉTYM. Lat. retardationem, de retardare, re- i
tarder. (
RETARDÉ, ÉE (re-tar-dé, dée), part, passé de (
retarder. || 1° Remisa un autre temps. Le ciel pourra 1
venger ses ordres retardés, CORN. OEdipe, m, 2. Leur <
liberté [de captifs], par moi trop longtemps retardée, i
VOLT. Zaire, i, 4. || 2" Se dit du mouvement, lorsque j
l'action continue de la force ou des forces qui sulli- i
citent le mobile tend à le ralentir. (
RETARDEMENT (rertar-de-man), s. m. || 1° Action j
; de rendre tardif. C'est un motif pressant qui m'oblige (
|à cette visite; et ce que j'ai à vous dire ne veut |
j point du tout de retardement, MOL. Fest. iv, 9. Fai- <
: tes-lui écrire [à un marchand] quelque honnêteté ; |
, il ne faut pas joindre le silence avec le long retar- i
| dément, SÉV. 27 mai (672. Je ne suis pas de trop 1
bonne humeur sur le retardement de la paix, qu'on i
croit pourtant immanquable, MAINTENON, Lelt. à 1
SIme de Bouju, t. v, p. 268, dans POUGENS. Tous vos 1
retardements sont pour moi des refus, RAC. Andr. iv, 1
3. Pour retourner sans retardement en notre pays, (
FÉN. Tél. 1. Il 2° État de ce qui est en retard, de ce
qui tarde. D'où peut venir ce retardement de mon |
fils? SA«, Bible, Tobie, x, (. J'espère.... que vous ;
serez guérie pour jamais des inquiétudes que don- 1
. nent les retardements de la poste, SÉV. 25 mai (680. (
i Le roi [Charles XII], qui n'avait point encore éprouvé 1
■ de.revers, ni même de retardement dans ses succès, ]
I croyait qu'une année lui suffirait pour détrôner le 1
! czar, VOLT. Charles XII, 3. Cette accélération et ce s
! retardement du mouvement de la lune sont un effet ;
I de l'attraction du soleil combinée avec l'attraction 1
! de la lune, CONDIL. Art de rais, m, 7. Roemer osa <
'. conclure que le retardement des éclipses [des satel- 1
, Iites de Jupiter] est le temps que la lumière emploie ;
à traverser cet orbe [de la terre] ; et, comme le (
! retardement, lorsqu'il est le plus grand, lui parut £
d'environ onze minutes, il annonça aux savants que i
la lumière.... parcourait le diamètre de l'orbe de la 1
terre en onze minutes, BAILLY, Hist. astron. mod. \
jt. II, p. 417. t
i — HIST. xv# s. Comme le retargement soit moult 1
j périlleux et nullement à souffrir, MONSTREL.' t. 11, 1
ip. 74, dans LACURNE. Il xvi« s. Il émeut une sedi- 1
, tion entre les Sabins, qui fut cause du retarde- 1
1 ment de ceste guerre contre les Romains, AMYOT, C
I Publ. 38. Nostre retardement et séjour au bourg de
j Faye la Vineuse, LANOUE, 084. Elle apporta retarde- 1
j ment au procès, D'AUB. Hist. I, (03.
j — ÉTYM. Retarder; prov. retardamen; port, re- i
i lardamenlo; ital. ritardamento. On trouve aussi s
| retardance. 1
| RETARDER (re-tar-dé), v. a. || 1° Remettre à un i
I autre temps. Retarder le jugement d'un procès. Il e
mande à ses agents dans la conférence, qu'il n'est i
pas juste que la paix de la chrétienté soit retar- (
dée davantage à sa considération, BOSS. Louis de 1
Bourbon. Je puis d'une heure encor retarder mon i
départ, VOLT. Brutus, ni, 6. || Fig. Que n'ai-je point i
souffert pendant deux ordinaires que je n'ai point
eu de vos lettres!...je m'accommodais mieux d'avoir ]
été un peu retardée dans votre souvenir, que de <
1 porter l'épouvantable inquiétude que j'avais pour 1
; votre santé, SÉV. 21 juin (67). || Etre cause qu'une (
chose soit remise à un autre temps. Je ne puis 1
différer plus longtemps à vous supplier très-hum- ]
biement de m'apprendre quel accident m'a jus- 1
ques ici retardé ce bonheur [d'avoir une lettre de
vous], VOIT. Lelt. 60. Avec ces soins et cette imita- '
tion du christianisme, Julien, s'il eût vécu, eût ap- 1
paremment retardé la ruine de sa religion, FONTEN.
Orac. 11, 4, [| 2° Rendre plus lent, empêcher d'agir (
immédiatement, en parlant des personnes. N'en 1
parlons plus; en vain votre amour me retarde,
CORN. Héracl. IV, (. Mais quels soins désormais <
peuvent me retarder? RAC. Phèdre, ni, 5. || Il se dit I
des choses. Cruel auteur des troubles de mon âme,
Que la pitié retarde un peu tes pas, j. B. ROUSS. 1
Cantate, Circé. D'un siège encor douteux la lenteur
ordinaire Peut retarder ma course et borner ma 1
carrière, VOLT. Fanât. 11,4. La raison n'est jamais j
retardée dans ses progrès, que parles vices du gou- 1
verhement, CONDIL. Hist. anc- m, 9. La passion <
pour le changement corrompt la musique au delà. ]
des Alpes, et une timidité superstitieuse en retarde j
les progrès parmi nous, D'ALEMB. Lib. de la musi- <
que, OEuv. t. ni, p. 367, dans POUGENS. || 3° Retar-
der une horloge, une montre, faire qu'elle marque I
une heure moins avancée. || Faire qu'elle aille moins
vite. Ma montre avance toujours; j'ai besoin de la <
retarder. || 4° Terme de musique. On retarde dans j
RET
un accord, une note consonnante par une note
prise dans l'accord précédent. ||5° 7. n. Remettre à
un autre temps. Le roi dit qu'ily avait cinq ans
qu'il retardait de venir à Chantilly [chez le prince
de Condé], parce qu'il comprenait l'excès de cet em-
barras, SÉV. 26 avr. (67(. Il 6° Aller trop lentement,
en parlant d'une horloge, d'une montie. Ma montre
retarde de dix minutes. || On dit dans le mêûie sens :
je retarde de cinq minutes, d'un quart d'heure. Zoé,
votre mère, entre nous, Dirait de combien je retarde,
Quand vient l'heure du rendez-vous, BÉRANG. Passez,
j. filles. H Fig. Sa montre retarde, en parlant de quel-
qu'un qui est resté attaché à des idées surannées.
I! La lune retarde tous les jours de trois quarts
d'heure, paraît tous les jours trois quarts d'heure
plus tard. || On dit dans le même sens : la marée
retarde. || La fièvre retarde, se dit d'une fièvre in-
termittente dont l'accès vient plus tard qu'il n'était
venu le jour précédent. || 7° Se retarder, v. réfl.
Être retardé. Le coadjuteur.... qui est engagé de
marier sa cousine d'Harcourt.... cette affaire s'est
retardée d'un jour à l'autre, et ne se fera peut-être
que dans huit jours, SÉV. (3.
— HIST. xiii" s. Les quereles lesqueles ne ppenl
| ne peuvent] finer sans serement de vérité, seraient
autrement [si on n'excusait pas un témoin en cer-
tains cas] trop retardées, BEAUM. m, 3. Si en ontau-
cun jugement esté retargié, ID. LXVII, 34. ||xiv" s.
Empeechemens qui retardent la cure des plaies,
H. DE MONDEVILLE, f°36 l'incision qui est à faire
ne puisse estre retargié, ID. f» (00, verso. Li bons
SHbgésse doit ce qu'il peut retarder De nuire à son
seigneur, sa foi li doit garder, Girart de Ross
v. 4057. Sedicius li centurion les retarda [les sol-
dats], et leur fist atendre et delaier jusques à la
nuit, BERCHEURE, f" ((3, verso. |1 xvie s. Cesse,
amour, tes rigueurs, mets fin à ta poursuite ; Voy
que devant ton vol je retarde ma fuite, Et retourne
au chemin que j'avoy délaissé, DESPORTES, Diver-
ses amours, XL, Stances pour Charles IX. Ilsemeit
un débat entre les chefs, qui fut cause de retarder
un peu le combat, AMYOT, Timol. 42. Faisant jetter
tout le bagage emmy le chemin au devant de l'en-
nemy pour le retarder, ID. Lucul. 48. De quoi De-
metrius ne se trouva aucunement troublé, ains seu-
lement retarda un peu son pas,.iD. pémétr. 49. Les
Espagnols se mutinèrent, ce quiretardit les affaires
du duc [d'Albe], D'AUB. Hist. Il, 209.
— ÉTYM. lie..., et tarder; bourg, reladai; wallon,
restarqi; prov. et espagn. retardar; ital. ritardare.
tRETÂTER (re-tâ-té), v. a. || Ie Tâter de nou-
veau. L'aveugle tâta et relata l'objet qui était sous
sa main. || 2° Manier plusieurs fois, remanier, cor-
riger. Et certainement il faut avouer qu'elle [la
Sophonisbe de Mairet] a des endroits inimitables, et
qu'il serait dangereux de retâter après lui, CORN.
Sophon. au lecteur. || 3° Fig. S'enquérir avec pré-
caution. Je veux la retâter sur ce fâcheux.mystère,
MOL. Amph. m, (. || 4° V. n. Goûter une seconde
fois. Nous volligeons sur d'autres livres, nous avons
un peu retâté de l'Abbadie, SÉV. 23 nov. (689.
— HIST. xni's. Tasteet retasteet tire et sache....
Ken. (0358. || xvie s. Somme, il fit tant, en tastant
et retastant, qu'il vint à bout de cette médecine et
la but toute, DESPER. Contes, xci. Je ne me veois
et retaste plus universellement en nulle autre pos-
ture [qu'en jouant aux échecs], MONT, I, 377. Ce-
pendant qu'il luicte avecques sa mémoire et qu'i".
la retaste.... ID. IV, 88.
f RETEILLER (re-tè-llé, Il mouillées), v. a.
Teiller une seconde fois. || Fig. Reteiller ses chène-
vottes, modérer sa dépense, devenir ménager.
RETEINDRE (re-tin-dr), v. a. Il se conjugue
comme teindre. Teindre de nouveau. Sa robe était
bleue, elle l'a fait reteindre en brun.
— HIST. xme s. Nus [nul] chapelier de feutre ne
doit retaindre nus [nul] chapiaus viez [vieux] de
feutre.... Liv. des met. 248.
RETEINT, EINTE (re-tin, tin-t'), part, passé de
rèteindre. Étoffe reteinle. Drap reteint.
f RÉTENDEUR (ré-tan-deur), s. m. Celui qui étend
les étoffes au sortir de la foulerie ou de la teinture.
Après que la visite aura été faite, et la marque du bu-
reau apposée surlesdits droguets entoile, les noeuds
en seront coupés avant que d'être portés au foulon,
par les marchands qui les achèteront en toile, ou par
les rélendeurs qui les font apprêter pour le compte
des fabricants, Arrêt du Cons. (5 août (724.
t RÉTENDOIR (ré-tan-doir), s. m. Outil du fac-
teur d'orgues.
- RETENDRE (re-tan-dr'). v a. n se conjugue
comme tendre. Tendre de nouveau. Retendez la
piège. Retendre une corde.
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