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il eut dit cela, il s'éleva une discussion entre les
pharisiens et les saducéens.... car les saducéens
disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange,
ni d'esprit ; mais les pharisiens soutiennent l'un
et l'autre, Actes des Apôtres, xxiv, 6, 7 et 8. Après
la résurrection les nommes n'auront point de
femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront
comme les anges dans le ciel, SACI, Bible, Ë~vang.
St Matth. xxn, 30. Qu'ont-ils à dire contre.la résur-
rection ? PASC. Pens. xxiv, 20, éd. HAVET. La part
que nous avons aux souffrances de Jésus-Christ
nous assure que nous avons part à sa résurrection,
BOSS. Euchar. H, 7. Elle professait hautement la
loi catholique et la résurrection des morts, cette
précieuse consolation des fidèles mourants, n>.
Duch. d'Orl. Quand il se leva, je crus voir la ré-
surrection du Lazare; imaginez-vous un corps si
sec, qu'en le voyant à nu on aurait fort bien pu
apprendre l'ostéologie, LESAGE, Gil Mas, iv, 7. Je
compris à la réponse du pasteur et à quelques
signes d'intelligence, qu'un des points ci-devant
contestés entre eux était la résurrection des'corps,
j. J. ROUSS. Bel. vi, H. J'étais venu à envisager la
mort comme une sorte de développement, et la ré-
surrection comme un second développement, BONNET,
OEuv. mêlées, t. xvrn, p. 33, dans POUGENS. || Fête
que l'Église célèbre en mémoire de Jésus-Christ
ressuscité. || Tableau ou estampe qui représente la
résurrection de Jésus>-Christ. Une belle Résurrection
(avec une majuscule). || 2° Par exagération, guérison
surprenante et inattendue. C'est une résurrection,
une véritable résurrection. Elle [Mme de Maintenon]
témoigna beaucoup de tendresse à cette pauvre ma-
lade [Mme de Coulanges], et bien delà joie de sa ré-
surrection, SÊV. 2 oct. 4676. y 3° Fig. Il se dit d'un
ouvrage qui, mis de côté, reparaît dans la publicité.
Oserais-je demander encore cette grâce [une faveur
pour un médecin] à Votre Majesté le propre jour de
la grande résurrection de Tartuffe, ressuscité par
vos bontés? MOL. 3« placet au roi. || La résurrection
des lettres et des arts, se dit des lettres et des arts
qui reprennent vie et sortent de leur décadence.
_ HIST. xiv°s. Le pape prioit l'empereur qu'il allast
à Rome, et qu'il fust à la résurrection, Clir. de
Si-Denis, t. I, f° 464, dans LACURNE. || xvr» s Et
de la chair la résurrection, MAROT, IV, 342.
— ETYM. Provenç. resurreclio ; espagn. résur-
rection; ital. resurrefione; du lat. resurrectionem,
de resurgere, de re, et surgere, se lever .(voy. SURGIR) .
t RÉSURRECTIONNISTE (ré-zu-rè-ksio-ni-st'),
s. m. Se dit de certains hommes qui en Anglsterre
font métier de déterrer furtivement des cadavres pour
les vendre aux anatomistes. || Fig. U se dit de ceux
qui exhument, veulent rétablir de vieilles choses.
. — ÉTYM. Résurrection. ,
RETABLE (re-ta-bP), s. m. Terme d'architecture.
Lambris de devant de l'autel, et qui renferme ordi-
nairement un tableau. Magnifique retable d'autel à
tourner la tête à tout un petit couvent de reli-
gieuses, DIDES. Salon de 4767, OEuv. t. xiv, p. 468.
— ÉTYM. Scheler dit que'l'ancienne forme est res-
taule, que cela exclut table, et le rattache à un ad-
jectif latin restabilis, avec le sens de fixé contre (de
re, et stare; voy. STABLE).
RÉTABLI, IE (ré-ta-bli, \>\ie), part, passé de réta-
blir. Il 1° Remis danssonpremieretbon état, enpar-
Iantdes personnes. Ainsi voilàM. de Maisons, jadis en
disgrâce, tout rétabli, GUI PATIN, Lett. t. 11, p. 244.
On croit que Quanto [Mme de Montespan] est toute
rétablie dans sa félicité, SÉV. 26 août 4676. Comme
nous [Louis XVIII], rétabli après .vingt ans d'exil et
la mort de son père, il [Charles II] déclara.... p. L.
COUR. Pièce diplomatique. |j II se dit aussi des choses.
Sa faveur [de Mazarin], attaquée par tant d'endroits,
est si hautement rétablie, que tout devient faible
contre elle, BOSS. le Tellier. Un trône indignement
renversé et miraculeusement rétabli, ID. Heine d'An-
glet. J'ose croire que l'Astrate de Quinault, le Scévole
de du Ryer, l'Amour tyrannique de Scudéry, bien
^•établis au théâtre, pourraient faire de prodigieux
effets, VOLT. Sophon. Épit. || 2° Il se dit de la santé.
Quel dommage que vous prodiguiez vos inquiétudes
pour une santé toute rétablie, et qui n'a plus à
craindre que le mal que vous faites à la vôtre ! SËV.
333. Il Remis en santé, en parlant des personnes. Je
me flatte qu'il est bien rétabli, puisqu'il m'a écrit
de sa main, VOLT. Lett. Richelieu, 9 jany. 4 767.
RÉTABLIR (ré-ta-blir), v. a. || 1° Etablir de nou-
veau. On fut contraint, sous le consulat de Hirtius
et de Pansa, de rétablir les tributs, MONTKSQ. Rom.
4 8. Il 2° Remettre une personne en son premier ou
dans un meilleur état. Son jeune frère qu'il réta-
blit dans le trône, CORN. Pomp. Examen. Les lois
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
qu'il [Charles II] a protégées, l'ont rétabli presque
toutes seules, BOSS. Reine d'Angl. Les rois de Perse,
qui les rétablirent [les Juifs], ID. Hist Jl, 40. En-
durcis dans leur crime, il [Dieu] ne les peut plus
supporter, et les chasse de la Terre promise, sans
espérance d'y être jamais rétablis, ID. ib. 11, 4. Je
ne vous oublierai pas, ô prince [de Conti], son cher
neveu.... ni la lettre qu'il [Condé] écrivit en mourant
pour vous rétablir dans les bonnes grâces du roi, m.
L. de Bourbon. Nous jurons.... De rétablir Joas au
trône de ses pères, RAC. Ath. iv, 3. On le rétablit
dans tous les droits dont il était déchu, MASS. Ca-
rême, Enf. prod. || Ancien terme de jurisprudence.
Rétablir un homme dans sa bonne fâme et renom--
mée, effacer, par un jugement, l'infamie dont il'
avait été noté. || 3° Il se dit des choses en un sens
analogue. Vous lui conterez un peu [à l'abbé de
Bruc] l'état de nos affaires et tout ce que vous
faites pour les rétablir, SÉV. à d'Hérigoyen, 23 avr.
1687. Enfin, fléchi par ses voeux et par son humble
patience [delà reine], il [Dieu] a rétabli la maison
royale, BOSS. Berne d'Anglet. Quand on regarde la
facilité incroyable avec laquelle la religion a été ou
renversée, ou rétablie par Henri, par Edouard, par
Marie, par Elisabeth, ID. Reine d'Anglet. Il [Turenne]
les arrête [les ennemis] par des coups hardis, quand il
faut rétablir la réputation ; par la modération, quand
il ne faut que la conserver, FLÉCII. Turenne. Le dis-
cernement de ce cardinal [Mazarin] fit reconnaître
la prudence de M: le Tellier, et la prudence de M. le
Tellier servit à rétablir l'autorité de ce cardinal, ID.
le Tellier. Ce discours, que soutient l'embonpoint
du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage^
BOIL. Lulr. iv. Puisse-t-il rétablir l'amitié dans leur
coeur! RAC. Théb. 11, 4. Les rois de Perse avaient
détruit les temples des Grecs, des Babyloniens et
des Egyptiens : Alexandre les rétablit, ID. Esp. x,
44. Vers l'an 226 de notre ère, un simple soldat
persan, qui prit le nom d'Artaxerce, enleva ce ro-
yaume aux Parthes, et rétablit l'empire des Perses,
dont l'étendue ne différait guère de ce qu'elle est
de nos jours, VOLT. Moeurs, 5. Il est remarquable
que deux femmes aient rétabli les images ; l'une
est l'impératrice Irène, veuve de Léon IV, et l'autre,
l'impératrice Théodora,' Veuve de Théophile, ID.
Moeurs, 29. Le célèbre Monk, officier général sous
Cromwell, fut celui qui rétablit le trône, m. Moeurs,
4 82. Ce mariage rétablirait ses affaires et payerait ses
dettes, SAURIN, Moeurs du temps, 4. Lorsqu'il [Valé-
rien] fut pris par les Perses en 269, Gallien, son fils,
rétablit la paix; et l'Église en jouit jusqu'en 302, la
dix-huitième année de Dioclétien, CONDIL. Hist. anc.
xv, 8. Law promit de rétablir les finances, et fit ai-
sément goûter à ce prince [le régent], dissipateur
et ingénieux, un plan qui lui faisait espérer de
l'argent et de la gloire, RAYNAL, Hist. phil. iv,
4 8. Il Rétablir une terre, la remettre en valeur.
Une terre.... qui vient à rien, si la capacité de
l'abbé Charrier et ma présence ne la rétablissent,
SÉV. 4 8 févr. 4 689. |] Rétablir la bataille, le combat,
les affaires, redonner l'avantage à des troupes qui
l'avaient perdu. Je sais que sa brigade, à peine des-
cendue, Rétablit à nos yeux la bataille perdue,
CORN. Tois. d'or, 1, 4. La gendarmerie de la maison
du roi a rétabli les affaires, PELLISSON, Lett. hist.
t. m, p. 344. y 4° Rétablir un passage d'un auteur,
le restituer, le remettre dans l'état où il était avant
d'avoir été altéré par lés copistes. || 6° Rendre ce
qu'on avait ôté. M. le duc d'Orléans rétablit au roi
devenu plus grand les 6000 livres par mois qui lui
avaient été retranchées depuis quelque temps, ST -
SIM. 607, 4 80. Il 6° Remettre en santé. Le lait l'a
rétablie, SÉV. 429. Ils continuaient à mettre paisi-
blement leurs malades à terre, où la salubrité de
l'air, l'excellence des fruits, des vivres et de l'eau
les rétablissaient bientôt, RAYNAL, Hist. phil. ni, 32.
Il Guérir. Gn espère que le temps rétablira ce dés-
ordre [causé par une maladie du foie], sév.
20 sept. 4696. Il7° Se rétablir, v. réfl. Revenir à
son premier état. Le crédit commence à se réta-
blir. Le bois a un ressort qui se rétablit jusqu'à un
certain point, BUFF. Hist. nat. Inlrod. OEuv. t. vm,
p. 236. Il 8" Reprendre le crédit, la faveur dont en
jouissait. Métophis avait eu l'adresse de sortir de
prison, et de se rétablir auprès du nouveau roi,
FÉN. Tél. u. y 9° Recouvrer la santé. Mon mari se
rétablira; vous n'ignorez pas qui nous sommes et
le besoin extrême que nous avons de votre protec-
tion, MARIV. Pat/son parvenu, i' part. || Il se dit,
dans le même sens, de la santé. En revenant de la
campagne où j'avais été passer quelques semaines
pour rétablir ma santé, qui ne se rétablit guèrs,
D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 22 sept. 4 777.
— HIST. xii" s. Sire, restablis la meie aneme
[mon âme de la malignitet d'els, Lib. psalmorum,
p. 44. La sainte mère iglise Restablissiez del tut
à celé dignité E en icel estât.... Qu'el out as ances-
surs e par antiquité, Th le mari. 80. || xm* s. Paien
uslent et braient, grans i fu la bondie; La perle
qu'il ont faite n'iert jamais rétablie, Ch. d'Ant. m,
482. En moût de menieres avoit l'en domage, en ce
que l'en n'estoit restabliz des choses don aucuns
estoit mis en sesine sanz droit qu'il il eust, It't;.
de jost. 4io. Quikonques emmaine feme d'aucun
home, il doit estre banis sept ans ; et, se puis re-
vient, ilconvenra qu'il restaulisse à l'ome toutes les
coses qu'il emporta avoekes se [sa] feme, TAILLIAR,
Recueil, p. 64. Et furent sespiez [d'un infirme] des-
sevrez [séparés] et ses genouz l'un de l'autre, et
ses autres membres restabliz à leur office, Miracles
St Loys, p. 164. Il xiv« s. Je ne soufferoy point que
l'en me continue ou que l'on me restablisse en con-
sulat, BFRCHEURE, f° 58, recto.
— REM. fie..., et établir; provenç. restdblir; es-
pagn. restablccer ; ital. ristabilire.
RÊTARLISSEMENT (ré-ta-bli-se-man), s. m.
Action de rétablir; état d'une personne ou d'une
chose rétablie. Le rétablissement de la santé. Non
que si jusques-là Rome pouvait renaître, Qu'elle fût
en état de se passer de maître, Je ne me crusse
digne, en cet heureux moment, De commencer par
moi son rétablissement, CORN. Olhon, m, 3. If sou-
haitait le rétablissement du ministre [Mazarin],
comme un soutien nécessaire de la réputation et de
l'autorité de la régence, BOSS. le Tellier. Qui pour-
rait assez exprimer le zè!e dont elle brûlait pour le
rétablissement de cette foi [catholique] dans le ro-
yaume d Angleterre ? m. Duch. d'Orl. Charles fut
rappelé dans ses États par les Anglais, sans qu'un
seul potentat de l'Europe se fût jamais mis en de-
voir, ni d'empêcher le meurtre du père, ni de
servir au rétablissement du fils, VOLT. Louis XIV, 6.
Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il
contribué à épurer ou à corrompre les moeurs?
j. J. ROUSS. Disc, rétabl. des sciences. On travaille au
rétablissement de Platée et de Thespies démolies par
lesThébains, BARTHËL. Anach. ch; 64. || Absolument, "
Retour à la santé. Son rétablissement est lent.
— HIST. xm" s. Mais ce porroit fere li sous
aagiés [mineur], et demander restablissement de
le [la] coze, BEAUM. XVI, 3. De restablissemez [en
rubrique], Lit), de jost. p. 4 4 0. || xv' s. Les gens du
comte [de Flandre] ramenèrent le prisonnier de
Erelo, et le rendirent par la voie de rétablissement,
ainsi que ordonné estoit, à la ville de Gand, FROISS.
11,11, 63. Il xvi* s. En simple saisine ne se fait au-
cun rétablissement [restitution provisoire], ains un
simple ajournement, et n'y a lieu de recreance ni
séquestre, LOYSEL, 763.
— ÉTYM. Rétablir.
RETAILLE (re-la-11', IL mouillées, et non re-
ta-ye), 1. f. Ce qu'on retranche d'une chose en la
façonnant. |[ Hachure ou stria d'une jneule.
— ÉTYM. Voy. RETAILLER. AU XVI' siècle, on
trouve retailleure. La Monnoye, A'oïis bourguignons,
xrv, emploie retaille dans le sens de morceau qui
reste d'une étoffe : J'ai quelque retaille Prôpe ai
l'ammaiUÔtai.
RETAILLÉ, ÉE (re-ta-llé, liée; 'Il mouillées),
part, passé de retailler. Une plume retaillée pour
écrire en gros.
■)• RETAILLEMENT (re-ta-lle-man, Il mouillées),
s. m. Action de retailler.
— HIST. xvr* s. Au bout de deux ans l'on les re-
taillera [les aubépines], afin de les faire renforcer
du pied; ce retaillement se fera en leur coupant
tous les nouveaux jettons, 0. DE SERRES, 743.
RETAILLER (re-ta-llé, Il mouillées, et non re-
ta-yé), v. a. \[1° Tailler de nouveau. U faut retailler
ces arbres, ils ont été mal taillés. || 2° Terme de
menuiserie. Démonter et refaire un ouvrage
Il 8° Terme de vitrier. Couper des carreaux pour
les mettre à une autre mesure.
— HIST. ni* s. [Ils] retaillèrent [circoncirent] les
enfanz qui n'estoient mie retaillez, Machab. 1, a.
Il XIII' s. Mais Diex, qui tous biens gouverne et tous
maux punist, li retailla de son propos ; et monte un»
grans orage3 en mer, Chr. de Rains, 4 53 .| | xv' s. Il
ne lui vient point de bon acquest, mais de pillages et
de roberies, et de retailler les gages des povres che^
valiers et escuyers du royaume de France, FROISS.
m, iv, 30. Il xvi' s. Les coulonnes furent taillées en
la quarriere du marbre pentelique ; depuis elles furent
retaillées et repolies à Rome, AMYOT, Publ. 29. En
semant les questions et les retaillant, on faict foi-
sonner le monde en querelles, MONT, IV, 234.
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il eut dit cela, il s'éleva une discussion entre les
pharisiens et les saducéens.... car les saducéens
disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange,
ni d'esprit ; mais les pharisiens soutiennent l'un
et l'autre, Actes des Apôtres, xxiv, 6, 7 et 8. Après
la résurrection les nommes n'auront point de
femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront
comme les anges dans le ciel, SACI, Bible, Ë~vang.
St Matth. xxn, 30. Qu'ont-ils à dire contre.la résur-
rection ? PASC. Pens. xxiv, 20, éd. HAVET. La part
que nous avons aux souffrances de Jésus-Christ
nous assure que nous avons part à sa résurrection,
BOSS. Euchar. H, 7. Elle professait hautement la
loi catholique et la résurrection des morts, cette
précieuse consolation des fidèles mourants, n>.
Duch. d'Orl. Quand il se leva, je crus voir la ré-
surrection du Lazare; imaginez-vous un corps si
sec, qu'en le voyant à nu on aurait fort bien pu
apprendre l'ostéologie, LESAGE, Gil Mas, iv, 7. Je
compris à la réponse du pasteur et à quelques
signes d'intelligence, qu'un des points ci-devant
contestés entre eux était la résurrection des'corps,
j. J. ROUSS. Bel. vi, H. J'étais venu à envisager la
mort comme une sorte de développement, et la ré-
surrection comme un second développement, BONNET,
OEuv. mêlées, t. xvrn, p. 33, dans POUGENS. || Fête
que l'Église célèbre en mémoire de Jésus-Christ
ressuscité. || Tableau ou estampe qui représente la
résurrection de Jésus>-Christ. Une belle Résurrection
(avec une majuscule). || 2° Par exagération, guérison
surprenante et inattendue. C'est une résurrection,
une véritable résurrection. Elle [Mme de Maintenon]
témoigna beaucoup de tendresse à cette pauvre ma-
lade [Mme de Coulanges], et bien delà joie de sa ré-
surrection, SÊV. 2 oct. 4676. y 3° Fig. Il se dit d'un
ouvrage qui, mis de côté, reparaît dans la publicité.
Oserais-je demander encore cette grâce [une faveur
pour un médecin] à Votre Majesté le propre jour de
la grande résurrection de Tartuffe, ressuscité par
vos bontés? MOL. 3« placet au roi. || La résurrection
des lettres et des arts, se dit des lettres et des arts
qui reprennent vie et sortent de leur décadence.
_ HIST. xiv°s. Le pape prioit l'empereur qu'il allast
à Rome, et qu'il fust à la résurrection, Clir. de
Si-Denis, t. I, f° 464, dans LACURNE. || xvr» s Et
de la chair la résurrection, MAROT, IV, 342.
— ETYM. Provenç. resurreclio ; espagn. résur-
rection; ital. resurrefione; du lat. resurrectionem,
de resurgere, de re, et surgere, se lever .(voy. SURGIR) .
t RÉSURRECTIONNISTE (ré-zu-rè-ksio-ni-st'),
s. m. Se dit de certains hommes qui en Anglsterre
font métier de déterrer furtivement des cadavres pour
les vendre aux anatomistes. || Fig. U se dit de ceux
qui exhument, veulent rétablir de vieilles choses.
. — ÉTYM. Résurrection. ,
RETABLE (re-ta-bP), s. m. Terme d'architecture.
Lambris de devant de l'autel, et qui renferme ordi-
nairement un tableau. Magnifique retable d'autel à
tourner la tête à tout un petit couvent de reli-
gieuses, DIDES. Salon de 4767, OEuv. t. xiv, p. 468.
— ÉTYM. Scheler dit que'l'ancienne forme est res-
taule, que cela exclut table, et le rattache à un ad-
jectif latin restabilis, avec le sens de fixé contre (de
re, et stare; voy. STABLE).
RÉTABLI, IE (ré-ta-bli, \>\ie), part, passé de réta-
blir. Il 1° Remis danssonpremieretbon état, enpar-
Iantdes personnes. Ainsi voilàM. de Maisons, jadis en
disgrâce, tout rétabli, GUI PATIN, Lett. t. 11, p. 244.
On croit que Quanto [Mme de Montespan] est toute
rétablie dans sa félicité, SÉV. 26 août 4676. Comme
nous [Louis XVIII], rétabli après .vingt ans d'exil et
la mort de son père, il [Charles II] déclara.... p. L.
COUR. Pièce diplomatique. |j II se dit aussi des choses.
Sa faveur [de Mazarin], attaquée par tant d'endroits,
est si hautement rétablie, que tout devient faible
contre elle, BOSS. le Tellier. Un trône indignement
renversé et miraculeusement rétabli, ID. Heine d'An-
glet. J'ose croire que l'Astrate de Quinault, le Scévole
de du Ryer, l'Amour tyrannique de Scudéry, bien
^•établis au théâtre, pourraient faire de prodigieux
effets, VOLT. Sophon. Épit. || 2° Il se dit de la santé.
Quel dommage que vous prodiguiez vos inquiétudes
pour une santé toute rétablie, et qui n'a plus à
craindre que le mal que vous faites à la vôtre ! SËV.
333. Il Remis en santé, en parlant des personnes. Je
me flatte qu'il est bien rétabli, puisqu'il m'a écrit
de sa main, VOLT. Lett. Richelieu, 9 jany. 4 767.
RÉTABLIR (ré-ta-blir), v. a. || 1° Etablir de nou-
veau. On fut contraint, sous le consulat de Hirtius
et de Pansa, de rétablir les tributs, MONTKSQ. Rom.
4 8. Il 2° Remettre une personne en son premier ou
dans un meilleur état. Son jeune frère qu'il réta-
blit dans le trône, CORN. Pomp. Examen. Les lois
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
qu'il [Charles II] a protégées, l'ont rétabli presque
toutes seules, BOSS. Reine d'Angl. Les rois de Perse,
qui les rétablirent [les Juifs], ID. Hist Jl, 40. En-
durcis dans leur crime, il [Dieu] ne les peut plus
supporter, et les chasse de la Terre promise, sans
espérance d'y être jamais rétablis, ID. ib. 11, 4. Je
ne vous oublierai pas, ô prince [de Conti], son cher
neveu.... ni la lettre qu'il [Condé] écrivit en mourant
pour vous rétablir dans les bonnes grâces du roi, m.
L. de Bourbon. Nous jurons.... De rétablir Joas au
trône de ses pères, RAC. Ath. iv, 3. On le rétablit
dans tous les droits dont il était déchu, MASS. Ca-
rême, Enf. prod. || Ancien terme de jurisprudence.
Rétablir un homme dans sa bonne fâme et renom--
mée, effacer, par un jugement, l'infamie dont il'
avait été noté. || 3° Il se dit des choses en un sens
analogue. Vous lui conterez un peu [à l'abbé de
Bruc] l'état de nos affaires et tout ce que vous
faites pour les rétablir, SÉV. à d'Hérigoyen, 23 avr.
1687. Enfin, fléchi par ses voeux et par son humble
patience [delà reine], il [Dieu] a rétabli la maison
royale, BOSS. Berne d'Anglet. Quand on regarde la
facilité incroyable avec laquelle la religion a été ou
renversée, ou rétablie par Henri, par Edouard, par
Marie, par Elisabeth, ID. Reine d'Anglet. Il [Turenne]
les arrête [les ennemis] par des coups hardis, quand il
faut rétablir la réputation ; par la modération, quand
il ne faut que la conserver, FLÉCII. Turenne. Le dis-
cernement de ce cardinal [Mazarin] fit reconnaître
la prudence de M: le Tellier, et la prudence de M. le
Tellier servit à rétablir l'autorité de ce cardinal, ID.
le Tellier. Ce discours, que soutient l'embonpoint
du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage^
BOIL. Lulr. iv. Puisse-t-il rétablir l'amitié dans leur
coeur! RAC. Théb. 11, 4. Les rois de Perse avaient
détruit les temples des Grecs, des Babyloniens et
des Egyptiens : Alexandre les rétablit, ID. Esp. x,
44. Vers l'an 226 de notre ère, un simple soldat
persan, qui prit le nom d'Artaxerce, enleva ce ro-
yaume aux Parthes, et rétablit l'empire des Perses,
dont l'étendue ne différait guère de ce qu'elle est
de nos jours, VOLT. Moeurs, 5. Il est remarquable
que deux femmes aient rétabli les images ; l'une
est l'impératrice Irène, veuve de Léon IV, et l'autre,
l'impératrice Théodora,' Veuve de Théophile, ID.
Moeurs, 29. Le célèbre Monk, officier général sous
Cromwell, fut celui qui rétablit le trône, m. Moeurs,
4 82. Ce mariage rétablirait ses affaires et payerait ses
dettes, SAURIN, Moeurs du temps, 4. Lorsqu'il [Valé-
rien] fut pris par les Perses en 269, Gallien, son fils,
rétablit la paix; et l'Église en jouit jusqu'en 302, la
dix-huitième année de Dioclétien, CONDIL. Hist. anc.
xv, 8. Law promit de rétablir les finances, et fit ai-
sément goûter à ce prince [le régent], dissipateur
et ingénieux, un plan qui lui faisait espérer de
l'argent et de la gloire, RAYNAL, Hist. phil. iv,
4 8. Il Rétablir une terre, la remettre en valeur.
Une terre.... qui vient à rien, si la capacité de
l'abbé Charrier et ma présence ne la rétablissent,
SÉV. 4 8 févr. 4 689. |] Rétablir la bataille, le combat,
les affaires, redonner l'avantage à des troupes qui
l'avaient perdu. Je sais que sa brigade, à peine des-
cendue, Rétablit à nos yeux la bataille perdue,
CORN. Tois. d'or, 1, 4. La gendarmerie de la maison
du roi a rétabli les affaires, PELLISSON, Lett. hist.
t. m, p. 344. y 4° Rétablir un passage d'un auteur,
le restituer, le remettre dans l'état où il était avant
d'avoir été altéré par lés copistes. || 6° Rendre ce
qu'on avait ôté. M. le duc d'Orléans rétablit au roi
devenu plus grand les 6000 livres par mois qui lui
avaient été retranchées depuis quelque temps, ST -
SIM. 607, 4 80. Il 6° Remettre en santé. Le lait l'a
rétablie, SÉV. 429. Ils continuaient à mettre paisi-
blement leurs malades à terre, où la salubrité de
l'air, l'excellence des fruits, des vivres et de l'eau
les rétablissaient bientôt, RAYNAL, Hist. phil. ni, 32.
Il Guérir. Gn espère que le temps rétablira ce dés-
ordre [causé par une maladie du foie], sév.
20 sept. 4696. Il7° Se rétablir, v. réfl. Revenir à
son premier état. Le crédit commence à se réta-
blir. Le bois a un ressort qui se rétablit jusqu'à un
certain point, BUFF. Hist. nat. Inlrod. OEuv. t. vm,
p. 236. Il 8" Reprendre le crédit, la faveur dont en
jouissait. Métophis avait eu l'adresse de sortir de
prison, et de se rétablir auprès du nouveau roi,
FÉN. Tél. u. y 9° Recouvrer la santé. Mon mari se
rétablira; vous n'ignorez pas qui nous sommes et
le besoin extrême que nous avons de votre protec-
tion, MARIV. Pat/son parvenu, i' part. || Il se dit,
dans le même sens, de la santé. En revenant de la
campagne où j'avais été passer quelques semaines
pour rétablir ma santé, qui ne se rétablit guèrs,
D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 22 sept. 4 777.
— HIST. xii" s. Sire, restablis la meie aneme
[mon âme de la malignitet d'els, Lib. psalmorum,
p. 44. La sainte mère iglise Restablissiez del tut
à celé dignité E en icel estât.... Qu'el out as ances-
surs e par antiquité, Th le mari. 80. || xm* s. Paien
uslent et braient, grans i fu la bondie; La perle
qu'il ont faite n'iert jamais rétablie, Ch. d'Ant. m,
482. En moût de menieres avoit l'en domage, en ce
que l'en n'estoit restabliz des choses don aucuns
estoit mis en sesine sanz droit qu'il il eust, It't;.
de jost. 4io. Quikonques emmaine feme d'aucun
home, il doit estre banis sept ans ; et, se puis re-
vient, ilconvenra qu'il restaulisse à l'ome toutes les
coses qu'il emporta avoekes se [sa] feme, TAILLIAR,
Recueil, p. 64. Et furent sespiez [d'un infirme] des-
sevrez [séparés] et ses genouz l'un de l'autre, et
ses autres membres restabliz à leur office, Miracles
St Loys, p. 164. Il xiv« s. Je ne soufferoy point que
l'en me continue ou que l'on me restablisse en con-
sulat, BFRCHEURE, f° 58, recto.
— REM. fie..., et établir; provenç. restdblir; es-
pagn. restablccer ; ital. ristabilire.
RÊTARLISSEMENT (ré-ta-bli-se-man), s. m.
Action de rétablir; état d'une personne ou d'une
chose rétablie. Le rétablissement de la santé. Non
que si jusques-là Rome pouvait renaître, Qu'elle fût
en état de se passer de maître, Je ne me crusse
digne, en cet heureux moment, De commencer par
moi son rétablissement, CORN. Olhon, m, 3. If sou-
haitait le rétablissement du ministre [Mazarin],
comme un soutien nécessaire de la réputation et de
l'autorité de la régence, BOSS. le Tellier. Qui pour-
rait assez exprimer le zè!e dont elle brûlait pour le
rétablissement de cette foi [catholique] dans le ro-
yaume d Angleterre ? m. Duch. d'Orl. Charles fut
rappelé dans ses États par les Anglais, sans qu'un
seul potentat de l'Europe se fût jamais mis en de-
voir, ni d'empêcher le meurtre du père, ni de
servir au rétablissement du fils, VOLT. Louis XIV, 6.
Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il
contribué à épurer ou à corrompre les moeurs?
j. J. ROUSS. Disc, rétabl. des sciences. On travaille au
rétablissement de Platée et de Thespies démolies par
lesThébains, BARTHËL. Anach. ch; 64. || Absolument, "
Retour à la santé. Son rétablissement est lent.
— HIST. xm" s. Mais ce porroit fere li sous
aagiés [mineur], et demander restablissement de
le [la] coze, BEAUM. XVI, 3. De restablissemez [en
rubrique], Lit), de jost. p. 4 4 0. || xv' s. Les gens du
comte [de Flandre] ramenèrent le prisonnier de
Erelo, et le rendirent par la voie de rétablissement,
ainsi que ordonné estoit, à la ville de Gand, FROISS.
11,11, 63. Il xvi* s. En simple saisine ne se fait au-
cun rétablissement [restitution provisoire], ains un
simple ajournement, et n'y a lieu de recreance ni
séquestre, LOYSEL, 763.
— ÉTYM. Rétablir.
RETAILLE (re-la-11', IL mouillées, et non re-
ta-ye), 1. f. Ce qu'on retranche d'une chose en la
façonnant. |[ Hachure ou stria d'une jneule.
— ÉTYM. Voy. RETAILLER. AU XVI' siècle, on
trouve retailleure. La Monnoye, A'oïis bourguignons,
xrv, emploie retaille dans le sens de morceau qui
reste d'une étoffe : J'ai quelque retaille Prôpe ai
l'ammaiUÔtai.
RETAILLÉ, ÉE (re-ta-llé, liée; 'Il mouillées),
part, passé de retailler. Une plume retaillée pour
écrire en gros.
■)• RETAILLEMENT (re-ta-lle-man, Il mouillées),
s. m. Action de retailler.
— HIST. xvr* s. Au bout de deux ans l'on les re-
taillera [les aubépines], afin de les faire renforcer
du pied; ce retaillement se fera en leur coupant
tous les nouveaux jettons, 0. DE SERRES, 743.
RETAILLER (re-ta-llé, Il mouillées, et non re-
ta-yé), v. a. \[1° Tailler de nouveau. U faut retailler
ces arbres, ils ont été mal taillés. || 2° Terme de
menuiserie. Démonter et refaire un ouvrage
Il 8° Terme de vitrier. Couper des carreaux pour
les mettre à une autre mesure.
— HIST. ni* s. [Ils] retaillèrent [circoncirent] les
enfanz qui n'estoient mie retaillez, Machab. 1, a.
Il XIII' s. Mais Diex, qui tous biens gouverne et tous
maux punist, li retailla de son propos ; et monte un»
grans orage3 en mer, Chr. de Rains, 4 53 .| | xv' s. Il
ne lui vient point de bon acquest, mais de pillages et
de roberies, et de retailler les gages des povres che^
valiers et escuyers du royaume de France, FROISS.
m, iv, 30. Il xvi' s. Les coulonnes furent taillées en
la quarriere du marbre pentelique ; depuis elles furent
retaillées et repolies à Rome, AMYOT, Publ. 29. En
semant les questions et les retaillant, on faict foi-
sonner le monde en querelles, MONT, IV, 234.
il.— 211
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