RES
RÈS
RÉS
1661
il Cet homme croit que toute la sagesse, touto la
science, tout le bon sens réside dans sa tête, il croit
être le seul sage, le seul savant, avoir tout le bon sens
en partage. || 4° Fig. Consister en. Ils confessent que
la justice n'est pas dan3 ces coutumes, mais qu'elle
réside dans les lois naturelles, connues en tout pays,
PASC. Pens. m, s, édit. HAVET. Ici la nature est sou-
mise, sans être étouffée ; et c'est en cela que réside le
vrai courage, BARTHÉL. Anach. ch. 48. | j 5° Fig. Por-
ter sur, reposer sur. Tout réside.... sur une tête de
dix-buit ans [le jeune Grignan], sév. <2 fév. 1690.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xine s. Et cil met avant tenure de dix ans
pesible, aie [la] seue et à le [la] veue du demendeur
résident el païs, BEAUM, vin, 9. || xive s. La vapeur
est froide et humide, Voire que demeure et réside Et
est en terre retenue, Nature à l'alch. errant, soo.
|| xvie s. Il passa par Rhodes, et yeit ses familiers et
amis qui pour lors y residoient, AMYOT, Cicéron, 46.
Ce mot [hypostase] emporte suhsistence, qui réside
en un seul Dieu, CALV. Inst. 70. La sanie ne sort ja-
mais qu'avec ladite urine, et tousjours réside aufond
d'icelle, PARÉ, XV, 66.
— ÉTYM. Lat. residere, de re, et seàere, être assis
(voy. SEOIR).
RÉSIDU (ré-zi-du), s. m. || 1° Ancien terme de
commerce. Restant. Résidu de compte. || On dit au-
jourd'hui reliquat. || 2° En arithmétique, nombre qui
reste d'une division. Le résidu de cette division est
6. || On dit plus ordinairement lereste. || Énalgèbre,
les résidus des puissances, ce qui reste après que les
racines ont été extraites. Euler est le premier qui,
d'après le beau théorème de Fermât, ait approfondi
et fait connaître les principales propriétés des ré-
sidus des puissances, POINSOT, Instit. Mém. scienc.
18)3, )8I4, )S)5, p. 390. Il Nom donné par Gauss
aux nombres dont la différence peut être divisée
exactement par un autre nombre pris pour terme
de comparaison , qu'il nomme module. || 3° Matière
qui reste après une opération chimique, et qui sou-
vent peut être encore utilisée. Glauber, illustré par un
grand nombre de découvertes et par son conseil et sa
méthode de ne pas rejeter comme inutiles les résidus
des opérations, FOURCROY, Conn. chim. t. i, p. )9.
|.| Fig. Toute société qui prétendra avoir chez elle le
résidu de l'élection [les élus] pourra expliquer mal
les Écritures, FÉN. t. n, p. 41.
— HIST. xiv s. La maturasion du résidu [de l'a-
postume], LANFRANC, f° 1)6, verso. Et de la totalle
somme.... le résidu est départi en seize parties....
H. CÙFFIAUX, Nicole de Dury, p. 92. Lesditesbestes....
ne savoit l'en de qui .elles feussent; mais estoient
demourées comme résidu ou relays de nos dis en-
nemis, nu CANGE, relictum. Les esleset le résidu
[d'une volaille], Ménagier, n, 5. (| xve s. Et suriceux
biens sera faite satisfaction à la partie qui aura esté
blescée.... et le résidu venra aux droits hoirs d'iceux
comme s'ils fussent trépassés, FROISS. n, H, 24).
|| xvic s. Nous deux seuletz [Deucalion et Pyrrha]
sommes tourbe du monde, Le résidu possède mer
profonde, MAROT, IVJ 3). Du son, des herbes cham-
pestres, cichorée, buglqse, jarrus et semblables au-
tres résidus [pour les pourceaux], o. DE SERRES, 336.
— ÉTYM. Lat. residuum, de residere, demeurer,
rester, être de reste (voy. RÉSIDER).
t RÉSIDUEL, ELLE (ré-zi-du-èl, è-1'), adj. Terme
• didactique. Qui est de reste, qui appartient au résidu.
|| Terme de physique. Charge résiduelle, se dit d'un
phénomène appelé aussi décharge secondaire et
présenté par la bouteille de Leyde, qui, abandonnée
à elle-même après une première décharge, en donne,
au bout d'un certain temps, une seconde plus faible.
— ÉTYM. Résidu.
t RÉSIGNABLE (ré-zi-gna-bl'), od;". Quipeutêtre
résigné,
— HIST. xyie s. Les bénéfices sont resignables et
à vie, LOYSEL, 653.
RÉSIGNANT (ré-zi-gnan), s. m. Celui qui résigne
à quelqu'un un bénéfice, un office. Comme il arri-
vait rarement que les- résignants vécussent vingt
jours après la résignation, pour prévenir le danger
qu'il y avait de perdre le bénéfice, les' résignataires
faisaient admettre secrètement en cour de Rome les
résignations de leurs bénéfices qu'ils gardaient en-
suite entre leurs mains pendant la vie du résignant,
. sans.prendre possession du bénéfice, et ils ne faisaient
paraître la résignation qu'après la mort du résignant,
i>UMARSAls,-it6.:J?gi> galliç. part. 2e, maxime 19.
— HIST.,XVIe SiiLepape ne peut permettre qu'au-
cun resignant retienne au.lieu de pension tous les
fruits du bénéfice résigné; p.
t RÉSIGNATÊUR (ré-zi-gna-teur) ,s.ni. Terme de
jurisprudence.Celuiqui résigneunerente, un contrat.
RÉSIGNATAIRE (ré-zi-gna-tê-r'), s. m. Celui à
qui on a résigné un bénéfice, un office. Leur accor-
dant la faculté de les pouvoir résigner en faveur de
personnes capables toutes fois et quantes que bon
leur semblera, et que ceux auxquels ils les résigne-
ront y soient reçus et admis, sans que leurs rési-
gnataires soient tenus de prendre et obtenir de
nouvelles provisions de nous, Édit, juillet <68l.
— ÉTYM. Résigner.
RÉSIGNATION (ré-zi-gna-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Terme de jurisprudence. Aban-
doD en faveur de quelqu'un. Il a fait cession et ré-
signation de tous ses droits à son frère. || 2° Action
de se démettre d'une charge, d'un office. || En ce
sens il a vieilli. || 3° Terme de jurisprudence cano-
nique. Démission d'un bénéfice dans les mains du
collateur ou du pape. Nous leur confirmons le pou-
voir de faire leurs résignations de leursdits offices
par-devant les notaires, Édit, juillet )68l. || 4° Fig.
Soumission à la volonté de Dieu. Je vous recom-
mande, ma chère enfant, un peu de repos, un peu
de tranquillité, s'il est possible ; un peu de résigna-
tion aux ordres de la Providence, SÉV. 486. On
peut dire que l'obéissance d'Abraham, prêt à sacri-
fier son fils au Dieu qui le lui avait donné, est une
allégorie de la résignation que l'homme doit aux
ordres de l'Être suprême, VOLT. Victionn. philos.
Abraham. Quel regard que celui du Christ! quelle
divine résignation ! STAEL, Corinne, vm, 4. || 5° Fig.
Soumission à son sort. Je fais des voeux pour eux
[mes bienfaiteurs], moi qui ne prie jamais Dieu, et
qui me contente de la résignation, VOLT. Lett.
Mme duDeffant,i2 mai )772. Gardez-vous bien d'at-
taquer le caractère d'Iphigénie [dans Racine]; sa
résignation est un enthousiasme de quelques heu-
res, DIDER. Lett. à Mlle Voland, e nov. )760. La
première loi de la résignation nous vient de la na-
ture, J. J. KOUSS. Ém. il. L'innocence inspire faci-
lement la résignation, GENLIS, Veill. du chat. t. i,
p. 366, dans POUGENS.
— HIST. xive s. Il le feist roy par resignacion en
son vivant, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvr s.
....Exhiber les procurations en vertu desquelles les
résignations sont faictes, p. PITHOU, 52.
— ÉTYM. Provenç. resignatio; espagn. resigna-
cion; ital. rassegnazione ; du lat. resignationem,
de resignare (voy. RÉSIGNER).
RÉSIGNÉ, ÉE (ré-zi-gné, gnée), part, passé de
résigner. || 1° Dont on a fait abandon en faveur de
quelqu'un. Bénéfice résigné. || 2° Abandonné à la
volonté de Dieu. Ses fréquentes maladies le mirent
souventaux prises avec la mort : exercé.par tant de
combats, il en sortait toujours plus fort et plus ré-
signé à la volonté divine, BOSS. le Tellier. Qui, des
coeurs résignés effaçant les souillures, Verse un
baume enchanteur sur toutes leurs blessures, BER-
NIS, Relig. veng. x. H Se soumettant à son sort.
J'éprouve une grande consolation dans mon mal-
heur, c'est de me sentir parfaitement résignée,
GENLIS, Veill. du chat. t. i, p. foe, dans POUGENS.
Mon âme à tant d'horreurs n'était point résignée,
M. J. CHËN. Charles IX, iv, 4.
RESIGNER (ré-zi-gné ; d'après Bèze, xvie siècle, on
ne prononçait pas le g : c'est aussi la prononciation
de Malherbe: Telle cette princesse en vos mains ré-
sinée Vaincra de ses deslins la rigueur obstinée,
iv, s), v. a. \\ 1° Abandonner quelque chose en fa-
veur de quelqu'un. Possesseur d'un trésor dont je
n'étais pas digne, Souffrez avant ma mort que je
vous le résigne, CORN. Poly. iv, 4. Vous résignez
quatre mille livres d'appointements : cela est d'au-
tant plus beau que la faction ne vous en saura au-
cun gré, VOLT. Lett. à l'abbé Mignot, 24 juin )77).
|| Fig. Je résigne aux mignons [aux jeunes gens]....
Avecque les plaisirs, tous les maux que j'ai eus,
RÉGNIER, Épit. il. || Résigner quelque chose à
quelqu'un, avec un nom de chose pour sujet,
faire qu'on la lui abandonne sans réserve. Ces vrais
amis que je te donne, Ces unions que je te fais,
Doivent me résigner si bien tous tes souhaits, Que
tu sois mort & tout si tôt que je l'ordonne, CORN.
Irait, m, 42. H2" Se démettre d'un bénéfice, d'un
office, etc. Il |le cardinal Altieri] l'a tiré [Cunigi]
de Lucques pour en faire son secrétaire, et,
depuis, lui a résigné l'archevêché de Ravenne
sous une pension presque aussi grande que le re-
venu, PELLISSON, Lett. hist. t. u, p. 429. Pour se
faire résigner un bénéfice, PASC. Prov. xi. M. le
prieur se mit en tête qu'il pourrait lui résigner son
bénéfice, VOLT. Ingénu, 3. ^Absolument, il s'entend
d'ordinaire d'un bénéfice. Laisser perdre charges et
bénéfices plutôt que de vendre ou de résigner,
même dans son extrême vieillesse, c'est se persua-
der qu'on n'est pas du nombre de ceux qui meu»
rent, LA BRUY. XI. || 3" Résigner son âme à Dieu, la
remettre entre les mains de Dieu. || 4° Se résigner,
v. réjl. Se soumettre à la volonté de Dieu, à son .
sort, à une décision. Prions avec le peuple, et ré-
signons-nous avec les sages, VOLT. Dicl. phil. Priè-
res. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut s'attendia
à tout dans cette vie, se tenir prêt à tout, savoir
se sacrifier pour l'amitié, et se résigner à la fata-
lité aveugle qui dispose des choses de ce monde
ID. Lett. Richelieu, )3 janv. )767. J quoi servirait-il
d'avoir vécu quatre-vingt-deux ans, comme j'ai fait,
si je n'avais pas appris à me résigner, ID. Lett.
Mme de St-Julien, 29 mai me. Tù m'as dit que
ton nom, ton devoir, ton honneur Des Romains of-
fensés te font le défenseur; Il faut m'y résigner,
M. J. CHÉN. Gracques, u, ). On se résigne aisément
à souffrir un mal que tous les autres endurent,
Pensée de Sénèque, dans GIRAULT-DUVIVIER.
— HIST. xme s. Johans dit que li mères [le maire]
a voit oï les contens [la dispute], et que P^res
[Pierre] avoit fêle pez pardevant le mèor [le maire],
et avoit résiné à sa esliction, et li mères avoit con-
fermé Johan.... Liv. de jost. 33. || xive s. Ledit Mi-
nucius qui avoit resigné [abdiqué], BERCHEURE,
f" 60 , verso. || XVe s. Resigner purement et simple-
ment [un droit], FROISS. m, iv, 76. || xvie s. Hera-
clytus resigna la royauté à son frère, MONT, I, m.
Il nous faut céder de nostre volonté, resigner nostre
coeur, renoncer et quitter toutes les cupiditez de
nostre chair, CALV. Instit. ) 96. Nul n'a deument re-
noncé à soi-mesme, sinon quand il s'est tellement
resigné à Dieu, qu'il souffre volontairement toute
sa vie estre gouvernée au plaisir d'icelui, ID. ib. 647.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. resignar; ital.
rassegnare; du lat. resignare, de re, et signare,
marquer, montrer (le sens primordial est écarter
le sceau, signum).
RÉSILIATION (ré-zi-li-a-sion ; en vers, de six
syllabes), s. f. Résolution, annulation d'un acte.
La résiliation d'un bail.
— ÉTYM. Résilier.
RÉSILIÉ, ÉE (ré-zi-li-é, ée), part, passe de ré-
silier. Bai' résilié du consentement des deux parties.
RÉSII.IEMENT ou RÉSILÎMENT (ré-zi-li-man),
s. m. byn. de RÉSILIATION.
RÉSILIER (ré-zi-li-é), je résiliais, nous résiliions,
vous résiliiez; que je résilie, que nous résiliions,
que vous résiliiez, v. a. Annuler, casser. Les juges
ont résilié le contrat.
— HIST. xvi° s. Ayant une fois promis, il ne lui
est pas, puis après, loisible se resiler de sa pa-
role, PASQUIER, Rech. liv. u, p. 78, dans LACDRNE.
— ÉTYM. Altération de l'ancien verbe resilir; du
lat. resilire, sauter en arrière, de re, et salir»
(voy. SAUTER). ^
RÉSILLE (re-zi-Il'), s. f. Espèce de filet qui en-
veloppe les cheveux.
— ÉTYM. Autre forme de réseau.
t RÉSINAGE (ré-zi-na-j'), s. m. Exploitation de
la résine. La région où le résinage est appliqué en
grand, FARË, Rnq. sur les incend. des forêts, p. 35.
fRÉSINATE (ré-zi-na-f), s. m. Terme de chimie.
■Combinaison d'une résine avec une base salifiable.
RÉSINE (ré-zi-n'), s. /",||1° Nom donné à des
produits qui découlent naturellement, ou par suite
d'incisions faites à l'écorce ou aux fruits, de beau-
coup de végétaux. Les résines se distinguent en li-
quides ou térébenthines, dans lesquelles abonde
l'essence, et en résines solides ou résines propre-
ment dites, qui sont des substances cassantes, ino-
dores, insipides ou acres, un peu plus pesantes que
l'eau, jaunâtres et plus ou moins transparentes. Le
nombre des espèces de résines est très-considérable;
il n'est presque pas une plante, pas un végétal qui
n'en contienne, et d'où on ne puisse en extraire par
quelque procédé chimique, FOURCROY, Conn. chim.
t. vin, p. 2). || Résine alouchine, résine fournie par
le fimpi. || Résine-gutte de Siam ou véritable, résine
due à la stalagmitide, guttifères. || Fausse résine-
gutte ou résine-gutte de Ceylan, résine due au gut-.
lier. || 2° Particulièrement. La substance qui dé-
coule des entailles ou saignées faites aux pins. Un
pain de résine. Un tlambeau de résine. Ils éle-
vaient une plate-forme circulaire de terre glaise,
où ils entassaient les piles de pin; on mettait le
feu à ce bois, et la résine en découlait dans des ba-
rils placés au-dessous, RAY'NAL, Hist. phil. xym, 16.
11 Résine jaune, résine formée ave 5/8 de brai sec
et 3/8 de galipot, et servant à fabriquer des chan-
delles dont les habitants des campagnes font un
grand usage. || 3° Résine élastique, gomme élastique
ou caoutchouc u 4° Résine liquide de la Nouvelle-
RÈS
RÉS
1661
il Cet homme croit que toute la sagesse, touto la
science, tout le bon sens réside dans sa tête, il croit
être le seul sage, le seul savant, avoir tout le bon sens
en partage. || 4° Fig. Consister en. Ils confessent que
la justice n'est pas dan3 ces coutumes, mais qu'elle
réside dans les lois naturelles, connues en tout pays,
PASC. Pens. m, s, édit. HAVET. Ici la nature est sou-
mise, sans être étouffée ; et c'est en cela que réside le
vrai courage, BARTHÉL. Anach. ch. 48. | j 5° Fig. Por-
ter sur, reposer sur. Tout réside.... sur une tête de
dix-buit ans [le jeune Grignan], sév. <2 fév. 1690.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xine s. Et cil met avant tenure de dix ans
pesible, aie [la] seue et à le [la] veue du demendeur
résident el païs, BEAUM, vin, 9. || xive s. La vapeur
est froide et humide, Voire que demeure et réside Et
est en terre retenue, Nature à l'alch. errant, soo.
|| xvie s. Il passa par Rhodes, et yeit ses familiers et
amis qui pour lors y residoient, AMYOT, Cicéron, 46.
Ce mot [hypostase] emporte suhsistence, qui réside
en un seul Dieu, CALV. Inst. 70. La sanie ne sort ja-
mais qu'avec ladite urine, et tousjours réside aufond
d'icelle, PARÉ, XV, 66.
— ÉTYM. Lat. residere, de re, et seàere, être assis
(voy. SEOIR).
RÉSIDU (ré-zi-du), s. m. || 1° Ancien terme de
commerce. Restant. Résidu de compte. || On dit au-
jourd'hui reliquat. || 2° En arithmétique, nombre qui
reste d'une division. Le résidu de cette division est
6. || On dit plus ordinairement lereste. || Énalgèbre,
les résidus des puissances, ce qui reste après que les
racines ont été extraites. Euler est le premier qui,
d'après le beau théorème de Fermât, ait approfondi
et fait connaître les principales propriétés des ré-
sidus des puissances, POINSOT, Instit. Mém. scienc.
18)3, )8I4, )S)5, p. 390. Il Nom donné par Gauss
aux nombres dont la différence peut être divisée
exactement par un autre nombre pris pour terme
de comparaison , qu'il nomme module. || 3° Matière
qui reste après une opération chimique, et qui sou-
vent peut être encore utilisée. Glauber, illustré par un
grand nombre de découvertes et par son conseil et sa
méthode de ne pas rejeter comme inutiles les résidus
des opérations, FOURCROY, Conn. chim. t. i, p. )9.
|.| Fig. Toute société qui prétendra avoir chez elle le
résidu de l'élection [les élus] pourra expliquer mal
les Écritures, FÉN. t. n, p. 41.
— HIST. xiv s. La maturasion du résidu [de l'a-
postume], LANFRANC, f° 1)6, verso. Et de la totalle
somme.... le résidu est départi en seize parties....
H. CÙFFIAUX, Nicole de Dury, p. 92. Lesditesbestes....
ne savoit l'en de qui .elles feussent; mais estoient
demourées comme résidu ou relays de nos dis en-
nemis, nu CANGE, relictum. Les esleset le résidu
[d'une volaille], Ménagier, n, 5. (| xve s. Et suriceux
biens sera faite satisfaction à la partie qui aura esté
blescée.... et le résidu venra aux droits hoirs d'iceux
comme s'ils fussent trépassés, FROISS. n, H, 24).
|| xvic s. Nous deux seuletz [Deucalion et Pyrrha]
sommes tourbe du monde, Le résidu possède mer
profonde, MAROT, IVJ 3). Du son, des herbes cham-
pestres, cichorée, buglqse, jarrus et semblables au-
tres résidus [pour les pourceaux], o. DE SERRES, 336.
— ÉTYM. Lat. residuum, de residere, demeurer,
rester, être de reste (voy. RÉSIDER).
t RÉSIDUEL, ELLE (ré-zi-du-èl, è-1'), adj. Terme
• didactique. Qui est de reste, qui appartient au résidu.
|| Terme de physique. Charge résiduelle, se dit d'un
phénomène appelé aussi décharge secondaire et
présenté par la bouteille de Leyde, qui, abandonnée
à elle-même après une première décharge, en donne,
au bout d'un certain temps, une seconde plus faible.
— ÉTYM. Résidu.
t RÉSIGNABLE (ré-zi-gna-bl'), od;". Quipeutêtre
résigné,
— HIST. xyie s. Les bénéfices sont resignables et
à vie, LOYSEL, 653.
RÉSIGNANT (ré-zi-gnan), s. m. Celui qui résigne
à quelqu'un un bénéfice, un office. Comme il arri-
vait rarement que les- résignants vécussent vingt
jours après la résignation, pour prévenir le danger
qu'il y avait de perdre le bénéfice, les' résignataires
faisaient admettre secrètement en cour de Rome les
résignations de leurs bénéfices qu'ils gardaient en-
suite entre leurs mains pendant la vie du résignant,
. sans.prendre possession du bénéfice, et ils ne faisaient
paraître la résignation qu'après la mort du résignant,
i>UMARSAls,-it6.:J?gi> galliç. part. 2e, maxime 19.
— HIST.,XVIe SiiLepape ne peut permettre qu'au-
cun resignant retienne au.lieu de pension tous les
fruits du bénéfice résigné; p.
t RÉSIGNATÊUR (ré-zi-gna-teur) ,s.ni. Terme de
jurisprudence.Celuiqui résigneunerente, un contrat.
RÉSIGNATAIRE (ré-zi-gna-tê-r'), s. m. Celui à
qui on a résigné un bénéfice, un office. Leur accor-
dant la faculté de les pouvoir résigner en faveur de
personnes capables toutes fois et quantes que bon
leur semblera, et que ceux auxquels ils les résigne-
ront y soient reçus et admis, sans que leurs rési-
gnataires soient tenus de prendre et obtenir de
nouvelles provisions de nous, Édit, juillet <68l.
— ÉTYM. Résigner.
RÉSIGNATION (ré-zi-gna-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Terme de jurisprudence. Aban-
doD en faveur de quelqu'un. Il a fait cession et ré-
signation de tous ses droits à son frère. || 2° Action
de se démettre d'une charge, d'un office. || En ce
sens il a vieilli. || 3° Terme de jurisprudence cano-
nique. Démission d'un bénéfice dans les mains du
collateur ou du pape. Nous leur confirmons le pou-
voir de faire leurs résignations de leursdits offices
par-devant les notaires, Édit, juillet )68l. || 4° Fig.
Soumission à la volonté de Dieu. Je vous recom-
mande, ma chère enfant, un peu de repos, un peu
de tranquillité, s'il est possible ; un peu de résigna-
tion aux ordres de la Providence, SÉV. 486. On
peut dire que l'obéissance d'Abraham, prêt à sacri-
fier son fils au Dieu qui le lui avait donné, est une
allégorie de la résignation que l'homme doit aux
ordres de l'Être suprême, VOLT. Victionn. philos.
Abraham. Quel regard que celui du Christ! quelle
divine résignation ! STAEL, Corinne, vm, 4. || 5° Fig.
Soumission à son sort. Je fais des voeux pour eux
[mes bienfaiteurs], moi qui ne prie jamais Dieu, et
qui me contente de la résignation, VOLT. Lett.
Mme duDeffant,i2 mai )772. Gardez-vous bien d'at-
taquer le caractère d'Iphigénie [dans Racine]; sa
résignation est un enthousiasme de quelques heu-
res, DIDER. Lett. à Mlle Voland, e nov. )760. La
première loi de la résignation nous vient de la na-
ture, J. J. KOUSS. Ém. il. L'innocence inspire faci-
lement la résignation, GENLIS, Veill. du chat. t. i,
p. 366, dans POUGENS.
— HIST. xive s. Il le feist roy par resignacion en
son vivant, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvr s.
....Exhiber les procurations en vertu desquelles les
résignations sont faictes, p. PITHOU, 52.
— ÉTYM. Provenç. resignatio; espagn. resigna-
cion; ital. rassegnazione ; du lat. resignationem,
de resignare (voy. RÉSIGNER).
RÉSIGNÉ, ÉE (ré-zi-gné, gnée), part, passé de
résigner. || 1° Dont on a fait abandon en faveur de
quelqu'un. Bénéfice résigné. || 2° Abandonné à la
volonté de Dieu. Ses fréquentes maladies le mirent
souventaux prises avec la mort : exercé.par tant de
combats, il en sortait toujours plus fort et plus ré-
signé à la volonté divine, BOSS. le Tellier. Qui, des
coeurs résignés effaçant les souillures, Verse un
baume enchanteur sur toutes leurs blessures, BER-
NIS, Relig. veng. x. H Se soumettant à son sort.
J'éprouve une grande consolation dans mon mal-
heur, c'est de me sentir parfaitement résignée,
GENLIS, Veill. du chat. t. i, p. foe, dans POUGENS.
Mon âme à tant d'horreurs n'était point résignée,
M. J. CHËN. Charles IX, iv, 4.
RESIGNER (ré-zi-gné ; d'après Bèze, xvie siècle, on
ne prononçait pas le g : c'est aussi la prononciation
de Malherbe: Telle cette princesse en vos mains ré-
sinée Vaincra de ses deslins la rigueur obstinée,
iv, s), v. a. \\ 1° Abandonner quelque chose en fa-
veur de quelqu'un. Possesseur d'un trésor dont je
n'étais pas digne, Souffrez avant ma mort que je
vous le résigne, CORN. Poly. iv, 4. Vous résignez
quatre mille livres d'appointements : cela est d'au-
tant plus beau que la faction ne vous en saura au-
cun gré, VOLT. Lett. à l'abbé Mignot, 24 juin )77).
|| Fig. Je résigne aux mignons [aux jeunes gens]....
Avecque les plaisirs, tous les maux que j'ai eus,
RÉGNIER, Épit. il. || Résigner quelque chose à
quelqu'un, avec un nom de chose pour sujet,
faire qu'on la lui abandonne sans réserve. Ces vrais
amis que je te donne, Ces unions que je te fais,
Doivent me résigner si bien tous tes souhaits, Que
tu sois mort & tout si tôt que je l'ordonne, CORN.
Irait, m, 42. H2" Se démettre d'un bénéfice, d'un
office, etc. Il |le cardinal Altieri] l'a tiré [Cunigi]
de Lucques pour en faire son secrétaire, et,
depuis, lui a résigné l'archevêché de Ravenne
sous une pension presque aussi grande que le re-
venu, PELLISSON, Lett. hist. t. u, p. 429. Pour se
faire résigner un bénéfice, PASC. Prov. xi. M. le
prieur se mit en tête qu'il pourrait lui résigner son
bénéfice, VOLT. Ingénu, 3. ^Absolument, il s'entend
d'ordinaire d'un bénéfice. Laisser perdre charges et
bénéfices plutôt que de vendre ou de résigner,
même dans son extrême vieillesse, c'est se persua-
der qu'on n'est pas du nombre de ceux qui meu»
rent, LA BRUY. XI. || 3" Résigner son âme à Dieu, la
remettre entre les mains de Dieu. || 4° Se résigner,
v. réjl. Se soumettre à la volonté de Dieu, à son .
sort, à une décision. Prions avec le peuple, et ré-
signons-nous avec les sages, VOLT. Dicl. phil. Priè-
res. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut s'attendia
à tout dans cette vie, se tenir prêt à tout, savoir
se sacrifier pour l'amitié, et se résigner à la fata-
lité aveugle qui dispose des choses de ce monde
ID. Lett. Richelieu, )3 janv. )767. J quoi servirait-il
d'avoir vécu quatre-vingt-deux ans, comme j'ai fait,
si je n'avais pas appris à me résigner, ID. Lett.
Mme de St-Julien, 29 mai me. Tù m'as dit que
ton nom, ton devoir, ton honneur Des Romains of-
fensés te font le défenseur; Il faut m'y résigner,
M. J. CHÉN. Gracques, u, ). On se résigne aisément
à souffrir un mal que tous les autres endurent,
Pensée de Sénèque, dans GIRAULT-DUVIVIER.
— HIST. xme s. Johans dit que li mères [le maire]
a voit oï les contens [la dispute], et que P^res
[Pierre] avoit fêle pez pardevant le mèor [le maire],
et avoit résiné à sa esliction, et li mères avoit con-
fermé Johan.... Liv. de jost. 33. || xive s. Ledit Mi-
nucius qui avoit resigné [abdiqué], BERCHEURE,
f" 60 , verso. || XVe s. Resigner purement et simple-
ment [un droit], FROISS. m, iv, 76. || xvie s. Hera-
clytus resigna la royauté à son frère, MONT, I, m.
Il nous faut céder de nostre volonté, resigner nostre
coeur, renoncer et quitter toutes les cupiditez de
nostre chair, CALV. Instit. ) 96. Nul n'a deument re-
noncé à soi-mesme, sinon quand il s'est tellement
resigné à Dieu, qu'il souffre volontairement toute
sa vie estre gouvernée au plaisir d'icelui, ID. ib. 647.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. resignar; ital.
rassegnare; du lat. resignare, de re, et signare,
marquer, montrer (le sens primordial est écarter
le sceau, signum).
RÉSILIATION (ré-zi-li-a-sion ; en vers, de six
syllabes), s. f. Résolution, annulation d'un acte.
La résiliation d'un bail.
— ÉTYM. Résilier.
RÉSILIÉ, ÉE (ré-zi-li-é, ée), part, passe de ré-
silier. Bai' résilié du consentement des deux parties.
RÉSII.IEMENT ou RÉSILÎMENT (ré-zi-li-man),
s. m. byn. de RÉSILIATION.
RÉSILIER (ré-zi-li-é), je résiliais, nous résiliions,
vous résiliiez; que je résilie, que nous résiliions,
que vous résiliiez, v. a. Annuler, casser. Les juges
ont résilié le contrat.
— HIST. xvi° s. Ayant une fois promis, il ne lui
est pas, puis après, loisible se resiler de sa pa-
role, PASQUIER, Rech. liv. u, p. 78, dans LACDRNE.
— ÉTYM. Altération de l'ancien verbe resilir; du
lat. resilire, sauter en arrière, de re, et salir»
(voy. SAUTER). ^
RÉSILLE (re-zi-Il'), s. f. Espèce de filet qui en-
veloppe les cheveux.
— ÉTYM. Autre forme de réseau.
t RÉSINAGE (ré-zi-na-j'), s. m. Exploitation de
la résine. La région où le résinage est appliqué en
grand, FARË, Rnq. sur les incend. des forêts, p. 35.
fRÉSINATE (ré-zi-na-f), s. m. Terme de chimie.
■Combinaison d'une résine avec une base salifiable.
RÉSINE (ré-zi-n'), s. /",||1° Nom donné à des
produits qui découlent naturellement, ou par suite
d'incisions faites à l'écorce ou aux fruits, de beau-
coup de végétaux. Les résines se distinguent en li-
quides ou térébenthines, dans lesquelles abonde
l'essence, et en résines solides ou résines propre-
ment dites, qui sont des substances cassantes, ino-
dores, insipides ou acres, un peu plus pesantes que
l'eau, jaunâtres et plus ou moins transparentes. Le
nombre des espèces de résines est très-considérable;
il n'est presque pas une plante, pas un végétal qui
n'en contienne, et d'où on ne puisse en extraire par
quelque procédé chimique, FOURCROY, Conn. chim.
t. vin, p. 2). || Résine alouchine, résine fournie par
le fimpi. || Résine-gutte de Siam ou véritable, résine
due à la stalagmitide, guttifères. || Fausse résine-
gutte ou résine-gutte de Ceylan, résine due au gut-.
lier. || 2° Particulièrement. La substance qui dé-
coule des entailles ou saignées faites aux pins. Un
pain de résine. Un tlambeau de résine. Ils éle-
vaient une plate-forme circulaire de terre glaise,
où ils entassaient les piles de pin; on mettait le
feu à ce bois, et la résine en découlait dans des ba-
rils placés au-dessous, RAY'NAL, Hist. phil. xym, 16.
11 Résine jaune, résine formée ave 5/8 de brai sec
et 3/8 de galipot, et servant à fabriquer des chan-
delles dont les habitants des campagnes font un
grand usage. || 3° Résine élastique, gomme élastique
ou caoutchouc u 4° Résine liquide de la Nouvelle-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Bernard François Bernard François /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bernard François" or dc.contributor adj "Bernard François")
- Auteurs similaires Bernard François Bernard François /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bernard François" or dc.contributor adj "Bernard François")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 272/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f272.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f272.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f272.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f272.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f272.image × Aide