REQ
d'exercer leur religion, ID. Dial. 27. || La Requête des
dictionnaires, pièce satirique en vers faite contre
l'Académie française et son dictionnaire. La satire de
Benserade, car on ne peut guère lui donner d'autre
nom, fut comparée dans le temps à la Requête des
dictionnaires du savant Ménage, D'ALEMB. Éloges,
Charpent. note 4. |] Dans les exploits, etc. tel jour,
à la requête de telle personne, à la demande de telle
personne. || Mettre néant au bas d'une requête, la
refuser, y répondre négativement. Ils [les amis de
Mme de Grignan, dans un procès] veulent qu'on
mette néant sur la requête, qu'on la mette au greffe,
et que ceia tienne lieu d'un arrêt qui décide tout,
SÉV. (6 mars -1689. || Familièrement et fig. Néant à
la requête, se dit pour exprimer un refus. || On dit
aussi : mettre néant à la requête de quelqu'un. || 2° À"
la Cour de cassation, section des requêtes, celle qui
statue sur l'admission ou le rejet des requêtes en cas-
sation. Il 3" Requête civile, voie extraordinaire, ad-
mise dans certains cas déterminés par la loi, pour ob-
tenir qu'un jugement ou un arrêt rendu en dernier
ressort soit rétracté. Il me reste un refuge, La requête
civile est ouverte pour moi, RAC. Plaid. l, 7. || 4° Se
dit d'écritures signifiées respectivement par les par-
ties, dans les instances ordinaires, pour développer
leurs moyens et conclusions. |j 5" Maître des requêtes,
magistrat chargé de rapporter les requêtes au conseil
d'Etat; c'est, un grade entre auditeur et conseiller.
Il 6° Autrefois, maîtres des requêtes, magistrats qui
composaient un tribunal nommé les Requêtes de rhô-
tel, et dont l'office était de rapporter les requêtes
des particuliers, dans le conseil du roi, présidé par
le chancelier. Vous avez bientôt une autre- visite
dont je vous préviens; c'est celle de M. Turgot, maî-
tre des requêtes, plein de philosophie, de lumière et
dé connaissances, et fort de mes amis, D'ALEMB. Lett.
à Voltaire, 22 sept. 4 760. || Les Requêtes de l'hôtel,
tribunal où siégeaient les maîtres des requêtes, au
Palais. 11 Requêtes du palais, juridiction qui jugeait,
en première instance, les causes de ceux qui avaient
un privilège de committimus du petit sceau. || 7° Dans
le langage familier, demande verbale, simple prière.
Ayez égard à ma requête. Je ne vous ferai point
de requête incivile, MAIH. Sophon. m, 4. Remplis,
pour commencer, l'une de ces requêtes, EOTR. Bélis.
11, 0. |i 8° Cette chose est de requête, se disait d'une
chose rare, difficile à avoir. || Pâtés de requête, se
disait de petits pâtés faits du menu des volailles.
— HIST. xne s. Si alcuns vienge ta merci depreier,
oî sa requeste bonement, Rois, 263. (| xine s. Par la
Soi de ceste amitié Dit Tulles dans un sien ditié, Que
nous devons faire requeste X nos amis, s'ele est lion-
neste; Et lor requeste refaison, S'ele contient droit
et raison, la Rose, 4765. S'aucuns semont son home
à requeste d'autrui, BEAUM. II, 4 4. Et nous autres qui
estions entour li, qui avions oïes nos messes, alions
oïr les plez [plaids] de la porte que en appelle
maintenant les requestes, JOWV. 4 99. || xrv° s.Nostre
dit peuple qui très gracieusement nous a aidié et
secouru en toutes les requestes que nous li avons
fait faire pour la' nécessité de nos dittes guerres,
Ordonn. des rois, 1.11, p. 4 95. ||xve s.Le comte de
Foix remercia grandement le roi de la grand'amour
que il lui montrait et du don sans requeste que il
lui envoyoit, FROISS. II, m, l 4. Monseigneur, pour
satisfaire à la requeste qu'il vous a plu me faire,
COMM. Prol. Quand je considère ces testes Entas-
sées en ces charniers, Tous furent maistres des re-
questes, Ou tous de la Chambre aux deniers, VILLON,
Grand testament, CXLIX. || xvie s. Donner requeste
[accorder la chose demandée], RAB. "Pant. iv, anc.
prol. Puis après la salle des Tournelles, préparée
pour les dames, masquarades et balets, servit de
chappelle ardente au corps du prince [Henri II,
blessé mortellement dans le tournois], les arcs et
théâtres abbatus, le drap noir de requeste et toutes
joies converties en deuil, D'AUB. Hist. 1, 85. Filles
jeunes sont de requeste [recherchées], YVER, p. 044.
Encore à certains jours requestes generalles, et
spécialement le jour du vendredi saint, où se rap-
porloient touttes grâces et remissions de tous cas
tant criminels que autres, MIRAULMONT , Des cours
souv. p. <40, dans LACURNE.
— ÊTYM. Provenç. requesla; espagn. recuesta;
portug. requesta; ital. richiesta; du lat. requisitus,
part, passif de requirere (voy. REQUÉRIR).
t 2. REQUÊTE (re-kê-f), s. f. Terme de chasse.
Nouvelle quête, nouvelle chasse qu'on fait d'un cerf,
etc. quand on est en défaut, qu'on a perdu les voies
et qu'il faut recommencer.
— ÉTYM. Voy. REQUÊTER.
4. REQUÊTÉ, ÉE (re-kê-té, têe), part, passé de
requêter. Un cerf requêté.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
REQ
2. REQUÊTÉ (re-kê-té), s. m. Ton de chasse
pour rappeler les chiens.
— ÉTYM. REQUÊTÉ 4 .
REQUÈTER (re-kê-té), v. a. Terme de vénerie.
Quêter de nouveau.
— HIST. xvie s. Faire enceinte es devant, rem-
buscher et lancer, Requester, redresser, mettre bien sa
brisée, DESPORTES, Cartels et masquar. chasseurs, 2.
— ÉTYM. Re..., et qxiête 2. Au xvi° siècle,requester
aie sens.de réclamer : Ils furent d'avis d'envoyer
une galère à Naples, avec sauf conduit, pour le re-
quester, CARL. 1, 44.
REQUIEM (ré-kui-èm'), s. m. \\ i° Prière de l'E-
glise pour les morts. En attendant, je. me meurs,
malgré toutes vos plaisanteries, je ne sors point de
mon lit, et je vous demande un requiem, VOLT. Lett.
Richelieu, 22 sept. 4 777. || Fig. Vous en rirez [de
ma mort], mes ennemis, C'est le requiem ordinaire,
VOLT. Poés.mêl. 227. || 2° Une des parties de lamesse
des morts mise en musique. Un beau requiem. || Se.
dit aussi pour messe de requiem. Le requiem de
Mozart. || 3° Messe de. requiem, messe pour le repos
de l'âme d'un mort. La messe du roi, qui, selon la
coutume, fut de requiem, frappa tout le monde et
l'attrista, ST-SIM. 201, 4 78.
— HIST. XIVe s. Hz [certains prêtres] chantent
messes de requiem ou des mors pour aulcunes per-
sonnes contre lesquelz iiz ont conceue aulcune haine,
affin qu'ilz meurent plus tost; c'est un très grant
péché, le Songe du vergier, 1,179. jj xvr s. Requiem
gagne l'argent, et gaudeamus le despend, LEROUX DE
LINCY, Prov. 1.1, p. 42.
— ÉTYM. Lat. requies, accusatif 'requiem, repos,
de re, et quics, repos (voy. coi et QUIÉTUDE) ; ainsi
nommé de la formule Requiem xternam dona eis,
domine, répétée dans cette prière.
REQUIN (re-kin), s. m. Gros poisson de mer très-
vorace, du genre des squales ou chiens de mer;
c'était pour Linné le squale carcharias, et à présent
c'est le nom vulgaire du carcharias commun, séla-
ciens. Nous primes quelques dorades et deux requins,
qui furent pour nous des mets délicieux, parce que
nous étions tous réduits au lard salé, LA PÉROUSE,
Toy. 1.11, p. 4 72, dans POUGENS.
— ÉTYM. Prononciation populaire de requiem, à
cause qu'il n'y a plus à dire qu'un requiem pour celui
qu'un requin saisit. On trouve aussi requien.
REQUINQUÉ, ÉE (re-kin-ké, kée),por«. passé de
requinquer. La voilà toute requinquée, Qui ne songe
plus à Sichée, SCARR. Virg. 1. Depuis neuf ou dix
mois que dure le veuvage, La vieille requinquée a
l'amoureuse rage, TH. CORN. Baron d'Albikrac, 1,
3. Plaise à Dieu qu'on en puisse dire autant un
jour de nos beaux petits messieurs requinqués, et
que ces hommes de quinze ans ne soient pas des
enfants à trente, J. J. ROUSS. Lett. à d'Alemb.
REQUINQUER (SE) (re-kin-ké), v. réfi. Il i° Terme
familier et ironique. Se parer plus qu'il ne convient,
en parlant d'une vieille. Requinquez-vous, vieille,
Requinquez-vous donc, Vieille chanson, citée dans
TALLKMAND, Histor. t. n, p. e, édit. in-12. |( 2° En
général, se parer d'une manière affectée. Depuis
la mort du cher Sichée, Je ne m'étais point requin-
quée, SCARR. Virg. iv. M. le duc de Villars s'ha-
bille pour jouer à huis clos Gengis-Khan ; la Denis
se requinque; deux grands acteurs, par parenthèse,
VOLT. Lett. Mme d'Argental, 4eroct. 4 760. Les fem-
mes apprennent vite à se requinquer, G. SAND, la
Famille de Germandre. || Fig. Mon frère rira bien,
quand il saura que vous [Mme Turcaret] avez pris
ce nom burlesque [de comtesse], pour venir vous
requinquer a Paris, LESAGE, Turcaret, Y, 9. || Acti-
vement et fig. J'ai mon drame en public risqué, Et
le parterre favorable, Au lieu de siffler m'a cla-
qué.... Mais je ne suis pas requinqué Par un succès
si désirable, YOLT. Zaïre, Ép. dédie.
— HIST. xvi° s. Camus requinqué, COTGRAVE. Re-
quinqua proprement vaut autant à dire comme se
reverdir et esgayer, et se dict coustumierement ce
verbe à gens qui sont naturellement songeards,
mornes et taciturnes, et qui sont aussi .peu éveillés
qu'une teste de boeuf endormie près d'un buisson;
mais le plus souvent il se dit à vieilles gens, juxta
vulgarem cantilenam tolosanam : Requinque te,
vieillo, requinque te donc, ODDE DE TRIORS, Joy.
rech. de la langue tolosane, p. 23.
— ÉTYM. Jault proposait le latin reconcinnare, rac-
commoder, Ménagerecomere, peigner; deux mots qui
ne peuvent donner requinquer. Scheler demande s'il
est de la famille de quincaille (voy. CLINQUANT), ou de
l'anc. franc, cointe, joli, élégant. Requinquer vient
de re, et lat. quinquare, nettoyer, mot peu usité
dans la latinité, mais resté' dans le parler roman.
REQ 1657
t REQUINQUETTE (re-kin-kè-f ), s. f. Terme de
pêche. La tour du milieu des bourdigues.
REQUINT (re-kin), s. m. Terme de jurisprudence
féodale. La cinquième partie du quint, que l'on
payait à certains seigneurs, outre le quint, quand
on vendait un fief dans leur mouvance.
— ÉTYM. Bas-lat. retroquintum, de rétro, en
arrière, et quintum, le quint.
f REQUINTERON, ONNE (re-kin-te-ron, ro-n'),
s. m. et f. Enfant d'un quinteron et d'une Euro-
péenne, ou d'un Européen et d'une quinteronne.
— ÉTYM. Re..., et quinteron.
f RÉQUIPER (ré-ki-pé), v. a. Équiper de nou-
veau.
— HIST. xvie s. Celle [l'armée] de Cbates, qui se
r'esquipoit en Normandie, meilleure qu'auparavant,
D'AUB. Hist. m, 24.
— ÉTYM. Re..., et équiper.
REQUIS, ISE (re-kî, ki-z'), part, passé de requé-
rir. || 1° Prié, sommé de quelque chose. Requis
d'accorder cette faveur. || Dans les exploits : Il a
signé, de ce requis. ||2° Demandé, "exigé, en par-,
lant de choses. Ce qui est requis à .une proposition
pour être vraie, DESC. Méth. îv, 3. M. de Beaufort
nous réjouit sur cela de quelques apophthegmes,
qui ne manquaient jamais dans les occasions où ils
étaient le moins requis, RETZ, Mém. t. 11, .liv. m,
p. 4 7, dans POUGENS. Jeunesse n'a les soins qui sont
requis, LA FONT. Cloch. || Il a l'âge requis, les qua-
lités requises pour occuper cet emploi, poui être
admis, l'âge convenable, les qualités nécessaires.
Voilà un jeune homme très-bien fait, et qui a )a
taille requise, VOLT. Cand. 11. || 5. m. Ce qui est
dans l'ordre prescrit par les lois. On écrivait à ceux
à qui on adressait des lettres de change, qu'ils eus-
sent à en faire le requis.
RÉQUISITION (ré-ki-zi-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Il 1° Action de requérir. X la réqui-
sition de l'impératrice de Russie, il avait déjà
commencé quelques pages de son histoire, D'ALEMB.
Lett. au roi de Prusse, 4 6 août 4 778. [| 2° Terme
de jurisprudence. Demande incidente formée à l'au-
dience. Il Conclusions du ministère public sur la
réquisition du procureur impérial. || 3° Demande
faite par l'autorité, pour avoir à sa disposition des
hommes ou des choses. La réquisition comprit tous
les jeunes gens de dix-huit ans à vingt-cinq. Voici
une réquisition de mille boeufs pour conduire de
Toulouse à Pau votre artillerie, p. L. COUH. Lett.
11, 270. Le pays étant fertile, chevaux, chariots,
bestiaux, vivres de toute espèce, tout fut enlevé....
quelques jours après, au Niémen, l'embarras du
passage et la rapidité des premières marches de
guerre firent abandonner tous les fruits de ces ré-
quisitions, avec autant d'indifférence qu'on avait
mis de violence à s'en saisir, SÊGUR, Hist. de Nap.
ni, 2. Il Réquisition permanente, se dit de la levée
en masse décrétée en 4 793 par le Comité de salut
public.
— HIST. xvie s. Vous pourrez donner ordre à lî
refformation de l'ordre ecclésiastique, restablisse-
ment de votre justice, réduction de vos officiers et
règlement de vos affaires et finances, suivant la ré-
quisition qui vous en a esté faite par lesdits estats,
D'AUB. Hist. 11, 256.
— ÉTYM. Provenç. requisicio; anc. espagn. ré-
quisition ; ital. requisigione ; du lat. requisilionem,
de requirere (voy. REQUÉRIR).
f RÉQUISITIONNAIRE (ré-ki-zi-sio-nê-r'), s. m.
Jeune soldat appelé sous les drapeaux par la réqui-
sition. La masse est composée de campagnards ré-
quisitionnaires, qui servent la liberté comme les
forçats servent sur les galères, BABOEUF, Pièces, 1, 44.
RÉQUISITOIRE (ré-ki-zi-toi-r'), s. m. Terme de pro-
cédure. Acte de réquisition fait par celui qui remplit
dans un tribunal les fonctions du ministère public. I!
y a deux sortes de réquisitoire, le réquisitoire écrit
et le réquisitoire oral. Orner travaille à un réquisi-
toire pour le Dictionnaire philosophique ; on continue
toujours à m'attribuer cet ouvrage, auquel je n'ai
pointdepart, VOLT. Lett. Damilavillè, 34 déc. 4764.
Et des convulsions et des réquisitoires Rempliront
de nos temps les brillantes histoires, in. Poèmes,
Par. russe. Messieurs les gens du roi Séguier et Joli
de Fleuri, auteurs de ce beau réquisitoire contre
1 Encyclopédie, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, e mai
4 760. Il Adjectivement et par plaisanterie. Les juges
avaient rayé l'offense à la personne du roi ; c'était
le plus beau de son papier réquisitoire [du procu-.
reur du roi], p. L. COUR. Procès.
— HIST. xvie s d'adhérer à son réquisitoire.
Sat. Mên. p. 4 04.
- ÉTYM. Voy. RÉQUISITION.
11. — 208
d'exercer leur religion, ID. Dial. 27. || La Requête des
dictionnaires, pièce satirique en vers faite contre
l'Académie française et son dictionnaire. La satire de
Benserade, car on ne peut guère lui donner d'autre
nom, fut comparée dans le temps à la Requête des
dictionnaires du savant Ménage, D'ALEMB. Éloges,
Charpent. note 4. |] Dans les exploits, etc. tel jour,
à la requête de telle personne, à la demande de telle
personne. || Mettre néant au bas d'une requête, la
refuser, y répondre négativement. Ils [les amis de
Mme de Grignan, dans un procès] veulent qu'on
mette néant sur la requête, qu'on la mette au greffe,
et que ceia tienne lieu d'un arrêt qui décide tout,
SÉV. (6 mars -1689. || Familièrement et fig. Néant à
la requête, se dit pour exprimer un refus. || On dit
aussi : mettre néant à la requête de quelqu'un. || 2° À"
la Cour de cassation, section des requêtes, celle qui
statue sur l'admission ou le rejet des requêtes en cas-
sation. Il 3" Requête civile, voie extraordinaire, ad-
mise dans certains cas déterminés par la loi, pour ob-
tenir qu'un jugement ou un arrêt rendu en dernier
ressort soit rétracté. Il me reste un refuge, La requête
civile est ouverte pour moi, RAC. Plaid. l, 7. || 4° Se
dit d'écritures signifiées respectivement par les par-
ties, dans les instances ordinaires, pour développer
leurs moyens et conclusions. |j 5" Maître des requêtes,
magistrat chargé de rapporter les requêtes au conseil
d'Etat; c'est, un grade entre auditeur et conseiller.
Il 6° Autrefois, maîtres des requêtes, magistrats qui
composaient un tribunal nommé les Requêtes de rhô-
tel, et dont l'office était de rapporter les requêtes
des particuliers, dans le conseil du roi, présidé par
le chancelier. Vous avez bientôt une autre- visite
dont je vous préviens; c'est celle de M. Turgot, maî-
tre des requêtes, plein de philosophie, de lumière et
dé connaissances, et fort de mes amis, D'ALEMB. Lett.
à Voltaire, 22 sept. 4 760. || Les Requêtes de l'hôtel,
tribunal où siégeaient les maîtres des requêtes, au
Palais. 11 Requêtes du palais, juridiction qui jugeait,
en première instance, les causes de ceux qui avaient
un privilège de committimus du petit sceau. || 7° Dans
le langage familier, demande verbale, simple prière.
Ayez égard à ma requête. Je ne vous ferai point
de requête incivile, MAIH. Sophon. m, 4. Remplis,
pour commencer, l'une de ces requêtes, EOTR. Bélis.
11, 0. |i 8° Cette chose est de requête, se disait d'une
chose rare, difficile à avoir. || Pâtés de requête, se
disait de petits pâtés faits du menu des volailles.
— HIST. xne s. Si alcuns vienge ta merci depreier,
oî sa requeste bonement, Rois, 263. (| xine s. Par la
Soi de ceste amitié Dit Tulles dans un sien ditié, Que
nous devons faire requeste X nos amis, s'ele est lion-
neste; Et lor requeste refaison, S'ele contient droit
et raison, la Rose, 4765. S'aucuns semont son home
à requeste d'autrui, BEAUM. II, 4 4. Et nous autres qui
estions entour li, qui avions oïes nos messes, alions
oïr les plez [plaids] de la porte que en appelle
maintenant les requestes, JOWV. 4 99. || xrv° s.Nostre
dit peuple qui très gracieusement nous a aidié et
secouru en toutes les requestes que nous li avons
fait faire pour la' nécessité de nos dittes guerres,
Ordonn. des rois, 1.11, p. 4 95. ||xve s.Le comte de
Foix remercia grandement le roi de la grand'amour
que il lui montrait et du don sans requeste que il
lui envoyoit, FROISS. II, m, l 4. Monseigneur, pour
satisfaire à la requeste qu'il vous a plu me faire,
COMM. Prol. Quand je considère ces testes Entas-
sées en ces charniers, Tous furent maistres des re-
questes, Ou tous de la Chambre aux deniers, VILLON,
Grand testament, CXLIX. || xvie s. Donner requeste
[accorder la chose demandée], RAB. "Pant. iv, anc.
prol. Puis après la salle des Tournelles, préparée
pour les dames, masquarades et balets, servit de
chappelle ardente au corps du prince [Henri II,
blessé mortellement dans le tournois], les arcs et
théâtres abbatus, le drap noir de requeste et toutes
joies converties en deuil, D'AUB. Hist. 1, 85. Filles
jeunes sont de requeste [recherchées], YVER, p. 044.
Encore à certains jours requestes generalles, et
spécialement le jour du vendredi saint, où se rap-
porloient touttes grâces et remissions de tous cas
tant criminels que autres, MIRAULMONT , Des cours
souv. p. <40, dans LACURNE.
— ÊTYM. Provenç. requesla; espagn. recuesta;
portug. requesta; ital. richiesta; du lat. requisitus,
part, passif de requirere (voy. REQUÉRIR).
t 2. REQUÊTE (re-kê-f), s. f. Terme de chasse.
Nouvelle quête, nouvelle chasse qu'on fait d'un cerf,
etc. quand on est en défaut, qu'on a perdu les voies
et qu'il faut recommencer.
— ÉTYM. Voy. REQUÊTER.
4. REQUÊTÉ, ÉE (re-kê-té, têe), part, passé de
requêter. Un cerf requêté.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
REQ
2. REQUÊTÉ (re-kê-té), s. m. Ton de chasse
pour rappeler les chiens.
— ÉTYM. REQUÊTÉ 4 .
REQUÈTER (re-kê-té), v. a. Terme de vénerie.
Quêter de nouveau.
— HIST. xvie s. Faire enceinte es devant, rem-
buscher et lancer, Requester, redresser, mettre bien sa
brisée, DESPORTES, Cartels et masquar. chasseurs, 2.
— ÉTYM. Re..., et qxiête 2. Au xvi° siècle,requester
aie sens.de réclamer : Ils furent d'avis d'envoyer
une galère à Naples, avec sauf conduit, pour le re-
quester, CARL. 1, 44.
REQUIEM (ré-kui-èm'), s. m. \\ i° Prière de l'E-
glise pour les morts. En attendant, je. me meurs,
malgré toutes vos plaisanteries, je ne sors point de
mon lit, et je vous demande un requiem, VOLT. Lett.
Richelieu, 22 sept. 4 777. || Fig. Vous en rirez [de
ma mort], mes ennemis, C'est le requiem ordinaire,
VOLT. Poés.mêl. 227. || 2° Une des parties de lamesse
des morts mise en musique. Un beau requiem. || Se.
dit aussi pour messe de requiem. Le requiem de
Mozart. || 3° Messe de. requiem, messe pour le repos
de l'âme d'un mort. La messe du roi, qui, selon la
coutume, fut de requiem, frappa tout le monde et
l'attrista, ST-SIM. 201, 4 78.
— HIST. XIVe s. Hz [certains prêtres] chantent
messes de requiem ou des mors pour aulcunes per-
sonnes contre lesquelz iiz ont conceue aulcune haine,
affin qu'ilz meurent plus tost; c'est un très grant
péché, le Songe du vergier, 1,179. jj xvr s. Requiem
gagne l'argent, et gaudeamus le despend, LEROUX DE
LINCY, Prov. 1.1, p. 42.
— ÉTYM. Lat. requies, accusatif 'requiem, repos,
de re, et quics, repos (voy. coi et QUIÉTUDE) ; ainsi
nommé de la formule Requiem xternam dona eis,
domine, répétée dans cette prière.
REQUIN (re-kin), s. m. Gros poisson de mer très-
vorace, du genre des squales ou chiens de mer;
c'était pour Linné le squale carcharias, et à présent
c'est le nom vulgaire du carcharias commun, séla-
ciens. Nous primes quelques dorades et deux requins,
qui furent pour nous des mets délicieux, parce que
nous étions tous réduits au lard salé, LA PÉROUSE,
Toy. 1.11, p. 4 72, dans POUGENS.
— ÉTYM. Prononciation populaire de requiem, à
cause qu'il n'y a plus à dire qu'un requiem pour celui
qu'un requin saisit. On trouve aussi requien.
REQUINQUÉ, ÉE (re-kin-ké, kée),por«. passé de
requinquer. La voilà toute requinquée, Qui ne songe
plus à Sichée, SCARR. Virg. 1. Depuis neuf ou dix
mois que dure le veuvage, La vieille requinquée a
l'amoureuse rage, TH. CORN. Baron d'Albikrac, 1,
3. Plaise à Dieu qu'on en puisse dire autant un
jour de nos beaux petits messieurs requinqués, et
que ces hommes de quinze ans ne soient pas des
enfants à trente, J. J. ROUSS. Lett. à d'Alemb.
REQUINQUER (SE) (re-kin-ké), v. réfi. Il i° Terme
familier et ironique. Se parer plus qu'il ne convient,
en parlant d'une vieille. Requinquez-vous, vieille,
Requinquez-vous donc, Vieille chanson, citée dans
TALLKMAND, Histor. t. n, p. e, édit. in-12. |( 2° En
général, se parer d'une manière affectée. Depuis
la mort du cher Sichée, Je ne m'étais point requin-
quée, SCARR. Virg. iv. M. le duc de Villars s'ha-
bille pour jouer à huis clos Gengis-Khan ; la Denis
se requinque; deux grands acteurs, par parenthèse,
VOLT. Lett. Mme d'Argental, 4eroct. 4 760. Les fem-
mes apprennent vite à se requinquer, G. SAND, la
Famille de Germandre. || Fig. Mon frère rira bien,
quand il saura que vous [Mme Turcaret] avez pris
ce nom burlesque [de comtesse], pour venir vous
requinquer a Paris, LESAGE, Turcaret, Y, 9. || Acti-
vement et fig. J'ai mon drame en public risqué, Et
le parterre favorable, Au lieu de siffler m'a cla-
qué.... Mais je ne suis pas requinqué Par un succès
si désirable, YOLT. Zaïre, Ép. dédie.
— HIST. xvi° s. Camus requinqué, COTGRAVE. Re-
quinqua proprement vaut autant à dire comme se
reverdir et esgayer, et se dict coustumierement ce
verbe à gens qui sont naturellement songeards,
mornes et taciturnes, et qui sont aussi .peu éveillés
qu'une teste de boeuf endormie près d'un buisson;
mais le plus souvent il se dit à vieilles gens, juxta
vulgarem cantilenam tolosanam : Requinque te,
vieillo, requinque te donc, ODDE DE TRIORS, Joy.
rech. de la langue tolosane, p. 23.
— ÉTYM. Jault proposait le latin reconcinnare, rac-
commoder, Ménagerecomere, peigner; deux mots qui
ne peuvent donner requinquer. Scheler demande s'il
est de la famille de quincaille (voy. CLINQUANT), ou de
l'anc. franc, cointe, joli, élégant. Requinquer vient
de re, et lat. quinquare, nettoyer, mot peu usité
dans la latinité, mais resté' dans le parler roman.
REQ 1657
t REQUINQUETTE (re-kin-kè-f ), s. f. Terme de
pêche. La tour du milieu des bourdigues.
REQUINT (re-kin), s. m. Terme de jurisprudence
féodale. La cinquième partie du quint, que l'on
payait à certains seigneurs, outre le quint, quand
on vendait un fief dans leur mouvance.
— ÉTYM. Bas-lat. retroquintum, de rétro, en
arrière, et quintum, le quint.
f REQUINTERON, ONNE (re-kin-te-ron, ro-n'),
s. m. et f. Enfant d'un quinteron et d'une Euro-
péenne, ou d'un Européen et d'une quinteronne.
— ÉTYM. Re..., et quinteron.
f RÉQUIPER (ré-ki-pé), v. a. Équiper de nou-
veau.
— HIST. xvie s. Celle [l'armée] de Cbates, qui se
r'esquipoit en Normandie, meilleure qu'auparavant,
D'AUB. Hist. m, 24.
— ÉTYM. Re..., et équiper.
REQUIS, ISE (re-kî, ki-z'), part, passé de requé-
rir. || 1° Prié, sommé de quelque chose. Requis
d'accorder cette faveur. || Dans les exploits : Il a
signé, de ce requis. ||2° Demandé, "exigé, en par-,
lant de choses. Ce qui est requis à .une proposition
pour être vraie, DESC. Méth. îv, 3. M. de Beaufort
nous réjouit sur cela de quelques apophthegmes,
qui ne manquaient jamais dans les occasions où ils
étaient le moins requis, RETZ, Mém. t. 11, .liv. m,
p. 4 7, dans POUGENS. Jeunesse n'a les soins qui sont
requis, LA FONT. Cloch. || Il a l'âge requis, les qua-
lités requises pour occuper cet emploi, poui être
admis, l'âge convenable, les qualités nécessaires.
Voilà un jeune homme très-bien fait, et qui a )a
taille requise, VOLT. Cand. 11. || 5. m. Ce qui est
dans l'ordre prescrit par les lois. On écrivait à ceux
à qui on adressait des lettres de change, qu'ils eus-
sent à en faire le requis.
RÉQUISITION (ré-ki-zi-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Il 1° Action de requérir. X la réqui-
sition de l'impératrice de Russie, il avait déjà
commencé quelques pages de son histoire, D'ALEMB.
Lett. au roi de Prusse, 4 6 août 4 778. [| 2° Terme
de jurisprudence. Demande incidente formée à l'au-
dience. Il Conclusions du ministère public sur la
réquisition du procureur impérial. || 3° Demande
faite par l'autorité, pour avoir à sa disposition des
hommes ou des choses. La réquisition comprit tous
les jeunes gens de dix-huit ans à vingt-cinq. Voici
une réquisition de mille boeufs pour conduire de
Toulouse à Pau votre artillerie, p. L. COUH. Lett.
11, 270. Le pays étant fertile, chevaux, chariots,
bestiaux, vivres de toute espèce, tout fut enlevé....
quelques jours après, au Niémen, l'embarras du
passage et la rapidité des premières marches de
guerre firent abandonner tous les fruits de ces ré-
quisitions, avec autant d'indifférence qu'on avait
mis de violence à s'en saisir, SÊGUR, Hist. de Nap.
ni, 2. Il Réquisition permanente, se dit de la levée
en masse décrétée en 4 793 par le Comité de salut
public.
— HIST. xvie s. Vous pourrez donner ordre à lî
refformation de l'ordre ecclésiastique, restablisse-
ment de votre justice, réduction de vos officiers et
règlement de vos affaires et finances, suivant la ré-
quisition qui vous en a esté faite par lesdits estats,
D'AUB. Hist. 11, 256.
— ÉTYM. Provenç. requisicio; anc. espagn. ré-
quisition ; ital. requisigione ; du lat. requisilionem,
de requirere (voy. REQUÉRIR).
f RÉQUISITIONNAIRE (ré-ki-zi-sio-nê-r'), s. m.
Jeune soldat appelé sous les drapeaux par la réqui-
sition. La masse est composée de campagnards ré-
quisitionnaires, qui servent la liberté comme les
forçats servent sur les galères, BABOEUF, Pièces, 1, 44.
RÉQUISITOIRE (ré-ki-zi-toi-r'), s. m. Terme de pro-
cédure. Acte de réquisition fait par celui qui remplit
dans un tribunal les fonctions du ministère public. I!
y a deux sortes de réquisitoire, le réquisitoire écrit
et le réquisitoire oral. Orner travaille à un réquisi-
toire pour le Dictionnaire philosophique ; on continue
toujours à m'attribuer cet ouvrage, auquel je n'ai
pointdepart, VOLT. Lett. Damilavillè, 34 déc. 4764.
Et des convulsions et des réquisitoires Rempliront
de nos temps les brillantes histoires, in. Poèmes,
Par. russe. Messieurs les gens du roi Séguier et Joli
de Fleuri, auteurs de ce beau réquisitoire contre
1 Encyclopédie, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, e mai
4 760. Il Adjectivement et par plaisanterie. Les juges
avaient rayé l'offense à la personne du roi ; c'était
le plus beau de son papier réquisitoire [du procu-.
reur du roi], p. L. COUR. Procès.
— HIST. xvie s d'adhérer à son réquisitoire.
Sat. Mên. p. 4 04.
- ÉTYM. Voy. RÉQUISITION.
11. — 208
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