REP
estoit bannie de la terre, son frère la pourroit re-
peupler, D'ÀUB. Hist. il, 4)2. En moins de Quinze
jours la ville fut repeuplée d'habitans, CARL. -VU. IG.
— ÉTYM. Re..., et peupler. On trouve aus.si au
xv° siècle repopuler.
REPIC (re-pik), s. m. Terme de jeu de piquet.
Il se dit lorsqu'un des joueurs compte quatre-vingt-
dix, parce qu'il est arrivé à trente en main avant de
jouer, et avant que son adversaire ait pu rien comp-
ter. Après une suite traîtresse De pics, de .repics,
de capots, BÉRANG. Enf. de b. Inaison. \\ Fig. et fa-
milièrement. Faire quelqu'un repic, le faire repic
et capot, le réduire à ne pouvoir rien répondre, et
aussi l'emporter, exceller sur lui. Vous allez faire
pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans
Paris, MOL. Prie. u>.
— î-.TYM. lie..., elpic 4.
j REPIGER (re-pi-jé), v. a. Terme populaire.
Rattraper, prendre sa revanche. Je te repigerai.
f REPILER (re-pi-lé), v. a. Piler de nouveau. Il
faut repiler cette poudre, afin qu'elle puisse passer
par le tamis.
— HIST. xvie s. Repiler, COTGRAVE.
f RÈPILLER (re-pi-Jlé, II mouillées), v. a. Piller
. de nouveau.
— HIST. xvi" s. Ce qui restoit du pillage des hugue-
nots esloit repillé par les catholiques, CASTELNAU, 2)7.
t REPINCER (re-pin-sé), v. a. Pincer de nou-
veau. || Fig. et populairement. Rattraper, prendre
sa revanche. Je te repincerai.
f REPIOCHER (re-pi-o-ché), v. a. Remuer avec
la pioche une terre déposée sur la berge, avant de
la charger dans les tombereaux.
t REPIQUAGE (re-pi-kâ-j'), s. m. || 1° Terme de
construction. Action d'enlever les pavés enfoncés ou
cassés d'une chaussée, pour les remplacer par
d'autres pavés. || 2" Terme de jardinage. Transport
d'un jeune plant ligneux ou autre, du lieu où il a
crû spontanément, ou du lieu dans lequel il a
été semé, dans celui où il doit rester définitive-
ment. || 3° Action de faire des clairs et des ombres
sur un papier Velouté, une moulure, une feuille
d'ornement, etc.
— ETYM. Repiquer.
f REPIQUEMENT (re-pi-ke-man), s. m. Syno-
nyme de repiquage.
f REPIQUER (re-pi-ké), v. a. Il se conjugue
comme piquer. || 1" Piquer de nouveau. || Fig. Armé
de deux ou trois bons mots politiques, repiqués d'un
peu de littérature [M. Liadières], LOUIS VEUILLOT,
cité par SAINTE-BEUVE, Nouveau® lundis, t. i, p. 68.
|| 2° Terme de terrassier. Piocher la superficie d'une
route, pour remplir les cavités, niveler ou bomber.
il 3° Terme de jardinage. Faire un repiquage. Repi-
quer un plant. || 4° Terme de brasserie. Repiquer la
dreche, remuer sa superficie, l'égaliser, et y mettre
de l'eau une seconde fois.
— HIST. xvie s. Puis jusqu'au sang leurs destriers
repiquant, Haussant la bride en fin les relevèrent,
RONS. 0(9. ■ -
RÉPIT (ré-pi ; le ( ne se prononce pas et ne se
lie pas ; au pluriel, \'s se lie : des ré-pi-z agréa-
bles ; Palsgrave, p. 23, dit que respit est prononcé
sans s), s. m. Relâche, délai, surséance. Ce créan-
cier ne donne aucun répit à son débiteur. Mes dou-
leurs ne me laissent pas un instant de répit. Selon
ces calculs, l'empire papal devrait être tombé en
<620 o& 1653; or il est encore, et il a quelque ré-
pit, BOSS. Var. xm, 29. Prenant les deux lieues qui
me restaient à faire pour un répit, je me réjouis de
ce qui m'eût désolé dans un autre temps, J. J.
ROUSS. Hél. iv, s. y Lettres de répit, ou, simplement,
répit, lettres que le roi accordait quelquefois à un
débiteur pour suspendre les poursuites des créan-
ciers. On fit casser ses lettres de répit, son répit.
|l En matière féodale, souffrance donnée au vassal
par le seigneur pour lui rendre foi et hommage, ou
pour remplir d'autres devoirs.
— HIST. xue s. De part le rei li unt icel respit
dune, Th. le mari. 36. Si enveeiad à lui Nathan le
prophète, e li dist cest respit [ce dire] : Dous hu-
mes furent en une cited.... Rois, p. )58. E il [Sa-
lomon] fist livres treis milie de respiz e de sages
diz, ib. 24). y xiue s. Et il les menoit de respit en
respit, et leur faisoit d'eures en autres petis paie-
niens et povres, VILLEH. XCII. Et 1} dus lors respondi,
que il lor requérait respit jusques au quart jour, ID.
xi. Quant ele s'oï escondire, Si en ot tel duel [deuil]
et tel ire [colère], Et la tint en si grant despit, Que
morte en fu sans lonc respit, la Rose, 1463. Que li
vilains le dist en s-=- respiz : Li fiz au chat doit
prendre la souriz, syolant, p. (70. || xive s. Re-
nonce à toutes gracesj indulgences et respiz don-
REP
nées ou à donner, DU CANGE, apostolicus. Ainsi,
com je vous di, lor fu donnez respiz, Guescl. 6753.
Quar cent sols ou cent mars vault un jour de res-
pit, Girart de Ross. v. ) 829. || xvie s. Ce fut un
grand respit pour les affaires du roy de Perse,
AMYOT, Cimon, 35.
— ÉTYM.. Provenç. respieg, respiech, respieit,
respeit ; catal. respects : espagn. respecto ; portug.
respeito; ital. rispetto : du lut. respectus, de respi-
cere, regarder en arrière, de re, et specere, voir
(yoy. SPECTACLE). L'ancienne langue avait le verbe
respiler, donner un répit. On remarquera un des
sens anciens de respit : proverbe, dicton.
REPLACÉ, ÉE (re-pla-sé, sée), part, passé de
replacer. La statue de Napoléon I™ replacée sur la
colonne de la place Vendôme.
REPLACER (re-pla-sé. Le c prend une cédille de-
vant o et 6 : replaçant), v. a. Remettre en place. Re-
placez ce livre. D'un trône où ce héros a su le replacer
[le roi des Parthes], CORN. Suréna, v, 4. M. Dupuits,
ci-devant employé dans l'état-major, va solliciter la
faveur d'être replacé, VOLT. Lett. d'Argental, 9 nov.
177). Ce mariage vous replacerait au rang que vous
deviez naturellement occuper, Mne RICCOBONI, OEUV,
t. m, p. 346, dans POUGENS. Il avait été prêt à ver-
ser son sang pour replacer le prince Edouard sur le
trône de ses ancêtres, CONDORCET, d'Arci. || Se re-
placer, v. re'jl. Se remettre en place. Ce domestique
s'est replacé. Les vampires qui allaient sucer le
sang de leurs voisins, et venaient ensuite se repla-
cer dans leurs bières, VOLT. Dict. phil. Vampire.
Après le souper, ils se replacent sur ce beau ca-
napé dont on a déjà parlé, ID. Candide, 8.
ï REPLAIDER (re-plè-dé), v. n. Plaider de nou-
veau. Où irons-nous? plaidera la plus voisine juri-
diction de Cirey, et de là replaider à Bruxelles,
VOLT. Lett. en vers et en prose, 75.
— HIST. xm" s. Si li homes ne volent croire le
bailli du recorder.... li baillis doit fere repledoier le
[la] querelle en le [la] présence des homes, BEAUM. I,
8). Il xvr s. Les dames n'y furent pas oubliées [dans
l'expédition de Henri IV pour reprendre Amiens],
et la fut replaidée la mesme cause que Tacite ra-
conte des armes [armées] romaines, si les femmes
y sont suportables ou non, D'AUB. Hist. m, 388.
f REPLAINDRE (re-plin-dr), v. a. Il se conju-
gue comme plaindre. Plaindre de nouveau.
— HIST. xme s. Se cil à qui le [la] dete est deue
se replaint à tort, BEAUM. XXX, 60. Plusours entre-
presures dont l'abbes et li couvens se plaignoient de
Jebannet, et li dis Jehannés se replaignoit ausi de
l'abbei et du couvent, Ribl. des eh. 6° série, t. m, p. 585.
f REPLANIR (re-pla-nir), v. a. Finir un ou-
vrage de menuiserie avec le rabot et le racloir.
— ÉTYM. Re..., et plan, adj.
f REPLANT (re-plan), s. m. Nouveau plant,
t REPLANTARLE (re-plan-ta-bl'), adj. Qui peut
être replanté.
— HIST. xvi° s. Tout cela doit estre semé, et le
replantable replanté, la lune estant pleine ou en de-
cours, o. DE SERBES, 508.
f REPLANTATION (re-plan-ta-sion), s. f. Syno-
nyme de replacement.
REPLANTÉ, ÉE (re-plan-té, tée), part, passé
de replanter. Des arbres replantés. || Fig. et fami-
lièrement. Me voilà toute replantée à Paris, après
quatre jours de campagne, SÉV. )5 nov. )6ss.
f REPLANTEMENT (re-plan-te-man), s. m. Ac-
tion de replanter; résultat de cette action.
— HIST. xvi" s. Chasque replantement vaut un
demi-enter, aidant beaucoup à l'affranchissement
des plantes sauvages, 0. DE SERRES, 635.
REPLANTER (re-plan-té), v. a. Planter une se-
conde fois le même végétal ou le même terrain.
Replanter un bois, une forêt, un poirier, un champ.
— HIST. xive s. Les choulx dessusdis sont semés,
puis, quand ils sontereus à demy pié de hault, sont
ostés et replantés, Ménagier, u, 6. ||xvrs. En. au-
tre temps que cestui-là [la paix], on ne peut replan-
ter les bonnes moeurs et le bon ordre, LANOUE, 38.
Le "principal effet fut par les eschelles, desquelles
quatre estans renversées par terre, furent aussi tost
replantées, D'AUB. Hist. m, 40).
— ÉTYM. Re..., et planter.
t REPLAQUER (re-pla-ké), v. a. Il se conjugue
comme plaquer. Plaquer de nouveau.
— HIST XV s. Quant le roy Gadiffer tint la let-
tre, il la print à lire, dont apperceut pleinement la
mauvaise trahison, car elle estoit contrefaicte, et le
seel replacqué dessus, Perceforest, t. iv, f" 79.
— ÉTYM. Re..., et plaquer; wallon, raplaki.
REPLÂTRAGE (re-plâ-tra-j'), s. m. || 1° Répara-
tion superficielle faite avec du plâtre. || 2° Fig. et
RÈP 1637
familièrement. Mauvais moyen qu'on emploie pour
réparer quelque chose. Je crains qu'en fait de lé-
gislation M. d'Aguesseau ne nous fasse jamais que
du replâtrage, VOTER D'ARGENSON, jiïém. p. 155,
dans POUGENS. ||3° Fig. Réconciliation peu sincère,
peu durable. Une lettre! quelque replâtrage, TH.
LECLERQ, Prov. t. 1, p. )st, dans POUGENS.
— ÉTYM. Replâtrer.
REPLÂTRÉ, ÉE (re-plâ-trê, trée), part, passi
de replâtrer. On accusa Mme la duchesse de quel-
ques chansons sur Mme de Chartres ; enfin tout
fut replâtré, ST-SIM. 24, )6. Ce départ effectué, suivi
d'une destitution mal replâtrée par une ambassade
qui ressemblait à un exil, Corresp. du gên. Klin-
glin, 1, 396.
REPLÂTRER (re-plâ-tré), v. o. || 1° Renduire de
plâtre. Il Fig.: Je ne me contente pas d'un change-
ment léger et superficiel [de l'âme] ; il n'est pas ici
question de replâtrer seulement cet édifice,-je veux
qu'on retouche jusqu'aux fondements, BOSS 2e serm.
Pâques, ). H Absolument et fig. Cherchez-y [au con-
fessionnal] des amis et non des flatteurs, dés juges
et non des complices... ne vous contentez pas de
replâtrer où il faut toucher jusqu'aux fondements,
ID. Serm. Haine de la vérité, s. || 2° Fig. et familiè-
rement. Cherchera couvrir une faute. M. le Duc,
toujours furieux, ne put être induit & chercher à la
chaude à replâtrer l'affront, ST-SIM. 99, 64. Créons
des charges, des offices, Billets d'Etat, écus factices,
Empruntons à tout l'univers, Replâtrant par des in-
justices Nos sottises et nos revers, VOLT. Lett. en
vers et en prose, 123. Passer la moitié de votre vie
à faire des sottises que vous vous gardez bien d'a-
vouer, et l'autre à les replâtrer, M"" D'ÉPINAY, Mém,
t. u, p. 74, dans POUGENS.
— HIST. xvi° s. Je laisse courir mes inventions, sans
en replastrer et recoudre les defaults, MONT, I, 155.
— ÉTYM. Re..., et plâtrer; wallon, riplaslrê.
REPLET, ETE (re-plè, plè-t'), adj. Qui a trop
d'embonpoint. Vous êtes pourtant plus replet, Au
lieu qu'il était maigrelet, SCARR. Tirg. vin. Elle se
transforma en une petite femme replète, ID. Rom.
com. 11, )0. Partant, lecteurs, si quelqu'un se pré-
sente  vos regards, ayant face riante, Couleur ver-
meille et visage replet, LA FONT. Papef. Peut-être I2
constitution lâche, molle et replète étant bien d'un
Silène, d'une bacchante et d'autres êtres crapuleux,
conviendrait-elle tout à fait dans une bacchanale,
DIDER. Salon de )767, OEuv. t. xv, p. )46, dans
POUGENS. Il II ne se dit pas des animaux ; Chateau-
briand ne l'a dit de l'ours qu'en le comparant à un
ermite : L'ours n'est pas toujours renfermé dans ie
trou d'un pin ; il habite souvent une tanière dont il
a bouché l'entrée ; cet ermite est quelquefois si
replet qu'il peut à peine marcher, quoiqu'il ait vécu
une partie de l'hiver sans nourriture, Amer. Chasse.
— HIST. xive s. X ceux qui sont replès de mau-
vaises humeurs, H. DE MONDEVILLE, f" 44. Ceulz de's-
quelz la nature est trop replète et mal disposée,
ORESME, Eth. 220. Il .xv" s. Criant haultement devant
les portes des royaulx palais, devant les fenestres
des prélats cras et replès, G. CHASTEL. Expos, s. ver.
mal prise. \\ xvie s. Et puis il n'estoit pas encore
bien éveillé, comme sont gens replets, et qui ont
repu au soir, DESPER. Contes xxix.
— ÉTYM. Provenç. replet; espagn. repleto; du
lat. repletus, rempli, de replere, remplir, fait de re,
et plere, emplir (voy. PLEIN).
RÉPLÉTION (ré-plé-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || i° Surcharge d'aliments. On est
plus souvent malade de réplétion que d'inanition.
Il 2° Abondance de sang et d'humeur. Si ma mère
s'était abandonnée au régime de ce bonhomme....
elle ne serait point tombée dans cette maladie, qui
ne vient que d'une réplétion épouvantable d'hu-
meurs, CH. DE SÉV. dans SÉV. 3 févr. )676. Il em-
barrasse tout le monde, ne se contraint pour per-
sonne, ne plaint personne, ne connaît de maux
que les siens, que sa réplétion et sa bile, LA BRUY.
XI. i| Fig. Roquebrune en manqua'mourir de réplé-
tion d'amour, SCARR. Jiom. com.-.n, \l. Vous savez
bien que le médecin me dit hier devant vous, que
j'avais une réplétion de paroles si excessive, que
si je n'y donnais ordre.... BARON, Homme à bonnes
fort. 1, 4. Il 3° Anciennement, en termes de hiénéfi-
ces, l'état d'un gradué qui était rempli, c'est-à-
dire qui avait obtenu un bénéfice en vertu de ses
grades.
— REM. Notez la différence de prononciation en-
tre replet et réplétion.
— HIST. xive s. Delettacion est replecion de ce
que est selon nature, ORESME, Eth. 299. ||xvie s.
L'abondance et replecion qui se fait de tous les hu-
estoit bannie de la terre, son frère la pourroit re-
peupler, D'ÀUB. Hist. il, 4)2. En moins de Quinze
jours la ville fut repeuplée d'habitans, CARL. -VU. IG.
— ÉTYM. Re..., et peupler. On trouve aus.si au
xv° siècle repopuler.
REPIC (re-pik), s. m. Terme de jeu de piquet.
Il se dit lorsqu'un des joueurs compte quatre-vingt-
dix, parce qu'il est arrivé à trente en main avant de
jouer, et avant que son adversaire ait pu rien comp-
ter. Après une suite traîtresse De pics, de .repics,
de capots, BÉRANG. Enf. de b. Inaison. \\ Fig. et fa-
milièrement. Faire quelqu'un repic, le faire repic
et capot, le réduire à ne pouvoir rien répondre, et
aussi l'emporter, exceller sur lui. Vous allez faire
pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans
Paris, MOL. Prie. u>.
— î-.TYM. lie..., elpic 4.
j REPIGER (re-pi-jé), v. a. Terme populaire.
Rattraper, prendre sa revanche. Je te repigerai.
f REPILER (re-pi-lé), v. a. Piler de nouveau. Il
faut repiler cette poudre, afin qu'elle puisse passer
par le tamis.
— HIST. xvie s. Repiler, COTGRAVE.
f RÈPILLER (re-pi-Jlé, II mouillées), v. a. Piller
. de nouveau.
— HIST. xvi" s. Ce qui restoit du pillage des hugue-
nots esloit repillé par les catholiques, CASTELNAU, 2)7.
t REPINCER (re-pin-sé), v. a. Pincer de nou-
veau. || Fig. et populairement. Rattraper, prendre
sa revanche. Je te repincerai.
f REPIOCHER (re-pi-o-ché), v. a. Remuer avec
la pioche une terre déposée sur la berge, avant de
la charger dans les tombereaux.
t REPIQUAGE (re-pi-kâ-j'), s. m. || 1° Terme de
construction. Action d'enlever les pavés enfoncés ou
cassés d'une chaussée, pour les remplacer par
d'autres pavés. || 2" Terme de jardinage. Transport
d'un jeune plant ligneux ou autre, du lieu où il a
crû spontanément, ou du lieu dans lequel il a
été semé, dans celui où il doit rester définitive-
ment. || 3° Action de faire des clairs et des ombres
sur un papier Velouté, une moulure, une feuille
d'ornement, etc.
— ETYM. Repiquer.
f REPIQUEMENT (re-pi-ke-man), s. m. Syno-
nyme de repiquage.
f REPIQUER (re-pi-ké), v. a. Il se conjugue
comme piquer. || 1" Piquer de nouveau. || Fig. Armé
de deux ou trois bons mots politiques, repiqués d'un
peu de littérature [M. Liadières], LOUIS VEUILLOT,
cité par SAINTE-BEUVE, Nouveau® lundis, t. i, p. 68.
|| 2° Terme de terrassier. Piocher la superficie d'une
route, pour remplir les cavités, niveler ou bomber.
il 3° Terme de jardinage. Faire un repiquage. Repi-
quer un plant. || 4° Terme de brasserie. Repiquer la
dreche, remuer sa superficie, l'égaliser, et y mettre
de l'eau une seconde fois.
— HIST. xvie s. Puis jusqu'au sang leurs destriers
repiquant, Haussant la bride en fin les relevèrent,
RONS. 0(9. ■ -
RÉPIT (ré-pi ; le ( ne se prononce pas et ne se
lie pas ; au pluriel, \'s se lie : des ré-pi-z agréa-
bles ; Palsgrave, p. 23, dit que respit est prononcé
sans s), s. m. Relâche, délai, surséance. Ce créan-
cier ne donne aucun répit à son débiteur. Mes dou-
leurs ne me laissent pas un instant de répit. Selon
ces calculs, l'empire papal devrait être tombé en
<620 o& 1653; or il est encore, et il a quelque ré-
pit, BOSS. Var. xm, 29. Prenant les deux lieues qui
me restaient à faire pour un répit, je me réjouis de
ce qui m'eût désolé dans un autre temps, J. J.
ROUSS. Hél. iv, s. y Lettres de répit, ou, simplement,
répit, lettres que le roi accordait quelquefois à un
débiteur pour suspendre les poursuites des créan-
ciers. On fit casser ses lettres de répit, son répit.
|l En matière féodale, souffrance donnée au vassal
par le seigneur pour lui rendre foi et hommage, ou
pour remplir d'autres devoirs.
— HIST. xue s. De part le rei li unt icel respit
dune, Th. le mari. 36. Si enveeiad à lui Nathan le
prophète, e li dist cest respit [ce dire] : Dous hu-
mes furent en une cited.... Rois, p. )58. E il [Sa-
lomon] fist livres treis milie de respiz e de sages
diz, ib. 24). y xiue s. Et il les menoit de respit en
respit, et leur faisoit d'eures en autres petis paie-
niens et povres, VILLEH. XCII. Et 1} dus lors respondi,
que il lor requérait respit jusques au quart jour, ID.
xi. Quant ele s'oï escondire, Si en ot tel duel [deuil]
et tel ire [colère], Et la tint en si grant despit, Que
morte en fu sans lonc respit, la Rose, 1463. Que li
vilains le dist en s-=- respiz : Li fiz au chat doit
prendre la souriz, syolant, p. (70. || xive s. Re-
nonce à toutes gracesj indulgences et respiz don-
REP
nées ou à donner, DU CANGE, apostolicus. Ainsi,
com je vous di, lor fu donnez respiz, Guescl. 6753.
Quar cent sols ou cent mars vault un jour de res-
pit, Girart de Ross. v. ) 829. || xvie s. Ce fut un
grand respit pour les affaires du roy de Perse,
AMYOT, Cimon, 35.
— ÉTYM.. Provenç. respieg, respiech, respieit,
respeit ; catal. respects : espagn. respecto ; portug.
respeito; ital. rispetto : du lut. respectus, de respi-
cere, regarder en arrière, de re, et specere, voir
(yoy. SPECTACLE). L'ancienne langue avait le verbe
respiler, donner un répit. On remarquera un des
sens anciens de respit : proverbe, dicton.
REPLACÉ, ÉE (re-pla-sé, sée), part, passé de
replacer. La statue de Napoléon I™ replacée sur la
colonne de la place Vendôme.
REPLACER (re-pla-sé. Le c prend une cédille de-
vant o et 6 : replaçant), v. a. Remettre en place. Re-
placez ce livre. D'un trône où ce héros a su le replacer
[le roi des Parthes], CORN. Suréna, v, 4. M. Dupuits,
ci-devant employé dans l'état-major, va solliciter la
faveur d'être replacé, VOLT. Lett. d'Argental, 9 nov.
177). Ce mariage vous replacerait au rang que vous
deviez naturellement occuper, Mne RICCOBONI, OEUV,
t. m, p. 346, dans POUGENS. Il avait été prêt à ver-
ser son sang pour replacer le prince Edouard sur le
trône de ses ancêtres, CONDORCET, d'Arci. || Se re-
placer, v. re'jl. Se remettre en place. Ce domestique
s'est replacé. Les vampires qui allaient sucer le
sang de leurs voisins, et venaient ensuite se repla-
cer dans leurs bières, VOLT. Dict. phil. Vampire.
Après le souper, ils se replacent sur ce beau ca-
napé dont on a déjà parlé, ID. Candide, 8.
ï REPLAIDER (re-plè-dé), v. n. Plaider de nou-
veau. Où irons-nous? plaidera la plus voisine juri-
diction de Cirey, et de là replaider à Bruxelles,
VOLT. Lett. en vers et en prose, 75.
— HIST. xm" s. Si li homes ne volent croire le
bailli du recorder.... li baillis doit fere repledoier le
[la] querelle en le [la] présence des homes, BEAUM. I,
8). Il xvr s. Les dames n'y furent pas oubliées [dans
l'expédition de Henri IV pour reprendre Amiens],
et la fut replaidée la mesme cause que Tacite ra-
conte des armes [armées] romaines, si les femmes
y sont suportables ou non, D'AUB. Hist. m, 388.
f REPLAINDRE (re-plin-dr), v. a. Il se conju-
gue comme plaindre. Plaindre de nouveau.
— HIST. xme s. Se cil à qui le [la] dete est deue
se replaint à tort, BEAUM. XXX, 60. Plusours entre-
presures dont l'abbes et li couvens se plaignoient de
Jebannet, et li dis Jehannés se replaignoit ausi de
l'abbei et du couvent, Ribl. des eh. 6° série, t. m, p. 585.
f REPLANIR (re-pla-nir), v. a. Finir un ou-
vrage de menuiserie avec le rabot et le racloir.
— ÉTYM. Re..., et plan, adj.
f REPLANT (re-plan), s. m. Nouveau plant,
t REPLANTARLE (re-plan-ta-bl'), adj. Qui peut
être replanté.
— HIST. xvi° s. Tout cela doit estre semé, et le
replantable replanté, la lune estant pleine ou en de-
cours, o. DE SERBES, 508.
f REPLANTATION (re-plan-ta-sion), s. f. Syno-
nyme de replacement.
REPLANTÉ, ÉE (re-plan-té, tée), part, passé
de replanter. Des arbres replantés. || Fig. et fami-
lièrement. Me voilà toute replantée à Paris, après
quatre jours de campagne, SÉV. )5 nov. )6ss.
f REPLANTEMENT (re-plan-te-man), s. m. Ac-
tion de replanter; résultat de cette action.
— HIST. xvi" s. Chasque replantement vaut un
demi-enter, aidant beaucoup à l'affranchissement
des plantes sauvages, 0. DE SERRES, 635.
REPLANTER (re-plan-té), v. a. Planter une se-
conde fois le même végétal ou le même terrain.
Replanter un bois, une forêt, un poirier, un champ.
— HIST. xive s. Les choulx dessusdis sont semés,
puis, quand ils sontereus à demy pié de hault, sont
ostés et replantés, Ménagier, u, 6. ||xvrs. En. au-
tre temps que cestui-là [la paix], on ne peut replan-
ter les bonnes moeurs et le bon ordre, LANOUE, 38.
Le "principal effet fut par les eschelles, desquelles
quatre estans renversées par terre, furent aussi tost
replantées, D'AUB. Hist. m, 40).
— ÉTYM. Re..., et planter.
t REPLAQUER (re-pla-ké), v. a. Il se conjugue
comme plaquer. Plaquer de nouveau.
— HIST XV s. Quant le roy Gadiffer tint la let-
tre, il la print à lire, dont apperceut pleinement la
mauvaise trahison, car elle estoit contrefaicte, et le
seel replacqué dessus, Perceforest, t. iv, f" 79.
— ÉTYM. Re..., et plaquer; wallon, raplaki.
REPLÂTRAGE (re-plâ-tra-j'), s. m. || 1° Répara-
tion superficielle faite avec du plâtre. || 2° Fig. et
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familièrement. Mauvais moyen qu'on emploie pour
réparer quelque chose. Je crains qu'en fait de lé-
gislation M. d'Aguesseau ne nous fasse jamais que
du replâtrage, VOTER D'ARGENSON, jiïém. p. 155,
dans POUGENS. ||3° Fig. Réconciliation peu sincère,
peu durable. Une lettre! quelque replâtrage, TH.
LECLERQ, Prov. t. 1, p. )st, dans POUGENS.
— ÉTYM. Replâtrer.
REPLÂTRÉ, ÉE (re-plâ-trê, trée), part, passi
de replâtrer. On accusa Mme la duchesse de quel-
ques chansons sur Mme de Chartres ; enfin tout
fut replâtré, ST-SIM. 24, )6. Ce départ effectué, suivi
d'une destitution mal replâtrée par une ambassade
qui ressemblait à un exil, Corresp. du gên. Klin-
glin, 1, 396.
REPLÂTRER (re-plâ-tré), v. o. || 1° Renduire de
plâtre. Il Fig.: Je ne me contente pas d'un change-
ment léger et superficiel [de l'âme] ; il n'est pas ici
question de replâtrer seulement cet édifice,-je veux
qu'on retouche jusqu'aux fondements, BOSS 2e serm.
Pâques, ). H Absolument et fig. Cherchez-y [au con-
fessionnal] des amis et non des flatteurs, dés juges
et non des complices... ne vous contentez pas de
replâtrer où il faut toucher jusqu'aux fondements,
ID. Serm. Haine de la vérité, s. || 2° Fig. et familiè-
rement. Cherchera couvrir une faute. M. le Duc,
toujours furieux, ne put être induit & chercher à la
chaude à replâtrer l'affront, ST-SIM. 99, 64. Créons
des charges, des offices, Billets d'Etat, écus factices,
Empruntons à tout l'univers, Replâtrant par des in-
justices Nos sottises et nos revers, VOLT. Lett. en
vers et en prose, 123. Passer la moitié de votre vie
à faire des sottises que vous vous gardez bien d'a-
vouer, et l'autre à les replâtrer, M"" D'ÉPINAY, Mém,
t. u, p. 74, dans POUGENS.
— HIST. xvi° s. Je laisse courir mes inventions, sans
en replastrer et recoudre les defaults, MONT, I, 155.
— ÉTYM. Re..., et plâtrer; wallon, riplaslrê.
REPLET, ETE (re-plè, plè-t'), adj. Qui a trop
d'embonpoint. Vous êtes pourtant plus replet, Au
lieu qu'il était maigrelet, SCARR. Tirg. vin. Elle se
transforma en une petite femme replète, ID. Rom.
com. 11, )0. Partant, lecteurs, si quelqu'un se pré-
sente  vos regards, ayant face riante, Couleur ver-
meille et visage replet, LA FONT. Papef. Peut-être I2
constitution lâche, molle et replète étant bien d'un
Silène, d'une bacchante et d'autres êtres crapuleux,
conviendrait-elle tout à fait dans une bacchanale,
DIDER. Salon de )767, OEuv. t. xv, p. )46, dans
POUGENS. Il II ne se dit pas des animaux ; Chateau-
briand ne l'a dit de l'ours qu'en le comparant à un
ermite : L'ours n'est pas toujours renfermé dans ie
trou d'un pin ; il habite souvent une tanière dont il
a bouché l'entrée ; cet ermite est quelquefois si
replet qu'il peut à peine marcher, quoiqu'il ait vécu
une partie de l'hiver sans nourriture, Amer. Chasse.
— HIST. xive s. X ceux qui sont replès de mau-
vaises humeurs, H. DE MONDEVILLE, f" 44. Ceulz de's-
quelz la nature est trop replète et mal disposée,
ORESME, Eth. 220. Il .xv" s. Criant haultement devant
les portes des royaulx palais, devant les fenestres
des prélats cras et replès, G. CHASTEL. Expos, s. ver.
mal prise. \\ xvie s. Et puis il n'estoit pas encore
bien éveillé, comme sont gens replets, et qui ont
repu au soir, DESPER. Contes xxix.
— ÉTYM. Provenç. replet; espagn. repleto; du
lat. repletus, rempli, de replere, remplir, fait de re,
et plere, emplir (voy. PLEIN).
RÉPLÉTION (ré-plé-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || i° Surcharge d'aliments. On est
plus souvent malade de réplétion que d'inanition.
Il 2° Abondance de sang et d'humeur. Si ma mère
s'était abandonnée au régime de ce bonhomme....
elle ne serait point tombée dans cette maladie, qui
ne vient que d'une réplétion épouvantable d'hu-
meurs, CH. DE SÉV. dans SÉV. 3 févr. )676. Il em-
barrasse tout le monde, ne se contraint pour per-
sonne, ne plaint personne, ne connaît de maux
que les siens, que sa réplétion et sa bile, LA BRUY.
XI. i| Fig. Roquebrune en manqua'mourir de réplé-
tion d'amour, SCARR. Jiom. com.-.n, \l. Vous savez
bien que le médecin me dit hier devant vous, que
j'avais une réplétion de paroles si excessive, que
si je n'y donnais ordre.... BARON, Homme à bonnes
fort. 1, 4. Il 3° Anciennement, en termes de hiénéfi-
ces, l'état d'un gradué qui était rempli, c'est-à-
dire qui avait obtenu un bénéfice en vertu de ses
grades.
— REM. Notez la différence de prononciation en-
tre replet et réplétion.
— HIST. xive s. Delettacion est replecion de ce
que est selon nature, ORESME, Eth. 299. ||xvie s.
L'abondance et replecion qui se fait de tous les hu-
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