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de nouveau. Et la terre en courroux de n'avoir pu
lui nuire [à Jason] Rengloutit l'escadron qu'elle
vient de produire, CORN. Tois. d'or, v, 2.
— HIST. xvi* s. Rengloutïr, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et engloutir.
TRENGLUER(ran-glu-é), v. a. Engluer de nouveau.
— HIST. xvïe s. Il ressemble à l'oiseau, lequel
plus se remue, Captif dans les gluaux, tant plus fort
se renglue, HONS. 142.
— ÉTYM. Re..., et engluer.
«ENGORGÉ, ÉE (ran-gor-jé, jée), part, passé de
rengorger. Qui, avance la gorge. Une troupe inno-
cente TJe canards nasillants, de dindons rengorgés,
VOLT. Disc. 6. || Fig. Le roi lui avait demandé [au
duc d'Orléans] d'un air sévère et rengorgé ce qu'il
lui voulait, ST-SIM. 254, ico. Nos petits marquis
rengorgés, VOLT. Temple du Goût. ■
t RENGORGEMENT (ran-gor-je-man), s. m. Ac-
tion de se rengorger ; attitude de celui qui se ren-
gorge. Le dédain et le rengorgement dans la so-
ciété attirent précisément le contraire ne ce que l'on
cherche, si c'est à se faire estimer, LA BRUY. Y.
RENGORGER (SE) (ran-gor-jé), v. re'/!. 11 se con-
jugue comme gorger. || i"> Avancer la gorge et re-
tirer un peu la tête en arrière, pour se donner
meilleure grâce, en parlant des femmes. Elle fait
les plus plaisantes mines du monde; ce sont des si-
magrées, elle se rengorge,' D'ALLAIKVAL, École des
bourg, m, 12 ||I1 se dit aussi des hommes qui, par
une attitude semblable, affectent un air de fierté.
Vous voyez des gens qui entrent sans saluer que lé-
gèrement, qui marchent des épaules et qui se ren-
gorgent comme une femme, LA BRUY. vin. Je savais
me rengorger, prendre un maintien grave et fier,
U.ESAGE, Guzm. d'Alf. v, 4. || Il se dit aussi de cer-
tains animaux. Le paon se rengorge. || 2° Fig. et
familièrement. Faire le fier, l'important. Bien
convaincu du néant de la gloire, [Ver-vert] Se
rengorgeait toujours dévotement, Et triomphait tou-
jours modestement, GRESSET, Yer-vert, n. Tous les
petits se rengorgent; les grands songent. moins à
leur grandeur, VOLT. Dicl. phil. Cyrus. Il ne
m'appartient pas, à mon âge, de me rengorger d'a-
voir fourni le canevas des divertissements de la
cour ; mais je suis fort aise qu'elle se réjouisse, ID.
Lett. Damilaville, 4 nov. 1765.
— ÉTYM. Re..., en, et gorge.
f RENGOUFFRER (ran-gou-fré), v. a. || 1° En-
gouffrer de nouveau |] 2° Ancien terme de marine.
Prendre le large. Rengouffrer le navire, craignant
d'échouer, LE P. RENÉ FRANÇOIS, Merveilles de la
nat. p. 102, édit. de 1629, dans JAL. || 3° Se ren-
gouffrer,' v. réfl. Rentrer dans le gouffre.
— HIST. xvic s. Rengouffrer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et engouffrer.
RENGRAISSÉ, ÉE (ran-grê-sé, sée), part, passé
île rengraisser. Un cheval rengraissé avec du son.
RENGRAISSER (ran-grê-sé). H 1°Y. a, Faire re-
devenir gras. || 2° Y. n. Redevenir gras. J'aime l'état
où je suis ; et toute ma crainte, c'est de rengrais-
ser, et que vous ne me voyiez point le dos plat,
SÉV. 297. || 3° Se rengraisser, v. réfl. Se redonner
de l'embonpoint. Si vous m'aimez, ma très-chère, si
vous m'aimez, tâchez de vous rengraisser, SÉV. 3BG.
— HIST. XVIC s. Là dessus nous nous despartismes,
lui estant bien aise d'avoir trouvé un peu de moyen
pour se rengraisser ; car il estoit maigre comme un
harenc soret, LANOUE, 4SI.
— ÉTYM. lie..., et engraisser ; wallon, rekrahi.
RENGRÉGE, ÉE (ran-gré-jé, jée), part, pisse
de rengager. Augmenté, en parlant des maux. Cha-
cun rendit par là sa douleur rengrégée, LA FONT.
Matrone.
RENGRÉGEMENT (ran-grè-je-man), s. m. Terme
vieilli. Augmentation. Rengagement de mal, sur-
croît de^désespoir, MOL. Avare, v, 3.
— HIST. xvie s. Il lui fallut bien peu de rengrége-
nient pour le faire tomber en la maladie dont il
mourut, AHÏOT, Mar. 85.
— ÉTYM. Rcngreger..
RENGRÉGER (ran-gré-jé. Le g prend un e de-
vant o et o : rengrégeant, rengrégeons ; la syllabe
gré garde toujours l'accent aigu : je rengrége, je ren-
gagerai, je reegrégerais.), v. a. Terme vieilli. Aug-
menter, en parlant du mal, des maladies. || Se
rengréger, v. réfl. Être rengrége. Et voyant que
l'espoir commence à me faillir, Ma douleur se ren-
grége, RÊGMER, Plainte.
— HIST. xvr s. Un jour, sa maladie s'estant ren-
grégée, il fut contraint de demourer couché dans son
camp, AMTOT, Nicias, 32. Il n'y a point de médecine
qui n'empire et rengrége ce mal, MONT, ni, 347.
— ÉTï'M.iîe..., en, et l'ancien comparatif greindre
DÎCT. DR LA LANGUI! FnAMJAISlï.
au nominatif, greigneur au régime, du lat. gran-
dior, gramdiorem, de grandis (voy. GRAND).
RENGRÉNÉ, ÉE (ran-gré-né, née), part, passé
de rengréner.
RENGRÉNEMENT (ran-grè-ne-inan), s. m. Action
de rengréner.
— ÉTYM. Rengréner.
l. RENGRÉNER (ran-gré-né. La syllabe gré
prend un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : je rengrène, excepté au futur et au con-
ditionnel : je rengrénerai), v. a. Terme de mon-
nayeur. Remettre sous le balancier ou faire rentrer
juste dans la matrice les monnaies qui n'ont pas bien
reçu l'empreinte, les poinçons qu'on veut vérifier.
— REM. L'Académie écrit sans accent engrener.
— ÉTYM. Re...., et engrener.
f 2. RENGRÉNER (ran-gré-né), v. a. Remoudre
le gruau comme on a moulu le grain.
t 3." RENGRÉNER (ran-gré-né), v. a. Engrener
dans une seconde roue.
t RENHARMR (ran-ar-dir), v. a. Rendre de la
hardiesse, du courage. || Se renhardir, IL réfl. Re-
devenir hardi.
— HIST. xvie s. Renhardir, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et enhardir.
+ RÉNI (re-ni),s. m. Action de renier. Le procès-
.verbal est bien ; ce qui est bon pour un reni n'est
pas toujours bon dans un acte juridique, EOSS. Lett.
abb. 4.
— REM. Le mot est excellent et est fait comme
déni.
— ÉTYM. Voy. RENIER.
RENIABLE (re-ni-a-bl'), adj. De nature à être
renié. || Il n'est guère usité que dans cette locution
proverbiale : Tous vilains cas sont reniables, locu-
tion qui se dit lorsqu'un homme ayant commis
quelque méfait considérable, la honte ou la crainte
fait qu'il le nie. Tout vilain cas, dit-on, fut toujours
reniable, TH. CORN. D.Berlr. de Cig. v, 4. || Onditplus
souvent aujourd'hui : Tout mauvais cas est niable.
— HIST. xvie s. Tous vilains cas sont reniables,
LOTSEL, S03.
— ÉTYM. Renier.
| RENICHER (re-ni-ché), v. a. Nicher de nouveau.
— HIST. xvie s. Renicher, COTGRAVE.
RENIÉ, ÉE (re-ni-é, ée), part, passé de renier.
Duquel on a déclaré, contre la vérité, qu'on ne le
connaît pas. [Jésus] trahi par un des siens, renié
par l'autre et abandonné par tous, PASC. Pcns. xvn,
2, éd. HAVET. || Par exagération. Il est renié de Dieu
et des hommes, se dit d'un très-méchant homme.
|| Un chrétien renié, celui qui a abandonné sa foi.
|| Un moine renié, un moine qui arenoncé à ses voeux.
Le marquis de Montebéon eut poui adjoint, pour
marier M. de Mantoue, un autre Italien subalterne,
théatin renié, ST-SIM. 138, 19. || Dans cette locution,
un'chrétien renié, un moine renié, il ne faut pas
croire que renié prenne une signification active,
comme cela a été dit, et soit au lieu de qui a renié.
Renié conserve son caractère passif : estre renié,
se renier (voy. l'historique de RENIER) s'est dit pour
renoncer à sa foi ; d'où le participe passif renié.
RENIEMENT ou RENÎMENT (re-ni-man), s. m.
|| 1° Action de renier. Le reniement de saint Pierre
très-connu dans l'Évangile, BOSS. Yar. vu, 104. Pour
nous, qui savons à quoi ont servi à saint Pierre ses
reniements et à tous les saints pénitents leurs pé-
chés.. ..nt. Anne de Gong. || 2" Jurement, imprécation.
....la furie de votre bourreau qui tourna son exécu-
tion en un combat particulier co:itre son pendu; il
fallait bien se garder de le faire mourir dans les
reniements; c'est une damnation trop visible et
trop scandaleuse, SÉV. 9 mars 1689.
— HIST. xme s. L'en est [ist, sort] de sa compoi-
gnie par mort, ou par apeticemant de chief, et pat-
reniement et par besoing, Liv. de jost. 168.
|| xvie s. Depuis la Saint-Barthelemi ce prince
[Charles IX] n'avoit repos que entrerompus de tres-
saux et de geniissemens, qui se terminoient en re-
niemens et en propos tendans au desespoir, D'AUB.
Hist. II, 129.
— ÉTYM. Renier; prov. renegament, renejamen,
renegamen; ital. rinnegamento.
RENIER (re-ni-é), je reniais, nous reniions, vous
reniiez ; que je renie, que nous reniions, que vous
reniiez, v. a. || 1° Déclarer qu'on ne connaît point
une personne, une chose que l'on connaît effecti-
vement. Le premier et le plus zélé de tous [Pierre]
le renie trois fois [Jésus], BOSS. Hist. n, 6. Ses lar-
mes effacèrent le crime que sa bouciie avait commis,
en reniant son maître, BOURDAL. Exhort. sur le ren.
de St Pierre, t. i, p. 473.. || Absolument. Viens
t'instvuire par l'exemple d'un si grand apôtre
[Pierre] : il présume, il s'engage, il renié, EOSS.
Méd. sur l'Évang. la Cène, 76e jour. \\ 2° Renier
quelqu'un pour son parent, pour son ami, refuser
de le reconnaître pourttl. || On dit dans le même
sens : renier ses parents, ses amis. Il [Lamotte]
exhortait Rousseau, qui reniait son père, à ne point
rougir de sa naissance, VOLT. Louis XIV, Écriv.
Lamotte. Tu ne saurais marcher dans cet auguste
lieu, Tu n'y peux faire un pas, sans y trouver ton
Dieu ; Et tu n'y peux rester sans renier ton père,.
Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui f éclaire,
in. Zaïre, n, 3. M. l'abbé Rothelin, qui m'a un
peu renié devant les hommes, m. Lett. Formant,
20 déo. 1738. || 3° Désavouer, méconnaître une-
chose de fait. Renier sa patrie, sa famille.
|| 4" Abandonner entièrement. Le peuple dit que les
sorciers renient chrême et baptême. Il ne pouvait
être tranquille, depuis qu'il avait eu le malheur de
renier sa foi, LESAGE, Diable boit. 15. Deux cents
et un témoins les accusèrent [les templiers] de re-
nier Jésus-Christ en entrant dans l'ordre, VOLT.
Moeurs, ce Non, renier sa croyance, Non, renier
son Dieu n'est pas en sa puissance, c. EELAV. Vne-
famille, 15. || Absolument. Apostasier. Parmi les
chrétiens établis en Orient, il y. en a toujours quel-
qu'un qui renie. || 5° Renier Dieu, et, absolument,
renier, jurer le nom de Dieu. La Rancune, avec une
froideur capable de faire renier un théalin, lui di-
sait : Voilà un grand malheur, SCARR. Rom. corn, i, 6.
— HIST. xe s. Qu'elle Deo raneiet, chî maent [de-
meure] sus en ciel, Eulalie. ]| xn" s. Sainz Pieres li
apostles, que Deus tant honura, Que en ciel e en
terre pôesté li duna, Jesu Crist sun seigneur paî-
trais fêiz renia, Th. le mari. 107. ||xrae s. Atant es
vous un crestien renoiet venus au conte, qui bien
savoitles passages et le pays, Chr. de Rains, 294.
Car se tu le bien congneùsses, Onques ses homs
esté n'eusses.... Ains oroi que, sans point de de-
more, Son hommage li renoiasses, Ne jamès par
arnor n'amasses, la Rose, 4265. Voudriicz vous Dieu
renoier, Celui que tant solez proier? RUTEB. II, 82
De ce clos où il les avoient mis,, les îesoient traire-
l'un après l'autre, et leur demandoient : te veulz-tn
renoier? JOINV. 242. Il me fist amener mes mari-
niers devant nioy, et me dit que il estoient touz
renoiés, ID. 241. Renoier soi n'est pas autre chose
que refuser ses volentez, en tel manière que cii-
qui estoit superbes deviegne humbles, BRUN, LATINI.
Trésor, p. 4GO. Envers Hervé, le cuivert renoié, DU
CANGE, renegalus. || xv° s. Et aux plusieurs forts et.
grands pillards françois reniés, ils tirent tranchai.
les testes, ou pendre à un gibet, FRO;SS. ni, iv, i
Jlxvi" s. Le devin ne renia [nia] point le faict
AMYOT, Alex. 117. Le roi, en reniant à sa mode,,
dist à son frère devant la roine qu'il falloit qu'un
d'eux sortist le roiaume [sic], D'AUB. Hist. n, 106. li .
regnioit Dieu, que s'ils y revenoient plus, qu'il lea
taillerait en pièces, CAEL. V, 8.
— ÉTYM. Berry, rignier; wallon, rèîeî/;provenç
renegar, renejar, reneyar ; espagn. renegar; ital
rinnegare ; de re, et lat. negare, nier.
RENIEUR (re-ni-eur), s. m. Celui qui blasphéma
qui renie.
— HIST. xvie s. Autres ont la bouche torse,
comme renieurs de Dieu, PARÉ, XVI, l.
— ÉTYM. Renier.
"tRENIFLADE (re-ni-fla-d'), s. f. Action de re-
nifler. S'il me revient encor. faire ses reniflades, On
me verra, ma foi! sur lui faire gourmades.... SCARR
D. Japh. d'Arm. ni, 17.
RENIFLEMENT (re-ni-fle-man), s. m. Action de-
renifler. L'air, dans ce mouvement d'aspiration, for-
mait un bruit semblable à un reniflement très-fort,.
BUFF. Quadrup. t. xi, p. 144. || Reniflement des-
porcs, nom donné à une maladie des porcs qui s'est
déclarée en 1832 dans plusieurs communes du du-
ché de Nassau, et qui paraît n'être qu'une nuance-
ou variété du coryza.
— ÉTYM. Renifler.
RENIFLER (re-ni-flé), v. a. || i° Retirer, en as-
pirant un peu fort, l'humeur ou l'air qui est dans
les narines. Nous reniflâmes à l'envi ; Car ce ton-
nerre fut suivi De certaine odeur sulfurée, SCARR.
Virg. n. Un vieillard qui sue, qui crache, qui se-
mouche, qui renifle, COMTE DE CAYLUS, Acad. de ces
dames, etc. OEuv. t. xn, p. 86, dans POÏTGENS.
Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurle-
ment, Le buffle en colère renifle; Lui dort ou paît
tranquillement, THËOPH. GAUTIER, Poésies, l'Hip-
popotame. || 2° Fig. et familièrement Marquer de-
la répugnance pour quelque chose. Le roi dit à Ca-
voieque, pour lui tenir lieu de dot, il lui ferait pré-
sent de la charge de grand maréchal des logis de sa-
li. — 203
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de nouveau. Et la terre en courroux de n'avoir pu
lui nuire [à Jason] Rengloutit l'escadron qu'elle
vient de produire, CORN. Tois. d'or, v, 2.
— HIST. xvi* s. Rengloutïr, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et engloutir.
TRENGLUER(ran-glu-é), v. a. Engluer de nouveau.
— HIST. xvïe s. Il ressemble à l'oiseau, lequel
plus se remue, Captif dans les gluaux, tant plus fort
se renglue, HONS. 142.
— ÉTYM. Re..., et engluer.
«ENGORGÉ, ÉE (ran-gor-jé, jée), part, passé de
rengorger. Qui, avance la gorge. Une troupe inno-
cente TJe canards nasillants, de dindons rengorgés,
VOLT. Disc. 6. || Fig. Le roi lui avait demandé [au
duc d'Orléans] d'un air sévère et rengorgé ce qu'il
lui voulait, ST-SIM. 254, ico. Nos petits marquis
rengorgés, VOLT. Temple du Goût. ■
t RENGORGEMENT (ran-gor-je-man), s. m. Ac-
tion de se rengorger ; attitude de celui qui se ren-
gorge. Le dédain et le rengorgement dans la so-
ciété attirent précisément le contraire ne ce que l'on
cherche, si c'est à se faire estimer, LA BRUY. Y.
RENGORGER (SE) (ran-gor-jé), v. re'/!. 11 se con-
jugue comme gorger. || i"> Avancer la gorge et re-
tirer un peu la tête en arrière, pour se donner
meilleure grâce, en parlant des femmes. Elle fait
les plus plaisantes mines du monde; ce sont des si-
magrées, elle se rengorge,' D'ALLAIKVAL, École des
bourg, m, 12 ||I1 se dit aussi des hommes qui, par
une attitude semblable, affectent un air de fierté.
Vous voyez des gens qui entrent sans saluer que lé-
gèrement, qui marchent des épaules et qui se ren-
gorgent comme une femme, LA BRUY. vin. Je savais
me rengorger, prendre un maintien grave et fier,
U.ESAGE, Guzm. d'Alf. v, 4. || Il se dit aussi de cer-
tains animaux. Le paon se rengorge. || 2° Fig. et
familièrement. Faire le fier, l'important. Bien
convaincu du néant de la gloire, [Ver-vert] Se
rengorgeait toujours dévotement, Et triomphait tou-
jours modestement, GRESSET, Yer-vert, n. Tous les
petits se rengorgent; les grands songent. moins à
leur grandeur, VOLT. Dicl. phil. Cyrus. Il ne
m'appartient pas, à mon âge, de me rengorger d'a-
voir fourni le canevas des divertissements de la
cour ; mais je suis fort aise qu'elle se réjouisse, ID.
Lett. Damilaville, 4 nov. 1765.
— ÉTYM. Re..., en, et gorge.
f RENGOUFFRER (ran-gou-fré), v. a. || 1° En-
gouffrer de nouveau |] 2° Ancien terme de marine.
Prendre le large. Rengouffrer le navire, craignant
d'échouer, LE P. RENÉ FRANÇOIS, Merveilles de la
nat. p. 102, édit. de 1629, dans JAL. || 3° Se ren-
gouffrer,' v. réfl. Rentrer dans le gouffre.
— HIST. xvic s. Rengouffrer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et engouffrer.
RENGRAISSÉ, ÉE (ran-grê-sé, sée), part, passé
île rengraisser. Un cheval rengraissé avec du son.
RENGRAISSER (ran-grê-sé). H 1°Y. a, Faire re-
devenir gras. || 2° Y. n. Redevenir gras. J'aime l'état
où je suis ; et toute ma crainte, c'est de rengrais-
ser, et que vous ne me voyiez point le dos plat,
SÉV. 297. || 3° Se rengraisser, v. réfl. Se redonner
de l'embonpoint. Si vous m'aimez, ma très-chère, si
vous m'aimez, tâchez de vous rengraisser, SÉV. 3BG.
— HIST. XVIC s. Là dessus nous nous despartismes,
lui estant bien aise d'avoir trouvé un peu de moyen
pour se rengraisser ; car il estoit maigre comme un
harenc soret, LANOUE, 4SI.
— ÉTYM. lie..., et engraisser ; wallon, rekrahi.
RENGRÉGE, ÉE (ran-gré-jé, jée), part, pisse
de rengager. Augmenté, en parlant des maux. Cha-
cun rendit par là sa douleur rengrégée, LA FONT.
Matrone.
RENGRÉGEMENT (ran-grè-je-man), s. m. Terme
vieilli. Augmentation. Rengagement de mal, sur-
croît de^désespoir, MOL. Avare, v, 3.
— HIST. xvie s. Il lui fallut bien peu de rengrége-
nient pour le faire tomber en la maladie dont il
mourut, AHÏOT, Mar. 85.
— ÉTYM. Rcngreger..
RENGRÉGER (ran-gré-jé. Le g prend un e de-
vant o et o : rengrégeant, rengrégeons ; la syllabe
gré garde toujours l'accent aigu : je rengrége, je ren-
gagerai, je reegrégerais.), v. a. Terme vieilli. Aug-
menter, en parlant du mal, des maladies. || Se
rengréger, v. réfl. Être rengrége. Et voyant que
l'espoir commence à me faillir, Ma douleur se ren-
grége, RÊGMER, Plainte.
— HIST. xvr s. Un jour, sa maladie s'estant ren-
grégée, il fut contraint de demourer couché dans son
camp, AMTOT, Nicias, 32. Il n'y a point de médecine
qui n'empire et rengrége ce mal, MONT, ni, 347.
— ÉTï'M.iîe..., en, et l'ancien comparatif greindre
DÎCT. DR LA LANGUI! FnAMJAISlï.
au nominatif, greigneur au régime, du lat. gran-
dior, gramdiorem, de grandis (voy. GRAND).
RENGRÉNÉ, ÉE (ran-gré-né, née), part, passé
de rengréner.
RENGRÉNEMENT (ran-grè-ne-inan), s. m. Action
de rengréner.
— ÉTYM. Rengréner.
l. RENGRÉNER (ran-gré-né. La syllabe gré
prend un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : je rengrène, excepté au futur et au con-
ditionnel : je rengrénerai), v. a. Terme de mon-
nayeur. Remettre sous le balancier ou faire rentrer
juste dans la matrice les monnaies qui n'ont pas bien
reçu l'empreinte, les poinçons qu'on veut vérifier.
— REM. L'Académie écrit sans accent engrener.
— ÉTYM. Re...., et engrener.
f 2. RENGRÉNER (ran-gré-né), v. a. Remoudre
le gruau comme on a moulu le grain.
t 3." RENGRÉNER (ran-gré-né), v. a. Engrener
dans une seconde roue.
t RENHARMR (ran-ar-dir), v. a. Rendre de la
hardiesse, du courage. || Se renhardir, IL réfl. Re-
devenir hardi.
— HIST. xvie s. Renhardir, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et enhardir.
+ RÉNI (re-ni),s. m. Action de renier. Le procès-
.verbal est bien ; ce qui est bon pour un reni n'est
pas toujours bon dans un acte juridique, EOSS. Lett.
abb. 4.
— REM. Le mot est excellent et est fait comme
déni.
— ÉTYM. Voy. RENIER.
RENIABLE (re-ni-a-bl'), adj. De nature à être
renié. || Il n'est guère usité que dans cette locution
proverbiale : Tous vilains cas sont reniables, locu-
tion qui se dit lorsqu'un homme ayant commis
quelque méfait considérable, la honte ou la crainte
fait qu'il le nie. Tout vilain cas, dit-on, fut toujours
reniable, TH. CORN. D.Berlr. de Cig. v, 4. || Onditplus
souvent aujourd'hui : Tout mauvais cas est niable.
— HIST. xvie s. Tous vilains cas sont reniables,
LOTSEL, S03.
— ÉTYM. Renier.
| RENICHER (re-ni-ché), v. a. Nicher de nouveau.
— HIST. xvie s. Renicher, COTGRAVE.
RENIÉ, ÉE (re-ni-é, ée), part, passé de renier.
Duquel on a déclaré, contre la vérité, qu'on ne le
connaît pas. [Jésus] trahi par un des siens, renié
par l'autre et abandonné par tous, PASC. Pcns. xvn,
2, éd. HAVET. || Par exagération. Il est renié de Dieu
et des hommes, se dit d'un très-méchant homme.
|| Un chrétien renié, celui qui a abandonné sa foi.
|| Un moine renié, un moine qui arenoncé à ses voeux.
Le marquis de Montebéon eut poui adjoint, pour
marier M. de Mantoue, un autre Italien subalterne,
théatin renié, ST-SIM. 138, 19. || Dans cette locution,
un'chrétien renié, un moine renié, il ne faut pas
croire que renié prenne une signification active,
comme cela a été dit, et soit au lieu de qui a renié.
Renié conserve son caractère passif : estre renié,
se renier (voy. l'historique de RENIER) s'est dit pour
renoncer à sa foi ; d'où le participe passif renié.
RENIEMENT ou RENÎMENT (re-ni-man), s. m.
|| 1° Action de renier. Le reniement de saint Pierre
très-connu dans l'Évangile, BOSS. Yar. vu, 104. Pour
nous, qui savons à quoi ont servi à saint Pierre ses
reniements et à tous les saints pénitents leurs pé-
chés.. ..nt. Anne de Gong. || 2" Jurement, imprécation.
....la furie de votre bourreau qui tourna son exécu-
tion en un combat particulier co:itre son pendu; il
fallait bien se garder de le faire mourir dans les
reniements; c'est une damnation trop visible et
trop scandaleuse, SÉV. 9 mars 1689.
— HIST. xme s. L'en est [ist, sort] de sa compoi-
gnie par mort, ou par apeticemant de chief, et pat-
reniement et par besoing, Liv. de jost. 168.
|| xvie s. Depuis la Saint-Barthelemi ce prince
[Charles IX] n'avoit repos que entrerompus de tres-
saux et de geniissemens, qui se terminoient en re-
niemens et en propos tendans au desespoir, D'AUB.
Hist. II, 129.
— ÉTYM. Renier; prov. renegament, renejamen,
renegamen; ital. rinnegamento.
RENIER (re-ni-é), je reniais, nous reniions, vous
reniiez ; que je renie, que nous reniions, que vous
reniiez, v. a. || 1° Déclarer qu'on ne connaît point
une personne, une chose que l'on connaît effecti-
vement. Le premier et le plus zélé de tous [Pierre]
le renie trois fois [Jésus], BOSS. Hist. n, 6. Ses lar-
mes effacèrent le crime que sa bouciie avait commis,
en reniant son maître, BOURDAL. Exhort. sur le ren.
de St Pierre, t. i, p. 473.. || Absolument. Viens
t'instvuire par l'exemple d'un si grand apôtre
[Pierre] : il présume, il s'engage, il renié, EOSS.
Méd. sur l'Évang. la Cène, 76e jour. \\ 2° Renier
quelqu'un pour son parent, pour son ami, refuser
de le reconnaître pourttl. || On dit dans le même
sens : renier ses parents, ses amis. Il [Lamotte]
exhortait Rousseau, qui reniait son père, à ne point
rougir de sa naissance, VOLT. Louis XIV, Écriv.
Lamotte. Tu ne saurais marcher dans cet auguste
lieu, Tu n'y peux faire un pas, sans y trouver ton
Dieu ; Et tu n'y peux rester sans renier ton père,.
Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui f éclaire,
in. Zaïre, n, 3. M. l'abbé Rothelin, qui m'a un
peu renié devant les hommes, m. Lett. Formant,
20 déo. 1738. || 3° Désavouer, méconnaître une-
chose de fait. Renier sa patrie, sa famille.
|| 4" Abandonner entièrement. Le peuple dit que les
sorciers renient chrême et baptême. Il ne pouvait
être tranquille, depuis qu'il avait eu le malheur de
renier sa foi, LESAGE, Diable boit. 15. Deux cents
et un témoins les accusèrent [les templiers] de re-
nier Jésus-Christ en entrant dans l'ordre, VOLT.
Moeurs, ce Non, renier sa croyance, Non, renier
son Dieu n'est pas en sa puissance, c. EELAV. Vne-
famille, 15. || Absolument. Apostasier. Parmi les
chrétiens établis en Orient, il y. en a toujours quel-
qu'un qui renie. || 5° Renier Dieu, et, absolument,
renier, jurer le nom de Dieu. La Rancune, avec une
froideur capable de faire renier un théalin, lui di-
sait : Voilà un grand malheur, SCARR. Rom. corn, i, 6.
— HIST. xe s. Qu'elle Deo raneiet, chî maent [de-
meure] sus en ciel, Eulalie. ]| xn" s. Sainz Pieres li
apostles, que Deus tant honura, Que en ciel e en
terre pôesté li duna, Jesu Crist sun seigneur paî-
trais fêiz renia, Th. le mari. 107. ||xrae s. Atant es
vous un crestien renoiet venus au conte, qui bien
savoitles passages et le pays, Chr. de Rains, 294.
Car se tu le bien congneùsses, Onques ses homs
esté n'eusses.... Ains oroi que, sans point de de-
more, Son hommage li renoiasses, Ne jamès par
arnor n'amasses, la Rose, 4265. Voudriicz vous Dieu
renoier, Celui que tant solez proier? RUTEB. II, 82
De ce clos où il les avoient mis,, les îesoient traire-
l'un après l'autre, et leur demandoient : te veulz-tn
renoier? JOINV. 242. Il me fist amener mes mari-
niers devant nioy, et me dit que il estoient touz
renoiés, ID. 241. Renoier soi n'est pas autre chose
que refuser ses volentez, en tel manière que cii-
qui estoit superbes deviegne humbles, BRUN, LATINI.
Trésor, p. 4GO. Envers Hervé, le cuivert renoié, DU
CANGE, renegalus. || xv° s. Et aux plusieurs forts et.
grands pillards françois reniés, ils tirent tranchai.
les testes, ou pendre à un gibet, FRO;SS. ni, iv, i
Jlxvi" s. Le devin ne renia [nia] point le faict
AMYOT, Alex. 117. Le roi, en reniant à sa mode,,
dist à son frère devant la roine qu'il falloit qu'un
d'eux sortist le roiaume [sic], D'AUB. Hist. n, 106. li .
regnioit Dieu, que s'ils y revenoient plus, qu'il lea
taillerait en pièces, CAEL. V, 8.
— ÉTYM. Berry, rignier; wallon, rèîeî/;provenç
renegar, renejar, reneyar ; espagn. renegar; ital
rinnegare ; de re, et lat. negare, nier.
RENIEUR (re-ni-eur), s. m. Celui qui blasphéma
qui renie.
— HIST. xvie s. Autres ont la bouche torse,
comme renieurs de Dieu, PARÉ, XVI, l.
— ÉTYM. Renier.
"tRENIFLADE (re-ni-fla-d'), s. f. Action de re-
nifler. S'il me revient encor. faire ses reniflades, On
me verra, ma foi! sur lui faire gourmades.... SCARR
D. Japh. d'Arm. ni, 17.
RENIFLEMENT (re-ni-fle-man), s. m. Action de-
renifler. L'air, dans ce mouvement d'aspiration, for-
mait un bruit semblable à un reniflement très-fort,.
BUFF. Quadrup. t. xi, p. 144. || Reniflement des-
porcs, nom donné à une maladie des porcs qui s'est
déclarée en 1832 dans plusieurs communes du du-
ché de Nassau, et qui paraît n'être qu'une nuance-
ou variété du coryza.
— ÉTYM. Renifler.
RENIFLER (re-ni-flé), v. a. || i° Retirer, en as-
pirant un peu fort, l'humeur ou l'air qui est dans
les narines. Nous reniflâmes à l'envi ; Car ce ton-
nerre fut suivi De certaine odeur sulfurée, SCARR.
Virg. n. Un vieillard qui sue, qui crache, qui se-
mouche, qui renifle, COMTE DE CAYLUS, Acad. de ces
dames, etc. OEuv. t. xn, p. 86, dans POÏTGENS.
Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurle-
ment, Le buffle en colère renifle; Lui dort ou paît
tranquillement, THËOPH. GAUTIER, Poésies, l'Hip-
popotame. || 2° Fig. et familièrement Marquer de-
la répugnance pour quelque chose. Le roi dit à Ca-
voieque, pour lui tenir lieu de dot, il lui ferait pré-
sent de la charge de grand maréchal des logis de sa-
li. — 203
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