1588
REM
REM
REM
REMARQUÉ, ÉE (re-mar-ké, kée)t part, passé
de remarquer. Du linge démarqué, puis remarqué.
|| Cette femmeremarquée à cause de sa beauté. André
sans effort, a gagné son coeur, tandis que mes soins
n'étaient pas même remarqués, GENLIS, Théât.
d'éduc. le Vrai sage, n, 4.
REMARQUER (re-mar-ké), je remarquais, nous
remarquions, vous remarquiez; que je remarque,
que nous remarquions, que vous remarquiez, v. a.
Il i° Marquer de nouveau. Lorsqu'on l'envoie [l'es-
pèce] dans les pays étrangers pour la faire remarquer
ou fondre, MONTESQ. Esp. XXII, 10. || Régnier l'a em-
ployé au sens du simple marquer, sens qui n'est plus
usité: De haies, de buissons remarqua son partage,
Sat. vi. || 2° Faire attention à quelque chose, noter
quelque chose C'est [l'amour-propre] le père,
C'est l'auteur de tous les défauts Que l'on remarque
aux animaux, LA FONT. Fabl. xi, 5. Je ne remarque
point qu'il hante les églises, MOL. Tort. H, 2. Un
religieux, curé dans mon diocèse dont je l'ai chassé,
non pas, comme il s'en est vanté, à cause qu'il pen-
chait à la réforme prétendue, car je ne lui ai jamais
remarqué ce sentiment, mais parce que.... BOSS.
se avcrt. U5. Je pourrais vous faire remarquer
qu'elle connaissait si bien la beauté des ouvrages
de l'esprit, que l'on croyait avoir atteint la perfec-
tion quand on avait su plaire à Madame, m. Duch.
d'Orl. Qui a jamais remarqué ou sur son visage un
air dédaigneux, ou la moindre vanité dans ses pa-
roles ? ID. ilar.-Thér. Souvent il se disait en son
coeur, que le plus malheureux effet de cette fai-
blesse, de l'âge était de se cacher à ses propres
yeux ; de sorte que tout à coup on se trouve plongé
dans l'abîme, sans avoir pu remarquer le fatal
moment d'un insensible déclin, ID. Je Tellier. On
remarque dans l'Écriture, que Dieu donne aux
maisons royales certains caractères propres, in.
Mar.-Thér. Il n'est point d'exemple plus contagieux
que celui d'un maître vivant sous les yeux d'un
domestique qui l'accompagne partout et qui remar-
que tout, BOURDAL. Serai. Dim. t. il, p. 20. Soins
des domestiques. [Une savante] Pèse sans passion
Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beau-
coup de pauvretés, BOIL. Sat. x, Surtout dans ce
palais remarque avec adresse Avec quel soin Néron
fait garder la princesse, RAC. Brit. I, 4. Ah ! mon-
sieur l'honnête homme, enfin je vous connais :
Remarquez ma maison pour n'y rentrer jamais,
GRESSET, le Méch. v, 9. 11 soupirait.... ses yeux se
sont tournés vers elle; Les as-tu remarqués? VOLT
Zaïre, i, 6. Quelle en peut être la cause, deman-
dera-t-on? je réponds que tout le monde l'aper-
çoit, mais on ne la remarque pas, CONDILL. Art de
penser, i, 3. On remarqua un bataillon qui, s'étant
présenté de flanc aux batteries russes, perdit un
rang entier de l'un de ses pelotons par un seul bou-
let ; vingt-deux hommes tombèrent par le même coup,
SÉGUR, Hist. de Nap. vi, 4. ]| En un sens défavorable.
Noter avec quelque malignité. Avec son femelle Aris-
tarque, Qui rien ne passe et tout remarque, Avec
madame Vaugelas, Nutre pauvre Chrysale, hélas 1
Put-il jamais dans son Plutarque Mettre en paix
du moins ses rabats? EUCIS, le Ménage des dmx
Corneille. \\ 3° Distinguer parmi plusieurs person-
nes ou plusieurs choses. Parmi ces tableaux j'en ai
remarqué un de Raphaël. Le roi se faisait remar-
quer à ses armes et à sa bonne mine, VAUGEL. Q. C.
VI, \. Entre les plus grands rois il se fit remar-
quer, RAC. Alex, iv, 2. Une grande naissance ou
une grande fortune annonce le mérite, et le fait
plus tôt remarquer, LA BRUY. VI. On remarque éga-
lement dans la multitude celui qui est plus grand
que les autres, et celui qui est placé sur un lieu
plus élevé, DUCLOS, Consid. moeurs, v. Pauline :
Croyez-vous, Rose, qu'elle vous.ait remarquée? —
Rose: Oh non, j'étais derrière tout le monde, GEN-
LIS, Thédl. d'éduc. la Curieuse, v, 8. || 4° Se remar-
quer, v. réfl. Être remarqué. La moindre ombre se
remarque sur ces vêtements qui n'ont peint encore
été salis ; et leui vive blancheur en accuse toutes
les taches, BOSS. Mar.-Thér.
— KEM. Je vous remarquerai que.... est un bar-
barisme. Dites : je vous ferai remarquer que....
— SYN. REMARQUER, OBSERVER. On remarque les
choses par attention pour s'en ressouvenir. On les
observe par examen pour en juger. Le voyageur re-
marque ce qui le frappe le plus. L'espion observe
les démarche.- 1 qu'il croit de conséquence. On peut
observer poui remarquer, mais l'usage ne permet
pas de retourner la phrase. Lorsqu'on parle de soi,
l'on s'observe et l'on se fait remarquer (GIRARD).
— HIST. xive s. Se les pertriseaulx [perdreaux]
saillent et ton esprevier s'embat, si le laisse aler,
s'il saut de près; et s'il ne sailloit bien à point, et
tu en povoyes remerquier, si le laisse querre [le
perdreau] à tes espaignols, Modus, f° c, verso. || xv' s.
Icelle fille remerchea [marqua] au suppliant le lieu
où elle avoit mis icellui enfant, DU CANGE, remer-
catus. || xvie s. Si je me cache en l'obscur de la
nuit, Ton oeil divin par les ombres reluit, Et tout
soudain remarquera ma trace, DESPORTES, OEuvres
chrestiennes, prière. On a remarqué qu'ils ne s'a-
muserent qu'à haster.... MONT, I, 63. On a raison
de remarquer l'indocile liberté de.... m. i, 97. Il
apperceut ce gentilhomme qui lui avoit esté remar-
qué [indiqué], ID. I, <27. Les fines gens remarquent
bien plus curieusement, et plus de choses, ID. I, 233.
— ÉTYM. jRe..„ et marque.
f REMARQUEUR (re-mar-keur), s. m. || 1° Celui
qui remarque. || 2° Terme de fauconnerie. Piqueur
qu'on mène à la chasse pour remarquer le départ
des perdrix. :
t REMASTIQUER (re-ma-sti-ké), v. a. Mastiquer
de nouveau; garnir d'un nouveau mastic.
t REMAUDIRE (re-mô-di-r'), v. a. Maudire de
nouveau.
— HIST. xvi" s. Remaudire, COTGRAVE.
t REMBALLAGE (ran-ba-la-j'), s. m. Action de
remballer.
REMBALLÉ, ÉE (ran-ba-lé, lée), part: passé
de remballer. Des marchandises non vendues et
remballées.
REMBALLER (ran-ba-ié), ». a. Emballer de
nouveau. || Fig. En conséquence on a remballé le
czar, et il remarche vers Genève, M"" D'ÉPINAY,
Mém. t. m, p. 347, dans PODGENS.
— HIST. xvie s. Remballer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et embaKer.
REMBARQUÉ, ÉE (ran-bar-ké, kée), part, passé
de rembarquer. Les troupes débarquées, puis rem-
barquées à la hâte. || Fig. Me voici rembarqué sur
la mer amoureuse, LA FONT. Poésies mêlées, 36.
REMBARQUEMENT (ran-bar-ke-man), s. m. Ac-
tion de rembarquer. || Action de se rembarquer.
— ÉTYM. Rembarquer.
REMBARQUER (ran-bar-ké). || Ie Y. a. Il se
conjugue comme embarquer. Embarquer de nou-
veau. Rembarquer des marchandises. || 2° V. n. Les
marins disent souvent rembarquer pour se rembar-
quer, et pour passer immédiatement d'un bâtiment
sur un autre. || 3° Se rembarquer, v. réfl,. Se re-
mettre de nouveau en mer. Il s'est rembarqué sur
le même navire, dans le même navire. Les fautes de
leur ennemi rendant le courage à ces fugitifs, ils
revinrent sur leurs pas, et le forcèrent à se rembar-
quer honteusement, RAYNAL, Hist. phil. x, 9. || Fig.
et familièrement. Se mettre de nouveau dans une
affaire, qui offre ou quelque embarras, ou quelque
inconvénient. Se rembarquer au jeu. J'avais grande
raison chez madame *** de dire qu'il fallait faire
sortir les violons, et qu'il ne fallait rien pour se
rembarquer [à la danse], tant qu'on les voyait pré-
sents, VOIT. Lett. io.
— HIST. xvie s. Il les feit soudain rembarquer, et
se partir, AMYOT, Aie. 58.
— ÉTYM. Re..., et embarquer.
REMBARRÉ, ÉE (ran-bâ-ré, ré), part, passé de
rembarrer. Rembarré d'importance par son adver-
saire.
REMBARRER (ran-bâ-ré), 1). a. || 1° Repousser
vigoureusement. Vous alliez lors rembarrer le Lor-
rain, LA FONT. Poésies mêlées, 42, à Turenne. Le
marquis, qui jadis nous prêta cent louis, Est venu
brusquement lui demander la somme; Votre frère
d'abord a rembarré son homme, REGNARD, Ménech.
iv, 8. Il voulait absolument vous voir, et je le rem-
barrai, VOLT. ÉCOSS. I, 6. || 2° Fig. et familièrement.
P.embarrer quelqu'un, rejeter avec fermeté, avec
indignation ce qu'il veut dire ou faire. Je pris mon
temps pour rembarrer le président de Mesmes, et
je lui dis ce que le respect que j'avais pour la com-
pagnie m'avait obligé à dissimuler, et à souffrir
toutes ses picoteries, RETZ, liv. n, 261. Une diablesse
qui te rembarre et se moque de tout ce que tu peux
lui dire, MOL. Mal. imag. Interm. I. Les honnêtes
gens doivent rembarrer avec vigueur les méchants
allégoristes qui trouvent partout des allusions odieu-
ses [à propos des Guèbres], VOLT. Lett. Thiriot,
9 août 1769. Je vous promets que, s'il s'adresse en-
core à moi, je le rembarrerai de la bonne façon,
GENLIS, Tliéât. d'éduc. la Lingère, I, 2. || Il se dit
aussi des choses qu'on repousse. L'enfant tint fer-
me, et rembarra toutes les importunités de sa mère,
LE p. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 446,
dans POUGENS. Je voudrais bien qu'il y eût ici
quelqu'un de ces messieurs [les médecins] pour rem-
barrer vos raisonnements et rabaisser votre ca-
quet, MOL. Mal. imag. m, 3.
— HIST. xvi" s. Ils [les assiégés] furent rembar-
rez jusques à leurs portes par le seigneur d'Etanges
et ceux de sa compagnie, BEAUGUÊ, Guerre d'Es-
cosse, i, 6. Si j'estois grand enlumineur de mes ac-
tions, à l'adventure rembarrerois je bien ces ispro-
ches, MONT, i, 198. Estudiant au coing d'une salle
qu'on luy avoit rembarré de tapisserie," m. iv, 257
Il rembarrait aussi bien vivement les orateurs qui
luy estoient contraires, AMYOT, Phoc. 13.
— ÉTYM. Re-.., en, et barre.
t REMBARUURES (ran-bâ-ru-r'), s. f. pi. Terme
de construction. Plâtres qui servent à maintenir les
faîtages dans leurs longueurs.
t REMBÂTER (ran-bà-té), v. a. Remettre le bât.
|| Fig. J'avais renoncé au tripot [le théâtre]; vous
m'avez rembâté, vous m'avez renquinaudé, VOLT.
Lett. d'Argental, )6 fév. 1762.
— ÉTYM. Re..., en, elbdt.
fREMBELLlR (ran-bè-lir),u. a. Rendre plus beau.
Le coeur me dit que les émeutes, les bagarres, etc.
vous auront rembellie, rengraissée, GALIANI, Lett. à
Mme d'Epinay, 10 juin 1775.
REMBLAI (ran-blè), s. m. |l Ie Terres rapportées
et battues, gravois rapportés, soit pour faire des le-
vées, soit pour aplanir quelque terrain, soit pour
combler une cavité. On a employé bien du remblai
pour cette digue. L'affaissement et les éboulements
des montagnes, les remblais des vallées, BUFF.
Add. théor. terr. OEuv. t. XII, p. 370. La fouille
que j'avais fait commencer près de ce sphinx, pour
arriver au terrain vierge sur lequel repose le rem-
blai qui supportait ces anciens monuments de Thè-
bes, GIRARD, Instit. Mém. scienc. 1817, t. u, p. 276.
L'avantage de moindre fouille qu'on obtient en
faisant le déblai égal ara remblai dans la longueur
du bief, ID. ib. t. vin, p. 169. || 2° Action de rem-
blayer. 11 [le mineur] fait, dans l'intérieur de
la mine, un triage grossier des parties .de roche
qui ne renferment aucune substance métallique et
qui sont abandonnées pour servir au remblai,
A. BRONGNIART, Trait, de min. t. n, p. 307, dans
POUGENS. || 3° Action de jeter au droit d'un mur en
construction les terres, à mesure qu'il s'élève, et ce
jusqu'au sol, afin de lui donner plus de force".
|| 4° Exploitation par remblais, méthode d'extrac-
tion qui consiste à attaquer le minerai de bas en
haut, et à boucher immédiatement les excavations.
. — ÉTYM. Voy. REMBLAYER.
t REMBLAVER (ran-bla-vé), v. a. Terme rural. Se-
mer de nouveau quand la première semaille a manqué.
— ÉTYM. Re..., et emblaver.
t REMBLAVURE (ran-bla-vu-r'), s. /. Terre em-
blavée deux fois.
REMBLAYÉ, ÉE (ran-blè-ié, iée), part, passé
de remblayer. Des fossés remblayés.
REMBLAYER (ran-blè-ié), v. a. Il se conjugue
comme payer. Apporter des terres pour hausser un
terrain, pour combler une cavité. Remblayer un
creux. || Se dît aussi quand il s'agit de rehausser le
pied d'une muraille, ou d'élever un terrain trop bas.
— ÉTYM. Ce mot est composé avec re et en
comme déblayer l'est avec de (voy. DÉBLAYER).
REMBOÎTÉ, ÉE (ran-boi-té, tée), part, passé de
remboîter. Pièces de menuiserie remboîtées. Toutes
les tombes [dans un cimetière gallo-romain] sont
des auges monolithes, à couvercles avec filet, d'une
pièce et remboîtés sur 0™,12, Bull, de la Soc. d'an-
thropol. t. v, p. 766.
REMBOÎTEMENT (ran-boi-te-man), s. m. Action
de remboîter ; résultat de cette -action. Le remboî-
tement de l'articulation se fit sans peine.
— ÉTYM. Remboîter.
REMBOÎTER (ran-boi-té), v. a. Remettre en
sa place ce qui était déboîté. Remboîter un os. || Se
remboîter, v. réfl. Être remis en place. L'os s'est
remboîté à la première traction.
— ÉTYM. Re..., et emboîter.
f REMBOUGER (ran-bou-jé. Le g prend un e devant
a et o : rembougeons), v. a. Remettre de la liqueui
dans un vase, un tonneau, pour le maintenir plein.
— ETYM. Re...., en, et le lat. bulis, tonneau ; la
finale ger annonce un buticare lat. fictif.
f REMBOURRAGE (ran-bou-ra-j'), s. m. || 1» Ac-
tion de rembourrer. || Matière dont on rembourre.
Novion fit rembourrer d'un pied et demi, par des-
sus le rembourrage ordinaire des bancs, les six pre-
mières places les plus proches du coin du roi,
ST-SIM. 374,30. Il 2° Apprêt donné aux laines teintes.
REMBOURRÉ, ÉE (ran-bou-ré, rée), part, passé
de. rembourrer. Dans un grand berceau bien rem-
bourré, où il [l'enfant] puisse se mouvoir à l'aise
REM
REM
REM
REMARQUÉ, ÉE (re-mar-ké, kée)t part, passé
de remarquer. Du linge démarqué, puis remarqué.
|| Cette femmeremarquée à cause de sa beauté. André
sans effort, a gagné son coeur, tandis que mes soins
n'étaient pas même remarqués, GENLIS, Théât.
d'éduc. le Vrai sage, n, 4.
REMARQUER (re-mar-ké), je remarquais, nous
remarquions, vous remarquiez; que je remarque,
que nous remarquions, que vous remarquiez, v. a.
Il i° Marquer de nouveau. Lorsqu'on l'envoie [l'es-
pèce] dans les pays étrangers pour la faire remarquer
ou fondre, MONTESQ. Esp. XXII, 10. || Régnier l'a em-
ployé au sens du simple marquer, sens qui n'est plus
usité: De haies, de buissons remarqua son partage,
Sat. vi. || 2° Faire attention à quelque chose, noter
quelque chose C'est [l'amour-propre] le père,
C'est l'auteur de tous les défauts Que l'on remarque
aux animaux, LA FONT. Fabl. xi, 5. Je ne remarque
point qu'il hante les églises, MOL. Tort. H, 2. Un
religieux, curé dans mon diocèse dont je l'ai chassé,
non pas, comme il s'en est vanté, à cause qu'il pen-
chait à la réforme prétendue, car je ne lui ai jamais
remarqué ce sentiment, mais parce que.... BOSS.
se avcrt. U5. Je pourrais vous faire remarquer
qu'elle connaissait si bien la beauté des ouvrages
de l'esprit, que l'on croyait avoir atteint la perfec-
tion quand on avait su plaire à Madame, m. Duch.
d'Orl. Qui a jamais remarqué ou sur son visage un
air dédaigneux, ou la moindre vanité dans ses pa-
roles ? ID. ilar.-Thér. Souvent il se disait en son
coeur, que le plus malheureux effet de cette fai-
blesse, de l'âge était de se cacher à ses propres
yeux ; de sorte que tout à coup on se trouve plongé
dans l'abîme, sans avoir pu remarquer le fatal
moment d'un insensible déclin, ID. Je Tellier. On
remarque dans l'Écriture, que Dieu donne aux
maisons royales certains caractères propres, in.
Mar.-Thér. Il n'est point d'exemple plus contagieux
que celui d'un maître vivant sous les yeux d'un
domestique qui l'accompagne partout et qui remar-
que tout, BOURDAL. Serai. Dim. t. il, p. 20. Soins
des domestiques. [Une savante] Pèse sans passion
Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beau-
coup de pauvretés, BOIL. Sat. x, Surtout dans ce
palais remarque avec adresse Avec quel soin Néron
fait garder la princesse, RAC. Brit. I, 4. Ah ! mon-
sieur l'honnête homme, enfin je vous connais :
Remarquez ma maison pour n'y rentrer jamais,
GRESSET, le Méch. v, 9. 11 soupirait.... ses yeux se
sont tournés vers elle; Les as-tu remarqués? VOLT
Zaïre, i, 6. Quelle en peut être la cause, deman-
dera-t-on? je réponds que tout le monde l'aper-
çoit, mais on ne la remarque pas, CONDILL. Art de
penser, i, 3. On remarqua un bataillon qui, s'étant
présenté de flanc aux batteries russes, perdit un
rang entier de l'un de ses pelotons par un seul bou-
let ; vingt-deux hommes tombèrent par le même coup,
SÉGUR, Hist. de Nap. vi, 4. ]| En un sens défavorable.
Noter avec quelque malignité. Avec son femelle Aris-
tarque, Qui rien ne passe et tout remarque, Avec
madame Vaugelas, Nutre pauvre Chrysale, hélas 1
Put-il jamais dans son Plutarque Mettre en paix
du moins ses rabats? EUCIS, le Ménage des dmx
Corneille. \\ 3° Distinguer parmi plusieurs person-
nes ou plusieurs choses. Parmi ces tableaux j'en ai
remarqué un de Raphaël. Le roi se faisait remar-
quer à ses armes et à sa bonne mine, VAUGEL. Q. C.
VI, \. Entre les plus grands rois il se fit remar-
quer, RAC. Alex, iv, 2. Une grande naissance ou
une grande fortune annonce le mérite, et le fait
plus tôt remarquer, LA BRUY. VI. On remarque éga-
lement dans la multitude celui qui est plus grand
que les autres, et celui qui est placé sur un lieu
plus élevé, DUCLOS, Consid. moeurs, v. Pauline :
Croyez-vous, Rose, qu'elle vous.ait remarquée? —
Rose: Oh non, j'étais derrière tout le monde, GEN-
LIS, Thédl. d'éduc. la Curieuse, v, 8. || 4° Se remar-
quer, v. réfl. Être remarqué. La moindre ombre se
remarque sur ces vêtements qui n'ont peint encore
été salis ; et leui vive blancheur en accuse toutes
les taches, BOSS. Mar.-Thér.
— KEM. Je vous remarquerai que.... est un bar-
barisme. Dites : je vous ferai remarquer que....
— SYN. REMARQUER, OBSERVER. On remarque les
choses par attention pour s'en ressouvenir. On les
observe par examen pour en juger. Le voyageur re-
marque ce qui le frappe le plus. L'espion observe
les démarche.- 1 qu'il croit de conséquence. On peut
observer poui remarquer, mais l'usage ne permet
pas de retourner la phrase. Lorsqu'on parle de soi,
l'on s'observe et l'on se fait remarquer (GIRARD).
— HIST. xive s. Se les pertriseaulx [perdreaux]
saillent et ton esprevier s'embat, si le laisse aler,
s'il saut de près; et s'il ne sailloit bien à point, et
tu en povoyes remerquier, si le laisse querre [le
perdreau] à tes espaignols, Modus, f° c, verso. || xv' s.
Icelle fille remerchea [marqua] au suppliant le lieu
où elle avoit mis icellui enfant, DU CANGE, remer-
catus. || xvie s. Si je me cache en l'obscur de la
nuit, Ton oeil divin par les ombres reluit, Et tout
soudain remarquera ma trace, DESPORTES, OEuvres
chrestiennes, prière. On a remarqué qu'ils ne s'a-
muserent qu'à haster.... MONT, I, 63. On a raison
de remarquer l'indocile liberté de.... m. i, 97. Il
apperceut ce gentilhomme qui lui avoit esté remar-
qué [indiqué], ID. I, <27. Les fines gens remarquent
bien plus curieusement, et plus de choses, ID. I, 233.
— ÉTYM. jRe..„ et marque.
f REMARQUEUR (re-mar-keur), s. m. || 1° Celui
qui remarque. || 2° Terme de fauconnerie. Piqueur
qu'on mène à la chasse pour remarquer le départ
des perdrix. :
t REMASTIQUER (re-ma-sti-ké), v. a. Mastiquer
de nouveau; garnir d'un nouveau mastic.
t REMAUDIRE (re-mô-di-r'), v. a. Maudire de
nouveau.
— HIST. xvi" s. Remaudire, COTGRAVE.
t REMBALLAGE (ran-ba-la-j'), s. m. Action de
remballer.
REMBALLÉ, ÉE (ran-ba-lé, lée), part: passé
de remballer. Des marchandises non vendues et
remballées.
REMBALLER (ran-ba-ié), ». a. Emballer de
nouveau. || Fig. En conséquence on a remballé le
czar, et il remarche vers Genève, M"" D'ÉPINAY,
Mém. t. m, p. 347, dans PODGENS.
— HIST. xvie s. Remballer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Re..., et embaKer.
REMBARQUÉ, ÉE (ran-bar-ké, kée), part, passé
de rembarquer. Les troupes débarquées, puis rem-
barquées à la hâte. || Fig. Me voici rembarqué sur
la mer amoureuse, LA FONT. Poésies mêlées, 36.
REMBARQUEMENT (ran-bar-ke-man), s. m. Ac-
tion de rembarquer. || Action de se rembarquer.
— ÉTYM. Rembarquer.
REMBARQUER (ran-bar-ké). || Ie Y. a. Il se
conjugue comme embarquer. Embarquer de nou-
veau. Rembarquer des marchandises. || 2° V. n. Les
marins disent souvent rembarquer pour se rembar-
quer, et pour passer immédiatement d'un bâtiment
sur un autre. || 3° Se rembarquer, v. réfl,. Se re-
mettre de nouveau en mer. Il s'est rembarqué sur
le même navire, dans le même navire. Les fautes de
leur ennemi rendant le courage à ces fugitifs, ils
revinrent sur leurs pas, et le forcèrent à se rembar-
quer honteusement, RAYNAL, Hist. phil. x, 9. || Fig.
et familièrement. Se mettre de nouveau dans une
affaire, qui offre ou quelque embarras, ou quelque
inconvénient. Se rembarquer au jeu. J'avais grande
raison chez madame *** de dire qu'il fallait faire
sortir les violons, et qu'il ne fallait rien pour se
rembarquer [à la danse], tant qu'on les voyait pré-
sents, VOIT. Lett. io.
— HIST. xvie s. Il les feit soudain rembarquer, et
se partir, AMYOT, Aie. 58.
— ÉTYM. Re..., et embarquer.
REMBARRÉ, ÉE (ran-bâ-ré, ré), part, passé de
rembarrer. Rembarré d'importance par son adver-
saire.
REMBARRER (ran-bâ-ré), 1). a. || 1° Repousser
vigoureusement. Vous alliez lors rembarrer le Lor-
rain, LA FONT. Poésies mêlées, 42, à Turenne. Le
marquis, qui jadis nous prêta cent louis, Est venu
brusquement lui demander la somme; Votre frère
d'abord a rembarré son homme, REGNARD, Ménech.
iv, 8. Il voulait absolument vous voir, et je le rem-
barrai, VOLT. ÉCOSS. I, 6. || 2° Fig. et familièrement.
P.embarrer quelqu'un, rejeter avec fermeté, avec
indignation ce qu'il veut dire ou faire. Je pris mon
temps pour rembarrer le président de Mesmes, et
je lui dis ce que le respect que j'avais pour la com-
pagnie m'avait obligé à dissimuler, et à souffrir
toutes ses picoteries, RETZ, liv. n, 261. Une diablesse
qui te rembarre et se moque de tout ce que tu peux
lui dire, MOL. Mal. imag. Interm. I. Les honnêtes
gens doivent rembarrer avec vigueur les méchants
allégoristes qui trouvent partout des allusions odieu-
ses [à propos des Guèbres], VOLT. Lett. Thiriot,
9 août 1769. Je vous promets que, s'il s'adresse en-
core à moi, je le rembarrerai de la bonne façon,
GENLIS, Tliéât. d'éduc. la Lingère, I, 2. || Il se dit
aussi des choses qu'on repousse. L'enfant tint fer-
me, et rembarra toutes les importunités de sa mère,
LE p. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 446,
dans POUGENS. Je voudrais bien qu'il y eût ici
quelqu'un de ces messieurs [les médecins] pour rem-
barrer vos raisonnements et rabaisser votre ca-
quet, MOL. Mal. imag. m, 3.
— HIST. xvi" s. Ils [les assiégés] furent rembar-
rez jusques à leurs portes par le seigneur d'Etanges
et ceux de sa compagnie, BEAUGUÊ, Guerre d'Es-
cosse, i, 6. Si j'estois grand enlumineur de mes ac-
tions, à l'adventure rembarrerois je bien ces ispro-
ches, MONT, i, 198. Estudiant au coing d'une salle
qu'on luy avoit rembarré de tapisserie," m. iv, 257
Il rembarrait aussi bien vivement les orateurs qui
luy estoient contraires, AMYOT, Phoc. 13.
— ÉTYM. Re-.., en, et barre.
t REMBARUURES (ran-bâ-ru-r'), s. f. pi. Terme
de construction. Plâtres qui servent à maintenir les
faîtages dans leurs longueurs.
t REMBÂTER (ran-bà-té), v. a. Remettre le bât.
|| Fig. J'avais renoncé au tripot [le théâtre]; vous
m'avez rembâté, vous m'avez renquinaudé, VOLT.
Lett. d'Argental, )6 fév. 1762.
— ÉTYM. Re..., en, elbdt.
fREMBELLlR (ran-bè-lir),u. a. Rendre plus beau.
Le coeur me dit que les émeutes, les bagarres, etc.
vous auront rembellie, rengraissée, GALIANI, Lett. à
Mme d'Epinay, 10 juin 1775.
REMBLAI (ran-blè), s. m. |l Ie Terres rapportées
et battues, gravois rapportés, soit pour faire des le-
vées, soit pour aplanir quelque terrain, soit pour
combler une cavité. On a employé bien du remblai
pour cette digue. L'affaissement et les éboulements
des montagnes, les remblais des vallées, BUFF.
Add. théor. terr. OEuv. t. XII, p. 370. La fouille
que j'avais fait commencer près de ce sphinx, pour
arriver au terrain vierge sur lequel repose le rem-
blai qui supportait ces anciens monuments de Thè-
bes, GIRARD, Instit. Mém. scienc. 1817, t. u, p. 276.
L'avantage de moindre fouille qu'on obtient en
faisant le déblai égal ara remblai dans la longueur
du bief, ID. ib. t. vin, p. 169. || 2° Action de rem-
blayer. 11 [le mineur] fait, dans l'intérieur de
la mine, un triage grossier des parties .de roche
qui ne renferment aucune substance métallique et
qui sont abandonnées pour servir au remblai,
A. BRONGNIART, Trait, de min. t. n, p. 307, dans
POUGENS. || 3° Action de jeter au droit d'un mur en
construction les terres, à mesure qu'il s'élève, et ce
jusqu'au sol, afin de lui donner plus de force".
|| 4° Exploitation par remblais, méthode d'extrac-
tion qui consiste à attaquer le minerai de bas en
haut, et à boucher immédiatement les excavations.
. — ÉTYM. Voy. REMBLAYER.
t REMBLAVER (ran-bla-vé), v. a. Terme rural. Se-
mer de nouveau quand la première semaille a manqué.
— ÉTYM. Re..., et emblaver.
t REMBLAVURE (ran-bla-vu-r'), s. /. Terre em-
blavée deux fois.
REMBLAYÉ, ÉE (ran-blè-ié, iée), part, passé
de remblayer. Des fossés remblayés.
REMBLAYER (ran-blè-ié), v. a. Il se conjugue
comme payer. Apporter des terres pour hausser un
terrain, pour combler une cavité. Remblayer un
creux. || Se dît aussi quand il s'agit de rehausser le
pied d'une muraille, ou d'élever un terrain trop bas.
— ÉTYM. Ce mot est composé avec re et en
comme déblayer l'est avec de (voy. DÉBLAYER).
REMBOÎTÉ, ÉE (ran-boi-té, tée), part, passé de
remboîter. Pièces de menuiserie remboîtées. Toutes
les tombes [dans un cimetière gallo-romain] sont
des auges monolithes, à couvercles avec filet, d'une
pièce et remboîtés sur 0™,12, Bull, de la Soc. d'an-
thropol. t. v, p. 766.
REMBOÎTEMENT (ran-boi-te-man), s. m. Action
de remboîter ; résultat de cette -action. Le remboî-
tement de l'articulation se fit sans peine.
— ÉTYM. Remboîter.
REMBOÎTER (ran-boi-té), v. a. Remettre en
sa place ce qui était déboîté. Remboîter un os. || Se
remboîter, v. réfl. Être remis en place. L'os s'est
remboîté à la première traction.
— ÉTYM. Re..., et emboîter.
f REMBOUGER (ran-bou-jé. Le g prend un e devant
a et o : rembougeons), v. a. Remettre de la liqueui
dans un vase, un tonneau, pour le maintenir plein.
— ETYM. Re...., en, et le lat. bulis, tonneau ; la
finale ger annonce un buticare lat. fictif.
f REMBOURRAGE (ran-bou-ra-j'), s. m. || 1» Ac-
tion de rembourrer. || Matière dont on rembourre.
Novion fit rembourrer d'un pied et demi, par des-
sus le rembourrage ordinaire des bancs, les six pre-
mières places les plus proches du coin du roi,
ST-SIM. 374,30. Il 2° Apprêt donné aux laines teintes.
REMBOURRÉ, ÉE (ran-bou-ré, rée), part, passé
de. rembourrer. Dans un grand berceau bien rem-
bourré, où il [l'enfant] puisse se mouvoir à l'aise
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Hugo Victor Hugo Victor /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hugo Victor" or dc.contributor adj "Hugo Victor")La Esmeralda : opéra en 4 actes / musique de Mlle Louise Bertin ; paroles de M. Victor Hugo... ; représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 14 novembre 1836 /ark:/12148/bpt6k1912403v.highres Théâtre de Victor Hugo,.... Première série /ark:/12148/bd6t5773929t.highres
- Auteurs similaires Hugo Victor Hugo Victor /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hugo Victor" or dc.contributor adj "Hugo Victor")La Esmeralda : opéra en 4 actes / musique de Mlle Louise Bertin ; paroles de M. Victor Hugo... ; représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 14 novembre 1836 /ark:/12148/bpt6k1912403v.highres Théâtre de Victor Hugo,.... Première série /ark:/12148/bd6t5773929t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 199/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f199.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f199.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f199.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f199.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f199.image × Aide