REL
t RELECTURE (re-lèktu-r'), s. f. Action de
relire, seconde lecture.
RELÉGATION (re-lé-ga-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. Confinement en un lieu déterminé,
avec conservation aes droits politiques et civils, à
Sa différence du bannissement qui les ôtait. Nous
ne voyons dans le Digeste et dans les codes de
Théodose et de Justinien qu'infamies, qu'amendes
pécuniaires, qu'exils, que relégations, que mains
coupées, HUKET, Cérém. funèbres, p. 280,. dans
TOUGENS.
— HIST. xiv" s. Relegacion, c'est bouter hors les
gens excellens et les chacier de la cité, OEESME,
Thèse de MEUNIER.
— ÊTYM. Lat. relegalionem, de relegare, reléguer.
RELÉGUÉ, ÉE (re-lé-ghé, ghée), part, passé de
reléguer. || 1° Confiné en un lieu déterminé. Le duc
d'Épernon, qui avait fait donner la régence à la reine
■{Marie de Médicis], alla la tirer du château deBlois,
■où elle était reléguée, VOLT. Moeurs, (75. || Substan-
tivement. Quelles vues, quels desseins, quels projets
peuvent avoir des esclaves sans âme, ou des relé-
■gués sans puissance [Il s'agit des animaux sauvages
repoussés au loin par l'homme] ? BUFF. Quadr. t. m,
p. 40. || 2° Mis à l'écart. Il vivait relégué sur les
îjords de l'Euphrate, TRISTAN, Marianne, iv, 4. Les
méchants et les impies, qui ont leur règne sur la
terre, seront honteusement relégués aux ténèbres
extérieures, BOSS. Sermons, Septuagésime, préamb.
Un petit animal [l'homme] relégué dans un coin de
cet espace immense qu'on appelle monde, LA. BRUT,
XVI. || Il se dit aussi des choses. L'on ne peut pas
douter que le sobil ne soit environné d'une sphère
de matières volatiles que sa violente chaleur tient
suspendues et reléguées à des distances immenses,
HUFP. I" ép. nal. OEuv. t. xu, p. 84. || Fig. Ces
usages, ces préjugés sont relégués au village, on ne
les trouve plus que parmi les gens île campagne,
|| 3° S. m. Se disait, dans le corps des gendarmes
•du roi et dans celui des chevau-légers, delà retraite
accordée à celui qui avait servi pendant un certain
•nombre d'années.
RELÉGUER (re-lé-ghé. La syllabe lé prend un ac-
cent grave quand la syllabe qui suit est muette:
je relègue, excepté au futur et au conditionnel : jere-
léguerai; je reléguais, nous reléguions, vous relé-
guiez; que je relègue, que nous reléguions, que
vous reléguiez), ». a. || i" Confiner en un endroit
déterminé, avec conservation des droits civils et
politiques, à la différence du banni qui les perdait
(Quippe relegatus, non exsul dicor.... Necmihijus
-civis, nec mihi nomen àbest, a dit Ovide, Tristes, n,
4 35). L'empereur ne le. ii point condamner [Ovide]
par un arrêt du sénat, et il se servit du terme de
reléguer, qui, dans le droit romain, était plus doux
-que le terme bannir, HOLLIN, Hist. anc. liv. xxv, 4,
2, 2. || 2° DaYis le langage général, infliger le confine-
ment en un lieu déterminé. S'il [le mort] est trouvé
coupable de crimes qui soient d'un genre à pouvoir
être expiés, il est relégué dans le Tartare pour un
temps seulemejl 7 et avec assurance d'en sortir
quand il aura été suffisamment purifié, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. iv, p. 490, dans POUGENS. Le parle-
ment de Paris vient d'être relégué dans une petite
ville qu'on appelle Pontoise, MONTESQ. Lett. pers. 440.
Dépouillé de tous ses biens, qui étaient immenses,
il [Basile Galitzin] fut relégué sur le chemin d'Ar-
•changel, VOLT. Russie, i, 5. || Par extension. Ce
n'est pas assez de faire une guerre heureuse contre
ces barbares [les Turcs].... ce n'est pas assez de les
humilier, il faudrait les reléguer pour jamais en
Asie, VOLT. Lett. à Catherine u, février 1769.
|| 3° Mettre, tenir à l'écart. Il relégua son fils à la
-campagne. Pourquoi, de cette gloire exclu jusqu'à
ce jour, M'avez-vous, sans pitié, relégué dans ma
-cour? RAC. Brit. n, 3. Les deux princes ne furent
pas plutôt en âge de régner, qu'ils reléguèrent
OEdipe au fond de son palais, BARTHÊL. Anach. lntrod.
-part. 4.1| Fig. Ce n'est pas qu'on y jouât alors [dans
la tragédie, chez les anciens] les passions des jeu-
nes gens; nous avons vu à quel rang on les relé-
guait [dans la comédie], BOSS. Coméd. 48. ||4° Fig.
Il se dit des choses qu'on met à l'écart. Il faut relé-
guer ces vieilleries au grenier. Il faut reléguer au
rang des fables ces majestueux palais destinés à
loger les incas dans le lieu de leur résidence et dans
-leurs voyages, RAYNAL, Hist. phil. vu, 6. || 5° Se re-
Jéguer, v. ré{l. Se retirer, se mettre à l'écart. Ses
-disciples [d'ICdesius] l'empêchent d'aller, par une
crainte indigne d'un philosophe [la persécution], se
reléguer dans le fond d'une forêt, DIDER. Opin. des
sine, philos, (éclectisme).
— HIST. xive s. Ne bannir ne reléguer, ORESME,
REL
Thèse de MEUNIER. || XVI* S. Les Athéniens le nan-
nirent et reléguèrent hors de leur ville pour cinq
ans, AMÏOT, Thém. 43. L'heremite relégué aux dé-
serts d'Arabie, MONT, IV, 4 56.
— ÉTYM. Provenç. relegar, releguar; espagn.
relegar; ital. relegare; du lat. relegare, de re, et
legare, envoyer (voy. LÉGAT).
RELENT (re-lan), s. m. Mauvais goût que con-
tracte une viande dans un lieu humide. Goût de
relent. Odeur de relent. || Fig. Mme de Maintenon
avait de ces modesties qui sentaient le relent de son
premier état, mais qui pourtant ne passaient pas
l'épiderme, ST-SIM. 4 294, 175.
— HIST. xme s. Que li blés soit tenus netement,
ne mie en fosse ne en relent, ains doit iestre en
maisons où vens puist entrer, ALEBRANT, f. 41.
|| xve s. Ains que [avant que] nappes soient lavées,
Put en ta chambre li relans, Tes linges sont ors et
puans, E. DESCH. Poésies mss. f. 378. || xvie s. Les
marchands font mettre en cuves et celliers leur sel,
au moyen de quoy il ne peut bonnement sécher,
mais demeure moite et relant.... Ordonn. 4 4 nov.
4 508. Mais quant à la moysissure et au reland du
dedans de son ame, il ne l'eschauffe ny ne l'esclair-
cit point par la philosophie, AMYOT, Comment ouïr,
30. La nuict desur la terre à tes flancs reposer,
S'endormir près de toy sur les herbes relantes,
RONS. 794. Une grotte relente, ID. 935. Les vers qui
naissent es chairs pourries et relentes, CHARLES IX,
Chasse roy. vi.
— ÉTYM. Géne.v. lent: cette viande sent le lent;
provenç. reles; catal. relent. Origine controversée.
Ménage indique le latin rancidus, rance; mais il
n'est pas possible de passer d'une forme à l'autre.
On a proposé le latin redolens, qui a de l'odeur;
mais, quand même la dérivation serait facile, redolens
ne satisfait pas au sens d'humide et visqueux qu'a eu
relent. Ce sens est le primitif; il conduit au latin
lentus, visqueux, glutineux. Lent a à Genève le
sens de relent, et à Paris au xvne siècle (voy. VAUT
GELAS, Rem. t. n, p. 827) le peuple lui donnait la
signification d'humide. La forme catalane s'y prête
très-bien; en catalan, VI du radical se redouble
après re; relient est formé comme relluir. Seule la
forme provençale fait difficulté; mais, en présence de
l'accord des formes française et catalane, en présence
de laconforinité du sens avec le latin lentus, on
peut croire que le provençal a formé le mot comme
s'il venait d'un adjectif rélensus, comme pes, de
pensum.
f RELENTI, IE (re-lan-ti, tie), adj. Qui a goût,
odeur de relent (terme vieilli). Cette fange relentie,
RAUDÉ, Rosecroix, ni, 2.
}■ RËLER (SE) (rê-lé), v. réfl. Se fendre de haut
en bas, sous la forme d'une vis; se dit en parlant du
suif fondu. |]Se fendre à la tète; se dit des pains
de sucre.
— ÉTYM. Norm. raile, raie (voy. RAILURE) ; pom-
mes railées, pommes rayées.
f RELEVAGE (re-le-va-j'), s. m. \] 1° Aclion.de
relever. || 2° Particulièrement, action de retirer les
lettres des boîtes qui les ont reçues. Le relevage des
boîtes n'avait pas encore été effectué. |l 3° Action
d'éplucher et de nettoyer le papier encore humide,
qui vient d'être fabriqué.
RELEVAILLES (re-le.-va.-ll', Il mouillées, et non
re-le-và-ye), s. f. pi. Cérémonie qui se fait à l'église,
lorsqu'une accouchée y revient pour la première
fois et se fait bénir par le prêtre. Figurez-vous qu'on
m'avait ordonné une grande pièce de théâtre pour
les relevailles de Mme la Dauphine, que j'en étais
au quatrième actequand Mme laDauphinemourut....
VOLT. Lett. Cideville, 19 août 4 746. i la cérémonie
des relevailles, on chantait le psaume Nisi Dominus,
CHATEAUBR. Génie, iv, i, 3. || Petit repas qui se fait
au retour de l'église, à cette occasion.
— HIST. xv' s. [Le duc d'Anjou] eut volonté de
retourner arrière vers Toulouse et de voir sa femme
qui estoit relevée d'un beau fils; et vouloit à ses
relevailles à Toulouse tenir et faire une grande
feste, FROISS. n, n, 4 2.
— ÉTYM. Relever. On trouve aussi relevée au sens
de relevailles, et le simple levailles : Les commères
viennent, et se font les levailles belles et grandes,
tes quinze joyes de mar. p. 78.
t RELEVANT, ANTE (re-le-van, van-t'), adj.
\\i° Qui est dans la mouvance d'une seigneurie. Il
y eut toujours depuis [François Ier] des gentils-
hommes de la nation qui furent pairs du royaume ;
leur pairie fut attachée à leurs terres relevantes
immédiatement de la couronne, VOLT. Hist. pari.
vm. || 2° Fig. Qui dépend de, qui se rapporte à.
Nous ne voyons pas dans ces 'ails tant exagérés sur
REL 1579
Libérius et sur le concile de Rimini, qu'il y ait l*om-
bre seulement d'une interruption ; les autres faits
sont bien moins relevants, BOSS. 2e inslr. past. 408.
RELEVÉ, ÉE (re-le-vé, vée), part. passé de relever.
|| 1° Remis debout. Votre Ilion encor peut sortir de sa
cendre; Je puis, en moins de temps que les Grecs ne
l'ont pris, Dans ses murs relevés couronner votre fils,
RAC. Andr. i, 4. Le bourbier de Vincenne* est des-
séché et relevé, on n'y versera plus, LA BRUY. VU.
Un mur de six milles de longueur, souvent relevé
et abattu, fermait l'isthme, CHATEAUBR. ltin. part. 4.
|| Dressé, droit, Avec leur ton de poule laitée, leurs
trois brins de barbe relevés.en barbe de chat....
MOL. l'Âv. il, 6. Le sourcil relevé, l'oeil vif, l'oreille
rouge, les lèvres vermeilles, l'air fier, VOLT. Cand.
14. Le touraco du cap de Bonne-Espérance ne dif-
fère de celui d'Abyssinie que par la huppe relevée
en panache, BUFF. Ois. t. xi, p. 422. || Régnier a
dit : relevé de moustache pour portaot moustache
relevée : Quand un jeune frisé, relevé de mous-
tache, Sal. vm. || 2° Sur pied, après des couches. Le
roi donna une fête à Marly à Mme la duchesse de
Bourgogne, alors relevée, ST-SIM. 135, 243. || 3°Ter-
me de manège. Les airs relevés, la pesade, le rn,é-
sair, la courbette, la croupade, la ballottade, la ca-
briole, lé pas et le saut. || Dans un sens analogue. Il
marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa son-
nette, LA FONT. Fabl. i, 4. || Terme de danse. Pas
relevé ou neuf, celui qu'on fait lorsque, après avoir
plié au milieu du pas, on se relève en le finissant.
|| 4" Terme de sculpture et de broderie. Ouvrages
relevés en bosse, ouvrages de relief qui sont atta-
chés à un fond. Judith voyant Holopherne assis sous
son pavillon qui était de pourpre en broderie d'or,
relevé d'émeraudes et de pierres précieuses, SACI,
Bible, Judith, x, 4 9. Une tapisserie relevée d'or,
LA FONT. Psyché, i, p. 42. Une jeune dame couchée
dans un lit de satin cramoisi, relevé d'une broderie
d'or, LESAGE, Diabl. boit. 8. || 5°Qui a obtenu de ne
pas accomplir son voeu, son serment, etc. L'abbé
de Vertot, qui, emporté dans sa jeunesse par une
fièvre de dévotion, avait commencé par se faire
capucin, et qui, relevé de ses voeux, devint membre
de l'Académie des belles-lettres et un de nos his-
toriens les plus estimés, D'ALEMB. Ëlog_ l'Ab. de
St-Pierre, note 2. Si vous me cachez jamais les
moindres circonstances de vos aventures, je me
tiens, en conscience, relevée du serment de-fidélité
que je vous ai fait, COMTE DE GAYLUS, OEUV. t. xu,
p. 63, dans POUGENS. || 6° Une sauce relevée, sauce
d'un haut goût. On tombe dans le défaut de ré-
pandre un peu trop de sel, et de vouloir donner
un goût trop relevé à ce qu'on assaisonne, FÉN.
t. XXI, p. 4 93. || Par extension. Il ne manquerait
pas.... de vous parler.... de perdrix relevées d'un
fumet surprenant, MOL. Bourg, gent. iv, 4. || 7° Fig.
Qui est remis en un état plus haut, meilleur. Que
ne puis-je révéler les secrets de sa charité?... là,
un mérite naissant qu'aurait accablé le poids de sa
mauvaise fortune, relevé par ses libéralités.... FLÉCH.
Duc de Mont. || 8° Fig. Noble, fier. Sa mine relevée
[de Salomon] le faisait aimer; mais sa justice le
faisait craindre, BOSS. Sermons, Devoirs des rois, 2
|| 9" Fig. Qui est rehaussé, rendu plus remarquable-
Et la science relevée par l'éclat de l'autorité, PASC.
dans COUSIN. Il [Royer] joint l'esprit de Lulli à la
science de Rameau, le tout relevé da ieaucoup de
modestie, VOLT. Lett. Thiriot, 4 9 déc. 4 754. || 10° Qui
a de l'élévation morale ou intellectuelle. Tes écrits....
Qu'ils soient pleins, relevés, et graves à l'oreille,
IIÉGNIER, Sal. iv. Les conceptions de vos lettres....
sont conformes au sens commun de ceux qui ont
le jugement relevé, BALZ. liv. i, lett. 4. S'il ne s'y
rencontre point [dans un ouvrage de théâtre] de
péril de vie, de pertes d'Élats, ou de bannissement,
je ne pense pas qu'il ait droit de prendre un nom
plus relevé que celui de comédie, CORN. 4*r discours.
Ce sentiment sans doute est noble et relevé, MOL.
l'art, u, 4. Nous avons ici la lettre de M. de Saint-
Cyran de la Vocation, imprimée depuis peu; elle
est fort relevée, PASC. Lett. à Mme Périer, 4" avril
4 648. Je vous souhaite, madame, la continuation
des grâces [de Dieu] que vous avez et l'augmenta-
tion, parce qu'on n'en saurait trop avoir; après.ce
ton si relevé, pourrais-je vous parler du besoin que
j'ai que mon fermier.... SÉV. à if me de Guitaut,
i" janv. 4 694. Les sectateurs de Platon et de Pytha-
gore, qui, du commun consentement de tout le monde,
sont ceux qui de tous les philosophes ont eu les con-;
naissances les plus relevées, BOSS. 4" serm. Démons,
préambule. Je le déclare donc... Pradoi.' comme
un soleil en nos ans a paru.... Saufal est le phénix
des esprits relevés, BOIL. Sat. K. 11 peut haïr, les
t RELECTURE (re-lèktu-r'), s. f. Action de
relire, seconde lecture.
RELÉGATION (re-lé-ga-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. Confinement en un lieu déterminé,
avec conservation aes droits politiques et civils, à
Sa différence du bannissement qui les ôtait. Nous
ne voyons dans le Digeste et dans les codes de
Théodose et de Justinien qu'infamies, qu'amendes
pécuniaires, qu'exils, que relégations, que mains
coupées, HUKET, Cérém. funèbres, p. 280,. dans
TOUGENS.
— HIST. xiv" s. Relegacion, c'est bouter hors les
gens excellens et les chacier de la cité, OEESME,
Thèse de MEUNIER.
— ÊTYM. Lat. relegalionem, de relegare, reléguer.
RELÉGUÉ, ÉE (re-lé-ghé, ghée), part, passé de
reléguer. || 1° Confiné en un lieu déterminé. Le duc
d'Épernon, qui avait fait donner la régence à la reine
■{Marie de Médicis], alla la tirer du château deBlois,
■où elle était reléguée, VOLT. Moeurs, (75. || Substan-
tivement. Quelles vues, quels desseins, quels projets
peuvent avoir des esclaves sans âme, ou des relé-
■gués sans puissance [Il s'agit des animaux sauvages
repoussés au loin par l'homme] ? BUFF. Quadr. t. m,
p. 40. || 2° Mis à l'écart. Il vivait relégué sur les
îjords de l'Euphrate, TRISTAN, Marianne, iv, 4. Les
méchants et les impies, qui ont leur règne sur la
terre, seront honteusement relégués aux ténèbres
extérieures, BOSS. Sermons, Septuagésime, préamb.
Un petit animal [l'homme] relégué dans un coin de
cet espace immense qu'on appelle monde, LA. BRUT,
XVI. || Il se dit aussi des choses. L'on ne peut pas
douter que le sobil ne soit environné d'une sphère
de matières volatiles que sa violente chaleur tient
suspendues et reléguées à des distances immenses,
HUFP. I" ép. nal. OEuv. t. xu, p. 84. || Fig. Ces
usages, ces préjugés sont relégués au village, on ne
les trouve plus que parmi les gens île campagne,
|| 3° S. m. Se disait, dans le corps des gendarmes
•du roi et dans celui des chevau-légers, delà retraite
accordée à celui qui avait servi pendant un certain
•nombre d'années.
RELÉGUER (re-lé-ghé. La syllabe lé prend un ac-
cent grave quand la syllabe qui suit est muette:
je relègue, excepté au futur et au conditionnel : jere-
léguerai; je reléguais, nous reléguions, vous relé-
guiez; que je relègue, que nous reléguions, que
vous reléguiez), ». a. || i" Confiner en un endroit
déterminé, avec conservation des droits civils et
politiques, à la différence du banni qui les perdait
(Quippe relegatus, non exsul dicor.... Necmihijus
-civis, nec mihi nomen àbest, a dit Ovide, Tristes, n,
4 35). L'empereur ne le. ii point condamner [Ovide]
par un arrêt du sénat, et il se servit du terme de
reléguer, qui, dans le droit romain, était plus doux
-que le terme bannir, HOLLIN, Hist. anc. liv. xxv, 4,
2, 2. || 2° DaYis le langage général, infliger le confine-
ment en un lieu déterminé. S'il [le mort] est trouvé
coupable de crimes qui soient d'un genre à pouvoir
être expiés, il est relégué dans le Tartare pour un
temps seulemejl 7 et avec assurance d'en sortir
quand il aura été suffisamment purifié, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. iv, p. 490, dans POUGENS. Le parle-
ment de Paris vient d'être relégué dans une petite
ville qu'on appelle Pontoise, MONTESQ. Lett. pers. 440.
Dépouillé de tous ses biens, qui étaient immenses,
il [Basile Galitzin] fut relégué sur le chemin d'Ar-
•changel, VOLT. Russie, i, 5. || Par extension. Ce
n'est pas assez de faire une guerre heureuse contre
ces barbares [les Turcs].... ce n'est pas assez de les
humilier, il faudrait les reléguer pour jamais en
Asie, VOLT. Lett. à Catherine u, février 1769.
|| 3° Mettre, tenir à l'écart. Il relégua son fils à la
-campagne. Pourquoi, de cette gloire exclu jusqu'à
ce jour, M'avez-vous, sans pitié, relégué dans ma
-cour? RAC. Brit. n, 3. Les deux princes ne furent
pas plutôt en âge de régner, qu'ils reléguèrent
OEdipe au fond de son palais, BARTHÊL. Anach. lntrod.
-part. 4.1| Fig. Ce n'est pas qu'on y jouât alors [dans
la tragédie, chez les anciens] les passions des jeu-
nes gens; nous avons vu à quel rang on les relé-
guait [dans la comédie], BOSS. Coméd. 48. ||4° Fig.
Il se dit des choses qu'on met à l'écart. Il faut relé-
guer ces vieilleries au grenier. Il faut reléguer au
rang des fables ces majestueux palais destinés à
loger les incas dans le lieu de leur résidence et dans
-leurs voyages, RAYNAL, Hist. phil. vu, 6. || 5° Se re-
Jéguer, v. ré{l. Se retirer, se mettre à l'écart. Ses
-disciples [d'ICdesius] l'empêchent d'aller, par une
crainte indigne d'un philosophe [la persécution], se
reléguer dans le fond d'une forêt, DIDER. Opin. des
sine, philos, (éclectisme).
— HIST. xive s. Ne bannir ne reléguer, ORESME,
REL
Thèse de MEUNIER. || XVI* S. Les Athéniens le nan-
nirent et reléguèrent hors de leur ville pour cinq
ans, AMÏOT, Thém. 43. L'heremite relégué aux dé-
serts d'Arabie, MONT, IV, 4 56.
— ÉTYM. Provenç. relegar, releguar; espagn.
relegar; ital. relegare; du lat. relegare, de re, et
legare, envoyer (voy. LÉGAT).
RELENT (re-lan), s. m. Mauvais goût que con-
tracte une viande dans un lieu humide. Goût de
relent. Odeur de relent. || Fig. Mme de Maintenon
avait de ces modesties qui sentaient le relent de son
premier état, mais qui pourtant ne passaient pas
l'épiderme, ST-SIM. 4 294, 175.
— HIST. xme s. Que li blés soit tenus netement,
ne mie en fosse ne en relent, ains doit iestre en
maisons où vens puist entrer, ALEBRANT, f. 41.
|| xve s. Ains que [avant que] nappes soient lavées,
Put en ta chambre li relans, Tes linges sont ors et
puans, E. DESCH. Poésies mss. f. 378. || xvie s. Les
marchands font mettre en cuves et celliers leur sel,
au moyen de quoy il ne peut bonnement sécher,
mais demeure moite et relant.... Ordonn. 4 4 nov.
4 508. Mais quant à la moysissure et au reland du
dedans de son ame, il ne l'eschauffe ny ne l'esclair-
cit point par la philosophie, AMYOT, Comment ouïr,
30. La nuict desur la terre à tes flancs reposer,
S'endormir près de toy sur les herbes relantes,
RONS. 794. Une grotte relente, ID. 935. Les vers qui
naissent es chairs pourries et relentes, CHARLES IX,
Chasse roy. vi.
— ÉTYM. Géne.v. lent: cette viande sent le lent;
provenç. reles; catal. relent. Origine controversée.
Ménage indique le latin rancidus, rance; mais il
n'est pas possible de passer d'une forme à l'autre.
On a proposé le latin redolens, qui a de l'odeur;
mais, quand même la dérivation serait facile, redolens
ne satisfait pas au sens d'humide et visqueux qu'a eu
relent. Ce sens est le primitif; il conduit au latin
lentus, visqueux, glutineux. Lent a à Genève le
sens de relent, et à Paris au xvne siècle (voy. VAUT
GELAS, Rem. t. n, p. 827) le peuple lui donnait la
signification d'humide. La forme catalane s'y prête
très-bien; en catalan, VI du radical se redouble
après re; relient est formé comme relluir. Seule la
forme provençale fait difficulté; mais, en présence de
l'accord des formes française et catalane, en présence
de laconforinité du sens avec le latin lentus, on
peut croire que le provençal a formé le mot comme
s'il venait d'un adjectif rélensus, comme pes, de
pensum.
f RELENTI, IE (re-lan-ti, tie), adj. Qui a goût,
odeur de relent (terme vieilli). Cette fange relentie,
RAUDÉ, Rosecroix, ni, 2.
}■ RËLER (SE) (rê-lé), v. réfl. Se fendre de haut
en bas, sous la forme d'une vis; se dit en parlant du
suif fondu. |]Se fendre à la tète; se dit des pains
de sucre.
— ÉTYM. Norm. raile, raie (voy. RAILURE) ; pom-
mes railées, pommes rayées.
f RELEVAGE (re-le-va-j'), s. m. \] 1° Aclion.de
relever. || 2° Particulièrement, action de retirer les
lettres des boîtes qui les ont reçues. Le relevage des
boîtes n'avait pas encore été effectué. |l 3° Action
d'éplucher et de nettoyer le papier encore humide,
qui vient d'être fabriqué.
RELEVAILLES (re-le.-va.-ll', Il mouillées, et non
re-le-và-ye), s. f. pi. Cérémonie qui se fait à l'église,
lorsqu'une accouchée y revient pour la première
fois et se fait bénir par le prêtre. Figurez-vous qu'on
m'avait ordonné une grande pièce de théâtre pour
les relevailles de Mme la Dauphine, que j'en étais
au quatrième actequand Mme laDauphinemourut....
VOLT. Lett. Cideville, 19 août 4 746. i la cérémonie
des relevailles, on chantait le psaume Nisi Dominus,
CHATEAUBR. Génie, iv, i, 3. || Petit repas qui se fait
au retour de l'église, à cette occasion.
— HIST. xv' s. [Le duc d'Anjou] eut volonté de
retourner arrière vers Toulouse et de voir sa femme
qui estoit relevée d'un beau fils; et vouloit à ses
relevailles à Toulouse tenir et faire une grande
feste, FROISS. n, n, 4 2.
— ÉTYM. Relever. On trouve aussi relevée au sens
de relevailles, et le simple levailles : Les commères
viennent, et se font les levailles belles et grandes,
tes quinze joyes de mar. p. 78.
t RELEVANT, ANTE (re-le-van, van-t'), adj.
\\i° Qui est dans la mouvance d'une seigneurie. Il
y eut toujours depuis [François Ier] des gentils-
hommes de la nation qui furent pairs du royaume ;
leur pairie fut attachée à leurs terres relevantes
immédiatement de la couronne, VOLT. Hist. pari.
vm. || 2° Fig. Qui dépend de, qui se rapporte à.
Nous ne voyons pas dans ces 'ails tant exagérés sur
REL 1579
Libérius et sur le concile de Rimini, qu'il y ait l*om-
bre seulement d'une interruption ; les autres faits
sont bien moins relevants, BOSS. 2e inslr. past. 408.
RELEVÉ, ÉE (re-le-vé, vée), part. passé de relever.
|| 1° Remis debout. Votre Ilion encor peut sortir de sa
cendre; Je puis, en moins de temps que les Grecs ne
l'ont pris, Dans ses murs relevés couronner votre fils,
RAC. Andr. i, 4. Le bourbier de Vincenne* est des-
séché et relevé, on n'y versera plus, LA BRUY. VU.
Un mur de six milles de longueur, souvent relevé
et abattu, fermait l'isthme, CHATEAUBR. ltin. part. 4.
|| Dressé, droit, Avec leur ton de poule laitée, leurs
trois brins de barbe relevés.en barbe de chat....
MOL. l'Âv. il, 6. Le sourcil relevé, l'oeil vif, l'oreille
rouge, les lèvres vermeilles, l'air fier, VOLT. Cand.
14. Le touraco du cap de Bonne-Espérance ne dif-
fère de celui d'Abyssinie que par la huppe relevée
en panache, BUFF. Ois. t. xi, p. 422. || Régnier a
dit : relevé de moustache pour portaot moustache
relevée : Quand un jeune frisé, relevé de mous-
tache, Sal. vm. || 2° Sur pied, après des couches. Le
roi donna une fête à Marly à Mme la duchesse de
Bourgogne, alors relevée, ST-SIM. 135, 243. || 3°Ter-
me de manège. Les airs relevés, la pesade, le rn,é-
sair, la courbette, la croupade, la ballottade, la ca-
briole, lé pas et le saut. || Dans un sens analogue. Il
marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa son-
nette, LA FONT. Fabl. i, 4. || Terme de danse. Pas
relevé ou neuf, celui qu'on fait lorsque, après avoir
plié au milieu du pas, on se relève en le finissant.
|| 4" Terme de sculpture et de broderie. Ouvrages
relevés en bosse, ouvrages de relief qui sont atta-
chés à un fond. Judith voyant Holopherne assis sous
son pavillon qui était de pourpre en broderie d'or,
relevé d'émeraudes et de pierres précieuses, SACI,
Bible, Judith, x, 4 9. Une tapisserie relevée d'or,
LA FONT. Psyché, i, p. 42. Une jeune dame couchée
dans un lit de satin cramoisi, relevé d'une broderie
d'or, LESAGE, Diabl. boit. 8. || 5°Qui a obtenu de ne
pas accomplir son voeu, son serment, etc. L'abbé
de Vertot, qui, emporté dans sa jeunesse par une
fièvre de dévotion, avait commencé par se faire
capucin, et qui, relevé de ses voeux, devint membre
de l'Académie des belles-lettres et un de nos his-
toriens les plus estimés, D'ALEMB. Ëlog_ l'Ab. de
St-Pierre, note 2. Si vous me cachez jamais les
moindres circonstances de vos aventures, je me
tiens, en conscience, relevée du serment de-fidélité
que je vous ai fait, COMTE DE GAYLUS, OEUV. t. xu,
p. 63, dans POUGENS. || 6° Une sauce relevée, sauce
d'un haut goût. On tombe dans le défaut de ré-
pandre un peu trop de sel, et de vouloir donner
un goût trop relevé à ce qu'on assaisonne, FÉN.
t. XXI, p. 4 93. || Par extension. Il ne manquerait
pas.... de vous parler.... de perdrix relevées d'un
fumet surprenant, MOL. Bourg, gent. iv, 4. || 7° Fig.
Qui est remis en un état plus haut, meilleur. Que
ne puis-je révéler les secrets de sa charité?... là,
un mérite naissant qu'aurait accablé le poids de sa
mauvaise fortune, relevé par ses libéralités.... FLÉCH.
Duc de Mont. || 8° Fig. Noble, fier. Sa mine relevée
[de Salomon] le faisait aimer; mais sa justice le
faisait craindre, BOSS. Sermons, Devoirs des rois, 2
|| 9" Fig. Qui est rehaussé, rendu plus remarquable-
Et la science relevée par l'éclat de l'autorité, PASC.
dans COUSIN. Il [Royer] joint l'esprit de Lulli à la
science de Rameau, le tout relevé da ieaucoup de
modestie, VOLT. Lett. Thiriot, 4 9 déc. 4 754. || 10° Qui
a de l'élévation morale ou intellectuelle. Tes écrits....
Qu'ils soient pleins, relevés, et graves à l'oreille,
IIÉGNIER, Sal. iv. Les conceptions de vos lettres....
sont conformes au sens commun de ceux qui ont
le jugement relevé, BALZ. liv. i, lett. 4. S'il ne s'y
rencontre point [dans un ouvrage de théâtre] de
péril de vie, de pertes d'Élats, ou de bannissement,
je ne pense pas qu'il ait droit de prendre un nom
plus relevé que celui de comédie, CORN. 4*r discours.
Ce sentiment sans doute est noble et relevé, MOL.
l'art, u, 4. Nous avons ici la lettre de M. de Saint-
Cyran de la Vocation, imprimée depuis peu; elle
est fort relevée, PASC. Lett. à Mme Périer, 4" avril
4 648. Je vous souhaite, madame, la continuation
des grâces [de Dieu] que vous avez et l'augmenta-
tion, parce qu'on n'en saurait trop avoir; après.ce
ton si relevé, pourrais-je vous parler du besoin que
j'ai que mon fermier.... SÉV. à if me de Guitaut,
i" janv. 4 694. Les sectateurs de Platon et de Pytha-
gore, qui, du commun consentement de tout le monde,
sont ceux qui de tous les philosophes ont eu les con-;
naissances les plus relevées, BOSS. 4" serm. Démons,
préambule. Je le déclare donc... Pradoi.' comme
un soleil en nos ans a paru.... Saufal est le phénix
des esprits relevés, BOIL. Sat. K. 11 peut haïr, les
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