1550.
REF
Elle [Mme de Guénégaud] était irritée de son mal-
heur; cela se répandait sur tout, et servait peut-
Être de prétexte au refroidissement de ses amis,
SÉY. 348. Il y a ici deux choses à distinguer, une
rupture entière de l'homme avec Dieu, et un sim-
ple refroidissement entre l'homme et Dieu, BOURDAL.
Exhorl. sur l'observ. des règles, t. i, p. 208. La fa-
veur ou le refroidissement des princes de la terre,
MASS. Profess. relig. 4. Je sentais un refroidissement
graduel dans les lettres de Mme d'Houdetot, J. J.
ROUSS. Confess. x. Il apprit avec surprise le refroi-
dissement si marqué de la reine pour Mlle de la
Fayette, GENLIS, Mlle de la Fayette, p. 248, dans
POUGENS. || 3° Indisposition causée par le froid qui
saisit au moment où l'on a chaud. Je suis enroué,
c'est la suite d'un refroidissement. || 4° Maladie du
cheval causée par le passage suhit d'une action vive
ou forcée au repos par un temps froid, ou à l'in-
gestion d'une eau froide, l'animal ayant chaud.
— HIST. xvi" s. Aussi leur advient aux cuisses
un refroidissement et abolissement de sentir et
mouvoir, PARÉ, XIX, 16.
— ÉTYM. Refroidir. On trouve aussi refroidement,
de refroider ou refroidier.
t REFROIDISSEUR (re-froi-di-seur), ad). || i° Qui
refroidit. Le rôle de refroidisseurs que les savants
anglais font jouer aux courants descendants [dans
l'atmosphère du soleil], FAYE, Acad. des se. Compl.
rendus, t. LXVII, p. 195. || 2° 5. m. Vase où l'on re-
froidit quelque chose. Lorsqu'il [le sirop] commence
à filer, il faut se hâter de le verser dans un qua-
trième et dernier bassin de bois, appelé le refroi
disseur, CHATEAUBB. Amer. Récolte du sucre d'érable.
t REFR01DISSOIR (re-froi-di-soir),s. m. || i° Cave
où les tablettes de chocolat durcissent, se refroi-
dissent et se contractent; ce qui permet de les ex-
traire sans peine du moule. || 2° Bac refroidissoir,
vase servant à refroidir la bière, Loi belge du 2 août
1822, sur les bières et vinaigres, art. 5.
t REFROISSÉ, ÉE (re-froi-sé, sée), adj. Terres
refroissées, se dit, aux environs de Paris,, des ter-
res qu'on cultive au lieu de les laisser en jachère.
— ÉTYM. Re..., et froisse*.
fREFROTÏER (re-fro-té), t,. a. Frotterde nouveau.
— HIST. xive s. Bien frotter de sel et refrotter,
llénagier, n, 6.
REFUGE (re-fu-j'), s. m. || 1° Lieu où l'on s'en-
fuit, où l'on se retire pour être en sûreté. Mais
chercher ton asile en la maison du mort ! Jamais
un meurtrier en fit-il son refuge? COEN. le Cid,
m, .4. Il [Dieu] sera votre juge : Vous ne trouverez
point devant lui de refuge, ID. Poly. v, 2. Les cou-
pables du même crime cherchent naturellement un
même refuge, BOSS. Déf. Var. 4er dise. 40. Dans cette
inconstance des choses humaines.... celui-là me sem-
ble heureux qui peut avoir un refuge, ». Sermons,
Amour des plaisirs, 2. Là [dans la tour de Mont-
Ihéri], depuis trente hivers un hibou retiré Trouvait
contre le jour un refuge assuré, BOIL. Lutr. m. || Lieu
où se rendent des gens qui ne sont guère reçus ail-
leurs. Votre maison est le refuge ordinaire de tous
les fainéants de la cour, MOL. Critique, 4. j] 2" Fig.
Appui, soutien, en parlant des personnes qui servent
de refuge. Tous nos maux en ce monarque Ont leur
refuge et leur secours, MALH. II, 4. Ce lion ayant été
contraint pour quelques raisons d'État de sortir de
Libye avec toute sa famille.... je crois que vous ne
trouverez pas indigne de vous d'être le refuge des
lions affligés, VOIT. Lelt. 44. Dieu est notre refuge
et notre force, SACI, Bible, Psaumes, XLV, 2. Pro-
mettez.... Que, sévère aux méchants et des bons
ie refuge, Entre le pauvre et vous, vous prendrez
Dieu pour juge, RAC. Athal. iv, 3. || Il se dit aussi
des choses. N'a-t-on point de présent à faire,
Point de pourpre à donner, c'est en vain qu'on es-
père Quelque refuge aux lois... LA FONT. Fabl. xi, 7.
La reine voulait que les rebelles trouvassent leur re-
fuge dans sa parole, BOSS. Reine d'Angl. |) 3° Fig.
Prétexte pour s'excuser, raison apparente dont on
cherche à se couvrir. On l'a poursuivi dans tous
ses refuges. Vous voulez dire que la cour ne se
connaît pas à ces choses; et c'est le refuge ordi-
naire de vous autres messieurs les auteurs, MOL.
Critique, se. 7. C'était le dernier refuge des mani-
chéens, BOSS. Nouv. myst. 4 6. [] 4° Maison de re-
fuge ou, simplement, refuge, maison d'asile pour
les indigents, ou de correction pour des femmes
qu'on veut retirer du désordre. Je me trouve fort
offensée de la proposition de ce milieu entre le
monde et le refuge, MAINTENON, Lett. à Mme de
Villette, 13 août 4 708. |j6° Ordre du refuge, ordre
de religieuses fondé à Nancy en 16 i 7 et établi pour
la retraite des femmes et des filles- dérangées.
REF
|| 6° Chez les Hébreux, refuges ou villes de refuge,
villes où se retiraient ceux qui avaient commis un
meurtre involontaire.
— HIST. XIIe s. E faiz est li sires refuges al povre,
Liber psalm. p. 9. Pur ceo vos requerum merci, De
defendement suffraitus, Et de refuge besoignus,
BENOÎT, H, 293. Ne il ne poent contre lui Aver dé-
fense ne refui, Grégoire le Grand, p. 60. Pur ço est
France franche, par les sainz ù je fui, Que cil ki
mestier unt i viengent à refui, Th. le mart. 64. Il
est mis escudz [mon bouclier] e ma salveted; il
me eslieved, e il est mun refui, Rois, p. 205.
11 XIII' s. Sont en terre establi li juge Por estre
deffense et refuge X cel cui li monde forfet, la
Rose, 6486. || XIVe s. Il cuident et tienent que en
tel cas le seul et singulier refuge c'est à ses amis,
OBESME, Eth. 229. || xve s. Il coiinoissoit bien les
adreces et les refuges du pays, comme celuy qui
en estoit, FROISS. liv. i, p. 94. Au fort, puisqu'en
ce point je suy, Je porterai ma grant penance,
Ayant vers loyauté refui, Où j'ay mis toute ma
fiance, CH. D'OBL. Bail. 4 7. ||xvr s. Il fut contraint
de se retirer pour son dernier refuge par devers
luy, AMVOT, Marius, 14.
— ËTYM. Provenç. refug, refuy, refuch, refut ;
espagn. refugio; ital. rifugio ; du lat. refugium,
de refugere (voy. REFDIR). On remarquera les deux
formes refui et refuge.
RÉFUGIÉ, ÉE (ré-fu-ji-é, ée), part, passé de réfu-
gier. || 1° Qui a cherché un refuge. Le roi et la reine
de Pologne réfugiés en Silésie, noss. Anne de Gong.
Réfugié dans une cabane, je n'ai de ressource que
ma pêche, et je ne prends pas un poisson, VOLT.
Zadig, 46. || Substantivement. Un réfugié, une ré-
fugiée, celui, celle qui s'est retirée dans un autre
pays pour échapper à la persécution. Les réfugiés
polonais. || 2° Il se dit des calvinistes chassés de
France par la révocation de l'édit de Nantes. En
(687, la nation anglaise, sentant de quel avantage
lui seraientles ouvriers français réfugiés chez elle....
VOLT. Moeurs, 4 82. || Substantivement. Il y a dix
mille réfugiés français à Berlin, qui ont fait de cet
endroit sauvage une ville opulente et superbe, in.
Frag. sur l'hist. xxvm. j|jldj. Style réfugié, style
des auteurs protestants qui, résidant en pays étran-
ger, depuis la révocation de l'édit de Nantes, n'é-
crivaient pas avec pureté, ou, du moins, n'avaient
pas suivi les changements de la langue. Bayle n'a-
vait pas le style réfugié ; il ne péchait que par une
familiarité qui approche quelquefois de la bassesse,
VOLT. Louis XIV, écrivains, Saurin.
RÉFUGIER (SE) (ré-fu-ji-é),je me réfugiais, nous
nous réfugiions,vousvousréfugiiez; quejeme réfu-
gie, que nous nous réfugiions, que vous vous réfu-
giiez, v. réfl. ||1° Se retirer en lieu de sûreté. Ellese
vit, douze jours après, contrainte de prendre la fuite
pour se réfugier en France, BOSS. Reine d'Anglet.
Le malheureux prince [Prusias], abandonné de tous
ses sujets, se réfugia dans un temple, où il fut tue
par des soldats qu'avait envoyés Nicomède, EOLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. ix, p. 207, dans POUGENS.
Alexandre III se réfugie en France, asile naturel de
tout pape ennemi d'un empereur, VOLT. Moeurs, 48.
|| Fig. La pudeur s'est enfuie des coeurs, et s'est ré-
fugiée sur les lèvres, VOLT. Cant. des canl. Précis.
Julie [d'Étanges] est restée dans le monde, elle se
réfugie en secret auprès de Dieu, CHATEAUB. Génie,
n, m, 5. || 2° Fig. Avoir recours. Il se réfugie dans
des subtilités, dans des mensonges. || 3° V. a. Me-
ner en un refuge. Je vins réfugier mes dieux péna-
tes sur cette côte déserte, où je ne trouvai que des
terres incultes, FÉN. Tél. ix. || 4° Donner asile (en
ce sens il n'est usité qu'en langage historique). Ceux
qui dans ce cas [le meurtre d'un maître] réfugiaient
un esclave pour le sauver étaient punis comme
meurtriers, MONTESQ. Esp. xv, 4 6.
— ÉTYM. Refuge.
t REFUI (re-fui), s. m. Terme de vénerie. Asile.
— ÉTYM. Voy. REFUGE à l'historique.
REFUIR (re-fuir), v. n. \\ 1° Terme de chasse. Il
se dit du cerf et des animaux qui reviennent sur
leurs pas pour donner le change. || Se dit aussi du
gibier qui fuit simplement devant les chasseurs.
|| 2" Même sens que fuir, mais avec un degré d'é-
nergie de plus. Mais il y faut venir : c'est en vain
qu'on recule, C'est en vain qu'on refuit, tôt ou tard
on s'y brûle, CORN. Mél. I, 4. [| 3" Y. a. Éviter, se
détourner de. C'est ainsi que la terre, au retour du
printemps, Des grâces du soleil se défend quelque
temps, De ses premiers rayons refuit les avantages,
Et pour les repousser élève cent nuages, CORN. Vic-
toires du roi. Que tout ce qu'il abhorre et tout ce
qu'il refuit, Si tôt que cette grâce [de Dieu] entre
REF
dans la balance, Devient tout ce qu'il aime et tout
ce qu'il poursuit, ID. Imit. n, 12. Vois arriver sans
trouble et supporte sans bruit Tout ce qu'obstiné-
ment ta volonté refuit, m. ib. u, 40.
— HIST. xmes. De vous amer onques ne me re-
fui; Puis celé heure, dame, je vostre fui, Que mes
fins cuers [coeur] vous fist tant à moi plaire, THI.
BAUT, Chansons mss. p. 32, dans LAcaRNE. Cil qui
en chaste] assegé sont, Quant sont environné en-
tour, Il refuient tout ce qu'il ont Et le retraient en
la tour, nu CANGE, refugium. || xve s. Et ne sçai où
refuir Pour garir Ne amenrir [amoindrir] Les grief-
tés qu'en moi je truis [je trouve], FROISS. Poés. mss.
p. 269, dans LACURNE. || xvr s. Les dangiers se re-
fuyent demoy, quelque part que je soys, sept lieues
à la ronde, RAB. Pant. ni, 47. Si entendez pour-
quoy un cinge en une famille est toujours mocqué
et hercelé, vous entendrez pourquoy les moines
sont de tous refuyz, et des vieulx et des jeunes, m.
Garg. i, 40. Il ne fault ny fuir la vie, ni refuir à la
mort, MONT, i, 89. Mon ame, de sa complexion, refuyt
la menterie, m. m, 62. Il prit une autre route pour
s'en refouir en Asie par les isles, AMYOT, Lyc. 4 5,
— ÉTYM. Provenç. refugir; espagn. rehuir; ital.
rifuggire; du latin refugere, de re, et fugerc (voy.
FUIR).
REFUITE (re-fui-f), s. f. || 1° Terme de chasse.
Trajet que fait une bête chassée. || 2° Endroit où
une bête a coutume de passer quand on la chasse.
On dressa les filets dans les refuites, BARTHÉL.
Anach. cb. 39. || 3" Ruses d'une bête qu'on chasse.
Les refuites d'un cerf sont les ruses par lesquelles
il tâche d'échapper aux chiens, ou de reprendre les
voies de son buisson. Lorsque le cerf ne s'y trouve
pas, il ne reste d'autre moyen que d'imaginer la re-
fuite qu'il peut avoir faite, BUFF. Quadrup. t. n,
p. 22. || Par extension. Mais celles [galères] des
Grégeois se montrent mieux instruites A provoquer
l'attaque et feindre des refuiles, BRÉB. Phars. m.
|| 4° Fig. Retardements, détours d'une personne qui
veut échapper à quelque chose. Mais cessez de cher-
cher ces refuites frivoles, CORN. Mél. i, 2. La chi-
cane, maîtresse des cavillations et féconde en refui-
tes, veut être forcée dans ses retranchements,
ST-SIM. 375, 60. Le duc du Maine avec ses adresses
ordinaires pour éluder Mme la duchesse ne prit
pas le change; accoutumée à ses refuites, elle le
suivit jusqu'à ce qu'elle l'eût atteint, STAAL, Mém.
t. m, p. 4 65. || 5° En termes de charpenterie, on di'
qu'un trou a de la refuite, lorsque la mortaise est trop
profonde pour l'usage qu'on en veut faire. || Don-
ner de la refuite, donner de la facilité aux pièces
emboîtées, pour qu'elles puissent être retirées.
— HIST. xv° s Il savait les adresses et les re-
fuites [d'autres éditions ont refuges] du pays, pour
ce qu'il en estoit, FROISS. I, I, 161.
— ÉTYM. Re..., et fuite.
•j- REFUMER (re-fu-mé), v. a. Mettre de nouveau
du fumier.
— HIST. xvi. s. La vertu du fumier lui restant
[à la terre qu'on destine à être en pré] pour plu-
sieurs années, ne sera on en peine.... de la reminer
de long temps, o. DE SERRES, 263.
REFUS (re-fû), s. m.]| 1° Action de refuser. Mais
s'il faisait refus d'abandonner la tente? MAIRET,
Soliman, il, 4 8. S'exposer au refus, c'est hasarder
sa gloire, CORN. Pulchér.i, 5. Le refus bizarre qu'on
fait de les montrer [les propositions de Jansénius],
PASC. Prou. i. Industrieux à se cacher dans les ac-
tions d'éclat, il en renvoyait la gloire au ministre
[Mazarin], sans craindre, dans le même temps, de
se charger des refus que l'intérêt de l'État rendait
nécessaires, BOSS. le Tellier. La chose la plus
prompte et qui se présente d'abord, c'est le re-
fus, et l'on n'accorde que par réflexion, LA BRUY.
XI. Il [M. du Fay] savait se conduire avec les mi-
nistres, préparer de loin ses demandes, ne les faire
qu'à propos, et, lorsqu'elles étaient presque déjà
faites, essuyer de bonne grâce les premiers refus,
toujours à peu près infaillibles, ne revenir à la
charge que dans des moments bien sereins, FONTEN.
du Fay. Catherine [la czarine] s'immortalise par
sa lettre [appelant d'Alembert auprès d'elle]; et
frère d'Alembert, par ses refus, VOLT. Lett. Damila-
ville, 4"févr. 4 763. Le privilège d'un ancien ami
n'est guère que d'être refusé de préférence, et
obligé d'approuver le refus, trop heureux si, par un
excès de confiance, on lui fait part des motifs,
DUCLOS, Consid.moeurs, 7. C'étaient les refus sérieux
d'une volonté décidée, qui s'indigne qu'on puisse
douter d'elle, J. J. ROUSS. Ém. v. Je n'ai pas le cou-
rage de décider de ta destinée; voici le premier
refus que tu reçus jamais de ton amie, et je sens
REF
Elle [Mme de Guénégaud] était irritée de son mal-
heur; cela se répandait sur tout, et servait peut-
Être de prétexte au refroidissement de ses amis,
SÉY. 348. Il y a ici deux choses à distinguer, une
rupture entière de l'homme avec Dieu, et un sim-
ple refroidissement entre l'homme et Dieu, BOURDAL.
Exhorl. sur l'observ. des règles, t. i, p. 208. La fa-
veur ou le refroidissement des princes de la terre,
MASS. Profess. relig. 4. Je sentais un refroidissement
graduel dans les lettres de Mme d'Houdetot, J. J.
ROUSS. Confess. x. Il apprit avec surprise le refroi-
dissement si marqué de la reine pour Mlle de la
Fayette, GENLIS, Mlle de la Fayette, p. 248, dans
POUGENS. || 3° Indisposition causée par le froid qui
saisit au moment où l'on a chaud. Je suis enroué,
c'est la suite d'un refroidissement. || 4° Maladie du
cheval causée par le passage suhit d'une action vive
ou forcée au repos par un temps froid, ou à l'in-
gestion d'une eau froide, l'animal ayant chaud.
— HIST. xvi" s. Aussi leur advient aux cuisses
un refroidissement et abolissement de sentir et
mouvoir, PARÉ, XIX, 16.
— ÉTYM. Refroidir. On trouve aussi refroidement,
de refroider ou refroidier.
t REFROIDISSEUR (re-froi-di-seur), ad). || i° Qui
refroidit. Le rôle de refroidisseurs que les savants
anglais font jouer aux courants descendants [dans
l'atmosphère du soleil], FAYE, Acad. des se. Compl.
rendus, t. LXVII, p. 195. || 2° 5. m. Vase où l'on re-
froidit quelque chose. Lorsqu'il [le sirop] commence
à filer, il faut se hâter de le verser dans un qua-
trième et dernier bassin de bois, appelé le refroi
disseur, CHATEAUBB. Amer. Récolte du sucre d'érable.
t REFR01DISSOIR (re-froi-di-soir),s. m. || i° Cave
où les tablettes de chocolat durcissent, se refroi-
dissent et se contractent; ce qui permet de les ex-
traire sans peine du moule. || 2° Bac refroidissoir,
vase servant à refroidir la bière, Loi belge du 2 août
1822, sur les bières et vinaigres, art. 5.
t REFROISSÉ, ÉE (re-froi-sé, sée), adj. Terres
refroissées, se dit, aux environs de Paris,, des ter-
res qu'on cultive au lieu de les laisser en jachère.
— ÉTYM. Re..., et froisse*.
fREFROTÏER (re-fro-té), t,. a. Frotterde nouveau.
— HIST. xive s. Bien frotter de sel et refrotter,
llénagier, n, 6.
REFUGE (re-fu-j'), s. m. || 1° Lieu où l'on s'en-
fuit, où l'on se retire pour être en sûreté. Mais
chercher ton asile en la maison du mort ! Jamais
un meurtrier en fit-il son refuge? COEN. le Cid,
m, .4. Il [Dieu] sera votre juge : Vous ne trouverez
point devant lui de refuge, ID. Poly. v, 2. Les cou-
pables du même crime cherchent naturellement un
même refuge, BOSS. Déf. Var. 4er dise. 40. Dans cette
inconstance des choses humaines.... celui-là me sem-
ble heureux qui peut avoir un refuge, ». Sermons,
Amour des plaisirs, 2. Là [dans la tour de Mont-
Ihéri], depuis trente hivers un hibou retiré Trouvait
contre le jour un refuge assuré, BOIL. Lutr. m. || Lieu
où se rendent des gens qui ne sont guère reçus ail-
leurs. Votre maison est le refuge ordinaire de tous
les fainéants de la cour, MOL. Critique, 4. j] 2" Fig.
Appui, soutien, en parlant des personnes qui servent
de refuge. Tous nos maux en ce monarque Ont leur
refuge et leur secours, MALH. II, 4. Ce lion ayant été
contraint pour quelques raisons d'État de sortir de
Libye avec toute sa famille.... je crois que vous ne
trouverez pas indigne de vous d'être le refuge des
lions affligés, VOIT. Lelt. 44. Dieu est notre refuge
et notre force, SACI, Bible, Psaumes, XLV, 2. Pro-
mettez.... Que, sévère aux méchants et des bons
ie refuge, Entre le pauvre et vous, vous prendrez
Dieu pour juge, RAC. Athal. iv, 3. || Il se dit aussi
des choses. N'a-t-on point de présent à faire,
Point de pourpre à donner, c'est en vain qu'on es-
père Quelque refuge aux lois... LA FONT. Fabl. xi, 7.
La reine voulait que les rebelles trouvassent leur re-
fuge dans sa parole, BOSS. Reine d'Angl. |) 3° Fig.
Prétexte pour s'excuser, raison apparente dont on
cherche à se couvrir. On l'a poursuivi dans tous
ses refuges. Vous voulez dire que la cour ne se
connaît pas à ces choses; et c'est le refuge ordi-
naire de vous autres messieurs les auteurs, MOL.
Critique, se. 7. C'était le dernier refuge des mani-
chéens, BOSS. Nouv. myst. 4 6. [] 4° Maison de re-
fuge ou, simplement, refuge, maison d'asile pour
les indigents, ou de correction pour des femmes
qu'on veut retirer du désordre. Je me trouve fort
offensée de la proposition de ce milieu entre le
monde et le refuge, MAINTENON, Lett. à Mme de
Villette, 13 août 4 708. |j6° Ordre du refuge, ordre
de religieuses fondé à Nancy en 16 i 7 et établi pour
la retraite des femmes et des filles- dérangées.
REF
|| 6° Chez les Hébreux, refuges ou villes de refuge,
villes où se retiraient ceux qui avaient commis un
meurtre involontaire.
— HIST. XIIe s. E faiz est li sires refuges al povre,
Liber psalm. p. 9. Pur ceo vos requerum merci, De
defendement suffraitus, Et de refuge besoignus,
BENOÎT, H, 293. Ne il ne poent contre lui Aver dé-
fense ne refui, Grégoire le Grand, p. 60. Pur ço est
France franche, par les sainz ù je fui, Que cil ki
mestier unt i viengent à refui, Th. le mart. 64. Il
est mis escudz [mon bouclier] e ma salveted; il
me eslieved, e il est mun refui, Rois, p. 205.
11 XIII' s. Sont en terre establi li juge Por estre
deffense et refuge X cel cui li monde forfet, la
Rose, 6486. || XIVe s. Il cuident et tienent que en
tel cas le seul et singulier refuge c'est à ses amis,
OBESME, Eth. 229. || xve s. Il coiinoissoit bien les
adreces et les refuges du pays, comme celuy qui
en estoit, FROISS. liv. i, p. 94. Au fort, puisqu'en
ce point je suy, Je porterai ma grant penance,
Ayant vers loyauté refui, Où j'ay mis toute ma
fiance, CH. D'OBL. Bail. 4 7. ||xvr s. Il fut contraint
de se retirer pour son dernier refuge par devers
luy, AMVOT, Marius, 14.
— ËTYM. Provenç. refug, refuy, refuch, refut ;
espagn. refugio; ital. rifugio ; du lat. refugium,
de refugere (voy. REFDIR). On remarquera les deux
formes refui et refuge.
RÉFUGIÉ, ÉE (ré-fu-ji-é, ée), part, passé de réfu-
gier. || 1° Qui a cherché un refuge. Le roi et la reine
de Pologne réfugiés en Silésie, noss. Anne de Gong.
Réfugié dans une cabane, je n'ai de ressource que
ma pêche, et je ne prends pas un poisson, VOLT.
Zadig, 46. || Substantivement. Un réfugié, une ré-
fugiée, celui, celle qui s'est retirée dans un autre
pays pour échapper à la persécution. Les réfugiés
polonais. || 2° Il se dit des calvinistes chassés de
France par la révocation de l'édit de Nantes. En
(687, la nation anglaise, sentant de quel avantage
lui seraientles ouvriers français réfugiés chez elle....
VOLT. Moeurs, 4 82. || Substantivement. Il y a dix
mille réfugiés français à Berlin, qui ont fait de cet
endroit sauvage une ville opulente et superbe, in.
Frag. sur l'hist. xxvm. j|jldj. Style réfugié, style
des auteurs protestants qui, résidant en pays étran-
ger, depuis la révocation de l'édit de Nantes, n'é-
crivaient pas avec pureté, ou, du moins, n'avaient
pas suivi les changements de la langue. Bayle n'a-
vait pas le style réfugié ; il ne péchait que par une
familiarité qui approche quelquefois de la bassesse,
VOLT. Louis XIV, écrivains, Saurin.
RÉFUGIER (SE) (ré-fu-ji-é),je me réfugiais, nous
nous réfugiions,vousvousréfugiiez; quejeme réfu-
gie, que nous nous réfugiions, que vous vous réfu-
giiez, v. réfl. ||1° Se retirer en lieu de sûreté. Ellese
vit, douze jours après, contrainte de prendre la fuite
pour se réfugier en France, BOSS. Reine d'Anglet.
Le malheureux prince [Prusias], abandonné de tous
ses sujets, se réfugia dans un temple, où il fut tue
par des soldats qu'avait envoyés Nicomède, EOLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. ix, p. 207, dans POUGENS.
Alexandre III se réfugie en France, asile naturel de
tout pape ennemi d'un empereur, VOLT. Moeurs, 48.
|| Fig. La pudeur s'est enfuie des coeurs, et s'est ré-
fugiée sur les lèvres, VOLT. Cant. des canl. Précis.
Julie [d'Étanges] est restée dans le monde, elle se
réfugie en secret auprès de Dieu, CHATEAUB. Génie,
n, m, 5. || 2° Fig. Avoir recours. Il se réfugie dans
des subtilités, dans des mensonges. || 3° V. a. Me-
ner en un refuge. Je vins réfugier mes dieux péna-
tes sur cette côte déserte, où je ne trouvai que des
terres incultes, FÉN. Tél. ix. || 4° Donner asile (en
ce sens il n'est usité qu'en langage historique). Ceux
qui dans ce cas [le meurtre d'un maître] réfugiaient
un esclave pour le sauver étaient punis comme
meurtriers, MONTESQ. Esp. xv, 4 6.
— ÉTYM. Refuge.
t REFUI (re-fui), s. m. Terme de vénerie. Asile.
— ÉTYM. Voy. REFUGE à l'historique.
REFUIR (re-fuir), v. n. \\ 1° Terme de chasse. Il
se dit du cerf et des animaux qui reviennent sur
leurs pas pour donner le change. || Se dit aussi du
gibier qui fuit simplement devant les chasseurs.
|| 2" Même sens que fuir, mais avec un degré d'é-
nergie de plus. Mais il y faut venir : c'est en vain
qu'on recule, C'est en vain qu'on refuit, tôt ou tard
on s'y brûle, CORN. Mél. I, 4. [| 3" Y. a. Éviter, se
détourner de. C'est ainsi que la terre, au retour du
printemps, Des grâces du soleil se défend quelque
temps, De ses premiers rayons refuit les avantages,
Et pour les repousser élève cent nuages, CORN. Vic-
toires du roi. Que tout ce qu'il abhorre et tout ce
qu'il refuit, Si tôt que cette grâce [de Dieu] entre
REF
dans la balance, Devient tout ce qu'il aime et tout
ce qu'il poursuit, ID. Imit. n, 12. Vois arriver sans
trouble et supporte sans bruit Tout ce qu'obstiné-
ment ta volonté refuit, m. ib. u, 40.
— HIST. xmes. De vous amer onques ne me re-
fui; Puis celé heure, dame, je vostre fui, Que mes
fins cuers [coeur] vous fist tant à moi plaire, THI.
BAUT, Chansons mss. p. 32, dans LAcaRNE. Cil qui
en chaste] assegé sont, Quant sont environné en-
tour, Il refuient tout ce qu'il ont Et le retraient en
la tour, nu CANGE, refugium. || xve s. Et ne sçai où
refuir Pour garir Ne amenrir [amoindrir] Les grief-
tés qu'en moi je truis [je trouve], FROISS. Poés. mss.
p. 269, dans LACURNE. || xvr s. Les dangiers se re-
fuyent demoy, quelque part que je soys, sept lieues
à la ronde, RAB. Pant. ni, 47. Si entendez pour-
quoy un cinge en une famille est toujours mocqué
et hercelé, vous entendrez pourquoy les moines
sont de tous refuyz, et des vieulx et des jeunes, m.
Garg. i, 40. Il ne fault ny fuir la vie, ni refuir à la
mort, MONT, i, 89. Mon ame, de sa complexion, refuyt
la menterie, m. m, 62. Il prit une autre route pour
s'en refouir en Asie par les isles, AMYOT, Lyc. 4 5,
— ÉTYM. Provenç. refugir; espagn. rehuir; ital.
rifuggire; du latin refugere, de re, et fugerc (voy.
FUIR).
REFUITE (re-fui-f), s. f. || 1° Terme de chasse.
Trajet que fait une bête chassée. || 2° Endroit où
une bête a coutume de passer quand on la chasse.
On dressa les filets dans les refuites, BARTHÉL.
Anach. cb. 39. || 3" Ruses d'une bête qu'on chasse.
Les refuites d'un cerf sont les ruses par lesquelles
il tâche d'échapper aux chiens, ou de reprendre les
voies de son buisson. Lorsque le cerf ne s'y trouve
pas, il ne reste d'autre moyen que d'imaginer la re-
fuite qu'il peut avoir faite, BUFF. Quadrup. t. n,
p. 22. || Par extension. Mais celles [galères] des
Grégeois se montrent mieux instruites A provoquer
l'attaque et feindre des refuiles, BRÉB. Phars. m.
|| 4° Fig. Retardements, détours d'une personne qui
veut échapper à quelque chose. Mais cessez de cher-
cher ces refuites frivoles, CORN. Mél. i, 2. La chi-
cane, maîtresse des cavillations et féconde en refui-
tes, veut être forcée dans ses retranchements,
ST-SIM. 375, 60. Le duc du Maine avec ses adresses
ordinaires pour éluder Mme la duchesse ne prit
pas le change; accoutumée à ses refuites, elle le
suivit jusqu'à ce qu'elle l'eût atteint, STAAL, Mém.
t. m, p. 4 65. || 5° En termes de charpenterie, on di'
qu'un trou a de la refuite, lorsque la mortaise est trop
profonde pour l'usage qu'on en veut faire. || Don-
ner de la refuite, donner de la facilité aux pièces
emboîtées, pour qu'elles puissent être retirées.
— HIST. xv° s Il savait les adresses et les re-
fuites [d'autres éditions ont refuges] du pays, pour
ce qu'il en estoit, FROISS. I, I, 161.
— ÉTYM. Re..., et fuite.
•j- REFUMER (re-fu-mé), v. a. Mettre de nouveau
du fumier.
— HIST. xvi. s. La vertu du fumier lui restant
[à la terre qu'on destine à être en pré] pour plu-
sieurs années, ne sera on en peine.... de la reminer
de long temps, o. DE SERRES, 263.
REFUS (re-fû), s. m.]| 1° Action de refuser. Mais
s'il faisait refus d'abandonner la tente? MAIRET,
Soliman, il, 4 8. S'exposer au refus, c'est hasarder
sa gloire, CORN. Pulchér.i, 5. Le refus bizarre qu'on
fait de les montrer [les propositions de Jansénius],
PASC. Prou. i. Industrieux à se cacher dans les ac-
tions d'éclat, il en renvoyait la gloire au ministre
[Mazarin], sans craindre, dans le même temps, de
se charger des refus que l'intérêt de l'État rendait
nécessaires, BOSS. le Tellier. La chose la plus
prompte et qui se présente d'abord, c'est le re-
fus, et l'on n'accorde que par réflexion, LA BRUY.
XI. Il [M. du Fay] savait se conduire avec les mi-
nistres, préparer de loin ses demandes, ne les faire
qu'à propos, et, lorsqu'elles étaient presque déjà
faites, essuyer de bonne grâce les premiers refus,
toujours à peu près infaillibles, ne revenir à la
charge que dans des moments bien sereins, FONTEN.
du Fay. Catherine [la czarine] s'immortalise par
sa lettre [appelant d'Alembert auprès d'elle]; et
frère d'Alembert, par ses refus, VOLT. Lett. Damila-
ville, 4"févr. 4 763. Le privilège d'un ancien ami
n'est guère que d'être refusé de préférence, et
obligé d'approuver le refus, trop heureux si, par un
excès de confiance, on lui fait part des motifs,
DUCLOS, Consid.moeurs, 7. C'étaient les refus sérieux
d'une volonté décidée, qui s'indigne qu'on puisse
douter d'elle, J. J. ROUSS. Ém. v. Je n'ai pas le cou-
rage de décider de ta destinée; voici le premier
refus que tu reçus jamais de ton amie, et je sens
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