REC
REC
REC
1517
de concupiscence, non touchée de repentance ni
d'aulcune nouvelle reconciliation envers Dieu,
MONT, i, 406. Les bastards ne donnent ny ne reçoi-
vent point de baiser à la bouche ou de réconcilia-
tion du costè du père, mais bien du costé de la
mère, Nouv. coust. gén. t. i, p. 648.
— ËTYM. Prov. reconciliatio ; espag. réconcilia-
tion ; ital. reconciliazione ; du lat reconciliaiio-
nem, de reconciliare, réconcilier.
+ RÉCONCILIÀTOIRE (ré-kon-si-li-a-toi-r'), adj.
Qui a la vertu de réconcilier. Les moyens rêconci-
liatoires, CARNOT, dans QUINET, la Révolution, t. il,
p. 327, 5» édit. ' : ' '
— HIST. xvi« s. Ceux qui décèdent, de ce monde
avant la fin de leur pénitence pourront estre ad-
mis à la communion sans l'imposition des mains
recbncitiatoires, CALV. Inst. 1171.
— ÉTYM. Réconcilier. ',■-..
RÉCONCILIÉ, ÉÈ (ré-kon-si-li-é, ée), port, passé
de réconcilier. || 1° Ramené à l'amitié, à la paix. Les
charmes de l'amour réconcilié qui valent presque
ceux de l'amour naissant, VOLT. Princ. de Bab. xi. Je
serai du moins réconciliée avec moi-même, si je ne
puis l'être avec mon mari, MARMONTEL, Contes mo-
raux, Heureusement. Tout à coup le bruit des armes
cesse, et les peuples, réconciliés ou vaincus, vien-
nent se perdre dans le peuple romain, CHATEAUBR.
Génie, iv, m. 1. \\ Ennemis réconciliés., ennemis qui
ont renoncé réciproquement à leur inimitié. Il
[saint Louis] les regarda [les, rebelles] comme des
amis acquis, non pas comme des ennemis réconci-
liés, FLÉCH. Panégyr. St Louis. Henri [roi d'Espa-
gne en 1474], après un de ces raccommodements,
fut attaqué d'un mal violent dans un repas que lui
donnaient quelques-uns de ses ennemis réconciliés,
et mourut bientôt après, VOLT. Moeurs, 102.11 Tro-
verbe. Il ne faut se fier à un ennemi réconcilié.
|| 2° Qui a fait la paix avec Dieu. Tremblez, âmes
réconciliées qui,renoncez si souvent à la grâce de
la pénitence, BOSS. .Anne de Gonz.
t RÉCONCILIEMENT (ré-kon-si-li-man), s. m.
Action de réconcilier. . .
— HIST. xiie s. 0 cum douz reconciliement,. et
cum douce amendise! STEERNARU, p. 649.
— ÉTYM. Réconcilier; prov. reconciliament; ital.
riconciliamento.
RÉCONCILIER (ré-kon-si-li-é), je réconciliais,
nous réconciliions, vous réconciliiez; que je récon-
cilie, que nous réconciliions, que vous réconciliiez,
v. a. || 1° Rétablir l'amitié entre des personnes
brouillées, la paix entre des ennemis. Oui, Narcisse,
on nous réconcilie, RAC. Brit. iv, 4. Après cela, on
nous réccicilia, nous nous embrassâmes, et depuis
ce temps-là nous sommes ennemis mortels, LESAGE,
Diabi. bo<7.3. Leroi [Louis XI] le reçut avec bonté,
et le réconcilia avec Dammartin, c'est-à-dire qu'il
les obligea de dissimuler leur haine, DUCLOS, (Eut).
t. m, p. 38. || 2° Réconcilier avec, faire disparaître
des sentiments peu favorables qu'on avait sur quel-
que chose ou quelqu'un. S'il y avait au monde dix
hommes comme lui, en vérité, je crois qu'ils me
réconcilieraient avec l'humanité, FÉN. Dial. des
morts anc. (Socrate, Alcibiade et Timon). Le be-
soin d'argent a réconcilié la noblesse avec laroture,
et a fait évanouir la preuve des quatre quartiers,
LA BRDY. xiv. La conversion miraculeuse de Félix
[dans Polyeucte] le. réconcilie sans doute avec le
ciel, mais point du tout avec le parterre, VOLT.
Comm. Corn. Rem. sur les Disc, de Corneille, 2e dise.
Le Tartufe, cet ouvrage unique au théâtre, d'une
utilité qui devrait réconcilier avec les spectacles les
véritables gens de bien, D'ALEMB. Éloges, Despréaux.
|| 3° Terme de religion. Faire la paix de l'homme avec
Dieu. Nous réconcilions les pécheurs.dans le tribunal
de la pénitence, BOURDAL. 6e dim. après la Pen-
tecôte, Dominic. t. il, p. 480. Et [le Rédempteur]
réconciliera, par son sang précieux, L'homme avec
l'Éternel, la terre avecles cieux,DELiL. Parad. per-
du, XII. || Chez les catholiques, réconcilier un hé-
rétique, un pécheur, lui donner l'absolution après
qu'il a abjuré ou fait pénitence. L'Église a été
longtemps à ne réconcilier, qu'à la mort ceux qui
étaient coupables d'homicide, PASC. Prov. xiv.
|| Réconcilier une église, la rebénir quand elle a
été profanée. || 4° Mettre d'accord, concilier, en par-
lant de choses, J. J.'Rousseau prétend qu'on ne peut
réconcilier le théâtre avec la morale. || 5° Se récon-
cilier quelqu'un, se le concilier de nouveau, ga-
gner de nouveau sa faveur. L'électeur de Saxe
s'était réconcilié 'presque tous les grands qui
s'étaient opposés à lui, ST-SIM. 63, 142. || 6° Se
réconcilier, v. réfl. Se remettre bien avec quel-
qu'un. Je prends à bon augure de ce qu'elle [la
fortune] nous rapproche du lieu où vous êtes, et je
croirai qu'elle se veut réconcilier avec nous, si elle
nous rend le bonheur de votre présence, VOIT. Lett.
66. Allez vous réconcilier auparavant avec votre
frère; et puis vous reviendrez offrir votre don, SACI,
Bible, Évang. St Math, v, Î4. Si, pour vous servir,
il fallait me réconcilier avec Mme de Montespan, je
me réconcilierais avec elle, MAINTENON, Lett. à l'abbé
Gobelin, 16 avril 1676. Il est rare que les princes
se réconcilient de bonne foi avec un sujet qui a
manqué à son devoir, et à qui ils se voient, en quel-
que sorte, obligés de céder, ROLLIN, Jïtst. anc.
OEuv. t. iv, p. 343, dans POUGENS. Saverny : Récon-
cilions-nous, ma petite Marie 1 — Marion : Réconci-
lions-nous de moins près, je vous prie, v. HOGO, Ma-
rion Delorme, i, I. || Se réconcilier avec soi-même,
se. mettre bien avec soi-même, en apaisant les repro-
ches de sa conscience. 11 faudrait vous réconcilier
avec vous-même, avec qui vous dites êtes'si souvent brouillé, FÉN. Dial. des morts, anc.
17. || Se réconcilier avec Dieu, et, absolument, se
réconcilier, deniander à Dieu pardon des péchés, et
recevoir l'absolution des fautes commises. Si, après
des moeurs-désordonnées et une vie toute criminelle,
vous avez été assez heureux pour recouvrer en ces
jours votre innocence par la grâce des sacrements,
et vous réconcilier avec Dieu.... MASS. Mystères, Ré-
suirect. Quand on lui demanda [à Saint-Evremond]
à sa mort, s'il voulait se réconcilier, VOLT. Louis XIV,
Écrivains, St-Evremond. \\ Chez les catholiques, se
réconcilier, se dit quand, peu de temps après s'être
confessé, on retourne à confesse pour s'accuser,
avant de communier, de fautes légères commises
dans l'intervalle, ou de péchés qu'on avait oubliés.
— REM. D'après Vaugelas, il ne faut pas dire se
réconcilier à, mais se réconcilier avec. Avec est, en
effet, plus fréquent; mais se réconcilier à se trouve
aussi : Une froideur ou une incivilité qui vient de
ceux qui sont au-dessus de nous, nous les fait haïr;
mais un salut ou un sourire nous les réconcilie, LA
BRUY. ix. Ce n'était pas les sophistes qu'il fallait
réconcilier à la religion, c'était le monde qu'ils éga-
raient, CHATEAUBR. Génie, i, i, 1.
— HIST. xne s. Quant li reis Henris fu batuz e
castiez [châtié], Par satisfaction à Deu réconci-
liez.... Th. le mart- 162. Ke tu cusencenols [soi-
gneux] soyes de reconcilier à ti la grâce Deu, ST
BERN.p. 666. || xmes. Onlesselecanterfl'office divin],
dusques à tant que li méfiait sunt amendé à l'eves-
que, et que li liex [le lieu] est reconciliés, BEAUM.
XLIII, 42. Maint tor, maint buef, mainte autre
beste A fait li rois saçrefiier Por ses dex [dieux]
réconcilier, G. DE CAMBRAI, Barl. et Jos. p. n.
|| xive s. Et que trop miex [mieux] estoit que les
courages du peuple fussent reconsilliez aus pères
par celui don, BERCBEURE, f° 104. || xve s. Il vint en
l'hostel du père d'elle pour la rapaiser et soy re-
conseiller avec elle, Hist. de la toison d'or, t. n,
f° 137, dansLACURNE. || xvie s. Le prince sur toutes
riens se doit garder de ennemy reconsilié, Rosier
histor. i, 3. Nous sommes reconciliez avec lui
[Dieu] par la mort de son fils, CALV. Instit. 388. Je
viens en délibération de recognoistre comme une
grâce s'il te plaist amiablement te reconcilier 'à
moy, AMYOT, Thém. 60. Ceste querelle et dissension
entre le père et le filz dura, sans jamais se reconci-
lier, jusqu'à la mort, n>. Péric. 68.
— ÉTYM. Provenç. et esp. reconciliar; ital. ri-
conciliare ; du lat. reconciliare, proprement rame-
ner, faire rentrer, et fig. ramener à la paix, de re,
et conciliare (voy. CONCILIER).
t RECONDAMNER (re-k'on-da-né), v. a. Con-
damner de nouveau.
— HIST. xvie s. Recondamner, COTGRAVE.
RECONDUCTION (ré-kon-du-ksion), s. f. Terme
de jurisprudence. Renouvellement d'un louage ou
d'un bail à ferme. || Tacite réconduction, continua-
tion d'un bail aux mêmes conditions, sans qu'il ait
été renouvelé. Lorsqu'il y a un congé signifié, le
preneur, quoiqu'il ait continué la jouissance, ne
peut invoquer la tacite réconduction, Code Nap.
art. 1739. '
— ÉTYM. Lat. reconducere, reprendre à loyer, de
re, et conducere, prendre à louage (voy. CONDUIRE).
RECONDUIRE (re-kon-dui-r'), v. a. Il ss con-
jugue comme conduire. || 1° Accompagner une per-
sonne qui s'en- retourne. Nous voilà partis pour me
reconduire à mon couvent, MARIV. Marianne, 6e part.
Pourquoi ne reconduisiez-vous pas Thérèse chez sa
mère? — Je la reconduisais de l'oeil, CARMONTELLE,
Prov. posth. Le grand chemin, se. 4. || Reconduire
un étranger à la frontière, l'expulser du territoire,
et le faire conduire à la frontière par la force pu-
blique. || 2° Accompagner par civilité jusqu'à la
porte une personne qui se retire après une visite.
Je vous laisse aller sans vous reconduire; mais,
entre cavaliers, cette liberté est permise, MOL. Sien.
13. Qu'un favori s'observe de fort près...; s'il m'é-
coute plus volontiers, et s'il me reconduit un peu
plus loin, je penserai qu'il commence à tomber, et
je penserai vrai, LA BRUY. vin. Voulez-vous que je
vous reconduise ? Il n'est point, à mon sens, de
plus haute sottise Que cet usage-là, DESTOUCH.
Homme sing. i, 4. || Absolument; Les malades ne
reconduisent pas, MOL. if al. t'maov m, 14. Je vous
loue fort que vous ne reconduisiez point; c'était
pour mourir ; que les damés s'en vengent, qu'elles ne
vous reconduisent point aussi, et voilà une maudite
coutume abolie, SÉV. 44. || 8° Ironiquement. Repous-
ser, expulser en maltraitant. Les ennemis furent
reconduits à coups de canon. On dit que M. de
Turenne reconduit les ennemis quasi jusque dans
leur logis, SÉV. 189.
— REM. Ménage blâme reconduire' dans le sens
d'accompagner par civilité : a La plupart des
gens de ville se servent mal de ce mot ; ils disent :
il m'est venu reconduire jusqu'au bas du degré. Il
faut dire, comme on dit à la cour : il m'est venu
conduire. » Bouhours combattait Ménage, et arguait
aussi de l'usage de la cour. L'usage a confirmé re-
conduire, avec raison; car il y a dans reconduire
l'idée d'une conduite faite en sens inverse.
— HIST. xvi' s. Il commanda à l'un de ses servi-
teurs qu'il prist une torche, et qu'il allast recon-
duire cet homme, AMYOT, Péricl. 8.
— ÉTYM. Re..., et conduire; wallon, rikdûr.
t RECONDUISEUR (re-kon-dui-zeur), s. m. Celui
qui reconduit.
— HIST. xvie s. De meschant hoste bon recondui-
seur, COTGRAVE.
RECONDUIT, UITE (re-kon-dui, dui-t'), part,
passé de reconduire. Il lui dit qu'il ne la fera point
[la chose, sollicitée], il le prie de se mettre en sa
place, il l'en faitjuge : le client sort, reconduit,
caressé, confus, presque content d'être refusé, LA
BRUY. ix. Vous voyez [des hommes ivres].... recon-
duits chez eux en chancelant par leurs femmes
éplorées, incapables de travail le lendemain... VOLT.
Dict. phil. Curé de camp.
RECONDUITE (re-kon-dui-f), s. f. Action de re-
conduire. Les chancelières n'ont pas laissé d'obte-
nir insensiblement des princesses du sang le fau-
teuil, et, je pense, aussi la reconduite comme les
duchesses, ST-SIM. 70, 167. Voisin voulut jouir et
aller triompher au parlement en qualité de chance-
lier ; il n'oublia rien de sa marche, de sa réception
et de sa reconduite, ID. 385, 194. || Ironiquement.
On lui fit la reconduite à coups de bâton.
— ÉTYM. Reconduit.
t RECONFESSER (re-kon-fè-sé), v. a. Confesser
de nouveau. || Se reconfesser, v. réfl. Se confesser
de nouveau.
— HIST. xrae s. Pierres Abailart reconfesse Que
suer Helaîs, l'abeesse Du Paraclét, qui fu s'amie,
Accorder ne se voloit mie Por riens qu'il la preïst a
famé, la Rose, 8799.
f RECONFINER (re-kon-fi-né), v. a. Confiner de
nouveau.
— HIST. xvie s. Reconfiner, COTGRAVE.
t RECONFIRMATION (re-kon-fir-ma-sion), s. f.
Action de reconfirmer.
— HIST. xvie s qu'en auroit le moyen de
faire entendre au roy la vérité des affaires qu'on lui
desguisoit ; dont se pourroit ensuivre la reconfir-
mation des edits, LANOUE, en.
t RECONFIRMER (re-kon-fir-mé), v. a. Confirmer
de nouveau. Que s'il mésarrivait dudit sieur duc de
Montmorency contre les assurances reconfirmées de
la part de sa majesté, MONTRÉSOR, Mém. t. i, p. 2.
Vous connaissiez le livre de M. du Bois [de la Véri-
table Religion].... 'cette lecture reconfirme encore
la vérité de notre religion, SËV. 19 févr-1690.
— HIST. XIII' s. Et vout [et il veut] ke cist li re-
nuvele E reeunferme e résaelé [rescelle] Tuz les ot-
treiz [octrois] de sun ancestre, Edouard le conf.
v. 2286. || xvie s. Et maintenant je reprendray mes
premières erres, pour reconfirmer ce que j'ay dit
que les charges corporelles doyvent estre suppor-
tées, encores qu'elles soyent grieves, LANOUE, 2)6.
Il s'en court à Paris, et, aiant reconfirmé ses afi-
dez.... D'AUB. Hist. m, 250.
t RECONFISQUER (re-kon-fi-ské), v. a. Confis-
quer de nouveau.
— HIST. xVie s. Reconfisquer, COTGRAVE.
RÉCONFORT (ré-kon-for ; le t ne se lie pas), s.
m. Consolation, secours. Priam, qui vit ses fils abat-
REC
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de concupiscence, non touchée de repentance ni
d'aulcune nouvelle reconciliation envers Dieu,
MONT, i, 406. Les bastards ne donnent ny ne reçoi-
vent point de baiser à la bouche ou de réconcilia-
tion du costè du père, mais bien du costé de la
mère, Nouv. coust. gén. t. i, p. 648.
— ËTYM. Prov. reconciliatio ; espag. réconcilia-
tion ; ital. reconciliazione ; du lat reconciliaiio-
nem, de reconciliare, réconcilier.
+ RÉCONCILIÀTOIRE (ré-kon-si-li-a-toi-r'), adj.
Qui a la vertu de réconcilier. Les moyens rêconci-
liatoires, CARNOT, dans QUINET, la Révolution, t. il,
p. 327, 5» édit. ' : ' '
— HIST. xvi« s. Ceux qui décèdent, de ce monde
avant la fin de leur pénitence pourront estre ad-
mis à la communion sans l'imposition des mains
recbncitiatoires, CALV. Inst. 1171.
— ÉTYM. Réconcilier. ',■-..
RÉCONCILIÉ, ÉÈ (ré-kon-si-li-é, ée), port, passé
de réconcilier. || 1° Ramené à l'amitié, à la paix. Les
charmes de l'amour réconcilié qui valent presque
ceux de l'amour naissant, VOLT. Princ. de Bab. xi. Je
serai du moins réconciliée avec moi-même, si je ne
puis l'être avec mon mari, MARMONTEL, Contes mo-
raux, Heureusement. Tout à coup le bruit des armes
cesse, et les peuples, réconciliés ou vaincus, vien-
nent se perdre dans le peuple romain, CHATEAUBR.
Génie, iv, m. 1. \\ Ennemis réconciliés., ennemis qui
ont renoncé réciproquement à leur inimitié. Il
[saint Louis] les regarda [les, rebelles] comme des
amis acquis, non pas comme des ennemis réconci-
liés, FLÉCH. Panégyr. St Louis. Henri [roi d'Espa-
gne en 1474], après un de ces raccommodements,
fut attaqué d'un mal violent dans un repas que lui
donnaient quelques-uns de ses ennemis réconciliés,
et mourut bientôt après, VOLT. Moeurs, 102.11 Tro-
verbe. Il ne faut se fier à un ennemi réconcilié.
|| 2° Qui a fait la paix avec Dieu. Tremblez, âmes
réconciliées qui,renoncez si souvent à la grâce de
la pénitence, BOSS. .Anne de Gonz.
t RÉCONCILIEMENT (ré-kon-si-li-man), s. m.
Action de réconcilier. . .
— HIST. xiie s. 0 cum douz reconciliement,. et
cum douce amendise! STEERNARU, p. 649.
— ÉTYM. Réconcilier; prov. reconciliament; ital.
riconciliamento.
RÉCONCILIER (ré-kon-si-li-é), je réconciliais,
nous réconciliions, vous réconciliiez; que je récon-
cilie, que nous réconciliions, que vous réconciliiez,
v. a. || 1° Rétablir l'amitié entre des personnes
brouillées, la paix entre des ennemis. Oui, Narcisse,
on nous réconcilie, RAC. Brit. iv, 4. Après cela, on
nous réccicilia, nous nous embrassâmes, et depuis
ce temps-là nous sommes ennemis mortels, LESAGE,
Diabi. bo<7.3. Leroi [Louis XI] le reçut avec bonté,
et le réconcilia avec Dammartin, c'est-à-dire qu'il
les obligea de dissimuler leur haine, DUCLOS, (Eut).
t. m, p. 38. || 2° Réconcilier avec, faire disparaître
des sentiments peu favorables qu'on avait sur quel-
que chose ou quelqu'un. S'il y avait au monde dix
hommes comme lui, en vérité, je crois qu'ils me
réconcilieraient avec l'humanité, FÉN. Dial. des
morts anc. (Socrate, Alcibiade et Timon). Le be-
soin d'argent a réconcilié la noblesse avec laroture,
et a fait évanouir la preuve des quatre quartiers,
LA BRDY. xiv. La conversion miraculeuse de Félix
[dans Polyeucte] le. réconcilie sans doute avec le
ciel, mais point du tout avec le parterre, VOLT.
Comm. Corn. Rem. sur les Disc, de Corneille, 2e dise.
Le Tartufe, cet ouvrage unique au théâtre, d'une
utilité qui devrait réconcilier avec les spectacles les
véritables gens de bien, D'ALEMB. Éloges, Despréaux.
|| 3° Terme de religion. Faire la paix de l'homme avec
Dieu. Nous réconcilions les pécheurs.dans le tribunal
de la pénitence, BOURDAL. 6e dim. après la Pen-
tecôte, Dominic. t. il, p. 480. Et [le Rédempteur]
réconciliera, par son sang précieux, L'homme avec
l'Éternel, la terre avecles cieux,DELiL. Parad. per-
du, XII. || Chez les catholiques, réconcilier un hé-
rétique, un pécheur, lui donner l'absolution après
qu'il a abjuré ou fait pénitence. L'Église a été
longtemps à ne réconcilier, qu'à la mort ceux qui
étaient coupables d'homicide, PASC. Prov. xiv.
|| Réconcilier une église, la rebénir quand elle a
été profanée. || 4° Mettre d'accord, concilier, en par-
lant de choses, J. J.'Rousseau prétend qu'on ne peut
réconcilier le théâtre avec la morale. || 5° Se récon-
cilier quelqu'un, se le concilier de nouveau, ga-
gner de nouveau sa faveur. L'électeur de Saxe
s'était réconcilié 'presque tous les grands qui
s'étaient opposés à lui, ST-SIM. 63, 142. || 6° Se
réconcilier, v. réfl. Se remettre bien avec quel-
qu'un. Je prends à bon augure de ce qu'elle [la
fortune] nous rapproche du lieu où vous êtes, et je
croirai qu'elle se veut réconcilier avec nous, si elle
nous rend le bonheur de votre présence, VOIT. Lett.
66. Allez vous réconcilier auparavant avec votre
frère; et puis vous reviendrez offrir votre don, SACI,
Bible, Évang. St Math, v, Î4. Si, pour vous servir,
il fallait me réconcilier avec Mme de Montespan, je
me réconcilierais avec elle, MAINTENON, Lett. à l'abbé
Gobelin, 16 avril 1676. Il est rare que les princes
se réconcilient de bonne foi avec un sujet qui a
manqué à son devoir, et à qui ils se voient, en quel-
que sorte, obligés de céder, ROLLIN, Jïtst. anc.
OEuv. t. iv, p. 343, dans POUGENS. Saverny : Récon-
cilions-nous, ma petite Marie 1 — Marion : Réconci-
lions-nous de moins près, je vous prie, v. HOGO, Ma-
rion Delorme, i, I. || Se réconcilier avec soi-même,
se. mettre bien avec soi-même, en apaisant les repro-
ches de sa conscience. 11 faudrait vous réconcilier
avec vous-même, avec qui vous dites
17. || Se réconcilier avec Dieu, et, absolument, se
réconcilier, deniander à Dieu pardon des péchés, et
recevoir l'absolution des fautes commises. Si, après
des moeurs-désordonnées et une vie toute criminelle,
vous avez été assez heureux pour recouvrer en ces
jours votre innocence par la grâce des sacrements,
et vous réconcilier avec Dieu.... MASS. Mystères, Ré-
suirect. Quand on lui demanda [à Saint-Evremond]
à sa mort, s'il voulait se réconcilier, VOLT. Louis XIV,
Écrivains, St-Evremond. \\ Chez les catholiques, se
réconcilier, se dit quand, peu de temps après s'être
confessé, on retourne à confesse pour s'accuser,
avant de communier, de fautes légères commises
dans l'intervalle, ou de péchés qu'on avait oubliés.
— REM. D'après Vaugelas, il ne faut pas dire se
réconcilier à, mais se réconcilier avec. Avec est, en
effet, plus fréquent; mais se réconcilier à se trouve
aussi : Une froideur ou une incivilité qui vient de
ceux qui sont au-dessus de nous, nous les fait haïr;
mais un salut ou un sourire nous les réconcilie, LA
BRUY. ix. Ce n'était pas les sophistes qu'il fallait
réconcilier à la religion, c'était le monde qu'ils éga-
raient, CHATEAUBR. Génie, i, i, 1.
— HIST. xne s. Quant li reis Henris fu batuz e
castiez [châtié], Par satisfaction à Deu réconci-
liez.... Th. le mart- 162. Ke tu cusencenols [soi-
gneux] soyes de reconcilier à ti la grâce Deu, ST
BERN.p. 666. || xmes. Onlesselecanterfl'office divin],
dusques à tant que li méfiait sunt amendé à l'eves-
que, et que li liex [le lieu] est reconciliés, BEAUM.
XLIII, 42. Maint tor, maint buef, mainte autre
beste A fait li rois saçrefiier Por ses dex [dieux]
réconcilier, G. DE CAMBRAI, Barl. et Jos. p. n.
|| xive s. Et que trop miex [mieux] estoit que les
courages du peuple fussent reconsilliez aus pères
par celui don, BERCBEURE, f° 104. || xve s. Il vint en
l'hostel du père d'elle pour la rapaiser et soy re-
conseiller avec elle, Hist. de la toison d'or, t. n,
f° 137, dansLACURNE. || xvie s. Le prince sur toutes
riens se doit garder de ennemy reconsilié, Rosier
histor. i, 3. Nous sommes reconciliez avec lui
[Dieu] par la mort de son fils, CALV. Instit. 388. Je
viens en délibération de recognoistre comme une
grâce s'il te plaist amiablement te reconcilier 'à
moy, AMYOT, Thém. 60. Ceste querelle et dissension
entre le père et le filz dura, sans jamais se reconci-
lier, jusqu'à la mort, n>. Péric. 68.
— ÉTYM. Provenç. et esp. reconciliar; ital. ri-
conciliare ; du lat. reconciliare, proprement rame-
ner, faire rentrer, et fig. ramener à la paix, de re,
et conciliare (voy. CONCILIER).
t RECONDAMNER (re-k'on-da-né), v. a. Con-
damner de nouveau.
— HIST. xvie s. Recondamner, COTGRAVE.
RECONDUCTION (ré-kon-du-ksion), s. f. Terme
de jurisprudence. Renouvellement d'un louage ou
d'un bail à ferme. || Tacite réconduction, continua-
tion d'un bail aux mêmes conditions, sans qu'il ait
été renouvelé. Lorsqu'il y a un congé signifié, le
preneur, quoiqu'il ait continué la jouissance, ne
peut invoquer la tacite réconduction, Code Nap.
art. 1739. '
— ÉTYM. Lat. reconducere, reprendre à loyer, de
re, et conducere, prendre à louage (voy. CONDUIRE).
RECONDUIRE (re-kon-dui-r'), v. a. Il ss con-
jugue comme conduire. || 1° Accompagner une per-
sonne qui s'en- retourne. Nous voilà partis pour me
reconduire à mon couvent, MARIV. Marianne, 6e part.
Pourquoi ne reconduisiez-vous pas Thérèse chez sa
mère? — Je la reconduisais de l'oeil, CARMONTELLE,
Prov. posth. Le grand chemin, se. 4. || Reconduire
un étranger à la frontière, l'expulser du territoire,
et le faire conduire à la frontière par la force pu-
blique. || 2° Accompagner par civilité jusqu'à la
porte une personne qui se retire après une visite.
Je vous laisse aller sans vous reconduire; mais,
entre cavaliers, cette liberté est permise, MOL. Sien.
13. Qu'un favori s'observe de fort près...; s'il m'é-
coute plus volontiers, et s'il me reconduit un peu
plus loin, je penserai qu'il commence à tomber, et
je penserai vrai, LA BRUY. vin. Voulez-vous que je
vous reconduise ? Il n'est point, à mon sens, de
plus haute sottise Que cet usage-là, DESTOUCH.
Homme sing. i, 4. || Absolument; Les malades ne
reconduisent pas, MOL. if al. t'maov m, 14. Je vous
loue fort que vous ne reconduisiez point; c'était
pour mourir ; que les damés s'en vengent, qu'elles ne
vous reconduisent point aussi, et voilà une maudite
coutume abolie, SÉV. 44. || 8° Ironiquement. Repous-
ser, expulser en maltraitant. Les ennemis furent
reconduits à coups de canon. On dit que M. de
Turenne reconduit les ennemis quasi jusque dans
leur logis, SÉV. 189.
— REM. Ménage blâme reconduire' dans le sens
d'accompagner par civilité : a La plupart des
gens de ville se servent mal de ce mot ; ils disent :
il m'est venu reconduire jusqu'au bas du degré. Il
faut dire, comme on dit à la cour : il m'est venu
conduire. » Bouhours combattait Ménage, et arguait
aussi de l'usage de la cour. L'usage a confirmé re-
conduire, avec raison; car il y a dans reconduire
l'idée d'une conduite faite en sens inverse.
— HIST. xvi' s. Il commanda à l'un de ses servi-
teurs qu'il prist une torche, et qu'il allast recon-
duire cet homme, AMYOT, Péricl. 8.
— ÉTYM. Re..., et conduire; wallon, rikdûr.
t RECONDUISEUR (re-kon-dui-zeur), s. m. Celui
qui reconduit.
— HIST. xvie s. De meschant hoste bon recondui-
seur, COTGRAVE.
RECONDUIT, UITE (re-kon-dui, dui-t'), part,
passé de reconduire. Il lui dit qu'il ne la fera point
[la chose, sollicitée], il le prie de se mettre en sa
place, il l'en faitjuge : le client sort, reconduit,
caressé, confus, presque content d'être refusé, LA
BRUY. ix. Vous voyez [des hommes ivres].... recon-
duits chez eux en chancelant par leurs femmes
éplorées, incapables de travail le lendemain... VOLT.
Dict. phil. Curé de camp.
RECONDUITE (re-kon-dui-f), s. f. Action de re-
conduire. Les chancelières n'ont pas laissé d'obte-
nir insensiblement des princesses du sang le fau-
teuil, et, je pense, aussi la reconduite comme les
duchesses, ST-SIM. 70, 167. Voisin voulut jouir et
aller triompher au parlement en qualité de chance-
lier ; il n'oublia rien de sa marche, de sa réception
et de sa reconduite, ID. 385, 194. || Ironiquement.
On lui fit la reconduite à coups de bâton.
— ÉTYM. Reconduit.
t RECONFESSER (re-kon-fè-sé), v. a. Confesser
de nouveau. || Se reconfesser, v. réfl. Se confesser
de nouveau.
— HIST. xrae s. Pierres Abailart reconfesse Que
suer Helaîs, l'abeesse Du Paraclét, qui fu s'amie,
Accorder ne se voloit mie Por riens qu'il la preïst a
famé, la Rose, 8799.
f RECONFINER (re-kon-fi-né), v. a. Confiner de
nouveau.
— HIST. xvie s. Reconfiner, COTGRAVE.
t RECONFIRMATION (re-kon-fir-ma-sion), s. f.
Action de reconfirmer.
— HIST. xvie s qu'en auroit le moyen de
faire entendre au roy la vérité des affaires qu'on lui
desguisoit ; dont se pourroit ensuivre la reconfir-
mation des edits, LANOUE, en.
t RECONFIRMER (re-kon-fir-mé), v. a. Confirmer
de nouveau. Que s'il mésarrivait dudit sieur duc de
Montmorency contre les assurances reconfirmées de
la part de sa majesté, MONTRÉSOR, Mém. t. i, p. 2.
Vous connaissiez le livre de M. du Bois [de la Véri-
table Religion].... 'cette lecture reconfirme encore
la vérité de notre religion, SËV. 19 févr-1690.
— HIST. XIII' s. Et vout [et il veut] ke cist li re-
nuvele E reeunferme e résaelé [rescelle] Tuz les ot-
treiz [octrois] de sun ancestre, Edouard le conf.
v. 2286. || xvie s. Et maintenant je reprendray mes
premières erres, pour reconfirmer ce que j'ay dit
que les charges corporelles doyvent estre suppor-
tées, encores qu'elles soyent grieves, LANOUE, 2)6.
Il s'en court à Paris, et, aiant reconfirmé ses afi-
dez.... D'AUB. Hist. m, 250.
t RECONFISQUER (re-kon-fi-ské), v. a. Confis-
quer de nouveau.
— HIST. xVie s. Reconfisquer, COTGRAVE.
RÉCONFORT (ré-kon-for ; le t ne se lie pas), s.
m. Consolation, secours. Priam, qui vit ses fils abat-
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