Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
REC
RÉG
REC
151
plusieurs sujets exercent l'action les uns sur les au-
tres.
— ÉTYM. Lat. reciprocitatem, de reciprocus (voy.
RÉCIPROBUE).
f RÉCIPROQUANT (ré-si-pro-kan), adj. m.
Terme de chemin de fer. Se dit d'un système de
traction employé sur les plans inclinés automoteurs.
Ce nom provient de ce que les convois agissent ré-
ciproquement l'un sur l'autre pour monter et des-
cendre.
RÉCIPROQUE (ré-si-pro-k'), adj. |[ i° Propre-
ment, alternatif, qui va en sens inverse. || Vers ré-
ciproques, se dit des vers latins qu'on peut lire en
commençant par le dernier mot, sans que la me-
sure et lé sens soient détruits. || 2" Terme de logi-
que. Propositions réciproques, deux propositions
telles que le sujet de l'un peut devenir l'attribut de
l'autre, et l'attribut de l'une le sujet de l'autre ; ou,
autrement, propositions réciproques, se dit de
deux propositions qui sont telles que chacune d'el-
les se déduit de l'autre comme conséquence né-
cessaire. || S. f. La réciproque, l'inverse d'une pro-
position démontrée. La réciproque est vraie, n'est
pas vraie. Démontrer la réciproque. || 3" Termes ré-
ciproques, termes qui ont la même signification, et
qui se peuvent prendre l'un pour l'autre, par exem-
ple homme et animal raisonnable. || 4° Terme de nia-
thématiq ue. Figures réciproques, celles dont les côtés
se peuvent comparer de manière que l'antécédent
d'une raison et le conséquent de l'autre se trouvent
dans la même figure. 11 II se dit aussi pour inverse. La
gravitation s'exerce en raison réciproque ducarré de
la distance. De là il suit que, les carrés des moyens
mouvements étant réciproques aux cubes de ces
axes, si le mouvement de Saturne se ralentit par
l'action de Jupiter, celui de Jupiter doit s'accélérer
par l'actionde Saturne, LAPLA.CE, Exp.iv, s. || 5° Qui
se communique de l'un à l'autre, mutuel. Et ces
torrents volants, ces fleuves suspendus [les nuages]
Par un choc réciproque et crevés et fondus, BRÊB.
Phars. iv. [Dans les ouvrages de parti] Les faits y
sont déguisés, les raisons réciproques n'y sont point
rapportées dans toute leur force, ni avec une en-
tière exactitude, LA BRUY. I. Le roi, le sénat et le
peuple étaient, pour ainsi dire, dans une dépen-
dance réciproque; et il résultait de cette mutuelle
dépendance un équilibre d'autorité qui modérait
celle du prince, VERTOT, Révol. rom. i, p. 26. Il y
avait entre elle [Mme des Ursins] et cette princesse
[la reine d'Espagne] une amitié fondée sur ce be-
soin d'une confiance réciproque, qui rend si sou-
vent les femmes nécessaires les unes aux autres,
VOLT. Mél. litt. Observ. sur les mém. de Noailles.
|| S. m. Terme familier. Le réciproque, la pareille.
Adieu, mon adorable petite soeur que j'aime avec
toute la tendresse dont je suis capable.... je ne sais
pourquoi vous me quittez du réciproque ; il me
semble que vous devriez être contente de ce que je
sens pour vous, CH. DE SÉV. à Mme de Grignan,
dans SÉV. t i nov. 4676. Mme de Castries était aussi
glorieuse pour son mari que pour elle; elle en re-
cevait le réciproque et toutes sortes d'égards et de
respects, ST-SIM. 42, 263. || 6° Terme de grammaire.
Verbes réciproques, verbes qui expriment l'action
mutuelle de plusieurs sujets les uns sur les autres.
Ils se frappent. || Duclos l'a pris au sens de verbe
réfléchi : Il y en a un [verbe] qu'on nomme récipro-
que, c'est-à-dire qui rentre dans lui-même : Pierre
s'aime, Caton s'est tué, (Euvr. t. ix, p. 98.
— HIST. xv° s. Quand ils furent approchés des
Sarrasins, de beau traict les saluèrent, et au réci-
proque les Sarrasins eux, Bouciq. n, 20. || xvi° s.
Il y avoit eu entre eulx [César et Pompée] une si
longue intelligence et société.... tant d'offices réci-
proques et d'alliances.... MONT, I, 268.
— ÉTYM. Provenç. reciproc; du lat. reciprocus,
que Corssen (Nachtr. p. 4 37) explique comme un
composé de reçus (de re) et procus (de pro), et si-
gnifiant : qui va en arrière et en avant.
RECIPROQUEMENT (ré-si-pro-ke-man), .adv.
|| 1° D'une manière inverse, en retour. Comme les
actions héroïques animent ceux qui écrivent, ceux-
ci réciproquement vont remuer, par le désir de la
gloire, ce qu'il y a de plus vif dans les grands cou-
rages, BOSS. Disc de récept. La convoitise l'empê-
che [le chrétien] ae faire tout le bien qu'il voudrait;
réciproquemsnt, il empêche la convoitise de faire
tout le mal au'elle désire, ID. 2' sermon, Pâques, 2.
Les enfants ^eut-être seraient plus chers à leurs
pères, et réciproquement les pères à leurs enfants,
ssns le titre d'héritiers, LA BRUY. VI. Les animaux
des parties méridionales de l'ancien continent ne se
trouvent pas dans le nouveau; et, réciproquement,
ceux de l'Amérique méridionale ne se trouventpoint
dans l'ancien continent, BUFF. Quadrup. t. XII,
p. 4 86. || Et réciproquement, se dit d'une manière
elliptique pour représenter la proposition réciproque.
L'harmonie souffre quelquefois de la justesse et de
l'arrangement logique des mots, et réciproquement,
D'ALEMB. Mél. litt. (Eue. t. m, p. 265, dans POD-
GENS. Le mouvement de la lune s'accélère quand
celui du soleil se ralentit, et réciproquement, LA-
PLACE, Expos, i, 4. || 2° D'une manière réciproque,
mutuelle. Les petits se haïssent les uns les autres,
lorsqu'ils se nuisent réciproquement, LA BRUY. IX.
Il arrivait que les moines et la cour se corrompaient
réciproquement, MONTESQ. Rom. 22.
— HlST. xvi° s. Il [Alcibiade] demoura quelque
temps à lui faire la cour [à Artaxerce], estant aussi
réciproquement honoré et caressé par lui, AMYOT,
Aie. 77. Penser qu'il n'y ait point de plus grande
société qui oblige les hommes réciproquement, que
de tant qu'ilz peuvent tirer profit et utilité l'un de
l'autre, ID. Caton, n.
— ETYM. Réciproque, et le suffixe ment.
t RÉCIPROQUER (ré-si-pro-ké), v. a. Terme
vieilli et familier. Rendre la pareille. Il entendit
que la nymphe impatientée lui dit: Monsieur, vous
pouvez m'aimer tant qu'il vous plaira ; mais je ne
puis du tout vous réciproquer, SÉV. 8 janv. 1676.
.... Je n'ai point senti de transports aussi doux
Pour tout autre mortel que j'en ressens pour vous.
— En vous réciproquant, vous êtes, je vous jure,
De ces heureux transports payés avec usure, _RE-
GNARD, Démocr. lv, 7. || Se réciproquer, v. réfl. Être
dans un rapport réciproque. Vous voulez peut-être
savoir.... si le bien se réciproque avec la fin? MOL.
Ifar. forcé, 6. '
— ÉTYM. Lat. reciprocare.
• f RÉCISION (ré-si-zi-on), s. f. Ancien synonyme
de rescision.
— HIST. xvi° s. La plus part de ceux qui en ont
escript, dit que cette descharge fut une générale et
universelle recision et abolition de tous contraux,
AMYOT, Solon, 24.
— ÉTYM. Lat. recisionem, de recidere, retran-
cher, .de re, et cxdere, couper.
RÉCIT (ré-si ; le t ne se prononce pas et ne se
lie pas; au pluriel, Ys se lie : des ré-si-z agréables),
s. m. |1 i° Action de raconter une chose. Et puis-
qu'il faut encor vous en faire un récit, CORN. Cid,
i, t. 11 y a autant de différence entre un récit que
l'on fait sur des mémoires quoique bons, et une
narration de faits que l'on a vus soi-même, qu'il y
en a entre un portrait auquel on ne travaille que
sur des ouï-dire, et une copie que l'on tire sur
les originaux, RETZ, Mém. t..ni, liv. iv, p. 21, dans
POUGENS. 11 trouva son sujet plein de récits tout
nus, LA FONT. Fabl. 1, 14 Je suis encor d'avis
Que nous rendions le temps moins long par des
récits, m. Filles de Minée. Je tremble au seul ré-
cit de la tempête furieuse dont la flotte fut battue
durant dix jours, BOSS. Reine d'Anglet. L'éloquence
de la chaire n'est pas propre au récit des combats et
des batailles, FLÉCH. Tur. ...que je vous fasse un triste
récit de nos divisions, ID. Le Tell. La poésie épique
Dans le vaste récit d'une longue action Se soutient
par la fable et vit de fiction, BOIL. Art p. m. Tel
homme qui n'a point dessein de mentir en commen-
çant un récit un peu extraordinaire, pourra néan-
moins se surprendre lui-même en mensonge, s'il y
prend garde, FONTEN. Orig. fabl. t. m, p. 272, dans
PODGENS. À table il ne faut que des mots et point de
récits, MARIV. Pays. para. part. 2. L'histoire des plus
grands princes est souvent le récit des fautes des
hommes, VOLT. Louis XIV, 44. Récits charmants,
pourquoi n'êtes-vous que des fables? DELILLE,
Pit. iv. On se plaît au récit des maux qu'on ne sent
plus, c. DELAV. Paria, m, 4. Lorsque les yeux cher-
cheront sous vos rides Les traits charmants qui
m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens
avides Diront : quel fut cet ami tant pleuré ? BÉ-
RANG. Bonne vieille. || 2° Dans l'art dramatique, la
narration détaillée d'un événement qui vient de se
passer. Lorsque cet inconvénient est à craindre, il
est bon de cacher l'événement à la vue et de le
faire savoir par un récit qui frappe moins que le
spectacle, et nous impose plus aisément, CORN.
2» dise. Ce qu'on ne doit point voir,-, qu'un récit
nous l'expose [dans la tragédie], BOIL. Art p. m.
Plusieurs hommes de goût et entre autres l'auteur
de Télémaque ont regardé comme une amplification
le récit de la mort d'Hippolyte dans Racine, VOLT.
Dict. phil. Amplification. || 3° Familièrement. Lan-
gage avantageux que l'on tient sur quelqu'un. Je
ne le connais point, mais sur le récit qu'on m'en a
fait j'en ai bonne opinion. || Faire un grand récit,
de grands récits de quelqu'un ou de quelque chose,
.en parler très-avantageusement. || 4° Terme de mu-
sique. Ce qui est chanté par une voix seule ou joué
par un instrument seul. Récit de basse, de violon.
Il II se dit aussi de la partie qui, dans une sympho-
nie, exécute le sujet principal. H Synonyme ancien
de récitatif Quand les Italiens firent revivre la tra-
gédie au xvi' siècle, le récit était une mélopée, mais
qu'on ne pouvait noter, VOLT. Dict. phil. Chant.
— HIST. xvie s. Le récit particulier des effects qui
s'en sont ensuyvis de temps en temps seroit chose
trop longue à déduire, LANOUE, 61.
— ÉTYM. Voy. RÉCITER.
RÉCITANT, ANTE (ré-si-tan, tan-t'), adj. Terme
de musique. Il se dit des voix et des instruments
qui exécutent seuls. || Partie récitante, celle qui est
chantée par une seule voix ou exécutée par un seul
instrument, ou celle qui exécute le sujet principal.
RÉCITATEUR (ré-si-ta-teur), s. m. Celui qui ré-
cite. Faites-vous lire la pièce [les Guèbres] parun bon
récitateur de vers; vous verrez aisément de quoi il
s'agit, et vous viendrez à notre secours, VOLT. Lett.
Mme du Dcffant, 24juill. 4769.
— HIST. xme s. Mes des que ge n'en sui faisier-
res, J'en puis bien estre recitierres, la Rose, 6742.
Il xvie s. Alexandre le Grand jugea estre l'une des
plus grandes et principalles félicitez d'Achilles, d'à-,
voir trouvé Homère tel et si noble récitateur de sa
prouesse, M. DU BELL. Prologue. Pour cette heure,
nous cherchons si ces recitateurs et recueuilleurs
[les historiens d'à présent] sont louables eulx-mes-
mes, MONT. îv, 48. ».
— ÉTYM. Ital. recitalore; du lat. recitatorem, de
recitare, réciter. Dans l'ancien français recitierres
est le nominatif de recitdtor; le régime est reci-
teor, de recitatorem.
RÉCITATIF (ré-si-ta-tif), s. m. Terme de musi-
que dramatique. Chant qui n'est mesuré que par à
peu près (il pourrait très-bien ne pas l'être), et que
le chanteur exécute, comme le plain-chant, sans ré-
gularité mathématique de rhythme ; il représente la
parole ordinaire, et n'en diffère que parce que les
syllabes sont prononcées sur les notes de la gamme ;
il ne contient que le récit de l'action et se distingue
des airs et des choeurs. On a surpassé prodigieuse-
ment Lulli dans tout ce qui n'est pas récitatif; mais
personne n'a jamais égalé Quinault, VOLT. Louis XIV,
Écrivains, Quinault. Le récitatif ne peut être bon
qu'autant que les vers le sont, ID. Dict. phil. Art
dramatique. Un beau spectacle bien varié, des fêtes
brillantes, beaucoup d'airs, peu de récitatifs, des
actes courts, c'est là ce qui me plaît [dans un opéra],
ID. Lett. Thiriot, 26 déc. (736. On entend quelque-
fois les partisans de Lulli se récrier d'admiration
sur ce que c'est un étranger qui a créé notre réci-
tatif; il y paraît, on sait à quel point la prosodie y
est estropiée, surtout dans les finales, D'ALEMB. Lib.
de la mus. OEuv. t. m, p. 369, dans POUGENS.
Il Récitatif libre : le récitatif n'est quelquefois ac-
compagné que par la basse et le piano; on lui
donne le nom de récitatif libre ; on s'en sert princi-
palement dans l'opéra bouffe italien. Le chanteur
le débite rapidement, et donne aux paroles moins
d'accentuation qu'à tout autre récitatif, FÉTIS, la
Musique, Dict. art. récitatif. |] Récitatif obligé :
c'est celui qui, entremêlé de ritournelles et de
traits de symphonie, oblige, pour ainsi dire, le ré-
citant et l'orchestre l'un envers l'autre, en sorte
qu'ils doivent être attentifs et s'attendre mutuelle-
ment, 3. 1. ROUSS. Dict. de mus. art. récitatif
obligé. Les Italiens en ont un qu'ils appellent réci-
tatif obligé, c'est-à-dire accompagné d'instruments,
et qu'ils emploient souvent avec succès dans les
morceaux d'expression, D'ALEMB. Lib. de la mus.
OEuv. t. m, p. 371. [| Récitatif mesuré : ces deux
mots sont contradictoires; tout récitatif où l'on sent
quelque autre mesure que celle des vers n'est plus
du récitatif. Mais souvent un récitatif ordinaire se
change tout d'un coup en chant, et prend de la
mesure et de la mélodie ; ce qui se marque en écri-
vant sur lesparties a tempo ou a battuta, 1. j. ROUSS.
Dict. de mus. art. récitatif mesuré. Si vous voulez
avoir un modèle de récitatif mesuré italien avant
Lulli, absolument dans le goût français, faites-vous
chanter par quelque basse-taille le Sunt rosx mundi
brèves de Carissimi, VOLT. Lett. Chabanon, 8 janv.
1/73. H Récitatif noble, genre particulier de récita-
tif, qui a été porté à son plus haut point'de perfec-
tion par Gluck, dans ses tragédies lyriques. Le ré-
citatif noble a été adopté presque exclusivement par
les compositeurs de l'école italienne, de Sacchini
a Rossini et par ceux de l'école français» jusqu'à
RÉG
REC
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plusieurs sujets exercent l'action les uns sur les au-
tres.
— ÉTYM. Lat. reciprocitatem, de reciprocus (voy.
RÉCIPROBUE).
f RÉCIPROQUANT (ré-si-pro-kan), adj. m.
Terme de chemin de fer. Se dit d'un système de
traction employé sur les plans inclinés automoteurs.
Ce nom provient de ce que les convois agissent ré-
ciproquement l'un sur l'autre pour monter et des-
cendre.
RÉCIPROQUE (ré-si-pro-k'), adj. |[ i° Propre-
ment, alternatif, qui va en sens inverse. || Vers ré-
ciproques, se dit des vers latins qu'on peut lire en
commençant par le dernier mot, sans que la me-
sure et lé sens soient détruits. || 2" Terme de logi-
que. Propositions réciproques, deux propositions
telles que le sujet de l'un peut devenir l'attribut de
l'autre, et l'attribut de l'une le sujet de l'autre ; ou,
autrement, propositions réciproques, se dit de
deux propositions qui sont telles que chacune d'el-
les se déduit de l'autre comme conséquence né-
cessaire. || S. f. La réciproque, l'inverse d'une pro-
position démontrée. La réciproque est vraie, n'est
pas vraie. Démontrer la réciproque. || 3" Termes ré-
ciproques, termes qui ont la même signification, et
qui se peuvent prendre l'un pour l'autre, par exem-
ple homme et animal raisonnable. || 4° Terme de nia-
thématiq ue. Figures réciproques, celles dont les côtés
se peuvent comparer de manière que l'antécédent
d'une raison et le conséquent de l'autre se trouvent
dans la même figure. 11 II se dit aussi pour inverse. La
gravitation s'exerce en raison réciproque ducarré de
la distance. De là il suit que, les carrés des moyens
mouvements étant réciproques aux cubes de ces
axes, si le mouvement de Saturne se ralentit par
l'action de Jupiter, celui de Jupiter doit s'accélérer
par l'actionde Saturne, LAPLA.CE, Exp.iv, s. || 5° Qui
se communique de l'un à l'autre, mutuel. Et ces
torrents volants, ces fleuves suspendus [les nuages]
Par un choc réciproque et crevés et fondus, BRÊB.
Phars. iv. [Dans les ouvrages de parti] Les faits y
sont déguisés, les raisons réciproques n'y sont point
rapportées dans toute leur force, ni avec une en-
tière exactitude, LA BRUY. I. Le roi, le sénat et le
peuple étaient, pour ainsi dire, dans une dépen-
dance réciproque; et il résultait de cette mutuelle
dépendance un équilibre d'autorité qui modérait
celle du prince, VERTOT, Révol. rom. i, p. 26. Il y
avait entre elle [Mme des Ursins] et cette princesse
[la reine d'Espagne] une amitié fondée sur ce be-
soin d'une confiance réciproque, qui rend si sou-
vent les femmes nécessaires les unes aux autres,
VOLT. Mél. litt. Observ. sur les mém. de Noailles.
|| S. m. Terme familier. Le réciproque, la pareille.
Adieu, mon adorable petite soeur que j'aime avec
toute la tendresse dont je suis capable.... je ne sais
pourquoi vous me quittez du réciproque ; il me
semble que vous devriez être contente de ce que je
sens pour vous, CH. DE SÉV. à Mme de Grignan,
dans SÉV. t i nov. 4676. Mme de Castries était aussi
glorieuse pour son mari que pour elle; elle en re-
cevait le réciproque et toutes sortes d'égards et de
respects, ST-SIM. 42, 263. || 6° Terme de grammaire.
Verbes réciproques, verbes qui expriment l'action
mutuelle de plusieurs sujets les uns sur les autres.
Ils se frappent. || Duclos l'a pris au sens de verbe
réfléchi : Il y en a un [verbe] qu'on nomme récipro-
que, c'est-à-dire qui rentre dans lui-même : Pierre
s'aime, Caton s'est tué, (Euvr. t. ix, p. 98.
— HIST. xv° s. Quand ils furent approchés des
Sarrasins, de beau traict les saluèrent, et au réci-
proque les Sarrasins eux, Bouciq. n, 20. || xvi° s.
Il y avoit eu entre eulx [César et Pompée] une si
longue intelligence et société.... tant d'offices réci-
proques et d'alliances.... MONT, I, 268.
— ÉTYM. Provenç. reciproc; du lat. reciprocus,
que Corssen (Nachtr. p. 4 37) explique comme un
composé de reçus (de re) et procus (de pro), et si-
gnifiant : qui va en arrière et en avant.
RECIPROQUEMENT (ré-si-pro-ke-man), .adv.
|| 1° D'une manière inverse, en retour. Comme les
actions héroïques animent ceux qui écrivent, ceux-
ci réciproquement vont remuer, par le désir de la
gloire, ce qu'il y a de plus vif dans les grands cou-
rages, BOSS. Disc de récept. La convoitise l'empê-
che [le chrétien] ae faire tout le bien qu'il voudrait;
réciproquemsnt, il empêche la convoitise de faire
tout le mal au'elle désire, ID. 2' sermon, Pâques, 2.
Les enfants ^eut-être seraient plus chers à leurs
pères, et réciproquement les pères à leurs enfants,
ssns le titre d'héritiers, LA BRUY. VI. Les animaux
des parties méridionales de l'ancien continent ne se
trouvent pas dans le nouveau; et, réciproquement,
ceux de l'Amérique méridionale ne se trouventpoint
dans l'ancien continent, BUFF. Quadrup. t. XII,
p. 4 86. || Et réciproquement, se dit d'une manière
elliptique pour représenter la proposition réciproque.
L'harmonie souffre quelquefois de la justesse et de
l'arrangement logique des mots, et réciproquement,
D'ALEMB. Mél. litt. (Eue. t. m, p. 265, dans POD-
GENS. Le mouvement de la lune s'accélère quand
celui du soleil se ralentit, et réciproquement, LA-
PLACE, Expos, i, 4. || 2° D'une manière réciproque,
mutuelle. Les petits se haïssent les uns les autres,
lorsqu'ils se nuisent réciproquement, LA BRUY. IX.
Il arrivait que les moines et la cour se corrompaient
réciproquement, MONTESQ. Rom. 22.
— HlST. xvi° s. Il [Alcibiade] demoura quelque
temps à lui faire la cour [à Artaxerce], estant aussi
réciproquement honoré et caressé par lui, AMYOT,
Aie. 77. Penser qu'il n'y ait point de plus grande
société qui oblige les hommes réciproquement, que
de tant qu'ilz peuvent tirer profit et utilité l'un de
l'autre, ID. Caton, n.
— ETYM. Réciproque, et le suffixe ment.
t RÉCIPROQUER (ré-si-pro-ké), v. a. Terme
vieilli et familier. Rendre la pareille. Il entendit
que la nymphe impatientée lui dit: Monsieur, vous
pouvez m'aimer tant qu'il vous plaira ; mais je ne
puis du tout vous réciproquer, SÉV. 8 janv. 1676.
.... Je n'ai point senti de transports aussi doux
Pour tout autre mortel que j'en ressens pour vous.
— En vous réciproquant, vous êtes, je vous jure,
De ces heureux transports payés avec usure, _RE-
GNARD, Démocr. lv, 7. || Se réciproquer, v. réfl. Être
dans un rapport réciproque. Vous voulez peut-être
savoir.... si le bien se réciproque avec la fin? MOL.
Ifar. forcé, 6. '
— ÉTYM. Lat. reciprocare.
• f RÉCISION (ré-si-zi-on), s. f. Ancien synonyme
de rescision.
— HIST. xvi° s. La plus part de ceux qui en ont
escript, dit que cette descharge fut une générale et
universelle recision et abolition de tous contraux,
AMYOT, Solon, 24.
— ÉTYM. Lat. recisionem, de recidere, retran-
cher, .de re, et cxdere, couper.
RÉCIT (ré-si ; le t ne se prononce pas et ne se
lie pas; au pluriel, Ys se lie : des ré-si-z agréables),
s. m. |1 i° Action de raconter une chose. Et puis-
qu'il faut encor vous en faire un récit, CORN. Cid,
i, t. 11 y a autant de différence entre un récit que
l'on fait sur des mémoires quoique bons, et une
narration de faits que l'on a vus soi-même, qu'il y
en a entre un portrait auquel on ne travaille que
sur des ouï-dire, et une copie que l'on tire sur
les originaux, RETZ, Mém. t..ni, liv. iv, p. 21, dans
POUGENS. 11 trouva son sujet plein de récits tout
nus, LA FONT. Fabl. 1, 14 Je suis encor d'avis
Que nous rendions le temps moins long par des
récits, m. Filles de Minée. Je tremble au seul ré-
cit de la tempête furieuse dont la flotte fut battue
durant dix jours, BOSS. Reine d'Anglet. L'éloquence
de la chaire n'est pas propre au récit des combats et
des batailles, FLÉCH. Tur. ...que je vous fasse un triste
récit de nos divisions, ID. Le Tell. La poésie épique
Dans le vaste récit d'une longue action Se soutient
par la fable et vit de fiction, BOIL. Art p. m. Tel
homme qui n'a point dessein de mentir en commen-
çant un récit un peu extraordinaire, pourra néan-
moins se surprendre lui-même en mensonge, s'il y
prend garde, FONTEN. Orig. fabl. t. m, p. 272, dans
PODGENS. À table il ne faut que des mots et point de
récits, MARIV. Pays. para. part. 2. L'histoire des plus
grands princes est souvent le récit des fautes des
hommes, VOLT. Louis XIV, 44. Récits charmants,
pourquoi n'êtes-vous que des fables? DELILLE,
Pit. iv. On se plaît au récit des maux qu'on ne sent
plus, c. DELAV. Paria, m, 4. Lorsque les yeux cher-
cheront sous vos rides Les traits charmants qui
m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens
avides Diront : quel fut cet ami tant pleuré ? BÉ-
RANG. Bonne vieille. || 2° Dans l'art dramatique, la
narration détaillée d'un événement qui vient de se
passer. Lorsque cet inconvénient est à craindre, il
est bon de cacher l'événement à la vue et de le
faire savoir par un récit qui frappe moins que le
spectacle, et nous impose plus aisément, CORN.
2» dise. Ce qu'on ne doit point voir,-, qu'un récit
nous l'expose [dans la tragédie], BOIL. Art p. m.
Plusieurs hommes de goût et entre autres l'auteur
de Télémaque ont regardé comme une amplification
le récit de la mort d'Hippolyte dans Racine, VOLT.
Dict. phil. Amplification. || 3° Familièrement. Lan-
gage avantageux que l'on tient sur quelqu'un. Je
ne le connais point, mais sur le récit qu'on m'en a
fait j'en ai bonne opinion. || Faire un grand récit,
de grands récits de quelqu'un ou de quelque chose,
.en parler très-avantageusement. || 4° Terme de mu-
sique. Ce qui est chanté par une voix seule ou joué
par un instrument seul. Récit de basse, de violon.
Il II se dit aussi de la partie qui, dans une sympho-
nie, exécute le sujet principal. H Synonyme ancien
de récitatif Quand les Italiens firent revivre la tra-
gédie au xvi' siècle, le récit était une mélopée, mais
qu'on ne pouvait noter, VOLT. Dict. phil. Chant.
— HIST. xvie s. Le récit particulier des effects qui
s'en sont ensuyvis de temps en temps seroit chose
trop longue à déduire, LANOUE, 61.
— ÉTYM. Voy. RÉCITER.
RÉCITANT, ANTE (ré-si-tan, tan-t'), adj. Terme
de musique. Il se dit des voix et des instruments
qui exécutent seuls. || Partie récitante, celle qui est
chantée par une seule voix ou exécutée par un seul
instrument, ou celle qui exécute le sujet principal.
RÉCITATEUR (ré-si-ta-teur), s. m. Celui qui ré-
cite. Faites-vous lire la pièce [les Guèbres] parun bon
récitateur de vers; vous verrez aisément de quoi il
s'agit, et vous viendrez à notre secours, VOLT. Lett.
Mme du Dcffant, 24juill. 4769.
— HIST. xme s. Mes des que ge n'en sui faisier-
res, J'en puis bien estre recitierres, la Rose, 6742.
Il xvie s. Alexandre le Grand jugea estre l'une des
plus grandes et principalles félicitez d'Achilles, d'à-,
voir trouvé Homère tel et si noble récitateur de sa
prouesse, M. DU BELL. Prologue. Pour cette heure,
nous cherchons si ces recitateurs et recueuilleurs
[les historiens d'à présent] sont louables eulx-mes-
mes, MONT. îv, 48. ».
— ÉTYM. Ital. recitalore; du lat. recitatorem, de
recitare, réciter. Dans l'ancien français recitierres
est le nominatif de recitdtor; le régime est reci-
teor, de recitatorem.
RÉCITATIF (ré-si-ta-tif), s. m. Terme de musi-
que dramatique. Chant qui n'est mesuré que par à
peu près (il pourrait très-bien ne pas l'être), et que
le chanteur exécute, comme le plain-chant, sans ré-
gularité mathématique de rhythme ; il représente la
parole ordinaire, et n'en diffère que parce que les
syllabes sont prononcées sur les notes de la gamme ;
il ne contient que le récit de l'action et se distingue
des airs et des choeurs. On a surpassé prodigieuse-
ment Lulli dans tout ce qui n'est pas récitatif; mais
personne n'a jamais égalé Quinault, VOLT. Louis XIV,
Écrivains, Quinault. Le récitatif ne peut être bon
qu'autant que les vers le sont, ID. Dict. phil. Art
dramatique. Un beau spectacle bien varié, des fêtes
brillantes, beaucoup d'airs, peu de récitatifs, des
actes courts, c'est là ce qui me plaît [dans un opéra],
ID. Lett. Thiriot, 26 déc. (736. On entend quelque-
fois les partisans de Lulli se récrier d'admiration
sur ce que c'est un étranger qui a créé notre réci-
tatif; il y paraît, on sait à quel point la prosodie y
est estropiée, surtout dans les finales, D'ALEMB. Lib.
de la mus. OEuv. t. m, p. 369, dans POUGENS.
Il Récitatif libre : le récitatif n'est quelquefois ac-
compagné que par la basse et le piano; on lui
donne le nom de récitatif libre ; on s'en sert princi-
palement dans l'opéra bouffe italien. Le chanteur
le débite rapidement, et donne aux paroles moins
d'accentuation qu'à tout autre récitatif, FÉTIS, la
Musique, Dict. art. récitatif. |] Récitatif obligé :
c'est celui qui, entremêlé de ritournelles et de
traits de symphonie, oblige, pour ainsi dire, le ré-
citant et l'orchestre l'un envers l'autre, en sorte
qu'ils doivent être attentifs et s'attendre mutuelle-
ment, 3. 1. ROUSS. Dict. de mus. art. récitatif
obligé. Les Italiens en ont un qu'ils appellent réci-
tatif obligé, c'est-à-dire accompagné d'instruments,
et qu'ils emploient souvent avec succès dans les
morceaux d'expression, D'ALEMB. Lib. de la mus.
OEuv. t. m, p. 371. [| Récitatif mesuré : ces deux
mots sont contradictoires; tout récitatif où l'on sent
quelque autre mesure que celle des vers n'est plus
du récitatif. Mais souvent un récitatif ordinaire se
change tout d'un coup en chant, et prend de la
mesure et de la mélodie ; ce qui se marque en écri-
vant sur lesparties a tempo ou a battuta, 1. j. ROUSS.
Dict. de mus. art. récitatif mesuré. Si vous voulez
avoir un modèle de récitatif mesuré italien avant
Lulli, absolument dans le goût français, faites-vous
chanter par quelque basse-taille le Sunt rosx mundi
brèves de Carissimi, VOLT. Lett. Chabanon, 8 janv.
1/73. H Récitatif noble, genre particulier de récita-
tif, qui a été porté à son plus haut point'de perfec-
tion par Gluck, dans ses tragédies lyriques. Le ré-
citatif noble a été adopté presque exclusivement par
les compositeurs de l'école italienne, de Sacchini
a Rossini et par ceux de l'école français» jusqu'à
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