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1242 pages
1496
REA
RËA
REB
dre réel,, donner la réalité;, effectuer, c'est rendre
effectif, donner l'effet. 11 y a donc entre ces deux
mots ladifférence qui est entre quelque chose d'exis-
tant et. quelque chose d'agissant.
— HIST. xvie s. Rentes, foncières, et réalisées ou
nanties [dont -la reconnaissance a été faite par de-
vant, le seigneur, ou le contrat rendu réel,, à fin
d'hypp.thèque et de nantissement], J.OYSEL, SIS.
— ÉTYM. Lat. realis (voy. RÉEL).
t RÉALISME (ré-a-lis-m'), s. m. || t° Terme de
philosophie scolastique. Système, secte des réa-
listes,, || Doctrine, qui suppose que noua connaissons
le monde extérieur comme une réalité objective,
par opposition àla, doctrine de Berkeley, qui déclare
qu'en, rien, nous ne connaissons, que nos impres-
sions.,!!? 0 Néologisme,, En termes d'art et de litté-
rature, attachement à. la reproduction de la. nature
sans idéal. Le réalisme, dans, la poésie,, dans la
peinture.,.
— ÉTYM;.. Lat. re.a/î's, (voy;. RÉEL)..
RÉALISTE, (ré-a-li-sf), s, m. ||1° Terme de phi-
losophie. Philosophe qui. regarde, les idées abstraites
comme des êtres réels,. Les réalistes et les nomi-
naux se sont partagé i;école durant le moyen âge.
H.AdjVLa. doctrine réaliste. ||: 2° Terme de littéra-
ture et de beaux-arts.. Partisan du. réalisme. Les
réalistes. || Adj. Ecole réaliste; Peintre réaliste.
RÉALITÉ (ré-a-li-té), s. f. || 1° Existence réelle,
caractère réel, chose réelle.,Nous ayons, beau enfler
nos conceptions au delà des espaces imaginables,
nous n'enfantons que des atomes, au, prix de la réa-
lité des choses, PASÇ, Pens. i, i, édit. HAVET. TOUS
ces passages ensemble [des psaumes et des prophè-
tes] ne peuvent être dits de. la.réalité ; tous: peuvent
être, dits.de la figure; donc ils ne sont pas dits de
la réalité, mais de la figure, ID. ib. xvi, 6. Dans.Ies
lois, il faut raisonner de la réalité à la réalité, et
non pas,de la. réalité à la figure, ou,de la figure à
la réalité, MONTESQ. Espr. xxix, 16, Mondor: Une
maîtresse en l'air et qui n'eut jamais vie?—Dann's :
Oui, je l'aimais avec autant de volupté Que le vul-
gaire en trouve à la réalité, PIRON, Mttrom. n, 8.
|| La réalité du corps de Jésus-Christ dans l'eucha-
ristie, la, présence réelle. Elle [la princesse de Ta-
rente, calviniste et par. conséquent ne croyant pas
à la présence réelle] me fait valoir les siennes; [dé-
votions],, où. elle fait plus de jeûnes et de retraites
que nous n'en faisons pour notre réalité, SÉV. <8 août
1.680. La, réalité, qui nous est commune avec les
luthériens, BOSS. f™ inslr. past. 39. || 2° Il se dit au
pluriel, Après m'avoir fait sentir tous les plaisirs de
l'espérance songez à me donner des réalités, SÉV. d
Mme de Grignan, 26 août 1676. Quand même les
douces erreurs et les songes sur lesquels votre esprit
s'endort deviendraient un jour des réalités, MASS.
Petit carême, Drapeaux. Ils ont donné à ce qui n'est
pas les réalités de ce qui existe, cornu.. Art dépens.
1, 8. Il Par opposition à objet peint. Elle [une prude]
fait des tableaux couvrir les nudités, Mais elle a de
l'amour pour les 'réalités, MOL. Mis. ni, 5. || Par op-
position a promesse. Et je ne croirai rien que vous
n'ayez, madame, Par des réalités su convaincre ma
flamme, m. Tart. iv, 5. || 3° Absolument, au singu-
lier, les choses telles qu'elles sont, sans illusion ni
poésie. Malheur à qui du fond de l'exil de la vie
Entendit ces concerts d'un monde qu'il envie 1 Du
nectar idéal sitôt qu'elle a goûté, La nature répugne
à la réalité, LAMART. Médit. 1, 2. L'un, comme Cal-
. déron et comme Mérimée, Incruste un plomb brû-
lant sur la réalité, A. DE MCSSET, La coupe et les
lèvres, Dédicace. ]| 4° En réalité, loc. adv. Réelle-
ment. Heureux en apparence, il ne l'est pas en
réalité.
— HIST. xvie s. En dons n'i a ordre, raison, me-
sure ; On pille l'un par grant crudelité, Pour enri-
chir, contre realité, Un sot ou fou; n'est-ce pas
grand injure? les Triomphes de la noble dame, î° 90,
dans LACDRNE. Obligation generalle de la personne
et de tous ses biens meubles et immeubles, passée
aussy par devant la loy, n'induit nulle hypoteque
ne réalité, Nouv. coust. génér.t. 1, p. 5)4.
— ÉTYM, Lat. realis (voy. RÉEL) .
t RÉALI,ÉGUER (ré-al-lé-ghé), ». a. Alléguer de
nouveau.
— HIST. xvi' s. Son eschole [de Sênèque] me des-
plait de realleguer tousjours de nouveau les argu-
ments communs, MONT, IV, 88.
y RÊAMARBER (ré-a-mâ-ré), ». a. Amarrer de
nouveau. |l T. léjl. Se réamarrer, amarrer de nou-
veau un navire. L'approche de la nuit nous forçait
à nous réamarrer, lorsqu'à cinq heures et demie il
se leva une brise du fond du port, ROUGAINVILLE;
Toy. t. 11, p. 216, dans PODGENS.
t RÉAMOXCELER- (ré-a-mon-se-lé), ». a. Amon-
celer de nouveau.
— HIST. xvie s. Le matin revenu, les gerbes se-
ront re-amoncellées. comme devant, de peur que le
soleil ne les pénètre, 0. DE SERRES, I>28.
f RÉANDIER (ré-a-ni-mé), ». a. Animer denou-
veau; II Terres réanimées, terres sèches que le. sal-
pê trier arrose pour que le salpêtre s'y reproduise,
— HIST. xvie s. Si l'on doit croyre à Pythagore,
Qui les cors fait reanimer.... DU BELLAY; m, 25, recto.
f RÉAPPARAÎTRE (ré-a-pa-rê-tr'J, ». n^ Appa-
raître de nouveau. Si l'on me demande comment il
se fait que ces courbes paraboliques apparaissent
ou réapparaissent après: les cascades dans-lesquelles
le glacier a été crevassé et déchiré, CE. MARTINS,
Rev. des Deux--Mondes, 1867, 1.1, p. 4:26.
— HIST. xve s. Les archers qui estoient haut es
estages [des beffrois] rapparoient dessus tous les
murs et traioient trop rapidement, FROISS. I, I, 237;
RÉAPPARITION: (ré-a-pa-ri-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. Action d'apparaître de nouveau; La
réapparitiondesymptômesalarmants. || Particulière-
ment, en astronomie; vue d'un astre qui commence^
reparaître. Dominique Cassini conçut que ces;phé-
nomènes.de la disparition et de la réapparition des
satellites [de Jupiter] dans leurs éclipses, ces: signaux
presque instantanés, partout aperçus, étaient les plus
propres à donner les longitudes, BAILLT, Hist. astr.
mod. t. ir, p. 829. Quelquefois, dans l'intervalle de
sa disparition le soir à sa réapparition le matin., on
voit la planète [Mercure] se projeter sur le disque
du soleil sous la forme d'une tache noire qui décrit
la corde de ce disque, LAPLACE, Expos. r, 6.
— ÉTYM-. Ré..., et apparition.
RÉAPPEL (ré-a-pèl), s. m; Secondappel.
f RÉAPPELANT (ré-a-pe-lan), s. m. Terme de
jurisprudence. Celui qui a interjeté deux fois ap-
pel, qui a renouvelé son appel. Des enthousiastes
s'imaginent qu'un diacre nommé Paris, frère d'an
conseiller au parlement appelant et réappelant, en-
terré dans le cimetière de Saint-Médard, avait fait
des miracles, VOLT. Louis XIV, 37.
RÉAPPELÉ, ÉE (ré-a-pe-lé, lée), port, passé.
RËAPPELER (ré-a-pe-lè), v. a. || 1° Recommen-
cer l'appel. !| 2° Faire un nouvel appel devant une
juridiction. Rome éclatait en reproches; on se con-
sumait en négociations; on appelait, on réappelait,
VOLT. Louis XIV, 37.
f RÉAPLANIR (ré-a-pla-nir), ». a. Aplanir de
nouveau.
— HIST. xvie s. Le restant sera comblé de la
meilleure terre, dont la superficie du- champ sera
reaplanie, 0. DE SERRES, 67.
RÉAPPOSÉ, ÉE (ré-a-pô-zé, zée), part, passé.
RÉAPPOSER (rê-a-pô-zé), ». a. Apposer/ de
nouveau. Il fallut réapposer les scellés.
RÉAPPOSITION (ré-a-pô-zirsion), s. f. Action de
réapposer. -Au fur et à mesure que les tabacs auront
été ramenés à un état sain, leur réemballage et la
réapposition des plombs seront constatés au procès-
verbal, Circul. des contrib. indir. 26 sept. 1820, w «1.
t RÉAPPRÉCIATION (ré-a-pré-si-a-sion), s. f; Ac-
tion d'apprécier pour la seconde fois. Imposition fo-
raine de Provence, et domaniale sur les blés et autres
marchandises et denrées sujettes à icelle, enlevées
de la ville et terroir d'Arles, et nouvelle réapprécia-
tion et augmentation.desdits droits sur lesmarchanr
dises contenues, au tarif arrêté en conseil, le troi-
sième octobre -1632, Arrêt du-. Conseil, 29 juin ii680;
— HIST, xyie s. Une juste reappreciation. de tous
les tarifs, SULLY, Mém. t. v., p. i 96.
t RÉAPPRÉCIER (ré-a-pré-si-é), ». a. Apprécier
de nouveau. Les;lois des Germains apprécièrent: en
argent les satisfactions pour les torts que l'on avait
faits et pour les peines des crimes; mais; comme il
y avait très-peu d'argent, dans le pays, elles réap-
précièrent' l'argent en.denrées et! en bétail, MONTESQ.
Espr. xxiij 2.
f RÉARMEMENT (ré-ar-me-man), s. m. Nouvel
armement.
t RÉARMER (ré-arr-mé), ». a. || 1° Terme de ma-
rine. Armer un vaisseau désarmé pour réparation.
j| 2° Fig. Munir de ce qui est comparé à une-arme.
Le Directoire venait d'être réarmé de toute la puis?
sance révolutionnaire, THIERS, dans LEGOABANT;
— HIST, xvc s. Eut le seigueur de Sey rearmé de
son grand gardebras, OL. DE LA MARCHE, Mémi Hv.
1, p. 195, dans LACURNE.
RÉASSIGNATION (ré-arsi-gna-sion), s. f. || 1° Se-
conde assignation devant un juge. || 2?- Nouvelle
assignation sur un autre,, fonds que celuii qui- avait
été d'abord affecté au payement, d'uee somme.
RÉASSIGNÉ, ÉE (ré-a-si-gnéjgnée); part, passé.
RÉASSIGNER (ré-a-si-gné), i>. a. || f Assigne!
de nouveau. || 2° Assigner sur un autre fonds.
t RÉASSURANCE (ré-a-su-ran-s'j, s. f. Terme
d'administration. Nouvelle assurance, contrat qui
intervient quand l'assureur se fait assurer à lui-
même les risques dont il s'est chargé. Les primes
des réassurances pourront être moindres ou plus
fortes que celles des assurances, Ordonn. août le's-i.
Il Compagnie de réassurance, société formée pour
recevoir le trop-plein des compagnies d'assurance,
et qui, n'étant jamais en rapport direct avec les
assurés, ne traite qu'avec ces compagnies.
t RÉASSURER (ré-a-su-ré), v:. à. Faire, une
réassurance. Défendons de faire assurer ou réassu-
rer des effets au delà de leur valeur, par une ou
plusieurs polices, Ordonn. août test.
t RÉASSUREUR (ré-a-su-reur), s. m. Celui qui
fait une réassurance.
t RÉATTAQIIER (ré-a-ta-ké), ». a. Attaquer de
nouveau. Nous ne sortîmes des cachots.... que pour
la réattaquer audacieusement, BABOEUF,.Pièces, 1,63.
RÉATTELÉ, ÉE (ré-a-te-lé, lée), part: passé.
RÉATTELER (ré-a-te-lé), ». o. Atteler de nouveau.
REATU (IN) (in'-ré-a-tu), loc. adv. Être in reatu, '
être en état de prévention, d'accusation: Ce qui
[donner commission contre moi], ajouta lé premier
président, sera d'une grande utilité en décrèditant
le coadjute.ur par une procédure qui le mettra in
reatu, RETZ, nit, 182.
— ÉTYM: Lat. in, en, et reatu, accusation.
■f- RÉAUGMENTER (ré-ô-gman-té), v. a. Augmen-
ter de nouveau.
— ÉTYM. Ré..., et augmenter-; Berry, raugmen-
ter, rauementer.
t RÉAUMURIACÉES' (ré-Ô-mu-ri-a-sée), s. m.
pi. Famille de plantes séparées des ficoïdées, ainsi
dite du naturaliste Réaumur.
f RÉAUNER (ré-ô-né), v. a. Auner de nouveau.
.... Seront portées à la halle, pour.... lesdites cinq
pièces de pinchinats y être aunées et jetées à l'eau,
et icelles, sécbées, seraient réaunéës et rapportées
en ce bureau.... Arrêt du Conseil; 30 août I72i.
f RÉAUX (ré-ô), s. m. pi. Synonyme de réalistes,
n° i. Qu'importe à l'État qu'on soit du sentiment
des réaux ou des nominaux? VOLT. Phil. ignor. *9
— ÉTYM. Real pour réel (voy. RÉEL).
f RERADIGEONNER (re-ba-di-jo-né), v. a. Ba-
digeonner de nouveau. Il Fig. Je croyais qu'on al-
lait faire Du grand et du neuf, Même, étendre un
peu la sphère De quatre-vingt-neuf; Mais point ;
on rebadigeonne Un trône noirci!; Chanson, re-
prends ta couronne. — Messieurs, grand merci,
BÉRANG. Restaur. de la chanson.
f REBAIGNER (re-bè-gné), v. a. Baigner de
nouveau.
— HIST. xvie s. Sois toujours en mai rebaigné
De la rosée qui doux glisse, Et jamais juin ne te
fanisse, RONS. 650.
f REBAILLER (re-ba-llé, il mouillées), v. a.
Terme vieilli. Bailler de nouveau. Ne devais-je
être sage et me ressouvenir D'avoir vu la lumière
aux aveugles rendue, Rebailler aux muets la pa-
role perdue, Et faire dans les corps les âmes re-
venir? MALH. 1, 4.
— HIST. xive s; S'il avoit aceté [acheté] le vile-
nage qui li devoit douze deniers de cens, et il' le
rebailloit à douze deniers de cens, BEACM. XLVII, 9.
Il xvieS; Ces deux vers-là [un~aistique de Martial]' fu-
rent traduits en ces deux-ci (qui ont pareillement
la forme l'un d'hexamètre, l'autre de pentamètre) :
Aube, rebaille le jour ; pourquoy nostr' aise retiens-
tu? César doit revenir; aube, rebaille le jour.
H. EST,. Précell. édit. FEUOÈRE, p. 42.
f REBAISER (re-bê-zê), v. a. |] 1° Baiser de nou-
veau.... Seul dans- un coin, quand il est à son
aise, Il le tourne [un portrait] et retourne, il le
baise et: rebaise, DORÂT, Feinte par amour, 11, •'
Il 2° Terme de monnaie. Ajuster les carreaux pou
en rendre le poids exact. La première opération se
nomme les approches, ensuite on les rebaise.
— HJST. xv" s. Il la commence à rebaiser et
dit, en cela faisant-: M'amie, à qui est ceste belle
bouche?'LO»IS xi; Nouv. XLIX. ||xvies. Je ne cesse,
cheveux-, pour mon mal: apaiser, De vous voir el
loucher, baiser-et rebaiser, RONS. SU.
— ÉTYM, Jîe...., et-baiser; bourg, reboisé:
REBAISSÉ, ÉE (re-bê-sé, sée), part, passé.
REBAISSER-(re-bê-sé), ». a. Baisser de nouveau.
11 veutm'étouffer dans mon carrosse, de peur que je
ne m'enrhume ; je baisse la glace, il la lève, et moi
je la rebaisse, M"" RICCOBIM, (EUX. t. 1, p..234,
dans POUGENS.
f RÉBALADE (ré-ba-la-d'), s./.Espèce de chasse
REA
RËA
REB
dre réel,, donner la réalité;, effectuer, c'est rendre
effectif, donner l'effet. 11 y a donc entre ces deux
mots ladifférence qui est entre quelque chose d'exis-
tant et. quelque chose d'agissant.
— HIST. xvie s. Rentes, foncières, et réalisées ou
nanties [dont -la reconnaissance a été faite par de-
vant, le seigneur, ou le contrat rendu réel,, à fin
d'hypp.thèque et de nantissement], J.OYSEL, SIS.
— ÉTYM. Lat. realis (voy. RÉEL).
t RÉALISME (ré-a-lis-m'), s. m. || t° Terme de
philosophie scolastique. Système, secte des réa-
listes,, || Doctrine, qui suppose que noua connaissons
le monde extérieur comme une réalité objective,
par opposition àla, doctrine de Berkeley, qui déclare
qu'en, rien, nous ne connaissons, que nos impres-
sions.,!!? 0 Néologisme,, En termes d'art et de litté-
rature, attachement à. la reproduction de la. nature
sans idéal. Le réalisme, dans, la poésie,, dans la
peinture.,.
— ÉTYM;.. Lat. re.a/î's, (voy;. RÉEL)..
RÉALISTE, (ré-a-li-sf), s, m. ||1° Terme de phi-
losophie. Philosophe qui. regarde, les idées abstraites
comme des êtres réels,. Les réalistes et les nomi-
naux se sont partagé i;école durant le moyen âge.
H.AdjVLa. doctrine réaliste. ||: 2° Terme de littéra-
ture et de beaux-arts.. Partisan du. réalisme. Les
réalistes. || Adj. Ecole réaliste; Peintre réaliste.
RÉALITÉ (ré-a-li-té), s. f. || 1° Existence réelle,
caractère réel, chose réelle.,Nous ayons, beau enfler
nos conceptions au delà des espaces imaginables,
nous n'enfantons que des atomes, au, prix de la réa-
lité des choses, PASÇ, Pens. i, i, édit. HAVET. TOUS
ces passages ensemble [des psaumes et des prophè-
tes] ne peuvent être dits de. la.réalité ; tous: peuvent
être, dits.de la figure; donc ils ne sont pas dits de
la réalité, mais de la figure, ID. ib. xvi, 6. Dans.Ies
lois, il faut raisonner de la réalité à la réalité, et
non pas,de la. réalité à la figure, ou,de la figure à
la réalité, MONTESQ. Espr. xxix, 16, Mondor: Une
maîtresse en l'air et qui n'eut jamais vie?—Dann's :
Oui, je l'aimais avec autant de volupté Que le vul-
gaire en trouve à la réalité, PIRON, Mttrom. n, 8.
|| La réalité du corps de Jésus-Christ dans l'eucha-
ristie, la, présence réelle. Elle [la princesse de Ta-
rente, calviniste et par. conséquent ne croyant pas
à la présence réelle] me fait valoir les siennes; [dé-
votions],, où. elle fait plus de jeûnes et de retraites
que nous n'en faisons pour notre réalité, SÉV. <8 août
1.680. La, réalité, qui nous est commune avec les
luthériens, BOSS. f™ inslr. past. 39. || 2° Il se dit au
pluriel, Après m'avoir fait sentir tous les plaisirs de
l'espérance songez à me donner des réalités, SÉV. d
Mme de Grignan, 26 août 1676. Quand même les
douces erreurs et les songes sur lesquels votre esprit
s'endort deviendraient un jour des réalités, MASS.
Petit carême, Drapeaux. Ils ont donné à ce qui n'est
pas les réalités de ce qui existe, cornu.. Art dépens.
1, 8. Il Par opposition à objet peint. Elle [une prude]
fait des tableaux couvrir les nudités, Mais elle a de
l'amour pour les 'réalités, MOL. Mis. ni, 5. || Par op-
position a promesse. Et je ne croirai rien que vous
n'ayez, madame, Par des réalités su convaincre ma
flamme, m. Tart. iv, 5. || 3° Absolument, au singu-
lier, les choses telles qu'elles sont, sans illusion ni
poésie. Malheur à qui du fond de l'exil de la vie
Entendit ces concerts d'un monde qu'il envie 1 Du
nectar idéal sitôt qu'elle a goûté, La nature répugne
à la réalité, LAMART. Médit. 1, 2. L'un, comme Cal-
. déron et comme Mérimée, Incruste un plomb brû-
lant sur la réalité, A. DE MCSSET, La coupe et les
lèvres, Dédicace. ]| 4° En réalité, loc. adv. Réelle-
ment. Heureux en apparence, il ne l'est pas en
réalité.
— HIST. xvie s. En dons n'i a ordre, raison, me-
sure ; On pille l'un par grant crudelité, Pour enri-
chir, contre realité, Un sot ou fou; n'est-ce pas
grand injure? les Triomphes de la noble dame, î° 90,
dans LACDRNE. Obligation generalle de la personne
et de tous ses biens meubles et immeubles, passée
aussy par devant la loy, n'induit nulle hypoteque
ne réalité, Nouv. coust. génér.t. 1, p. 5)4.
— ÉTYM, Lat. realis (voy. RÉEL) .
t RÉALI,ÉGUER (ré-al-lé-ghé), ». a. Alléguer de
nouveau.
— HIST. xvi' s. Son eschole [de Sênèque] me des-
plait de realleguer tousjours de nouveau les argu-
ments communs, MONT, IV, 88.
y RÊAMARBER (ré-a-mâ-ré), ». a. Amarrer de
nouveau. |l T. léjl. Se réamarrer, amarrer de nou-
veau un navire. L'approche de la nuit nous forçait
à nous réamarrer, lorsqu'à cinq heures et demie il
se leva une brise du fond du port, ROUGAINVILLE;
Toy. t. 11, p. 216, dans PODGENS.
t RÉAMOXCELER- (ré-a-mon-se-lé), ». a. Amon-
celer de nouveau.
— HIST. xvie s. Le matin revenu, les gerbes se-
ront re-amoncellées. comme devant, de peur que le
soleil ne les pénètre, 0. DE SERRES, I>28.
f RÉANDIER (ré-a-ni-mé), ». a. Animer denou-
veau; II Terres réanimées, terres sèches que le. sal-
pê trier arrose pour que le salpêtre s'y reproduise,
— HIST. xvie s. Si l'on doit croyre à Pythagore,
Qui les cors fait reanimer.... DU BELLAY; m, 25, recto.
f RÉAPPARAÎTRE (ré-a-pa-rê-tr'J, ». n^ Appa-
raître de nouveau. Si l'on me demande comment il
se fait que ces courbes paraboliques apparaissent
ou réapparaissent après: les cascades dans-lesquelles
le glacier a été crevassé et déchiré, CE. MARTINS,
Rev. des Deux--Mondes, 1867, 1.1, p. 4:26.
— HIST. xve s. Les archers qui estoient haut es
estages [des beffrois] rapparoient dessus tous les
murs et traioient trop rapidement, FROISS. I, I, 237;
RÉAPPARITION: (ré-a-pa-ri-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. Action d'apparaître de nouveau; La
réapparitiondesymptômesalarmants. || Particulière-
ment, en astronomie; vue d'un astre qui commence^
reparaître. Dominique Cassini conçut que ces;phé-
nomènes.de la disparition et de la réapparition des
satellites [de Jupiter] dans leurs éclipses, ces: signaux
presque instantanés, partout aperçus, étaient les plus
propres à donner les longitudes, BAILLT, Hist. astr.
mod. t. ir, p. 829. Quelquefois, dans l'intervalle de
sa disparition le soir à sa réapparition le matin., on
voit la planète [Mercure] se projeter sur le disque
du soleil sous la forme d'une tache noire qui décrit
la corde de ce disque, LAPLACE, Expos. r, 6.
— ÉTYM-. Ré..., et apparition.
RÉAPPEL (ré-a-pèl), s. m; Secondappel.
f RÉAPPELANT (ré-a-pe-lan), s. m. Terme de
jurisprudence. Celui qui a interjeté deux fois ap-
pel, qui a renouvelé son appel. Des enthousiastes
s'imaginent qu'un diacre nommé Paris, frère d'an
conseiller au parlement appelant et réappelant, en-
terré dans le cimetière de Saint-Médard, avait fait
des miracles, VOLT. Louis XIV, 37.
RÉAPPELÉ, ÉE (ré-a-pe-lé, lée), port, passé.
RËAPPELER (ré-a-pe-lè), v. a. || 1° Recommen-
cer l'appel. !| 2° Faire un nouvel appel devant une
juridiction. Rome éclatait en reproches; on se con-
sumait en négociations; on appelait, on réappelait,
VOLT. Louis XIV, 37.
f RÉAPLANIR (ré-a-pla-nir), ». a. Aplanir de
nouveau.
— HIST. xvie s. Le restant sera comblé de la
meilleure terre, dont la superficie du- champ sera
reaplanie, 0. DE SERRES, 67.
RÉAPPOSÉ, ÉE (ré-a-pô-zé, zée), part, passé.
RÉAPPOSER (rê-a-pô-zé), ». a. Apposer/ de
nouveau. Il fallut réapposer les scellés.
RÉAPPOSITION (ré-a-pô-zirsion), s. f. Action de
réapposer. -Au fur et à mesure que les tabacs auront
été ramenés à un état sain, leur réemballage et la
réapposition des plombs seront constatés au procès-
verbal, Circul. des contrib. indir. 26 sept. 1820, w «1.
t RÉAPPRÉCIATION (ré-a-pré-si-a-sion), s. f; Ac-
tion d'apprécier pour la seconde fois. Imposition fo-
raine de Provence, et domaniale sur les blés et autres
marchandises et denrées sujettes à icelle, enlevées
de la ville et terroir d'Arles, et nouvelle réapprécia-
tion et augmentation.desdits droits sur lesmarchanr
dises contenues, au tarif arrêté en conseil, le troi-
sième octobre -1632, Arrêt du-. Conseil, 29 juin ii680;
— HIST, xyie s. Une juste reappreciation. de tous
les tarifs, SULLY, Mém. t. v., p. i 96.
t RÉAPPRÉCIER (ré-a-pré-si-é), ». a. Apprécier
de nouveau. Les;lois des Germains apprécièrent: en
argent les satisfactions pour les torts que l'on avait
faits et pour les peines des crimes; mais; comme il
y avait très-peu d'argent, dans le pays, elles réap-
précièrent' l'argent en.denrées et! en bétail, MONTESQ.
Espr. xxiij 2.
f RÉARMEMENT (ré-ar-me-man), s. m. Nouvel
armement.
t RÉARMER (ré-arr-mé), ». a. || 1° Terme de ma-
rine. Armer un vaisseau désarmé pour réparation.
j| 2° Fig. Munir de ce qui est comparé à une-arme.
Le Directoire venait d'être réarmé de toute la puis?
sance révolutionnaire, THIERS, dans LEGOABANT;
— HIST, xvc s. Eut le seigueur de Sey rearmé de
son grand gardebras, OL. DE LA MARCHE, Mémi Hv.
1, p. 195, dans LACURNE.
RÉASSIGNATION (ré-arsi-gna-sion), s. f. || 1° Se-
conde assignation devant un juge. || 2?- Nouvelle
assignation sur un autre,, fonds que celuii qui- avait
été d'abord affecté au payement, d'uee somme.
RÉASSIGNÉ, ÉE (ré-a-si-gnéjgnée); part, passé.
RÉASSIGNER (ré-a-si-gné), i>. a. || f Assigne!
de nouveau. || 2° Assigner sur un autre fonds.
t RÉASSURANCE (ré-a-su-ran-s'j, s. f. Terme
d'administration. Nouvelle assurance, contrat qui
intervient quand l'assureur se fait assurer à lui-
même les risques dont il s'est chargé. Les primes
des réassurances pourront être moindres ou plus
fortes que celles des assurances, Ordonn. août le's-i.
Il Compagnie de réassurance, société formée pour
recevoir le trop-plein des compagnies d'assurance,
et qui, n'étant jamais en rapport direct avec les
assurés, ne traite qu'avec ces compagnies.
t RÉASSURER (ré-a-su-ré), v:. à. Faire, une
réassurance. Défendons de faire assurer ou réassu-
rer des effets au delà de leur valeur, par une ou
plusieurs polices, Ordonn. août test.
t RÉASSUREUR (ré-a-su-reur), s. m. Celui qui
fait une réassurance.
t RÉATTAQIIER (ré-a-ta-ké), ». a. Attaquer de
nouveau. Nous ne sortîmes des cachots.... que pour
la réattaquer audacieusement, BABOEUF,.Pièces, 1,63.
RÉATTELÉ, ÉE (ré-a-te-lé, lée), part: passé.
RÉATTELER (ré-a-te-lé), ». o. Atteler de nouveau.
REATU (IN) (in'-ré-a-tu), loc. adv. Être in reatu, '
être en état de prévention, d'accusation: Ce qui
[donner commission contre moi], ajouta lé premier
président, sera d'une grande utilité en décrèditant
le coadjute.ur par une procédure qui le mettra in
reatu, RETZ, nit, 182.
— ÉTYM: Lat. in, en, et reatu, accusation.
■f- RÉAUGMENTER (ré-ô-gman-té), v. a. Augmen-
ter de nouveau.
— ÉTYM. Ré..., et augmenter-; Berry, raugmen-
ter, rauementer.
t RÉAUMURIACÉES' (ré-Ô-mu-ri-a-sée), s. m.
pi. Famille de plantes séparées des ficoïdées, ainsi
dite du naturaliste Réaumur.
f RÉAUNER (ré-ô-né), v. a. Auner de nouveau.
.... Seront portées à la halle, pour.... lesdites cinq
pièces de pinchinats y être aunées et jetées à l'eau,
et icelles, sécbées, seraient réaunéës et rapportées
en ce bureau.... Arrêt du Conseil; 30 août I72i.
f RÉAUX (ré-ô), s. m. pi. Synonyme de réalistes,
n° i. Qu'importe à l'État qu'on soit du sentiment
des réaux ou des nominaux? VOLT. Phil. ignor. *9
— ÉTYM. Real pour réel (voy. RÉEL).
f RERADIGEONNER (re-ba-di-jo-né), v. a. Ba-
digeonner de nouveau. Il Fig. Je croyais qu'on al-
lait faire Du grand et du neuf, Même, étendre un
peu la sphère De quatre-vingt-neuf; Mais point ;
on rebadigeonne Un trône noirci!; Chanson, re-
prends ta couronne. — Messieurs, grand merci,
BÉRANG. Restaur. de la chanson.
f REBAIGNER (re-bè-gné), v. a. Baigner de
nouveau.
— HIST. xvie s. Sois toujours en mai rebaigné
De la rosée qui doux glisse, Et jamais juin ne te
fanisse, RONS. 650.
f REBAILLER (re-ba-llé, il mouillées), v. a.
Terme vieilli. Bailler de nouveau. Ne devais-je
être sage et me ressouvenir D'avoir vu la lumière
aux aveugles rendue, Rebailler aux muets la pa-
role perdue, Et faire dans les corps les âmes re-
venir? MALH. 1, 4.
— HIST. xive s; S'il avoit aceté [acheté] le vile-
nage qui li devoit douze deniers de cens, et il' le
rebailloit à douze deniers de cens, BEACM. XLVII, 9.
Il xvieS; Ces deux vers-là [un~aistique de Martial]' fu-
rent traduits en ces deux-ci (qui ont pareillement
la forme l'un d'hexamètre, l'autre de pentamètre) :
Aube, rebaille le jour ; pourquoy nostr' aise retiens-
tu? César doit revenir; aube, rebaille le jour.
H. EST,. Précell. édit. FEUOÈRE, p. 42.
f REBAISER (re-bê-zê), v. a. |] 1° Baiser de nou-
veau.... Seul dans- un coin, quand il est à son
aise, Il le tourne [un portrait] et retourne, il le
baise et: rebaise, DORÂT, Feinte par amour, 11, •'
Il 2° Terme de monnaie. Ajuster les carreaux pou
en rendre le poids exact. La première opération se
nomme les approches, ensuite on les rebaise.
— HJST. xv" s. Il la commence à rebaiser et
dit, en cela faisant-: M'amie, à qui est ceste belle
bouche?'LO»IS xi; Nouv. XLIX. ||xvies. Je ne cesse,
cheveux-, pour mon mal: apaiser, De vous voir el
loucher, baiser-et rebaiser, RONS. SU.
— ÉTYM, Jîe...., et-baiser; bourg, reboisé:
REBAISSÉ, ÉE (re-bê-sé, sée), part, passé.
REBAISSER-(re-bê-sé), ». a. Baisser de nouveau.
11 veutm'étouffer dans mon carrosse, de peur que je
ne m'enrhume ; je baisse la glace, il la lève, et moi
je la rebaisse, M"" RICCOBIM, (EUX. t. 1, p..234,
dans POUGENS.
f RÉBALADE (ré-ba-la-d'), s./.Espèce de chasse
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