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RAY
RAY
RAY
rissement Que rappeler mon âme.... -MALH. I, 1.
Que de ravissements je sens à -cette ifois I COBN. te
Ment, iv, 4. Mon frère,-vous serrez charmé de le con-
naître [Tartufe], Etvos Tavissements ne-prendraient
point fle fin, MOL. Tort, I, S. Son mari :[de'Mmede'
Martel] luia écrit des ravissements de votre'beauté;'
11-est comblé de vos politesses, SÉV. àMmede Gri-'-
gnan, 20 mai «72. Dans ce ravissement divin [des 1
champs Elysées] les-siècles coulent plus rapidement-
que les heures, FÉN. Tél. XTX. La manière dont il-
s'exprime en quelques endroits sur les-ravissements
que cause la jouissance de la vérité, est si "vive et
si animée qu'il aurait été inexcusable de se pro-
poser une autre récompense, FONTEN. Tschirnhaus.
Qu'avec ravissement je revois ce séjour! VOLT.
Tancr. ni, i. [| 3° Le ravissement de saint Paul, l'é-
tat de saint Paul enlevé au'troisième ciel. Jl"* 0 Sorte
d'extase,'transport de l'âme hors d'elle-même. Sainte
Thérèsp s'abîme dans la contemplation de 'l'im-
mensité de Dieu par 'les ravissements, les trans-
ports et les extases, FLÊCH. Pawfg. -Ste Thérèse.
Au lieu des cantiques charmants Où David t'ex-
primait-ses saints ravissements, RAC. Ath. n, -9.
— HIST. xur» s. Etlidiz mestre Dudos paflôit au-
cunes choses estranges et vaines [dans une fièvre];
et se doutèrent les phisiciens du ravissement de ia
matière, et que file montast au cervél, 'Miracles de
St Loys,~p. 161. Ilxiv s. Ravissemenz depersonnes,
feux boutés, Bibl. des chartes, '6* 'série, 1.1, p. 81.
Ravissement est quant l'ame est menée par aucune
chose hors elle, ORESME, Tlvèse de MEUNIER. || XV S.
Quant esta parler de ravissements, violations et au-
tres besognes extraordinaires, il en 'fut fait, selon
les coutumes de la guerre, comme en ville con-
quise, MONSTREL. il, m.j|xvie s. Il laissa ses ter-
res venir en friches par un contemnement des cho-
ses terrienes et un ravissement de l'amour des
célestes, AMYOT, Péric. 36.
— ËTYM. Ravir.
RAVISSEUR (ra-vi-seur), s. m. || i° Celui qui ra-
vit. Elle accourt, elle lui arrache [au chien] cet in-
nocent animal [un poussin]; en même temps on lui
crie d'un autre côté qu'ille fallait rendre au ravis-
seur, dont on éteindrait l'ardeur en'lui enlevant sa
proie, BOSS. Anne de Gona. Faudra-t-il me faire
connaître pour ce que je suis, pour un ravisseur
du bien d'autrui? BOURDAL. Serm. 22e dim. après
la Penlec. Dominic. t. iv, p. 346. '|| Adj. et fig.
Comment puis-jevbir la douceur Qu'amour a peinte
en ce visage, Les feux de cet oeil ravisseur, La grâce
de ce beau corsage! VOIT. Ballade. || 2° Celui qui
ravit une femme, une fille. "Voilà donc le succès
qu'aura votre ambassade! Oreste ravisseur! HAC.
Aridr. m, <. H .[Énée dans l'Enéide] a trop l'air du
ravisseur de Lavinie; j'aimerais qu'il en Tût le ven-
geur, je voudrais qu'il eût un rival que je pusse
haïr, VOLT. Ess. poés. épiq. '3.|J 3° S. m. pi. Terme
de zoologie. Famille d'insectes hémiptères. || Les
oiseaux de proie (BLAINYILLE).
— HIST. xiii 0 s. Par foi, se g'estoie ore lierres
jlarron], Ou traïstres ou ravissieres, laMose, I5i7.
"Homicide, envenimeur, murtrier, larron, raviseor,
le Conseil de P. de Fontaines, 308. || xiv" s. Il doit
estre dit injuste selon chescune espèce de injustice,
si corne larron et adultère ou raviseur, ORESME, Elh.
154. Il xve s. Et des foiz plusieurs Sont loups ravis-
seurs SoUbz peaulx de brebiz, CH.- D'ORL. Chanson.
I] xvi* s. Chauds regards, propos ravisseurs, Feints
soupirs, poignantes douceurs, DESPORTES, Bergeries,
vi, Imitation d'Horace."
— ÉTYM. Ravir. Dans l'historique, ravissiere est
au nominatif, et raviseor au régime.
RAVITAILLÉ, ÉE (ra-vi-tâ-llé, liée),, part, passé
de ravitailler. Ville ravitaillée par un officier qui
introduisit un convoi.
RAVITAILLEMENT (ra-vi-t'à-lle-man, U mouil-
lées, et non ra-vi-tâ-ye-man), s. m. Action de ravi-
tailler. Le ravitaillement de la place réussit.
— HIST. xvie s. Les assiégez sur l'attente de ce
ravitaillement s'estoient remis à travailler mieux
que jamais, D'ADB. Hist. H, 307.
— ÉTYM. Ravitailler.
RAVITAILLER (ra-vi-tâ-llé, Il mouillées, et non
ra-vi-tâ-yé),v. o. ||.i° Remettre des vivres, des mu-
aitions dans.une place. Une si grande provision de
viandes, dé gâteaux, de tartes, .de pâtés que s'il
s'agissait de ravitailler une armée, LE J>..SIMON MARS,
Mtjst. du Toy. de Dieu. p. 403, dans PODGENS. || 2e Se
ravitailler, .». réf. ,Se dit, dans la marine, de la
réparation ou renouvellement de toutes les parties
hors de service. Plusieurs navires de Toulon vont
en remplacer d'autres dans le Levant, et ceux-ci
rentrent en France pour se ravitailler.
— HIST. xvc s. Et aussi pourront amener vins >et
toutes autres denrées pour vendre, sauf qu'ils n'en
mettront rien dedans la dite ville et chastel pour le
ravitailler, MONSTREL. n, 12.
— ÉTYM. Se, a,on disait souvent renvitailler, renvitaillemcnt.
RAVIVÉ, ÊE {ra-vi--vé, vée), part, passe' de ra-
viver. Ravivé par l'air frais.
'RAVIVER (ra-vi-vé), v. a. || 1" Rendre plus rvif.-
Raviver le feu. || Cet élixir ravive les esprits, il les
ranime. || 2° Raviver un tableau, rendre à ses cou-
leurs l'éclat qu'elles ont perdu. || 3" Terme de chi-
rurgie.'Raviver une plaie, ia rendre vermeille. j|-Oii
dit de même : raviver les chairs d'une plaie. || 4° Li-
mer une pièce de cuivre que l'on veut souder.
Il '5° Fig. Rendre plus actif. Raviver des ressenti-
ments qui s'assoupissaient. 'Pour ne pas raviver
moi-même ma douleur. || 6° Remettre en usage.
Cette même idée.... faisait souhaiter.... à Swift l'éta-
blissement d'une académie qui pût contenir et fixer
la langue anglaise, écarter beaucoup de termes, en
corriger d'autres, en raviver quelques-uns, VJLLE-
MAIN, Acad. franc. Préface. || 7" Se raviver, «. rèfl.
Devenir plus vif. 'Le feu se ravive. Les espérances
se ravivaient.
— HIST. xiie s. El terme d'iceu temporal Jde ce
temps] Se ravivèrent plusor mal, Haïne, noise e ires
granz, BENOÎT, H, 35187. ||xve s. Adonc fut ravivée
l'ancienne envient inimitié, Bouciq. 11, 12. Elles
furent très esmerveillëes, jusqu'à ce qu'elle leur dit
par quelle voie et comment elle estoit ravivée [gué-
rie], LOUIS xi, Nouv. xc.
— ÉTYM. Be..., et aviver.
i. RAVOIR (ra-voir), v. w.'H n'est usité qu'à l'in-
finitif et -au futur, je raurai, selon le Dictionnaire
de l'Académie; mais le futur entraîne le condi-
tionnel je raurais; et l'imparfait je ravaisne serait
pas déplaisant. || 1* Avoir de nouveau. Une parole
échappe.... il est impossible de la ravoir, LA BRUT.
vin. Tu seras trop heureuse de me ravoir va, lais-
se faire, DANCOURT, Colin-Maillard, se. 16. Pendant
ce discours il avançait la main pour ravoir la mien-
ne, que je lui laissai prendre, MARIV. Marianne,
2e part. Elle qu'on voulait ravoir à Paris, I. B. nouss..
Conf. IX. y 2° Recouvrer. La peine qu'il souffre ;[de
la captivité de son fils] lui fait trouver cent moyens
ridicules pour ravoir son fils, MOL. Fourber. ni, 3.
Il eût donné toute chose pour ravoir cette lettre,
HAMILT. Gramm. 8. Je ne crois pas que, pour ravoir
mon esprit, il soit besoin que j'aille par les airs jus-
ques dans la lune, FONTEN. Mond. 2' soir. Je pense
à ravoir mon prieuré et je crois que je le raurai,
p. L. COUR. Lelt. vu. Il 3° Se ravoir, v. rèfl. Reprendre
des forces. lia été fortmalade et commence seulement
à se ravoir. || Proverbe. Ravoir n'est pas sans peine.
— HIST. XIIIe s. Et de Troie r'ai-je ôï conter,
Qu'ele fut jade moult grant seigneurie, QUESNES,
Romancero, p. 108. . Que vous ravez ma dame, la
royne au vis clair, Berte, cxxxix. || xve s. Son
page, sur son coursier, autour des batailles, l'avoit
poursui ; et le trouva si à point qu'il gissoit là et ne
se pouvoit ravoir; il u'avoit autre empeschement
que du cheval, FROISS. I, I, 289. Après qu'iceux An-
glois eurent pris et raveu tous les biens, MONSTREL.
I, 24.i||xvi«s. Qui preste, non r'a : si r'a, non tosl;
si tost, non tout, LOTSEL, 672. Or estoit ce la moindre
chose à quoy pensoit Tarquinius, qu'à ravoir ses
biens, AMYOT, Publ. v. Hélas ! je connoy bien que
j'ay trop entrepris.... Toutesfois, le sçachant, je ne
puis me ravoir, Et plus Je vay avant, plus j'en pers
le pouvoir, DESPORTES, Élégies, 1,6. A peine est-il en
nous de nous ravoir de sa prinse [de l'iabitude],
MONT. .1, H 5.
— ÉTYM. Re..., et avoir; wallon, ravu, raveur.
f 2. RAVOIR (ra-voir), s. m. Terme de pêche. Nom
qu'on donne, sur quelques côtes, à un parc de filets
que la mer couvre et découvre. Les mailles des bas
parcs, ravoirs, courtines et venets auront 2 pouces en
carré; et ils seront attachés .à des pieux plantés à cet
effet dans les sables, sur lesquels le rets sera tendu,
sans .gu'il y puisse être enfoui, Ordonn. août, Ifisi.
j RAYAU (rè-iô), s. m. Dans l'ancien monna-
yage, .tablette de fer creusée de rainures où le
métal .refroidi prenait la forme d'une barre qui était
ensuite nivelée, amincie et forgée sur l'enclume.
Jeter en rayaux.
RATÉ, ÉE (rè-ié, iée), part, passé de rayer.
Il i° Marqué de raies. Vaisselle rayée. Ce dos chargé
de pourpre et rayé de clinquant, MALH. 11, 6. || Ca-
non rayé, fusil rayé, carabine rayée, pistolet rayéj
armes dans lesquelles on a fait des rayures; ces
rayures, anciennement droites, pour forcer la balle,
sont aujourd'hui en spirale, le projectile,.en tour-
nant, en reçoit une plusTiveimpulsion. M. de Mont-
géry nous apprend-que les Anglais, ayant réfléchi
que les balles 'tirées avec un fusil rayé en spirale
réunissaient àla justesse dufir la force des coups....
ANDREOSSY, Insiït. Mém. soient. *t.vn, p.-182. || On
disait de mJême : arquebuse rayée. || 2° Qui a des
raies. 'Etoffes Tayée. Le tigre rayé. || Ane Tayé, un
des noms du zèbre. Le zèbre a lairobe -rayée de TU-
bans noirs et blancs disposés alternativement avec
tant d'art et de symétrie, qu'il semble que'la-nature
ait employé la règle et le compas pour le peindre,
BUFF. Quadrup. t. v, p. M 75. ||Terme de botanique.
Vaisseaux rayés, ceux dont les -parois portent des
raies transversales d'une apparence glanduleuse,
Il 3° S. m. Nom de plusieurs espèces de -poissons.
t RAYÉE (rè-iéé), s. f. Nom -donné dans quel-
ques provinces à la poussière qui salit'les meubles.
Elle avait aperçu une rayée de poussière oubliée
par le plumeau sur un de mes -cartons, -SOUVESTHE,
Souvenirs, n.
— ÉTYM. Bayer.
f'RAYEMENT (rè-ye-niari), s.m. Actioirde rayer.
— HIST. .xvie s. Rayement, EOTGRAVE.
).TtAYER(rè-ié),v. o.-||l*Il seconjugue comme
payer. "Faire des raies. Rayer de la vaisselle en
la nettoyant. Rayer du papier avec le crayon JJOUT
écrire droit. Certaines variétés de pyroxêne qui ont
si peu de dureté qu'elles se laissent souvent rayer
par'l'ongle, -BEUDANT, Inst. Mém. sciera, t. vin,
p. 263. y Terme de vénerie. Hayerles voies d'une
bête, faire une raie derrière l'empreinte du talon
d'une bête, _pour l'indiquer aux chasseurs. || Terme
d'artillerie. Traire tles rayures dans un canon, dans
un fusil. Wî° Effacer, à l'aide d'une Taie qu'on passe
sur l'écriture. Il a été rayé de dessus l'état de la
la maison du roi, SÉV. 434. 'Bàhouc, après avoir
rêvé [sur le cas d'un marchand qui vendait sa
marchandise trop cher], le raya de ses tablettes
"[où il l'avait inscrit comme condamné], TOLT. Ba-
bouc. Odet de Chatillon, cardinal, évêque de Heau-
vais, s'était fait protestant comme son frère, et
s'était marié ; le pape l'avait rayé du nombre des
cardinaux, ID. Moeurs, )7l. .L'aimable auteur du
Télémaque retranchait des répétitions et des détails
inutiles dans son roman moral, et rayait le titre
de poème épique que quelques zélés Indiscrets lui
donnent, ID. Temple du Goût. Louvois le raya
[Charles Perrault] de la petite académie des mé-
dailles; ce ministre n'aimait pas Colbert, et'la haine
qu'il portait au protecteur reflua sur le protégé; qui
ne l'était plus, D'ALEMB. Éloges, Ch. Perrault. Les
inscriptions sont rayées du consentement des parties
intéressées et 'ayant capacité à cet effet, ou en
vertu d'un jugement en dernier ressort ou passé en
force de chose jugée, Code Jfap. art. 2157. || Fig.
Mais sitôt que d'un trait de ses fatales mains La
Parque l'eut rayé [Molière] du nombre des humains,
BOIL. Ép. vit. Il Fig. Rayez un tel, cela de vos papiers,
de vos registres, ne comptez pas sur un tel, sur cela.
Et rayez-moi de vos papiers, SCARR. Virg. iv. Moi,
votre ami ? rayez cela de vos papiers, MOL, Mis. 1, K
Si vous daignez lire mon rogaton théologique [où
Voltaire défend la Providence générale], je vous
prie d'être iien persuadée que je ne .crois ,point du
tout à la providence particulière; les aventures de
Lisbonne et de Saint-Domingue l'ont .rayée de mes
papiers, VOLT. Lett. Mme de Choiseul, 2 sept t7"0.
Il On lui a rayé sa pension, on l'a supprimée.
Il 3° Compter comme nul. Tout ce que je pus faire,
c'est de rayer ce .discours [un propos imprudent de
Ch. de Sévigné tenu à Gourville] de .sur les ta-
blettes de Gourville, SÉV. mercr. des.Cendres? teso.
Il faut rayer ce ;grand exemple [Saûl et David], par
lequel M. Jurieu a roulu montrer indéfiniment
que le peuple fait des rois, BOSS. 5e nvert. 39.
Ils sont obligés de rayer du nombre de leurs
jours tous ceux qu'ils ont passés dans cet état du-
quel il ne leur reste aucune idée, BUFF. De la vieil-
ûsse-etÀe la mort.
— HIST. xi* «. Li sans touz clairs parmi le cors
lui raie [coule], Ch. de Roi. CXLVI. || xrne s. Li sans
li raioitpar andeus les costés [par les deux côtés),
•et estoit navrés en deux lius, a. DE VALENC. IV.
Fille, à.Dieu ;[je] vous conimant, par qui li soleus
raie [rayonne], Berte, YIU. Oies noires qui sont raies
•d'autre color, BRUN, LATINI, Trésor, p. 205. Li arti-
cles qui est royés, Liv. des met. 363. Briefment,
que vous en conteroie ? Autre soleil leans ne roie
Que cil charboucles [escarboucle] fiamboians, la
Rose, 20654. Il n'afiert pas à clerc, qu'il veste
roberoiée.BEAUM. xi, 43. ||xives. Quemestierd'oea-
vre rayez estoit plus soutis [subtil] que le mestier
de lanure planive, et que celuy qui bien son-
RAY
RAY
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rissement Que rappeler mon âme.... -MALH. I, 1.
Que de ravissements je sens à -cette ifois I COBN. te
Ment, iv, 4. Mon frère,-vous serrez charmé de le con-
naître [Tartufe], Etvos Tavissements ne-prendraient
point fle fin, MOL. Tort, I, S. Son mari :[de'Mmede'
Martel] luia écrit des ravissements de votre'beauté;'
11-est comblé de vos politesses, SÉV. àMmede Gri-'-
gnan, 20 mai «72. Dans ce ravissement divin [des 1
champs Elysées] les-siècles coulent plus rapidement-
que les heures, FÉN. Tél. XTX. La manière dont il-
s'exprime en quelques endroits sur les-ravissements
que cause la jouissance de la vérité, est si "vive et
si animée qu'il aurait été inexcusable de se pro-
poser une autre récompense, FONTEN. Tschirnhaus.
Qu'avec ravissement je revois ce séjour! VOLT.
Tancr. ni, i. [| 3° Le ravissement de saint Paul, l'é-
tat de saint Paul enlevé au'troisième ciel. Jl"* 0 Sorte
d'extase,'transport de l'âme hors d'elle-même. Sainte
Thérèsp s'abîme dans la contemplation de 'l'im-
mensité de Dieu par 'les ravissements, les trans-
ports et les extases, FLÊCH. Pawfg. -Ste Thérèse.
Au lieu des cantiques charmants Où David t'ex-
primait-ses saints ravissements, RAC. Ath. n, -9.
— HIST. xur» s. Etlidiz mestre Dudos paflôit au-
cunes choses estranges et vaines [dans une fièvre];
et se doutèrent les phisiciens du ravissement de ia
matière, et que file montast au cervél, 'Miracles de
St Loys,~p. 161. Ilxiv s. Ravissemenz depersonnes,
feux boutés, Bibl. des chartes, '6* 'série, 1.1, p. 81.
Ravissement est quant l'ame est menée par aucune
chose hors elle, ORESME, Tlvèse de MEUNIER. || XV S.
Quant esta parler de ravissements, violations et au-
tres besognes extraordinaires, il en 'fut fait, selon
les coutumes de la guerre, comme en ville con-
quise, MONSTREL. il, m.j|xvie s. Il laissa ses ter-
res venir en friches par un contemnement des cho-
ses terrienes et un ravissement de l'amour des
célestes, AMYOT, Péric. 36.
— ËTYM. Ravir.
RAVISSEUR (ra-vi-seur), s. m. || i° Celui qui ra-
vit. Elle accourt, elle lui arrache [au chien] cet in-
nocent animal [un poussin]; en même temps on lui
crie d'un autre côté qu'ille fallait rendre au ravis-
seur, dont on éteindrait l'ardeur en'lui enlevant sa
proie, BOSS. Anne de Gona. Faudra-t-il me faire
connaître pour ce que je suis, pour un ravisseur
du bien d'autrui? BOURDAL. Serm. 22e dim. après
la Penlec. Dominic. t. iv, p. 346. '|| Adj. et fig.
Comment puis-jevbir la douceur Qu'amour a peinte
en ce visage, Les feux de cet oeil ravisseur, La grâce
de ce beau corsage! VOIT. Ballade. || 2° Celui qui
ravit une femme, une fille. "Voilà donc le succès
qu'aura votre ambassade! Oreste ravisseur! HAC.
Aridr. m, <. H .[Énée dans l'Enéide] a trop l'air du
ravisseur de Lavinie; j'aimerais qu'il en Tût le ven-
geur, je voudrais qu'il eût un rival que je pusse
haïr, VOLT. Ess. poés. épiq. '3.|J 3° S. m. pi. Terme
de zoologie. Famille d'insectes hémiptères. || Les
oiseaux de proie (BLAINYILLE).
— HIST. xiii 0 s. Par foi, se g'estoie ore lierres
jlarron], Ou traïstres ou ravissieres, laMose, I5i7.
"Homicide, envenimeur, murtrier, larron, raviseor,
le Conseil de P. de Fontaines, 308. || xiv" s. Il doit
estre dit injuste selon chescune espèce de injustice,
si corne larron et adultère ou raviseur, ORESME, Elh.
154. Il xve s. Et des foiz plusieurs Sont loups ravis-
seurs SoUbz peaulx de brebiz, CH.- D'ORL. Chanson.
I] xvi* s. Chauds regards, propos ravisseurs, Feints
soupirs, poignantes douceurs, DESPORTES, Bergeries,
vi, Imitation d'Horace."
— ÉTYM. Ravir. Dans l'historique, ravissiere est
au nominatif, et raviseor au régime.
RAVITAILLÉ, ÉE (ra-vi-tâ-llé, liée),, part, passé
de ravitailler. Ville ravitaillée par un officier qui
introduisit un convoi.
RAVITAILLEMENT (ra-vi-t'à-lle-man, U mouil-
lées, et non ra-vi-tâ-ye-man), s. m. Action de ravi-
tailler. Le ravitaillement de la place réussit.
— HIST. xvie s. Les assiégez sur l'attente de ce
ravitaillement s'estoient remis à travailler mieux
que jamais, D'ADB. Hist. H, 307.
— ÉTYM. Ravitailler.
RAVITAILLER (ra-vi-tâ-llé, Il mouillées, et non
ra-vi-tâ-yé),v. o. ||.i° Remettre des vivres, des mu-
aitions dans.une place. Une si grande provision de
viandes, dé gâteaux, de tartes, .de pâtés que s'il
s'agissait de ravitailler une armée, LE J>..SIMON MARS,
Mtjst. du Toy. de Dieu. p. 403, dans PODGENS. || 2e Se
ravitailler, .». réf. ,Se dit, dans la marine, de la
réparation ou renouvellement de toutes les parties
hors de service. Plusieurs navires de Toulon vont
en remplacer d'autres dans le Levant, et ceux-ci
rentrent en France pour se ravitailler.
— HIST. xvc s. Et aussi pourront amener vins >et
toutes autres denrées pour vendre, sauf qu'ils n'en
mettront rien dedans la dite ville et chastel pour le
ravitailler, MONSTREL. n, 12.
— ÉTYM. Se, a,
RAVIVÉ, ÊE {ra-vi--vé, vée), part, passe' de ra-
viver. Ravivé par l'air frais.
'RAVIVER (ra-vi-vé), v. a. || 1" Rendre plus rvif.-
Raviver le feu. || Cet élixir ravive les esprits, il les
ranime. || 2° Raviver un tableau, rendre à ses cou-
leurs l'éclat qu'elles ont perdu. || 3" Terme de chi-
rurgie.'Raviver une plaie, ia rendre vermeille. j|-Oii
dit de même : raviver les chairs d'une plaie. || 4° Li-
mer une pièce de cuivre que l'on veut souder.
Il '5° Fig. Rendre plus actif. Raviver des ressenti-
ments qui s'assoupissaient. 'Pour ne pas raviver
moi-même ma douleur. || 6° Remettre en usage.
Cette même idée.... faisait souhaiter.... à Swift l'éta-
blissement d'une académie qui pût contenir et fixer
la langue anglaise, écarter beaucoup de termes, en
corriger d'autres, en raviver quelques-uns, VJLLE-
MAIN, Acad. franc. Préface. || 7" Se raviver, «. rèfl.
Devenir plus vif. 'Le feu se ravive. Les espérances
se ravivaient.
— HIST. xiie s. El terme d'iceu temporal Jde ce
temps] Se ravivèrent plusor mal, Haïne, noise e ires
granz, BENOÎT, H, 35187. ||xve s. Adonc fut ravivée
l'ancienne envient inimitié, Bouciq. 11, 12. Elles
furent très esmerveillëes, jusqu'à ce qu'elle leur dit
par quelle voie et comment elle estoit ravivée [gué-
rie], LOUIS xi, Nouv. xc.
— ÉTYM. Be..., et aviver.
i. RAVOIR (ra-voir), v. w.'H n'est usité qu'à l'in-
finitif et -au futur, je raurai, selon le Dictionnaire
de l'Académie; mais le futur entraîne le condi-
tionnel je raurais; et l'imparfait je ravaisne serait
pas déplaisant. || 1* Avoir de nouveau. Une parole
échappe.... il est impossible de la ravoir, LA BRUT.
vin. Tu seras trop heureuse de me ravoir va, lais-
se faire, DANCOURT, Colin-Maillard, se. 16. Pendant
ce discours il avançait la main pour ravoir la mien-
ne, que je lui laissai prendre, MARIV. Marianne,
2e part. Elle qu'on voulait ravoir à Paris, I. B. nouss..
Conf. IX. y 2° Recouvrer. La peine qu'il souffre ;[de
la captivité de son fils] lui fait trouver cent moyens
ridicules pour ravoir son fils, MOL. Fourber. ni, 3.
Il eût donné toute chose pour ravoir cette lettre,
HAMILT. Gramm. 8. Je ne crois pas que, pour ravoir
mon esprit, il soit besoin que j'aille par les airs jus-
ques dans la lune, FONTEN. Mond. 2' soir. Je pense
à ravoir mon prieuré et je crois que je le raurai,
p. L. COUR. Lelt. vu. Il 3° Se ravoir, v. rèfl. Reprendre
des forces. lia été fortmalade et commence seulement
à se ravoir. || Proverbe. Ravoir n'est pas sans peine.
— HIST. XIIIe s. Et de Troie r'ai-je ôï conter,
Qu'ele fut jade moult grant seigneurie, QUESNES,
Romancero, p. 108. . Que vous ravez ma dame, la
royne au vis clair, Berte, cxxxix. || xve s. Son
page, sur son coursier, autour des batailles, l'avoit
poursui ; et le trouva si à point qu'il gissoit là et ne
se pouvoit ravoir; il u'avoit autre empeschement
que du cheval, FROISS. I, I, 289. Après qu'iceux An-
glois eurent pris et raveu tous les biens, MONSTREL.
I, 24.i||xvi«s. Qui preste, non r'a : si r'a, non tosl;
si tost, non tout, LOTSEL, 672. Or estoit ce la moindre
chose à quoy pensoit Tarquinius, qu'à ravoir ses
biens, AMYOT, Publ. v. Hélas ! je connoy bien que
j'ay trop entrepris.... Toutesfois, le sçachant, je ne
puis me ravoir, Et plus Je vay avant, plus j'en pers
le pouvoir, DESPORTES, Élégies, 1,6. A peine est-il en
nous de nous ravoir de sa prinse [de l'iabitude],
MONT. .1, H 5.
— ÉTYM. Re..., et avoir; wallon, ravu, raveur.
f 2. RAVOIR (ra-voir), s. m. Terme de pêche. Nom
qu'on donne, sur quelques côtes, à un parc de filets
que la mer couvre et découvre. Les mailles des bas
parcs, ravoirs, courtines et venets auront 2 pouces en
carré; et ils seront attachés .à des pieux plantés à cet
effet dans les sables, sur lesquels le rets sera tendu,
sans .gu'il y puisse être enfoui, Ordonn. août, Ifisi.
j RAYAU (rè-iô), s. m. Dans l'ancien monna-
yage, .tablette de fer creusée de rainures où le
métal .refroidi prenait la forme d'une barre qui était
ensuite nivelée, amincie et forgée sur l'enclume.
Jeter en rayaux.
RATÉ, ÉE (rè-ié, iée), part, passé de rayer.
Il i° Marqué de raies. Vaisselle rayée. Ce dos chargé
de pourpre et rayé de clinquant, MALH. 11, 6. || Ca-
non rayé, fusil rayé, carabine rayée, pistolet rayéj
armes dans lesquelles on a fait des rayures; ces
rayures, anciennement droites, pour forcer la balle,
sont aujourd'hui en spirale, le projectile,.en tour-
nant, en reçoit une plusTiveimpulsion. M. de Mont-
géry nous apprend-que les Anglais, ayant réfléchi
que les balles 'tirées avec un fusil rayé en spirale
réunissaient àla justesse dufir la force des coups....
ANDREOSSY, Insiït. Mém. soient. *t.vn, p.-182. || On
disait de mJême : arquebuse rayée. || 2° Qui a des
raies. 'Etoffes Tayée. Le tigre rayé. || Ane Tayé, un
des noms du zèbre. Le zèbre a lairobe -rayée de TU-
bans noirs et blancs disposés alternativement avec
tant d'art et de symétrie, qu'il semble que'la-nature
ait employé la règle et le compas pour le peindre,
BUFF. Quadrup. t. v, p. M 75. ||Terme de botanique.
Vaisseaux rayés, ceux dont les -parois portent des
raies transversales d'une apparence glanduleuse,
Il 3° S. m. Nom de plusieurs espèces de -poissons.
t RAYÉE (rè-iéé), s. f. Nom -donné dans quel-
ques provinces à la poussière qui salit'les meubles.
Elle avait aperçu une rayée de poussière oubliée
par le plumeau sur un de mes -cartons, -SOUVESTHE,
Souvenirs, n.
— ÉTYM. Bayer.
f'RAYEMENT (rè-ye-niari), s.m. Actioirde rayer.
— HIST. .xvie s. Rayement, EOTGRAVE.
).TtAYER(rè-ié),v. o.-||l*Il seconjugue comme
payer. "Faire des raies. Rayer de la vaisselle en
la nettoyant. Rayer du papier avec le crayon JJOUT
écrire droit. Certaines variétés de pyroxêne qui ont
si peu de dureté qu'elles se laissent souvent rayer
par'l'ongle, -BEUDANT, Inst. Mém. sciera, t. vin,
p. 263. y Terme de vénerie. Hayerles voies d'une
bête, faire une raie derrière l'empreinte du talon
d'une bête, _pour l'indiquer aux chasseurs. || Terme
d'artillerie. Traire tles rayures dans un canon, dans
un fusil. Wî° Effacer, à l'aide d'une Taie qu'on passe
sur l'écriture. Il a été rayé de dessus l'état de la
la maison du roi, SÉV. 434. 'Bàhouc, après avoir
rêvé [sur le cas d'un marchand qui vendait sa
marchandise trop cher], le raya de ses tablettes
"[où il l'avait inscrit comme condamné], TOLT. Ba-
bouc. Odet de Chatillon, cardinal, évêque de Heau-
vais, s'était fait protestant comme son frère, et
s'était marié ; le pape l'avait rayé du nombre des
cardinaux, ID. Moeurs, )7l. .L'aimable auteur du
Télémaque retranchait des répétitions et des détails
inutiles dans son roman moral, et rayait le titre
de poème épique que quelques zélés Indiscrets lui
donnent, ID. Temple du Goût. Louvois le raya
[Charles Perrault] de la petite académie des mé-
dailles; ce ministre n'aimait pas Colbert, et'la haine
qu'il portait au protecteur reflua sur le protégé; qui
ne l'était plus, D'ALEMB. Éloges, Ch. Perrault. Les
inscriptions sont rayées du consentement des parties
intéressées et 'ayant capacité à cet effet, ou en
vertu d'un jugement en dernier ressort ou passé en
force de chose jugée, Code Jfap. art. 2157. || Fig.
Mais sitôt que d'un trait de ses fatales mains La
Parque l'eut rayé [Molière] du nombre des humains,
BOIL. Ép. vit. Il Fig. Rayez un tel, cela de vos papiers,
de vos registres, ne comptez pas sur un tel, sur cela.
Et rayez-moi de vos papiers, SCARR. Virg. iv. Moi,
votre ami ? rayez cela de vos papiers, MOL, Mis. 1, K
Si vous daignez lire mon rogaton théologique [où
Voltaire défend la Providence générale], je vous
prie d'être iien persuadée que je ne .crois ,point du
tout à la providence particulière; les aventures de
Lisbonne et de Saint-Domingue l'ont .rayée de mes
papiers, VOLT. Lett. Mme de Choiseul, 2 sept t7"0.
Il On lui a rayé sa pension, on l'a supprimée.
Il 3° Compter comme nul. Tout ce que je pus faire,
c'est de rayer ce .discours [un propos imprudent de
Ch. de Sévigné tenu à Gourville] de .sur les ta-
blettes de Gourville, SÉV. mercr. des.Cendres? teso.
Il faut rayer ce ;grand exemple [Saûl et David], par
lequel M. Jurieu a roulu montrer indéfiniment
que le peuple fait des rois, BOSS. 5e nvert. 39.
Ils sont obligés de rayer du nombre de leurs
jours tous ceux qu'ils ont passés dans cet état du-
quel il ne leur reste aucune idée, BUFF. De la vieil-
ûsse-etÀe la mort.
— HIST. xi* «. Li sans touz clairs parmi le cors
lui raie [coule], Ch. de Roi. CXLVI. || xrne s. Li sans
li raioitpar andeus les costés [par les deux côtés),
•et estoit navrés en deux lius, a. DE VALENC. IV.
Fille, à.Dieu ;[je] vous conimant, par qui li soleus
raie [rayonne], Berte, YIU. Oies noires qui sont raies
•d'autre color, BRUN, LATINI, Trésor, p. 205. Li arti-
cles qui est royés, Liv. des met. 363. Briefment,
que vous en conteroie ? Autre soleil leans ne roie
Que cil charboucles [escarboucle] fiamboians, la
Rose, 20654. Il n'afiert pas à clerc, qu'il veste
roberoiée.BEAUM. xi, 43. ||xives. Quemestierd'oea-
vre rayez estoit plus soutis [subtil] que le mestier
de lanure planive, et que celuy qui bien son-
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