QUA
lande, dont le but était d'assurer la couronne de
France au régent en cas de mort du jeune roi
(en. )7i8). L'ambassadeur de France et l'envoyé
d'Angleterre allèrent ensemble communiquer aux
États généraux le projet de la quadruple alliance,
ST-SIM. 493, 184. || Se dit aussi d'un traité conclu
en 1834 entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et
le Portugal, pour maintenir le gouvernement con-
stitutionnel dans ces deux derniers États. || Se dit
enfin d'une alliance formée entre la Russie, l'An-
gleterre, la Prusse et la Porte ottomane, contre le
pacha d'Egypte (en l 840). || Terme de musique. Qua-
druple croche, figure dé valeur moderne dont le
vrai nom devrait être huitième de croche, puis-
qu'au lieu de valoir quatre croches, elle ne vaut en
réalité que la huitième partie d'une seule croche.
|| Terme de chimie. Sel quadruple, sel formé de
deux autres sels, ainsi dit parce qu'il a quatre élé-
ments simples. Le muriate mercuriel a la propriété
de former avec le nitrate de soude un sel quadru-
ple, BERTHOLLET, Instit. Mém. scienc. t. in, p. 236.
|| 2° S. m. Quatre fois autant. Messieurs les courti-
sans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pou-
vez , votre cour sans vous nuire ; Le mal se rend
chez vous au quadruple du bien, LA PONT. Fabl.
vin, 3. Quelque valeureuses qu'on ait éprouvé ces
troupes [gendarmes et mousquetaires], on ne peut
espérer qu'elles puissent battre leur quadruple,
ST-SIM. 476, 230. Le voleur manifeste fut condamné
au quadruple, et on continua à punir du double
le voleur non manifeste, MONTESQ. Esp. xxix, l 3.
|| 3° Double pistole d'Espagne. Pour tirer un beau
quadruple d'un de ses goussets, HAMILT. Grannti.
3. || La pièce d'oi qui, en Espagne et dans ses
anciennes colonies, est appelée doblon, et aussi
on$a, parce que son poids approche de celui de
notre ancienne once, ne se vend en France que
de 82 fr. à 83,60 c. ; mais la valeur en est de
16 piastres fortes, soit 86 fr. 40 c, et dans le com-
merce français elle est appelée quadruple, dont le
genre est féminin. Une quadruple espagnole. Ces
quadruples nous sont venues de Lima, LEGOARANT.
|| 4° Pièce de quatre louis qui n'a jamais eu cours
forcé, et qui depuis longtemps n'est plus en usage.
l| 5°Termejie musique du moyen âge. Nom donné à
des morceaux à quatre parties ; nous dirions quatuor.
— HIST. xme s. Uns dyametres qui double à un
autre fait l'aire quadruple à l'aire de celui, Comput,
f° <8. || xive s. Ceux qui ont la plus clere gueule
Chantent la tresble sans demeure, Et les plus petits
le quadrouple, GACE DE LA BUIGNE, dans Hist. lia.
de la France, t. xxrv, p. 75i.|]xvics. Les dou-
blons et les quadruples de fin or du Pérou sont es-
vanouis, Sat. Mën. p. 172. Trouver deux nombres en
proportion quadruple, EST. DE LA ROCHE, Arismeti-
que, f° 60, verso. 11 [le véritable ami] est marry
qu'il ne soit double, triple ou quadruple, et qu'il
n'ayt plusieurs âmes ... pour les conférer toutes à
ce subject, MONT, I, 2(6.
— ÉTYM. Lat. quadruplus, de quadru.... ou qua-
dri..., et un radical plus, en grec iz).6ot.
QUADRUPLÉ, ÉE (koua-dru-plé, jplée), part,
passé de quadrupler. Un nombre quadruplé.
f QUADRUPLEMENT (koua-dru-ple-man), adv.
D'une manière quadruple. Dix-huit petits-enfants
provenant d'une même union doublement germaine,
et notamment les six quadruplement consanguins
jouissent, comme leurs pères et mères, de la belle
santé commune à la famille, BOURGEOIS, Acad. des
se. Comptes rendus, t. LVI, p. 181.
— HIST. xvie s. Quadruplement, COTGRAVE.
QUADRUPLER (koua-dru-plé), v. a. Multiplier
par quatre, prendre quatre fois la même quantité.
Les richesses, auparavant resserrées par la défiance,
circulèrent avec profusion [au commencement de
Law] ; les billets doublaient, quadruplaient ces
richesses, VOLT. Louis XV, 2. || y. n. Être augmenté
au quadruple. X mesure qu'ils [l'or et l'argent]
sont devenus communs, depuis la découverte de
l'Amérique, tout a doublé, triplé, quadruplé de
prix, RAYNAL, Hist. phil. vin, 34.
— HIST. xvie s. Doubler, tripler, quadrupler tous
nombres, DE LA ROCHE, Arismetique, f" 16.
— ÉTYM. Lat. quadruplare, de quadruplus, qua-
druple.
t QUADRUPLICATION (koua-dru-pli-ka-sion), s.
f, Action de quadrupler. La quadruplication d'un
nombre.
— HIST. XIIIC s. Et après il baillent quadruplica-
tion [pièce judiciaire] au demandeur contre les
triplications au défendeur, BEAUM VI, 4.
— ÉTYM. Lat. quadruplicationem, de quadru-
pltcore, quadrupler, autre forme de quadruplare.
QUA
QUAI (kè), s. m. || Ie Levée ordinairement re-
vêtue de pierres de taille, et faite le long d'une ri-
vière. La commodité des quais sur les bords des
grosses rivières, ROLLIN, Bist. anc. OEuv. t. n,
p. 419, dans POUGENS. Oh! lorsqu'un lourd soleil
chauffait les grandes dalles Des ponts et de nos
quais déserts, A. BARBIER, la Curée. || Les quais sont
à Paris un lieu où beaucoup de bouquinistes éta-
lent. Qui, sur les quais, sans avoir été lu, Voit ex-
pirer son livre vermoulu, J. B. ROUSS. Epît. i, l.
|| 2° Rivage d'un port où l'on décharge les mar-
chandises. || On dit d'un navire, qu'il est à quai,
lorsqu'il est le long d'un quai pour faire son char-
gement ou son déchargement. || 3e Se dit des berges
dans un embarcadère de chemin de fer.
— HIST. xve s. Ils trouvèrent [à Léclusej une nef
appareillée, et l'achetèrent à leurs deniers, et se dé-
partirent, et vinrent arriver au quay de Londres,
FROISS. n, il, 206. || xvie s. Deux grandes salles,
l'une au dessoubz élevée neantmoins sur un quay
de huyct degrés, et l'autre au dessus, Roman d'A-
lector, p. 133, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. caium , quai, dans une charte
de Philippe Auguste ; espagn. cayos, écueils ; por-
tug. caes, quai; holland. kaai; angl. kay; glose
d'Isidore kai , cancelli, barreaux ; du celtique :
kimry, kae, haie, barrière; bas-breton, kaé, haie et
quai. Les diverses significations caium, cayos et
la glose d'Isidore se tiennent par un fil de signifi-
cations que l'on suit sans peine. Diez se demande en
présence de ces formes pourquoi le français n'a pas
dit chai, et il se répond que sans doute c'est un mot
qui fut emprunté au picard. La réponse est bonne,
si l'on y ajoute que le mot fut emprunté avec le sens
restreint; car chai ou chais est dans le français et
signifie cellier, en bas-latin, cayum.
QUAIAGE (kè-ya-j5), s. m. Voy. QUAYAGE.
QUAICHE (kè-ch'), s. f. Terme de marine. Petite
embarcation des mers du Nord. La quaiche est
montée en fourche comme le yacht.
— ÉTYM. Angl. ketch; holland. kits.
QUAKER ou QUAKRE (koua-kr'), s. m. Membre
d'une secte chrétienne, qui s'éleva, en Angleterre,
vers 1660,^et qui compte des prosélytes dans ce
pays, aux Etats-Unis et en Hollande ; elle enseigne
que Dieu donne à tous les hommes une lumière in-
térieure, qui dispense de l'intervention des prêtres
ou pasteurs; et qu[il n'est permis ni de faire aucun
serment, ni de plaider en justice, ni de faire la
guerre, ni de porter les armes. C'est ainsi que
Fox, un misérable paysan, établit de nos jours la
secte des quakers parmi les paysans d'une de nos
provinces, VOLT. Philos. Exam. Bolingbr. 10. Ceux
que l'on appelait alors anabaptistes sont les pères
de ces quakers pacifiques dont la religion a été tant
tournée en ridicule, et dont on a été forcé de res-
pecter les moeurs, n>. Moeurs, 136. Les enfants [des
quakers], enrichis par l'industrie de leurs pères,
veulent jouir, avoir des honneurs, des boutons et
des manchettes; ils sont honteux d'être appelés
quakers, et se font protestants pour être à la mode,
ID. Dicl. phil. Quakers. L'enthousiasme qui naissait
et des méditations et des discours irrita dans ces
sectaires la sensibilité du genre nerveux, au point
de leur occasionner des convulsions ; c'est pour
cela qu'on les appela quakers, qui signifie en anglais
trembleurs, RAYNAL, Hist. phil. xvm, 3. || Au fémi-
nin, quakeresse. Elle [la princesse palatine Elisabeth]
eut plusieurs conférences avec eux [les quakers] ;
ils prêchèrent souvent chez elle ; et, s'ils ne firent
pas d'elle une parfaite quakeresse, ils avouèrent au
moins qu'elle n'était pas loin du royaume des
cieux, VOLT. Dict. phil. Quakers, 2.
— ÉTYM. Angl. quaker, trembleur, de to quake,
trembler, un tremblement les saisissant quand ils
se sentent excités par une inspiration à prêcher.
f QUAKERISME (koua-ke-ri-sm'), s. m. Doctrine
des quakers. Guillaume Penn, chef de la religion
qu'on nomme très-improprement quakerisme, donna
son nom et ses lois à cette contrée [la Pensylvanie],
vers l'an 1680, VOLT. Moeurs, l63.
f QUALIFIABLE (ka-li-fi-a-W) , adj. Qui peut
être qualifié, LEGOARANT. "
QUALIFICATEUR (ka-li-fi-ka-teur), s. m. Théo-
logien appartenant au tribunal de l'inquisition, qu'.
est consulté au sujet des propositions déférées. Lau-
rent Brancati.... consulteur et qualificateur du
saint office, BOSS. Exp. doctr. cath. Avertiss.
— ÉTYM. Bas-lat. qualijicatorem, de qualificare,
qualifier.
QUALIFICATIF, IVE (ka-li-fi-ka-tif, ti-v'), adj.
||i° Terme de grammaire. Qui exprime la qualité,
la manière d'être. Bon, grand, sont des adjectifs
QUA 13y3
qualificatifs.il S. m. Mot qui qualifie. Il faut bien
distinguer le qualificatif spécifique adjectif, du qua-
lificatif individuel : une tabatière d'or, voilà un qua-
lificatif adjectif, une tabatière dt l'or que, etc. ou
d'un or que, c'est un qualificatil individuel, DU-
MARS. OEUV. t. rv, p. 208. || 2" Terme de chimie.
Analyse qualificative, voy. QUALITATIVE.
— ÉTYM. Qualifier.
QUALIFICATION (ka-li-fi-ka-sion ; en vers, de
six syllabes),s. f. || 1° Attribution d'une qualité, d'un
titre. Qualification de comte. Quand on écrit contre
un. auteur, et qu'on s'irrite contre lui, il faut
prouver les qualifications par les choses, et non
pas les choses par les qualifications, MONTESQ. Esp.
défense, part. n. L'envie ne saurait se cachet ; elle
a des qualifications énormes pour les moindres
fautes, VAUVEN, Max. CCLXXXIV. || 2° Dans le langage
ecclésiastique, manière d'apprécier les propositions.
Ce qu'on appelle qualification est un terme par où
l'on exprime ce qu'il faut croire de chaque propo-
sition censurée ; tel est le terme d'hérétique,
d'erroné, de scandaleux ou de téméraire, et ainsi
des autres, BOSS. Et. cTorais. x, 1. || Qualifications
respectives, celles qui se réfèrent respectivement
aux textes sans les énoncer. Les qualifications res-
pectives, inconnues aux premiers siècles, ont été
fort usitées dans l'Église, depuis que le concile de
Constance en a donné le premier exemple... on ne
peut nier que les qualifications précises ne soient
plus instructives, BOSS. Et. d'orais. x, 4.
— ÉTYM. Bs.s-ia.t.'.qualificationem, de qualificare,
qualifier.
QUALIFIÉ, ÉE (ka-li-fi-é. ée), part, passé de qua-
lifier. || 1° Qui a reçu une attribution, 'une qualité. Une
proposition qualifiée d'erronée. || 2° Qui a un caractère
déterminé. Je travaille à une censure qualifiée, BOSS.
Lelt. quiêt. 300. Des bézoards que l'on appelle occi-
dentaux, qui sont encore plus solides et peut-être
aussi qualifiés que les orientaux, BUFP. Quadrup.
t. vi, p. 69. [| Sur le turf, cheval qualifié, cheval qui
a satisfait à toutes les conditions du règlement pour
la course. || Autrefois, crime qualifié se disait pour
grand crime. || 3" Qui a des titres de noblesse. Les
Genevois eurent la hardiesse de faire pendre treize
officiers qualifiés, VOLT. Moeurs, icc. Dans tous les
procès de sortilège on ne voit que bien rarement le
nom d'un homme un peu qualifié, ID. Philos. Bible
expl. Lévit. || Une personne qualifiée, une personne
de qualité. S'il arrive qu'une personne qualifiée nous
fasse visite.... il faut l'aller recevoir au carrosse ou
le plus loin que nous pourrons, CODRTIN, Traité de
civilité (xvile siècle). || II est qualifié, fort qualifié, il
est de qualité, de grande qualité. || Les personnes les
plus qualifiées d'une ville, les personnes les plus
considérables. Les plus qualifiés d'entre les Perses,
VAUGEL, Q. C. 192. Ils s'approchent quelquefois de
l'oreille du plus qualifié de l'assemblée, LA BRUIT, V.
QUALIFIER (ka-li-fi-é), v. a. Je qualifiais, nous
qualifiions, vous qualifiiez; que je qualifie, que
nous qualifiions, que vous qualifiiez. || 1° Marquer
de quelle qualité est une chose. Toute profession
s'estime dans son coeur, Traite les autres d'igno-
rantes, Les qualifie impertinentes, LAF0NT.i?a!)t.xi,
6. Qualifiant les choses comme il nous plaît, traitant
de bagatelles et de rien ce qui est essentiel au
salut, BOURDAL. Serm. 24e dira, après la Penlecôt.
Domin. t. iv, p. 444. De cette sortie séparée, Harlay
a fait naître une indécence que je m'abstiens de
qualifier, ST-SIM. 374, 24. Les jurisconsultes de
l'Europe et surtout le célèbre marquis Beccaria
n'ont jamais qualifié ces jugements [de Calas, de
Lalli, de Labarre] que d'assassinats, VOLT. Lett. Ri-
chelieu, 20 mai 1771. L'homicide commis volontai-
rement est qualifié meurtre, Code pénal, art. 296.
La soustraction frauduleuse est qualifiée vol, ib.
art. 379. || II se dit des personnes dans le même
sens. Qualifier quelqu'un de fourbe. Il [Pythagore]
admettait, dit-on, une âme répandue dans toute la
nature... principe éternel dont nos âmes sont éma-
nées, et qu'il qualifiait du nom de Dieu, BARTHÉL.
Anach. ch. 79 (note i). Peitor.ne moins que moi
n'aime à qualifier durement ceux avec qui nous
sommes en guerre, VILLEMAIN, Souven. contemp.
les Cent-Jours, ch. vin. || 2" Terme de grammaire,
Exprimer la qualité. L'adjectif qualifie le nom..
|| 3e Attribuer un titre, une qualité à une personne.
|| Dans cette acception, il se construit ordinaire-
ment sans de. L'arrêt le qualifie prince, duc, etc.
|| On le dit aussi avec de. On le qualifie de duc, de
baron. || 4° Se qualifier, v. ré/l. S'attribuer une
qualité, un titre. Il se qualifie docteur. Il se qua-
lifie de marquis. || 5° Se rendre capable de. Lisez
l'Histoire ecclésiastique, vous dis-je, pour vous qua-
lande, dont le but était d'assurer la couronne de
France au régent en cas de mort du jeune roi
(en. )7i8). L'ambassadeur de France et l'envoyé
d'Angleterre allèrent ensemble communiquer aux
États généraux le projet de la quadruple alliance,
ST-SIM. 493, 184. || Se dit aussi d'un traité conclu
en 1834 entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et
le Portugal, pour maintenir le gouvernement con-
stitutionnel dans ces deux derniers États. || Se dit
enfin d'une alliance formée entre la Russie, l'An-
gleterre, la Prusse et la Porte ottomane, contre le
pacha d'Egypte (en l 840). || Terme de musique. Qua-
druple croche, figure dé valeur moderne dont le
vrai nom devrait être huitième de croche, puis-
qu'au lieu de valoir quatre croches, elle ne vaut en
réalité que la huitième partie d'une seule croche.
|| Terme de chimie. Sel quadruple, sel formé de
deux autres sels, ainsi dit parce qu'il a quatre élé-
ments simples. Le muriate mercuriel a la propriété
de former avec le nitrate de soude un sel quadru-
ple, BERTHOLLET, Instit. Mém. scienc. t. in, p. 236.
|| 2° S. m. Quatre fois autant. Messieurs les courti-
sans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pou-
vez , votre cour sans vous nuire ; Le mal se rend
chez vous au quadruple du bien, LA PONT. Fabl.
vin, 3. Quelque valeureuses qu'on ait éprouvé ces
troupes [gendarmes et mousquetaires], on ne peut
espérer qu'elles puissent battre leur quadruple,
ST-SIM. 476, 230. Le voleur manifeste fut condamné
au quadruple, et on continua à punir du double
le voleur non manifeste, MONTESQ. Esp. xxix, l 3.
|| 3° Double pistole d'Espagne. Pour tirer un beau
quadruple d'un de ses goussets, HAMILT. Grannti.
3. || La pièce d'oi qui, en Espagne et dans ses
anciennes colonies, est appelée doblon, et aussi
on$a, parce que son poids approche de celui de
notre ancienne once, ne se vend en France que
de 82 fr. à 83,60 c. ; mais la valeur en est de
16 piastres fortes, soit 86 fr. 40 c, et dans le com-
merce français elle est appelée quadruple, dont le
genre est féminin. Une quadruple espagnole. Ces
quadruples nous sont venues de Lima, LEGOARANT.
|| 4° Pièce de quatre louis qui n'a jamais eu cours
forcé, et qui depuis longtemps n'est plus en usage.
l| 5°Termejie musique du moyen âge. Nom donné à
des morceaux à quatre parties ; nous dirions quatuor.
— HIST. xme s. Uns dyametres qui double à un
autre fait l'aire quadruple à l'aire de celui, Comput,
f° <8. || xive s. Ceux qui ont la plus clere gueule
Chantent la tresble sans demeure, Et les plus petits
le quadrouple, GACE DE LA BUIGNE, dans Hist. lia.
de la France, t. xxrv, p. 75i.|]xvics. Les dou-
blons et les quadruples de fin or du Pérou sont es-
vanouis, Sat. Mën. p. 172. Trouver deux nombres en
proportion quadruple, EST. DE LA ROCHE, Arismeti-
que, f° 60, verso. 11 [le véritable ami] est marry
qu'il ne soit double, triple ou quadruple, et qu'il
n'ayt plusieurs âmes ... pour les conférer toutes à
ce subject, MONT, I, 2(6.
— ÉTYM. Lat. quadruplus, de quadru.... ou qua-
dri..., et un radical plus, en grec iz).6ot.
QUADRUPLÉ, ÉE (koua-dru-plé, jplée), part,
passé de quadrupler. Un nombre quadruplé.
f QUADRUPLEMENT (koua-dru-ple-man), adv.
D'une manière quadruple. Dix-huit petits-enfants
provenant d'une même union doublement germaine,
et notamment les six quadruplement consanguins
jouissent, comme leurs pères et mères, de la belle
santé commune à la famille, BOURGEOIS, Acad. des
se. Comptes rendus, t. LVI, p. 181.
— HIST. xvie s. Quadruplement, COTGRAVE.
QUADRUPLER (koua-dru-plé), v. a. Multiplier
par quatre, prendre quatre fois la même quantité.
Les richesses, auparavant resserrées par la défiance,
circulèrent avec profusion [au commencement de
Law] ; les billets doublaient, quadruplaient ces
richesses, VOLT. Louis XV, 2. || y. n. Être augmenté
au quadruple. X mesure qu'ils [l'or et l'argent]
sont devenus communs, depuis la découverte de
l'Amérique, tout a doublé, triplé, quadruplé de
prix, RAYNAL, Hist. phil. vin, 34.
— HIST. xvie s. Doubler, tripler, quadrupler tous
nombres, DE LA ROCHE, Arismetique, f" 16.
— ÉTYM. Lat. quadruplare, de quadruplus, qua-
druple.
t QUADRUPLICATION (koua-dru-pli-ka-sion), s.
f, Action de quadrupler. La quadruplication d'un
nombre.
— HIST. XIIIC s. Et après il baillent quadruplica-
tion [pièce judiciaire] au demandeur contre les
triplications au défendeur, BEAUM VI, 4.
— ÉTYM. Lat. quadruplicationem, de quadru-
pltcore, quadrupler, autre forme de quadruplare.
QUA
QUAI (kè), s. m. || Ie Levée ordinairement re-
vêtue de pierres de taille, et faite le long d'une ri-
vière. La commodité des quais sur les bords des
grosses rivières, ROLLIN, Bist. anc. OEuv. t. n,
p. 419, dans POUGENS. Oh! lorsqu'un lourd soleil
chauffait les grandes dalles Des ponts et de nos
quais déserts, A. BARBIER, la Curée. || Les quais sont
à Paris un lieu où beaucoup de bouquinistes éta-
lent. Qui, sur les quais, sans avoir été lu, Voit ex-
pirer son livre vermoulu, J. B. ROUSS. Epît. i, l.
|| 2° Rivage d'un port où l'on décharge les mar-
chandises. || On dit d'un navire, qu'il est à quai,
lorsqu'il est le long d'un quai pour faire son char-
gement ou son déchargement. || 3e Se dit des berges
dans un embarcadère de chemin de fer.
— HIST. xve s. Ils trouvèrent [à Léclusej une nef
appareillée, et l'achetèrent à leurs deniers, et se dé-
partirent, et vinrent arriver au quay de Londres,
FROISS. n, il, 206. || xvie s. Deux grandes salles,
l'une au dessoubz élevée neantmoins sur un quay
de huyct degrés, et l'autre au dessus, Roman d'A-
lector, p. 133, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. caium , quai, dans une charte
de Philippe Auguste ; espagn. cayos, écueils ; por-
tug. caes, quai; holland. kaai; angl. kay; glose
d'Isidore kai , cancelli, barreaux ; du celtique :
kimry, kae, haie, barrière; bas-breton, kaé, haie et
quai. Les diverses significations caium, cayos et
la glose d'Isidore se tiennent par un fil de signifi-
cations que l'on suit sans peine. Diez se demande en
présence de ces formes pourquoi le français n'a pas
dit chai, et il se répond que sans doute c'est un mot
qui fut emprunté au picard. La réponse est bonne,
si l'on y ajoute que le mot fut emprunté avec le sens
restreint; car chai ou chais est dans le français et
signifie cellier, en bas-latin, cayum.
QUAIAGE (kè-ya-j5), s. m. Voy. QUAYAGE.
QUAICHE (kè-ch'), s. f. Terme de marine. Petite
embarcation des mers du Nord. La quaiche est
montée en fourche comme le yacht.
— ÉTYM. Angl. ketch; holland. kits.
QUAKER ou QUAKRE (koua-kr'), s. m. Membre
d'une secte chrétienne, qui s'éleva, en Angleterre,
vers 1660,^et qui compte des prosélytes dans ce
pays, aux Etats-Unis et en Hollande ; elle enseigne
que Dieu donne à tous les hommes une lumière in-
térieure, qui dispense de l'intervention des prêtres
ou pasteurs; et qu[il n'est permis ni de faire aucun
serment, ni de plaider en justice, ni de faire la
guerre, ni de porter les armes. C'est ainsi que
Fox, un misérable paysan, établit de nos jours la
secte des quakers parmi les paysans d'une de nos
provinces, VOLT. Philos. Exam. Bolingbr. 10. Ceux
que l'on appelait alors anabaptistes sont les pères
de ces quakers pacifiques dont la religion a été tant
tournée en ridicule, et dont on a été forcé de res-
pecter les moeurs, n>. Moeurs, 136. Les enfants [des
quakers], enrichis par l'industrie de leurs pères,
veulent jouir, avoir des honneurs, des boutons et
des manchettes; ils sont honteux d'être appelés
quakers, et se font protestants pour être à la mode,
ID. Dicl. phil. Quakers. L'enthousiasme qui naissait
et des méditations et des discours irrita dans ces
sectaires la sensibilité du genre nerveux, au point
de leur occasionner des convulsions ; c'est pour
cela qu'on les appela quakers, qui signifie en anglais
trembleurs, RAYNAL, Hist. phil. xvm, 3. || Au fémi-
nin, quakeresse. Elle [la princesse palatine Elisabeth]
eut plusieurs conférences avec eux [les quakers] ;
ils prêchèrent souvent chez elle ; et, s'ils ne firent
pas d'elle une parfaite quakeresse, ils avouèrent au
moins qu'elle n'était pas loin du royaume des
cieux, VOLT. Dict. phil. Quakers, 2.
— ÉTYM. Angl. quaker, trembleur, de to quake,
trembler, un tremblement les saisissant quand ils
se sentent excités par une inspiration à prêcher.
f QUAKERISME (koua-ke-ri-sm'), s. m. Doctrine
des quakers. Guillaume Penn, chef de la religion
qu'on nomme très-improprement quakerisme, donna
son nom et ses lois à cette contrée [la Pensylvanie],
vers l'an 1680, VOLT. Moeurs, l63.
f QUALIFIABLE (ka-li-fi-a-W) , adj. Qui peut
être qualifié, LEGOARANT. "
QUALIFICATEUR (ka-li-fi-ka-teur), s. m. Théo-
logien appartenant au tribunal de l'inquisition, qu'.
est consulté au sujet des propositions déférées. Lau-
rent Brancati.... consulteur et qualificateur du
saint office, BOSS. Exp. doctr. cath. Avertiss.
— ÉTYM. Bas-lat. qualijicatorem, de qualificare,
qualifier.
QUALIFICATIF, IVE (ka-li-fi-ka-tif, ti-v'), adj.
||i° Terme de grammaire. Qui exprime la qualité,
la manière d'être. Bon, grand, sont des adjectifs
QUA 13y3
qualificatifs.il S. m. Mot qui qualifie. Il faut bien
distinguer le qualificatif spécifique adjectif, du qua-
lificatif individuel : une tabatière d'or, voilà un qua-
lificatif adjectif, une tabatière dt l'or que, etc. ou
d'un or que, c'est un qualificatil individuel, DU-
MARS. OEUV. t. rv, p. 208. || 2" Terme de chimie.
Analyse qualificative, voy. QUALITATIVE.
— ÉTYM. Qualifier.
QUALIFICATION (ka-li-fi-ka-sion ; en vers, de
six syllabes),s. f. || 1° Attribution d'une qualité, d'un
titre. Qualification de comte. Quand on écrit contre
un. auteur, et qu'on s'irrite contre lui, il faut
prouver les qualifications par les choses, et non
pas les choses par les qualifications, MONTESQ. Esp.
défense, part. n. L'envie ne saurait se cachet ; elle
a des qualifications énormes pour les moindres
fautes, VAUVEN, Max. CCLXXXIV. || 2° Dans le langage
ecclésiastique, manière d'apprécier les propositions.
Ce qu'on appelle qualification est un terme par où
l'on exprime ce qu'il faut croire de chaque propo-
sition censurée ; tel est le terme d'hérétique,
d'erroné, de scandaleux ou de téméraire, et ainsi
des autres, BOSS. Et. cTorais. x, 1. || Qualifications
respectives, celles qui se réfèrent respectivement
aux textes sans les énoncer. Les qualifications res-
pectives, inconnues aux premiers siècles, ont été
fort usitées dans l'Église, depuis que le concile de
Constance en a donné le premier exemple... on ne
peut nier que les qualifications précises ne soient
plus instructives, BOSS. Et. d'orais. x, 4.
— ÉTYM. Bs.s-ia.t.'.qualificationem, de qualificare,
qualifier.
QUALIFIÉ, ÉE (ka-li-fi-é. ée), part, passé de qua-
lifier. || 1° Qui a reçu une attribution, 'une qualité. Une
proposition qualifiée d'erronée. || 2° Qui a un caractère
déterminé. Je travaille à une censure qualifiée, BOSS.
Lelt. quiêt. 300. Des bézoards que l'on appelle occi-
dentaux, qui sont encore plus solides et peut-être
aussi qualifiés que les orientaux, BUFP. Quadrup.
t. vi, p. 69. [| Sur le turf, cheval qualifié, cheval qui
a satisfait à toutes les conditions du règlement pour
la course. || Autrefois, crime qualifié se disait pour
grand crime. || 3" Qui a des titres de noblesse. Les
Genevois eurent la hardiesse de faire pendre treize
officiers qualifiés, VOLT. Moeurs, icc. Dans tous les
procès de sortilège on ne voit que bien rarement le
nom d'un homme un peu qualifié, ID. Philos. Bible
expl. Lévit. || Une personne qualifiée, une personne
de qualité. S'il arrive qu'une personne qualifiée nous
fasse visite.... il faut l'aller recevoir au carrosse ou
le plus loin que nous pourrons, CODRTIN, Traité de
civilité (xvile siècle). || II est qualifié, fort qualifié, il
est de qualité, de grande qualité. || Les personnes les
plus qualifiées d'une ville, les personnes les plus
considérables. Les plus qualifiés d'entre les Perses,
VAUGEL, Q. C. 192. Ils s'approchent quelquefois de
l'oreille du plus qualifié de l'assemblée, LA BRUIT, V.
QUALIFIER (ka-li-fi-é), v. a. Je qualifiais, nous
qualifiions, vous qualifiiez; que je qualifie, que
nous qualifiions, que vous qualifiiez. || 1° Marquer
de quelle qualité est une chose. Toute profession
s'estime dans son coeur, Traite les autres d'igno-
rantes, Les qualifie impertinentes, LAF0NT.i?a!)t.xi,
6. Qualifiant les choses comme il nous plaît, traitant
de bagatelles et de rien ce qui est essentiel au
salut, BOURDAL. Serm. 24e dira, après la Penlecôt.
Domin. t. iv, p. 444. De cette sortie séparée, Harlay
a fait naître une indécence que je m'abstiens de
qualifier, ST-SIM. 374, 24. Les jurisconsultes de
l'Europe et surtout le célèbre marquis Beccaria
n'ont jamais qualifié ces jugements [de Calas, de
Lalli, de Labarre] que d'assassinats, VOLT. Lett. Ri-
chelieu, 20 mai 1771. L'homicide commis volontai-
rement est qualifié meurtre, Code pénal, art. 296.
La soustraction frauduleuse est qualifiée vol, ib.
art. 379. || II se dit des personnes dans le même
sens. Qualifier quelqu'un de fourbe. Il [Pythagore]
admettait, dit-on, une âme répandue dans toute la
nature... principe éternel dont nos âmes sont éma-
nées, et qu'il qualifiait du nom de Dieu, BARTHÉL.
Anach. ch. 79 (note i). Peitor.ne moins que moi
n'aime à qualifier durement ceux avec qui nous
sommes en guerre, VILLEMAIN, Souven. contemp.
les Cent-Jours, ch. vin. || 2" Terme de grammaire,
Exprimer la qualité. L'adjectif qualifie le nom..
|| 3e Attribuer un titre, une qualité à une personne.
|| Dans cette acception, il se construit ordinaire-
ment sans de. L'arrêt le qualifie prince, duc, etc.
|| On le dit aussi avec de. On le qualifie de duc, de
baron. || 4° Se qualifier, v. ré/l. S'attribuer une
qualité, un titre. Il se qualifie docteur. Il se qua-
lifie de marquis. || 5° Se rendre capable de. Lisez
l'Histoire ecclésiastique, vous dis-je, pour vous qua-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f10.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f10.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f10.image × Aide