1928
GRE
autour du sujet, de manière à leur faire simuler
une couronne. || Greffe par bourgeons, dite aussi
greffe en éeusson, et, suivant l'époque, greffe à oeil
poussant ou oeil dormant, greffe dans laquelle, en-
levant, sur une branche de la plante à greffer, un
petit disque d'écorce portant à son centre un oeil
ou bourgeon latent, et enlevant sur le sujet un dis-
que semblable, on substitue le premier disque au
second. || Greffes en flûte, en sifflet, en anneau,
greffes qui se font par le transport d'un anneau
d'éoorce muni d'un bourgeon. [| 2° Jeune tige ou
portion d'écorce pourvue d'un ou de plusieurs
bourgeons qu'on transporte sur un autre individu,
S l'effet de réunir et de confondre en une seule
plante ces deux végétaux d'abord séparés. Une
greffe est une sorte de bouture plantée dans un
tronc vivant, BONNET, Consid. corps org. GEuv.
t. v, p. 432, dans POUGENS. Le suc nourricier passe
alternativement du sujet dans la greffe, de la greffe
dans le sujet, ID. US. feuilles plant. 6e mém.
M. Duhamel avait observé que la greffe ne s'at-
tache point sur la branche qui la porte comme les
plantes parasites sar l'arbre dont elles tirent leur
nourriture; qu'elle fait un même corps avec le
sujet; que leurs organes ont entre eux une véritable
continuité, CONDORCET, Duhamel. || Greffe animale,
nom que l'on donne à des parties d'animaux qu'on
a insérées sur des animaux vivants. On voit ici
[l'implantation de l'ergot dans la crête d'un coq]
l'exemple d'une véritable greffe animale qui, comme
celle des végétaux, exige que les parties qui s'u-
nissent soient douées chacune d'une force vitale,
CONDORCET, Duhamel.
— HIST xinc s. Quant est racine de bone ente,
Droiz est bien ke li fruz s'en sente ; Bon greife
quant de bon cep crest, Li bons fruz par raisun en
nest, Edouard le confesseur, v. 97. || xvi" s. Une
ente est bien mal faite Du greffe en un bois sec,
ÏVER, p. 675. Ainsi en y mettant de bons greffes,
on se peuple des meilleures races de raisins qu'on
puisse choisir, o. DE SEHRES, 177.
— ETYM. Comme on voit dans l'historique, le
greffe servait à greffer, et le greffe se disait aussi de
ce que nous disons la greffe ; c'est donc le même mot
que l'ancien françaisgrefe,poinçon (voy. GREFFE l,à
l'étymologie). Pic. graveuse, greffe; wallon, grèfon.
GREFFÉ, ÉE (grè-fé, fée), part, passé de greffer.
Inséré par greffe. Un poirier greffé sur coignassier.
Un citron gros comme un pois, greffé par son pé-
dicule sur un oranger, y prend tout son accroisse-
ment et y conserve tous les caractères propres au
citron, BONNET, Consid. corps org. QEuv. t. v, p.
435, dans POUGENS.
GREFFER (grè-fé), v. a. || 1° Faire une greffe. Si
l'on greffe l'amandier sur le prunier, la greffe ne
subsistera que peu d'années, BONNET, Consid. corps
org. OExiv. t. v, p. 433, dans POUGENS. ]| Absolument.
11 y a plusieurs manières de greffer. || Fig. La lé-
gislation anglaise est comme un arbre antique sur
lequel les légistes ont greffé sans cesse les rejetons
les plus étrangers, TOCQIJEVILLE, dans le Dict. de
POITEVIN. || 2' Se greffer, v. réfl. Être greffé. Le
pêcher se greffe sur l'amandier. Les folioles des
feuilles composées se greffent assez souvent les
unes aux autres, en sorte que deux ou trois fo-
lioles n'en composent plus qu'une seule, sur un
pédicule commun, BONNET , Us. feuilles d. plant.
5e mém. || Fig. C'est là que l'homme se greffe sur
l'homme, les nations sur les nations.... RIVAROL,
dans le Dict. de BESCHERELLE.
— HIST. xvi" s. Maintenant convient greffer les
arbres, c'est à dire y loger les entes.... les outils
pour enter, sont.... o. DE SERRES, 661.,
— ÉTYM. Greffe 2; picard, graver; wallon, grèfi.
GREFFEUR (grè-feur), s. m. Celui qui greffe,
qui sait greffer.
GREFFIER (grc-fié; IVnese lie jamais; au pluriel,
Vs se lie : des grè-fié-z habiles), s. ni. Fonctionnaire
qui tient le greffe, écrit les minutes des jugements,
des arrêts, et assiste le juge dans certaines occa-
sions. Greffier civil. Greffier criminel. Le greffier
, d'une justice de paix. || Autrefois, greffier à peau
ou à la peau, le commis greffier qui écrivait sur
parchemin les expéditions des sentences. Veuve
d'un greffier à la peau, que vous avez fait mourir
de chagrin, DANCOURT, Fête de village, i, 3. || Gref-
fier de l'écritoire, celui qui recevait et expédiait
les rapports des experts. || Greffière, femme d'un
greffier. Je vous trouve admirable, madame la gref-
fière.— Greffière, monsieur! supprimez ce nom-là,
je vous prie ; feu mon mari estmort, la charge est ven-
due, DANCOURT, Bourgeoises de qualité, i, 3. || Pro-
verbe. C'est le greffier de Yaugirard, qui ne peut
GRÉ
écrire quand on le regarde, se dit de quelqu'un qui
ne veut rien faire en présence d'un autre. Ce pro-
verbe vient d'un greffier à Vaugirard, près Paris,
qui, tenant son greffe en un lieu obscur, n'y voyait
plus quand on le regardait par la seule fenêtre qui
lui donnait du jour.
— HIST. xve s. Nicole Crante, prothonotaire du
roi et graphier en son parlement, DU CANGE, jrra-
phista. || xvi° s. Pensons nous qu'à chaque arque-
busade qui nous touche, et à chaque hazard que
nous courons, il y ait soubdain un greffier qui
l'enroolle? et cent greffiers oultre cela le pourront
escrire, desquels les commentaires ne dureront que
trois jours et ne viendront à la veue de personnes,
MONT, m, 24. La mémoire est des yeux la fidèle
greffière, Le livre des paysans, la riche tresoriere
Qui tient comme endeposttout ce que les humains,
Poussés de vents divers, ont tenté de leurs mains,
DUBARTAS, Semaine, jour 7e. Us [certains chiens de
chasse] s'appellent greffiers pour ce que du temps
du roy Louis XII on prenl un chien de la race des
chiens blancs de saint Hubert, et en fait on couvrir
une braque d'Italie qui estoit à un secrétaire du roy
qu'en ce temps là on appelloit greffier, CHARLES IX,
De la chasse, p. 42, dans LACURNE.
— ÉTYM. Greffe 1. Greffier a signifié d'abord un
fabricant de poinçons.
• GREFFOIR (grè-foir), s. m. Instrument pour gref-
fer, qui est une espèce de petit couteau à lame
mince et bien tranchante; le manche en est ter-
miné par une spatule d'ivoire ou d'un bois très-dur.
— ÉTYM. Greffer.
| GRÉGAIRE (gré-ghê-r'), adj. Terme de zoologie.
Animaux grégaires, animaux qui vivent par troupes.
— ÉTYM. Lat. gregarius, de grex, gregis, troupeau,
f GRÉGALADE (gré-ga-la-d'), s. f. Sur la Médi-
terranée, coup de vent du nord-est, dit vent grec.
— ÉTYM. Grégalade se décompose en grecal,
adjectif fictif dérivé de grec (vent grec), et la finale
ade qui indique l'action.
GRÉGE (grè-j'), adj. Soie grége, celle que l'on
tire directement des cocons en les dévidant. || Sub-
stantivement. Ces grèges [soies grèges fournies par
le cocon du ver à soie de Vailante] ne sont pas en-
core tout à fait propres aux usages de l'industrie,
parce qu'il reste à organiser des instruments pour
associer plusieurs brins au moyen d'une certaine
torsion et pour les mouliner, GUÉRIN-MÉNEVILLE,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LUI, p. 1268. || On
dit aussi le fil grége.
— ÉTYM. Génev. soie grège; de l'ital. setagreggia.
Greggio ou grexzo signifie brut en italien, et s'ap-
plique au métal tel qu'il sort de la mine; on en
i comprend l'application à la soie telle qu'elle sort
, du cocon; l'origine de greggio est inconnue.
I GRÉGEOIS (gré-joî), s. m. || 1° Anciennement,
j nom du peuple dit aujourd'hui les Grecs. Depuis la
I ville où les Grégeois Occirent tant de bons bourgeois,
I SCARRON, Tirg. 1.1| 2" Âdj. m. Employé seulement
I aujourd'hui dans cette locution : feu grégeois,
: composition de matières combustibles, inventée
l dans le septième siècle par Callinique, ingénieur
i d'Héliopolis en Syrie, pour brûler les vaisseaux des
Sarrasins, et ainsi dit de l'usage qu'en firent dans
la guerre les Grecs ou Grégeois. || Fig. Montrez-leur
un feu grégeois qui les surprenne, ou un éclair
qui les éblouisse ; ils vous quittent du bon et du
beau, LA BRU Y. i.
— HIST. xii' s. Le feu grezois lors [il] fet leans
jalir [jaillir], Aus grans palez et à sales ferir ; Vente
li vens, li paley est espris; N'iert mes esteint par
eve [eau] nés un dis [même en un jour], DU CANGE,
ignis. ||xines. Sarrasin lorardoi enta feu grigois tous
lor engiens, Chr. de Rains, p. 37. || xve Ainsi qu'il
s'en alloit par mer, il rencontre une nef de Sarazins
que le soudan Saladin envoioit en Acre pour le se-
cours faire à ceux qui estaient en la cité ; et celé nef
avoit grand planté de fioles de voire pleines de feu
gregois, DU CANGE, ignis.
— ÉTYM. Latin grxcensis, de Grxcus, Grec; la
finale ois, eu, répond à la finale latine ensis.
GRÉGORIEN, IENNE (gré-go-riin, riè-n'), adj.
|| 1° Chant grégorien, le plain-chant d'Église, par-
ce que l'invention en est attribuée au pape Gré-
goire I". || Se dit aussi du rit établi par Grégoire Ier
pour les sacrements, les bénédictions, etc. Office
grégorien. || 2° Calendrier grégorien, réformation
de l'ancien calendrier, faite par l'ordre du pape Gré-
goire XIII, en (582. || 3° Eau grégorienne, mélange
d'eau, de vin et de cendre, qui sert à purifier les
églises polluées. || 4° Code grégorien. Deux juris-
consultes, Grégoire et Hermogène, firent un recueil
de droit, qu'on appella de leur nom code grégorien
GRE
et code hermogénien; c'était une collection des con-
stitutions des empereurs depuis Adrien jusqu'à
Dioclétien et Maximien en 306, ROLLIN, Hist. une
liv. xxvi, 2e part. ch. 2, art. 3.
— ÉTYM. Lat. Gregorius, nom propre, dérivé du
grec YpïiYopEïv, être éveillé, et signifiant propre-
ment vigilant.
f GRÉGOU (gré-gou), s. m. Synonyme de vent
grec (voy. GREC). Le grégou est opposé au labech
ou sud-ouest.
GRÈGUE (grè-gh'), s. f. Haut-de-chausses, cu-
lotte; on ne le dit plus qu'au pluriel. Dont le rabat
est sale et la chausse rompue, Ses grègues aux ge-
noux, au coude son pourpoint, RÉGNIER, Sat. a.
|| Tirer ses grègues, s'enfuir Le galant aussitô!
Tire ses grègues, gagne au haut, LA FONT. FaU.
n, 26. || Populairement. Laisser ses grègues, mourir.
|| Il a bien mis de l'argent dans ses grègues, il
s'est enrichi. || Avoir de l'argent en grègue, avoir de
l'argent en poche, n'être jamais sans beaucoup d'ar-
gent. || Il en a dans ses grègues, se dit d'un homme
à qui il est arrivé quelque accident fâcheux.
— REM. Aujourd'hui que le mot grègue est peu
connu, bien des gens y substituent le mot guêtre ;
ce qui fait presque partout un contre-sens.
— HIST. xvie s. Â la fin on s'est mis à en faire
[des chausses] sans brayette, que les uns ont ap-
pelé chausses à la gregesque ou à la guarguesque,
les autres, tout en un mot, gregesque ou garges-
que, ou garguesque, H. EST. Lang. fr. ital. p. 212,
dans MÉNAGE, au mot grègues.
— ÉTYM. Normand, gargache, culotte ; de l'ital.
grechesco (en provençal grezesc, en catalan gre-
guesc), à la grecque; des grègues ou greguesques
étaient proprement des chausses à la grecque,
comme il y en avait alors à l'italienne, à la napo-
litaine, etc. Grechesco est dérivé de greco, grec.
t GRELAGE (gre-la-j'), s. m. Voy. GBELOUAGE.
j GRÊLANT (grê-lan), adj. m. Usité ancienne-
ment dans la gabelle en cette locution : À" minot
grêlant, à minot duquel on a fait tomber avec la
racloire l'excédant du sel, Lettres pat. du Ier sept.
1696 (ainsi dit sans doute, parce que le grain tombe
comme la grêle lorsqu'on fait cette opération).
1. GRÊLE (grê-1'), adj. || 1» Long et menu. Une
tige grêle. Des jambes grêles. Venez, boucs mé-
chants, Psylles aux corps grêles, Aspioles frêles,
Comme un flot de grêles, Fondre dans ces champs,
v. HUGO, Bal. 14. || Terme d'anatomie. Intestin
grêle, la portion d'intestin qui s'étend depuis l'es-
tomac jusqu'au caecum exclusivement. || Muscles
grêles, nom de certains muscles minces et longs.
|| 2° Par extension, se dit de ce qui est chétif, non
suffisamment plein ou développé. Une physionomie
grêle. Il y a toujours quelque chose de grêle dans
notre architecture, quand nous visons à l'élégance,
ou de pesant quand nous prétendons à la majesté,
CHATEAUBR. ltin. 1™ part. || 3° Se dit d'une voix
aiguë et faible. M. d'Alembert, avec sa petite voix
grêle, est un excellent lecteur, VOLT. Lett. La-
harpe, 4 sept. 1771. La voix grêle des cymbales Se
mêlait par intervalles Aux bruits de la grande mer,
v. HUGO, Orient. 1. || Ton grêle, le ton le plus haut
d'un cor ou d'une trompette. || Substantivement
en ce sens. Sonner du grêle ou sonner grêle.
|| 4° S. f. Lame d'acier plate et dentelée, dont le
tabletier se sert pour grêler.
— SYN. GRÊLE, FLDET. Celui qui est fluet est
mince, celui qui est grêle l'est aussi ; mais le fluet
l'est de sa nature et sans que cela indique aucun
amoindrissement ou dépérissement; la belette est
fluette. Au lieu que, chez le grêle, il y a dispropor-
tion , amoindrissement, amaigrissement : des
membres grêles sont des membres qui devraient
être plus gros, vu l'âge du sujet.
— HIST. xie s. Graisles es flans et larges les cos-
tez, Ch. de Roi. ccxxvn. || xne s. Venim et pourre-
ture grant merveille vomi, Et jut moult longue-
ment ; tous greilles sus sailli ; Par les mains al
saint humme de s'enferté [de sa maladie] guari,
Th. le mart. 94. Trois fois le sonne [un cor] et en
grelle et en gros, Charrois de Nymes. ||xm" s. Re-
nart fu grelles et menus, Muciez estoit derier la
porte, Ren. 3670. ||xive s. Avoir la'vois acue ou
grelle, ORESME, Eth. 126. User^de perdris, de fai-
sans, de petis oiseaux champestres o [avec] grelle
bec, H. DE MONDEYILLE, f° 96, verso. Le gros du
cuer et sa racbine est en haut, et le grelle en bas,
m. f° 23, verso. || xv* s. Je n'y entens ne gros ne
gresle, Patelin, v. 1030. ||xvi" S. Torquato Tasso,
en la comparaison qu'il faict de la France à l'Italie,
dict avoir remarqué cela, que nous avons ies jam-
bes plus grailes que les gentilshommes italiens, et
GRE
autour du sujet, de manière à leur faire simuler
une couronne. || Greffe par bourgeons, dite aussi
greffe en éeusson, et, suivant l'époque, greffe à oeil
poussant ou oeil dormant, greffe dans laquelle, en-
levant, sur une branche de la plante à greffer, un
petit disque d'écorce portant à son centre un oeil
ou bourgeon latent, et enlevant sur le sujet un dis-
que semblable, on substitue le premier disque au
second. || Greffes en flûte, en sifflet, en anneau,
greffes qui se font par le transport d'un anneau
d'éoorce muni d'un bourgeon. [| 2° Jeune tige ou
portion d'écorce pourvue d'un ou de plusieurs
bourgeons qu'on transporte sur un autre individu,
S l'effet de réunir et de confondre en une seule
plante ces deux végétaux d'abord séparés. Une
greffe est une sorte de bouture plantée dans un
tronc vivant, BONNET, Consid. corps org. GEuv.
t. v, p. 432, dans POUGENS. Le suc nourricier passe
alternativement du sujet dans la greffe, de la greffe
dans le sujet, ID. US. feuilles plant. 6e mém.
M. Duhamel avait observé que la greffe ne s'at-
tache point sur la branche qui la porte comme les
plantes parasites sar l'arbre dont elles tirent leur
nourriture; qu'elle fait un même corps avec le
sujet; que leurs organes ont entre eux une véritable
continuité, CONDORCET, Duhamel. || Greffe animale,
nom que l'on donne à des parties d'animaux qu'on
a insérées sur des animaux vivants. On voit ici
[l'implantation de l'ergot dans la crête d'un coq]
l'exemple d'une véritable greffe animale qui, comme
celle des végétaux, exige que les parties qui s'u-
nissent soient douées chacune d'une force vitale,
CONDORCET, Duhamel.
— HIST xinc s. Quant est racine de bone ente,
Droiz est bien ke li fruz s'en sente ; Bon greife
quant de bon cep crest, Li bons fruz par raisun en
nest, Edouard le confesseur, v. 97. || xvi" s. Une
ente est bien mal faite Du greffe en un bois sec,
ÏVER, p. 675. Ainsi en y mettant de bons greffes,
on se peuple des meilleures races de raisins qu'on
puisse choisir, o. DE SEHRES, 177.
— ETYM. Comme on voit dans l'historique, le
greffe servait à greffer, et le greffe se disait aussi de
ce que nous disons la greffe ; c'est donc le même mot
que l'ancien françaisgrefe,poinçon (voy. GREFFE l,à
l'étymologie). Pic. graveuse, greffe; wallon, grèfon.
GREFFÉ, ÉE (grè-fé, fée), part, passé de greffer.
Inséré par greffe. Un poirier greffé sur coignassier.
Un citron gros comme un pois, greffé par son pé-
dicule sur un oranger, y prend tout son accroisse-
ment et y conserve tous les caractères propres au
citron, BONNET, Consid. corps org. QEuv. t. v, p.
435, dans POUGENS.
GREFFER (grè-fé), v. a. || 1° Faire une greffe. Si
l'on greffe l'amandier sur le prunier, la greffe ne
subsistera que peu d'années, BONNET, Consid. corps
org. OExiv. t. v, p. 433, dans POUGENS. ]| Absolument.
11 y a plusieurs manières de greffer. || Fig. La lé-
gislation anglaise est comme un arbre antique sur
lequel les légistes ont greffé sans cesse les rejetons
les plus étrangers, TOCQIJEVILLE, dans le Dict. de
POITEVIN. || 2' Se greffer, v. réfl. Être greffé. Le
pêcher se greffe sur l'amandier. Les folioles des
feuilles composées se greffent assez souvent les
unes aux autres, en sorte que deux ou trois fo-
lioles n'en composent plus qu'une seule, sur un
pédicule commun, BONNET , Us. feuilles d. plant.
5e mém. || Fig. C'est là que l'homme se greffe sur
l'homme, les nations sur les nations.... RIVAROL,
dans le Dict. de BESCHERELLE.
— HIST. xvi" s. Maintenant convient greffer les
arbres, c'est à dire y loger les entes.... les outils
pour enter, sont.... o. DE SERRES, 661.,
— ÉTYM. Greffe 2; picard, graver; wallon, grèfi.
GREFFEUR (grè-feur), s. m. Celui qui greffe,
qui sait greffer.
GREFFIER (grc-fié; IVnese lie jamais; au pluriel,
Vs se lie : des grè-fié-z habiles), s. ni. Fonctionnaire
qui tient le greffe, écrit les minutes des jugements,
des arrêts, et assiste le juge dans certaines occa-
sions. Greffier civil. Greffier criminel. Le greffier
, d'une justice de paix. || Autrefois, greffier à peau
ou à la peau, le commis greffier qui écrivait sur
parchemin les expéditions des sentences. Veuve
d'un greffier à la peau, que vous avez fait mourir
de chagrin, DANCOURT, Fête de village, i, 3. || Gref-
fier de l'écritoire, celui qui recevait et expédiait
les rapports des experts. || Greffière, femme d'un
greffier. Je vous trouve admirable, madame la gref-
fière.— Greffière, monsieur! supprimez ce nom-là,
je vous prie ; feu mon mari estmort, la charge est ven-
due, DANCOURT, Bourgeoises de qualité, i, 3. || Pro-
verbe. C'est le greffier de Yaugirard, qui ne peut
GRÉ
écrire quand on le regarde, se dit de quelqu'un qui
ne veut rien faire en présence d'un autre. Ce pro-
verbe vient d'un greffier à Vaugirard, près Paris,
qui, tenant son greffe en un lieu obscur, n'y voyait
plus quand on le regardait par la seule fenêtre qui
lui donnait du jour.
— HIST. xve s. Nicole Crante, prothonotaire du
roi et graphier en son parlement, DU CANGE, jrra-
phista. || xvi° s. Pensons nous qu'à chaque arque-
busade qui nous touche, et à chaque hazard que
nous courons, il y ait soubdain un greffier qui
l'enroolle? et cent greffiers oultre cela le pourront
escrire, desquels les commentaires ne dureront que
trois jours et ne viendront à la veue de personnes,
MONT, m, 24. La mémoire est des yeux la fidèle
greffière, Le livre des paysans, la riche tresoriere
Qui tient comme endeposttout ce que les humains,
Poussés de vents divers, ont tenté de leurs mains,
DUBARTAS, Semaine, jour 7e. Us [certains chiens de
chasse] s'appellent greffiers pour ce que du temps
du roy Louis XII on prenl un chien de la race des
chiens blancs de saint Hubert, et en fait on couvrir
une braque d'Italie qui estoit à un secrétaire du roy
qu'en ce temps là on appelloit greffier, CHARLES IX,
De la chasse, p. 42, dans LACURNE.
— ÉTYM. Greffe 1. Greffier a signifié d'abord un
fabricant de poinçons.
• GREFFOIR (grè-foir), s. m. Instrument pour gref-
fer, qui est une espèce de petit couteau à lame
mince et bien tranchante; le manche en est ter-
miné par une spatule d'ivoire ou d'un bois très-dur.
— ÉTYM. Greffer.
| GRÉGAIRE (gré-ghê-r'), adj. Terme de zoologie.
Animaux grégaires, animaux qui vivent par troupes.
— ÉTYM. Lat. gregarius, de grex, gregis, troupeau,
f GRÉGALADE (gré-ga-la-d'), s. f. Sur la Médi-
terranée, coup de vent du nord-est, dit vent grec.
— ÉTYM. Grégalade se décompose en grecal,
adjectif fictif dérivé de grec (vent grec), et la finale
ade qui indique l'action.
GRÉGE (grè-j'), adj. Soie grége, celle que l'on
tire directement des cocons en les dévidant. || Sub-
stantivement. Ces grèges [soies grèges fournies par
le cocon du ver à soie de Vailante] ne sont pas en-
core tout à fait propres aux usages de l'industrie,
parce qu'il reste à organiser des instruments pour
associer plusieurs brins au moyen d'une certaine
torsion et pour les mouliner, GUÉRIN-MÉNEVILLE,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LUI, p. 1268. || On
dit aussi le fil grége.
— ÉTYM. Génev. soie grège; de l'ital. setagreggia.
Greggio ou grexzo signifie brut en italien, et s'ap-
plique au métal tel qu'il sort de la mine; on en
i comprend l'application à la soie telle qu'elle sort
, du cocon; l'origine de greggio est inconnue.
I GRÉGEOIS (gré-joî), s. m. || 1° Anciennement,
j nom du peuple dit aujourd'hui les Grecs. Depuis la
I ville où les Grégeois Occirent tant de bons bourgeois,
I SCARRON, Tirg. 1.1| 2" Âdj. m. Employé seulement
I aujourd'hui dans cette locution : feu grégeois,
: composition de matières combustibles, inventée
l dans le septième siècle par Callinique, ingénieur
i d'Héliopolis en Syrie, pour brûler les vaisseaux des
Sarrasins, et ainsi dit de l'usage qu'en firent dans
la guerre les Grecs ou Grégeois. || Fig. Montrez-leur
un feu grégeois qui les surprenne, ou un éclair
qui les éblouisse ; ils vous quittent du bon et du
beau, LA BRU Y. i.
— HIST. xii' s. Le feu grezois lors [il] fet leans
jalir [jaillir], Aus grans palez et à sales ferir ; Vente
li vens, li paley est espris; N'iert mes esteint par
eve [eau] nés un dis [même en un jour], DU CANGE,
ignis. ||xines. Sarrasin lorardoi enta feu grigois tous
lor engiens, Chr. de Rains, p. 37. || xve Ainsi qu'il
s'en alloit par mer, il rencontre une nef de Sarazins
que le soudan Saladin envoioit en Acre pour le se-
cours faire à ceux qui estaient en la cité ; et celé nef
avoit grand planté de fioles de voire pleines de feu
gregois, DU CANGE, ignis.
— ÉTYM. Latin grxcensis, de Grxcus, Grec; la
finale ois, eu, répond à la finale latine ensis.
GRÉGORIEN, IENNE (gré-go-riin, riè-n'), adj.
|| 1° Chant grégorien, le plain-chant d'Église, par-
ce que l'invention en est attribuée au pape Gré-
goire I". || Se dit aussi du rit établi par Grégoire Ier
pour les sacrements, les bénédictions, etc. Office
grégorien. || 2° Calendrier grégorien, réformation
de l'ancien calendrier, faite par l'ordre du pape Gré-
goire XIII, en (582. || 3° Eau grégorienne, mélange
d'eau, de vin et de cendre, qui sert à purifier les
églises polluées. || 4° Code grégorien. Deux juris-
consultes, Grégoire et Hermogène, firent un recueil
de droit, qu'on appella de leur nom code grégorien
GRE
et code hermogénien; c'était une collection des con-
stitutions des empereurs depuis Adrien jusqu'à
Dioclétien et Maximien en 306, ROLLIN, Hist. une
liv. xxvi, 2e part. ch. 2, art. 3.
— ÉTYM. Lat. Gregorius, nom propre, dérivé du
grec YpïiYopEïv, être éveillé, et signifiant propre-
ment vigilant.
f GRÉGOU (gré-gou), s. m. Synonyme de vent
grec (voy. GREC). Le grégou est opposé au labech
ou sud-ouest.
GRÈGUE (grè-gh'), s. f. Haut-de-chausses, cu-
lotte; on ne le dit plus qu'au pluriel. Dont le rabat
est sale et la chausse rompue, Ses grègues aux ge-
noux, au coude son pourpoint, RÉGNIER, Sat. a.
|| Tirer ses grègues, s'enfuir Le galant aussitô!
Tire ses grègues, gagne au haut, LA FONT. FaU.
n, 26. || Populairement. Laisser ses grègues, mourir.
|| Il a bien mis de l'argent dans ses grègues, il
s'est enrichi. || Avoir de l'argent en grègue, avoir de
l'argent en poche, n'être jamais sans beaucoup d'ar-
gent. || Il en a dans ses grègues, se dit d'un homme
à qui il est arrivé quelque accident fâcheux.
— REM. Aujourd'hui que le mot grègue est peu
connu, bien des gens y substituent le mot guêtre ;
ce qui fait presque partout un contre-sens.
— HIST. xvie s. Â la fin on s'est mis à en faire
[des chausses] sans brayette, que les uns ont ap-
pelé chausses à la gregesque ou à la guarguesque,
les autres, tout en un mot, gregesque ou garges-
que, ou garguesque, H. EST. Lang. fr. ital. p. 212,
dans MÉNAGE, au mot grègues.
— ÉTYM. Normand, gargache, culotte ; de l'ital.
grechesco (en provençal grezesc, en catalan gre-
guesc), à la grecque; des grègues ou greguesques
étaient proprement des chausses à la grecque,
comme il y en avait alors à l'italienne, à la napo-
litaine, etc. Grechesco est dérivé de greco, grec.
t GRELAGE (gre-la-j'), s. m. Voy. GBELOUAGE.
j GRÊLANT (grê-lan), adj. m. Usité ancienne-
ment dans la gabelle en cette locution : À" minot
grêlant, à minot duquel on a fait tomber avec la
racloire l'excédant du sel, Lettres pat. du Ier sept.
1696 (ainsi dit sans doute, parce que le grain tombe
comme la grêle lorsqu'on fait cette opération).
1. GRÊLE (grê-1'), adj. || 1» Long et menu. Une
tige grêle. Des jambes grêles. Venez, boucs mé-
chants, Psylles aux corps grêles, Aspioles frêles,
Comme un flot de grêles, Fondre dans ces champs,
v. HUGO, Bal. 14. || Terme d'anatomie. Intestin
grêle, la portion d'intestin qui s'étend depuis l'es-
tomac jusqu'au caecum exclusivement. || Muscles
grêles, nom de certains muscles minces et longs.
|| 2° Par extension, se dit de ce qui est chétif, non
suffisamment plein ou développé. Une physionomie
grêle. Il y a toujours quelque chose de grêle dans
notre architecture, quand nous visons à l'élégance,
ou de pesant quand nous prétendons à la majesté,
CHATEAUBR. ltin. 1™ part. || 3° Se dit d'une voix
aiguë et faible. M. d'Alembert, avec sa petite voix
grêle, est un excellent lecteur, VOLT. Lett. La-
harpe, 4 sept. 1771. La voix grêle des cymbales Se
mêlait par intervalles Aux bruits de la grande mer,
v. HUGO, Orient. 1. || Ton grêle, le ton le plus haut
d'un cor ou d'une trompette. || Substantivement
en ce sens. Sonner du grêle ou sonner grêle.
|| 4° S. f. Lame d'acier plate et dentelée, dont le
tabletier se sert pour grêler.
— SYN. GRÊLE, FLDET. Celui qui est fluet est
mince, celui qui est grêle l'est aussi ; mais le fluet
l'est de sa nature et sans que cela indique aucun
amoindrissement ou dépérissement; la belette est
fluette. Au lieu que, chez le grêle, il y a dispropor-
tion , amoindrissement, amaigrissement : des
membres grêles sont des membres qui devraient
être plus gros, vu l'âge du sujet.
— HIST. xie s. Graisles es flans et larges les cos-
tez, Ch. de Roi. ccxxvn. || xne s. Venim et pourre-
ture grant merveille vomi, Et jut moult longue-
ment ; tous greilles sus sailli ; Par les mains al
saint humme de s'enferté [de sa maladie] guari,
Th. le mart. 94. Trois fois le sonne [un cor] et en
grelle et en gros, Charrois de Nymes. ||xm" s. Re-
nart fu grelles et menus, Muciez estoit derier la
porte, Ren. 3670. ||xive s. Avoir la'vois acue ou
grelle, ORESME, Eth. 126. User^de perdris, de fai-
sans, de petis oiseaux champestres o [avec] grelle
bec, H. DE MONDEYILLE, f° 96, verso. Le gros du
cuer et sa racbine est en haut, et le grelle en bas,
m. f° 23, verso. || xv* s. Je n'y entens ne gros ne
gresle, Patelin, v. 1030. ||xvi" S. Torquato Tasso,
en la comparaison qu'il faict de la France à l'Italie,
dict avoir remarqué cela, que nous avons ies jam-
bes plus grailes que les gentilshommes italiens, et
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