1918
GRA
vraie petitesse, LA BKUY. u. Si la vraie grandeur
consiste à avoir reçu un puissant génie et s'en être
servi pour s'éclairer soi-même et les autres, un homme
comme M. Newton est véritablement le grand
homme, VOLT. Dict. phil. Fr. Bacon, n. Il n'y a pas
moins de grandeur à supporter de grandes injustices
cm'à faire,de grandes actions, ID. Lett. Fillette, juin
4 766. A servir sans murmure ils mettent leur gran-
deur, ID. Als. i, 4. Que vous importent les discours
du peuple ? la vraie grandeur ne consiste-t-elle pas à
faire le bien, même en s'exposant à l'ignominie ?
DIDEROT, Règne de Claude et Nér. n, 4 07. Mais de
ces sages vains confondons l'imposture ; De leur
règne fameux retraçons la peinture ; Et que mes
vers, enfants d'une noble candeur, Eclairent les
Français sur leur fausse grandeur, GILBERT, 4 8e siè-
cle. l| Un air de grandeur, un ton, des manières
qui affectent la grandeur. S'ils [mes versj osent
quelquefois prendre un air de grandeur, Seront-ils
point traités par vous de téméraires ? LA FONT. Fàbl.
vin, 4. || Grandeur d'âme, qualité d'une âme grande.
Mais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi,
VOLT. Als. v, 7. Il est évident par ce qui suit, que
l'opinion de Sénèque est la pure doctrine de Zenon,
qui regardait la grandeur d'âme comme incom-
patible avec la crainte et les chagrins, DIDEROT,
Claude et Néron, H, 52. || 7° Grandeur se dit
quelquefois, dans le style élevé ou dans le style
plaisant, pour personne grande en dignité, en
puissance. Rendons-lui donc visite ; et comme am-
bassadeur, Proposez cet hymen vous-même à sa
grandeur, CORN. Nicom. u, 4. Sire Jupin, dit-il,
prends mon voeu, le voilà ; C'est un parfum de
boeuf que ta grandeur respire, LA FONT. Fdbl. ix,
4 3. Mais ce voluptueux [un grand], à ses vices
fidèle, Cherche pour chaque jour une amante nou-
velle; La elle d'un bourgeois a frappé sa grandeur,
GILB. Mon apolog. || Titre honorifique employé pour
tous les grands seigneurs qui ne prenaient point le
titre d'Altesse ou d'Excellence (on met un g majus-
cule) . Vous devez dire : Votre Grandeur saura. —
Votre Grandeur saura! c'est donc un géant, ce
secrétaire d'État, MARIVAUX, Double inconst. m, s.
|| Titre qui a été donné aux évêques depuis 4 630.
Monseigneur, il plaira à Votre Grandeur....
— SYN. GRANDEUR D'ÂME, MAGNANIMITÉ. Ces deux
mots sont exactement synonymes, puisque magna-
nimité vient du latin magnus animus, grande âme.
La seule différence qu'on puisse entrevoir, c'est
que magnanimité a plus de magnificence et d'em-
phase.
— HIST. XIIe s Quels est ta duzur, Ta poesté e
ta grandurs, BENOÎT, II, 2165. || xm° s. Dune s'est
!i asnes purpenseiz, Ke melx dou chien vaut il as-
seiz E de biauté e de grandor, MARIE, Fable 46.
De la grandor dou ciel et de la terre, I-RUN. LATINI,
Trésor, p. 4 26.
— ÉTYM. Grand.
GRANDI, IE (gran-di, die), part, passé de gran-
dir. Qui est devenu plus grand. Je trouve cet enfant
très-grandi. Le voyageur.... Trouvant l'herbe grandie
ou le sentier plus rude, LAMART. Barm. n, 4 2. || Fig.
Qui paraît plus grand. Des périls,grandis par l'in-
certitude. H Fig. Qui a pris-plus de capacité et de
force. Cet homme grandi par les circonstances.
t GRANDIFLORE (gran-di-flo-r1), adj. Terme de
botanique. Qui a de grandes fleurs.
— ÉTYM. Grand, et fleur.
f GRAND1FOLIÉ, ÉE (gran-di-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Qui a de grandes feuilles.
— ÉTYM. Grand, et le lat. folium, feuille.
GRANDIOSE (gran-di-6-z'), àdj.\\ 1° Qui frappe
l'imagination par son caractère de grandeur, de no-
blesse. Cette architecture est d'un style grandiose.
Depuis deux ans, j'ai présenté à l'Académie une
série de travaux sur la figure des comètes et l'accé-
lération de leurs mouvements, et j'ai montré que
ces phénomènes grandioses accusaient nettement
dans les espaces célestes l'existence d'une force
nouvelle totalement différente de la gravitation,
FAYE, Comptes rendus, Acad. des se. t. L, p. 894.
|| 2° S m. Caractère grandiose. La baie de Naples....
et toute cette terre virgilienne présentent un spec-
tacle magique ; mais il n'a pas, selon moi, le gran-
diose de la campagne romaine, CHATEAUB. Italie, à
M. de Fontanes.
— ÉTYM. Ital. grandioso, dérivé de grande, grand
(voy. ce mot],
GRANDIR (gran-dir), v. n. || 1° Devenir grand.
Les plaies ont fait grandir les blés. L'histoire de
l'Académie fait mention d'un enfant des environs
de Falaise qui, n'étant pas plus gros ni plus grand
quun enfant ordinaire en naissant, avait grandi
GRA
d'un demi-pied chaque année jusqu'à l'âge de quatre
ans, et il était parvenu à trois pieds et demi de
hauteur, BUFF. Suppl. à l'hist. nat. t. xi, p. 94.
1| Fig. Grandir en sagesse, en vertu. Son pouvoir
granditdejour en jour. ||2° 7. a. Rendre plus grand.
Les talons qu'il porte le grandissent. || Faire pa-
raître plus grand. Ce vêtement le grandit beaucoup.
La défensive, étant inquiète de sa nature, grandit
souvent l'offensive, et la crainte, échauffant l'ima-
gination, fait supposer à l'ennemi mille projets
qu'il n'a pas, SËGUR, Hist. de Nap. vi, 3. || Fig.
Donner de la grandeur morale. L'adversité l'a
grandi. |[ Exagérer. Il grandit les moindres évé-
nements. || 3° Se grandir, v. réfl. Se rendre plus
grand. Se grandir en s'élevant sur la pointe des
pieds. || Terme de manège. Le cavalier se grandit en
levant la tête et en soutenant le haut du corps. Le
cheval se grandit lorsque, coulant les hanches sous
lui, il enlève le devant. || Fig. La médiocrité croit
se grandir en rabaissant le mérite. L'empereur lui-
même s'était tant grandi, qu'il se trouvait à une dis-
tance démesurée des détails de son armée; et Ber-
thier, placé comme intermédiaire entre lui et des
chefs, tous rois, princes ou maréchaux, était obligé
à trop de ménagements, SÉGUR, Hist. de Napol.
IX, 7.
— REM. Grandir se conjugue avec l'auxiliaire
avoir quand il exprime l'acte : Cet enfant a grandi
rapidement ; avec l'auxiliaire être quand il exprime
l'état : Cet enfant est bien grandi.
— HIST. xv* s. Il sied bien d'en faire mémoire
[des défauts de Charles le Téméraire].... car autre-
ment sembleroit-il que, en mon escripre, je seroie
un menteur volontaire et un flatteur qui grandiroie
un homme par bourdes et le feroie tout parfait,
G. CHASTELLAIN, Chronique, vu, 39. A dire vray, et
ainsi ses faits le monstrerent, il [Charles le Témé-
raire] aimoit fort gloire et estre grandi, ID. ib.
— ÉTYM. Provenç. grandir; ital. grandire; du
lat. grandire, de grandis, grand.
t GRANDIROSTRE (gran-di-ro-str'), adj. Terme
d'ornithologie. Qui a un grand bec. || S„ m. pi. Les
grandirostres, famille de l'ordre des oiseaux grim-
peurs comprenant ceux qui ont le bec d'une gran-
deur démesurée.
— ÉTYM. Lat. grandis, grand, et rostrum, bec.
t GRANDISSANT, ANTE (gran-di-san, san-t'),
adj. Qui grandit, qui croît peu à peu. Une puis-
sance grandissante.
f GRANDISSEMENT (gran-di-se-man), s. m. Ac-
tion de devenir plus grand. Le grandissement des
arcs diurnes, FONVIELLE, Presse scientifique, 1804,
t. i, p. 364. -
GRANDISSIME (gran-di-ssi-m'), adj. Terme fa-
milier. Très-grand. Vous me ferez un grandissime
plaisir. Il ne faut point s'imaginer que je n'aie été
en grandissime doute de ce que je dois répondre,
POUSSIN, Lett. 4 6 janv. 4 638.
— HIST. xnr s. Et quant cil fors encontremens
est des nues et des vens, et despiecemenz de ton-
nerre, nature en fait issir feu qui giete grandisme
clarté, BRDN. LAT. Très. p. 4 20. || xve s. Oez, oez
l'oneur et la louenge, Et des armes grantdissime
prodon, EDST. DESCH. Bail, du tournoi. ||xvi° s. Il
arriva en son camp où fust faict grandissime allai-
gresse pour sa reconvalescence, CARL. IV, 34.
— ÉTYM. Lat. grandissimus, superlatif àegrandis,
grand.
GRAND'MÈRE (gran-mè-r'), s. f. Aïeule. Ses
deux grand'rnères. J'ouvre, bon Dieu ! c'était lui
[Napoléon Ier] Suivi d'une faible escorte; Il s'asseoit
où me voilà, S'écriant: oh! quelle guerre! Il s'est
assis là, grand'mèré, Il s'est assis là ! BÉRANG. Soxw.
du peuple. || On dit quelquefois mère-grand, mais
très-familièrement et surtout dans les contes d'enfants.
|| Grand'mèré se dit aussi de femmes très-vieilles. Je
n'ai trouvé là que deux ou trois vieilles grand'rnères.
— REM. Sur grand' pour grande, voy. GRAND, n° 22.
L'erreur qui a mis et maintient une apostrophe à
grand en ces cas a produit la ridicule anomalie d'é-
crire des grand'rnères sans s, et des grands-pères
avec s.
— HIST. an' s. Themis.... Lor conseilla qu'il s'en
alassent, Et qu'il après lor dos gitassent Tantost les
os de lor grant mère, la Rose, 4 7823.
f GRANDMONTIN, s. m. Voy. GRAMMONTIN.
GRAND-ONCLE (gran-ton-kl'), s. m. Le frère du
grand-père ou de la grand'mèré. || Au plur. Des
grands-oncles, qu'on prononce gran-z oncles.
f GRANDOUL (gran-doul), s. m. Voy. GELINOTTE.
GRAND-PÈRE (gran-pè-r), s. m. Aïeul. Grand-
père paternel, maternel. Ses deux grands-pères.
Dans ce Paris pleiD d'or et de misère, En l'an du
GRA
Christ mil sept cent quatre-vingt, Chez un tailleur,
mon pauvre et vieux grand-père, Moi nouveau-né,
sachez ce qui m'advint,BÉRANG. le Tailleur et laFée,
|| Familièrement. Un grand-père, un vieillard.
GRAND'TANTE (gran-tan-t'), s. f. La soeur du
grand-père ou de la grand'mèré. || Au plur. Des
grand'tantes.
— IlEM. Pour grand', voy. la remarque à GRAND,
n° 22.
t GRANETTE (gra-nè-f), s. f. Terme de botani-
que. Nom vulgaire de diverses espèces de renouée.
GRANGE (gran-j'), s. f. Bâtiment de ferme des-
tiné au logement des gerbes et au battage des grains.
Tous ses blés sont en grange. Dans la grange, tout
semble paille, le bon grain est mêlé et caché dedans,
BOSS. Pensées chrél. 29. Donnez.... [aux pauvresl,
Afin qu'un blé plus mûr fasse plier vos granges,
v. HUGO, F. d'aut. 32.
— HIST. xnic s. Et li tenans carca [chargea] les
garbes dessus dites, et les mena en le [la] grange
de son segneur, BEAUM. xxx, 72. ||xive S. D'autre
part [il] vit dufainune grange moult pleine, Guescl.
20345. || xve s. Se Diex vosist, il t'euist fait Un la-
boureur grant et parfait A une contenance estragne,
Ou un bateur en une gragne, FROISS. Buiss. de jo-
nece. Parce que, passé a trois ans, ilz n'ont eu ni
peu avoir aucunes provisions de leurs grandies [mé-
tairies] et manoirs, ne estre payez de tant peu de
rentes qu'ils ont, Lett. patentes, 25 juillet 4 449. Ces
deux maisons [couvents d'hommes et dé femmes]
estoient voisines, comme on dit de coustume : la
grange et les batteurs, LOUIS XI, Nouv. XV. H XVIe s.
La grange est pleine avant la moisson [se disait
d'une femme devenue grosse avant le mariage],
OUDIN, Curios. fr.
— ETYM. Bourguign. grainge; provenç. granja,
granga; espagn. et portug. granja; du bas-latin
granica, dans la loi des Bavarois, lieu aux grains,
de granum, grain. On trouve aussi granea, dans
les lois barbares.
f GRANGEAGE (gran-ja-j'), s. m. Terme d'an-
cienne coutume. Manière de donner une terre à bail,
en prenant pour la rente moitié des fruits. Et ne
pourront [les bourgeois de Lyon] prendre à ferme ou
grangeages aucuns biens dans le plat pays, à peine
d'être déchus dudit privilège [l'exemption des tail-
les pour leur habitation de campagne], Décl. du roi,
6 aOÛt-4669.
— ÉTYM. Grange.
f GRANGÉE (gran-jée), s.f. Ce que contient une
grange.
t GRANGER, ÈRE (gran-jé, jè-r'), s. m. et f. Ce-
lui, celle qui tient une ferme, à la condition de
partager le produit des champs avec le propriétaire.
Elles baisaient de temps en temps les mains de la
grangère, J. i. ROUSS. Confess. iv.
— HIST. xvie s. Le metaier est ainsi appelé en
France de métairie; et en Dauphiné, granger, de
grange; l'un et l'autre édifice, au ditpaïs, signifiant
une mesme chose, bien qu'en France la grange ne
soit que partie de la métairie, o. DE SERRES , 0 i.
— ÉTYM. Grange.
f GRANGERIE (gran-je-rie), s. f. Office de gran-
ger. Mettre un domaine en grangerie, en confier
l'exploitation à un granger
— ÉTYM. Granger.
t GRANIFÈRE (gra-ni-fè-r-), adj. Terme de bota-
nique. Qui porte un grain ou granule ; se dit des
divisions internes du calice des rumex, etc.
— ÉTYM. Lat. granum, grain, et ferre, porter.
f GRANIFORME (gra-ni-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a la forme ou levolume d'un grain
de blé.
— ÉTYM. Lat. granum, grain, et forme.
f GRANILITE (gra-ni-li-f), s. f. Terme de miné-
ralogie. Granit à petits grains.
GRANIT (gf a-ni, ou, plus souvent, gra-nit'), s. m.
|| 1° Roche composée de grains de feldspau st de
mica agrégés ensemble. Le granit est d'origine
ignée. Les granits recouvrent encore aujour-
d'hui la plus grande partie du globe; et, quoique
les quartz percent quelquefois au dehors et se mon-
trent en divers endroits sur de fortes épaisseurs et
dans une grande étendue, ils n'occupent que de pe-
tits espaces à la surface de la terre en comparaison
des granits, BUFF. Miner. 1.1, p. 4 43. Le granit dont
les crêtes centrales de la plupart de ces chaînes sont
composées, le granit, qui dépasse tout, est aussi la
pierre qui s'enfonce sous toutes les autiÉês, euVIER ,
Révol. p. 26. Les granits diffèrent des porphyres en
ce qu'ils n'offrent que des rudiments agrégés les uns
dans les autres sans qu'ils aient aucune espèce de
pâte qui les réunisse, BRARD. Minéral, appliq. aux
GRA
vraie petitesse, LA BKUY. u. Si la vraie grandeur
consiste à avoir reçu un puissant génie et s'en être
servi pour s'éclairer soi-même et les autres, un homme
comme M. Newton est véritablement le grand
homme, VOLT. Dict. phil. Fr. Bacon, n. Il n'y a pas
moins de grandeur à supporter de grandes injustices
cm'à faire,de grandes actions, ID. Lett. Fillette, juin
4 766. A servir sans murmure ils mettent leur gran-
deur, ID. Als. i, 4. Que vous importent les discours
du peuple ? la vraie grandeur ne consiste-t-elle pas à
faire le bien, même en s'exposant à l'ignominie ?
DIDEROT, Règne de Claude et Nér. n, 4 07. Mais de
ces sages vains confondons l'imposture ; De leur
règne fameux retraçons la peinture ; Et que mes
vers, enfants d'une noble candeur, Eclairent les
Français sur leur fausse grandeur, GILBERT, 4 8e siè-
cle. l| Un air de grandeur, un ton, des manières
qui affectent la grandeur. S'ils [mes versj osent
quelquefois prendre un air de grandeur, Seront-ils
point traités par vous de téméraires ? LA FONT. Fàbl.
vin, 4. || Grandeur d'âme, qualité d'une âme grande.
Mais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi,
VOLT. Als. v, 7. Il est évident par ce qui suit, que
l'opinion de Sénèque est la pure doctrine de Zenon,
qui regardait la grandeur d'âme comme incom-
patible avec la crainte et les chagrins, DIDEROT,
Claude et Néron, H, 52. || 7° Grandeur se dit
quelquefois, dans le style élevé ou dans le style
plaisant, pour personne grande en dignité, en
puissance. Rendons-lui donc visite ; et comme am-
bassadeur, Proposez cet hymen vous-même à sa
grandeur, CORN. Nicom. u, 4. Sire Jupin, dit-il,
prends mon voeu, le voilà ; C'est un parfum de
boeuf que ta grandeur respire, LA FONT. Fdbl. ix,
4 3. Mais ce voluptueux [un grand], à ses vices
fidèle, Cherche pour chaque jour une amante nou-
velle; La elle d'un bourgeois a frappé sa grandeur,
GILB. Mon apolog. || Titre honorifique employé pour
tous les grands seigneurs qui ne prenaient point le
titre d'Altesse ou d'Excellence (on met un g majus-
cule) . Vous devez dire : Votre Grandeur saura. —
Votre Grandeur saura! c'est donc un géant, ce
secrétaire d'État, MARIVAUX, Double inconst. m, s.
|| Titre qui a été donné aux évêques depuis 4 630.
Monseigneur, il plaira à Votre Grandeur....
— SYN. GRANDEUR D'ÂME, MAGNANIMITÉ. Ces deux
mots sont exactement synonymes, puisque magna-
nimité vient du latin magnus animus, grande âme.
La seule différence qu'on puisse entrevoir, c'est
que magnanimité a plus de magnificence et d'em-
phase.
— HIST. XIIe s Quels est ta duzur, Ta poesté e
ta grandurs, BENOÎT, II, 2165. || xm° s. Dune s'est
!i asnes purpenseiz, Ke melx dou chien vaut il as-
seiz E de biauté e de grandor, MARIE, Fable 46.
De la grandor dou ciel et de la terre, I-RUN. LATINI,
Trésor, p. 4 26.
— ÉTYM. Grand.
GRANDI, IE (gran-di, die), part, passé de gran-
dir. Qui est devenu plus grand. Je trouve cet enfant
très-grandi. Le voyageur.... Trouvant l'herbe grandie
ou le sentier plus rude, LAMART. Barm. n, 4 2. || Fig.
Qui paraît plus grand. Des périls,grandis par l'in-
certitude. H Fig. Qui a pris-plus de capacité et de
force. Cet homme grandi par les circonstances.
t GRANDIFLORE (gran-di-flo-r1), adj. Terme de
botanique. Qui a de grandes fleurs.
— ÉTYM. Grand, et fleur.
f GRAND1FOLIÉ, ÉE (gran-di-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Qui a de grandes feuilles.
— ÉTYM. Grand, et le lat. folium, feuille.
GRANDIOSE (gran-di-6-z'), àdj.\\ 1° Qui frappe
l'imagination par son caractère de grandeur, de no-
blesse. Cette architecture est d'un style grandiose.
Depuis deux ans, j'ai présenté à l'Académie une
série de travaux sur la figure des comètes et l'accé-
lération de leurs mouvements, et j'ai montré que
ces phénomènes grandioses accusaient nettement
dans les espaces célestes l'existence d'une force
nouvelle totalement différente de la gravitation,
FAYE, Comptes rendus, Acad. des se. t. L, p. 894.
|| 2° S m. Caractère grandiose. La baie de Naples....
et toute cette terre virgilienne présentent un spec-
tacle magique ; mais il n'a pas, selon moi, le gran-
diose de la campagne romaine, CHATEAUB. Italie, à
M. de Fontanes.
— ÉTYM. Ital. grandioso, dérivé de grande, grand
(voy. ce mot],
GRANDIR (gran-dir), v. n. || 1° Devenir grand.
Les plaies ont fait grandir les blés. L'histoire de
l'Académie fait mention d'un enfant des environs
de Falaise qui, n'étant pas plus gros ni plus grand
quun enfant ordinaire en naissant, avait grandi
GRA
d'un demi-pied chaque année jusqu'à l'âge de quatre
ans, et il était parvenu à trois pieds et demi de
hauteur, BUFF. Suppl. à l'hist. nat. t. xi, p. 94.
1| Fig. Grandir en sagesse, en vertu. Son pouvoir
granditdejour en jour. ||2° 7. a. Rendre plus grand.
Les talons qu'il porte le grandissent. || Faire pa-
raître plus grand. Ce vêtement le grandit beaucoup.
La défensive, étant inquiète de sa nature, grandit
souvent l'offensive, et la crainte, échauffant l'ima-
gination, fait supposer à l'ennemi mille projets
qu'il n'a pas, SËGUR, Hist. de Nap. vi, 3. || Fig.
Donner de la grandeur morale. L'adversité l'a
grandi. |[ Exagérer. Il grandit les moindres évé-
nements. || 3° Se grandir, v. réfl. Se rendre plus
grand. Se grandir en s'élevant sur la pointe des
pieds. || Terme de manège. Le cavalier se grandit en
levant la tête et en soutenant le haut du corps. Le
cheval se grandit lorsque, coulant les hanches sous
lui, il enlève le devant. || Fig. La médiocrité croit
se grandir en rabaissant le mérite. L'empereur lui-
même s'était tant grandi, qu'il se trouvait à une dis-
tance démesurée des détails de son armée; et Ber-
thier, placé comme intermédiaire entre lui et des
chefs, tous rois, princes ou maréchaux, était obligé
à trop de ménagements, SÉGUR, Hist. de Napol.
IX, 7.
— REM. Grandir se conjugue avec l'auxiliaire
avoir quand il exprime l'acte : Cet enfant a grandi
rapidement ; avec l'auxiliaire être quand il exprime
l'état : Cet enfant est bien grandi.
— HIST. xv* s. Il sied bien d'en faire mémoire
[des défauts de Charles le Téméraire].... car autre-
ment sembleroit-il que, en mon escripre, je seroie
un menteur volontaire et un flatteur qui grandiroie
un homme par bourdes et le feroie tout parfait,
G. CHASTELLAIN, Chronique, vu, 39. A dire vray, et
ainsi ses faits le monstrerent, il [Charles le Témé-
raire] aimoit fort gloire et estre grandi, ID. ib.
— ÉTYM. Provenç. grandir; ital. grandire; du
lat. grandire, de grandis, grand.
t GRANDIROSTRE (gran-di-ro-str'), adj. Terme
d'ornithologie. Qui a un grand bec. || S„ m. pi. Les
grandirostres, famille de l'ordre des oiseaux grim-
peurs comprenant ceux qui ont le bec d'une gran-
deur démesurée.
— ÉTYM. Lat. grandis, grand, et rostrum, bec.
t GRANDISSANT, ANTE (gran-di-san, san-t'),
adj. Qui grandit, qui croît peu à peu. Une puis-
sance grandissante.
f GRANDISSEMENT (gran-di-se-man), s. m. Ac-
tion de devenir plus grand. Le grandissement des
arcs diurnes, FONVIELLE, Presse scientifique, 1804,
t. i, p. 364. -
GRANDISSIME (gran-di-ssi-m'), adj. Terme fa-
milier. Très-grand. Vous me ferez un grandissime
plaisir. Il ne faut point s'imaginer que je n'aie été
en grandissime doute de ce que je dois répondre,
POUSSIN, Lett. 4 6 janv. 4 638.
— HIST. xnr s. Et quant cil fors encontremens
est des nues et des vens, et despiecemenz de ton-
nerre, nature en fait issir feu qui giete grandisme
clarté, BRDN. LAT. Très. p. 4 20. || xve s. Oez, oez
l'oneur et la louenge, Et des armes grantdissime
prodon, EDST. DESCH. Bail, du tournoi. ||xvi° s. Il
arriva en son camp où fust faict grandissime allai-
gresse pour sa reconvalescence, CARL. IV, 34.
— ÉTYM. Lat. grandissimus, superlatif àegrandis,
grand.
GRAND'MÈRE (gran-mè-r'), s. f. Aïeule. Ses
deux grand'rnères. J'ouvre, bon Dieu ! c'était lui
[Napoléon Ier] Suivi d'une faible escorte; Il s'asseoit
où me voilà, S'écriant: oh! quelle guerre! Il s'est
assis là, grand'mèré, Il s'est assis là ! BÉRANG. Soxw.
du peuple. || On dit quelquefois mère-grand, mais
très-familièrement et surtout dans les contes d'enfants.
|| Grand'mèré se dit aussi de femmes très-vieilles. Je
n'ai trouvé là que deux ou trois vieilles grand'rnères.
— REM. Sur grand' pour grande, voy. GRAND, n° 22.
L'erreur qui a mis et maintient une apostrophe à
grand en ces cas a produit la ridicule anomalie d'é-
crire des grand'rnères sans s, et des grands-pères
avec s.
— HIST. an' s. Themis.... Lor conseilla qu'il s'en
alassent, Et qu'il après lor dos gitassent Tantost les
os de lor grant mère, la Rose, 4 7823.
f GRANDMONTIN, s. m. Voy. GRAMMONTIN.
GRAND-ONCLE (gran-ton-kl'), s. m. Le frère du
grand-père ou de la grand'mèré. || Au plur. Des
grands-oncles, qu'on prononce gran-z oncles.
f GRANDOUL (gran-doul), s. m. Voy. GELINOTTE.
GRAND-PÈRE (gran-pè-r), s. m. Aïeul. Grand-
père paternel, maternel. Ses deux grands-pères.
Dans ce Paris pleiD d'or et de misère, En l'an du
GRA
Christ mil sept cent quatre-vingt, Chez un tailleur,
mon pauvre et vieux grand-père, Moi nouveau-né,
sachez ce qui m'advint,BÉRANG. le Tailleur et laFée,
|| Familièrement. Un grand-père, un vieillard.
GRAND'TANTE (gran-tan-t'), s. f. La soeur du
grand-père ou de la grand'mèré. || Au plur. Des
grand'tantes.
— IlEM. Pour grand', voy. la remarque à GRAND,
n° 22.
t GRANETTE (gra-nè-f), s. f. Terme de botani-
que. Nom vulgaire de diverses espèces de renouée.
GRANGE (gran-j'), s. f. Bâtiment de ferme des-
tiné au logement des gerbes et au battage des grains.
Tous ses blés sont en grange. Dans la grange, tout
semble paille, le bon grain est mêlé et caché dedans,
BOSS. Pensées chrél. 29. Donnez.... [aux pauvresl,
Afin qu'un blé plus mûr fasse plier vos granges,
v. HUGO, F. d'aut. 32.
— HIST. xnic s. Et li tenans carca [chargea] les
garbes dessus dites, et les mena en le [la] grange
de son segneur, BEAUM. xxx, 72. ||xive S. D'autre
part [il] vit dufainune grange moult pleine, Guescl.
20345. || xve s. Se Diex vosist, il t'euist fait Un la-
boureur grant et parfait A une contenance estragne,
Ou un bateur en une gragne, FROISS. Buiss. de jo-
nece. Parce que, passé a trois ans, ilz n'ont eu ni
peu avoir aucunes provisions de leurs grandies [mé-
tairies] et manoirs, ne estre payez de tant peu de
rentes qu'ils ont, Lett. patentes, 25 juillet 4 449. Ces
deux maisons [couvents d'hommes et dé femmes]
estoient voisines, comme on dit de coustume : la
grange et les batteurs, LOUIS XI, Nouv. XV. H XVIe s.
La grange est pleine avant la moisson [se disait
d'une femme devenue grosse avant le mariage],
OUDIN, Curios. fr.
— ETYM. Bourguign. grainge; provenç. granja,
granga; espagn. et portug. granja; du bas-latin
granica, dans la loi des Bavarois, lieu aux grains,
de granum, grain. On trouve aussi granea, dans
les lois barbares.
f GRANGEAGE (gran-ja-j'), s. m. Terme d'an-
cienne coutume. Manière de donner une terre à bail,
en prenant pour la rente moitié des fruits. Et ne
pourront [les bourgeois de Lyon] prendre à ferme ou
grangeages aucuns biens dans le plat pays, à peine
d'être déchus dudit privilège [l'exemption des tail-
les pour leur habitation de campagne], Décl. du roi,
6 aOÛt-4669.
— ÉTYM. Grange.
f GRANGÉE (gran-jée), s.f. Ce que contient une
grange.
t GRANGER, ÈRE (gran-jé, jè-r'), s. m. et f. Ce-
lui, celle qui tient une ferme, à la condition de
partager le produit des champs avec le propriétaire.
Elles baisaient de temps en temps les mains de la
grangère, J. i. ROUSS. Confess. iv.
— HIST. xvie s. Le metaier est ainsi appelé en
France de métairie; et en Dauphiné, granger, de
grange; l'un et l'autre édifice, au ditpaïs, signifiant
une mesme chose, bien qu'en France la grange ne
soit que partie de la métairie, o. DE SERRES , 0 i.
— ÉTYM. Grange.
f GRANGERIE (gran-je-rie), s. f. Office de gran-
ger. Mettre un domaine en grangerie, en confier
l'exploitation à un granger
— ÉTYM. Granger.
t GRANIFÈRE (gra-ni-fè-r-), adj. Terme de bota-
nique. Qui porte un grain ou granule ; se dit des
divisions internes du calice des rumex, etc.
— ÉTYM. Lat. granum, grain, et ferre, porter.
f GRANIFORME (gra-ni-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a la forme ou levolume d'un grain
de blé.
— ÉTYM. Lat. granum, grain, et forme.
f GRANILITE (gra-ni-li-f), s. f. Terme de miné-
ralogie. Granit à petits grains.
GRANIT (gf a-ni, ou, plus souvent, gra-nit'), s. m.
|| 1° Roche composée de grains de feldspau st de
mica agrégés ensemble. Le granit est d'origine
ignée. Les granits recouvrent encore aujour-
d'hui la plus grande partie du globe; et, quoique
les quartz percent quelquefois au dehors et se mon-
trent en divers endroits sur de fortes épaisseurs et
dans une grande étendue, ils n'occupent que de pe-
tits espaces à la surface de la terre en comparaison
des granits, BUFF. Miner. 1.1, p. 4 43. Le granit dont
les crêtes centrales de la plupart de ces chaînes sont
composées, le granit, qui dépasse tout, est aussi la
pierre qui s'enfonce sous toutes les autiÉês, euVIER ,
Révol. p. 26. Les granits diffèrent des porphyres en
ce qu'ils n'offrent que des rudiments agrégés les uns
dans les autres sans qu'ils aient aucune espèce de
pâte qui les réunisse, BRARD. Minéral, appliq. aux
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