GRA
paille. H 2° Collection de graines étiquetées ou ran-
gées méthodiquement.'
— REM. Bien .que grènetier soit plus usité que
gràinier, celui-ci est cependant meilleur; les an-
ciennes ordonnances .et statuts concernant cet état
ne portent que le nom de gràinier. 11 est d'ailleurs
dérivé exactement de grain ou graine, tandis que
grènetier vient de grainette.
— ETYM. Grain, graine.
t GRAINOIR, s.-m. Voy. GRENOIR.
f GRAIRIE (grè-rie), s. f. Voy. GRUKME.
GRAISSAGE (grè-sa-j'), s. m. Action de graisser.
|| Ce qui sert à graisser. Un bon graissage. [| Grais-
sage du sucre, état du sirop, qui, refroidi trop vite,
donne de menus cristaux d'une substance butyreuse.
— ÉTYM. Graisser.
t GRAISSANE (grè-sa-n'), s. f. Variété de figue.
GRAISSE (grè-s'), s. f. || 1° Substance onctueuse,
de peu de consistance; fondant facilement, dite en
chimie corps gras (voy. GRAS), et répandue en di-
verses parties du "corps. Dites aux enfants d'Israël:
Vous ne" mangerez point la graisse de la brebis, "du
boeuf ni de la chèvre, SAOI, Bible, Lérit. vu, 23. Les
prêtres furent occupés jusqu'à la nuit à offrir les
holocaustes et les graisses, ID. ib. Paralip. n, xxxv,
\ 4. Cette matière est la graisse qui survient ordi-
nairement à trente-cinq ou quarante ans; et, à me-
sure qu'elle augmente, le corps a moins de légè-
reté et de liberté dans ses mouvements, BUFF.
Hist. nat. Hom. OEuv. t. iv, p. 337. || Etoile de
graisse, voy. ÉTOILE, n° 1 5. || Prendre de la graisse,
devenir gras. Sur la fin de l'été, cet oiseau [le torcol]
prend beaucoup de graisse, et il est alors excellent
à manger, BUFF. Ois. t. xm, p..-136. |) C'est un pe-
loton de graisse, se dit d'un très-petit oiseau très-
gras, tel que l'ortolan, le beefigue, et aussi d'un
petit enfant bien en chair. || Vivre de sa graisse, sur
sa graisse, se dit de l'ours, de la marmotte, du
loir, ete, qui vivent de leur propre corps durant
leur.sommeil d'hiver et qui se réveillent très-mai-
gres; et fig. vivre sur son bien, || Fig. Il se plaint
de trop de graisse, se dit d'un homme qui se plaint
de quelque chose qui lui est avantageux. || Fig.
X graissé d'argent, c'est-à-dire à force d'argent.
|| Terme de marine. Graisse de coq, nom que les ma-
telots donnent à la graisse que le coq ou cuisinier
retire des viandes salées cuites dans sa chaudière.
|| Graisse de pendu, graisse prise au corps d'un
homme pendu et à laquelle la superstition attachait
de merveilleuses vertus curatives. Probablement
quelque bourreau aussi charlatan que cruel aura
fait accroire aux imbéciles de son quartier que la
graisse de pendu guérissait. de l'épilepsie, VOLT.
Dict. phil. Supplices. || 2° En termes de cuisine,
graisse se dit de la graisse, fondue et de la friture.
Faire cuire des pommes de terre dans la graisse, à
la graisse d'oie. || 3" Embonpoint. La graisse l'in-
commode. Monseigneur, tout noyé qu'il fût dans la
graisse et dans l'apathie, parut un autre homme
dans ces deux conseils, ST-SIM. 82, 72. |] Familière-
ment. La graisse ne l'étouffé pas, la graisse ne l'em-
pÊche pas de courir, se dit d'une personne' très-mai-
gre. || Faire de la graisse, s'engraisser dans le
sommeil, dans l'indolence. || 4° Fig. La graisse de la
terre, la substance qui contribue le plus à la fertilité.
Les grandes ravines emportent la graisse de la terre.
|| Fig. Terme biblique. La graisse de la terre, les
biens que la terre produit. Que Dieu vous donne une
abondance de blé et de vin, de la rosée du ciel, et de
la graisse de la terre, SAOI, Bible, Genèse, xxvn, 28.
Tandis qu'il répandait à pleines mains, sur un petit
nombre d'heureux, la rosée du ciel et la graisse de
la terre.... MASS. Carême, Aumône. || 5° Sorte d'al-
tération du vin dans laquelle il prend une apparence
huileuse. Ce vin tourne à la graisse. || 6° Terme
d'exploitation. Bitume purifié.
— HIST. XII° s. Le sanc sur l'autel n'espandirent,
ne la graisse àDeu ne offrirent, Rois, p. 49. Saim et
craisse, Liber psalm. p. 80. Li cuens Guillaumes re-
peroit de berser [tirer de l'arc] D'une forest où ot
grant pièce esté; Prisot deus cers de prime gresse
assez, li Charrois de Nymes, v. il. ||xiir s. Il so-
loient arder [brûler] en la viez loi les cresses des
bestes en leu d'encens, Psautier, f° 76. Car bien
saches qu'Amors ne lesse Sdr fins amans color ne
gresse, la Rose, 2562. || xiv° s. Le vin garira de la
gresse, Minagier, n, 3. Chappons de haulte gresse,
ib. n,. 6. ||xv s. Et sachez, si ils eussent fait ce
voyage, ils eussent, porté dommage au pays de cent
mille francs ; car en la marche que je vous dis gist
toute la graisse d'Auvergne, FROISS. m, iv, u. En-
core vaut il mieux que ils en vivent et que ils en
aient la graisse et le profit que vos ennemis, ID. H,
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
GRA
m, 34. Quant à moi, par sainte Marie, Je n'y èntens
ni gras ni gresse, Patelin. || xvr= s. Vous convient
estre saiges, pour fleurer, sentir et estimer ces
beaulx livres de haulte gresse, legiers au prochas et
hardis à la rencontre, RAB. Garg. Prol. L'Estrancards
faisoit ses affaires à graisse d'argent, l'autre gagnoit
le coeur de ses juges par plusieurs gentillesses, D'AUB.
Foen. iv, 5. Dans lesquelles terres sera jettée la
graisse [engrais] qu'on prendra au fonds des fossés-
pour servir d'autant d'amendement, o. DE SERRES,
67. Les terres en devinrent si grasses, et en pénétra
la gresse si profondement au dedans, que.... AMYOT,
Marius, 37. Il encourut d'oisiveté, de graisse et
d'yvrongnerie, une maladie dont il mourut, ID. Dé-
métr. 74. Un peu devant la fin de juillet les cerfs
sont du tout frayez et bruniz et en leur plaine ve-
naison ; ils demeurent en une haulte graisse et à
leur donner du bon temps dedans les buissons qu'ils
ont choisis j>our faire leurs festes, CHARLES IX, De lâ-
chasse, p. -14, dans LACURNE, au mot haut.
— ÉTYM. Gras ; picard, crache; wallon, crdfoe; na-
murois, cro.uche; provenç. grais, s. m., graissa,.s. f.;
catal. grex, s. m.; espagn. grasa.
GRAISSÉ, ÉE (grè-sé, sée), part, passé de grais-
ser. Des roues bien graissées. Notre charrette mal
graissée reçoit et fait des visites; nous allons par
les rues, sÉv. 27 sept. 1687.
GRAISSER (grè-sé), v. a. || 1° Frotter, oindre de
graisse ou d'un corps gras. Graisser un essieu.
Graisser ses souliers. Un limier boiteux.... Qu'on
avait d'huile chaude et de soufre graissé, RÉGNIER,
Sat. x. || Familièrement. Graisser ses bottes, faire
ses préparatifs de départ; et fig. se préparer à la
mort. || Fig. et populairement. Graisser les bottes à
quelqu'un, lui donner l'extrême-onction. Le vicaire
du Temple était venu lui administrer [à un malade
hydropique] l'extrême-onction: ah I monsieur l'abbé,
lui dit-il, vous venez me graisser les bottes ; cela est
inutile, car je m'en vais par eau, MARMONTEL, Mém.
vi. || Fig. et populairement. Graisser le couteau,
manger de la viande à déjeuner ou à goûter. || Fig.
et familièrement. Graisser la patte à quelqu'un, le
gagner par de l'argent. Vous serez pleinement con-
tentés de vos soins; Mais ne vous laissez pas graisser
la patte au moins, MOL. ÉC. des mar. ni, 6. D'autant
plus que son souvenir continuel et de Grignan, et de
Toulon, et de Rome d'où il m'écrit du 4, fait sur mon
coeur comme s'il me graissait la patte, SÉV. 590. Il
disait qu'un plaideur dont l'affaire allait mal Avait
graissé la patte à ce pauvre animal [un coq qui n'avait
pas chanté pour réveiller], RAC. Plaid, i, t. ||Fig.
Graisser le marteau, donner de l'argent au portier
pour être admis. On n'entrait point chez nous sans
graisser le marteau, RAC. Plaid, i, t. ||Fig. et popu-
lairement. Graisser les épaules à quelqu'un, lui don-
ner des coups de bâton. || 2° Tacher de graisse. Cela
vous graissera les mains. || Rendre sale et crasseux.
Graisser son linge, ses habits. || 3° T. n. Tourner
à la graisse, en parlant du vin qui contracte ce
genre d'altération. Voilà du vin qui graisse. || 4° Se
graisser, v. réfl. Se tacher de graisse. Cet enfant
s'est graissé dans la cuisine. || Proverbe. Graissez les
bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle, se dit
de ceux qui payent d'ingratitude un service rendu.
— HIST. xvr s. C. Julius médecin, gressant les
yeulx d'un patient, MONT, I, 74.
— ÉTYM. Graisse.
+ GRAISSERIE (grè-se-rie), s. f. Terme do com-
merce. Boutique, commerce du graissier.
fGRAISSET (grè-sé), s. m. Un des noms de la
rainette verte.
GRAISSEUX, EUSE (grè-seû, seû-z'), adj. Qui
est de la nature de la graisse. La matière que ren-'
ferme leur intérieur [des pucerons] a beaucoup de
rapport avec le corps graisseux des chenilles, BON-
NET, Observ. puccr. observ. 19. || Membrane grais-
seuse, nom qu'on a donné quelquefois à la graisse
sous-jacente à la peau. || Point graisseux, voy. POINT.
—ÉTYM. Graisse;provenç. grayshos; catal.grexos.
t GRAISSIER, 1ÈRE (grè-sié, siè-r')v adj. Terme
de commerce. Qui vend de la graisse. Epicier grais-
sier. || Substantivement.. Un graissier.
— ÉTYM. Graisse.
f GRAISSIN (grè-sin), s. m. Terme de pêche. Es-
pèce d'écume qu'on aperçoit à la surface de l'eau,
dans les endroits où les poissons-se rassemblent
pour frayer.
— ÉTYM. Graisse.
f GRAISSOIR (grè-soir), s. m. Morceau de linge
qui, renfermant de la graisse, sert à graisser.
j GRAISSON (grè-son), s. m. Un des noms vul-
gaires du hareng.
t GRALLARIE (gral-la-rie), s. f. Terme de zoo-
GRA
1913
logie. Nom d'un genre d'oiseaux insectivores dont
le type est la grallarie brune appelée par Buffon le
roi des fourmiliers, et par d'autres auteurs le four-
milier grallarie, LEGOARANT.
, t. GRALLE (gra-1'), s. m. Terme de zoologie.
Echassier, oiseau. || S. m. pi. Nom moderne de
l'ordre qu'on a appelé aussi les échassiers.
— ÉTYM. Lat. gratta, échasse.
GRAMEN (gra-mèn'), s. m. Plante qui constitue
principalement le gazon. Il y a plus de renoncules
que de rosiers, plus de gramens que de chênes';
il y a plus de papillons que de poules, plus de pu-
cerons que de chiens, BONNET, Contempl.nat. CEu-
vrcs, t. vin, p. 381.
— HIST. xvie s. Unescolieravalla un espy d'herbe
nommée gramen, PARÉ, XIX, i 7.
— ÉTYM. Lat. gramen-, gazon.
f GRAMIER(gra-mié), s.m.Espèce deraisin du Midi.
GRAMINÉE (gra-mi-née). || i° Adj. f. Qui est d6
la nature du gazon. Les plantes graminées ont en
général les feuilles longues, étroites et pointues.
|| Couronne graminée, couronne donnée, chez les
Romains, par des assiégés, au général qui les dé-
livrait ; elle était faite de gazon pris dans le lieu
du siège. On dit plutôt couronne de gazon. || 2° S.
f. pi. Terme de botanique. Famille de plantes
monocotylédones à étamines hypogynes. Le blé,
le riz, le maïs, la canne à sucre, le roseau et le
bambou sont des graminées. Le rocher en ruine
n'est plus pendu sur l'abîme avec ses longues gra-
minées, CHATEAUB. Génie, i, iv, 4. Dans les pays
chauds, les ruines sont privées de ces graminées
qui décorent nos châteaux gothiques, ID. ib. ni,
v, 4. || On a dit graminacées : Noeuds des plantes
graminacées, BONNET, US. feuill. plant. 5e mém.
— ÉTYM. Lat. gramen, graminis, gazon. La finale
me» indique, comme' on sait, un participe passif;
quant à grâ, Grassmann, dans le journal de Kuhn,
le tire du radical sanscrit ghar, har, briller, être
onctueux, d'où être vert (sanscr. ha/rit, viridis), et
le compare au grec y\°^ e'au german. gras, herbe.
GRAMMAIRE (gra-mê-r'; du temps de Molière,
on prononçait gran-maire, comme on le voit par
ces vers : Veux-tu toute ta vie offenser la gram-
maire?—Qui parle d'offenser grand'mère ni grand'-
père? F. sav.u, 6. Dangeau, qui voulait peindre
exactement la prononciation, écrit granmaire), s. f.
|| 1" L'art d'exprimer ses pensées par la parole ou
par l'écriture d'une manière conforme aux règles
établies par le bon usage. Les règles de la gram-
maire. Savoir, enseigner la grammaire Quoi!
toujours malgré mes remontrances, Heurter le fon-
dement de toutes les sciences, La grammaire qui
sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main
haute, obéir à ses lois! MOL. Femmessav. n, 6. La
grammaire, du verbe et du nominatif, Comme de-
l'adjectif avec le substantif, Nous enseigne les lois,
ID. ib. La grammaire, c'est-à-dire l'art d'écrire et
de parler correctement, roule sur quatre principes :
la raison, l'ancienneté, l'autorité, l'usage, ROLLIN,
Hist. anc. -OEuvres, t. xi, 2' part. p. 738, dans POU-
GENS. Le célèbre Origène enseigna la gramiraire
pour avoir de quoi subsister, ID. Traité des Et:
vi, 2e part. ch. 4. A la grammaire, nous devons la
pureté du discours; à la logique, la justesse du
discours ; à la rhétorique, l'embellissement du dis-
cours ; quand finirais-je, si j'allais m'étendre sur
ce sujet? D'OLIVET, Rem. sur Racine, '§■<00. || Classes
de grammaire, les classes de sixième, cinquième et
quatrième dans les lycées; la septième et la hui-
tième se disent classes élémentaires: || Haute gram-
maire, étude spéciale des qualités qui caractérisent
le style considéré dans ce qu'il a d'agréable ou de
désagréable au lecteur ou à l'auditeur. ||. Gram-
maire générale, science raisonnée" des principes
communs à toutes les langues. || Grammaire com-
parée, étude comparative des différentes langues.
|| 2° Livre où les règles du langage sont expliquées.
La grammaire de Port-Royal.. Indiquez-moi une
bonne grammaire latine. On ne doit pas oublier la
grammaire générale et raisonnée de: M.- Arnauld,
où l'on reconnaît le profond jugement et le génie
sublime de ce grand homme, ROLLIN, Traité des
Et. i, ch. i, p. 13. Qu'au lieu de travailler en corps
à une grammaire, il fallait en donner le soin à
quelque académicien qui, communiquant ensuite
son travail à la compagnie, profitât si bien des avis
qu'il en recevrait, que, par ce moyen, son ouvrage,
quoique d'un particulier, pût avoir d'ans le public
l'autorité de tout le corps, D'OLIVET, Hist. Acad.
t. n, p: 63, dans PODGENS.
— HIST. xiir"' s. Or me respondez de gramaire,
Savez rien de celui afere Que li maistres fait sa
i. — 240
paille. H 2° Collection de graines étiquetées ou ran-
gées méthodiquement.'
— REM. Bien .que grènetier soit plus usité que
gràinier, celui-ci est cependant meilleur; les an-
ciennes ordonnances .et statuts concernant cet état
ne portent que le nom de gràinier. 11 est d'ailleurs
dérivé exactement de grain ou graine, tandis que
grènetier vient de grainette.
— ETYM. Grain, graine.
t GRAINOIR, s.-m. Voy. GRENOIR.
f GRAIRIE (grè-rie), s. f. Voy. GRUKME.
GRAISSAGE (grè-sa-j'), s. m. Action de graisser.
|| Ce qui sert à graisser. Un bon graissage. [| Grais-
sage du sucre, état du sirop, qui, refroidi trop vite,
donne de menus cristaux d'une substance butyreuse.
— ÉTYM. Graisser.
t GRAISSANE (grè-sa-n'), s. f. Variété de figue.
GRAISSE (grè-s'), s. f. || 1° Substance onctueuse,
de peu de consistance; fondant facilement, dite en
chimie corps gras (voy. GRAS), et répandue en di-
verses parties du "corps. Dites aux enfants d'Israël:
Vous ne" mangerez point la graisse de la brebis, "du
boeuf ni de la chèvre, SAOI, Bible, Lérit. vu, 23. Les
prêtres furent occupés jusqu'à la nuit à offrir les
holocaustes et les graisses, ID. ib. Paralip. n, xxxv,
\ 4. Cette matière est la graisse qui survient ordi-
nairement à trente-cinq ou quarante ans; et, à me-
sure qu'elle augmente, le corps a moins de légè-
reté et de liberté dans ses mouvements, BUFF.
Hist. nat. Hom. OEuv. t. iv, p. 337. || Etoile de
graisse, voy. ÉTOILE, n° 1 5. || Prendre de la graisse,
devenir gras. Sur la fin de l'été, cet oiseau [le torcol]
prend beaucoup de graisse, et il est alors excellent
à manger, BUFF. Ois. t. xm, p..-136. |) C'est un pe-
loton de graisse, se dit d'un très-petit oiseau très-
gras, tel que l'ortolan, le beefigue, et aussi d'un
petit enfant bien en chair. || Vivre de sa graisse, sur
sa graisse, se dit de l'ours, de la marmotte, du
loir, ete, qui vivent de leur propre corps durant
leur.sommeil d'hiver et qui se réveillent très-mai-
gres; et fig. vivre sur son bien, || Fig. Il se plaint
de trop de graisse, se dit d'un homme qui se plaint
de quelque chose qui lui est avantageux. || Fig.
X graissé d'argent, c'est-à-dire à force d'argent.
|| Terme de marine. Graisse de coq, nom que les ma-
telots donnent à la graisse que le coq ou cuisinier
retire des viandes salées cuites dans sa chaudière.
|| Graisse de pendu, graisse prise au corps d'un
homme pendu et à laquelle la superstition attachait
de merveilleuses vertus curatives. Probablement
quelque bourreau aussi charlatan que cruel aura
fait accroire aux imbéciles de son quartier que la
graisse de pendu guérissait. de l'épilepsie, VOLT.
Dict. phil. Supplices. || 2° En termes de cuisine,
graisse se dit de la graisse, fondue et de la friture.
Faire cuire des pommes de terre dans la graisse, à
la graisse d'oie. || 3" Embonpoint. La graisse l'in-
commode. Monseigneur, tout noyé qu'il fût dans la
graisse et dans l'apathie, parut un autre homme
dans ces deux conseils, ST-SIM. 82, 72. |] Familière-
ment. La graisse ne l'étouffé pas, la graisse ne l'em-
pÊche pas de courir, se dit d'une personne' très-mai-
gre. || Faire de la graisse, s'engraisser dans le
sommeil, dans l'indolence. || 4° Fig. La graisse de la
terre, la substance qui contribue le plus à la fertilité.
Les grandes ravines emportent la graisse de la terre.
|| Fig. Terme biblique. La graisse de la terre, les
biens que la terre produit. Que Dieu vous donne une
abondance de blé et de vin, de la rosée du ciel, et de
la graisse de la terre, SAOI, Bible, Genèse, xxvn, 28.
Tandis qu'il répandait à pleines mains, sur un petit
nombre d'heureux, la rosée du ciel et la graisse de
la terre.... MASS. Carême, Aumône. || 5° Sorte d'al-
tération du vin dans laquelle il prend une apparence
huileuse. Ce vin tourne à la graisse. || 6° Terme
d'exploitation. Bitume purifié.
— HIST. XII° s. Le sanc sur l'autel n'espandirent,
ne la graisse àDeu ne offrirent, Rois, p. 49. Saim et
craisse, Liber psalm. p. 80. Li cuens Guillaumes re-
peroit de berser [tirer de l'arc] D'une forest où ot
grant pièce esté; Prisot deus cers de prime gresse
assez, li Charrois de Nymes, v. il. ||xiir s. Il so-
loient arder [brûler] en la viez loi les cresses des
bestes en leu d'encens, Psautier, f° 76. Car bien
saches qu'Amors ne lesse Sdr fins amans color ne
gresse, la Rose, 2562. || xiv° s. Le vin garira de la
gresse, Minagier, n, 3. Chappons de haulte gresse,
ib. n,. 6. ||xv s. Et sachez, si ils eussent fait ce
voyage, ils eussent, porté dommage au pays de cent
mille francs ; car en la marche que je vous dis gist
toute la graisse d'Auvergne, FROISS. m, iv, u. En-
core vaut il mieux que ils en vivent et que ils en
aient la graisse et le profit que vos ennemis, ID. H,
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
GRA
m, 34. Quant à moi, par sainte Marie, Je n'y èntens
ni gras ni gresse, Patelin. || xvr= s. Vous convient
estre saiges, pour fleurer, sentir et estimer ces
beaulx livres de haulte gresse, legiers au prochas et
hardis à la rencontre, RAB. Garg. Prol. L'Estrancards
faisoit ses affaires à graisse d'argent, l'autre gagnoit
le coeur de ses juges par plusieurs gentillesses, D'AUB.
Foen. iv, 5. Dans lesquelles terres sera jettée la
graisse [engrais] qu'on prendra au fonds des fossés-
pour servir d'autant d'amendement, o. DE SERRES,
67. Les terres en devinrent si grasses, et en pénétra
la gresse si profondement au dedans, que.... AMYOT,
Marius, 37. Il encourut d'oisiveté, de graisse et
d'yvrongnerie, une maladie dont il mourut, ID. Dé-
métr. 74. Un peu devant la fin de juillet les cerfs
sont du tout frayez et bruniz et en leur plaine ve-
naison ; ils demeurent en une haulte graisse et à
leur donner du bon temps dedans les buissons qu'ils
ont choisis j>our faire leurs festes, CHARLES IX, De lâ-
chasse, p. -14, dans LACURNE, au mot haut.
— ÉTYM. Gras ; picard, crache; wallon, crdfoe; na-
murois, cro.uche; provenç. grais, s. m., graissa,.s. f.;
catal. grex, s. m.; espagn. grasa.
GRAISSÉ, ÉE (grè-sé, sée), part, passé de grais-
ser. Des roues bien graissées. Notre charrette mal
graissée reçoit et fait des visites; nous allons par
les rues, sÉv. 27 sept. 1687.
GRAISSER (grè-sé), v. a. || 1° Frotter, oindre de
graisse ou d'un corps gras. Graisser un essieu.
Graisser ses souliers. Un limier boiteux.... Qu'on
avait d'huile chaude et de soufre graissé, RÉGNIER,
Sat. x. || Familièrement. Graisser ses bottes, faire
ses préparatifs de départ; et fig. se préparer à la
mort. || Fig. et populairement. Graisser les bottes à
quelqu'un, lui donner l'extrême-onction. Le vicaire
du Temple était venu lui administrer [à un malade
hydropique] l'extrême-onction: ah I monsieur l'abbé,
lui dit-il, vous venez me graisser les bottes ; cela est
inutile, car je m'en vais par eau, MARMONTEL, Mém.
vi. || Fig. et populairement. Graisser le couteau,
manger de la viande à déjeuner ou à goûter. || Fig.
et familièrement. Graisser la patte à quelqu'un, le
gagner par de l'argent. Vous serez pleinement con-
tentés de vos soins; Mais ne vous laissez pas graisser
la patte au moins, MOL. ÉC. des mar. ni, 6. D'autant
plus que son souvenir continuel et de Grignan, et de
Toulon, et de Rome d'où il m'écrit du 4, fait sur mon
coeur comme s'il me graissait la patte, SÉV. 590. Il
disait qu'un plaideur dont l'affaire allait mal Avait
graissé la patte à ce pauvre animal [un coq qui n'avait
pas chanté pour réveiller], RAC. Plaid, i, t. ||Fig.
Graisser le marteau, donner de l'argent au portier
pour être admis. On n'entrait point chez nous sans
graisser le marteau, RAC. Plaid, i, t. ||Fig. et popu-
lairement. Graisser les épaules à quelqu'un, lui don-
ner des coups de bâton. || 2° Tacher de graisse. Cela
vous graissera les mains. || Rendre sale et crasseux.
Graisser son linge, ses habits. || 3° T. n. Tourner
à la graisse, en parlant du vin qui contracte ce
genre d'altération. Voilà du vin qui graisse. || 4° Se
graisser, v. réfl. Se tacher de graisse. Cet enfant
s'est graissé dans la cuisine. || Proverbe. Graissez les
bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle, se dit
de ceux qui payent d'ingratitude un service rendu.
— HIST. xvr s. C. Julius médecin, gressant les
yeulx d'un patient, MONT, I, 74.
— ÉTYM. Graisse.
+ GRAISSERIE (grè-se-rie), s. f. Terme do com-
merce. Boutique, commerce du graissier.
fGRAISSET (grè-sé), s. m. Un des noms de la
rainette verte.
GRAISSEUX, EUSE (grè-seû, seû-z'), adj. Qui
est de la nature de la graisse. La matière que ren-'
ferme leur intérieur [des pucerons] a beaucoup de
rapport avec le corps graisseux des chenilles, BON-
NET, Observ. puccr. observ. 19. || Membrane grais-
seuse, nom qu'on a donné quelquefois à la graisse
sous-jacente à la peau. || Point graisseux, voy. POINT.
—ÉTYM. Graisse;provenç. grayshos; catal.grexos.
t GRAISSIER, 1ÈRE (grè-sié, siè-r')v adj. Terme
de commerce. Qui vend de la graisse. Epicier grais-
sier. || Substantivement.. Un graissier.
— ÉTYM. Graisse.
f GRAISSIN (grè-sin), s. m. Terme de pêche. Es-
pèce d'écume qu'on aperçoit à la surface de l'eau,
dans les endroits où les poissons-se rassemblent
pour frayer.
— ÉTYM. Graisse.
f GRAISSOIR (grè-soir), s. m. Morceau de linge
qui, renfermant de la graisse, sert à graisser.
j GRAISSON (grè-son), s. m. Un des noms vul-
gaires du hareng.
t GRALLARIE (gral-la-rie), s. f. Terme de zoo-
GRA
1913
logie. Nom d'un genre d'oiseaux insectivores dont
le type est la grallarie brune appelée par Buffon le
roi des fourmiliers, et par d'autres auteurs le four-
milier grallarie, LEGOARANT.
, t. GRALLE (gra-1'), s. m. Terme de zoologie.
Echassier, oiseau. || S. m. pi. Nom moderne de
l'ordre qu'on a appelé aussi les échassiers.
— ÉTYM. Lat. gratta, échasse.
GRAMEN (gra-mèn'), s. m. Plante qui constitue
principalement le gazon. Il y a plus de renoncules
que de rosiers, plus de gramens que de chênes';
il y a plus de papillons que de poules, plus de pu-
cerons que de chiens, BONNET, Contempl.nat. CEu-
vrcs, t. vin, p. 381.
— HIST. xvie s. Unescolieravalla un espy d'herbe
nommée gramen, PARÉ, XIX, i 7.
— ÉTYM. Lat. gramen-, gazon.
f GRAMIER(gra-mié), s.m.Espèce deraisin du Midi.
GRAMINÉE (gra-mi-née). || i° Adj. f. Qui est d6
la nature du gazon. Les plantes graminées ont en
général les feuilles longues, étroites et pointues.
|| Couronne graminée, couronne donnée, chez les
Romains, par des assiégés, au général qui les dé-
livrait ; elle était faite de gazon pris dans le lieu
du siège. On dit plutôt couronne de gazon. || 2° S.
f. pi. Terme de botanique. Famille de plantes
monocotylédones à étamines hypogynes. Le blé,
le riz, le maïs, la canne à sucre, le roseau et le
bambou sont des graminées. Le rocher en ruine
n'est plus pendu sur l'abîme avec ses longues gra-
minées, CHATEAUB. Génie, i, iv, 4. Dans les pays
chauds, les ruines sont privées de ces graminées
qui décorent nos châteaux gothiques, ID. ib. ni,
v, 4. || On a dit graminacées : Noeuds des plantes
graminacées, BONNET, US. feuill. plant. 5e mém.
— ÉTYM. Lat. gramen, graminis, gazon. La finale
me» indique, comme' on sait, un participe passif;
quant à grâ, Grassmann, dans le journal de Kuhn,
le tire du radical sanscrit ghar, har, briller, être
onctueux, d'où être vert (sanscr. ha/rit, viridis), et
le compare au grec y\°^ e'au german. gras, herbe.
GRAMMAIRE (gra-mê-r'; du temps de Molière,
on prononçait gran-maire, comme on le voit par
ces vers : Veux-tu toute ta vie offenser la gram-
maire?—Qui parle d'offenser grand'mère ni grand'-
père? F. sav.u, 6. Dangeau, qui voulait peindre
exactement la prononciation, écrit granmaire), s. f.
|| 1" L'art d'exprimer ses pensées par la parole ou
par l'écriture d'une manière conforme aux règles
établies par le bon usage. Les règles de la gram-
maire. Savoir, enseigner la grammaire Quoi!
toujours malgré mes remontrances, Heurter le fon-
dement de toutes les sciences, La grammaire qui
sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main
haute, obéir à ses lois! MOL. Femmessav. n, 6. La
grammaire, du verbe et du nominatif, Comme de-
l'adjectif avec le substantif, Nous enseigne les lois,
ID. ib. La grammaire, c'est-à-dire l'art d'écrire et
de parler correctement, roule sur quatre principes :
la raison, l'ancienneté, l'autorité, l'usage, ROLLIN,
Hist. anc. -OEuvres, t. xi, 2' part. p. 738, dans POU-
GENS. Le célèbre Origène enseigna la gramiraire
pour avoir de quoi subsister, ID. Traité des Et:
vi, 2e part. ch. 4. A la grammaire, nous devons la
pureté du discours; à la logique, la justesse du
discours ; à la rhétorique, l'embellissement du dis-
cours ; quand finirais-je, si j'allais m'étendre sur
ce sujet? D'OLIVET, Rem. sur Racine, '§■<00. || Classes
de grammaire, les classes de sixième, cinquième et
quatrième dans les lycées; la septième et la hui-
tième se disent classes élémentaires: || Haute gram-
maire, étude spéciale des qualités qui caractérisent
le style considéré dans ce qu'il a d'agréable ou de
désagréable au lecteur ou à l'auditeur. ||. Gram-
maire générale, science raisonnée" des principes
communs à toutes les langues. || Grammaire com-
parée, étude comparative des différentes langues.
|| 2° Livre où les règles du langage sont expliquées.
La grammaire de Port-Royal.. Indiquez-moi une
bonne grammaire latine. On ne doit pas oublier la
grammaire générale et raisonnée de: M.- Arnauld,
où l'on reconnaît le profond jugement et le génie
sublime de ce grand homme, ROLLIN, Traité des
Et. i, ch. i, p. 13. Qu'au lieu de travailler en corps
à une grammaire, il fallait en donner le soin à
quelque académicien qui, communiquant ensuite
son travail à la compagnie, profitât si bien des avis
qu'il en recevrait, que, par ce moyen, son ouvrage,
quoique d'un particulier, pût avoir d'ans le public
l'autorité de tout le corps, D'OLIVET, Hist. Acad.
t. n, p: 63, dans PODGENS.
— HIST. xiir"' s. Or me respondez de gramaire,
Savez rien de celui afere Que li maistres fait sa
i. — 240
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 976/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f976.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f976.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f976.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f976.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f976.image × Aide