1896
GOR
GOS
GOT
GORGE-DE-PIGEON (gor-je-de-pi-jou), a-dj. inva-
riable. Se dit d'une couleur mélangée qui paraît va-
rier suivant les points de vue comme la gorge du
pigeon.Des robes gorge-de-pigeon. || S. m. Le gorge-
de-pigeon, la couleur gorge de pigeon.|| 2° S'est dit
substantivement de certaines étoffes. Étaniines mi-
nimes et gorges de pigeon, étamines noisettes,
Tàbl. arm. aux Lett.pat. du \ " mars i78), Alençon.
GORGÉE (gor-jée),s.-f. Quantité de liquide qu'on
peut avaler en une fois. Boire à petites gorgées.
|| Terme de fauconnerie. Donner bonne gorgée à
l'oiseau, lui donner une bonne portion du gibier
qu'il a pris.
" — ÉTYH. Gorge.
t GORGE-FOUILLE (gor-je-fou-ll', Il mouillées),
s. f. Espèce de bec-de-cane dont l'extrémité du fer
est recourbée et arrondie.
GORGER (gor-jé. Le g prend un e devant a et o :
gorgeant, gorgeons), v. a. || 1" Mettre dans la gorge.
C'est pendant la nuit qu'elle [la mère d'un pétrel]
le nourrit [son petit] en le gorgeant, par interval-
les, de la substance du poisson qu'elle pèche tout
le jour à la mer, BUFF. Ois. t. xvn, p. 4G3. || 2° 11
se dit de l'action de l'homme qui gorge des pi-
geons, des dindons pour les engraisser. || 3° Donner
à manger avec excès. Il ne faut pas gorger les en-
fants. || Fig. Combler. On les a gorgés de biens,
d'or et d'argent. || 4° Au reversi, gorger le quinola,
contraindre à le jouer. || 5° Terme d'artificier.
Gorger une fusée, la remplir de composition jus-
qu'au-dessus de la gorge. || 6° Terme de vétéri-
naire. Tuméfier. Les eaux ont gorgé les jambes de
ce cheval. || 1° V. n. Au reversi, gorger, être forcé
déjouer un as ou un quinola, sans faire le reversi.
|| 8" Se gorger, v. réfl. S'emplir de nourriture. Si
l'on se gorgeait de boire et de manger, PASC. Prov.
9. H Terme de fauconnerie. Un oiseau s'est gorgé,
c'est-à-dire il a pris sa nourriture. || Par extension,
se remplir. Les pores vidés d'air se gorgent de celui
qui est fourni par les feuilles, BONNET, Usage des
feaiïïcs, 4° mémoire. ]| Fig. Un pirate à nos yeux se
gorge de butin, LA FONT. Fianç.
— HIST. xiv° s. Quant vostre esprevier est gorgé,
iîènagicr, m, 2. || xvi° s. Des hommes pleins et gor-
gez de toutes sortes.de commoditez, MONT, I, 240.
Junius se vouloit gorger et remplir de la fortune,
ce pendant qu'il la tenoit, AMYOT, Galba, 2).
— ÉTYM. Gorge; wallon, gourgi, avaler; sainton-
geois, gouger.
fGORGÈRE (gor-jè-r'), s. f. Terme de marine.
Partie concave de la guibre et du taille-mer.
-H- GORGERET (gor-je-rè), s. m. Terme de chi-
rurgie. Nom de divers instruments employés parti-
culièrement dans l'opération de la taille et dans
celle de la fistule à l'anus.
— ÉTYM. Gorge ; à cause que ces instruments sont
creusés en forme de gorge ou de canal étroit.
f 2. GORGERET (gor-je-rè), s. m. Nom vulgaire
d'un gobe-mouches, oiseau.
GORGERETTE (gor-je-rè-tf), s. f. || i° Sorte de
collerette que les femmes portaient autrefois. De la
base du bec prend naissance une sorte de gorgerette
formée d'une poche, laquelle tombe et flotte libre-
ment sur la gorge et la partie supérieure du cou,
BUFF. Ois. t. iv, p. t i 2. À Notre-Dame de Lorette J'ai
promis, dans mon noir chagrin, D'attacher sur ma.
gorgerette.... Les coquilles du pèlerin, v. HUGO,
Uall. G. || 2° Ligature qui attache un bonnet sous le
menton des enfants. || 3° Fauvette à tête noire.
— liïST. xm 0 s. .... Que nulles gorgeretes à bacin
ne soient fêtes que l'endroit et l'envers ne soient
nuefes et toutes de coton dedenz, Liv. des met. 371.
]| xiv° s. Hyaumes fondent, targes deffacent, Mailles
chiéent [tombent] de gorgeretes, DD CANGE, gorgak.
— ÉTYM. Dérivé de gorge; provenç. gorgeyreta;
ital. gorgierctta.
GORGERIN (gor-je-rin), s. m. \\ i° Pièce de l'ar-
mure qui couvrait la gorge de l'homme d'armes.
|| Par extension, collier épais qui défend la gorge
d'un chien. Témoin maître Mouflar armé d'un gor-
gerin ; Du reste ayant d'oreille autant que sur ma
main, Un loup n'eût su par où le prendre, LA FONT.
Fabl. x, 9. [| 2° Terme d'architecture. Partie du cha-
piteau dorique, au-dessus de l'astragale de la colonne.
— HIST. xv s. Ung gorgerin de mailles d'or, garny
de deux platines esmaillées, DE LABORDE, Émaux,
p. 333.1| xvi 0 s. Ce que gantelet amasse, gorgerin dé-
pend [ce qui a été gagné par le bras est dépensé par
la gorge], EXPILLY, Suppl. à l'hist. de Boyard, p. 433.
— ÉTYM. Dérivé de gorge.
f GORGET (gor-jè), s. m. Rabot pour faire les
moulures appelées gorges. ]] Moulure concave plus
petite que la gorge.
GORGONE (gor-go-n'), s. f. || 1" 'ferme de my-
thologie. Nom de trois femmes, Méduse, Euryale et
Sthényo, ayant le pouvoir de pétrifier ceux qui les
regardaient. Ensuite [dans un tableau] est encore
Persée, qui exécute l'entreprise-des Gorgones et
coupe la tête à Méduse, étant à couvert du bouclier
de Minerve ; mais il ne sait pas encore quelle sera
la fin de l'aventure, et n'a pas vu la tête de la Gor-
gone placée dans le bouclier; car il sait bien que la
vue en est mortelle, D'ABLANCOURT, Lucien, Louange
d'une maison. || La tête de Méduse que portait
l'égide ou bouclier de Minerve. C'est ainsi que Mi-
nerve, en un instant formée, Du front de Jupiter
s'élance toute armée, Secouant et le glaive et le
casque guerrier, Et l'horrible Gorgone à l'aspect
meurtrier, A. CHËN. Invention, ]j 2° Genre de poly-
piers qui ressemblent à des arbrisseaux. Une gor-
gone.
— ÉTYM. Topyo» yopytàv, Yopïôvri, Gorgone, de
yopyoç, terrible, vif.
f GORGON1ENS (gor-go-niin), s. m. pi. Famille
de polypes, à axe corné, flexible, recouvert d'une
croûte calcaire, produite par le manteau de consis-
tance molle, dans lequel se renferme l'animal.
t GORILLE (go-ri-lF, JJ mouillées), s. m.. Singe
anthropomorphe (goriïïa gina), haut de )m,G5 et
i™,S5, se construisant une sorte de nid en ramée et
bâtons (troglodytes gorille-, Thomas Savage, gorilla
Savagei, G. St-Hilaire).
— ÉTYM. Nom donné dans le Périple de Hannon
à des femmes velues que les Carthaginois disent
avoir trouvées sur la côte d'Afrique; on l'a appliqué
à ce grand singe d'Afrique.
t GORTHÉI5N (gor-té-in), s. m. Sectateur de Gor-
thée, qui était disciple de Simon le Magicien.
f GORVELLE (gor-vè-!'), s. f. Poisson connu au
Croisic et qui diffère peu delà sardine.
GOSIER (gô-ziê; Vr ne se lie jamais; au pluriel,
Vs se lie : des gô-zié-z habiles), s. m. || 1° Partie inté-
rieure de la gorge, qui communique de l'arrière-
bouche à l'oesophage. Un os lui demeura bien avant
au gosier.... Voilà l'opératrice aussitôt en besogne;
Elle retira l'os, puis, pour un si bon tour, Elle de-
manda son salaire. — Vous riez, ma bonne com-
uùre; Quoi! ce n'est pas encor beaucoup D'avoir de
mon gosier retiré votre cou, LA FONT. Fabl. ni, 9
]j Fig. Avoir le gosier pavé, se dit de ceux qui man-
gent fort chaud ou très-épicé. || Avoir )e gosier sec,
aimer à boire, avoir toujours soif. |[ Par plaisanterie.
Gosier d'épongé, homme toujours disposé à boire.
|| On dit dans le même sens : Il a une éponge dans
le gosier. || 2° Le canal par où sort la voix. Le
gosier d'un rossignol. Le fanatique chantera un
cantique juif à plein gosier, en faisant brûler des
Juifs, VOLT. Jenni, n. Amener [dans un opéra]
très-mal à propos deux ou trois chansons ridicules
qui font valoir le gosier d'une actrice, VOLT.
Cand. 25. Un gosier de la plus grande flexibilité,
et tout cela guidé par une oreille juste, soutenu
par un tact sûr, et vivifié par une sensibilité ex-
quise, voila les instruments avec lesquels on peut
rendre le chant du rossignol, BUFF. Ois. t. ix,
p. J3J. Toi qui donnas son âme et son gosier so-
nore X l'oiseau que le soir entend gémir d'amour,
LAMART. Harm. i, <. || Cette femme a un beau go-
sier, un gosier brillant, un gosier de rossignol, elle
a une belle voix. Mlle Fel a beau adoucir mes maux
par son joli gosier, VOLT. Lett. d'Argental, i 5 juin
1759. || Terme de musique. Coup de gosier se dit
d'une seule émission de voix, de son. Lire plusieurs
notes d'un seul coup de gosier. || 3° Tuyau de l'or-
gue, par lequel le vent passe du soufflet dans le
porte-vent. ||4° Terme de forge. Partie du soufflet
par laquelle le vent passe de la caisse à la buse.
|| 5" Grand gosier, un des noms vulgaires du pélican.
— HIST. xiv" s. Du stomach vient et nest un pan-
nicle qui monte par le gosillier; lequel gosillier est
dit ysophagus, H. DE MONDEVILLE , f° 4 S, verso.
H xvi° Pensez qu'il enfloit bien le gosier [il parloit
avec emphase], Contes d'Eutrapel, dans le Dict. de
DOCHEZ. Grandgousier, nom du père de Gargantua,
dans RABELAIS.
— ÉTYM. Origine inconnue. La forme la plus an-
cienne est gosillier ; ce qui suppose un primitif go-
sil. Entre les patois, le lorrain dit gosse pour le go-
sier, l'estomac des bêtes qu'on engraisse : il en a
plein la gosse ; de là le verbe gosser : gosser un
dindon ; se gosser, manger jusqu'à être tout à fait
plein. Gosse pourrait être le primitif de gosier ou
gosil; mais gosse reste sans explication.
fGOSILLER (gô-zi-llé, Il mouillées), v. n. On dit
que l'eau-de-vie gosille, quand, dans la distillation,
elle passe mêlée de vin
— ÉTYM. Gosier, par l'ancienne forme gosiiîicr :
passer comme par un gosier.
GOSSAMPIN (go-ssan-pin), s. m. Terme de bota
nique. Espèce de fromager, grand arbre de la fa-
mille des malvacées, qui croît dans les Indes, en
Amérique et en Afrique, bombaoe pentandrum, L. >•
— ÉTYM. Lat. gossimpinos, de gossypium, coton,
parce que le fruit renferme un duvet analogue à
celui du cotonnier.
t GOSSE (go-s'), s. f. Terme de marine. Anneau de
fer, que les matelots garnissent de petits cordages,
pour la conservation des gros cordages qui passent
au travers.
f GOSSYPINE (go-ssi-pi-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Substance que l'on retire du coton ordinaire.
— ÉTYM. Lat. gossypium, coton.
f GOTH (go), s. ro. Nom d'une nation germanique
divisée en Ostrogoths ou Goths orientaux, et Visi-
goths ou Goths occidentaux. || Fig. Barbare, sans
goût. Car la critique, à l'oeil sévère et juste, Gar-
dant les clefs de celte porte auguste, D'un bras d'ai-
rain fièrement repoussait Le peuple goth qui sans
cesse avançait, VOLT. Temple du goût.
f GOTHICITÉ (go-ti-si-té), s. f. Qualité de ce qui
est gothique.
GOTHIQUE (go-ti-k'), adj. || i" Qui appartient
aux Goths. La langue gothique, ou, au masculin, le
gothique, langue parlée par les Goths. C'est en go-
thique que fut traduite la Bible par Ulphilas. ]| Al-
phabet gothique, alphabet qui fut formé au iv° siè-
cle, en grande partie d'après celui des Grecs et celui
des Romains, par Ulphilas. Ulphilas leur évêque,
premier inventeur des lettres gothiques, et traduc-
teur de l'Ecriture sainte en sa langue, FLÉCH. llisl.
de Théodose, i, 47. || Terme d'histoire romaine.
Vainqueur des Goths. M. AuréliusClaudius le Gothi-
que. || 2° Par extension et par abus. Qui appartient
au moyen âge. Les siècles gothiques nous ont laissé
des monuments où la hardiesse et la majesté respi-
rent à travers les ruines du goût et de l'élégance,
EAYKAL, Hist. phil. vxrx, \ 2. On vous voyait [mes
odes].... Demander aux temps gothiques Leurs vieux
contes toujours nouveaux, vv HUGO, Odes, n, f.
|| 3° Terme de diplomatique. Écriture gothique ré-
cente, ou, substantivement et au masculin, le
gothique récent, nom donné à l'écriture du
xiv° siècle, hérissée d'angles, de pans, de pointes
et de crochets. || Il se dit d'anciens« caractères
d'imprimerie qui ont de la ressemblance à ce mo-
dèle. À ces mots il saisit un vieil infortiat, Inutile
ramas de gothique écriture, BOIL. Lutr. v. || Il se
dit aussi du caractère d'imprimerie que les Alle-
mands emploient encore aujourd'hui. || S. f. La
gothique, l'écriture gothique. || 4° Architecture
gothique, architecture dite plus proprement ogi-
vale, qui, malgré son nom, ne provient pas
des Goths, et qui, dérivant de l'architecture ro-
mane , a été créée dans le xr et le xn° siècle
par les architectes du nord de la France ; c'est en
ce style que sont bâties une foule d'admirables
cathédrales. On a entièrement abandonné l'ordre
gothique, que la barbarie avait introduit pour les
palais et pour les temples, LA BRUY. I. Ma cam-
pagne de la Brede, où vous trouverez un château
gothique à la vérité, mais orné de ' dehors char-
mants dont j'ai pris l'idée en Angleterre, MON-
TE'SQ. Correspondance, 9. J la vue de ce palais
[le Kremlin], à la fois gothique et moderne, des Ro-
manof et des Rurick, de leur trône encore debout,
de cette croix du grand ïwan, et de la plus belle
partie de la ville que le Kremlin domine et que les
flammes encore renfermées dans le bazar semblent
devoir respecter, SÉGUR, Hist. de Nap. vin, 6.
|| Fronton gothique, dans l'architecture moderne,
un pignon à jour, en cercle ou en triangle, avec des
roses en trèfle et d'autres sculptures. || S. m. Le
style gothique, en parlant d'architecture et de sculp-
ture. Le gothique domine dans cette architecture.
|| 5° Par extension et par mépris, il se dit de ce qui
est trop ancien ou hors de mode. On dirait que Ron-
sard sur ses pipeaux rustiques Vient encor fredon-
ner ses idylles gothiques, BOIL. Art p. n. 11 a rendu
ce mot gothique, LA BRUY. XIV. Le génie des Fran-
çais a été presque toujours rétréci sous un gouver-
nement gothique, VOLT. Louis XIV, Introduit. Ces
entraves gothiques, ces multitudes ie ligatures,
j. i Rouss.lîm. v. Vous traversiez des ruines gothi-
ques ; Nos défenseurs se pressaient sur vos pas, IÎÉ-
RANG. Déesse de la liberté. J'aime à fronder les pré-
jugés gothiques, Et les cordons de toutes les couleurs,
ID. Nouv. Dioq. \\ 6° Qui dévaste en barbare. L'élève
de Barbin Veut en vain s'opposer à leur fureur go-
thique, BOIL. Lutr. v. || 7° Locut. adv. A la gothi-
GOR
GOS
GOT
GORGE-DE-PIGEON (gor-je-de-pi-jou), a-dj. inva-
riable. Se dit d'une couleur mélangée qui paraît va-
rier suivant les points de vue comme la gorge du
pigeon.Des robes gorge-de-pigeon. || S. m. Le gorge-
de-pigeon, la couleur gorge de pigeon.|| 2° S'est dit
substantivement de certaines étoffes. Étaniines mi-
nimes et gorges de pigeon, étamines noisettes,
Tàbl. arm. aux Lett.pat. du \ " mars i78), Alençon.
GORGÉE (gor-jée),s.-f. Quantité de liquide qu'on
peut avaler en une fois. Boire à petites gorgées.
|| Terme de fauconnerie. Donner bonne gorgée à
l'oiseau, lui donner une bonne portion du gibier
qu'il a pris.
" — ÉTYH. Gorge.
t GORGE-FOUILLE (gor-je-fou-ll', Il mouillées),
s. f. Espèce de bec-de-cane dont l'extrémité du fer
est recourbée et arrondie.
GORGER (gor-jé. Le g prend un e devant a et o :
gorgeant, gorgeons), v. a. || 1" Mettre dans la gorge.
C'est pendant la nuit qu'elle [la mère d'un pétrel]
le nourrit [son petit] en le gorgeant, par interval-
les, de la substance du poisson qu'elle pèche tout
le jour à la mer, BUFF. Ois. t. xvn, p. 4G3. || 2° 11
se dit de l'action de l'homme qui gorge des pi-
geons, des dindons pour les engraisser. || 3° Donner
à manger avec excès. Il ne faut pas gorger les en-
fants. || Fig. Combler. On les a gorgés de biens,
d'or et d'argent. || 4° Au reversi, gorger le quinola,
contraindre à le jouer. || 5° Terme d'artificier.
Gorger une fusée, la remplir de composition jus-
qu'au-dessus de la gorge. || 6° Terme de vétéri-
naire. Tuméfier. Les eaux ont gorgé les jambes de
ce cheval. || 1° V. n. Au reversi, gorger, être forcé
déjouer un as ou un quinola, sans faire le reversi.
|| 8" Se gorger, v. réfl. S'emplir de nourriture. Si
l'on se gorgeait de boire et de manger, PASC. Prov.
9. H Terme de fauconnerie. Un oiseau s'est gorgé,
c'est-à-dire il a pris sa nourriture. || Par extension,
se remplir. Les pores vidés d'air se gorgent de celui
qui est fourni par les feuilles, BONNET, Usage des
feaiïïcs, 4° mémoire. ]| Fig. Un pirate à nos yeux se
gorge de butin, LA FONT. Fianç.
— HIST. xiv° s. Quant vostre esprevier est gorgé,
iîènagicr, m, 2. || xvi° s. Des hommes pleins et gor-
gez de toutes sortes.de commoditez, MONT, I, 240.
Junius se vouloit gorger et remplir de la fortune,
ce pendant qu'il la tenoit, AMYOT, Galba, 2).
— ÉTYM. Gorge; wallon, gourgi, avaler; sainton-
geois, gouger.
fGORGÈRE (gor-jè-r'), s. f. Terme de marine.
Partie concave de la guibre et du taille-mer.
-H- GORGERET (gor-je-rè), s. m. Terme de chi-
rurgie. Nom de divers instruments employés parti-
culièrement dans l'opération de la taille et dans
celle de la fistule à l'anus.
— ÉTYM. Gorge ; à cause que ces instruments sont
creusés en forme de gorge ou de canal étroit.
f 2. GORGERET (gor-je-rè), s. m. Nom vulgaire
d'un gobe-mouches, oiseau.
GORGERETTE (gor-je-rè-tf), s. f. || i° Sorte de
collerette que les femmes portaient autrefois. De la
base du bec prend naissance une sorte de gorgerette
formée d'une poche, laquelle tombe et flotte libre-
ment sur la gorge et la partie supérieure du cou,
BUFF. Ois. t. iv, p. t i 2. À Notre-Dame de Lorette J'ai
promis, dans mon noir chagrin, D'attacher sur ma.
gorgerette.... Les coquilles du pèlerin, v. HUGO,
Uall. G. || 2° Ligature qui attache un bonnet sous le
menton des enfants. || 3° Fauvette à tête noire.
— liïST. xm 0 s. .... Que nulles gorgeretes à bacin
ne soient fêtes que l'endroit et l'envers ne soient
nuefes et toutes de coton dedenz, Liv. des met. 371.
]| xiv° s. Hyaumes fondent, targes deffacent, Mailles
chiéent [tombent] de gorgeretes, DD CANGE, gorgak.
— ÉTYM. Dérivé de gorge; provenç. gorgeyreta;
ital. gorgierctta.
GORGERIN (gor-je-rin), s. m. \\ i° Pièce de l'ar-
mure qui couvrait la gorge de l'homme d'armes.
|| Par extension, collier épais qui défend la gorge
d'un chien. Témoin maître Mouflar armé d'un gor-
gerin ; Du reste ayant d'oreille autant que sur ma
main, Un loup n'eût su par où le prendre, LA FONT.
Fabl. x, 9. [| 2° Terme d'architecture. Partie du cha-
piteau dorique, au-dessus de l'astragale de la colonne.
— HIST. xv s. Ung gorgerin de mailles d'or, garny
de deux platines esmaillées, DE LABORDE, Émaux,
p. 333.1| xvi 0 s. Ce que gantelet amasse, gorgerin dé-
pend [ce qui a été gagné par le bras est dépensé par
la gorge], EXPILLY, Suppl. à l'hist. de Boyard, p. 433.
— ÉTYM. Dérivé de gorge.
f GORGET (gor-jè), s. m. Rabot pour faire les
moulures appelées gorges. ]] Moulure concave plus
petite que la gorge.
GORGONE (gor-go-n'), s. f. || 1" 'ferme de my-
thologie. Nom de trois femmes, Méduse, Euryale et
Sthényo, ayant le pouvoir de pétrifier ceux qui les
regardaient. Ensuite [dans un tableau] est encore
Persée, qui exécute l'entreprise-des Gorgones et
coupe la tête à Méduse, étant à couvert du bouclier
de Minerve ; mais il ne sait pas encore quelle sera
la fin de l'aventure, et n'a pas vu la tête de la Gor-
gone placée dans le bouclier; car il sait bien que la
vue en est mortelle, D'ABLANCOURT, Lucien, Louange
d'une maison. || La tête de Méduse que portait
l'égide ou bouclier de Minerve. C'est ainsi que Mi-
nerve, en un instant formée, Du front de Jupiter
s'élance toute armée, Secouant et le glaive et le
casque guerrier, Et l'horrible Gorgone à l'aspect
meurtrier, A. CHËN. Invention, ]j 2° Genre de poly-
piers qui ressemblent à des arbrisseaux. Une gor-
gone.
— ÉTYM. Topyo» yopytàv, Yopïôvri, Gorgone, de
yopyoç, terrible, vif.
f GORGON1ENS (gor-go-niin), s. m. pi. Famille
de polypes, à axe corné, flexible, recouvert d'une
croûte calcaire, produite par le manteau de consis-
tance molle, dans lequel se renferme l'animal.
t GORILLE (go-ri-lF, JJ mouillées), s. m.. Singe
anthropomorphe (goriïïa gina), haut de )m,G5 et
i™,S5, se construisant une sorte de nid en ramée et
bâtons (troglodytes gorille-, Thomas Savage, gorilla
Savagei, G. St-Hilaire).
— ÉTYM. Nom donné dans le Périple de Hannon
à des femmes velues que les Carthaginois disent
avoir trouvées sur la côte d'Afrique; on l'a appliqué
à ce grand singe d'Afrique.
t GORTHÉI5N (gor-té-in), s. m. Sectateur de Gor-
thée, qui était disciple de Simon le Magicien.
f GORVELLE (gor-vè-!'), s. f. Poisson connu au
Croisic et qui diffère peu delà sardine.
GOSIER (gô-ziê; Vr ne se lie jamais; au pluriel,
Vs se lie : des gô-zié-z habiles), s. m. || 1° Partie inté-
rieure de la gorge, qui communique de l'arrière-
bouche à l'oesophage. Un os lui demeura bien avant
au gosier.... Voilà l'opératrice aussitôt en besogne;
Elle retira l'os, puis, pour un si bon tour, Elle de-
manda son salaire. — Vous riez, ma bonne com-
uùre; Quoi! ce n'est pas encor beaucoup D'avoir de
mon gosier retiré votre cou, LA FONT. Fabl. ni, 9
]j Fig. Avoir le gosier pavé, se dit de ceux qui man-
gent fort chaud ou très-épicé. || Avoir )e gosier sec,
aimer à boire, avoir toujours soif. |[ Par plaisanterie.
Gosier d'épongé, homme toujours disposé à boire.
|| On dit dans le même sens : Il a une éponge dans
le gosier. || 2° Le canal par où sort la voix. Le
gosier d'un rossignol. Le fanatique chantera un
cantique juif à plein gosier, en faisant brûler des
Juifs, VOLT. Jenni, n. Amener [dans un opéra]
très-mal à propos deux ou trois chansons ridicules
qui font valoir le gosier d'une actrice, VOLT.
Cand. 25. Un gosier de la plus grande flexibilité,
et tout cela guidé par une oreille juste, soutenu
par un tact sûr, et vivifié par une sensibilité ex-
quise, voila les instruments avec lesquels on peut
rendre le chant du rossignol, BUFF. Ois. t. ix,
p. J3J. Toi qui donnas son âme et son gosier so-
nore X l'oiseau que le soir entend gémir d'amour,
LAMART. Harm. i, <. || Cette femme a un beau go-
sier, un gosier brillant, un gosier de rossignol, elle
a une belle voix. Mlle Fel a beau adoucir mes maux
par son joli gosier, VOLT. Lett. d'Argental, i 5 juin
1759. || Terme de musique. Coup de gosier se dit
d'une seule émission de voix, de son. Lire plusieurs
notes d'un seul coup de gosier. || 3° Tuyau de l'or-
gue, par lequel le vent passe du soufflet dans le
porte-vent. ||4° Terme de forge. Partie du soufflet
par laquelle le vent passe de la caisse à la buse.
|| 5" Grand gosier, un des noms vulgaires du pélican.
— HIST. xiv" s. Du stomach vient et nest un pan-
nicle qui monte par le gosillier; lequel gosillier est
dit ysophagus, H. DE MONDEVILLE , f° 4 S, verso.
H xvi° Pensez qu'il enfloit bien le gosier [il parloit
avec emphase], Contes d'Eutrapel, dans le Dict. de
DOCHEZ. Grandgousier, nom du père de Gargantua,
dans RABELAIS.
— ÉTYM. Origine inconnue. La forme la plus an-
cienne est gosillier ; ce qui suppose un primitif go-
sil. Entre les patois, le lorrain dit gosse pour le go-
sier, l'estomac des bêtes qu'on engraisse : il en a
plein la gosse ; de là le verbe gosser : gosser un
dindon ; se gosser, manger jusqu'à être tout à fait
plein. Gosse pourrait être le primitif de gosier ou
gosil; mais gosse reste sans explication.
fGOSILLER (gô-zi-llé, Il mouillées), v. n. On dit
que l'eau-de-vie gosille, quand, dans la distillation,
elle passe mêlée de vin
— ÉTYM. Gosier, par l'ancienne forme gosiiîicr :
passer comme par un gosier.
GOSSAMPIN (go-ssan-pin), s. m. Terme de bota
nique. Espèce de fromager, grand arbre de la fa-
mille des malvacées, qui croît dans les Indes, en
Amérique et en Afrique, bombaoe pentandrum, L. >•
— ÉTYM. Lat. gossimpinos, de gossypium, coton,
parce que le fruit renferme un duvet analogue à
celui du cotonnier.
t GOSSE (go-s'), s. f. Terme de marine. Anneau de
fer, que les matelots garnissent de petits cordages,
pour la conservation des gros cordages qui passent
au travers.
f GOSSYPINE (go-ssi-pi-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Substance que l'on retire du coton ordinaire.
— ÉTYM. Lat. gossypium, coton.
f GOTH (go), s. ro. Nom d'une nation germanique
divisée en Ostrogoths ou Goths orientaux, et Visi-
goths ou Goths occidentaux. || Fig. Barbare, sans
goût. Car la critique, à l'oeil sévère et juste, Gar-
dant les clefs de celte porte auguste, D'un bras d'ai-
rain fièrement repoussait Le peuple goth qui sans
cesse avançait, VOLT. Temple du goût.
f GOTHICITÉ (go-ti-si-té), s. f. Qualité de ce qui
est gothique.
GOTHIQUE (go-ti-k'), adj. || i" Qui appartient
aux Goths. La langue gothique, ou, au masculin, le
gothique, langue parlée par les Goths. C'est en go-
thique que fut traduite la Bible par Ulphilas. ]| Al-
phabet gothique, alphabet qui fut formé au iv° siè-
cle, en grande partie d'après celui des Grecs et celui
des Romains, par Ulphilas. Ulphilas leur évêque,
premier inventeur des lettres gothiques, et traduc-
teur de l'Ecriture sainte en sa langue, FLÉCH. llisl.
de Théodose, i, 47. || Terme d'histoire romaine.
Vainqueur des Goths. M. AuréliusClaudius le Gothi-
que. || 2° Par extension et par abus. Qui appartient
au moyen âge. Les siècles gothiques nous ont laissé
des monuments où la hardiesse et la majesté respi-
rent à travers les ruines du goût et de l'élégance,
EAYKAL, Hist. phil. vxrx, \ 2. On vous voyait [mes
odes].... Demander aux temps gothiques Leurs vieux
contes toujours nouveaux, vv HUGO, Odes, n, f.
|| 3° Terme de diplomatique. Écriture gothique ré-
cente, ou, substantivement et au masculin, le
gothique récent, nom donné à l'écriture du
xiv° siècle, hérissée d'angles, de pans, de pointes
et de crochets. || Il se dit d'anciens« caractères
d'imprimerie qui ont de la ressemblance à ce mo-
dèle. À ces mots il saisit un vieil infortiat, Inutile
ramas de gothique écriture, BOIL. Lutr. v. || Il se
dit aussi du caractère d'imprimerie que les Alle-
mands emploient encore aujourd'hui. || S. f. La
gothique, l'écriture gothique. || 4° Architecture
gothique, architecture dite plus proprement ogi-
vale, qui, malgré son nom, ne provient pas
des Goths, et qui, dérivant de l'architecture ro-
mane , a été créée dans le xr et le xn° siècle
par les architectes du nord de la France ; c'est en
ce style que sont bâties une foule d'admirables
cathédrales. On a entièrement abandonné l'ordre
gothique, que la barbarie avait introduit pour les
palais et pour les temples, LA BRUY. I. Ma cam-
pagne de la Brede, où vous trouverez un château
gothique à la vérité, mais orné de ' dehors char-
mants dont j'ai pris l'idée en Angleterre, MON-
TE'SQ. Correspondance, 9. J la vue de ce palais
[le Kremlin], à la fois gothique et moderne, des Ro-
manof et des Rurick, de leur trône encore debout,
de cette croix du grand ïwan, et de la plus belle
partie de la ville que le Kremlin domine et que les
flammes encore renfermées dans le bazar semblent
devoir respecter, SÉGUR, Hist. de Nap. vin, 6.
|| Fronton gothique, dans l'architecture moderne,
un pignon à jour, en cercle ou en triangle, avec des
roses en trèfle et d'autres sculptures. || S. m. Le
style gothique, en parlant d'architecture et de sculp-
ture. Le gothique domine dans cette architecture.
|| 5° Par extension et par mépris, il se dit de ce qui
est trop ancien ou hors de mode. On dirait que Ron-
sard sur ses pipeaux rustiques Vient encor fredon-
ner ses idylles gothiques, BOIL. Art p. n. 11 a rendu
ce mot gothique, LA BRUY. XIV. Le génie des Fran-
çais a été presque toujours rétréci sous un gouver-
nement gothique, VOLT. Louis XIV, Introduit. Ces
entraves gothiques, ces multitudes ie ligatures,
j. i Rouss.lîm. v. Vous traversiez des ruines gothi-
ques ; Nos défenseurs se pressaient sur vos pas, IÎÉ-
RANG. Déesse de la liberté. J'aime à fronder les pré-
jugés gothiques, Et les cordons de toutes les couleurs,
ID. Nouv. Dioq. \\ 6° Qui dévaste en barbare. L'élève
de Barbin Veut en vain s'opposer à leur fureur go-
thique, BOIL. Lutr. v. || 7° Locut. adv. A la gothi-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 959/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f959.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f959.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f959.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f959.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f959.image × Aide