1032 DEL
t DÉLAVAGE (dé-Ia-va-j'), s. m. Terme de des-
sin. Action de délaver,
— ÉTYM. Délaver.
DÉLAVÉ, ÉE (dé-la-vé, \êe),part. passé.Terme
de teinture. Où l'on a mis trop d'eau, en parlant
de couleurs. |j Terme de lapidaire. Pierre déla-
vée, pierre à couleur faible. || Terme d'agriculture.
Foin délavé, foin qui a été exposé à la pluie ou à
des rosées abondantes pendant la fenaison.
f DÉLAVER (dé-la-vé), v. a. \\ 1° Terme de des-
sin. Enlever ou affaiblir avec de l'eau une couleur
étendue sur du papier. || 2° Pénétrer d'eau. Dans
ces contrées les neiges séjournent longtemps sur les
terres; elles filtrent au travers de leurs parties les
moins solides, qu'elles pénètrent profondément ,
qu'elles délavent et effondrent, SÉGUR. Hist. de Na-
pol. v, 4. || 3° Se délaver, v. réfl. Perdre sa couleur
parle lavage. || Être pénétré d'eau. Ces terres se dé-
lavent par l'effet des pluies.
— HIST. xin" s. Aingnelin lavé sunt de la cous-
tume de la laine lavée, et li aignelin deslavé sunt de
la coustume de laine deslavée, Liv. des mél. 277.
|| xv" s. Elle fut garie et lavée, Et l'orde boe des-
lavée Dont elle avoit esté pourprise Du pecliié de
char et reprise, E. DESCH. Poésies mss. f° 606, dans
LACUBNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et laver. Dans le sens
d'affaiblir par lavage ou de pénétrer d'eau, dé.... a
le sens augmentatif; il signifie au contraire enlève-
ment dans l'exemple de l'historique du xve siècle.
tDÉLAYABLE(dé-lè-ia-br),orfj. Qui peut être dé-
layé. La plupart des argiles sont délâyables dans l'eau.
f DÉLAYAGE (dé-lè-ia-j'), s. m. Action de dé-
layer. État de ce qui e§t délayé.
— ÉTYM. Délayer.
DÉLAYANT, ANTE (dé-lè-ian, ian-t'), ad?.Terme
de médecine. Qui a la propriété d'augmenter la li-
quidité du sang et des humeurs, par l'introduction
d'une plus grande quantité d'eau ou de particules
aqueuses. Médicaments délayants. || Substantive-
ment. Un délayant. Les délayants.
DÉLAYÉ, ÉE (dê-lè-ié, iée), part, passé. Du plâ-
tre délayé dans de l'eau. j| Fig. Une proposition dé-
layée en beaucoup de paroles.
DÉLAYEMENT (dé-lè-ye-man), s. m. Action de
délayer.
— ÉTYM. Délayer.
DÉLAYER (dé-lè-ié), je délaye, tu délayes, il dé-
laye ou délaie, nous délayons, vous délayez, ils dé-
layent ou délaient ; je délayais, nous délayions, vous
délayiez ; je délayai, je délayerai ou délaierai ou dé-
lai rai; je délayerais ou délaierais ou délaîrais; dé-
laye, délayez; que je délaye, que nous délayions,
que vous délayiez; que je délayasse; délayant, v.
a. || 1° Détremper dans un liquide- Délayer de la fa-
rine. Les unas passent plusieurs semaines sans pou-
voir délayer par aucune boisson cette nourriture
aride, BUFF. Morceaux choisis, p. 262. || 2° Fig. La
solitude délaye un peu les idées, SÉV. 4 99. || Expri-
mer d'une manière diffuse. 11 délayera une ligne
vraie dans des volumes de mensonges séduisants.
Descartes a délayé cette pensée [ le doute est la
source de la sagesse], VOLT. Phil. ignor.
— HIST. xiv" s. Alaier d'eaue chaude, Ménagier,
n, 5. Et se le potage est espois, allayez le de l'eaue
de la char, ib.
— ÉTYM. Lat. dilatare (voy.DÉLAI), étendre, al-
longer; en effet, pour délayer, il faut étendre, allon-
ger par un liquide. Delaier, verbe très-employé dans
l'ancien français, y signifiait faire délai, et vient,
par conséquent, comme délai, de dilatare (il est
conservé dans le Berry : dilayer, retarder). Enfin le
mot usité pour délayer était aïlaier, qui est com-
posé de même avec la préposition à.
+ DÉLAYURE (dé-lè-iu-r'), s. f. Opération de
boulangerie par laquelle on mêle la farine et le le-
vain avec l'eau.
— ÉTYM. Délayer.
DELEATUR (dé-lé-a-tur), s. m. Signe indiquant,
dans la correction des épreuves, le retranchement
des lettres, des mots ou des lignes. \\Auplur. Des
deleatur.
— ÉTYM. 3« personne, présent passif du subjonc-
tif du verbe latin delere: mot à mot, qu'il soit ef-
facé; de de, et Uo,. d'où linio, j'oins (voy. UNI-
MENT). Cependant quelques étymologistes rattachent
ce mot au grec ÔY)XEÎV, détruire (voy. DÉLÉTÈRE);
ce qui n'est pas soutenable.
f DÉLÉB1LE (dé-lé-hi-1') ,adj. Terme didactique.
Oui peut être effacé, qui s'efface facilement. Encre,
caractère délébile.
—ÉTYM. Lat. delebilis, de delere (voy. DELEATDR).
DÉLECTABLE(dé-lè-kta-bl'), adj. Qui délecte,qui
DÊL
est très-agréable. Mon printemps était délectable, Les
plaisirs logeaient en mon sein, BÉGNIER, Stancesrel. Il
y boit à longs traits d'un nectar délectable, TRISTAN,
Panthée, v, 3. En voyant avec agrément le fruit
défendu, en le dévorant d'abord des yeux et pré-
venant par son appétit son goût délectable, l'a-
mour du plaisir est entré, et nos premiers parents
nous l'ont inspiré jusque dans la moelle des os,BOSS.
Concupisc. 25. Fruit d'un aspect délectable, VOLT.
Phil. iv, 4 7. Chaque frémissement de l'airain por-
tait à mon âme naïve la délectable mélancolie des
souvenirs de mapremière enfance, CHATEAUB. Hené,
4 71. On parle de banquet ? il vous cite sa ■ table ; De
vin? le sien est délectable, DELILLE, Conversation,
n. || Substantivement. Ils auront joint l'utile avec le
délectable, RÉGNIER, Sat. ix.
— HIST. xiie s. Deleitaules sont les oyvres [oeu-
vres] nostre Signor, ST BERN. dans RAYNOUARD. E
encens offrid as munz e par tut là ù arbre bien
fuillié truvad, e Ici umbre delitable getad, Rois,
396. || XIIIe s. Cis palais fu uns des plus hiaus et des
plus delitables de tous les delis [délices] qu'il con-
viengne à cors d'orne, VILLEH. LXII. Naples fu donée
à Virgile, Qui plus est delitable ville Que n'est Paris
ne Lavardins, la Rose, 48928. ||xive s. La vie de
ceulx qui oeuvrent selon vertu est selon soi délec-
table, ORESME, Elh. 4 9. || xve s. Estant parmi les
pots pleins de vin délectable, BASSELIN, H. Le vice
de luxure abonde en jolivetés, en regards et conte-
nances, et s'adjoint à convoitise de choses délecta-
bles, Bouciq. iv, ch. 7. || xvi' s. Il y a de trois sortes
de biens, les délectables, les utiles et les honnestes,
LANOUE, 506. Boscages et prairies salubres et délec-
tables, AMYÔT, Alc.iT- Aime la loy d'amour tant
délectable, MAROT, IV, 4(4.
— ÉTYM. Provenç. délectable, deleitable,_dele-
chable ; espagn. deleylable; portug. deleitavel; ital.
dilettabile; du latin deleclabilis, àe.delectare, dé-
lecter.
t DÉLECTABLEMENT (dé-lè-kta-ble-man), adv.
D'une façon délectable.
— HIST. xive s. Ils font les oeuvres vertueuses de-
lettablement, et ne leur résiste pas l'apetit'sensitif,
ORESME, Elh. 32.
— ÉTYM. Délectable, et le suffixe ment.
DÉLECTATION (dé-lè-kta-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Plaisir qu'on savoure avec
plénitude. Il éprouvait une vraie délectation à se pro-
mener sous ces belles allées. || 2° Terme de théolo-
gie. Plaisir, goût qu'on prend à faire quelque chose.
Dans le système des deux délectations, celles de la
grâce sont opposées à celles de la nature, et les plus
puissantes l'emportent. La coutume, sans cela, pas-
serait pour tyrannie; au lieu que l'empire de la rai-
son et de la justice n'est non plus tyrannie que celui
de la délectation, PASC. Vrai bien, 9. Dieu change
le coeur de l'homme par une douceur céleste qu'il y
répand, qui, surmontant la délectation de la chair,
fait que l'homme conçoit du dégoût pour les délices
du péché qui le séparent du bien incorruptible, n>.
Prov. 18. Vous pouvez désirer ces saintes délecta-
tions, BOSS. Lettr. abb. 4 79. La grâce médicinale de
J. C. consiste dans une délectation intérieure, FËN.
t. m, p. 244. Il faut soigneusement distinguer la dé-
lectation que Dieu a mise en nous à la vue de lui-
même, d'avec la pente que la révolte du premier
homme a mise dans nos coeurs pour nous faire cen-
tre de nous-mêmes, ID. t. xvin, p. 309. || Délectation
morose, complaisance avec laquelle on pense à une
mauvaise chose, sans intention de la commettre.
— HIST. XIII" s. Car, si cum tesmoigne la letre,
Profit et délectation C'est toute leur entencion, la
Rose, 4B443. || xiv s. Il semble à aucuns que féli-
cité est toute vertu ensemble, ou aucunes d'icelles
[vertus] avecques délectation ou au mains non pas
sans délectation, ORESME, Eth. 4 8. Plusieurs de grant
auttorité dient que félicité est délectation corporel,
ID. ib.y, 9. || xve s. Tu ne mets mie ton coeur en la vie
amoureuse, pour cause de mieulx en valoir, ne pour
vertu, mais seulement pour la délectation que ton
corps en a, Bouciq. i, ch. 7. || xvie s. En Dieu sera
ta délectation, MAROT, IV, 277: 11 abandonna le la-
bourage, disant que l'agriculture estoit de plus grande
délectation que de grand profit, AMYOT, Coton, 45.
— ÉTYM. Provenç. delectatio; espagn. delecta-
cion; ital. dilettazione ; du latin delectationem, de
delectare, délecter.
DÉLECTÉ, ÉE (dé-lè-kté, ktée), part, passé. Le
coeur ému, [il] prêtait ses deux oreilles Tout délecté
quand sa femme parlait, VOLT. Ce qui pi. aux da-
mes.
DÉLECTER (dé-lè-kté), v. a. || 1° Faire pleine-
ment savourer un plaisir. Ils cherchent ce qui les
DEL
flatte et ce qui les délecte, BOSS. Par. de Dieu, <.
H 2° Se délecter, v. réfl. Prendre beaucoup de plai-
sir à quelque chose. De peur qu'ils ne se délectent
dans le péché, m. Pensées, 9. Heureux ceux qui,
retirés humblement dans la maison du Seigneur, se
délectent dans la nudité de leurs petites cellules !
m. Concupisc. 9. L'éléphant se délecte au son des
instruments, BDFF. Morceaux choisis,?. 474. Je res-
tai le lendemain toute la matinée chez moi; je ne
m'y ennuyai pas; je m'y délectai dans le plaisir de
me trouver tout à coup un maître de maison, MA-
RIVAUX, Paysan port), t. ni, 6e part. p. 74, dans
POUGENS.
— HIST. xiue s. Il r'avoit aillors papegaus, Et
maius oisiaus qui par ces gaus Et par ces bois où ils
habitent En lor biau chanter se délitent, la Rose,
664. Por ce i mist nature délit, Por ce vuet que l'en
s'i délit, ib. 4432. Là verras une grant partie Des
secrés de philosophie, Où moult te voldras deiiter,
Et si porras moult profiter, ib. 7209. || xive s. Soy
deletter est propre as choses qui ont ame, ORESME,
Eth. 4 9. || XVe s. La flour en may et son odeur dé-
lecte Aux odorans, non pas jour et demi; En un
moment vient li vens qui la guette, Cheoir la fait
ou la couppe par mi, E. DESCH. Profiler de la jeu-
nesse. || xvie s. Et voulontiers me délecte à lire les
beaux dialogues de Platon, RAB. Pant. u, 8. De bled
en herbe vous faictes belle saulse verte , laquelle
vous délecte le goust, ID. ib. m, 2. Un théologien ne
doit pas appliquer son estude à délecter les oreilles
en jasant, CALV. Inslit. 4 05. Il ne faut douter que
les bien-instruits ne s'y délectent beaucoup plus,
LANOUE, 64 8. Je me délecte de le faire, ID. 554. Il
ne s'ensuit pas nécessairement, si l'ouvrage délecte,
que tousjours l'ouvrier en soit à louer, AMYOT, Pe-
nd. 4. Et de croire qu'il y ait des dieux ou demi-
dieux qui se délectent de meurtre et d'effusion de
sang humain, à l'adventure est-ce une folie, ID.
Pélop. 38. C'est le plaisir où il se delectoit, MAROT,
m, 307. Je ne m'enquiers point Qui vous délecte,
ou qui vous point, Mais de ce qui doit délecter, ID.
IV, 4 58.
— ÉTYM. Provenç. deleclar, delieitar, delechar ;
espagn. delectar, deleitar ; ital. dilellare ; du latin
delectare, fréquentatif de delicere (voy. DÉLICES).
+ DÉLEGANT (dé-lé-gan), s. m. Terme de pra-
tique. Celui qui délègue, qui donne une délégation.
f DÉLÉGATAIRE (dé-lé-ga-tê-r'), s. m, et f.
Terme de pratique. Celui, celle qui reçoit la déléga-
tion.
— ÉTYM. Déléguer.
f DÉLÉGATEPR, TRICE (dé-lé-ga-teur, tri-s'),
s. m. et f. Celui, celle qui donne la délégation.
— ÉTYM. Déléguer.
DÉLÉGATION (dé-lé-ga-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Commission qui donne à quel-
qu'un le droit d'agir au nom d'un autre. || Déléga-
tion de pouvoir, acte par lequel on délègue son pou-
voir. || 2° Acte par lequel un débiteur indique son
propre débiteur pour effectuer le paiement. Quatre
cents millions d'assignats que nous regardons comme
acquittés par la délégation déjà faite des domai-
nes qui leur servent de gage, MONTESQUIOU, Rap-
port, 27 août 4 790, p. 8. Une délégation sur le prix
d'un immeuble prêt à être aliéné n'est pas une
valeur idéale, m. ib. p. 47. || Terme de marine.
Somme assignée par un marin sur sa solde, avant
le départ du navire, pour subvenir aux besoins de
sa famille. Se dit aussi dans l'armée de terre.
— HIST. xvr s. Le pape peut bailler rescrit ou de-
légation à sujets de ce royaume, à fin de cognoistre
de l'utilité [de la vente des biens de l'Église], p. pi-
THOD, 28.
— ÉTYM. Lat. delegatio, de delegare, déléguer.
f DÉLÉGATOIRE (dé-lé-ga-toi-r'), adj. Qui con-
tient une délégation. Rescrit délégatoire. Commis-
sion délégatoire.
— ÉTYM. Lat. delegare, déléguer.
DÉLÉGUÉ, ÉE (dé-lé-ghé, ghée), part, passé.
|| 1° Transmis par délégation. Pouvoir délégué.
|| 2° Qui a reçu pouvoir d'agir pour un autre. Juge
délégué. || Substantivement. Les monarques espa-
gnols concentrèrent dans leurs mains tous les droits,
tous les pouvoirs, et en confièrent l'exercice à'deux
délégués, qui, sous le nom de vice-rois, devaient
jouir, tout le temps de leur commission, des préro-
gatives de la souveraineté, RAYNAL, Hist. phil. vin,
23. || Délégués des colonies, représentants des inté-
rêts des colonies près le gouvernement. || 3° Qui a
été l'objet d'une délégation, Somme déléguée sur le
fermier. || Débiteur délégué, et, substantivement,
le délégué.
DÉLÉGUER (dé-lé-ghé. La syllabe lé prend un
t DÉLAVAGE (dé-Ia-va-j'), s. m. Terme de des-
sin. Action de délaver,
— ÉTYM. Délaver.
DÉLAVÉ, ÉE (dé-la-vé, \êe),part. passé.Terme
de teinture. Où l'on a mis trop d'eau, en parlant
de couleurs. |j Terme de lapidaire. Pierre déla-
vée, pierre à couleur faible. || Terme d'agriculture.
Foin délavé, foin qui a été exposé à la pluie ou à
des rosées abondantes pendant la fenaison.
f DÉLAVER (dé-la-vé), v. a. \\ 1° Terme de des-
sin. Enlever ou affaiblir avec de l'eau une couleur
étendue sur du papier. || 2° Pénétrer d'eau. Dans
ces contrées les neiges séjournent longtemps sur les
terres; elles filtrent au travers de leurs parties les
moins solides, qu'elles pénètrent profondément ,
qu'elles délavent et effondrent, SÉGUR. Hist. de Na-
pol. v, 4. || 3° Se délaver, v. réfl. Perdre sa couleur
parle lavage. || Être pénétré d'eau. Ces terres se dé-
lavent par l'effet des pluies.
— HIST. xin" s. Aingnelin lavé sunt de la cous-
tume de la laine lavée, et li aignelin deslavé sunt de
la coustume de laine deslavée, Liv. des mél. 277.
|| xv" s. Elle fut garie et lavée, Et l'orde boe des-
lavée Dont elle avoit esté pourprise Du pecliié de
char et reprise, E. DESCH. Poésies mss. f° 606, dans
LACUBNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et laver. Dans le sens
d'affaiblir par lavage ou de pénétrer d'eau, dé.... a
le sens augmentatif; il signifie au contraire enlève-
ment dans l'exemple de l'historique du xve siècle.
tDÉLAYABLE(dé-lè-ia-br),orfj. Qui peut être dé-
layé. La plupart des argiles sont délâyables dans l'eau.
f DÉLAYAGE (dé-lè-ia-j'), s. m. Action de dé-
layer. État de ce qui e§t délayé.
— ÉTYM. Délayer.
DÉLAYANT, ANTE (dé-lè-ian, ian-t'), ad?.Terme
de médecine. Qui a la propriété d'augmenter la li-
quidité du sang et des humeurs, par l'introduction
d'une plus grande quantité d'eau ou de particules
aqueuses. Médicaments délayants. || Substantive-
ment. Un délayant. Les délayants.
DÉLAYÉ, ÉE (dê-lè-ié, iée), part, passé. Du plâ-
tre délayé dans de l'eau. j| Fig. Une proposition dé-
layée en beaucoup de paroles.
DÉLAYEMENT (dé-lè-ye-man), s. m. Action de
délayer.
— ÉTYM. Délayer.
DÉLAYER (dé-lè-ié), je délaye, tu délayes, il dé-
laye ou délaie, nous délayons, vous délayez, ils dé-
layent ou délaient ; je délayais, nous délayions, vous
délayiez ; je délayai, je délayerai ou délaierai ou dé-
lai rai; je délayerais ou délaierais ou délaîrais; dé-
laye, délayez; que je délaye, que nous délayions,
que vous délayiez; que je délayasse; délayant, v.
a. || 1° Détremper dans un liquide- Délayer de la fa-
rine. Les unas passent plusieurs semaines sans pou-
voir délayer par aucune boisson cette nourriture
aride, BUFF. Morceaux choisis, p. 262. || 2° Fig. La
solitude délaye un peu les idées, SÉV. 4 99. || Expri-
mer d'une manière diffuse. 11 délayera une ligne
vraie dans des volumes de mensonges séduisants.
Descartes a délayé cette pensée [ le doute est la
source de la sagesse], VOLT. Phil. ignor.
— HIST. xiv" s. Alaier d'eaue chaude, Ménagier,
n, 5. Et se le potage est espois, allayez le de l'eaue
de la char, ib.
— ÉTYM. Lat. dilatare (voy.DÉLAI), étendre, al-
longer; en effet, pour délayer, il faut étendre, allon-
ger par un liquide. Delaier, verbe très-employé dans
l'ancien français, y signifiait faire délai, et vient,
par conséquent, comme délai, de dilatare (il est
conservé dans le Berry : dilayer, retarder). Enfin le
mot usité pour délayer était aïlaier, qui est com-
posé de même avec la préposition à.
+ DÉLAYURE (dé-lè-iu-r'), s. f. Opération de
boulangerie par laquelle on mêle la farine et le le-
vain avec l'eau.
— ÉTYM. Délayer.
DELEATUR (dé-lé-a-tur), s. m. Signe indiquant,
dans la correction des épreuves, le retranchement
des lettres, des mots ou des lignes. \\Auplur. Des
deleatur.
— ÉTYM. 3« personne, présent passif du subjonc-
tif du verbe latin delere: mot à mot, qu'il soit ef-
facé; de de, et Uo,. d'où linio, j'oins (voy. UNI-
MENT). Cependant quelques étymologistes rattachent
ce mot au grec ÔY)XEÎV, détruire (voy. DÉLÉTÈRE);
ce qui n'est pas soutenable.
f DÉLÉB1LE (dé-lé-hi-1') ,adj. Terme didactique.
Oui peut être effacé, qui s'efface facilement. Encre,
caractère délébile.
—ÉTYM. Lat. delebilis, de delere (voy. DELEATDR).
DÉLECTABLE(dé-lè-kta-bl'), adj. Qui délecte,qui
DÊL
est très-agréable. Mon printemps était délectable, Les
plaisirs logeaient en mon sein, BÉGNIER, Stancesrel. Il
y boit à longs traits d'un nectar délectable, TRISTAN,
Panthée, v, 3. En voyant avec agrément le fruit
défendu, en le dévorant d'abord des yeux et pré-
venant par son appétit son goût délectable, l'a-
mour du plaisir est entré, et nos premiers parents
nous l'ont inspiré jusque dans la moelle des os,BOSS.
Concupisc. 25. Fruit d'un aspect délectable, VOLT.
Phil. iv, 4 7. Chaque frémissement de l'airain por-
tait à mon âme naïve la délectable mélancolie des
souvenirs de mapremière enfance, CHATEAUB. Hené,
4 71. On parle de banquet ? il vous cite sa ■ table ; De
vin? le sien est délectable, DELILLE, Conversation,
n. || Substantivement. Ils auront joint l'utile avec le
délectable, RÉGNIER, Sat. ix.
— HIST. xiie s. Deleitaules sont les oyvres [oeu-
vres] nostre Signor, ST BERN. dans RAYNOUARD. E
encens offrid as munz e par tut là ù arbre bien
fuillié truvad, e Ici umbre delitable getad, Rois,
396. || XIIIe s. Cis palais fu uns des plus hiaus et des
plus delitables de tous les delis [délices] qu'il con-
viengne à cors d'orne, VILLEH. LXII. Naples fu donée
à Virgile, Qui plus est delitable ville Que n'est Paris
ne Lavardins, la Rose, 48928. ||xive s. La vie de
ceulx qui oeuvrent selon vertu est selon soi délec-
table, ORESME, Elh. 4 9. || xve s. Estant parmi les
pots pleins de vin délectable, BASSELIN, H. Le vice
de luxure abonde en jolivetés, en regards et conte-
nances, et s'adjoint à convoitise de choses délecta-
bles, Bouciq. iv, ch. 7. || xvi' s. Il y a de trois sortes
de biens, les délectables, les utiles et les honnestes,
LANOUE, 506. Boscages et prairies salubres et délec-
tables, AMYÔT, Alc.iT- Aime la loy d'amour tant
délectable, MAROT, IV, 4(4.
— ÉTYM. Provenç. délectable, deleitable,_dele-
chable ; espagn. deleylable; portug. deleitavel; ital.
dilettabile; du latin deleclabilis, àe.delectare, dé-
lecter.
t DÉLECTABLEMENT (dé-lè-kta-ble-man), adv.
D'une façon délectable.
— HIST. xive s. Ils font les oeuvres vertueuses de-
lettablement, et ne leur résiste pas l'apetit'sensitif,
ORESME, Elh. 32.
— ÉTYM. Délectable, et le suffixe ment.
DÉLECTATION (dé-lè-kta-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || 1° Plaisir qu'on savoure avec
plénitude. Il éprouvait une vraie délectation à se pro-
mener sous ces belles allées. || 2° Terme de théolo-
gie. Plaisir, goût qu'on prend à faire quelque chose.
Dans le système des deux délectations, celles de la
grâce sont opposées à celles de la nature, et les plus
puissantes l'emportent. La coutume, sans cela, pas-
serait pour tyrannie; au lieu que l'empire de la rai-
son et de la justice n'est non plus tyrannie que celui
de la délectation, PASC. Vrai bien, 9. Dieu change
le coeur de l'homme par une douceur céleste qu'il y
répand, qui, surmontant la délectation de la chair,
fait que l'homme conçoit du dégoût pour les délices
du péché qui le séparent du bien incorruptible, n>.
Prov. 18. Vous pouvez désirer ces saintes délecta-
tions, BOSS. Lettr. abb. 4 79. La grâce médicinale de
J. C. consiste dans une délectation intérieure, FËN.
t. m, p. 244. Il faut soigneusement distinguer la dé-
lectation que Dieu a mise en nous à la vue de lui-
même, d'avec la pente que la révolte du premier
homme a mise dans nos coeurs pour nous faire cen-
tre de nous-mêmes, ID. t. xvin, p. 309. || Délectation
morose, complaisance avec laquelle on pense à une
mauvaise chose, sans intention de la commettre.
— HIST. XIII" s. Car, si cum tesmoigne la letre,
Profit et délectation C'est toute leur entencion, la
Rose, 4B443. || xiv s. Il semble à aucuns que féli-
cité est toute vertu ensemble, ou aucunes d'icelles
[vertus] avecques délectation ou au mains non pas
sans délectation, ORESME, Eth. 4 8. Plusieurs de grant
auttorité dient que félicité est délectation corporel,
ID. ib.y, 9. || xve s. Tu ne mets mie ton coeur en la vie
amoureuse, pour cause de mieulx en valoir, ne pour
vertu, mais seulement pour la délectation que ton
corps en a, Bouciq. i, ch. 7. || xvie s. En Dieu sera
ta délectation, MAROT, IV, 277: 11 abandonna le la-
bourage, disant que l'agriculture estoit de plus grande
délectation que de grand profit, AMYOT, Coton, 45.
— ÉTYM. Provenç. delectatio; espagn. delecta-
cion; ital. dilettazione ; du latin delectationem, de
delectare, délecter.
DÉLECTÉ, ÉE (dé-lè-kté, ktée), part, passé. Le
coeur ému, [il] prêtait ses deux oreilles Tout délecté
quand sa femme parlait, VOLT. Ce qui pi. aux da-
mes.
DÉLECTER (dé-lè-kté), v. a. || 1° Faire pleine-
ment savourer un plaisir. Ils cherchent ce qui les
DEL
flatte et ce qui les délecte, BOSS. Par. de Dieu, <.
H 2° Se délecter, v. réfl. Prendre beaucoup de plai-
sir à quelque chose. De peur qu'ils ne se délectent
dans le péché, m. Pensées, 9. Heureux ceux qui,
retirés humblement dans la maison du Seigneur, se
délectent dans la nudité de leurs petites cellules !
m. Concupisc. 9. L'éléphant se délecte au son des
instruments, BDFF. Morceaux choisis,?. 474. Je res-
tai le lendemain toute la matinée chez moi; je ne
m'y ennuyai pas; je m'y délectai dans le plaisir de
me trouver tout à coup un maître de maison, MA-
RIVAUX, Paysan port), t. ni, 6e part. p. 74, dans
POUGENS.
— HIST. xiue s. Il r'avoit aillors papegaus, Et
maius oisiaus qui par ces gaus Et par ces bois où ils
habitent En lor biau chanter se délitent, la Rose,
664. Por ce i mist nature délit, Por ce vuet que l'en
s'i délit, ib. 4432. Là verras une grant partie Des
secrés de philosophie, Où moult te voldras deiiter,
Et si porras moult profiter, ib. 7209. || xive s. Soy
deletter est propre as choses qui ont ame, ORESME,
Eth. 4 9. || XVe s. La flour en may et son odeur dé-
lecte Aux odorans, non pas jour et demi; En un
moment vient li vens qui la guette, Cheoir la fait
ou la couppe par mi, E. DESCH. Profiler de la jeu-
nesse. || xvie s. Et voulontiers me délecte à lire les
beaux dialogues de Platon, RAB. Pant. u, 8. De bled
en herbe vous faictes belle saulse verte , laquelle
vous délecte le goust, ID. ib. m, 2. Un théologien ne
doit pas appliquer son estude à délecter les oreilles
en jasant, CALV. Inslit. 4 05. Il ne faut douter que
les bien-instruits ne s'y délectent beaucoup plus,
LANOUE, 64 8. Je me délecte de le faire, ID. 554. Il
ne s'ensuit pas nécessairement, si l'ouvrage délecte,
que tousjours l'ouvrier en soit à louer, AMYOT, Pe-
nd. 4. Et de croire qu'il y ait des dieux ou demi-
dieux qui se délectent de meurtre et d'effusion de
sang humain, à l'adventure est-ce une folie, ID.
Pélop. 38. C'est le plaisir où il se delectoit, MAROT,
m, 307. Je ne m'enquiers point Qui vous délecte,
ou qui vous point, Mais de ce qui doit délecter, ID.
IV, 4 58.
— ÉTYM. Provenç. deleclar, delieitar, delechar ;
espagn. delectar, deleitar ; ital. dilellare ; du latin
delectare, fréquentatif de delicere (voy. DÉLICES).
+ DÉLEGANT (dé-lé-gan), s. m. Terme de pra-
tique. Celui qui délègue, qui donne une délégation.
f DÉLÉGATAIRE (dé-lé-ga-tê-r'), s. m, et f.
Terme de pratique. Celui, celle qui reçoit la déléga-
tion.
— ÉTYM. Déléguer.
f DÉLÉGATEPR, TRICE (dé-lé-ga-teur, tri-s'),
s. m. et f. Celui, celle qui donne la délégation.
— ÉTYM. Déléguer.
DÉLÉGATION (dé-lé-ga-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Commission qui donne à quel-
qu'un le droit d'agir au nom d'un autre. || Déléga-
tion de pouvoir, acte par lequel on délègue son pou-
voir. || 2° Acte par lequel un débiteur indique son
propre débiteur pour effectuer le paiement. Quatre
cents millions d'assignats que nous regardons comme
acquittés par la délégation déjà faite des domai-
nes qui leur servent de gage, MONTESQUIOU, Rap-
port, 27 août 4 790, p. 8. Une délégation sur le prix
d'un immeuble prêt à être aliéné n'est pas une
valeur idéale, m. ib. p. 47. || Terme de marine.
Somme assignée par un marin sur sa solde, avant
le départ du navire, pour subvenir aux besoins de
sa famille. Se dit aussi dans l'armée de terre.
— HIST. xvr s. Le pape peut bailler rescrit ou de-
légation à sujets de ce royaume, à fin de cognoistre
de l'utilité [de la vente des biens de l'Église], p. pi-
THOD, 28.
— ÉTYM. Lat. delegatio, de delegare, déléguer.
f DÉLÉGATOIRE (dé-lé-ga-toi-r'), adj. Qui con-
tient une délégation. Rescrit délégatoire. Commis-
sion délégatoire.
— ÉTYM. Lat. delegare, déléguer.
DÉLÉGUÉ, ÉE (dé-lé-ghé, ghée), part, passé.
|| 1° Transmis par délégation. Pouvoir délégué.
|| 2° Qui a reçu pouvoir d'agir pour un autre. Juge
délégué. || Substantivement. Les monarques espa-
gnols concentrèrent dans leurs mains tous les droits,
tous les pouvoirs, et en confièrent l'exercice à'deux
délégués, qui, sous le nom de vice-rois, devaient
jouir, tout le temps de leur commission, des préro-
gatives de la souveraineté, RAYNAL, Hist. phil. vin,
23. || Délégués des colonies, représentants des inté-
rêts des colonies près le gouvernement. || 3° Qui a
été l'objet d'une délégation, Somme déléguée sur le
fermier. || Débiteur délégué, et, substantivement,
le délégué.
DÉLÉGUER (dé-lé-ghé. La syllabe lé prend un
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