Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
GLA
nn soulier, le cirer avec un cirage clair et luisant.
l| 11° Y. n. Devenir glacé. Les sources d'eau vive
ne glacent jamais. J| 12° Se glacer, v. ré/!. Être con-
gelé. La hauteur à laquelle les vapeurs se glacent
est d'environ 2400 toises sous la zone torride, et, en
France, de (500 toises, BUFP. Âddit. théor. terr.
QKuv. t. XII, p. 438, dans POUGENS. Leur sang, se
glaçant dans leurs veines, comme les eaux dans le
cours des ruisseaux, alanguissait leur coeur, puis il
refluait vers leur tête ; alors ces moribonds chance-
laient comme dans un état d'ivresse, SÉGUR, Hisl. de
Nap. XII, 2. || Fig. Tout mon sang de frayeur dans
mes veines se glace, MAIRET, Mortd'Asdr. iv, 6. Que
si la frayeur nous saisit de sorte que le sang se
glace si fort que le corps tombe en défaillance,
BOSS. Conn. m, n. Je sentis dans mon corps tout
mon sang se glacer, HAC. Iphig. i, (. Mais sa lan-
gue en sa bouche à l'instant s'est glacée, ID. Alliai.
n, 2. || Fig. Se g>cer, perdre de son feu, de son
ardeur, de sa vigueur. Fauara-t-il sur sa gloire
[de Louis XIV] attendre à m'exercer Que ma trem-
blante voix commence à se glacer? BOIL. Épil. i.
— HIST. xne s. La rien [chose] qui plus el quor
[coeur] me glace, BENOÎT,, n, (3888. ||xme s. Nos-
tres sires Diex fait glacier l'eve à semblance de cris-
tal, Psautier, f°'(77.
— ETYM. Glace; provenç. glassar, glachar; ital.
yhiacciare. Glacer, glacier avait aussi, dans l'an-
cienne langue, le sens de glisser.
| GLACER1E (gla-se-rie), s. f. || 1° Art,-commerce
du glacier limonadier. || 2° Commerce ou usine du
glacier, de celui qui fait des glaces de verre, des
miroirs. La glacerie de Saint-Gobin.
— ETYM. Glacier
fGLACEUR (gla-seur), s.m.Ouvrier qui glace lesin-
diennes ou autres étoffes.!] Celui qui glace des papiers.
— ÉTYM. Glacer.
GLACEUX, ECSE (gla-seû, seû-z'), adj. || 1" Plein
de glace, où il gèle. Contrées glaceuses. Nuit gla-
ceuse. || 2° Terme de joaillier. Pierre glaceuse,
pierre qui a des glaces. Diamant glaceux.
— HIST. xv" s. Se laissèrent couler jusques en
froideur toute glaceuse et pleine de haineuses mix-
tions, CHASTEL. Exposition sur vérité. || xvr s. Il y
eut de la peine à demesler les forests en une nuit
très obscure et glaceuse, D'AUB. Hist. n, (88.
— ÉTYM. Glace.
f GLACIAIRE (gla-si-ê-r'), adj. Terme de géolo-
gie. Qui appartient aux glaciers. L'épuisement suc-
cessif delà masse glaciaire, POURNET, Observ. sur
le Rhône, Comptes rendus, Acad- des se. t. LI, p. 958.
|| Période glaciaire, période pendant laquelle la
température de plusieurs vastes contrées a été beau-
coup plus basse qu'elle n'est présentement.
— ÉTYM. Glace.
f GLACIAIIUSTE (gla-si-ê-ri-st'), s. m. Celui qui
étudie les glaciers.
— ÉTYM. Glacier.
GLACIAL, ALE (gla-si-al, a-1'), adj. || 1° Qui
glace, qui-est très-froid. Vent, air glacial. Il eut d'a-
bord à s'avancer sur une route glissante, encombrée
de bagages et de fuyards, contre un vent violent souf-
flant en face et au travers d'une nuit obscure et
glaciale, SÊGUR, Hist. de Nap. xi, 7. |j Mer glaciale,
mer polaire couverte de glaces. || Zone glaciale, la
zone qui enferme le pôle arctique ou le pôle antarc-
tique. || %' Fig. Qui repousse par un froid mal ac-
cueillant. Un accueil glacial. Faire à quelqu'un une
réception glaciale. Tu me fais cet aveu d'un air bien
glacial, BOISSY, Deh. trornp. n, (0. Roquelaure nous
écouta avec une froideur glaciale,- GENLIS, Mlle de
la Fayette, p. 73, dans POUGENS. || Un homme gla-
cial, un homme qui ne manifeste aucune chaleur
d'âme. || Un style glacial, un ouvrage glacial, style,
ouvrage qui ennuie.
— HEM. Cet adjectif n'a pas de pluriel masculin ;
du moins l'usage a répugné jusqu'ici à lui en don-
ner un. Aussi quelques-uns ont dit glacials : des
vents glacials, dans Bailly, Hist. de l'astronomie.
Mais vraiment le pluriel régulier glaciaux n'a rien
autre de choquant que de n'être pas employé.
— HIST. xvie s. En certaines contrées glaciales,
MONT." II, 201.
— ÉTYM. Lat. glacialis, de glacics, glace.
GLACIALE (gla-si-a-1'), s. f. Terme.de botanique.
Espèce de ficolde dont les feuilles sont parsemées
de vésicules transparentes.
t GLACIATION (gla-si-a-sion), s. f. Terme di-
dactique. Action de transformer en glace. La glacia-
tion de l'eau.
— HIST. xvi" s. Enhyver, à cause de l'intercep-
tion ou glaciation du dit esprit faite par le froid es
parties externes, PARÉ, Introd. (0.
GLA
— ÉTYM. Lat. glaciaw, de glacics, glace.
■I. GLACIER (gla-sié; 1Y ne se lie jamais; au
pluriel, 1'* se lie : des gla-sié-z immenses), s. m.
Amas considérable de glace qu'en ne rencontre que
dans les hautes vallées des montagnes. Les glaciers
de la Savoie, les observateurs ont reconnu que les
glacière obéissent à un mouvement de progression
qui les fait incessamment descendre dans la plaine.
— ÉTYM. Glace.
2. GLACIER (gla-sié; IV ne se lie jamais), .<■. m.
|| 1° Limonadier qui fait des glaces. || 2" Fabricant
de glaces de verre.
— ÉTYM. Glace.
GLACIÈRE (gla-siè-r'), s. f. || 1° Amas de glaces.
Nos montagnes de glacières, qui sont dix fois plus
hautes que le Vésuve et quarante fois plus étendues,
ont toujours le même visage et sont dans un calme
éternel, VOLT. Lell. Hamilton, -17 juin (773. Par
les nouvelles tentatives qu'on a faites pour appro-
cher du pôle de plus près, il paraît qu'on n'a trouvé
que des glaces, que je regarde comme les appen-
dices de la grande glacière qui couvre cette région
tout entière depuis le pôle jusqu'à sept ou huit
degrés de distance, BUFF. 6e Ép. natur. OEuvres,
t. xn, p. 3(3, dans POUGENS. || 2° Par analogie. Ca-
vité souterraine dans laquelle on conserve de la
glace pour l'été. || 3" Fig. Lieu très-froid. Cette
chambre, cette salle est une glacière.
— ÉTYM. Glacier i.
■l. GLACIS (gla-sl), s. m. || 1° Talus, pente douce
et unie. Le glacis d'un étang. Il portait la passion
du bien public à un tel point, et en même temps
cette sorte de passion est si rare, qu'il est peut-être
dangereux d'exposer au public que, quand il passait
sur les marches du Pont-Neuf, il en prenait les bouts
qui étaient moins usés, afin que le milieu, qui l'est
toujours davantage, ne devînt pas trop tôt un glacis,
FONTEN. des Billetles. Avignon a une bonne lieue
de tour; presque tout le glacis est planté de deux
rangs d'arbres qui forment un cours assez médio-
cre, DE BROSSES, Lettres sur l'Italie, t. I, lett. 2.
Il 2° Terme de fortification. Pente adoucie, qui des-
cend du haut du chemin couvert jusqu'à la cam-
pagne ouverte Ce chemin terrible Qu'un glacis
teint de sang rendait inaccessible, VOLT. Henr. vi.
|| 3° Terme d'architecture. Glacis de corniche, pe-
tite pente ménagée sur la cymaise d'une corniche,
pour l'écoulement des eaux de pluie. || 4° Terme de
raffinerie. Plan horizontal en maçonneriequi sert à
exposer des pains de sucre au soleil. || Évasement
qui augmente la capacité des chaudières.
— HIST.. xve s. Et si failloit abattre une engine
o.u ungarc-boutant, qui estoit appoincté contre le
dit clochier.... à l'égal de glichy [plate-forme],
DU CANGE, glatia.
— ÉTYM. L'ancien verbe glacer, qui signifiait
glisser, et qui vient de glace.
2. GLACIS (gla-sl), s. m. || 1° Terme de peinture.
Préparation de couleurs légères et fuyantes qu'on
applique^avec un pinceau fort délié sur d'autres
couleurs, pour leur donner plus d'éclat. || 2° Terme
de maçonnerie. Enduit en pente fait sur la tête d'un
mur de clôture ou de dossier de cheminée. || Terme
de couvreur. Enduit que l'on fait sur la volige ou
sur un lattis jointif pour recevoir le plomb d'un faî-
tage , d'un arêtier. || 3° Terme de tailleur. Rang
de points pour faire tenir la doublure en état avec
l'étoffé. Passer au glacis. j| 4" Terme de passe-
mentier. Traînée de clinquant, etc. qui couvre un
assez long espace sans être arrêtée. || Partie des
so;es de chaînes servant seulement à lier la trame.
|| 5° Terme de maréchal. Circonférence et étendue
de la sole de corne.
— ÉTYM. Glace.
GLAÇON (gla-son), s. m. || 1° Morceau de glace.
Le bon vieillard très-inutile Que vous nommez Ana-
créon.... Achève sa pénible vie Auprès d'un poêle
et d'un glaçon Sur les montagnes d'Helvétie, VOLT.
Épît. -108. Ma muse aux durs glaçons ne livre point
ses pas ; Délicate, elle tremble à l'aspect des fri-
mas ; Et près d'un pur foyer, cachée en sa retraite,
Entend les vents mugir, et sa voix est muette, A.
CHÉNIER, Élig. I. Sombre hiver, sous tes glaçons
Ensevelis la nature, BÉRANG. Hiver. On lui confirme
que, sur ce point, la Bérézina n'est pas seulement
une rivière, mais un lac de glaçons mouvants,
SÉGUR, Hist. de Nap. xi, 2. Un vent aigre et vio-
lent coupe leur respiration; il s'en empare au mo-
ment où ils. l'exhalent et en forme des glaçons qui
pendent par leur barbe autour de leur bouche, ID.
ib. ix, il. Les feux bien allumés, ils passèrent la
nuit à se sécher au bniit des cris, des imprécations,
des gémissements de ceux qui achevaient de fran-
GLA
187?
chir le torrent, ou qui du haut de ses berges rou-
laient et se perdaient dans ses glaçons, ID. tf». ix, 13
|| Fig. L'un est tout feux, et l'autre tout glaçons,
BENSERADE, Rondeau, dans le Dict. de RICHELET.
Dissipe mes glaçons par cette heureuse flamme
Qu'allume ton amour, CORN. Imit. iv, ««' || On dit
aussi d'une personne très-froide : C'est un glaçon.
|| 2° Terme d'architecture. Ornements qui imitent
les glaçons naturels.
— HIST. XIIe s. Dune vint l'iver od [avec] ses gla-
çons, Od ses neifs [neiges] e od ses gelées, BENOÎT, II,
(728. ||xnies. S'a en li tant fiel et ameir, Que il n'est
nus hom qui mesface, Qui jamais puist avoir sa
grâce, C'est li glasons 1 qui ne puet fondre ; Chacun
jor la vodroit confondre Se chacun jor pooit revi-
vre , RUTEB. H, 75. || xvie s. Et bref ce n'est, à ouïr
leurs chansons, De leurs amours que flammes et
glaçons, DU BELLAY, VU, 26, recto.
— ÉTYM. Glace; picard, glachon; bourg, glaiçon.
f GLAÇURE (gla-su-r'), s. f. Terme de cérami-
que. Action de recouvrir les poteries d'un enduit qui
au feu doit se vitrifier.
— ÉTYM. Glacer.
GLADIATEUR (gla-di-a-teur), s. m. || 1° Nom de
ceux quv combattaient dans les jeux du cirque à
Rome avec des armes tranchantes, soit entre eux,
soit contre des bêtes féroces. Les Romains ont voulu
le dire [la nécessité de consulter les circonstances],
quand ils ont dit qu'on devait délibérer avec l'occa-
sion et en présence des affaires.... que le gladiateur
prenait conseil dans l'amphithéâtre.... BALZ. De la
cour, i" dise. La gravité romaine n'a pas traité la
religion plus sérieusement, puisqu'elle consacrait à
l'honneur des déesses les impuretés du théâtre et les
sanglants spectacles des gladiateurs, BOSS. Hist. n,
16. Ah! s'ils ont pu choisir pour leur libérateur
Spartacus, un esclave, un vil gladiateur.... RAC.
Ifithr. m, (. Les premiers docteurs de l'Église in-
terdisaient aux chrétiens les spectacles des gladia-
teurs, MASS. Confèr. Fuite du monde. Les combats
de gladiateurs feront toujours regarder les Romains
comme une nation sanguinaire et féroce, SAINT-FOIX,
Ess. Paris, QEuv. t. iv, p. 225. À chaque blessure '
que recevait un gladiateur, le peuple criait, en bat-
tant des mains : Hoc habet ; et, lorsque ce gladiateur,
étendu sur l'arène et percé de coups, demandait
quartier, son adversaire s'arrêtait et regardait le
peuple, qui souvent lui ordonnait d'achever d'ôter
la vie au malheureux vaincu, ID. ib. Convaincu que la
douleur de ce passage fia mort] qui nous effraye est
bien peu de chose, puisqu' elle ne suffisait pas pour
ôter aux gladiateurs la force de tomber avec grâce
et d'expirer selon les lois de la gymnastique, DIDER.
Claude et Nér. a, 64. || Au féminin. Je vois avec
horreur dans l'histoire ces furieuses gladiatrices,
BALZ. liv. vu, lett. 43. || 2° Par extension, ferrailleur,
duelliste. Enfin si cet amant que vous enjalousez
Est un gladiateur?... SCARRON, Jodelet duelliste,
dans LE noux, Dict. comique. Les PP. Longuet et
de Lessan n'ont-ils pas flatté la passion de ces mal-
heureux gladiateurs, en enseignant qu'un homme
qui est injustement attaqué peut tuer son ennemi en
duel? PASC. Factumpour les curés d'Amiens. Je ne
crois pas que des hommes qui doivent servir la cause
publique en véritables frères d'armes aient bonne
grâce à se combattre en vils gladiateurs, MIRABEAU,
Collection, t. m, p. 378. || Fig. Gladiateurs de plume,
MAUCROIX, dans RICHELET. || 3° Espèce de dauphin.
— HIST. xv s. Plusieurs gladiateurs se sontveus,
au temps passé, après avoir couardement combattu,
avaller courageusement la mort, offrant leur gosier
au fer de l'ennemi et le conviant, MONT, IV, 2(2.
— ÉTYM. Lat. gladiatorem, de gladius, glaive
(voy. GLAIVE).
f GLADIATOIRE (gla-di-a-toi-r'), adj. Qui a rap-
port aux gladiateurs et à leurs combats.
— HIST. xvie s. Deschassez le par main gladia-
toire, J. MAROT, V, 66.
— ÉTYM. Lat. gladiatorius, de gladiator, gladia-
teur.
t GLADIÉ, ÉE (gla-di-é, ée), adj. Terme de bo-
tanique. Qui est en forme de glaive, et aussi qui est
muni de vives arêtes.
— ÉTYM. Lat. gladius, glaive.
f GLADIFÈRE (gla-di-fè-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui porte un prolongement en forme d'épée.
— ÉTYM. Lat. gladius, glaive, et ferre, porter.
f GLAGEON (gla-jonj, s. m. Terme de minéra-
logie. Espèce de marbre.
f GLAI (glè), ^. m. Mot usité en quelques locali-
tés pour signifier une masse de glaïeuls formant une
île dans un étang. Que j'aime ce marais paisible ! Il
est tout bordé d'alisiers, D'aunes, de saules et d'o-
nn soulier, le cirer avec un cirage clair et luisant.
l| 11° Y. n. Devenir glacé. Les sources d'eau vive
ne glacent jamais. J| 12° Se glacer, v. ré/!. Être con-
gelé. La hauteur à laquelle les vapeurs se glacent
est d'environ 2400 toises sous la zone torride, et, en
France, de (500 toises, BUFP. Âddit. théor. terr.
QKuv. t. XII, p. 438, dans POUGENS. Leur sang, se
glaçant dans leurs veines, comme les eaux dans le
cours des ruisseaux, alanguissait leur coeur, puis il
refluait vers leur tête ; alors ces moribonds chance-
laient comme dans un état d'ivresse, SÉGUR, Hisl. de
Nap. XII, 2. || Fig. Tout mon sang de frayeur dans
mes veines se glace, MAIRET, Mortd'Asdr. iv, 6. Que
si la frayeur nous saisit de sorte que le sang se
glace si fort que le corps tombe en défaillance,
BOSS. Conn. m, n. Je sentis dans mon corps tout
mon sang se glacer, HAC. Iphig. i, (. Mais sa lan-
gue en sa bouche à l'instant s'est glacée, ID. Alliai.
n, 2. || Fig. Se g>cer, perdre de son feu, de son
ardeur, de sa vigueur. Fauara-t-il sur sa gloire
[de Louis XIV] attendre à m'exercer Que ma trem-
blante voix commence à se glacer? BOIL. Épil. i.
— HIST. xne s. La rien [chose] qui plus el quor
[coeur] me glace, BENOÎT,, n, (3888. ||xme s. Nos-
tres sires Diex fait glacier l'eve à semblance de cris-
tal, Psautier, f°'(77.
— ETYM. Glace; provenç. glassar, glachar; ital.
yhiacciare. Glacer, glacier avait aussi, dans l'an-
cienne langue, le sens de glisser.
| GLACER1E (gla-se-rie), s. f. || 1° Art,-commerce
du glacier limonadier. || 2° Commerce ou usine du
glacier, de celui qui fait des glaces de verre, des
miroirs. La glacerie de Saint-Gobin.
— ETYM. Glacier
fGLACEUR (gla-seur), s.m.Ouvrier qui glace lesin-
diennes ou autres étoffes.!] Celui qui glace des papiers.
— ÉTYM. Glacer.
GLACEUX, ECSE (gla-seû, seû-z'), adj. || 1" Plein
de glace, où il gèle. Contrées glaceuses. Nuit gla-
ceuse. || 2° Terme de joaillier. Pierre glaceuse,
pierre qui a des glaces. Diamant glaceux.
— HIST. xv" s. Se laissèrent couler jusques en
froideur toute glaceuse et pleine de haineuses mix-
tions, CHASTEL. Exposition sur vérité. || xvr s. Il y
eut de la peine à demesler les forests en une nuit
très obscure et glaceuse, D'AUB. Hist. n, (88.
— ÉTYM. Glace.
f GLACIAIRE (gla-si-ê-r'), adj. Terme de géolo-
gie. Qui appartient aux glaciers. L'épuisement suc-
cessif delà masse glaciaire, POURNET, Observ. sur
le Rhône, Comptes rendus, Acad- des se. t. LI, p. 958.
|| Période glaciaire, période pendant laquelle la
température de plusieurs vastes contrées a été beau-
coup plus basse qu'elle n'est présentement.
— ÉTYM. Glace.
f GLACIAIIUSTE (gla-si-ê-ri-st'), s. m. Celui qui
étudie les glaciers.
— ÉTYM. Glacier.
GLACIAL, ALE (gla-si-al, a-1'), adj. || 1° Qui
glace, qui-est très-froid. Vent, air glacial. Il eut d'a-
bord à s'avancer sur une route glissante, encombrée
de bagages et de fuyards, contre un vent violent souf-
flant en face et au travers d'une nuit obscure et
glaciale, SÊGUR, Hist. de Nap. xi, 7. |j Mer glaciale,
mer polaire couverte de glaces. || Zone glaciale, la
zone qui enferme le pôle arctique ou le pôle antarc-
tique. || %' Fig. Qui repousse par un froid mal ac-
cueillant. Un accueil glacial. Faire à quelqu'un une
réception glaciale. Tu me fais cet aveu d'un air bien
glacial, BOISSY, Deh. trornp. n, (0. Roquelaure nous
écouta avec une froideur glaciale,- GENLIS, Mlle de
la Fayette, p. 73, dans POUGENS. || Un homme gla-
cial, un homme qui ne manifeste aucune chaleur
d'âme. || Un style glacial, un ouvrage glacial, style,
ouvrage qui ennuie.
— HEM. Cet adjectif n'a pas de pluriel masculin ;
du moins l'usage a répugné jusqu'ici à lui en don-
ner un. Aussi quelques-uns ont dit glacials : des
vents glacials, dans Bailly, Hist. de l'astronomie.
Mais vraiment le pluriel régulier glaciaux n'a rien
autre de choquant que de n'être pas employé.
— HIST. xvie s. En certaines contrées glaciales,
MONT." II, 201.
— ÉTYM. Lat. glacialis, de glacics, glace.
GLACIALE (gla-si-a-1'), s. f. Terme.de botanique.
Espèce de ficolde dont les feuilles sont parsemées
de vésicules transparentes.
t GLACIATION (gla-si-a-sion), s. f. Terme di-
dactique. Action de transformer en glace. La glacia-
tion de l'eau.
— HIST. xvi" s. Enhyver, à cause de l'intercep-
tion ou glaciation du dit esprit faite par le froid es
parties externes, PARÉ, Introd. (0.
GLA
— ÉTYM. Lat. glaciaw, de glacics, glace.
■I. GLACIER (gla-sié; 1Y ne se lie jamais; au
pluriel, 1'* se lie : des gla-sié-z immenses), s. m.
Amas considérable de glace qu'en ne rencontre que
dans les hautes vallées des montagnes. Les glaciers
de la Savoie, les observateurs ont reconnu que les
glacière obéissent à un mouvement de progression
qui les fait incessamment descendre dans la plaine.
— ÉTYM. Glace.
2. GLACIER (gla-sié; IV ne se lie jamais), .<■. m.
|| 1° Limonadier qui fait des glaces. || 2" Fabricant
de glaces de verre.
— ÉTYM. Glace.
GLACIÈRE (gla-siè-r'), s. f. || 1° Amas de glaces.
Nos montagnes de glacières, qui sont dix fois plus
hautes que le Vésuve et quarante fois plus étendues,
ont toujours le même visage et sont dans un calme
éternel, VOLT. Lell. Hamilton, -17 juin (773. Par
les nouvelles tentatives qu'on a faites pour appro-
cher du pôle de plus près, il paraît qu'on n'a trouvé
que des glaces, que je regarde comme les appen-
dices de la grande glacière qui couvre cette région
tout entière depuis le pôle jusqu'à sept ou huit
degrés de distance, BUFF. 6e Ép. natur. OEuvres,
t. xn, p. 3(3, dans POUGENS. || 2° Par analogie. Ca-
vité souterraine dans laquelle on conserve de la
glace pour l'été. || 3" Fig. Lieu très-froid. Cette
chambre, cette salle est une glacière.
— ÉTYM. Glacier i.
■l. GLACIS (gla-sl), s. m. || 1° Talus, pente douce
et unie. Le glacis d'un étang. Il portait la passion
du bien public à un tel point, et en même temps
cette sorte de passion est si rare, qu'il est peut-être
dangereux d'exposer au public que, quand il passait
sur les marches du Pont-Neuf, il en prenait les bouts
qui étaient moins usés, afin que le milieu, qui l'est
toujours davantage, ne devînt pas trop tôt un glacis,
FONTEN. des Billetles. Avignon a une bonne lieue
de tour; presque tout le glacis est planté de deux
rangs d'arbres qui forment un cours assez médio-
cre, DE BROSSES, Lettres sur l'Italie, t. I, lett. 2.
Il 2° Terme de fortification. Pente adoucie, qui des-
cend du haut du chemin couvert jusqu'à la cam-
pagne ouverte Ce chemin terrible Qu'un glacis
teint de sang rendait inaccessible, VOLT. Henr. vi.
|| 3° Terme d'architecture. Glacis de corniche, pe-
tite pente ménagée sur la cymaise d'une corniche,
pour l'écoulement des eaux de pluie. || 4° Terme de
raffinerie. Plan horizontal en maçonneriequi sert à
exposer des pains de sucre au soleil. || Évasement
qui augmente la capacité des chaudières.
— HIST.. xve s. Et si failloit abattre une engine
o.u ungarc-boutant, qui estoit appoincté contre le
dit clochier.... à l'égal de glichy [plate-forme],
DU CANGE, glatia.
— ÉTYM. L'ancien verbe glacer, qui signifiait
glisser, et qui vient de glace.
2. GLACIS (gla-sl), s. m. || 1° Terme de peinture.
Préparation de couleurs légères et fuyantes qu'on
applique^avec un pinceau fort délié sur d'autres
couleurs, pour leur donner plus d'éclat. || 2° Terme
de maçonnerie. Enduit en pente fait sur la tête d'un
mur de clôture ou de dossier de cheminée. || Terme
de couvreur. Enduit que l'on fait sur la volige ou
sur un lattis jointif pour recevoir le plomb d'un faî-
tage , d'un arêtier. || 3° Terme de tailleur. Rang
de points pour faire tenir la doublure en état avec
l'étoffé. Passer au glacis. j| 4" Terme de passe-
mentier. Traînée de clinquant, etc. qui couvre un
assez long espace sans être arrêtée. || Partie des
so;es de chaînes servant seulement à lier la trame.
|| 5° Terme de maréchal. Circonférence et étendue
de la sole de corne.
— ÉTYM. Glace.
GLAÇON (gla-son), s. m. || 1° Morceau de glace.
Le bon vieillard très-inutile Que vous nommez Ana-
créon.... Achève sa pénible vie Auprès d'un poêle
et d'un glaçon Sur les montagnes d'Helvétie, VOLT.
Épît. -108. Ma muse aux durs glaçons ne livre point
ses pas ; Délicate, elle tremble à l'aspect des fri-
mas ; Et près d'un pur foyer, cachée en sa retraite,
Entend les vents mugir, et sa voix est muette, A.
CHÉNIER, Élig. I. Sombre hiver, sous tes glaçons
Ensevelis la nature, BÉRANG. Hiver. On lui confirme
que, sur ce point, la Bérézina n'est pas seulement
une rivière, mais un lac de glaçons mouvants,
SÉGUR, Hist. de Nap. xi, 2. Un vent aigre et vio-
lent coupe leur respiration; il s'en empare au mo-
ment où ils. l'exhalent et en forme des glaçons qui
pendent par leur barbe autour de leur bouche, ID.
ib. ix, il. Les feux bien allumés, ils passèrent la
nuit à se sécher au bniit des cris, des imprécations,
des gémissements de ceux qui achevaient de fran-
GLA
187?
chir le torrent, ou qui du haut de ses berges rou-
laient et se perdaient dans ses glaçons, ID. tf». ix, 13
|| Fig. L'un est tout feux, et l'autre tout glaçons,
BENSERADE, Rondeau, dans le Dict. de RICHELET.
Dissipe mes glaçons par cette heureuse flamme
Qu'allume ton amour, CORN. Imit. iv, ««' || On dit
aussi d'une personne très-froide : C'est un glaçon.
|| 2° Terme d'architecture. Ornements qui imitent
les glaçons naturels.
— HIST. XIIe s. Dune vint l'iver od [avec] ses gla-
çons, Od ses neifs [neiges] e od ses gelées, BENOÎT, II,
(728. ||xnies. S'a en li tant fiel et ameir, Que il n'est
nus hom qui mesface, Qui jamais puist avoir sa
grâce, C'est li glasons 1 qui ne puet fondre ; Chacun
jor la vodroit confondre Se chacun jor pooit revi-
vre , RUTEB. H, 75. || xvie s. Et bref ce n'est, à ouïr
leurs chansons, De leurs amours que flammes et
glaçons, DU BELLAY, VU, 26, recto.
— ÉTYM. Glace; picard, glachon; bourg, glaiçon.
f GLAÇURE (gla-su-r'), s. f. Terme de cérami-
que. Action de recouvrir les poteries d'un enduit qui
au feu doit se vitrifier.
— ÉTYM. Glacer.
GLADIATEUR (gla-di-a-teur), s. m. || 1° Nom de
ceux quv combattaient dans les jeux du cirque à
Rome avec des armes tranchantes, soit entre eux,
soit contre des bêtes féroces. Les Romains ont voulu
le dire [la nécessité de consulter les circonstances],
quand ils ont dit qu'on devait délibérer avec l'occa-
sion et en présence des affaires.... que le gladiateur
prenait conseil dans l'amphithéâtre.... BALZ. De la
cour, i" dise. La gravité romaine n'a pas traité la
religion plus sérieusement, puisqu'elle consacrait à
l'honneur des déesses les impuretés du théâtre et les
sanglants spectacles des gladiateurs, BOSS. Hist. n,
16. Ah! s'ils ont pu choisir pour leur libérateur
Spartacus, un esclave, un vil gladiateur.... RAC.
Ifithr. m, (. Les premiers docteurs de l'Église in-
terdisaient aux chrétiens les spectacles des gladia-
teurs, MASS. Confèr. Fuite du monde. Les combats
de gladiateurs feront toujours regarder les Romains
comme une nation sanguinaire et féroce, SAINT-FOIX,
Ess. Paris, QEuv. t. iv, p. 225. À chaque blessure '
que recevait un gladiateur, le peuple criait, en bat-
tant des mains : Hoc habet ; et, lorsque ce gladiateur,
étendu sur l'arène et percé de coups, demandait
quartier, son adversaire s'arrêtait et regardait le
peuple, qui souvent lui ordonnait d'achever d'ôter
la vie au malheureux vaincu, ID. ib. Convaincu que la
douleur de ce passage fia mort] qui nous effraye est
bien peu de chose, puisqu' elle ne suffisait pas pour
ôter aux gladiateurs la force de tomber avec grâce
et d'expirer selon les lois de la gymnastique, DIDER.
Claude et Nér. a, 64. || Au féminin. Je vois avec
horreur dans l'histoire ces furieuses gladiatrices,
BALZ. liv. vu, lett. 43. || 2° Par extension, ferrailleur,
duelliste. Enfin si cet amant que vous enjalousez
Est un gladiateur?... SCARRON, Jodelet duelliste,
dans LE noux, Dict. comique. Les PP. Longuet et
de Lessan n'ont-ils pas flatté la passion de ces mal-
heureux gladiateurs, en enseignant qu'un homme
qui est injustement attaqué peut tuer son ennemi en
duel? PASC. Factumpour les curés d'Amiens. Je ne
crois pas que des hommes qui doivent servir la cause
publique en véritables frères d'armes aient bonne
grâce à se combattre en vils gladiateurs, MIRABEAU,
Collection, t. m, p. 378. || Fig. Gladiateurs de plume,
MAUCROIX, dans RICHELET. || 3° Espèce de dauphin.
— HIST. xv s. Plusieurs gladiateurs se sontveus,
au temps passé, après avoir couardement combattu,
avaller courageusement la mort, offrant leur gosier
au fer de l'ennemi et le conviant, MONT, IV, 2(2.
— ÉTYM. Lat. gladiatorem, de gladius, glaive
(voy. GLAIVE).
f GLADIATOIRE (gla-di-a-toi-r'), adj. Qui a rap-
port aux gladiateurs et à leurs combats.
— HIST. xvie s. Deschassez le par main gladia-
toire, J. MAROT, V, 66.
— ÉTYM. Lat. gladiatorius, de gladiator, gladia-
teur.
t GLADIÉ, ÉE (gla-di-é, ée), adj. Terme de bo-
tanique. Qui est en forme de glaive, et aussi qui est
muni de vives arêtes.
— ÉTYM. Lat. gladius, glaive.
f GLADIFÈRE (gla-di-fè-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui porte un prolongement en forme d'épée.
— ÉTYM. Lat. gladius, glaive, et ferre, porter.
f GLAGEON (gla-jonj, s. m. Terme de minéra-
logie. Espèce de marbre.
f GLAI (glè), ^. m. Mot usité en quelques locali-
tés pour signifier une masse de glaïeuls formant une
île dans un étang. Que j'aime ce marais paisible ! Il
est tout bordé d'alisiers, D'aunes, de saules et d'o-
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