Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
GIY
Le gîte se sépare en trois parties, le bas de gîte,
la levée, et l'os de gîte. || Gîté à la noix, morceau
du boeuf qui se trouve dans la partie arrondie de
la cuisse, comprenant le dessous de la queue,
la partie où il y a une petite grosseur comme une
noix et la chair jusqu'au gîte. || 8° En termes de
màrine,,on fait gîte féminin pour désigner le lieu
où un navire échoué se loge. La gîte d'un navire.
Il Proverbe. Un lièvre va toujours mourir au gîte,
e'est-à-dire, après avoir bien voyagé, on finit toujours
par revenir dans son pays. || On dit dans un sens ana-
logue : Cet homme ressemble au lièvre,-il vient mou-
rir au gîte. 11 11 faut attendre le lièvre au gîte, pour être
sûr de trouver quelqu'un, il faut l'attendre chez lui.
— HIST. xiv" s. Quant le loutre part du lieu où il
demeure qui est appelé, selon le mestier, giste, Mo-
dus, f° xxm. Du giste de boeuf, Ménagier, n, 6.
Gramose [sorte de mets] est faite de la char froide
du giste qui est demourée du disner, ib. n, 6. ...ou
giste à huit pièces, et est la plus grosse char, mais
elle fait la meilleure eaue [bouillon] après la joe,
ib. il, 4. || xvc s. Les dits ambassadeurs, tant fran-
çois que anglois, vindrent au gist à Compiegne,
Bibl. desch. 6e série, t. v, p.429. Vinrent jusquesà
Poissy, et trouvèrent le pont rompu et défait; mais
encore estoient les estaches et lesgites en la rivière,
FROISS. i, i, 273. Et passa ledit connestable du costé
du roy; et fut fait Tappointement [la réconciliation]
du conte de Dampmartin et de luy, et vint au giste
avec le roy à Noyon, COMM. III, 4 4. La messe ne se
passa pas sans ris soudains, quand il leur souvient
du gite que monseigneur a fait au bahut, LOUIS XI,
Nouv. xxvn. ||xvr s. Aucunefois aux fosses deval-
loye, Pour trouver là des gistes de fouines, Des hé-
rissons, ou des blanches hermines, MAROT, I, 217.
Ce qu'on appelle le giste ou arriere-faix, servant de
lief et coussin, attendu que dedans iceluy l'enfant
nage, PAKE, XVIII, 6. Sortir de la giste [en parlant
du lièvre], FOUÎLLOUX, Vénerie, f°68, dans LAC'URNE.
En pignons ou murs communs, pourra chacun rom-
pre et percher, pour y massonner ou ancrer som-
miers, gistes ou autres bois, Nouv. coust. gén. t. n,
p. 4 008.
— ÉTYM. Wallon, gîse; bourguign. geite; bas-
lat. gistum; du verbe gésir.
GÎTÉ,ÉE (ji-té,tée) ,part.passé de gîter. || i°Logé.
Nous avons été mal gîtes. 11 est glté àl'étroit. ||2°Qui
repose, en parlant du lièvre. Un lièvre gîté sous un
chou. Lorsque les glaces sur lesquelles les man-
chots sont gîtes viennent à flotter, ils voyagent avec
elles et sont transportés à d'immenses distances de
toute terre, BUFF. OIS. t. vm, p. 65, dans POUGENS.
GÎTER (ji-té), v. n. \\ 1° Terme familier. Demeu-
rer, coucher. Si c'est votre plaisir d'aller gîter là-
bas, HADTEROCHE, Espr. foll. m, -H. L'un gîtant,
chassant de château en château, I. J. ROUSS. liél. n,
48. || Il se dit particulièrement des auberges où l'on
couche en voyage. Afin qu'il ne m'avienne De mal
gîter.... LA FONT. Orais. Même chez lui [un auber-
giste] rarement on gîtait, ID. Berc. || 2° Se dit des
animaux. Il savait où le lièvre gîtait. Le banquier
débrida son cheval, et lé mit dans une étable où gî-
tait une vache mère nourrice de toute la maison,
LESAGE, Diable boit. 8. Il lui restait pour ressource
dernière Sa basse-cour, où gîtaient maints oisons,
Maints bons poulets, surtout force dindons, BACHAU-
MONT, Mèm. secrets, t. xxxiv, p. 400. || 3° Terme de
marine. Un navire échoué gîte ou fait sa gîte, lors-
que, empli d'eau, il échoue et s'enfonce sur la plage.
|| 4° Y. a. Donner un gîte. Après quelques propos
sur cette résolution [d'arrêter M. et Mme du Maine],
on agita où on les gîterait, ST-SIM. 623, 202. || 5° Se
gîter, v. réfl. Se loger, prendre un gîte. J'ignore où
il est allé se gîter. Lorsqu'ils [les ours] ne peuvent
trouver une grotte pour se gîter, ils cassent et ra-
massent du bois pour se faire une loge qu'ils recou-
vrent d'herbes et de feuilles, au point de la rendre
' impénétrable à l'eau, BDFF. Quadrup. t. m, p. 34.
-- HIST. xm» s. Trop par estoie loing gités, la
Rose, 4 4 909. Il xvie s Auquel cas on les doit gis-
ter et nourrir, LOYSEL, 94 7.
— ÉTYM. Gite; bourguign. geitai.
t GITHAGrNE(ji-ta-ji-n'-), s. f. Terme de chimie.
Principe vénéneux, retiré de la nielle des blés [agro-
stéma githago, L.).
fGITON (ji-ton),s. m. || 1° Jeune homme ser-
vant à de honteux plaisirs, ainsi dit de Giton, per-
sonnage de la satire de Pétrone. Sa personne en
tous lieux honnie Est réduite à ses noirs Gitons,
VOLT. Lctt. envers et en prose, 84. || 2° Très-petite
coquille univalve, appartenant au genre pourpre.
t GIVAUDANE (ji-vô-da-n'), s. f. Un des noms
vulgaires de la bartavelle.
GLA
4. GIVRE (ji-vr'),'s. f. Terme de blason. Serpent.
Il On dit aussi guivre. Rome a ses clefs; Milan, l'en-
fant qui hurle encor Dans les dents de la guivre,
v. HUGO, Orient. 2.
— HIST. xie s. Serpens e guivres, dragon et aver-
sier [diable], Ch. de llol. CLXXXI. || XIII" S. Car là
n'est serpens ne wivre, FI. et Bl. 4 869. Monsei-
gneur Jehan d'Orliens, qui portoit bannière à la
voivre, JOINV. 224. || xiv« s. La petite vivre occist
le grant torel, Ménagier, 1, 9.
— ËTYM. Berry, vouivre; bourg, vouivre, vivre,
fée, jeune fille résolue et vive. La forme régulière
est guivre, qui vient du latin vïpëra (voy. VIPÈRE),
sans qu'il soit nécessaire de passer par le haut-alle-
mand wipera, qui vient aussi du mot latin. -
2. GIVRE (ji-vr'), s. m. || 1° Légère couche de
glace dont les corps se couvrent quand la tempéra-
ture devient assez froide pour congeler l'humidité
qui est dans l'air. Le givre est formé principale-
ment par la vapeur vésiculaire des brouillards qui
sont condensés et congelés à la fois, et par la
rosée qui s'est déposée sur les plantes. Cette nuit
il est tombé du givre. Montagnes que voilait le
regard de l'automne, Vallons que tapissait le givre
du matin! LAMART. Harm. m, 2. || 2° Nom vulgaire
donné à un principe qui préexiste dans les capsules
de vanille et qui cristallise à leur surface.
— ÉTYM. Bourg, gèvre; prov. gibre, givre; catal.
gebre. Diez, remarquant que givre a aussi dans le
parler du Languedoc le sens de glaçon pendant des
arbres, pense que le givre a été comparé à un ser-
pent, et est le même que givré 4. Mais, les inter-
médiaires manquant, la chose demeure fort dou-
teuse. Pourrait-on y voir une forte contraction et
corruption du latin gelicidium, givre, verglas ?
f 4. GIVRÉ, ÉE (ji-vré, vrée), adj. Qui est cou-
vert de givre. Arbres givrés.
— ÉTYM. Givre 2 ; provenç. givrar, couvrir de
givre.
f2. GIVRE, ÉE (ji-vré, vrée), adj. Terme de
blason. Orné d'une givre. Cette maison de Montfort
portait d'argent à la croix de gueules givrée d'or,
ST-SIM. 183, 9.
— ÉTYM. Givre 4.
f GIVRÉE (ji-vrée), s. f. Couche de verre blanc
pilé.
— ÉTYM. Givre 2.
f GIVREUX, ECSE (ji-vreû, vreû-z'), adj. Terme
de commerce. Se dit d'une pierre précieuse qui est
gercée.
— ÉTYM. Givre 2.
t GIVROGNE (ji-vro-gn'), s. f. Nom vulgaire de
la maladie des moutons, dite noir museau.
t GIVRURE (ji-vru-r'), s. f. Glace blanche pro-
duite sur le diamant par l'outil du lapidaire ou du
mineur.
— ÉTYM. Givre 2.
f GLABELLE (gla-bè-f), s. f. L'espace compris
entre les sourcils.
— ÉTYM. Lat. glabellus, diminutif de glaber,
glabre.
GLABRE (glà-br'), adj.Terme d'histoire naturelle.
Dépourvu de poils, de duvet. Plante glabre. Peau
glabre.
— ÉTYM. Lat. glaber; comp. le grec YAa?uP°Sj
poli, net, de yî.âçeiv, tailler.
f GLABRËITÉ (gla-bré-i-té), s. f. Terme d'his-
toire naturelle. État d'une enveloppe qui est dénuée
de poils.
— ÉTYM. Glabre.
f GLABRESCENT, ENTE (gla-brè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme de botanique. Qui perd ses poils avec
le temps.
— ÉTYM. Glabre.
t GLABRIER (gla-bri-é), s. m. Arbre des Indes,
dit aussi petit gaîac.
t GLABRISME (gla-bri-sm') ,■ s. m. Terme de bo-
tanique. Ëtat tératologique d'une plante qui, pu-
bescente à l'état normal, naît ou devient glabre.
— ÉTYM. Glabre.
t GLABRIUSCULE (gla-bri-u-sku-1'), adj. Terme
de botanique. Qui est presque entièrement glabre;
qui n'offre qu'une villosité à peine sensible.
— ÉTYM. Diminutif de glabre.
GLAÇANT, ANTE (gla-san, san-f), adj. || 1" Qui
glacé. Bise glaçante. [France] Tu ne sens point du
Nord les glaçantes horreurs, A. CHÉN. Hymne à la
France. || 2" Fig. Abord glaçant.
GLACE (gla-s'), s. f. || 1» Eau congelée, solidifiée
par le froid. Là certes le sommeil à la crainte fait
place, Et je me suis trouvée aussi froide que glace,
MAIRET, Sophon. v, 4. Il fait, dit-elle, un temps
froid comme glace, LA FONT. Court. Rien no peut
GLA
1875
arrêter sa vigilante audace : L'été n'a point de feux;
l'hiver n'a point de glace, BOIL. Lulr. 11. La giace
et le feu sont les éléments de là mort; la chaleui
tempérée est le premier germe de la vie, Buvr
Quadrup. t. îv, xxix, dans POUGENS. Avant la publi-
cation de l'excellent écrit de l'illustré Mairan sur la
formation de la glace, on était bien loin de soup-
çonner tout ce que ce phénomène si commun ren-
ferme de curieux, BONNET, Conlempl. nat. OEuv.
t. vm, p. 2)2, note 13, dans POUGENS. Rustan des-
cend : d'un pied il touche encor la glace, L'autre
foule déjà les tapis verdoyants ; D'un pas le cheva-
lier a franchi tout l'espace Qui sépare en ces lieux
l'hiver et le printemps, MASSON, Ilelv. 11. Enfin.
vers minuit, le passage a commencé ; mais les pre-
miers qui s'éloignent du bord avertissent que la
glace plie sous eux, qu'elle s'enfonce, qu'ils mar-
chent dans l'eau jusqu'aux genoux ; et bientôt on
entend ce frêle appui se fendre avec des craque-
ments effroyables qui se prolongent au loin comme
dans une débâcle, SÊGUR, Hist. de Nap. x, 9. Il y
eut des endroits'où il fallut franchir de larges cre-
vasses et sauter d'une glace à l'autre, au risque de
tomber entre deux et de disparaître pour jamais,
ID. ib. Leur chef voulut alors tenter le passage de
quelques voitures chargées de ces malheureux [les
blessés] ; mais, au milieu du fleuve, la glace s'af-
faissa et s'entr'ouvrit, ID. ib. Et réellement, dès
qu'épuisés ils s'arrêtaient un instant, l'hiver, appe-
santissant sur eux sa main de glace, se saisissait de
cette proie, ID. ib. xn, 2. On était parvenu à faire
prendre les armes à une division napolitaine ; on la
fit même sortir de la ville ; mais les fusils s'échap-
pèrent des mains de ces hommes transplantés d'un
sol brûlant dans une région de glace; en moins
d'une heure tous rentrèrent désarmés, et la plupart
estropiés, m. ib. xn, 3. Les soldats du 4".régiment
coururent en furieux contre l'ennemi, contre la
montagne de neige et de glace dont il était le
maître et contre l'ouragan dunord, car ils avaient tout
contre eux, ID. ï'b..ix, 43. Salut! brillants sommets,
champs de neige et de glace, Vous qui d'aucun
mortel n'avez gardé la trace, Vous que le regard
même aborde avec effroi, LAMART. Méd. 11, 43.
Il Glaces de fond, glaces qui se forment au fond des
rivières et qui deviennent ensuite glaçons flottants.
Il Glaces flottantes, ou, simplement, glaces, pièces
de glace'qui se détachent des côtes des régions po-
laires, et qui, flottant dans la mer, vont échouer au
loin. Le lendemain on vit une autre glace évaluée
à 56 mètres de hauteur visible, Rev. de l'inst. publ.
49dée. 4864, p. 606. I] Glace bleue, glace se pro-
duisant dans les glaciers avec la couleur bleue
sous la forme de bandes alternant avec des ban-
des de glace blanche. || Ferrer un cheval à glace,
le ferrer avec des fers cramponnés pour empê-
cher qu'il ne glisse. || Fig. Être ferré à glace sur
une matière, y être fort et très-capable de s'y
défendre. || Rompre la glace, la casser; et fig. ha-
sarder une démarche hardie, entamer une expli-
cation délicate, être le premier à traiter un sujet.
Un médecin d'Angleterre [Harvey], auquel il faut
donner la louange d'avoir rompu la glace en cet
endroit [la circulation du sang], et d'être le pre-
mier qui a enseigné.... DESC. Méth. v, ?. Le baron
de Beauvais était fin courtisan et gâté, mais ami à
rompre des glaces auprès du roi avec succès, ST-
SIM. 14, 459. Fais comme tu voudras [tutoie-moi,
si. tu veux], Bourguignon, voilà la glace rompue,
puisque cela divertit ces messieurs, MAKIVAUX, Jeux
de Vain, et du has. i, 6. || 2° La glace que l'on em-
ploie pour remédier à certains états maladifs. Mettre
île la glace sur la tête d'un malade. || La glace qu'on
emploie pour rafraîchir les boissons. Par le chaud
qu'il faisait nous n'avions point de glace; Point
de glace, bon Dieu! dans le fort de l'été, Au
mois de juin !... BOIL. Sat. m. || Glace frite, glace
préparée par les cuisiniers chinois qui ont. un
secret pour la faire frire, et qui utilisent poui
cela un phénomène de physique où une incan-
descence extérieure n'empêche pas le froid de se
.conserver en dedans. || 3° 11 se dit particulièrement
du degré qui, dans les thermomètres, indique le
point de congélation et est -marqué d'un zéro,
parce que c'est de ce degré que l'on commence à
compter en dessus ou en dessous. Le thermomètre
est à deux degrés au-dessus de glace ; à dix degrés
au-dessous de glace. || 4° Fig. Froid intérieur causé
par des impressions mordes, par l'âge. À ces mots
tombant sur la place Transi d'une mortelle glace,
MALH. V, 20. Quand l'âge dans mes nerfs a fait
couler sa glace, CORN. Cid, 1, 3. Et toi, de mes ex-
ploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de
Le gîte se sépare en trois parties, le bas de gîte,
la levée, et l'os de gîte. || Gîté à la noix, morceau
du boeuf qui se trouve dans la partie arrondie de
la cuisse, comprenant le dessous de la queue,
la partie où il y a une petite grosseur comme une
noix et la chair jusqu'au gîte. || 8° En termes de
màrine,,on fait gîte féminin pour désigner le lieu
où un navire échoué se loge. La gîte d'un navire.
Il Proverbe. Un lièvre va toujours mourir au gîte,
e'est-à-dire, après avoir bien voyagé, on finit toujours
par revenir dans son pays. || On dit dans un sens ana-
logue : Cet homme ressemble au lièvre,-il vient mou-
rir au gîte. 11 11 faut attendre le lièvre au gîte, pour être
sûr de trouver quelqu'un, il faut l'attendre chez lui.
— HIST. xiv" s. Quant le loutre part du lieu où il
demeure qui est appelé, selon le mestier, giste, Mo-
dus, f° xxm. Du giste de boeuf, Ménagier, n, 6.
Gramose [sorte de mets] est faite de la char froide
du giste qui est demourée du disner, ib. n, 6. ...ou
giste à huit pièces, et est la plus grosse char, mais
elle fait la meilleure eaue [bouillon] après la joe,
ib. il, 4. || xvc s. Les dits ambassadeurs, tant fran-
çois que anglois, vindrent au gist à Compiegne,
Bibl. desch. 6e série, t. v, p.429. Vinrent jusquesà
Poissy, et trouvèrent le pont rompu et défait; mais
encore estoient les estaches et lesgites en la rivière,
FROISS. i, i, 273. Et passa ledit connestable du costé
du roy; et fut fait Tappointement [la réconciliation]
du conte de Dampmartin et de luy, et vint au giste
avec le roy à Noyon, COMM. III, 4 4. La messe ne se
passa pas sans ris soudains, quand il leur souvient
du gite que monseigneur a fait au bahut, LOUIS XI,
Nouv. xxvn. ||xvr s. Aucunefois aux fosses deval-
loye, Pour trouver là des gistes de fouines, Des hé-
rissons, ou des blanches hermines, MAROT, I, 217.
Ce qu'on appelle le giste ou arriere-faix, servant de
lief et coussin, attendu que dedans iceluy l'enfant
nage, PAKE, XVIII, 6. Sortir de la giste [en parlant
du lièvre], FOUÎLLOUX, Vénerie, f°68, dans LAC'URNE.
En pignons ou murs communs, pourra chacun rom-
pre et percher, pour y massonner ou ancrer som-
miers, gistes ou autres bois, Nouv. coust. gén. t. n,
p. 4 008.
— ÉTYM. Wallon, gîse; bourguign. geite; bas-
lat. gistum; du verbe gésir.
GÎTÉ,ÉE (ji-té,tée) ,part.passé de gîter. || i°Logé.
Nous avons été mal gîtes. 11 est glté àl'étroit. ||2°Qui
repose, en parlant du lièvre. Un lièvre gîté sous un
chou. Lorsque les glaces sur lesquelles les man-
chots sont gîtes viennent à flotter, ils voyagent avec
elles et sont transportés à d'immenses distances de
toute terre, BUFF. OIS. t. vm, p. 65, dans POUGENS.
GÎTER (ji-té), v. n. \\ 1° Terme familier. Demeu-
rer, coucher. Si c'est votre plaisir d'aller gîter là-
bas, HADTEROCHE, Espr. foll. m, -H. L'un gîtant,
chassant de château en château, I. J. ROUSS. liél. n,
48. || Il se dit particulièrement des auberges où l'on
couche en voyage. Afin qu'il ne m'avienne De mal
gîter.... LA FONT. Orais. Même chez lui [un auber-
giste] rarement on gîtait, ID. Berc. || 2° Se dit des
animaux. Il savait où le lièvre gîtait. Le banquier
débrida son cheval, et lé mit dans une étable où gî-
tait une vache mère nourrice de toute la maison,
LESAGE, Diable boit. 8. Il lui restait pour ressource
dernière Sa basse-cour, où gîtaient maints oisons,
Maints bons poulets, surtout force dindons, BACHAU-
MONT, Mèm. secrets, t. xxxiv, p. 400. || 3° Terme de
marine. Un navire échoué gîte ou fait sa gîte, lors-
que, empli d'eau, il échoue et s'enfonce sur la plage.
|| 4° Y. a. Donner un gîte. Après quelques propos
sur cette résolution [d'arrêter M. et Mme du Maine],
on agita où on les gîterait, ST-SIM. 623, 202. || 5° Se
gîter, v. réfl. Se loger, prendre un gîte. J'ignore où
il est allé se gîter. Lorsqu'ils [les ours] ne peuvent
trouver une grotte pour se gîter, ils cassent et ra-
massent du bois pour se faire une loge qu'ils recou-
vrent d'herbes et de feuilles, au point de la rendre
' impénétrable à l'eau, BDFF. Quadrup. t. m, p. 34.
-- HIST. xm» s. Trop par estoie loing gités, la
Rose, 4 4 909. Il xvie s Auquel cas on les doit gis-
ter et nourrir, LOYSEL, 94 7.
— ÉTYM. Gite; bourguign. geitai.
t GITHAGrNE(ji-ta-ji-n'-), s. f. Terme de chimie.
Principe vénéneux, retiré de la nielle des blés [agro-
stéma githago, L.).
fGITON (ji-ton),s. m. || 1° Jeune homme ser-
vant à de honteux plaisirs, ainsi dit de Giton, per-
sonnage de la satire de Pétrone. Sa personne en
tous lieux honnie Est réduite à ses noirs Gitons,
VOLT. Lctt. envers et en prose, 84. || 2° Très-petite
coquille univalve, appartenant au genre pourpre.
t GIVAUDANE (ji-vô-da-n'), s. f. Un des noms
vulgaires de la bartavelle.
GLA
4. GIVRE (ji-vr'),'s. f. Terme de blason. Serpent.
Il On dit aussi guivre. Rome a ses clefs; Milan, l'en-
fant qui hurle encor Dans les dents de la guivre,
v. HUGO, Orient. 2.
— HIST. xie s. Serpens e guivres, dragon et aver-
sier [diable], Ch. de llol. CLXXXI. || XIII" S. Car là
n'est serpens ne wivre, FI. et Bl. 4 869. Monsei-
gneur Jehan d'Orliens, qui portoit bannière à la
voivre, JOINV. 224. || xiv« s. La petite vivre occist
le grant torel, Ménagier, 1, 9.
— ËTYM. Berry, vouivre; bourg, vouivre, vivre,
fée, jeune fille résolue et vive. La forme régulière
est guivre, qui vient du latin vïpëra (voy. VIPÈRE),
sans qu'il soit nécessaire de passer par le haut-alle-
mand wipera, qui vient aussi du mot latin. -
2. GIVRE (ji-vr'), s. m. || 1° Légère couche de
glace dont les corps se couvrent quand la tempéra-
ture devient assez froide pour congeler l'humidité
qui est dans l'air. Le givre est formé principale-
ment par la vapeur vésiculaire des brouillards qui
sont condensés et congelés à la fois, et par la
rosée qui s'est déposée sur les plantes. Cette nuit
il est tombé du givre. Montagnes que voilait le
regard de l'automne, Vallons que tapissait le givre
du matin! LAMART. Harm. m, 2. || 2° Nom vulgaire
donné à un principe qui préexiste dans les capsules
de vanille et qui cristallise à leur surface.
— ÉTYM. Bourg, gèvre; prov. gibre, givre; catal.
gebre. Diez, remarquant que givre a aussi dans le
parler du Languedoc le sens de glaçon pendant des
arbres, pense que le givre a été comparé à un ser-
pent, et est le même que givré 4. Mais, les inter-
médiaires manquant, la chose demeure fort dou-
teuse. Pourrait-on y voir une forte contraction et
corruption du latin gelicidium, givre, verglas ?
f 4. GIVRÉ, ÉE (ji-vré, vrée), adj. Qui est cou-
vert de givre. Arbres givrés.
— ÉTYM. Givre 2 ; provenç. givrar, couvrir de
givre.
f2. GIVRE, ÉE (ji-vré, vrée), adj. Terme de
blason. Orné d'une givre. Cette maison de Montfort
portait d'argent à la croix de gueules givrée d'or,
ST-SIM. 183, 9.
— ÉTYM. Givre 4.
f GIVRÉE (ji-vrée), s. f. Couche de verre blanc
pilé.
— ÉTYM. Givre 2.
f GIVREUX, ECSE (ji-vreû, vreû-z'), adj. Terme
de commerce. Se dit d'une pierre précieuse qui est
gercée.
— ÉTYM. Givre 2.
t GIVROGNE (ji-vro-gn'), s. f. Nom vulgaire de
la maladie des moutons, dite noir museau.
t GIVRURE (ji-vru-r'), s. f. Glace blanche pro-
duite sur le diamant par l'outil du lapidaire ou du
mineur.
— ÉTYM. Givre 2.
f GLABELLE (gla-bè-f), s. f. L'espace compris
entre les sourcils.
— ÉTYM. Lat. glabellus, diminutif de glaber,
glabre.
GLABRE (glà-br'), adj.Terme d'histoire naturelle.
Dépourvu de poils, de duvet. Plante glabre. Peau
glabre.
— ÉTYM. Lat. glaber; comp. le grec YAa?uP°Sj
poli, net, de yî.âçeiv, tailler.
f GLABRËITÉ (gla-bré-i-té), s. f. Terme d'his-
toire naturelle. État d'une enveloppe qui est dénuée
de poils.
— ÉTYM. Glabre.
f GLABRESCENT, ENTE (gla-brè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme de botanique. Qui perd ses poils avec
le temps.
— ÉTYM. Glabre.
t GLABRIER (gla-bri-é), s. m. Arbre des Indes,
dit aussi petit gaîac.
t GLABRISME (gla-bri-sm') ,■ s. m. Terme de bo-
tanique. Ëtat tératologique d'une plante qui, pu-
bescente à l'état normal, naît ou devient glabre.
— ÉTYM. Glabre.
t GLABRIUSCULE (gla-bri-u-sku-1'), adj. Terme
de botanique. Qui est presque entièrement glabre;
qui n'offre qu'une villosité à peine sensible.
— ÉTYM. Diminutif de glabre.
GLAÇANT, ANTE (gla-san, san-f), adj. || 1" Qui
glacé. Bise glaçante. [France] Tu ne sens point du
Nord les glaçantes horreurs, A. CHÉN. Hymne à la
France. || 2" Fig. Abord glaçant.
GLACE (gla-s'), s. f. || 1» Eau congelée, solidifiée
par le froid. Là certes le sommeil à la crainte fait
place, Et je me suis trouvée aussi froide que glace,
MAIRET, Sophon. v, 4. Il fait, dit-elle, un temps
froid comme glace, LA FONT. Court. Rien no peut
GLA
1875
arrêter sa vigilante audace : L'été n'a point de feux;
l'hiver n'a point de glace, BOIL. Lulr. 11. La giace
et le feu sont les éléments de là mort; la chaleui
tempérée est le premier germe de la vie, Buvr
Quadrup. t. îv, xxix, dans POUGENS. Avant la publi-
cation de l'excellent écrit de l'illustré Mairan sur la
formation de la glace, on était bien loin de soup-
çonner tout ce que ce phénomène si commun ren-
ferme de curieux, BONNET, Conlempl. nat. OEuv.
t. vm, p. 2)2, note 13, dans POUGENS. Rustan des-
cend : d'un pied il touche encor la glace, L'autre
foule déjà les tapis verdoyants ; D'un pas le cheva-
lier a franchi tout l'espace Qui sépare en ces lieux
l'hiver et le printemps, MASSON, Ilelv. 11. Enfin.
vers minuit, le passage a commencé ; mais les pre-
miers qui s'éloignent du bord avertissent que la
glace plie sous eux, qu'elle s'enfonce, qu'ils mar-
chent dans l'eau jusqu'aux genoux ; et bientôt on
entend ce frêle appui se fendre avec des craque-
ments effroyables qui se prolongent au loin comme
dans une débâcle, SÊGUR, Hist. de Nap. x, 9. Il y
eut des endroits'où il fallut franchir de larges cre-
vasses et sauter d'une glace à l'autre, au risque de
tomber entre deux et de disparaître pour jamais,
ID. ib. Leur chef voulut alors tenter le passage de
quelques voitures chargées de ces malheureux [les
blessés] ; mais, au milieu du fleuve, la glace s'af-
faissa et s'entr'ouvrit, ID. ib. Et réellement, dès
qu'épuisés ils s'arrêtaient un instant, l'hiver, appe-
santissant sur eux sa main de glace, se saisissait de
cette proie, ID. ib. xn, 2. On était parvenu à faire
prendre les armes à une division napolitaine ; on la
fit même sortir de la ville ; mais les fusils s'échap-
pèrent des mains de ces hommes transplantés d'un
sol brûlant dans une région de glace; en moins
d'une heure tous rentrèrent désarmés, et la plupart
estropiés, m. ib. xn, 3. Les soldats du 4".régiment
coururent en furieux contre l'ennemi, contre la
montagne de neige et de glace dont il était le
maître et contre l'ouragan dunord, car ils avaient tout
contre eux, ID. ï'b..ix, 43. Salut! brillants sommets,
champs de neige et de glace, Vous qui d'aucun
mortel n'avez gardé la trace, Vous que le regard
même aborde avec effroi, LAMART. Méd. 11, 43.
Il Glaces de fond, glaces qui se forment au fond des
rivières et qui deviennent ensuite glaçons flottants.
Il Glaces flottantes, ou, simplement, glaces, pièces
de glace'qui se détachent des côtes des régions po-
laires, et qui, flottant dans la mer, vont échouer au
loin. Le lendemain on vit une autre glace évaluée
à 56 mètres de hauteur visible, Rev. de l'inst. publ.
49dée. 4864, p. 606. I] Glace bleue, glace se pro-
duisant dans les glaciers avec la couleur bleue
sous la forme de bandes alternant avec des ban-
des de glace blanche. || Ferrer un cheval à glace,
le ferrer avec des fers cramponnés pour empê-
cher qu'il ne glisse. || Fig. Être ferré à glace sur
une matière, y être fort et très-capable de s'y
défendre. || Rompre la glace, la casser; et fig. ha-
sarder une démarche hardie, entamer une expli-
cation délicate, être le premier à traiter un sujet.
Un médecin d'Angleterre [Harvey], auquel il faut
donner la louange d'avoir rompu la glace en cet
endroit [la circulation du sang], et d'être le pre-
mier qui a enseigné.... DESC. Méth. v, ?. Le baron
de Beauvais était fin courtisan et gâté, mais ami à
rompre des glaces auprès du roi avec succès, ST-
SIM. 14, 459. Fais comme tu voudras [tutoie-moi,
si. tu veux], Bourguignon, voilà la glace rompue,
puisque cela divertit ces messieurs, MAKIVAUX, Jeux
de Vain, et du has. i, 6. || 2° La glace que l'on em-
ploie pour remédier à certains états maladifs. Mettre
île la glace sur la tête d'un malade. || La glace qu'on
emploie pour rafraîchir les boissons. Par le chaud
qu'il faisait nous n'avions point de glace; Point
de glace, bon Dieu! dans le fort de l'été, Au
mois de juin !... BOIL. Sat. m. || Glace frite, glace
préparée par les cuisiniers chinois qui ont. un
secret pour la faire frire, et qui utilisent poui
cela un phénomène de physique où une incan-
descence extérieure n'empêche pas le froid de se
.conserver en dedans. || 3° 11 se dit particulièrement
du degré qui, dans les thermomètres, indique le
point de congélation et est -marqué d'un zéro,
parce que c'est de ce degré que l'on commence à
compter en dessus ou en dessous. Le thermomètre
est à deux degrés au-dessus de glace ; à dix degrés
au-dessous de glace. || 4° Fig. Froid intérieur causé
par des impressions mordes, par l'âge. À ces mots
tombant sur la place Transi d'une mortelle glace,
MALH. V, 20. Quand l'âge dans mes nerfs a fait
couler sa glace, CORN. Cid, 1, 3. Et toi, de mes ex-
ploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de
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