GEN
terre va balsler, Berle, xxxix. Et est l'un [ami] à l'au-
tre si comme li genoils à la jambe, BRUN, LATINI ,
Trésor, p. 322. Bêle Erembors à la fenestre al jor Sur
ses genoz tient paile de color, Romancero, p. 49.
Au tier genoil [à la troisième génération], Liv. de
jiist. 81. || xv° s. Jean qui se mit à un genou devant
le roi, FROISS, i, i, 308. Le temps si mal se disposa,
que par son ost à peine pouvoit-on aller, et estoient
les gens en la boue jusques aux genouils, JUY. DES
URS. Charles YI, 1406. Faire le petit genoil [faire
la révérence], Aresta amorum, p. 152, dans LA-
CDHNE. || xvi° s afin que tout genouil se fleschist
devant lui, CALV. Inst. 350. Elle se jeta à deux ge-
noux devant son frère et lui dit.... MARG. NOUV. XL.
Ces gens-là n'oyent la messe que d'un genou, Sat.
Mén. p. 70. Résilier, le vendredi, oiant rompre les
portes de sa chambre, estoit de genoux ' avec son
vallet de chambre qu'il avoit convié de mourir en
chrestien, D'AUB. Iiist. n, 23. Ils sont à cheval et.
vous à genous, ID. ib. n, 1S5. Le mal saint genou
[la goutte], OUDIN, Curios. fr. Il a les genoils gros,
il profitera, m. ib. Ils [les anciens] tomboient aux
genouils pour'requerir ou saluer un grand, MONT.
I, 371.
— ÊTYM. Bourguig. genon; provenç. genolh, gi-
twlh; catal. genoil; anç. espagn. ginojo ; ital. ginoc-
chio; du lat. geniculum, diminutif de genu, genou;
grec, l'ôvu ; allem. Knie; sanscrit, jânu. Pour dire à,
genoux, l'ancienne languedisaitsouventdj/enoiWoiis.
f GKNODILLÉ, ÉE (je-nou-llé, liée, II mouillées),
adj. S'est dit quelquefoispourgéniculé (voy.ee mot).
GENOUILLÈRE (je-nou-llè-r', Il mouillées, et non
je-nou-yè-r'), s. f. || i° Partie de l'armure qui re-
couvrait le genou du chevalier. || 2° Partie des bot-
tes à l'écuyère qui surpasse le genou. Bottes à ge-
nouillères. || 3° Ce qu'on attache sur le genou pour
le garantir. Les couvreurs mettent des genouillères.
Les genouillères de cuir du ramoneur. || Par ex-
tension, les genouillères d'un cheval, petite enve-
loppe de cuir recouvert intérieurement de drap,
qu'on attache aux genoux des chevaux quand le
verglas ou la gelée font craindre qu'ils ne tombent.
|| 4° Espèce de charnière mobile qui sert à monter
les instruments de mathématiques. || 5° Fusée dont
le cartouche est coudé, et dont on se sert dans les
feux que l'on tire sur l'eau. || 6° Partie la plus basse
de l'embrasure d'une batterie de canons.
— HIST. xvi" s. Armé de grèves, genouillères,
cuyssots, cuyrasse, CARLOIX, VU, 4 3.
. — ÉTYM. Genouil, genou.
t GEN0D1LLET (je-nou-llè, II mouillées), s. m.
On des noms vulgaires du sceau de Salomon, plante.
t GENODILLEUX, EUSE (je-nou-lleù , lleû-z',
Il mouillées), adj. Terme de botanique. Plantes ge-
nouiileuses, celles qui ont des racines épaisses, peu
enfoncées dans la terre, et faites de plusieurs pièces
jointes ensemble, comme la jambe et la cuisse le
sont par le genou.
GÉNOVÉPAIN (jé-no-vé-fm), s. m. Chanoine de
Sainte-Geneviève.
— ÊTYM. Gcnovefa,nom latin de sainte Geneviève,
qui, d'après Mone, serait celtique et viendrait de
gen, joue, et gwef, beau.
GENRE (jan-r'), s. m. || i° Caractère commun à
diverses espèces ; ce qui comprend plusieurs espè-
ces. Sous le genre être vivant, il y a deux espèces
comprises, l'animal et le végétal. || Genre supé-
rieur, celui qui a plus d'extension qu'un autre. Animal
est un genre supérieur à vertébré. Genre suprême,
celui qui nepeut plus devenir espèce relativement
a un genre supérieur. Êtres vivants est le genre
suprême par rapport à animal et à végétal.
|| 2° Terme d'histoire naturelle. Assemblage de
corps organiques ou inorganiques qui constituent
des espèces, et qui se ressemblent par quelques ca-
ractères communs. Dans le système de Linné, les
classes se divisent en ordres, les ordres en genres el-
les genres en espèces. Toute plante a deux noms,
ceiui du genre et celui de l'espèce. La plante vul-
gairement nommée mille-feuille, et qui fait partie
du genre achillée, est appelée par les botanistes
achillée mille-feuille, ce dernier mot servant de nom
spécifique, LEGOARANT. || En chimie, genre est em-
ployé, dans la nomenclature des sels, pour désigner
toutes les combinaisons salines qui ont le même
acide pour principe électro-négatif. Les azotates, les
carbonates, les chlorates, les sulfates, etc. forment
autant de genres particuliers de sels. || 3" Par exten-
sion, genre prend, dans le langage ordinaire, le sens
d'espèce, de famille, d'ordre, de classe. 11 y a divers
genres d'animaux, de plantes. || Le genre humain,
l'ensemble des hommes considérés collectivement.
Je yeux qu'on me distingue, et, pour le trancher
GEN
net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon
fait, MOL. Mis. i, 1. Chacun doit incomparablement
plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu'à
lapatrie particulière dontilestnc,FÉN.JWai.a'esjnorM
anc. (Sacrale, Alcibiadê). Le nombre des hommes
qui pensent est petit, et l'on pourrait dire que tout
le genre humain ressemble au corps humain, où le
cerveau, et apparemment une très-petite partie du
cerveau, est tout ce qui pense, FOKTEN. Rossons. Il
viendra des écrivains, dont le raisonnement et l'é-
loquence persuaderont tôt ou tard aux générations
futures, que le genre humain est plus que la patrie,
ou plutôt que le bonheur de l'une est étroitement
lié à la félicité de l'autre, RAYNAL, llist. phil. vi,
18. |! 4° Sorte, manière. Ce genre d'ornement ne me
plaît pas. Ce genre d'occupation ne saurait vous con-
venir. Il n'est pas inouï qu'une femme se change ;
Mais de ce changement le genre est bien étrange,
ROTR. Bélis. m, 5. Nouveau genre d'étude et pres-
que inconnu aux personnes de son âge et de son
rang, ajoutons, si vous voulez, de son sexe: elle
étudiait ses défauts, BOSS. Duch. d'Orl. C'est un per-
sonnage illustre dans son genre, LA.BRUY. XI. Dieux !
quel genre inouï de trouble et de supplice ! VOLT.
Aie. v, 6. || 5° Mode, goût. Vous ne connaissez pas
le bon genre. Voilà une plaisanterie de bien mau-
vais genre. Le trait est charmant et du meilleur
genre, GENLIS,Ï7IMH. d'éduc. h Méchant par air, v, 9.
|| Familièrement. Sorte d'affectation. 11 . se donne
un genre. Quel genre ! || Ironiquement. Le grand
genre, les usages du grand monde. || 6° Terme de
littérature et de beaux-arts. Le style de l'auteur ; la
manière de l'artiste. Son genre est simple, élégant.
Ce tableau est dans le genre du Corrége. Comme le
genre d'exécution que doit employer tout artiste dé-
pend de l'objet qu'il traite, comme le genre de Pous-
sin n'est plus celui de Teniers, ni l'architecture d'un
temple ceile d'une maison commune, ni la musique
d'un opéra-tragédie celle d'un opéra bouffon, aussi
chaque genre d'écrire a son style propre en prose et
en vers, VOLT. Dict. phil. Genre. Remarquons ici
qu'un auteur qui s'est fait un genre de style peut
rarement le changer quand il change d'objet ; la
Fontaine dans ses opéras emploie le même genre qui
lui est si naturel dans ses contes et dans ses fables,
m. ih. || Genres de style; les anciens en reconnais-
saient trois, le sublime, le simple et le tempéré.
|| 7° Espèce de composition littéraire; partie, subdi-
vision dans les beaux-arts. Cet écrivain a excellé dans
plusieurs genres. Le genre didactique, descriptif. Ce
peintre s'est distingué dans le genre historique. Cette
danse est du genre noble. J'irais plus haut peut-être
au temple de mésaoire, Si dans un genre seul j'avais
usé mes jours, LA FONT. Poésies mêlées, LXIX. Vou-
loir conserver l'admiration des grands modèles en
établissant un goût qui exclut les genres nouveaux,
c'est faire comme les Turcs, qui ne savent conser-
ver la vertu de leurs femmes qu'en les tenant en pri-
son, TURGOT, Ébauche du 2° dise. Progrès de l'espr.
hum.]}. 322. Tous les genres sont bons hors le genre
ennuyeux, VOI.T. || Absolument. Peintre, tableau de
genre, peintre, tableau de portraits, de fleurs, d'in-
térieurs, par opposition à la peinture des tableaux
d'histoire et de paysages. Le peintre de genre a sa
scène sans cesse présente sous les yeux, DIDEROT, Es-
sai sur lapeinture, chap. 6. Teniers, Wouwermans,
Greuze, Chardin, Loutherbourg, Vernet même, sont
des peintres de genre, ID. ib. || 8° Genres, rhythnii-
ques, théorie toute conventionnelle et très-fausse
par laquelle les anciens cherchaient à s'expliquer
l'harmonie du discours, en notant le rapport des
arsis aux thésis dans les pieds prosodiques. Ils re-
connaissaient trois genres, le genre égal quand
l'arsis était égale à la thésis, comme dans le spon-
dée ou le dactyle; le double quand l'arsis valait le
double ou la moitié de la thésis, comme dans le
trochée ou l'Ïambe;-le sescuple quand l'arsis valait
une fois et demie la thésis, ou en était les deux
tiers compte dans le péon âmà | bïlë. Quelques-uns
ajoutaient le surt'.ers quand l'arsis valait 4 ou 3, la
thésis valant 3 ou 4, comme dans l'épitrite pîdchêr-
rïmô. || Genres en musique; pour les anciens, c'é-
taient les diverses manières de partager la quarte.
Ils en reconnaissaient trois : le genre diatonique,
que l'on partageait en un ton, un ton et un demi-ton,
comme chez nous ul, ré, mi, fa; le chromatique,
qui la divisait en .un ton et demi et deux demi-tons,
par exemple ut, mi bémol, mi naturel, fa; l'en-
harmonique, qui la partageait en un diton (tierce
majeure) et deux quarts de ton, ut, mi, mi élevé
d'un quart de ton et fa. || Chez les modernes, les
genres de musique portent les mêmes noms que
chez les anciens, mais ils représentent tout autre
GEN
1859
chose, savoir la loi de succession des notes dans
des séries indéfinies. Il n'y en a que deux réels : le
genre diatonique, qui procède par tons et demi-
tons dans l'ordre réglé par les modes majeur et
mineur, et le chromatique, qui procède par deini-
tons consécutifs. Le genre enharmonique n'est qu'une
manière d'écrire ; ul dièze étant la même chose que
ré bémol, ré dièze la même chose que mi bémol, etc.
Si on écrit de suite deux de ces notes équivalentes,
quoique de nom ou de place différente, c'est ce
qu'on appelle enharmonie, et l'on est dans" le genre
enharmonique. || 9° Terme de grammaire. Propriété
qu'ont les noms de représenter les sexes, et, dans
certaines langues, l'absence de sexe. Le genre mas-
culin. Le genre féminin. Le genre neutre, celui qui
n'appartient ni au mâle ni à la femelle. Les langues
romanes ont supprimé le genre neutre qui apparte-
nait au -latin et qui en effet ne répondait plus à au-
cune distinction effective entre mâle et femelle.
On appelle genre ce qui distingue un nom d'avec
un autre, conformément à la différence que la na-
ture a mise entre les deux sexes ; ainsi, selon
cette idée, nous avons deux genres en grammaire :
le masculin, comme quand nous disons le soleil ;
et le féminin, comme quand nous disons la lune,
D'OLIVET, ESS. gramm. ch. i, § 1.[| Genre commun,
se dit quelquefois du genre des mots qui ont une
même terminaison pour le masculin et le féminin.
Poète est un substantif du genre commun ; sage est
adjectif du genre commun. || Adjectif des deux gen-
res, adjectif qui n'a qu'une seule terminaison pour
le masculin et le féminin. || Fig. On ne sait de quel
genre il est, s'il est mâle ou femelle, se dit d'un
homme très-caché, dont on ne connaît pas les sen-
timents. || 10° Dans le langage ordinaire, le genre
nerveux, l'ensemble des nerfs, la sensibilité phy-
sique. J'ai le genre nerveux tellement irritable, PI-
CARD, Entrée dans le monde, t, 10.
— HIST. xv° s. Et si notre foi n'eust esté si fort
confirmée au humain genre.... elle eust branlé et
croulé, FROISS. n, ni, 27. Esmerillons, huas, cercel-
les, Et maint autre gendre d'oyseaulx, E. DESCH.
Poésies mss. î" 4S8. || xviD s. Tout bien vient de fé-
minin gerre;' Comment nacquistes-vous? tous
nuds, Ainsi que povres vers de terre, J. MAROT, V,
304. Le salut du genre humain, MONT, I, 377.
— ETYM. Prov. genre, gendre; espagn. et portug.
genero; ital. génère; du latin génère, ablatif de ge-
nus ; grec, yévoç; sanscr. janus, race : mots dont
le radical est en sanscrit ja, jan ; d'où le latin gé-
nère, gignerc, engendrer, et le sanscrit jajanmi,
engendrer, jayé, naître.
1. GENS (jan; l'sselie : des jan-zaimables; quel-
ques personnes font sentir Vs : des jans'; mais c'est
une mauvaise prononciation), s. pi. || i" Nom col-
lectif signifiant en général un certain nombre de
personnes; dans ce sens, gens est, suivant l'emploi,
tantôt masculin, tantôt féminin ; voy. les remarques.
Tous les honnêtes gens. Les vieilles gens. Ce sont
des gens résolus. Quelles méchantes gens! Achillas
et Photin sont gens à dédaigner, CORN. Pomp. )v,
3. Tandis que leurs soldats en des camps éloignés
Prennent l'ordre sous lui de gens qu'il a gagnés,
m. Attila, n, t. Les Germains comme eux devien-
dront. Gens de rapine et d'avarice, LA FONT. Fabl.
xi, 7. Plus telles gens sont pleins, moins ils sont
importuns, ID. Fabl. xn, -13. Telles gens n'ont pas
fait la moitié de leur course, ID. ib. m, c. Elle ne
manque incontinent de dire  son mari l'amour des
deux bourgeois, Tous deux gens sots, tous deux gens
à sornettes, ID. Remois. Ma langue est impuissante,
et je voudrais avoir Celles de tous les gens du plus
exquis savoir, MOL. VÉt. il, 14. Il y a de sottes gens
qui me veulent dire qu'il a été marchand, ID. Bourg,
gent. iv, 5. Ce sont [les avocats] gens de difficultés,
ID. Mal. im. i, 9. Et je connais des gens dans Paris,
plus de quatre, Qui, comme ils le font voir, aiment
jusques à battre, ID. Fdch. n, 4. La délicatesse est
trop grande dene pouvoir souft'rirque des gens triés,
m. Critique, 1. Toute mon ambition est de rendre
service aux gens de nom et de mérite, ID. Sicil. 11.
Ces gens, dis-je, qu'on voit d'une ardeur non com-
mune Par le chemin du ciel courir à leur fortune,
m. Tari, i, 6. Pendant qu'avec un air assuré il s'a-
vance pour recevoir la parole de ces braves gens,
BOSS. Louis de Bourbon. Les trembleurs [les quac-
kers], gens fanatiques qui croient que toutes leurs
rêveries leur sont inspirées, ID. Reine d'Anglet. Il
[celui qui ne croit pas] se met au rang des gens
désabusés, il insulte en son coeur aux faibles esprits
qui ne fpnt que suivre les autres sans rien trouver
par eux-mêmes, ID. Anne de Gons. Car, grâce au
droit reçu chez les Parisiens, G6k;-de douce nature
terre va balsler, Berle, xxxix. Et est l'un [ami] à l'au-
tre si comme li genoils à la jambe, BRUN, LATINI ,
Trésor, p. 322. Bêle Erembors à la fenestre al jor Sur
ses genoz tient paile de color, Romancero, p. 49.
Au tier genoil [à la troisième génération], Liv. de
jiist. 81. || xv° s. Jean qui se mit à un genou devant
le roi, FROISS, i, i, 308. Le temps si mal se disposa,
que par son ost à peine pouvoit-on aller, et estoient
les gens en la boue jusques aux genouils, JUY. DES
URS. Charles YI, 1406. Faire le petit genoil [faire
la révérence], Aresta amorum, p. 152, dans LA-
CDHNE. || xvi° s afin que tout genouil se fleschist
devant lui, CALV. Inst. 350. Elle se jeta à deux ge-
noux devant son frère et lui dit.... MARG. NOUV. XL.
Ces gens-là n'oyent la messe que d'un genou, Sat.
Mén. p. 70. Résilier, le vendredi, oiant rompre les
portes de sa chambre, estoit de genoux ' avec son
vallet de chambre qu'il avoit convié de mourir en
chrestien, D'AUB. Iiist. n, 23. Ils sont à cheval et.
vous à genous, ID. ib. n, 1S5. Le mal saint genou
[la goutte], OUDIN, Curios. fr. Il a les genoils gros,
il profitera, m. ib. Ils [les anciens] tomboient aux
genouils pour'requerir ou saluer un grand, MONT.
I, 371.
— ÊTYM. Bourguig. genon; provenç. genolh, gi-
twlh; catal. genoil; anç. espagn. ginojo ; ital. ginoc-
chio; du lat. geniculum, diminutif de genu, genou;
grec, l'ôvu ; allem. Knie; sanscrit, jânu. Pour dire à,
genoux, l'ancienne languedisaitsouventdj/enoiWoiis.
f GKNODILLÉ, ÉE (je-nou-llé, liée, II mouillées),
adj. S'est dit quelquefoispourgéniculé (voy.ee mot).
GENOUILLÈRE (je-nou-llè-r', Il mouillées, et non
je-nou-yè-r'), s. f. || i° Partie de l'armure qui re-
couvrait le genou du chevalier. || 2° Partie des bot-
tes à l'écuyère qui surpasse le genou. Bottes à ge-
nouillères. || 3° Ce qu'on attache sur le genou pour
le garantir. Les couvreurs mettent des genouillères.
Les genouillères de cuir du ramoneur. || Par ex-
tension, les genouillères d'un cheval, petite enve-
loppe de cuir recouvert intérieurement de drap,
qu'on attache aux genoux des chevaux quand le
verglas ou la gelée font craindre qu'ils ne tombent.
|| 4° Espèce de charnière mobile qui sert à monter
les instruments de mathématiques. || 5° Fusée dont
le cartouche est coudé, et dont on se sert dans les
feux que l'on tire sur l'eau. || 6° Partie la plus basse
de l'embrasure d'une batterie de canons.
— HIST. xvi" s. Armé de grèves, genouillères,
cuyssots, cuyrasse, CARLOIX, VU, 4 3.
. — ÉTYM. Genouil, genou.
t GEN0D1LLET (je-nou-llè, II mouillées), s. m.
On des noms vulgaires du sceau de Salomon, plante.
t GENODILLEUX, EUSE (je-nou-lleù , lleû-z',
Il mouillées), adj. Terme de botanique. Plantes ge-
nouiileuses, celles qui ont des racines épaisses, peu
enfoncées dans la terre, et faites de plusieurs pièces
jointes ensemble, comme la jambe et la cuisse le
sont par le genou.
GÉNOVÉPAIN (jé-no-vé-fm), s. m. Chanoine de
Sainte-Geneviève.
— ÊTYM. Gcnovefa,nom latin de sainte Geneviève,
qui, d'après Mone, serait celtique et viendrait de
gen, joue, et gwef, beau.
GENRE (jan-r'), s. m. || i° Caractère commun à
diverses espèces ; ce qui comprend plusieurs espè-
ces. Sous le genre être vivant, il y a deux espèces
comprises, l'animal et le végétal. || Genre supé-
rieur, celui qui a plus d'extension qu'un autre. Animal
est un genre supérieur à vertébré. Genre suprême,
celui qui nepeut plus devenir espèce relativement
a un genre supérieur. Êtres vivants est le genre
suprême par rapport à animal et à végétal.
|| 2° Terme d'histoire naturelle. Assemblage de
corps organiques ou inorganiques qui constituent
des espèces, et qui se ressemblent par quelques ca-
ractères communs. Dans le système de Linné, les
classes se divisent en ordres, les ordres en genres el-
les genres en espèces. Toute plante a deux noms,
ceiui du genre et celui de l'espèce. La plante vul-
gairement nommée mille-feuille, et qui fait partie
du genre achillée, est appelée par les botanistes
achillée mille-feuille, ce dernier mot servant de nom
spécifique, LEGOARANT. || En chimie, genre est em-
ployé, dans la nomenclature des sels, pour désigner
toutes les combinaisons salines qui ont le même
acide pour principe électro-négatif. Les azotates, les
carbonates, les chlorates, les sulfates, etc. forment
autant de genres particuliers de sels. || 3" Par exten-
sion, genre prend, dans le langage ordinaire, le sens
d'espèce, de famille, d'ordre, de classe. 11 y a divers
genres d'animaux, de plantes. || Le genre humain,
l'ensemble des hommes considérés collectivement.
Je yeux qu'on me distingue, et, pour le trancher
GEN
net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon
fait, MOL. Mis. i, 1. Chacun doit incomparablement
plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu'à
lapatrie particulière dontilestnc,FÉN.JWai.a'esjnorM
anc. (Sacrale, Alcibiadê). Le nombre des hommes
qui pensent est petit, et l'on pourrait dire que tout
le genre humain ressemble au corps humain, où le
cerveau, et apparemment une très-petite partie du
cerveau, est tout ce qui pense, FOKTEN. Rossons. Il
viendra des écrivains, dont le raisonnement et l'é-
loquence persuaderont tôt ou tard aux générations
futures, que le genre humain est plus que la patrie,
ou plutôt que le bonheur de l'une est étroitement
lié à la félicité de l'autre, RAYNAL, llist. phil. vi,
18. |! 4° Sorte, manière. Ce genre d'ornement ne me
plaît pas. Ce genre d'occupation ne saurait vous con-
venir. Il n'est pas inouï qu'une femme se change ;
Mais de ce changement le genre est bien étrange,
ROTR. Bélis. m, 5. Nouveau genre d'étude et pres-
que inconnu aux personnes de son âge et de son
rang, ajoutons, si vous voulez, de son sexe: elle
étudiait ses défauts, BOSS. Duch. d'Orl. C'est un per-
sonnage illustre dans son genre, LA.BRUY. XI. Dieux !
quel genre inouï de trouble et de supplice ! VOLT.
Aie. v, 6. || 5° Mode, goût. Vous ne connaissez pas
le bon genre. Voilà une plaisanterie de bien mau-
vais genre. Le trait est charmant et du meilleur
genre, GENLIS,Ï7IMH. d'éduc. h Méchant par air, v, 9.
|| Familièrement. Sorte d'affectation. 11 . se donne
un genre. Quel genre ! || Ironiquement. Le grand
genre, les usages du grand monde. || 6° Terme de
littérature et de beaux-arts. Le style de l'auteur ; la
manière de l'artiste. Son genre est simple, élégant.
Ce tableau est dans le genre du Corrége. Comme le
genre d'exécution que doit employer tout artiste dé-
pend de l'objet qu'il traite, comme le genre de Pous-
sin n'est plus celui de Teniers, ni l'architecture d'un
temple ceile d'une maison commune, ni la musique
d'un opéra-tragédie celle d'un opéra bouffon, aussi
chaque genre d'écrire a son style propre en prose et
en vers, VOLT. Dict. phil. Genre. Remarquons ici
qu'un auteur qui s'est fait un genre de style peut
rarement le changer quand il change d'objet ; la
Fontaine dans ses opéras emploie le même genre qui
lui est si naturel dans ses contes et dans ses fables,
m. ih. || Genres de style; les anciens en reconnais-
saient trois, le sublime, le simple et le tempéré.
|| 7° Espèce de composition littéraire; partie, subdi-
vision dans les beaux-arts. Cet écrivain a excellé dans
plusieurs genres. Le genre didactique, descriptif. Ce
peintre s'est distingué dans le genre historique. Cette
danse est du genre noble. J'irais plus haut peut-être
au temple de mésaoire, Si dans un genre seul j'avais
usé mes jours, LA FONT. Poésies mêlées, LXIX. Vou-
loir conserver l'admiration des grands modèles en
établissant un goût qui exclut les genres nouveaux,
c'est faire comme les Turcs, qui ne savent conser-
ver la vertu de leurs femmes qu'en les tenant en pri-
son, TURGOT, Ébauche du 2° dise. Progrès de l'espr.
hum.]}. 322. Tous les genres sont bons hors le genre
ennuyeux, VOI.T. || Absolument. Peintre, tableau de
genre, peintre, tableau de portraits, de fleurs, d'in-
térieurs, par opposition à la peinture des tableaux
d'histoire et de paysages. Le peintre de genre a sa
scène sans cesse présente sous les yeux, DIDEROT, Es-
sai sur lapeinture, chap. 6. Teniers, Wouwermans,
Greuze, Chardin, Loutherbourg, Vernet même, sont
des peintres de genre, ID. ib. || 8° Genres, rhythnii-
ques, théorie toute conventionnelle et très-fausse
par laquelle les anciens cherchaient à s'expliquer
l'harmonie du discours, en notant le rapport des
arsis aux thésis dans les pieds prosodiques. Ils re-
connaissaient trois genres, le genre égal quand
l'arsis était égale à la thésis, comme dans le spon-
dée ou le dactyle; le double quand l'arsis valait le
double ou la moitié de la thésis, comme dans le
trochée ou l'Ïambe;-le sescuple quand l'arsis valait
une fois et demie la thésis, ou en était les deux
tiers compte dans le péon âmà | bïlë. Quelques-uns
ajoutaient le surt'.ers quand l'arsis valait 4 ou 3, la
thésis valant 3 ou 4, comme dans l'épitrite pîdchêr-
rïmô. || Genres en musique; pour les anciens, c'é-
taient les diverses manières de partager la quarte.
Ils en reconnaissaient trois : le genre diatonique,
que l'on partageait en un ton, un ton et un demi-ton,
comme chez nous ul, ré, mi, fa; le chromatique,
qui la divisait en .un ton et demi et deux demi-tons,
par exemple ut, mi bémol, mi naturel, fa; l'en-
harmonique, qui la partageait en un diton (tierce
majeure) et deux quarts de ton, ut, mi, mi élevé
d'un quart de ton et fa. || Chez les modernes, les
genres de musique portent les mêmes noms que
chez les anciens, mais ils représentent tout autre
GEN
1859
chose, savoir la loi de succession des notes dans
des séries indéfinies. Il n'y en a que deux réels : le
genre diatonique, qui procède par tons et demi-
tons dans l'ordre réglé par les modes majeur et
mineur, et le chromatique, qui procède par deini-
tons consécutifs. Le genre enharmonique n'est qu'une
manière d'écrire ; ul dièze étant la même chose que
ré bémol, ré dièze la même chose que mi bémol, etc.
Si on écrit de suite deux de ces notes équivalentes,
quoique de nom ou de place différente, c'est ce
qu'on appelle enharmonie, et l'on est dans" le genre
enharmonique. || 9° Terme de grammaire. Propriété
qu'ont les noms de représenter les sexes, et, dans
certaines langues, l'absence de sexe. Le genre mas-
culin. Le genre féminin. Le genre neutre, celui qui
n'appartient ni au mâle ni à la femelle. Les langues
romanes ont supprimé le genre neutre qui apparte-
nait au -latin et qui en effet ne répondait plus à au-
cune distinction effective entre mâle et femelle.
On appelle genre ce qui distingue un nom d'avec
un autre, conformément à la différence que la na-
ture a mise entre les deux sexes ; ainsi, selon
cette idée, nous avons deux genres en grammaire :
le masculin, comme quand nous disons le soleil ;
et le féminin, comme quand nous disons la lune,
D'OLIVET, ESS. gramm. ch. i, § 1.[| Genre commun,
se dit quelquefois du genre des mots qui ont une
même terminaison pour le masculin et le féminin.
Poète est un substantif du genre commun ; sage est
adjectif du genre commun. || Adjectif des deux gen-
res, adjectif qui n'a qu'une seule terminaison pour
le masculin et le féminin. || Fig. On ne sait de quel
genre il est, s'il est mâle ou femelle, se dit d'un
homme très-caché, dont on ne connaît pas les sen-
timents. || 10° Dans le langage ordinaire, le genre
nerveux, l'ensemble des nerfs, la sensibilité phy-
sique. J'ai le genre nerveux tellement irritable, PI-
CARD, Entrée dans le monde, t, 10.
— HIST. xv° s. Et si notre foi n'eust esté si fort
confirmée au humain genre.... elle eust branlé et
croulé, FROISS. n, ni, 27. Esmerillons, huas, cercel-
les, Et maint autre gendre d'oyseaulx, E. DESCH.
Poésies mss. î" 4S8. || xviD s. Tout bien vient de fé-
minin gerre;' Comment nacquistes-vous? tous
nuds, Ainsi que povres vers de terre, J. MAROT, V,
304. Le salut du genre humain, MONT, I, 377.
— ETYM. Prov. genre, gendre; espagn. et portug.
genero; ital. génère; du latin génère, ablatif de ge-
nus ; grec, yévoç; sanscr. janus, race : mots dont
le radical est en sanscrit ja, jan ; d'où le latin gé-
nère, gignerc, engendrer, et le sanscrit jajanmi,
engendrer, jayé, naître.
1. GENS (jan; l'sselie : des jan-zaimables; quel-
ques personnes font sentir Vs : des jans'; mais c'est
une mauvaise prononciation), s. pi. || i" Nom col-
lectif signifiant en général un certain nombre de
personnes; dans ce sens, gens est, suivant l'emploi,
tantôt masculin, tantôt féminin ; voy. les remarques.
Tous les honnêtes gens. Les vieilles gens. Ce sont
des gens résolus. Quelles méchantes gens! Achillas
et Photin sont gens à dédaigner, CORN. Pomp. )v,
3. Tandis que leurs soldats en des camps éloignés
Prennent l'ordre sous lui de gens qu'il a gagnés,
m. Attila, n, t. Les Germains comme eux devien-
dront. Gens de rapine et d'avarice, LA FONT. Fabl.
xi, 7. Plus telles gens sont pleins, moins ils sont
importuns, ID. Fabl. xn, -13. Telles gens n'ont pas
fait la moitié de leur course, ID. ib. m, c. Elle ne
manque incontinent de dire  son mari l'amour des
deux bourgeois, Tous deux gens sots, tous deux gens
à sornettes, ID. Remois. Ma langue est impuissante,
et je voudrais avoir Celles de tous les gens du plus
exquis savoir, MOL. VÉt. il, 14. Il y a de sottes gens
qui me veulent dire qu'il a été marchand, ID. Bourg,
gent. iv, 5. Ce sont [les avocats] gens de difficultés,
ID. Mal. im. i, 9. Et je connais des gens dans Paris,
plus de quatre, Qui, comme ils le font voir, aiment
jusques à battre, ID. Fdch. n, 4. La délicatesse est
trop grande dene pouvoir souft'rirque des gens triés,
m. Critique, 1. Toute mon ambition est de rendre
service aux gens de nom et de mérite, ID. Sicil. 11.
Ces gens, dis-je, qu'on voit d'une ardeur non com-
mune Par le chemin du ciel courir à leur fortune,
m. Tari, i, 6. Pendant qu'avec un air assuré il s'a-
vance pour recevoir la parole de ces braves gens,
BOSS. Louis de Bourbon. Les trembleurs [les quac-
kers], gens fanatiques qui croient que toutes leurs
rêveries leur sont inspirées, ID. Reine d'Anglet. Il
[celui qui ne croit pas] se met au rang des gens
désabusés, il insulte en son coeur aux faibles esprits
qui ne fpnt que suivre les autres sans rien trouver
par eux-mêmes, ID. Anne de Gons. Car, grâce au
droit reçu chez les Parisiens, G6k;-de douce nature
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