1852
GEN
est chargé de maintenir la sûreté et la tranquillité
publiques. Un mot avec paraphe....et aussitôt gen-
darmés de courir, prison de s'ouvrir; quand vous y
serez, la charte ne vous en tirera pas, P. L. COUR.
Lett.w. Les gendarmes, qui revoyaient cette armée
pour la première fois depuis son désastre, étonnés à
l'aspect de tant de misère, effrayés d'une si grande
confusion, se découragèrent, SÉGDR, Hist. de Nap.
x, 6. || Par extension et dénigrement, nom donné à
celui qui fait un moment la fonction du gendarme.
Ne m'assommez pas, gendarme que vous êtes, s'é-
cria-t-il à la vue du bâton levé sur lui, CH. DE BER-
NARD, la Peau du lion, § xi. || Gendarmes d'élite,
gendarmes qui font le service auprès du souve-
rain. Vous êtes né ^l'empereur parlant à Wint-
zingerode] dans les États de la confédération du
Rhin; vous êtes mon sujet; vous n'êtes point
un ennemi ordinaire, vous êtes un rebelle, j'ai
le droit de vous faire juger ; gendarmes d'élite ,
saisissez cet homme-là ; les gendarmes restèrent
immobiles, comme des nommes accoutumés à voir
se terminer sans.effet ces scènes violentes, et sûrs
d'obéir mieux, en désobéissant, SÊGÏÏR, Hist. de
Nap. îx, 6. || 3° Nom donné à certains points qui se
trouvent dans les diamants ressemblant à une fêlure
et en .diminuant le prix. || 4° Petite tache qui se
forme à l'oeil. Il a un gendarme à l'oeil. || 5° Pièce
de fer de la charrue, servant à arrêter les herbes qui
s'embarrasseraient dans les jambettes ' de l'âge.
|| 6" Au pluriel. Bluettes qui sortent du feu. || Petites
parties de lie qui se trouvent quelquefois dans le vin.
— HIST. xiv" s. ChevaucEeurs estoient ceulx que
nous appelons maintenant gens d'armes, BERCHEURE,
f° (, verso. || xv s. Jean Harleston fist sonner ses
trompetes et armer toutes ses gens d'armes, tant
de cheval que de pié, et fit tout tirer aux champs,
FROISS. liv. i, p. 464, dans LACURNE. Le roy Char-
les vn assembla son conseil pour regarder et avoir
avis sur les gens d'armes qui destruysoient son
royaume de toutes parts, et pour mettre les dits gens
d'armes en reigle et en ordre et les entretenir sans
les perdre et eslongner de luy ; et fut avisé qu'il met-
teroit sus quinze cens lances choisiz et esluz, et les
divisefoit en certains capitaines pour les conduire
et gouverner, et que chascune lance aurait deux ar-
chers et un coustiller armé, OL. DE LA. MARCHE, Mém.
liv. ï, p. 240, dans LACURNE..|| xvie s. Tallebot di-
soit : Se Dieu estait gent d'arme, il serait pillard,
F ABRI, Aride rhétorique, liv. i,p. toi, dansLACURNE.
— ÉTYM. Gens, de, armes. "
GENDARMÉ, ÉE (jan-dar-mé, mée), part, passe
de" se gendarmer. Saisi d'une irritation qu'on té-
moigne. Cet homme, gendarmé d'abord contre mon
feu, Qui chez lui se retranche et de grès fait parade,
MOL. Éc. des femmes, m, 4. Préjugé populaire, esprit
de bourgeoisie, De tout temps gendarmé contre la
poésie, PIRON, Mélrom. v, 4.
GENDARMER (SE) (jan-dar-mé), v. rêfl. S'em-
porter mal à propos pour peu de chose. Mais il est
véritable aussi que votre esprit Se gendarme tou-
jours contre tout ce qu'on dit, MOL. Mis. a, 5.
Est-ce qu'au simple aveu d'un amoureux transport
Il faut que notre honneur se gendarme si fortîiD.
%art. iv, 3. Je ne vois pas contre eux de quoi se
gendarmer, TH. CORN. l'Inconnu, i, 5. Je m'en vais
la rejoindre et tâcher de calmer Son esprit violent,
prompt à se gendarmer, REGNARD, le Distrait, m, 6.
— HIST. xvie s. Pour se vouloir eslever et gen-
darmer de ce sçavoir qui nage en la superficie de
leur cervelle, ilsvont s'embarrassant et empestrant
sans cesse,M0NT. i, 146. [Vénus] gendarme le tendre
coeur des pucelles au giron de leurs mères, ID. u.
darme à s'ensenglanter jusques aux coudes, ID. ni,
4 09.
— ÉTYM. Gendarme.
GENDARMERIE (jan-dar-me-rie), s. f. || i° An-
ciennement, corps composé de gendarmes ou hom-
mes d'armes. Sous François Ier et sous Henri II, les
forces des armées consistaient en une gendarmerie
nationale et en fantassins étrangers que nous ne
pouvons plus comparer à nos troupes, VOLT. Polit,
tt lég. Observ. sur Jean Lass, Melon et Outot. || Plus
tari, nom donné à-toutes les compagnies d'ordon-
nance du roi, de la reine et des princes. Toute la
gendarmerie est commandée, et elle commencera
bientôt à marcher. || 2" Aujourd'hui, corps militaire
qui veille à la sûreté publique. La gendarmerie à
cheval, à pied. || Gendarmerie d'éljte, dite aussi
gendarmerie des chasses, troupe d'élite composée
de gendarmes à cheval et faisant le service des
chasses dans la maison du souverain. || La caserne
des gendarmes. Là-bas, à côté de la gendarmerie.
GEN
— HIST. xvi" s. Il lui sembla par aventure que la
gendarmerie françoise se romprait aussi facilement
que les genetaires maures, LANOUE, 329.
— ÉTY'M. Gendarme, par l'intermédiaire d'un ad-
jectif fictif gendarmier.
f GENDARMEUX, EUSE (jan-dar-meû, meû-z'),
adj. Terme de minéralogie. Se dit d'une pierre pré-
cieuse qui a des gendarmes, des paillettes.
— ÉTYM. Gendarme.
GENDRE (jan-dr'J, s. m. Nom du mari, par rap-
port au père et à la mère de sa femme. Je vous
nommai son gendre et vous donnai sa fille, RAC.
Brit. iv, 2. Il en croit nos transports ; et, sans pres-
que m'entendre, 11 vient, en m'embrassant, de m'ac-
cepter pour gendre, ID. Iphig. m, 3. Un beau-père
aime son gendre, aime sa bru; une belle-mère aime
son gendre, n'aime point sa bru, LA BRUY. v. Il
[Thémistocle] dit que, dans le choix d'un gendre, il
aimait mieux du mérite sans bien que du bien sans
mérite, ROLLIN, Hist. anc. CEuv.t. m, p. 354, dans
POUGENS. || Fig. Faire d'une fille deux gendres, pro-
mettre une chose à deux personnes. || Proverbe.
Quand la fille est mariée, il y a assez de gendres,
cela se dit de toutes sortes d'affaires, quand, après
.les avoir faites, on trouve de nouvelles occasions
de les faire, dont on ne peut plus profiter. || Amitié
de gendre, soleil d'hiver.
— HIST. xie s. Si le père truvet sa fille en avul-
terie [adultère] en sa maisoun ou en la maisoun son
gendre.... Lois de Guill. 37. ||xne s. Sire, fait-il, or
saichiés yous de fi, Mors est Berniers li genre au sor
Geri, Raoul de C. 262. Done moi ta fille à feme, e
serai tis gendres, Mâchai, i, 40. ]] xvie s. Morte ma
fille, mort mon gendre, LOYSEL, Inslitutes coulu-
mières, n° 4 34. Quel privilège a cette figure [d'ar-
moiries] pour demourer particulièrement en ma
maison? un gendre la transportera en une aultre fa-
mille, MONT. I, 347.
— ÉTYM. Bouguig. jarre; provenç. genre; catal.
gendre; portug. genro ; ital. genero ; du latin gene-
rum, gendre, le même que le grec ya^êfôi;, où le
{5 est euphonique, et le sanscrit jdmdtar, gendre ;
la racine est jan, engendrer.
f ....GÈNE (jè-n'), élément de composition qui,
employé dans le langage scientifique, signifie en-
gendrant : hydrogène, engendrant l'eau; mais qui
est mal employé et provient d'une erreur, puisqu'en
grec le suffixe YEV^Ç signifie, au contraire, qui est
engendré.
GÊNE (jê-n')( s. f. || 1° La question qu'on faisait
subir aux accusés pour leur arracher des révélations.
Menacés de la gêne, ils ont tout découvert, TH. CORN.
Pers. et Déni, v, 2. On le retira de la gêne pour le
réserver au gibet, CHÂTEAUBR. Nalch. 2e part, vers
la fin. || Par extension, les tortures qu'on inflige à
quelqu'un pour lui faire dire quelque chose, pour en
tirer de l'argent. || Mettre à la gêne, donner la ques-
tion; et fig. soumettre à une vive peine, mettre
dans un grand embarras. C'est en cette manière
qu'il nous a appris qu'il fallait mettre à la gêne de
tels imposteurs, PASC. Prov: 4 e. Si elle [la conscience]
refuse de parler, c'est qu'elle est complice du crime;
il la faut faire parler par force, il la faut mettre à
la gène et à la torture, BOSS. Sermons, Péché d'ha-
bitude, 3. Sont-ils d'accord tous deux pour me
mettre à la gêne? RAC. Phèd. v, 4. || Donner la
gêne, donner la question ; et fig. imposer un
grand effort. Il ne faudrait pas donner la gêne à
notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir
avec lui, MASS. Carême, Prière i. || Se donner la
gêne, s'inquiéter; se mettre l'esprit à la gêne,
faire de grands efforts. Il se donne la gène pour
faire des vers. || 2° Par extension, douleurs très-
vives comparées à celles de la question. Je ne
veux point d'un fils dont l'implacable haine Prend
ce nom pour affront et mon amour pour gêne, CORN.
Héracl. v, B. La recevoir [Emilie] de lui me serait
une gêne, ID. Cinna, ii, 2. Pour moi, j'en ai souf
fert la gêne sur mon corps, MOL. l'Ét. iv, 5. Je sens
de son courroux des gênes trop cruelles, ID. Dép.
am. v, 2. Non, non, l'enfer n'a point de gêne Qui
ne soit pour ton crime une trop douce peine, ID.
Sgan. 4 6. La pierre, la colique et les gouttes cruel-
les.... De travaux douloureux le viennent accabler,
Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font
scier des rocs, lui font fendre des chênes, BOIL.
Évît. xi. || 3° Ce qui met trop à l'étroit, mal à l'aise.
Être à la gêne dans ses souliers. Il y a un peu de
gêne dans la respiration. || 4° L'embarras que cause
le-séjour d'une personne chez une autre. Restez chez
moi, il y a place pour vous, vous ne me causerez
pas de gêne. || 5° Contrainte fâcheuse, état pénible
ou l'on se trouve. Que do vivre à la gène avec un
GEN
indiscret, RÉGLER, Sat. vm. Puis-je vivre et traîner
cette gêne éternelle? CORN. Rodog. v, 4. Ces feintes
ont pour moi des gênes trop cruelles, ID. Thêod;
îv, 4. Je souffre, et c'est pour vous que j'ose m'im-
poser La gêne de souffrir et de le déguiser, ID. Oth.
i, 4. Je m'impose à vos yeux la plus dure des
gênes, ID. D. Sanche, i, 2. L'hymen où je m'apprête
est pour vous une gênel ID. Sertor. iv, 2. Mais je
ne puis souffrir qu'un esprit de travers Qui, pour
rimer des mots, pense faire des vers, Se donne en
te louant une gêne inutile, BOIL. Disc, au roi. Le
délassement le plus sûr des gênes, des bienséances,
MASS. Carême, Temples. Où le sexe, élevé loin d'une
triste gêne, Marche avecles hèros,'et-s'en distingue
à peine, VOLT. Tancr. iv, 6. Quintilien n'est franc
ni dans sa critique ni dans son éloge; on y sent la
gêne, DIDEROT, Claude et Nér. H, 403. Charmante
maison, point de gêne ; on y est comme chez soi,
PICARD, Deux Phiiiberls, i, 4. || Terme de peinture.
Synonyme de contrainte dans le dessin. || Sans gêne,
sans s'imposer aucune contrainte C'est chez nous
[singes] qu'à vivre sans gêne S'instruisit le grand Dio-
gèhe, BÉRANG. Orang-out. Diogène, sous ton man-
teau, Libre et content, je ris et bois sans gêne, ID.
Nouv. Diog. |j Être sans gêne, prendre sesaisessans
s'inquiéter des autres. Ce monsieur est sans gêne.
|| On dit dans un sens analogue : C'est un monsieur
sans gêne ; et, avec ellipse de monsieur, c'est un
sans gêne, vous êtes un sans gêne. || Substantive-
ment. Le sans-gêne, voy. SANS-GÊNE, à son rang
alphabétique. || 6° État voisin de» la pauvreté, pé-
nurie. Être dans la gêne. || Proverhe. Où il y a
de la gêne il n'y a pas de plaisir.
- — HIST. XIIT s. Et si tost comme il le [la] vout.
mètre à la gehine, ele reconnut toute le [la] vérité
et fu arse, BEAUM. LXIX, 46. Or ont, por leur amour,
perpétuel haïne, Por leur joie, tristesce, por leur
pais, ataïne [fâcherie], Et por leur faus deliz, très
destraignant jaïne ; Périlleuse est amor qui tel
queue traîne, J. DE MEUNG, Test. 1975, || xive s.
Pour gehines et justices de le [la] ville faites au dit
terme, CAFFIAUX, Abatis de maisons, p. 24. || xvi" s.
Je ne veulx corrompre son esprit aie tenir à la gé-
henne et au travail, MONT, I, 181. Quelle géhenne
ne souffrent les femmes, guindées et cenglées, à
tout de grosses coches sur les costez ? ID. I, 308.
Esfre tiré sur la gesne [torturé], PARÉ, VI, H. Hz
les emprisonnoient, ilz leur donnoient la géhenne,
AMYOT, Lucull. 35. Tu fais que sage de confesser
la vérité avant que l'on te donne la geyne pour te
la faire dire, ID. Anton. 76.
— ÉTYM. Contraction de géhenne (voy. ce mot);
Maine, géhaigne.
GÊNÉ, ÉE (jê-né, née), part, passé de gêner.
|jl° Mis à la question. Gêné par ordre du juge. || 2" Fig.
Qui éprouve une vive douleur, une torture morale.
Caliste, en cet exil j'ai l'âme si gênée Que.... MALH. V,
4 5. Mon coeur gêné d'amour n'a vécu qu'aux ennuis,
RÉGNIER, Élég. 4. Ne t'étonne donc plus si mon âme-
gênée Avec impatience attend son hyménée, CORN.
Cid, i, 4. || 3° Qui est mal à l'aise, dans quelque-
chose de trop étroit. Gêné dans ses souliers. || Fig.
Tout était équivoque dans sa situation [du pape];
les papes, depuis Grégoire VII, eurent toujours avec
les empereurs cette conformité, les titres de maîtres
du monde et la puissance la plus gênée, VOLT. Ann.
Emp. Conrad IV, 1253, (254.||4°X qui on cause
des embarras, des difficultés. Gêné dans ses des-
seins. La philosophie, toujours gênée, ne put dans
le seizième siècle faire autant de progrès que les
beaux-arts, VOLT. Moeurs, 4 21. ]| 5° Qui est mal à son
aise à l'égard ■ de personnes ou de choses. Ils se
croiraient gênés dans cette ville immense, VOLT.
Orph. 1, 3. La comtesse : Puisque vous n'avez be-
soin que de cela, monsieur, j'en suis ravie; je vous
l'accorde ; j'en serai moins gênée avec vous. — Le-
lie : Moins gênée? ma foi, madame, il ne faut pas
que vous le soyez du tout, MARIVAHX, Surpr. de l'a-
mour, 11, 7. || Familièrement. Vous n'êtes pas gêné,
se dit'à quelqu'un qui en use trop librement. C'est
un homme qui n'est pas gêné. || Proverbialement. Il
est plus gênant que gêné. || 6" Qui a quelque chose
de contraint. Démarche gênée. La plupart des li-
vres ressemblent à ces conversations générales et
gênées, dans lesquelles on dit rarement ce qu'on
pense, VOLT. Loi natur. Préf. ||Terme de peinture
Se dit d'un dessin contraint. || 7° Qui éprouve des
embarras d'argent. C'est un ménage fort gêné.
GÉNÉALOGIE (jé-né-a-lo-jie), s.f. || i" Suite d'an-
cêtres qui établit une filiation. Dresser unegénéalo-
gie. Arbre de généalogie. Ceux-ci cherchèrent l'é-
crit de leur généalogie dans le dénombrement, SACI,
Bible, Esdras, H, vu, 64. Une naissance qui efface
GEN
est chargé de maintenir la sûreté et la tranquillité
publiques. Un mot avec paraphe....et aussitôt gen-
darmés de courir, prison de s'ouvrir; quand vous y
serez, la charte ne vous en tirera pas, P. L. COUR.
Lett.w. Les gendarmes, qui revoyaient cette armée
pour la première fois depuis son désastre, étonnés à
l'aspect de tant de misère, effrayés d'une si grande
confusion, se découragèrent, SÉGDR, Hist. de Nap.
x, 6. || Par extension et dénigrement, nom donné à
celui qui fait un moment la fonction du gendarme.
Ne m'assommez pas, gendarme que vous êtes, s'é-
cria-t-il à la vue du bâton levé sur lui, CH. DE BER-
NARD, la Peau du lion, § xi. || Gendarmes d'élite,
gendarmes qui font le service auprès du souve-
rain. Vous êtes né ^l'empereur parlant à Wint-
zingerode] dans les États de la confédération du
Rhin; vous êtes mon sujet; vous n'êtes point
un ennemi ordinaire, vous êtes un rebelle, j'ai
le droit de vous faire juger ; gendarmes d'élite ,
saisissez cet homme-là ; les gendarmes restèrent
immobiles, comme des nommes accoutumés à voir
se terminer sans.effet ces scènes violentes, et sûrs
d'obéir mieux, en désobéissant, SÊGÏÏR, Hist. de
Nap. îx, 6. || 3° Nom donné à certains points qui se
trouvent dans les diamants ressemblant à une fêlure
et en .diminuant le prix. || 4° Petite tache qui se
forme à l'oeil. Il a un gendarme à l'oeil. || 5° Pièce
de fer de la charrue, servant à arrêter les herbes qui
s'embarrasseraient dans les jambettes ' de l'âge.
|| 6" Au pluriel. Bluettes qui sortent du feu. || Petites
parties de lie qui se trouvent quelquefois dans le vin.
— HIST. xiv" s. ChevaucEeurs estoient ceulx que
nous appelons maintenant gens d'armes, BERCHEURE,
f° (, verso. || xv s. Jean Harleston fist sonner ses
trompetes et armer toutes ses gens d'armes, tant
de cheval que de pié, et fit tout tirer aux champs,
FROISS. liv. i, p. 464, dans LACURNE. Le roy Char-
les vn assembla son conseil pour regarder et avoir
avis sur les gens d'armes qui destruysoient son
royaume de toutes parts, et pour mettre les dits gens
d'armes en reigle et en ordre et les entretenir sans
les perdre et eslongner de luy ; et fut avisé qu'il met-
teroit sus quinze cens lances choisiz et esluz, et les
divisefoit en certains capitaines pour les conduire
et gouverner, et que chascune lance aurait deux ar-
chers et un coustiller armé, OL. DE LA. MARCHE, Mém.
liv. ï, p. 240, dans LACURNE..|| xvie s. Tallebot di-
soit : Se Dieu estait gent d'arme, il serait pillard,
F ABRI, Aride rhétorique, liv. i,p. toi, dansLACURNE.
— ÉTYM. Gens, de, armes. "
GENDARMÉ, ÉE (jan-dar-mé, mée), part, passe
de" se gendarmer. Saisi d'une irritation qu'on té-
moigne. Cet homme, gendarmé d'abord contre mon
feu, Qui chez lui se retranche et de grès fait parade,
MOL. Éc. des femmes, m, 4. Préjugé populaire, esprit
de bourgeoisie, De tout temps gendarmé contre la
poésie, PIRON, Mélrom. v, 4.
GENDARMER (SE) (jan-dar-mé), v. rêfl. S'em-
porter mal à propos pour peu de chose. Mais il est
véritable aussi que votre esprit Se gendarme tou-
jours contre tout ce qu'on dit, MOL. Mis. a, 5.
Est-ce qu'au simple aveu d'un amoureux transport
Il faut que notre honneur se gendarme si fortîiD.
%art. iv, 3. Je ne vois pas contre eux de quoi se
gendarmer, TH. CORN. l'Inconnu, i, 5. Je m'en vais
la rejoindre et tâcher de calmer Son esprit violent,
prompt à se gendarmer, REGNARD, le Distrait, m, 6.
— HIST. xvie s. Pour se vouloir eslever et gen-
darmer de ce sçavoir qui nage en la superficie de
leur cervelle, ilsvont s'embarrassant et empestrant
sans cesse,M0NT. i, 146. [Vénus] gendarme le tendre
coeur des pucelles au giron de leurs mères, ID. u.
4 09.
— ÉTYM. Gendarme.
GENDARMERIE (jan-dar-me-rie), s. f. || i° An-
ciennement, corps composé de gendarmes ou hom-
mes d'armes. Sous François Ier et sous Henri II, les
forces des armées consistaient en une gendarmerie
nationale et en fantassins étrangers que nous ne
pouvons plus comparer à nos troupes, VOLT. Polit,
tt lég. Observ. sur Jean Lass, Melon et Outot. || Plus
tari, nom donné à-toutes les compagnies d'ordon-
nance du roi, de la reine et des princes. Toute la
gendarmerie est commandée, et elle commencera
bientôt à marcher. || 2" Aujourd'hui, corps militaire
qui veille à la sûreté publique. La gendarmerie à
cheval, à pied. || Gendarmerie d'éljte, dite aussi
gendarmerie des chasses, troupe d'élite composée
de gendarmes à cheval et faisant le service des
chasses dans la maison du souverain. || La caserne
des gendarmes. Là-bas, à côté de la gendarmerie.
GEN
— HIST. xvi" s. Il lui sembla par aventure que la
gendarmerie françoise se romprait aussi facilement
que les genetaires maures, LANOUE, 329.
— ÉTY'M. Gendarme, par l'intermédiaire d'un ad-
jectif fictif gendarmier.
f GENDARMEUX, EUSE (jan-dar-meû, meû-z'),
adj. Terme de minéralogie. Se dit d'une pierre pré-
cieuse qui a des gendarmes, des paillettes.
— ÉTYM. Gendarme.
GENDRE (jan-dr'J, s. m. Nom du mari, par rap-
port au père et à la mère de sa femme. Je vous
nommai son gendre et vous donnai sa fille, RAC.
Brit. iv, 2. Il en croit nos transports ; et, sans pres-
que m'entendre, 11 vient, en m'embrassant, de m'ac-
cepter pour gendre, ID. Iphig. m, 3. Un beau-père
aime son gendre, aime sa bru; une belle-mère aime
son gendre, n'aime point sa bru, LA BRUY. v. Il
[Thémistocle] dit que, dans le choix d'un gendre, il
aimait mieux du mérite sans bien que du bien sans
mérite, ROLLIN, Hist. anc. CEuv.t. m, p. 354, dans
POUGENS. || Fig. Faire d'une fille deux gendres, pro-
mettre une chose à deux personnes. || Proverbe.
Quand la fille est mariée, il y a assez de gendres,
cela se dit de toutes sortes d'affaires, quand, après
.les avoir faites, on trouve de nouvelles occasions
de les faire, dont on ne peut plus profiter. || Amitié
de gendre, soleil d'hiver.
— HIST. xie s. Si le père truvet sa fille en avul-
terie [adultère] en sa maisoun ou en la maisoun son
gendre.... Lois de Guill. 37. ||xne s. Sire, fait-il, or
saichiés yous de fi, Mors est Berniers li genre au sor
Geri, Raoul de C. 262. Done moi ta fille à feme, e
serai tis gendres, Mâchai, i, 40. ]] xvie s. Morte ma
fille, mort mon gendre, LOYSEL, Inslitutes coulu-
mières, n° 4 34. Quel privilège a cette figure [d'ar-
moiries] pour demourer particulièrement en ma
maison? un gendre la transportera en une aultre fa-
mille, MONT. I, 347.
— ÉTYM. Bouguig. jarre; provenç. genre; catal.
gendre; portug. genro ; ital. genero ; du latin gene-
rum, gendre, le même que le grec ya^êfôi;, où le
{5 est euphonique, et le sanscrit jdmdtar, gendre ;
la racine est jan, engendrer.
f ....GÈNE (jè-n'), élément de composition qui,
employé dans le langage scientifique, signifie en-
gendrant : hydrogène, engendrant l'eau; mais qui
est mal employé et provient d'une erreur, puisqu'en
grec le suffixe YEV^Ç signifie, au contraire, qui est
engendré.
GÊNE (jê-n')( s. f. || 1° La question qu'on faisait
subir aux accusés pour leur arracher des révélations.
Menacés de la gêne, ils ont tout découvert, TH. CORN.
Pers. et Déni, v, 2. On le retira de la gêne pour le
réserver au gibet, CHÂTEAUBR. Nalch. 2e part, vers
la fin. || Par extension, les tortures qu'on inflige à
quelqu'un pour lui faire dire quelque chose, pour en
tirer de l'argent. || Mettre à la gêne, donner la ques-
tion; et fig. soumettre à une vive peine, mettre
dans un grand embarras. C'est en cette manière
qu'il nous a appris qu'il fallait mettre à la gêne de
tels imposteurs, PASC. Prov: 4 e. Si elle [la conscience]
refuse de parler, c'est qu'elle est complice du crime;
il la faut faire parler par force, il la faut mettre à
la gène et à la torture, BOSS. Sermons, Péché d'ha-
bitude, 3. Sont-ils d'accord tous deux pour me
mettre à la gêne? RAC. Phèd. v, 4. || Donner la
gêne, donner la question ; et fig. imposer un
grand effort. Il ne faudrait pas donner la gêne à
notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir
avec lui, MASS. Carême, Prière i. || Se donner la
gêne, s'inquiéter; se mettre l'esprit à la gêne,
faire de grands efforts. Il se donne la gène pour
faire des vers. || 2° Par extension, douleurs très-
vives comparées à celles de la question. Je ne
veux point d'un fils dont l'implacable haine Prend
ce nom pour affront et mon amour pour gêne, CORN.
Héracl. v, B. La recevoir [Emilie] de lui me serait
une gêne, ID. Cinna, ii, 2. Pour moi, j'en ai souf
fert la gêne sur mon corps, MOL. l'Ét. iv, 5. Je sens
de son courroux des gênes trop cruelles, ID. Dép.
am. v, 2. Non, non, l'enfer n'a point de gêne Qui
ne soit pour ton crime une trop douce peine, ID.
Sgan. 4 6. La pierre, la colique et les gouttes cruel-
les.... De travaux douloureux le viennent accabler,
Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font
scier des rocs, lui font fendre des chênes, BOIL.
Évît. xi. || 3° Ce qui met trop à l'étroit, mal à l'aise.
Être à la gêne dans ses souliers. Il y a un peu de
gêne dans la respiration. || 4° L'embarras que cause
le-séjour d'une personne chez une autre. Restez chez
moi, il y a place pour vous, vous ne me causerez
pas de gêne. || 5° Contrainte fâcheuse, état pénible
ou l'on se trouve. Que do vivre à la gène avec un
GEN
indiscret, RÉGLER, Sat. vm. Puis-je vivre et traîner
cette gêne éternelle? CORN. Rodog. v, 4. Ces feintes
ont pour moi des gênes trop cruelles, ID. Thêod;
îv, 4. Je souffre, et c'est pour vous que j'ose m'im-
poser La gêne de souffrir et de le déguiser, ID. Oth.
i, 4. Je m'impose à vos yeux la plus dure des
gênes, ID. D. Sanche, i, 2. L'hymen où je m'apprête
est pour vous une gênel ID. Sertor. iv, 2. Mais je
ne puis souffrir qu'un esprit de travers Qui, pour
rimer des mots, pense faire des vers, Se donne en
te louant une gêne inutile, BOIL. Disc, au roi. Le
délassement le plus sûr des gênes, des bienséances,
MASS. Carême, Temples. Où le sexe, élevé loin d'une
triste gêne, Marche avecles hèros,'et-s'en distingue
à peine, VOLT. Tancr. iv, 6. Quintilien n'est franc
ni dans sa critique ni dans son éloge; on y sent la
gêne, DIDEROT, Claude et Nér. H, 403. Charmante
maison, point de gêne ; on y est comme chez soi,
PICARD, Deux Phiiiberls, i, 4. || Terme de peinture.
Synonyme de contrainte dans le dessin. || Sans gêne,
sans s'imposer aucune contrainte C'est chez nous
[singes] qu'à vivre sans gêne S'instruisit le grand Dio-
gèhe, BÉRANG. Orang-out. Diogène, sous ton man-
teau, Libre et content, je ris et bois sans gêne, ID.
Nouv. Diog. |j Être sans gêne, prendre sesaisessans
s'inquiéter des autres. Ce monsieur est sans gêne.
|| On dit dans un sens analogue : C'est un monsieur
sans gêne ; et, avec ellipse de monsieur, c'est un
sans gêne, vous êtes un sans gêne. || Substantive-
ment. Le sans-gêne, voy. SANS-GÊNE, à son rang
alphabétique. || 6° État voisin de» la pauvreté, pé-
nurie. Être dans la gêne. || Proverhe. Où il y a
de la gêne il n'y a pas de plaisir.
- — HIST. XIIT s. Et si tost comme il le [la] vout.
mètre à la gehine, ele reconnut toute le [la] vérité
et fu arse, BEAUM. LXIX, 46. Or ont, por leur amour,
perpétuel haïne, Por leur joie, tristesce, por leur
pais, ataïne [fâcherie], Et por leur faus deliz, très
destraignant jaïne ; Périlleuse est amor qui tel
queue traîne, J. DE MEUNG, Test. 1975, || xive s.
Pour gehines et justices de le [la] ville faites au dit
terme, CAFFIAUX, Abatis de maisons, p. 24. || xvi" s.
Je ne veulx corrompre son esprit aie tenir à la gé-
henne et au travail, MONT, I, 181. Quelle géhenne
ne souffrent les femmes, guindées et cenglées, à
tout de grosses coches sur les costez ? ID. I, 308.
Esfre tiré sur la gesne [torturé], PARÉ, VI, H. Hz
les emprisonnoient, ilz leur donnoient la géhenne,
AMYOT, Lucull. 35. Tu fais que sage de confesser
la vérité avant que l'on te donne la geyne pour te
la faire dire, ID. Anton. 76.
— ÉTYM. Contraction de géhenne (voy. ce mot);
Maine, géhaigne.
GÊNÉ, ÉE (jê-né, née), part, passé de gêner.
|jl° Mis à la question. Gêné par ordre du juge. || 2" Fig.
Qui éprouve une vive douleur, une torture morale.
Caliste, en cet exil j'ai l'âme si gênée Que.... MALH. V,
4 5. Mon coeur gêné d'amour n'a vécu qu'aux ennuis,
RÉGNIER, Élég. 4. Ne t'étonne donc plus si mon âme-
gênée Avec impatience attend son hyménée, CORN.
Cid, i, 4. || 3° Qui est mal à l'aise, dans quelque-
chose de trop étroit. Gêné dans ses souliers. || Fig.
Tout était équivoque dans sa situation [du pape];
les papes, depuis Grégoire VII, eurent toujours avec
les empereurs cette conformité, les titres de maîtres
du monde et la puissance la plus gênée, VOLT. Ann.
Emp. Conrad IV, 1253, (254.||4°X qui on cause
des embarras, des difficultés. Gêné dans ses des-
seins. La philosophie, toujours gênée, ne put dans
le seizième siècle faire autant de progrès que les
beaux-arts, VOLT. Moeurs, 4 21. ]| 5° Qui est mal à son
aise à l'égard ■ de personnes ou de choses. Ils se
croiraient gênés dans cette ville immense, VOLT.
Orph. 1, 3. La comtesse : Puisque vous n'avez be-
soin que de cela, monsieur, j'en suis ravie; je vous
l'accorde ; j'en serai moins gênée avec vous. — Le-
lie : Moins gênée? ma foi, madame, il ne faut pas
que vous le soyez du tout, MARIVAHX, Surpr. de l'a-
mour, 11, 7. || Familièrement. Vous n'êtes pas gêné,
se dit'à quelqu'un qui en use trop librement. C'est
un homme qui n'est pas gêné. || Proverbialement. Il
est plus gênant que gêné. || 6" Qui a quelque chose
de contraint. Démarche gênée. La plupart des li-
vres ressemblent à ces conversations générales et
gênées, dans lesquelles on dit rarement ce qu'on
pense, VOLT. Loi natur. Préf. ||Terme de peinture
Se dit d'un dessin contraint. || 7° Qui éprouve des
embarras d'argent. C'est un ménage fort gêné.
GÉNÉALOGIE (jé-né-a-lo-jie), s.f. || i" Suite d'an-
cêtres qui établit une filiation. Dresser unegénéalo-
gie. Arbre de généalogie. Ceux-ci cherchèrent l'é-
crit de leur généalogie dans le dénombrement, SACI,
Bible, Esdras, H, vu, 64. Une naissance qui efface
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